Bienvenue chez les Soviets!

mars 2, 2008 on 3:44 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

Les lecteurs de JusMurmurandi le savent bien, Internet est une formidable machine à faire sauter les verrous des régimes politiques cadenassés.
Pour preuve, ce sont les dictatures qui en interdisent ou en limitent l’accès. Non pour interdire des sites pédophiles ou néo-nazis bien sûr, dont l’interdiction ne pose pas de problèmes, mais des sites d’opinion générale.

Ces pays sont notamment la Corée du Nord, la Birmanie, Cuba, la France.

Oui, amis lecteurs, vous avez bien lu, la France a rejoint les rangs de ces pays liberticides.

Un site, note2be, permettait entre autres aux internautes élèves ou étudiants de noter leurs professeurs. C’est désormais condamné et interdit.

Il est possible de dire et d’écrire ce qu’on veut sur Nicolas Sarkozy. JusMurmurandi ne s’en prive d’ailleurs pas. D’autres vont jusqu’à le traiter de tyran, de Napoléon, de Néron. Il est possible de traiter un politicien rival de « tocard ». Françoise de Panafieu ne s’en est d’ailleurs pas privée. Il est possible de dire de son opposition qu’elle a des intentions meurtrières. Ségolène Royal se voyait déjà brûlée vive comme Jeanne d’Arc. Tout cela, c’est normal, c’est démocratique, c’est sain, c’est légal.

Mais qu’un site Internet s’avise de permettre de noter les professeurs, et un jugement de plomb s’abat sur le site. Comme si les professeurs étaient des vaches sacrées qu’il est interdit de toucher. Même si, au passage, c’est la liberté qu’on égorge.

Bien sûr, ce qui était écrit sur le site n’était ni forcément d’une exactitude scientifique, ni forcément plaisant. Mais pas moins que tout le contenu semblable sur Internet.

JusMurmurandi note l’absence de toute protestation sur ce sujet des mêmes organisations de gauche qui sont si promptes à monter au créneau pour dénoncer le moindre dérapage supposé du pouvoir de droite.

En fait, JusMurmurandi n’est pas sûr que ce jugement du tribunal rende service aux professeurs.

D’abord parce que le simple fait de faire héberger ce site hors de France, dans l’un des nombreux pays qui se moque d’une telle polémique, voire dans ceux des pays européens où un site semblable est autorisé, tels l’Allemagne ou la Grande Bretagne le mettra hors de portée des greffiers et argousins français.

Ensuite parce que le fait de mettre les professeurs hors-Internet (comme on dit hors-la-loi) va couper ceux-ci de la population qu’ils ont pour mission d’éduquer.

Enfin et surtout, parce que la censure n’a jamais réglé un problème. Elle bloque la valve de sécurité, sans empêcher la pression de monter.

Comme parmi les professeurs désormais délivrés de notation par la justice se trouvent des professeurs de latin, JusMurmurandi leur dédie cette maxime: « quos vult perdere Jupiter, prius dementat »

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