Une saine concurrence

février 25, 2008 on 10:59 | In Economie, France, Incongruités | 4 Comments

D’après « 60 millions de consommateurs », certains prix alimentaires se sont envolés, de 5% à 48% depuis le début de l’année.

Certes, il peut y avoir quelques explications techniques. Une firme peut par exemple repositionner un produit pour essayer de le faire monter en gamme. Certes aussi les prix agricoles ont monté, même si ces hausses n’expliquent que très partiellement la hausse du prix du produit final. Certes encore, 60 millions a un long historique de croisade contre producteurs et distributeurs. Mais, pour l’essentiel, le consommateur a l’impression que les grandes sociétés agro-alimentaires et les grandes surfaces vont s’en mettre plein les poches.

A partir de là, de 2 choses l’une.

Soit les consommateurs « résistent », cherchent des alternatives et en trouvent, les méchants seront punis et les gentils récompensés, comme à Hollywood.

Soit les consommateurs n’en trouvent pas, ce qui veut dire qu’il n’y a pas de vraie concurrence dans la production et la grande distribution alimentaires en France.

JusMurmurandi ne s’en étonne pas vraiment, compte tenu de toutes les lois (Jacob, Galland, Raffarin, Royer) faites pour réduire au strict minimum la concurrence dans la distribution, et de l’organisation des marchés agricoles qui, elle aussi, ne laisse aucune place à une concurrence qui pousserait les prix à la baisse.

En fait, ce qui étonne JusMurmurandi, c’est que les acteurs économiques aient attendu si longtemps pour s’en mettre plein les poches. Car, quand il n’y a pas de concurrence, les comportements dérapent. Les acteurs sûrs de leur pouvoir, peuvent faire n’importe quoi, alors que, s’il y a concurrence, ils sont obligés de faire beaucoup plus attention.

JusMurmurandi étend d’ailleurs ce principe de dérapage quand il n’y a pas de concurrence à d’autres secteurs que la production et la grande distribution alimentaires. Le comportement en politique par exemple…

4 commentaires

  1. A coup de manoeuvres règlementaires idéologiques et d’interventionnisme étatique chronique nous aboutissons à une économie de contre-sens…
    Où est le marché ? Où est la règle de l’offre et de la demande ?
    Le hard discount aurait il…. oublié « discount » dans son business modèle ?

    A trop légiférer, nous voilà en économie pseudo-planifiée… comme la « PAC » à remplir les frigos de l’Europe de viande, de beurre etc… pour soutenir les cours … au gré des erreurs de planification ou des crises successives ! Où est le bénéfice du consommateur ?

    Choc des cultures…
    d’une part française, européenne, tentées aussi longtemps que possible de se prémunir, par idéologie, des menaces que revêt le libre échange, le capitalisme…
    d’autre part américaine et asiatique, opportuniste, conquérante…
    et dont la force d’entraînement donne l’impulsion du mouvement de mondialisation.
    Inexorablement celle-ci nous happe, nous entraîne dans sa course …

    Et nous peinons à nous adapter pour en tirer le meilleur parti : croissance économique, développement social et environnemental durable… La France bénéficie du taux de croissance le plus faible d’Europe (1,9% contre 2,7% en zone euro en 2007). Quant à l’environnement, nous sommes en retard sur tous nos voisins en terme d’investissements dans les énergies renouvelables …. secteur en croissance de 30% par an !!!

    Contre-sens ? Non-sens ? ou les deux ?

    Commentaire by Florence — 27 février 2008 #

  2. Oui mais non ; car quelle que soit la responsabilité du législateur dans la situation de non-concurrence actuelle dans la distrib, la culture du boycott est inexistante en France.
    Après du naufrage de l’Erika, seuls 10% des automobilistes ont déclaré avoir boycotté Total.

    En revanche, lorsque l’Exxon Valdès a souillé 1800 km de côte en Alaska, les stations Esso se sont retrouvées vides du jour au lendemain ; et c’est ainsi que les camions dépollueurs Exxon sillonèrent l’Alaska et nettoyèrent le merdier, tout en indemnisant les pêcheurs à hauteur de 30.000 dollars pendant un an et demi. Ca fait réfléchir…

    Et quand je vois des Français rouler en Daewoo toute honte bue, je me dis que les groupes agro-alimentaires auraient bien tort de se montrer « sages ».

    Commentaire by dom — 28 février 2008 #

  3. Allez, ne vous cachez pas, on vous a reconnu, Christine Lagarde! En tout cas, ce n’est pas JusMurmurandi qui contredira vos propos. Mais pourquoi vous faire appeler Florence? Par contraste avec la tentation de Venise?

    Commentaire by JM2 — 28 février 2008 #

  4. Dom, JusMurmurandi n’appelait pas au boycott, mais plutôt à l’exercice d’un plus grand discernement du consommateur. Le hard discount pèse 13% de la grande distribution en France, et 40% en Allemagne, il y a donc de la marge de pression à la baisse des prix, même si les hard discounters sont substantiellement entre les mêmes mains que celles des hypers. Pour leur donner un coup de pouce, les pouvoirs publics n’auraient qu’à faciliter l’ouverture de surfaces de hard discount. Comme ceux-ci recherchent les centre-villes et non la périphérie comme les hypers, il n’y aurait pas de vide progressif du centre urbain prétendument tant redouté.

    Commentaire by JM2 — 28 février 2008 #

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