Trente et un ans après…

avril 17, 2012 on 8:37 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi se demandait il y a un an à quoi ressemblerait la campagne électorale pour la Présidentielle de 2012. C’est maintenant relativement clair, c’est à celle de 1981.

A savoir un Président sortant qui subit une triple peine.

L’une, dont il est responsable, avoir eu une attitude qui n’est pas celle que les Français attendent de leur Président. Si c’est caricaturé à l’excès avec le désormais célèbre tandem Fouquet’s-yacht de Bolloré, qui ne pèsent comme l’a dit Sarkozy lui-même, que deux heures et deux jours sur 5 ans, il est un fait que son comportement du début de quinquennat lui a collé une image dont il n’a pu se défaire malgré l’inflexion des trois dernières années. Les Français n’avaient pas digéré le côté monarcho-populiste de Giscard, dont il se disait qu’il descendait  de Louis XV, et qui ralentissait, car tel était son bon plaisir, le rythme de la Marseillaise, tout en invitant des éboueurs à l’Élysée,  ou en s’invitant à dîner chez des Français « normaux ». Ils n’ont pas plus apprécié un Président qui dit « casse-toi, pauvre con! »

La deuxième, c’est d’avoir été le Président d’un choc économique majeur, dont il n’est bien évidemment pas responsable, et qu’il a, comme son prédécesseur, remarquablement combattu. JusMurmurandi frémit à la pensée de ce qu’eut été le sort de la France si Mitterrand avait présidé durant les deux premiers chocs pétroliers, ou Royal pendant la crise de 2008 et suivantes. Il n’empêche, les crises, même si on n’y est pour rien, et même si on les combat bien, rendent impopulaire, et Nicolas Sarkozy n’échappe pas à cette malédiction, comme Giscard en son temps.

La troisième, c’est d’avoir été pilonné sans relâche par la quasi-totalité de la presse pendant toute la durée de son mandat. Idéologiquement de gauche, fâchée de voir un Président qui, au lieu de la courtiser, lui disait à l’occasion ses quatre vérités, mercantile en exploitant un filon qui faisait vendre, la presse aura une fois de plus trahi sa mission d’information au profit de celle de propagande. JusMurmurandi se souvient dans la même veine de l’affaire claironnée contre Giscard des « diamants de Bokassa », qui valaient des clopinettes, alors que la même presse passait sous silence les cadavres des placards de Mitterrand, sa francisque donnée par Pétain, ou ses frasques extra-conjugales. L’absence de toute critique de la même presse contre DSK, qui eût du être le candidat socialiste à cette élection, alors que ses dérives personnelles, autrement incompatibles avec la fonction présidentielle qu’une invective, étaient connues, montre que celle-ci n’ont rien appris ni retenu de leurs promesses de l’ère Mitterrand, à savoir qu’on ne les y reprendrait plus » à être indulgents jusqu’à l’aveuglement avec un candidat simplement parce qu’il a la double « qualité » d’être de gauche et d’être en état de battre la droite.

Aujourd’hui un ami affirme que Jacques Chirac s’apprête à voter Hollande, contre son propre parti. Faut-il rappeler que, s’il avait déclaré « voter, à titre personnel, pour VGE », son parti, discrètement mais efficacement, appelait à voter Mitterrand?

Et quand, dans quelques semaines ou quelques mois, les conséquences d’avoir élu un candidat dont tout le passé montre la singulière médiocrité, la constante recherche de n’importe quel compromis pour peu qu’il évite un conflit, d’un homme tellement peu enclin à s’engager qu’il n’a même pas épousé la femme avec qui il a vécu 20 ans et avec qui il a eu 4 enfants, la presse et les Français verront le coût d’avoir voté non pas pour élire un homme qui ne les attire pas mais pour rejeter quelqu’un qui leur a déplu.

Jules César, dans sa guerre des Gaules, disait que la victoire de Rome était due avant tout aux bagarres internes entre tribus batailleuses et querelleuses. La conquête de la Gaule, supérieure en puissance, mais trop encline à écouter des antipathies et ses humeurs , par une Rome unie et organisée, en avait été la conséquence.

Fasse qu’Angela Merkel ne soit pas notre Jules César moderne…

 

Robin des Bois

avril 10, 2012 on 8:42 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ça y est la campagne est lancée, les spots ou clips officiels, comme on voudra, sont distillés sur les chaînes de télévision.

Franchement, en dehors d’Eva Joly, qui a troqué ses besicles rouges pour des vertes pour sa vidéo plus créative que les autres, personne n’a inventé le fil à couper le beurre.

Vous allez dire, toujours la même rengaine, mais ce qui nous a le plus frappé, c’est le clip du candidat par défaut du PS.
D’abord, il ne parle pas, il vocifère, il tempête, il hurle tout au long de la durée du clip.

Pas étonnant qu’il soit déjà aphone…

Quant à vouloir sortir de sa posture de Flanby parce qu’il s’égosille, ce n’est pas en gesticulant que l’on se forge une image de vertébré.
Enfin, cela contraste avec le discours tempéré du candidat sortant, dont on n’a eu de cesse de dire qu’il était agité….

