Eric le Boucher

avril 14, 2008 on 8:50 | In France | Commentaires fermés

Les temps sont durs pour la presse quotidienne nationale.

Sauvetage de Libé par le Grand Capital, un descendant de la famille Rothschild, soutien de l’Huma par Lagardère, autre membre des cent familles, aujourd’hui c’est le Monde qui traverse de graves difficultés financières.

Sur le seul exercice 2007, le journal a perdu 20 millions d’Euro et l’endettement du journal est préoccupant.

Dure réalité pour les journalistes, plus habitués à passer l’actualité au crible de leur plume parfois acerbe qu’à faire l’auto critique d’une gestion qui a échoué, qu’à accepter que le monde auquel s’adresse le Monde a changé.

Dans ces conditions, nouvellement mandaté, Eric Fottorino n’a pas d’autre choix que de soumettre le journal à un régime de rigueur, voire d’austérité, en faisant ce que tous les journalistes imprégnés d’illusions appellent crûment un « dégraissage ».

Pas moins de 130 départs dont 90 journalistes, soit un sur quatre, sont requis, et qui plus est non seulement volontaires mais aussi contraints pour la première fois dans l’histoire du journal. Les salariés transformés en agneaux sacrificiels.

On comprend que les journalistes, devant ces revers sans précédent, aient décidé pour la première fois aussi d’empêcher la publication du journal ce lundI pour marquer le coup.

JusMurmurandi se demande toutefois si c’est ainsi qu’il va permettre de retourner la situation économique du journal, car ce n’est pas ce type de décision qui va augmenter le lectorat….

Car finalement, un journal n’est qu’une entreprise comme une autre avec des actionnaires qui risquent leur capital et qui par conséquent veulent recevoir une rémunération pour les risques qu’ils prennent.

Lorsque leur capital ne génère pas des intérêts, il est donc nécessaire de prendre des mesures d’économie.

Et cela, ce n’est pas la fin du monde. Même au Monde.

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