Vladimir Poutine est il Pierre Mauroy ?
décembre 22, 2008 on 9:12 | In Best of, Economie, Insolite, International | Commentaires fermésNos emplettes sont nos emplois.
Il faut se rappeler de ce slogan du milieu des années 90, né afin de soutenir l’économie française, alors que la mondialisation était inexorablement en route.
Ou encore « la reconquête du marché intérieur », prônée par Pierre Mauroy au début des années 80, alors que la France s’enfonce dans le marasme, et sa balance commerciale en particulier.
Eh bien Vladimir Poutine vient de le mettre au goût du jour en Russie.
La bourse de Moscou n’a t elle pas perdu près de 70% depuis le début de l’année ? L’effondrement du pétrole ne va t il pas appauvrir l’économie russe ?
Qu’à cela ne tienne, il est temps de rappeler aux citoyens qu’il faut acheter des produits nationaux.
Et en particulier des voitures, issues d’une industrie lourde par excellence.
« Alors que nos usines sont obligées de réduire leur production, je crois qu’il est absolument inacceptable de dépenser son argent à acquérir des voitures importées » déclare l’ex Président désormais Premier Ministre (pour l’instant en tout cas).
Car l’industrie automobile russe n’est pas épargnée par le ralentissement économique occidental, la baisse des ventes entre août et novembre étant de 30% !
Il est vrai que les voitures russes sont pleines d’attraits
Voici par exemple la Gaz
ou une Avtovaz (anciennement, très anciennement Lada)
Bref, lorsque l’on connait la force de conviction d’un Poutine, incomparable à celle de Pierre Mauroy, peut être serait il bon, si l’on ne veut pas rouler en voiture nationale, de se rappeler au bon souvenir des transports en commun ?

Le sourire convaincant de Vladimir Poutine
Faut il croire au Père Noël ?
décembre 21, 2008 on 7:34 | In Economie, France, Insolite, International | Commentaires fermésJusMurmurandi a pour objectif de traiter toute l’information, quelle que soit sa nature.
Qu’elle soit grave ou légère, il n’y pas de sujet que nous souhaitions laisser de côté.
Quelle que soit leur importance, nos articles se veulent, à l’image de Jacqueline Maillan dans « Papy fait de la résistance », « solennels sans être pesants », lorsqu’elle parle du petit vin blanc…
En cette période de fin d’année, il nous semble donc d’actualité de reposer cette sempiternelle question de savoir si le Père Noël existe. Tenter de donner une réponse à ceux qui, comme JusMurmurandi, tentent de garder une fraïcheur d’enfant quand ils regardent le monde extérieur et ses vicissitudes.
Faut il par exemple imaginer, telle Martine Aubry, que Ségolène Royal, au Zénith en été est maintenant au crépuscule?
Que la perquisition chez Julien Dray est infondée et qu’il sera innocenté comme en 1999 lorsque l’on aurait trouvé sa trace chez un bijoutier de la place Vendôme pour l’achat d’une montre à plusieurs dizaines de milliers d’Euro?
Faut il rêver comme Nicolas Sarkozy que l’on peut continuer les réformes alors que l’endettement ne peut monter jusqu’au ciel et que les mauvais esprits parlent (déjà?) de chiraquisation alors que la réforme de l’enseignement est retirée de la circulation comme si de rien n’était ?
A l’inverse, les syndicalistes peuvent ils imaginer l’arrivée du grand soir dont rêve le facteur de Neuilly (sur Seine) alors qu’une fois de plus les élections prud’homales illustrent de façon brutale le désintérêt de la population active pour les syndicats avec une baisse de 7% de la participation ?
Faut il croire qu’en trois mois les dirigeants de General Motors et Chrysler vont arriver à retourner la situation et rendre les entreprises qu’ils dirigent profitables, alors que cela fait des années que les nuages s’amoncellent ?
Bref, faut il croire au Père Noël ?
Eh bien des gens très sérieux y croient, si cela peut vous aider à renforcer vos convictions dans ce sens.
Le commandement de la défense aérospatiale américaine, le NORAD, y croit. Et dur comme fer.