Passons.

Car le pire, ce n’est pas la forme, c’est le fond.
Terrifiant.

La France ce serait l’égalité. Serait on revenu aux temps de la Révolution et de ses coupeurs de tête, ressortis en 1981 par Paul Quilès alias Robespaul (« il ne faut pas dire les têtes vont tomber, mais lesquelles et tout de suite »)?

En tout cas Hollande nous donne la prise de à Bastille en exemple.

Puis, c’est le tour du Front Popu et ses congés. On oublie qu’il a fait le lit d’Adolph, ça simplifie les choses.

Ensuite, et pourquoi pas, il se propulse descendant de de Gaulle, autre égalitariste selon lui avec la création de la Sécu.

Heureusement que le socialiste qu’il tente d’incarner, Mitterrand, à traité le Général de Caudillo, Duce ou Führer….

Et pourquoi pas Dieu tant qu’il y est ?

On sent bien les grandes œillades aux électeurs de Mélenchon avec son discours sur l’égalité.

On est dans la droite ligne du taux d’imposition marginal à 75%.

On coupe tout ce qui dépasse.

On comprend mieux les « idoles » de gauche comme Patrick Bruel qui déclare « Ma sensibilité a toujours été de gauche mais, être de gauche, aujourd’hui, c’est très compliqué. Ou juste triste. »

N’est pas Robin des bois qui veut.

Et en cette période de résurrection, ne tentons pas de ranimer Robespierre ou Danton…

Le vice appuyé au bras du crime ?

avril 7, 2012 on 8:42 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La phrase que nous avons choisie comme titre pour ce billet est de Châteaubriand à l’arrivée de Fouché et Talleyrand dans l’abbaye de Saint Denis le 6 juillet 1815 comme rapporté dans ses « Mémoires d’Outre-tombe ».
« Tout à coup, une porte s’ouvre: entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, Monsieur de Talleyrand soutenu par Monsieur Fouché. »

C’est l’impression que JusMurmurandi a eue en voyant Ségolène Royal et François Hollande à Rennes mercredi dernier.

Car les deux se haïssent, sans nul doute.

Elle n’a pas eu de mots assez amers après son échec sentimental pour décrire leur séparation en 2007
«J’ai demandé à François Hollande de quitter le domicile conjugal, de vivre son histoire sentimentale de son côté, désormais étalée dans les livres et les journaux…» -
« C’est vrai qu’être trompée, quand ça dure pendant une période comme celle-là, c’est extrêmement difficile.  »

Elle n’a pas eu de mots assez durs pour le décrire, après son échec politique.
« Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu’il (François Hollande) aurait réalisée en trente ans de vie politique? Une seule? » Octobre 2011
‘François Hollande est un notable. Si on l’écoute c’est ‘dormez braves gens, on ne va pas changer grand-chose’ »
Meeting du Bourget. Le PS diffuse un clip vidéo retraçant l’histoire du PS. Aucune image de Ségolène Royal en 2007. Hollande ne la cite pas non plus pendant sa prise de parole. Janvier 2012.

Alors entendre Pierre Moscovici, Directeur de campagne de François Hollande, déclarer « C’est la manifestation de l’unité des socialistes », en parlant de la réunion de Rennes est la parfaite illustration de ce qui nous attendrait si Hollande, aujourd’hui revenu à son gabarit original, aphone, et toujours aussi teinté de noir était élu.

Comment les électeurs socialistes de courants aussi divers, de haines aussi profondes, pourraient ils faire l’unité pour gouverner le pays?
Comment faire le grand écart entre les strausskahniens et les mélenchonistes ? Mélenchon qui se complait dans une surenchère permanente sachant qu’il n’a aucune chance d’être au second tour mais qu’en réunissant un maximum d’électeurs pourrait ainsi peser sr
Car ce serait celle là l’option d’une élection hollandaise…

Un trop grand écart qui n’aboutirait qu’à des compromissions et autres louvoiements au moment où la France doit tenir le cap afin de ne pas tomber dans le piège de la dette comme l’ont fait d’autres gouvernements socialistes (Espagne, Grèce au cas où nous l’aurions oublié).

Les Français semblent s’en rendre compte, un sondage TNS Sofres donnant Nicolas Sarkozy en tête dans les « souhaits de victoire ».
Renvoyant ainsi les deux tourtereaux du passé à leurs échecs respectifs. Quel beau programme.

Donner du temps au temps ?

avril 3, 2012 on 7:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une interview a beaucoup intéressé JusMurmurandi, aujourd’hui.
Celle donnée par Margot Honecker. Le nom ne vous rappelle rien ?
C’est la veuve du dictateur est allemand Erich Honecker, mort en 1994.

Elle a le verbe critique, et ne manque pas de culot quant à son jugement sur certains de ses compatriotes.
Quelques exemples, qui nous ont particulièrement frappés.

