Contradictions concurrentielles

mars 26, 2008 on 5:20 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

Il est de bon ton de condamner le capitalisme pour toutes sortes de manifestations extrêmes, inhumaines et néfastes. Et notamment, sa forme la plus libérale. Au point que l’étiquette « libérale » n’est ni plus ni moins qu’un certificat de décès pour la carrière d’un homme politique français.

Laquelle étiquette a, depuis des années, été collée à la bureaucratie européenne à Bruxelles, la rendant ainsi profondément impopulaire, ce qui a conduit, entre autres, au rejet du traité constitutionnel.

Il est d’ailleurs révélateur que la gauche ait tenté de la coller aussi à Nicolas Sarkozy qui ne cesse de vouloir injecter l’intervention de l’Etat dans la vie économique, comme avec le sauvetage d’Alstom, ou la tentative d’éjection de Daniel Bouton, ou encore l’obligation qu’il veut faire aux entreprises de distribuer un tiers de leurs bénéfices à tous les salariés. Toutes idées et actions aux antipodes d’un libéralisme « pur et dur ».

Mais un problème agite la société française qui va relancer le débat sur un terrain moins idéologique et manichéen. Le problème du pouvoir d’achat, première préoccupation des Français.

Il est établi que les finances publiques, exsangues, n’ont plus de grain à moudre pour distribuer autre chose que de bonnes paroles. les entreprises, soumises au grand vent de la concurrence internationale, et handicapées par l’euro fort, ne sont pas non plus humeur généreuse. Alors, comment faire? Une réponse, introduire plus de concurrence, notamment au niveau de la distribution, où les semaines passées ont montré des marges massives au détriment des consommateurs.

Oui, mais voilà, plus de concurrence, c’est plus de libéralisme, ce cancer du capitalisme. C’est la victoire des gros sur les petits. Bref, toutes sortes d’horreurs tout justes bonnes pour les anglo-saxons.

JusMurmurandi voudrait verser une pièce au dossier.

Un accord dit de « ciel ouvert » va entrer en vigueur la semaine prochaine entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. En résumé, cet accord permettra à n’importe quelle compagnie aérienne européenne, de voler de n’importe quel aéroport de l’UE vers n’importe quelle ville américaine, et, bien sûr, réciproquement. Un exemple typique d’accroissement de concurrence car aujourd’hui encore, une compagnie française ne peut s’envoler qu’à partir de la France et non de la Grande-Bretagne ou de la Pologne.

Ainsi, la ligne entre Denver (Colorado) et Londres-Heathrow, desservie par la seule British Airways coûte aujourd’hui un minimum de US$1461 par billet. Demain, une deuxième compagnie, United Airlines va la desservir pour US$570. Un sacré gain de pouvoir d’achat.
Et les passagers ne seront pas les seuls gagnants, puisque le nombre total de vols des USA vers Londres-Heathrow, toutes compagnies confondues, augmentera de 2233 ce mois-ci à 2932 en juillet. Plus de vols, c’est plus de choix pour les passagers, et des billets moins chers. C’est aussi plus d’emplois de pilotes, stewards, et autres personnels.

Si c’est cela, Bruxelles et le libéralisme (et il est évident que toutes les initiatives de l’UE n’ont pas de tels effets positifs), JusMurmurandi veut bien être bruxello-libéral. Et souhaite bien du plaisir aux anti-libéraux quant ils voudront s’opposer à la hausse du pouvoir d’achat à travers une hausse de la concurrence.

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