A telle enseigne qu’ils vont suivre ses déplacements à l’aide de ses radars et satellites, tandis qu’il se dirige du Pôle Nord au Pôle Sud.
Vous n’y croyez toujours pas ?
Alors connectez vous à http://www.noradsanta.org/fr/home.html.
Joyeux Noël !
Robert Mugabe: les salauds lui disent merci!
décembre 20, 2008 on 7:23 | In Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésLe Zimbabwe n’en finit plus de s’enfoncer dans le néant. Chaque semaine JusMurmurandi trouve dans cette sombre actualité des raisons d’écrire un nouveau chapitre dans la sinistre chronique d’un pays où Ubu règne.
Ainsi Robert Mugabe vient-il de faire 2 déclarations qui laissent sans voix.. L’une, en parlant de l’épidémie de choléra qui touche des dizaines de milliers de zimbabwéens et en a déjà tué plus de mille, quand il en attribue l’origine à l’emploi délibéré de ce bacille comme d’une arme bactériologique par Gordon Brown, dans le seul but de l’abattre, lui, Robert Mugabe. Il déclare d’ailleurs immédiatement après qu’il n’y a plus de choléra au Zimbabwe, donc que les ennemis du pays ne peuvent plus utiliser ce prétexte pour le renverser. Plus de choléra au Zimbabwe, quand il n’y pas de médicaments pour malades et mourants, pas d’eau potable, pas de médecins ou d’infirmières qui travaillent encore dans un pays où l’inflation a atteint des centaines de millions de pourcents et où les revenus d’un travail sont sans valeur?
Autre déclaration, hier: « le Zimbabwe est à moi, je suis le Zimbabwe », pour expliquer sa volonté de maintien à tout prix (prix payé par les zimabawéens, bien sûr, pas par lui-même)
Ce qui choque, c’est le crédit qui est encore fait à Mugabe d’avoir mené le combat contre l’apartheid dans ce qui était encore la Rhodésie. Intrinsèquement, ce combat était exemplaire, voire héroïque. Ou plus exactement, l’eût été s’il avait conduit, comme tous l’espéraient sans doute, à un avenir meilleur. Des droits égaux pour tous et une meilleure redistribution d’une richesse monopolisée jusque là par les blancs. Le progrès par le mérite et non par la couleur de la peau.
Sauf que là, l’avenir n’a pas été meilleur. Les droits ont été donnés à tous sur papier, mais voter pour tout autre parti que le Zanu-PF de Mugabe pouvait entraîner toutes les punitions possibles, violentes y compris. Les blancs ne monopolisent plus les richesses puisqu’il n’y en a plus, ni de blancs ni de richesses. Pourtant le Zimbabwe était riche d’une agriculture prospère et d’un sous-sol aussi généreux que celui de son voisin sud-africain.
Aujourd’hui, trente pourcent de la population sont partis se réfugier en Afrique du Sud pour tenter de survivre, ce qui, au Zimbabwe, est devenu une lutte au quotidien au moins aussi dure que celle contre le régime blanc.
Mais le souvenir de l’apartheid est tellement fondateur de la mauvaise conscience des blancs et des droits des noirs qu’il semble pétrifier tous les acteurs régionaux, qui n’arrivent même pas à condamner dans leur ensemble le sinistre tyran. Cette incapacité à dépasser le passé pour se préoccuper du présent pendant que les gens meurent par dizaines de milliers est criminelle. Elle fait écho à la mort de centaines de milliers de sud-africains du SIDA avec un président, Thabo Mbeki, qui préférait douter de sa relation de cause à effet avec les relations sexuelles non protégées, et soigner par des remèdes africains à base de plantes, plutôt que d’adopter les conclusions et les méthodes des blancs. Afrique du Sud qui a le triste privilège du triple record du pourcentage de meurtres, de viol et de SIDA.
On ne peut qualifier ces positions idéologiques envers et contre la réalité, en fonction de la seule couleur de peu, que de racistes. Racistes à l’envers peut-être, mais racistes. Un racisme qui ne tue pas, mais qui laisse mourir, ce qui n’est pas si différent. Un racisme qui sert de malencontreuse « preuve » à ceux qui veulent démontrer que des noirs sont incapables de diriger leur pays vers autre chose que toujours plus de misère.