Ceux qui ont tenté de franchir le mur pour passer à l’Ouest et se sont faits descendre comme des lapins par les VOPOS ? Des gens qui ont fait preuve de « stupidité ». On comprend cependant mal comment il se fait qu’ils aient été abattus puisque selon l’intéressée, «il n’y avait pas d’ordre de tirer, seulement l’autorisation pour les soldats postés à la frontière d’utiliser leur arme en cas de danger».
Comprenne qui pourra.

Comment justifie t elle le fait qu’il y ait eu une police d’Etat ?
« Nous avions des ennemis », ce qui pouvait aussi justifier les emprisonnements et les tortures.

Aujourd’hui, amère, elle vit au Chili. Bonne mère la Nation allemande lui verse 1.500 Euro par mois, ce qu’elle juge, naturellement, bien insuffisant.
Car elle porte un regard quasi nostalgique sur le communisme. Malgré le fait que son mari ait été secrétaire général du parti pendant 18 ans et par conséquent à la tête du pays pendant la même durée, elle regrette que cela n’ait pas duré davantage.
«Nous aurions fait de grandes choses si la RDA avait duré vingt ans de plus».

Sera ce le verdict de François Hollande en 2017 si, tiraillé entre les Verts, les mélanchoniens et les socio démocrates, le pays était condamné pendant les cinq prochaines années à subir diverses orientations inconstantes issues des influences et des conflits d’une nouvelle majorité théorique, au lieu de continuer à se moderniser ?

A nous, les petites Anglaises

mars 29, 2012 on 6:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les quadras qui nous lisent se souviendront certainement de ce film intitulé « A nous les petites Anglaises », au sujet d’étudiants français qui traversent la Manche pour aller apprendre la langue de Shakespeare.

Alors que ce qui reste du corps du terroriste fou vient d’être porté en terre en France, après avoir « élégamment » été refusé par l’Algérie, il est temps de revenir à un thème important de la campagne électorale, à savoir l’économie.

Et en particulier, ceux qui la font.

Dans un premier temps, on a entendu Hollande vouloir tirer à lui la couverture médiatique en décrétant qu’il allait créer une nouvelle tranche d’impôt sur les revenus à 75%, ce qui est bien évidemment un non sens, comme l’a confirmé Laurent Fabius en voulant immédiatement instaurer une nouvelle version du bouclier fiscal…à 85%. Travailler à 85% pour l’Etat et 15% pour soi, comme motivation, on a vu mieux, même si JusMurmurandi est tout à fait d’accord pour dire que certaines rémunérations sont exagérées (dans le milieu des affaires, comme dans celui…du sport ou encore du spectacle, n’en déplaise à certains).

Dans un deuxième temps, Nicolas Sarkozy ne voulant pas être en reste a voulu décréter l’halali sur les « exilés fiscaux », les Français qui iraient vivre à l’étranger parce que les impôts y sont inférieurs. Tel le Tchétchène que Vladimir Poutine voulait aller chercher « jusque dans les chiottes (sic), on irait trouver ceux qui considèrent que la fiscalité est une raison suffisante pour déplacer son domicile et changer son mode de vie.

Comme Yannick Noah, par exemple, en dépit du fait qu’il ne se gêne pas pour soutenir François Hollande, ce dernier n’ayant pas le moindre scrupule à être soutenu par l’exilé fiscal de première classe que Noah représente d’ailleurs.

Pendant ce temps, on attend désespérément les mesures qui permettront aux 46% de Français qui paient l’impôt sur le revenu pour les 54% de ménages restants de voir leur argent mieux utilisé…à commencer par conséquent par les mesures d’économie proposées que l’on attend toujours, comme d’autres attendent encore Godot.

Simultanément, un dirigeant européen d’un pays hors de la zone Euro ne se prive pas de sourire et de faire des grandes oeillades à ces candidats au départ.

Le chef de l’Etat suisse ? Vous n’y êtes pas. Le dirigeant belge, un socialiste ? point encore.Ne parlons pas du Liechtenstein ou de Monaco qui n’ont pas besoin du moindre coup de pub’.

Non il s’agit de la perfide Albion, encore elle, en la personne de David Cameron qui vient de baisser le taux marginal de l’impôt sur le revenu de 50 à 45%, montrant donc qu’un état peut se dire tout de même correctement « rémunéré » alors que les bienheureux qui gagnent beaucoup d’argent travaillent davantage pour eux que pour l’Etat britannique.

A nous les petites Anglaises?

La malédiction de la gauche

mars 26, 2012 on 9:10 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Avouons-le, le bilan présidentiel de la gauche est calamiteux. Ils ont perdu en 1958, en 1965, en 1969 (même pas au second tour), en 1974, en 1995, en 2002 (même pas au second tour), en 2007. En fait, ils n’ont gagné qu’avec un seul candidat en 54 ans, François Mitterrand.

Comme si cela ne suffisait pas, ce dernier était d’une gauche vraiment « autre », avec son passé et ses amitiés d’extrême-droite et affairistes, son rapport à l’argent, au secret, au mensonge, sa conversion à la rigueur…

Alors, bien sûr, il est possible d’en déduire que la France est structurellement de droite, et qu’il faut une conjonction de circonstances exceptionnelles pour que la gauche passe. Comme en 1981, quand Chirac, deux fois, fit battre son propre camp pour abattre un concurrent gênant (Giscard, puis Barre).

