Il n’ont plus de riz, qu’ils mangent du caviar!

avril 14, 2008 on 8:36 | In Economie, Incongruités, International | Commentaires fermés

Qui se souvient encore des paroles de l’Internationale: « Debout, les damnés de la terre, les forçats de la faim! » ?

Les émeutes de la faim dans de nombreux pays redonnent toute leur actualité à ses paroles qu’on aurait pu croire d’un autre temps. On peut toujours dire que la cause de la hausse des prix des produits alimentaires est la hausse du pouvoir d’achat de centaines de millions d’ex-pauvres en Chine ou en Inde, le fait est que, si rien ne change, des millions de miséreux mourront de faim, ce qui n’était plus le cas depuis 30 ans.

En attendant, il faut de l’argent, et vite. Et beaucoup aussi. Et, malheureusement, cet argent, même s’il arrive, ne sera pas nécessairement toujours bien dépensé, entre le gaspillage des organismes internationaux et la prévarication et la corruption si fréquentes dans le tiers-monde.

Plusieurs éléments sont fascinants dans les problèmes posés par ces émeutes de la faim qui secouent le monde des plus pauvres:

- l’écart de médiatisation entre le sort des millions de gens menacés par la famine, et que de l’argent sauverait à coup sur, et le sort de la seule Ingrid Betancourt, qu’on ne sait pas trop comment sauver.

- le silence assourdissant de la gauche qui mérite mieux que jamais son nom de « gauche-caviar ». Ils discutent du nombre d’années de retraite et du pouvoir d’achat des riches français, et ignorent superbement les pauvres étrangers. Oubliant au passage que les mouvements de gauche s’appelaient au départ « internationale », et qu’ils prêchaient la fraternité, la générosité et le partage.

- le cul-de-sac des Verts qui ont toujours prêché l’abstinence de consommation au lieu du développement de la production. On souhaite bonne chance à José Bové s’il veut expliquer le principe de précaution aux affamés. Mais ce n’est visiblement pas son combat.

De toute façon, les petits égoïsmes, pseudo bonnes excuses et autres principes aussi creux qu’un ventre qui a faim n’auront qu’un temps. La mondialisation, ce n’est pas seulement la perte d’emplois français qui alimentent la croissance chinoise. C’est aussi la mondialisation des images, qui va montrer sans délicatesse les goitres des enfants mourant de faim, comme au temps de l’horreur au Biafra. C’est surtout le fait que les désespérés se trouveront bientôt au portes de notre monde, en lequel, à tort ou à raison, ils voient des raisons d’espérer.

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