Il est plus que temps que l’Afrique australe se trouve des hommes politiques compétents pour autre chose qu’instrumentaliser le souvenir d’un combat vieux de 4 décennies. Qu’importe que certains d’entre eux soient, par exemple, à moitié blancs.
N’est-ce pas, M. Obama?
C’est Noël!
décembre 18, 2008 on 6:16 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésVoici venu le temps de Noël. Un temps où il est de tradition de parler de cadeaux, de voeux, de festin et de joie.
Vous voudrez bien excuser JusMurmurandi de ne pas participer à cette liesse de commande, car les nouvelles ne s’y prêtent vraiment pas. Si la Réserve Fédérale américaine a baissé ses taux à 0, fait sans précédent, pour tenter de stimuler l’activité économique, c’est que celle-ci est tombée à un niveau de grave faiblesse.
Un marché automobile en baisse de 40%. C’est la deuxième industrie manufacturière américaine.
Des mises en chantier de logements neufs en baisse de 80%. C’est la première industrie du pays.
Toutes les usines Chrysler sont à l’arrêt au moins jusqu’au 19 janvier. Ainsi que 20 usines General Motors. Sans compter Ford, les sous-traitants, etc…
Pour inquiétant que cela soit, le plus frappant n’est pas là. C’est que, bien que les taux d’intérêts soient nuls, il n’y a pas d’acheteurs, ceux qui le pourraient n’arrivant pas à obtenir de crédit de la part de banques qui ne peuvent ni ne savent plus prêter. Et ceux qui pourraient acheter sans crédit sont trop occupés à se désendetter ou à se constituer une épargne de précaution pour le faire.
Cela veut dire que la baisse de taux d’intérêts n’aura quasiment aucun effet, et cela s’appelle la trappe à liquidité. Et, si on suit la théorie keynesienne, elle peut devenir sans fond.
Autre exemple de l’atonie: l’Opep, dont les revenus du pétrole auront été divisés par plus de 3 en moins de 6 mois, annonce une réduction drastique de sa production: 2,2 millions de barils par jour, la plus forte jamais mise en oeuvre. Résultat: après quelques heures de hausse, le pétrole clôture sous les 40 dollars le baril, pour la première fois depuis 2004. Comment mieux toucher du doigt que nul ne croit à un rétablissement?
Bref, de nombreux signes pointent, en ce temps de Noël, vers une récession longue, dure, profonde.
Souvenons-nous que Jésus est né dans une étable, entre un boeuf et un âne, comme un SDF. Et qu’il a fallu attendre des années pour que, baptisé par Jean, il devienne le Christ et diffuse vers ceux qui croyaient en lui le message que le monde était sauvé.
Si la crise qui nous frappe adopte le même profil, avec des SDF et des années à attendre pour être sauvés, alors, oui, cela aura vraiment été Noël!
Tous ensemble, tous ensemble !
décembre 17, 2008 on 8:29 | In Best of, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésPour JusMurmurandi il était vraiment temps de ressortir ce magnifique slogan de la campagne victorieuse de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007.
Mais tous ensemble pour quoi ?
Pour sortir de la crise ? Volontiers, mais on y est encore et a priori pour un bout de temps.
Pour manifester contre Darcos et son projet d’ajout d’une heure de scolarité en seconde ? Non, nous ne ferons pas comme les syndicats qui continuent de vouloir manifester alors que Darcos a renvoyé son projet aux Calendes grecques.
Pour se réjouir de l’élection de Barack Obama ? Les Américains s’en chargent.
En fait, c’est pour vous proposer une rendez vous, tous ensemble.
Il faut que absolument que nous unissions nos forces afin de changer le champ énergétique de la Terre dans un même instant où nous créerons un sursaut d’énergie humaine, biologique, mentale et spirituelle ».
Le rendez vous est fixé au 21 décembre prochain à 12:04 GMT pendant deux heures pour accomplir cette mission destinée à sauver la planète
C’est ce que propose l’association de l’Orgasme Global Annuel pour la Paix (troisième du nom).