Mais JusMurmurandi, tout à l’observation de la campagne actuelle, se pose une question simple, mais iconoclaste. Et si c’était simplement une question de candidat? Et si la gauche perdait parce qu’elle ne choisit pas (ou ne dispose pas, allez savoir) de candidat de qualité?

Car, soyons franc, en 2002, elle ne pouvait pas perdre face à un Chirac vieillissant, démonétisé par d’une part et de l’autre les affaires, et par un désastre électoral ayant conduit à une cohabitation de 5 ans sur les 7 ans de son mandat. Face à lui, un Premier Ministre intègre, et doté d’un bilan reconnu par les Français. Mais qui fit une campagne si fade, et truffée de quelques retentissantes erreurs, qu’il fut éliminé dès le premier tour. Ce malgré des sondages qui l’avaient longtemps donné vainqueur au second tour.

Et, de même, la situation de la gauche en 2007 aurait difficilement pu être plus favorable. Une France lassée de 12 ans de présidence d’un Chirac largement immobile. Une droite dont le candidat, petit, moche et métèque, avec une solide réputation d’agité, était honni par toute la partie chiraquienne de son propre camp. Et qui, malgré des sondages longtemps annonciateurs du triomphe de son adversaire, la battit à plate couture. Car, il faut bien le dire, Ségolène Royal se révéla tellement faible qu’on se demanda même si elle était tout à fait capable (et le terme est modéré).

Nous voici en 2012. Sarkozy est toujours aussi petit, moche, et métèque. Sa vie privée pèse sur son image (et le terme est modéré), il a perdu l’attrait de la nouveauté, son bilan de 5 ans limite sa crédibilité à faire à l’avenir ce qu’il n’a pas fait dans le passé, et il a du affronter quatre ans de crise grave et profonde sur les 5 ans de son mandat.

Avec tout ça, le candidat de gauche devrait gagner sans même avoir à vraiment livrer bataille. C’est bien ce qu’il essaye de faire, se cantonnant à des envolées lyriques, et critiquant sans relâche le Président en lieu et place de propositions. Mais la mayonnaise ne prend pas. Sa cote flanche lentement, et l’odeur de la victoire annoncée ne génère pas de l’enthousiasme, mais seulement de l’appétit.

Le problème, c’est bel et bien le candidat. Il n’aurait pas du l’être, la place étant promise à un autre, beaucoup plus expérimenté, crédible, et brillant. Mais qui a explosé en vol sur une histoire personnelle. Histoire sur laquelle gauche et journalistes ont fermé les yeux pour ne pas voir ce qui aurait sinon signifié la fin de la carrière de leur supposé champion. Comme avec Mitterrand avant lui. Il (le candidat) n’a aucun passé ministériel, les gouvernements de 1981, 1983, 1988, 1991, 1992, 1993, 1997 ayant tous souhaité faire l’économie de ses talents. Ses propres amis le traitent de « fraise des bois » ou de « capitaine de pédalo », et affirment « qu’il n’a jamais travaillé de sa vie ».

De plus, son positionnement idéologique et politique est tout aussi flou que celui de Mitterrand, chassant à gauche de son électorat de gauche, alors que tout son passé et ses amis démontrent qu’il est à la droite de cette gauche.

Les Français n’aiment pas Sarkozy, toutes les enquêtes le montrent. La façon dont il a osé dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas, à savoir que « François Hollande est nul », ne va pas améliorer cette cote d’amour, en montrant une fois de plus le côté direct, cru, sans indulgence, d’un Président qu’ils préféreraient en paladin médiéval, plein du sens de l’honneur de son nom.

Vont-ils, ces Français, élire un Président auquel ils ne croient pas pour se débarrasser d’un Président qu’ils n’aiment pas?

JusMurmurandi se dit que la gauche risque de devoir choisir entre deux malédictions. L’une, qu’elle perde de nouveau une élection imperdable. L’autre, qu’elle la gagne avec un candidat inéligible.

Du socialisme à l’état pur…

mars 20, 2012 on 10:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France | Commentaires fermés

François Hollande donne à qui voudrait en douter comment marche sa variante de socialisme. Et la réponse est: il marche sur la tête. A force de vouloir tout promettre à tout le monde et ne fâcher personne, le résultat donne le tournis.

Premier acte: le PS négocie un accord de gouvernement avec les Verts, par lequel il s’engage à fermer 24 centrales nucléaires. Soit un coût exorbitant pour la fermeture et le remplacement de cette énergie soit par des importations de pétrole et de gaz, générateurs de gaz à effet de serre et consommateurs de devises, soit par des énergies renouvelables beaucoup plus chères.

Deuxième acte: François Hollande, notamment parce qu’il peut se le permettre vu le score effroyable que les sondages promettent à Eva Joly, annoncent qu’en fait de 24 centrales, il n’en fermera qu’une, Fessenheim. C’est la plus ancienne de toutes, et elle est construite sur une zone sismique. On imagine la joie des écolos, qui se sentent trahis avant même l’élection.

