Requiem pour la Loi
février 24, 2008 on 3:29 | In France | Commentaires fermésIl serait illégal, immoral et scandaleux de reprocher aux enfants les crimes de leurs parents. Qui pourrait imaginer porter la moindre opinion négative sur une personne, au motif que son père ou sa mère serait un ou une condamnée? Par exemple sur les enfants de Maurice Papon, condamné pour crimes contre l’humanité?
Etendons ce moral raisonnement aux enfants d’immigrés en situation irrégulière, autrement dit, aux enfants de sans-papiers. Peut-on reprocher aux enfants l’absence de papiers et l’illégalité de la situation de leurs parents? Assurément non, en fonction de ce qui est énoncé plus haut.
Donc, quand on est enfant de sans-papiers, on a les mêmes droits que ceux d’un enfant de parents en règle avec la loi. Droit à l’éducation, droit à la santé, droit aux allocations familiales, etc… Et maintenant, droit « opposable » au logement.
Et droit aussi d’avoir ses parents avec soi, ce qui s’appelle le regroupement familial.
En d’autres termes, les droits des enfants sont créateurs de droits pour les parents. Ce n’est pas nouveau. JusMurmurandi se souvient de ces femmes algériennes qui venaient en France avec un visa de tourisme dans les premiers mois de leurs grossesse afin d’y accoucher d’un enfant qui serait français en fonction de droit du sol, ce qui permettrait à toute la famille de se regrouper légalement en France, avec tous les droits attachés.
A Mayotte, île française, plus de 30% de la population est composée de gens en situation irrégulière, essentiellement des réfugiés économiques des anciennes Comores françaises, qui ont choisi, sauf Mayotte, l’indépendance.
Ca fait beaucoup d’enfants qui naissent français avec beaucoup de droits, qui en entraînent pour encore plus de parents. D’autant qu’une guerre civile menace entre l’archipel des Comores et l’île d’Anjouan, qui veut faire sécession, ce qui pourrait entraîner un nouveau flux de réfugiés illégaux sur Mayotte.
Christian Estrosi, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer, a posé l’idée d’une suspension temporaire du droit du sol pour les enfants de parents en situation irrégulière à Mayotte. Et par extension en Guyane, où se pose un problème similaire.
Toutes sortes d’associations ont hurlé au charron, parlant de « nouveau et grave coup de canif dans le contrat républicain », qui touche au « sacré de la République ».
Est-ce que la Loi ne fait pas partie du contrat républicain, et du sacré de la République? Est-ce que les droits déjà en vigueur de ceux qui en sont les citoyens légaux n’ont pas priorité sur les droits « de fait » acquis illégalement?
Accorder sans limite des droits à autant de familles d’immigrés sans papiers qu’il leur conviendra de venir de France, cela s’appelle un chèque en blanc. Dans un Etat qui n’arrive déjà pas à faire ses fins de mois, tout en n’assurant pas non plus convenablement ses missions, telles que l’Education, où 15% des enfants arrivent au secondaire sans savoir correctement lire et écrire, cela s’appelle un chèque sans provisions. Et c’est poursuivi par la Loi.
D’où l’utilité, pour que l’Etat puisse continuer à faire ces magnifiques chèques sans provisions, que la Loi et son respect ne soient plus un fondement du sacré de la république.
R.I.P.
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