Vous êtes libre ?
L’argent de poche
décembre 16, 2008 on 8:15 | In Coup de gueule, Economie, France, International | Commentaires fermésL’argent de poche est souvent le moyen par lequel les parents initient leurs enfants à la valeur et au bon emploi de l’argent, et au besoin qu’il y a de le mériter pour le gagner.
Le problème que pose l’argent de poche, quand il est lié aux résultats scolaires, est le suivant: si un élève travaille bien, il aura de bonnes notes, mais un peu plus tard, le temps que ses efforts aient été transformés en copies de contrôle corrigées et restituées. Disons, deux à trois semaines plus tard. Et si, entre temps, il s’est mis au repos, il aura ses bonnes notes quand en fait il ne travaillera pas. L’inverse peut aussi se produire: notre élève, après sa période de fumiste, se remet au travail, mais c’est justement à ce moment que les mauvaises notes dues à sa paresse passée arrivent.
Et l’élève ne voit pas la justice du système qui lui donne de bonnes notes quand il paresse, mais des mauvaises quand il se remet au travail.
C’est ce qui est en train de nous arriver. Nous avons vécu à crédit pendant trop longtemps. Acheté des maisons et des voitures à crédit, avec un crédit bancaire exagéré par rapport aux ressources des emprunteurs et aux fonds propres des banques.
Et c’est maintenant que nous recevons les mauvaises notes, et que notre argent de poche va diminuer.
Car, malgré l’impression que nous avons d’être plongés dans la crise depuis des mois, ce n’est « que » maintenant que les entreprises annoncent des grands plans de suppressions d’emploi. 50.000 emplois chez Citigroup ou Bank of America, 18.000 chez Sony, 14.000 chez Arcelor Mittal, 14.000 chez Rio Tinto, pour n’en citer que quelques uns. S’ajoutent à cela toutes les suppressions de postes d’intérimaires, les CDD non renouvelés, les chômages partiels dans des usines automobiles fermées pour plusieurs semaines, le temps d’espérer résorber des stocks pour lesquels il n’y a pas de clients.
Ces plans ne produiront leurs effets « que » dans quelques mois, après les délais de mise en oeuvre, qui peuvent être très longs notamment en Allemagne ou en France. C’est en 2009 que nous passerons donc du mal de tête donné par les mauvaises nouvelles au vrai mal de portefeuille. L’année prochaine nous montrera la différence entre avoir peur, et avoir mal.
Mais le délai entre « dérapage », inertie, mauvaises nouvelles, et punition varie suivant les activités. Dans certains cas, ce délai peut être long. Ainsi, cela fait des années que le Parti Socialiste ne travaille plus à un programme structuré et solide dont il voudrait convaincre les Français. Mais, pendant ce temps, il encaisse quand même le produit du travail passé sous forme de victoires aux élections régionales et municipales. Dans combien de temps va-t-il payer le prix de l’inertie de la période Hollande et des errements de la guerre sororicide entre Aubry et Royal?
C’est simple: ce sera en 2012.
Faut pas rêver !
décembre 15, 2008 on 8:07 | In Best of, C'est ça, Paris?, France, Insolite, International | Commentaires fermésDans un précédent article intitulé « Ils l’ont fait » (http://www.jusmurmurandi.com/?p=1332), JusMurmurandi abordait la question du BEOS, ou technique développée en Inde dans la province de Maharashtra pour établir un lien entre les émotions ressenties pendant les rêves et les oscillations enregistrées par un encéphalogramme.
Il semblerait que l’on soit allé plus loin au Japon.
Autour d’une équipe, le chercheur nippon Yukiyasu Kamitani aurait réussi à visualiser les rêves, NOS REVES, sur une télévision !!
On a pu pour la première fois visualiser ce que les gens voient, directement en fonction de l’activité de leur cerveau (en présumant qu’il y en ait une bien sûr…).
L’étape suivant déclare l’institut de rechercher serait d’enregistrer et de rejouer des images subjectives perçues comme des rêves.
Laissons un instant gambader l’imagination de JusMurmurandi.