Troisième acte: François Hollande, qui ne veut pas que cette unique fermeture, symbolique, lui coûte quoi que ce soit, électoralement, parle de Fessenheim pour rassurer les employés de la centrale. Et il leur dit que, bien entendu, ils conserveront leur emploi.  A quoi travailleront-ils à l’avenir? A une filière de démantèlement des centrales, et à produire des énergies renouvelables. Voici la citation: « Oui, démantèlement, énergies renouvelables, bref (ils pourront) rester sur place, ce sont des salariés d’EDF, l’emploi n’est pas menacé », a dit le député de Corrèze. « Il est légitime de leur permettre de vivre sur place et donc de travailler sur place ».

A quoi bon une filière de démantèlement, si on ne ferme qu’un seule centrale? Ou alors est-ce que le projet de 24 fermetures est réactivé? Et que sont ces emplois dans les énergies renouvelables? La France deviendra-t-elle subitement compétitive dans une filière de production industrielle dominée par les pays à bas coûts, Chine pour le solaire, Inde pour l’éolien?

Mais François Hollande va plus loin, quand il dit « qu’il est légitime de leur permettre de vivre et de travailler sur place ». Pour quoi les employés d’EDF seraient-ils plus légitimes que d’autres à vivre et à travailler sur place? Plus que les Lejaby? Que les Arcelor Mittal de Gandrange? Alors, soit François Hollande pense trouver es solutions à tous ces problèmes, et on est en plein rêve, soit il est en train de dire que c’est légitime avant l’élection, pour ajouter sitôt venu ce dont il espère que ce sera pour lui « un joli mois de mai », que « malheureusement, la légitimité ne suffit pas ».

Mais en fait, il y a au cœur de la déclaration de François Hollande trois mots qui permettent tout: « salariés d’EDF ». Une entreprise publique qui fait ce qu’on lui dit, quel qu’en soit le coût ou l’absence de rationalité industrielle. Un outil à la botte des politiques, comme la banque d’État qu’il veut créer, comme les loyers ou le prix des carburants qu’il veut bloquer.

On sait ce qu’il en a été de tous les régimes qui ont appliqué ce genre de méthodes. Il n’en reste plus que deux qui lui soient voués corps et âme: la Corée du Nord et la Biélorussie. Même Cuba ouvre son économie aux forces du marché pour permettre un peu de progrès à un peuple exsangue…

Voilà donc le cocktail Hollande, qui est représentatif du PS des 50 dernières années: socialement protecteur avant tout, dirigiste avec les leviers de l’État, et ignorant totalement les contraintes économique, jusqu’au moment où le pays rentre dans le mur.

Et là, il est toujours temps que les Français élisent la droite pour réparer les dégâts et se rendre impopulaire au passage…

Indignations

mars 19, 2012 on 9:47 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce soir tout le monde s’indigne.
C’est normal après ce qui s’est passé dans le sud ouest de la France, entre Toulouse et Montauban.

Mais prenons le temps de regarder les choses de plus près.
Avant tout, les média se jettent sur la tragédie comme la misère sur le bas monde.
Enfin quelque chose d’autre à raconter que la campagne électorale.
En plus il y a des victimes, c’est en France donc encore « mieux » que les malheureux enfants belges décédés dans l’accident de car.
Les journalistes charognards ont de belles journées devant eux.

Toute la classe politique déclare un moratoire dans la campagne présidentielle. Comme s’ils avaient aussi besoin d’une « respiration » pour reprendre du poil de la bête.

Le président est descendu sur place le premier; c’est normal.
Et comme tous ceux qui l’ont suivi a adopté tous les enfants. « Ce sont les nôtres » a été répété par tous les candidats qui lui ont succédé.

France 2, jamais pris de court quand il s’agit de cirer les pompes de François Hollande, déclare que ce dernier a eu une déclaration toute aussi bonne que Sarkozy. Ils le voient déjà à l’Elysée.
Que dirait on si c’était un candidat de droite qui était dans l’opposition et défendu par la télévision d’état ??? Comme le patron de Radio France qui se déclare pour le candidat de la rue de Solférino dans l’express. On rêve.

Mais surtout, grand soulagement pour Hollande.
On ne le verra pas se faire huer par les salariés de Fessenheim au sortir de son QG de campagne au cris de « vendu », « Louis XVI » tandis que l’on avait fait tout un plat de la visite bousculée de Nicolas Sarkozy à Bayonne.

Ouf. On peut s’indigner en toute tranquillité au PS… France télé veille sur Hollande.

Le mythe de Sisyphe

mars 18, 2012 on 6:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il vaut mieux en rire.
Entendre Mélenchon qui prône l’insurrection civique, on pourrait penser qu’il se croit à Damas.
Eh bien non, c’est à Paris que cela se passe….

Un seul petit problème pour celui qui souffle sur les braises comme un forcené qui s’efforce de prendre des voix à François Hollande, c’est que, selon l’Express, il est à la tête d’un patrimoine de 700.000 Euro, juste en dessous du seuil de l’ISF…

Alors glapir que la France est défigurée par les inégalités, c’est certain qu’il en sait quelque chose….puisqu’il en profite.

François Hollande, lui, se voit en Sisyphe. Vous savez, le Grec puni par les Dieux qu’il avait trompés.
Premier problème, Hollande s’identifie à un menteur.
Menteur condamné à éternellement gravir une pente en poussant un rocher.
Deuxième problème, il n’arrive jamais au sommet parce qu’à chaque fois qu’il s’en rapproche, il redévale la colline et doit, éternellement, recommencer. Comme si cela illustrait les trente premières années de sa carrière politique pendant lesquelles il ne fut jamais ministre ou secrétaire d’Etat…

Là où en revanche les deux, Hollande et Mélenchon, se rejoignent, c’est dans cette vidéo, qui confirme les qualités que Hollande se prête.

Le PS réinvente les niches fiscales et même le bouclier fiscal!

mars 15, 2012 on 10:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Mais qu’ont-ils donc fumé? Une campagne électorale est un moment où triomphe la démocratie. Un moment qui devrait être jubilatoire, et exemplaire de notre vie sociale. Déjà du temps des Romains, ce n’était pas vraiment le cas, qui avaient inventé l’idée qu’il fallait, pour gagner donner au peuple « du pain et des jeux ».

Mais, depuis, nous avons certainement fait des progrès, n’est-ce pas?

Il n’y a qu’à voir la valse des socialistes autour de la proposition de François Hollande de taxer les revenus supérieurs à un million d’euros à plus de 75%, proposition très populaire en France, où « le bon impôt, c’est celui qui me profite en coûtant aux autres » pour se le demander.

Déjà l’annonce par le candidat a pris par surprise le responsable de sa propre campagne pour les affaires fiscales, manifestement pas consulté ni même informé.

La première protestation vient d’une source inattendue, un footballeur du PSG. Il devient rapidement évident que cette taxe va faire fuir les footballeurs de talent, qui iront tous jouer à l’étranger. Non seulement cela émasculera notre championnat, chagrinant ainsi de nombreux jeunes électeurs du PS, mais cela appauvrira un secteur économique, le sport de haut niveau, qui n’est négligeable ni pour le public ni pour l’image de la France. Et le show-biz et les média tombent exactement dans la même catégorie.

Ensuite, il s’avère que ce taux de 75%, inévitablement conjugué à celui de la CSG est en fait de 83%, et risque fort d’être considéré comme inconstitutionnel, car confiscatoire.

Alors les ballons d’essai se multiplient, pour dire que ce super-impôt sera « provisoire », ou durera « tant que les finances publiques seront en déficit ».

Plus amusant encore, François Hollande réfléchit à un mécanisme pour permettre aux sportifs d’étaler leurs revenus sur plusieurs années, tandis que Laurent Fabius et Michel Sapin travaillent pour lui à « un système de plafonnement ».

Comment appelle-t-on un tel plafonnement? Un bouclier fiscal, bien sûr! Et un tel étalement pour une catégorie d’imposables? Une niche fiscale!

Décidément JusMurmurandi voit bien la marque que François Hollande a été le « compagnon » de Ségolène Royal pendant 25 ans. Impréparation, inconséquence, improvisation sont les trois mamelles d’un programme que le pauvre garçon n’a eu que 5 ans pour peaufiner.

Curieusement, le seul qui trouve très bien cette tranche de 75% de super-impôt et qui risque de devoir la payer est Matthieu Pigasse, le patron de la très chic et très prospère banque Lazard, et co-propriétaire du Monde. Il ne comprend pas que qui que ce soit puisse objecter à ce très bon impôt. Il ne comprend donc plus ses associés et ses clients, qui eux objectent avec la dernière énergie. On imagine l’ambiance à la banque… Sauf que, bien sûr, si Matthieu Pigasse approuve au mépris des opinions de ses clients et collègues, c’est pour deux raisons. L’une, c’est qu’il escompte bien changer de fonction dès le mois mai, que cela lui indiffère donc. L’autre, c’est que, comme un ministre gagne moins d’un million, en fait cet impôt ne le concernerait pas. Démontrant ainsi que » le bon impôt, c’est celui qui me profite en coûtant aux autres ».

L’invertébré

mars 13, 2012 on 7:08 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a déjà cité Ségolène Royal dans sa plus belle phrase pendant les primaires au sujet de François Hollande (NDLR « Les Français peuvent ils citer une décision, une seule, prise par François Hollande, en trente ans de carrière politique ? »). Quel magnifique esprit de synthèse.

On savait aussi que le candidat socialiste était un spécialiste du ménagement de la chèvre et du chou. Tristane Banon s’en souvient avec émotion. DSK surtout.

A peine le parti socialiste signe t il un accord avec les Verts pour la suppression de 24 centrales nucléaires en accordant force sièges pour les prochaines élections législatives que François Hollande se retourne vers les 250.00 salariés de cette filière phare française pour affirmer que seule le vieille centrale de Fessenheim serait fermée.

Quelle souplesse dans la langue de bois.