Si c’était Nicolas Sarkozy, ne rêverait il pas que le traité de Lisbonne soit voté et qu’il devienne président de l’Union européenne ?
A son tour, on se représenterait François Bayrou en train d’entrer à l’Elysée sous les ovations.
Ou encore Bertrand Delanoë, devenu Maire à vie de Paris, qui rêverait d’une inauguration des Jeux Olympiques dans la capitale en 2020.
Ou bien Martine Aubry qui récupèrerait les voix de Ségolène Royal pour devenir Première Secrétaire de tout les PS et non de la seule frange de gauche, tandis que les autres franges s’étiolent et se désagrègent au gré des petites remarques assassines des uns et des autres.
Pour ce qui concerne Ségolène, M. Kamitani se déclarerait capot, car bien en peine de pouvoir interpréter ses rêves, sa machine ne fonctionnant qu’à partir du moment où elle peut déceler une quelconque activité cérébrale.
Enfin, la morale nous interdit formellement de parler des rêves de Dominique Strauss Kahn…

Yukiyasu Kamitani
Coup de Pied de l’âne
décembre 14, 2008 on 11:15 | In Coup de gueule, Insolite, International | 3 CommentsGeorge W. Bush se rendait en Irak aujourd’hui en visite d’adieu.
Visite qui n’a pas été appréciée par un des journalistes présents lors de la conférence de presse.
Mais une bonne vidéo vaut mieux qu’un long article….
Les jusqu’au-bushistes
décembre 12, 2008 on 8:30 | In Economie, France, International, La Cour des Mécomptes | 5 CommentsLa présidence de George W. Bush aura été marquée par la calamité jusqu’au bout. Ou plutôt jusqu’au Bush.
Alors qu’une négociation bi-partisane (républicains et démocrates) avaient permis de mettre au point un plan de « sauvetage » de deux des trois géants de l’automobile américaine, General Motors et Chrysler, en leur accordant un prêt fédéral de 14 milliards de dollars, ce plan, voté par la Chambre des représentants, a été rejeté par le Sénat.
Les Sénateurs républicains exigeaient un accord des syndicats pour une réduction des salaires payés par les fabricants américains au niveau, plus faible, payé par les entreprises japonaises installées aux USA (Toyota, Honda, Nissan). Celles-ci sont installés dans le sud, où les salaires sont plus bas, et leurs employés ne sont pas syndiqués, contrairement aux fabricants américains. D’où une double couche d’écart de salaire. Mais le plus important n’est pas là, mais dans les dépenses médicales. Car les « Big 3″ ont garanti par des contrats signés pendant les années de prospérité que leurs retraités bénéficieraient d’une couverture médicale. Et vu leur pyramide des ages, beaucoup plus ancienne que celles des firmes japonaises implantées beaucoup plus tard, cela créé une différence de coût très importante.
Mais même quand on rapporte cette différence à un montant par voiture produite (de l’ordre de 2000$, soit quelques 10% du prix moyen d’un véhicule), cela ne suffit pas à expliquer les pertes abyssales des fabricants américains quand les Japonais gagnent encore de l’argent.
Le problème, c’est tout simplement la désaffection des clients pour les produits de Detroit, qu’il faut alors brader pour parvenir à les écouler. Ce qui donne à l’argument républicain qui consiste à refuser le plan et blâmer les syndicats qui s’accrochent à leurs avantages acquis une odeur de cuisine politicienne. D’autant que, ce faisant, ils ne suivent pas les instructions du Président issu de leur propre parti, qui, lui, soutient le plan. Le coup de pied de l’âne pour un Président finissant.
Faut-il en déduire que les Républicains ont raison de laisser couler l’un au moins des géants américains, et que c’est le meilleur moyen de parvenir à une plus grande santé du secteur? JusMurmurandi se souvient que c’est exactement l’argument qui a conduit à ne pas sauver Lehman Brothers. Et à mettre 700 milliards de dollars sur la table pour en compenser les conséquences.
En attendant, la présidence Bush aura coïncidé avec la perte de nombreux symboles. Les tours jumelles, l’habeas corpus, la toute puissance américaine, Lehman, l’automobile. Voilà ce qui se passe quand on met l’idéologie avant le pragmatisme.