Ensuite, c’est autour de la finance d’être son « ennemi ». Comme rassembleur, on fait mieux. Allez lui expliquer ensuite pourquoi les Anglais sont impatients de ne pas le recevoir. Même en Pologne, le premier ministre a mieux à faire !

Mais là où cela devient abracadabrantesque, c’est lorsqu’il s’agit des riches.

Dans un débat désormais très célèbre, il déclare qu’il « n’aime pas les riches » (au passage selon que vous serez riches ou pauvres, le candidat vous aimera ou non. Merci la division de la population française).

Petit rappel

Hier soir, voici notre sémillant candidat qui vient déclarer sur le plateau de M6 « qu’il n’a rien contre les riches ».

En quelques jours, il fait donc un 180°, juste après avoir annoncé une taxation punitive contre tous ceux qui ont des revenus élevés, amenant même certains à avoir des revenus négatifs, ce qui serait…inconstitutionnel.

Pour ou contre, allez comprendre.

Ce qui semble clair, c’est qu’il est tellement prêt à tout pour draguer tant les Verts que les électeurs de Mélenchon dont les sondages s’améliorent au fil des jours que Hollande n’a même plus peur de passer pour un…invertébré.

Bon sang, mais c’est bien sûr !! Une fraise des bois (copyright son « ami » Laurent Fabius!), cela n’a pas de colonne vertébrale !!!

Fraise des bois

mars 12, 2012 on 1:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’homme est incontestablement intelligent.

Ancien premier ministre, il y a 26 ans, sa carrière a visiblement été éphémère.

Lors de son débat avec Nicolas Sarkozy, la description qui convient le mieux à son attitude est la suivante:  « J’ai trouvé le débat à la fois intéressant et incomplet. Il a fait preuve d’une agressivité doucereuse. Il a passé son temps à casser du sucre sur le dos des … »

Le plus drôle, c’est que les paroles qui sont rapportées ci-dessus sont celles de Fabius au sujet de Nicolas Sarkozy après le débat en question, alors que lui même a tenté, sans succès, d’interrompre sans arrêt son opposant après avoir monopolisé la parole.

Malheureusement pour lui cela n’a pas marché.

Le plus cruel, comme pour tous les autres accourus autour de François Hollande, c’est de rappeler le florilège de gentillesses et autres délicatesses qu’ils lui envoyaient.

Car l’odeur du maroquin est forte, et c’est ce qui les fait marcher.

Moscovici, par exemple, ancien lieutenant de DSK, est aux ordres du candidat sorti des cendres, et jamais à court d’une critique. Pour Sarkozy. Autocritique? Humilité face au désastre Strauss Kahnien ? C’est du passé. C’est en Angleterre, à Cambridge, que l’on nous rappelle que l’idole d’hier a des casseroles aux fesses. Comme si de rien n’était, DSK continue à vouloir donner des conférences.Car il se sent tout de même bien traqué.

Les journalistes ? « Tous des salauds !! » Anne Sinclair appréciera…

Revenons donc à Laurent Fabius qui ne gouta pas de se voir rappelé de n’avoir pas fait un certain nombre d’avancées, clamées à l’avance, et réalisées par Nicolas Sarkozy, comme la réforme des retraites ou la question prioritaire de constitutionnalité.

Parce qu’en fait, quelle a été sa stratégie pendant ce débat, comme celle des socialistes, pendant la campagne.

Répéter à l’envi l’épisode du Fouquets qui a duré deux heures sur cinq ans, alors même que François Hollande déjeune en pleine campagne chez Laurent, quelques numéros plus bas sur l’avenue éponyme. Sans parler de la démangeaison qu’éprouve JusMurmurandi de répéter DSK DSK DSK….

Et alors ? C’est cela l’enjeu de la campagne ?

Ou la menace nucléaire iranienne, l’effondrement financier de la Grèce, la baisse du chômage, ou encore le nucléaire français pour les vingt prochaines années ?

Car marquer son opposant à la culotte c’est bien, tout critiquer, pourquoi pas.

Mais à un moment, il faut bien aussi rappeler ce que les socialistes ont fait pendant les cinq dernières années.

Cela tient en quatre lettres.

Rien.

A part le ministère de la parole et le refus systématique de voter la moindre loi, la plus petite réforme, R I E N. Merci tout de même à Jack Lang d’avoir voté la réforme de la Constitution, qui limite le nombre de quinquennats à deux, qui institue la question prioritaire de constitutionnalité et autres avancées démocratiques, soutenues par un Président réputé « obsédé par le pouvoir ».

Alors c’est certain que dans ces conditions, on a beau jeu de critiquer l’adversaire. Aux innocents, les mains pleines.

Bref, bilan médiocre de Fabius pour ce débat, comme pour la campagne socialiste.

Mais bon, lorsque l’on n’a rien fait, et par conséquent rien à revendiquer, et qu’il ne reste que la critique, est il surprenant que Laurent Fabius se soit fait plaisir, dans un moment de mélancolie bucolique n’en doutons pas, en traitant François Hollande de « fraise des bois »?

 

Personne ne pourra dire « je ne savais pas, je ne croyais pas »…

mars 10, 2012 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient de mai 1981? Un Président sortant, Valéry Giscard d’Estaing, qui avait dû affronter deux chocs pétroliers, et qui avait choisi, avec son Premier Ministre Raymond Barre, et contrairement à tous ses successeurs de droite comme de gauche, de ne pas obérer les finances publiques avec du déficit et de la dette. Un style personnel mal vécu par les Français, qui trouvaient « curieux » des « gadgets » comme d’inviter les éboueurs à petit-déjeuner avec le Président, ou de ralentir le rythme de la Marseillaise. Des « affaires », comme ces lamentables diamants de pacotille offerts par l’affreux Bokassa, et montés en épingle par une presse quasi-unanimement opposée à la réélection de VGE. Pire encore, la haine personnelle accumulée entre lui et Jacques Chirac conduira ce dernier à préférer la politique du pire, c’est-à-dire a défaite de son camp, pour assurer la suprématie à droite de son parti, avec lui en tête.

En face, Mitterrand était moins flambard qu’en 1974. D’abord avec 7 ans et une défaite de plus, ou même deux si l’on compte les législatives de 1978. Ensuite avec une alliance avec le Parti Communiste en lambeaux, rafistolée à des fins exclusivement électorales. Enfin un programme directement issu de celui de 1974, alors même que les deux chocs pétroliers avaient changé le monde, mais la gauche française ne voulait pas le voir, préférant  fanfaronner sur la possibilité dorée d’une « autre logique ».

Le résultat? Alors que la droite était majoritaire dans le pays, elle a perdu. Beaucoup d’électeurs de ce camp sont restés chez eux, voire ont carrément voté Mitterrand à l’appel discret du RPR, pour assurer la perte du président impopulaire. Et beaucoup, parmi ceux qui n’ont pas voté pour le candidat de leur camp ne croyaient pas que Mitterrand mettrait en œuvre son programme radical, avec nationalisations massives, imposition massive, contrôle des prix et des salaires, réduction du temps de travail, ministres communistes etc…

Et ils se sont sentis mal à l’aise quand ils ont vu se matérialiser un programme si radical, conforme aux promesses, et si ruineux qu’il faudra dévaluer trois fois en trois ans. Mais ils avaient préféré se faire plaisir à voter utile, et c’est un plaisir très coûteux.

 

Quel rapport avec 2012? Il est évident. La droite est majoritaire en France. Même Bayrou battrait Hollande au deuxième tour, à en croire les sondages. Hollande est un candidat faible, sans expérience autre que d’avoir présidé le Conseil Général d’un département qu’il a conduit au rang infamant de plus endetté de France, et d’avoir été premier secrétaire du PS pendant 12 ans de défaites électorales. Pourtant les sondages le donnent largement favori…

Son programme est incroyablement passéiste, avec blocage du prix de l’essence et des loyers, avec des prélèvements massifs pour financer des emplois publics ou assistés, une chasse idéologique aux riches comme si ceux-ci n’étaient pas utiles à la communauté nationale (les 1,5% de Français les plus riches payent déjà 40% de l’impôt sur le revenu, contrairement à ce que raconte Hollande qui trouve que notre système n’est pas assez « juste » et ne redistribue pas assez). Une volonté de ne pas honorer les traités internationaux signés par la France, qui fait que pas un des leaders de nos partenaires européens ne daigne recevoir ce trublion qui ne croit pas au respect de la parole donnée. Pourtant les sondages le donnent largement favori…

Ceci parce qu’en face, Nicolas Sarkozy a, lui aussi, un style personnel mal vécu, notamment au début de son quinquennat. Et une presse qui, après l’avoir pilonné pendant 5 ans sans relâche, travaille activement à justifier sa propre prédiction qu’il sera battu.

Élément révélateur: 65% des Français souhaitent que Hollande intègre des ministres du Modem, contre moins de 40% pour des ministres du Front de Gauche et du Parti Communiste. Ce qui signifie en termes simples, qu’une majorité souhaiterait être débarrassé de Sarkozy, donc élit Hollande parce que c’est le seul capable de le faire, mais souhaite qu’il oublie ne route son programme de gauche pour gouverner au centre… Et JusMurmurandi qui croyait qu’il fallait être adulte pour voter, c’est-à-dire ne pas croire aux contes pour enfants…

 

Mais, cette fois-ci, contrairement à 1981, personne ne pourra dire, à droite, si, par malheur, il arrivait que François Hollande soit élu, parce qu’il aurait paru plus important de voter sur le style que sur le fond, et de régler le compte d’un homme atypique, que ce serait surprenant de voir Hollande et le PS mettre en œuvre leur programme lamentable. Ils l’ont dit, s’ils sont élus, ils le feront, confits dans leurs certitudes totalement découplées de toute réalité, et nantis d’une assurance tous risques.

Celle qu’en cas d’élection, puis de désastre politico-économique, ce ne seront pas eux qui paieraient la note, mais nous, les Français. Alors, à un jeu où ce sont les autres qui payent pour nos échecs, on comprend qu’ils auraient tort de ne pas dire n’importe quoi si cela leur permet de gagner…

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