A ce propos, que dit le PS dans la crise actuelle? Ah oui, « à gauche toute ». Voilà qui ressemble plus furieusement à de l’idéologie qu’à du pragmatisme. JusMurmurandi voit déjà la similitude avec les jumelles du PS qui se sont tant battues qu’elle pourraient tomber. Mais les traiter de « tours » manquerait aux règles de la courtoisie…
Septembre noir
décembre 11, 2008 on 7:50 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International | Commentaires fermésJusMurmurandi ne va pas parler du massacre de Palestiniens par l’armée jordanienne en 1970 et du groupe d’action qui en suivit.
Mais reprendre un évènement majeur de notre vie quotidienne, un mystère visiblement insoluble dont personne ne parle, ou presque, dans la presse française tout du moins.
Il y a maintenant trois mois, un incendie aux conséquences dévastatrices sur le plan matériel s’est déroulé dans un ouvrage d’art majeur, le Tunnel sous la Manche.
Pour l’essentiel, la presse hexagonale se borne à reprendre une partie mineure du communiqué de presse publié aujourd’hui par Eurotunnel qui annonce la reprise entière de l’activité « normale » en février prochain.
Mais cette même presse, Jean-François Kahn compris, s’abstient de se pencher sur une autre partie du dit communiqué qui nous informe qu’en dépit du temps écoulé depuis qu’il a eu lieu, malgré le fait que 85 ingénieurs travaillent sans relâche à sa reconstruction, on n’a toujours pas trouvé les causes de l’incendie qui a ravagé l’un des tunnels.
Qu’il se soit propagé sur un camion au bout de 40 kilomètres du tunnel qui en compte 50, prétendument sur les freins d’un poids lourd, n’éveille pas l’inquiétude de nos si chers journalistes, alors que l’incendie a causé des dégâts de plus de 50 millions d’Euro.
Car pour qui a pris le tunnel en voiture, il ou elle saura que l’on ne monte quasiment jamais dans les wagons dès l’arrivée au point de départ du Shuttle. Que donc les freins des camions ont eu tout loisir de refroidir avant que de monter dans les wagons de transport.
Ce qui fait au contraire bouillir JusMurmurandi, ce sont les explications de Jacques Gounon, Président d’Eurotunnel, qui déclare: « Ce qui est certain c’est que dès lors que l’on a 14 millions de camions qui ont transité par le tunnel depuis son ouverture, un accident fait malheureusement partie des statistiques. »
Il y a juste une « petite » coïncidence qui n’a pas été abordée, comme pour d’autres accidents qui en restent là dès lors que c’est l’hexagone qui est touché.
Comme les rayonnement de Tchernobyl en 1986, mystérieusement arrêtés à la frontière, tandis que les Allemands reçoivent l’ordre d’arrêter de manger de la salade. Et que l’on vient rechercher…20ans plus tard le responsable de l’IPSN, le Professeur Pellerin.
Ou encore la catastrophe AZF de Toulouse en septembre 2001 où la thèse terroriste n’a pas été abordée.
Ce petit détail, c’est que cette catastrophe, à l’instar d’autres tragédies comme les tours du World Trade Center, est justement survenue en septembre.
Le 11 septembre 2008 pour être précis.
Faut il croire aux miracles ?
décembre 10, 2008 on 9:46 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésMonseigneur Jacques Perrier, évêque de Lourdes, annonce que jamais auparavant un aussi grand nombre de pèlerins ne s’étaient rendus aux Sanctuaires de Lourdes. Ils étaient plus de neuf millions de personnes à faire le déplacement à l’occasion des 150 ans des apparitions à Bernadette Soubirous.
A lire ces chiffres, il est clair que nombreux sont ceux parmi nous qui croient aux miracles.
Cela signifie-t-il que le PS va se raccommoder autour de Martine Aubry et Ségolène Royal ?
Cela veut il dire que la crise ne sera que passagère et que le ralentissement que nous observons laissera la place à une reprise vigoureuse portée par des matières premières comme le pétrole dont le prix s’est effondré depuis l’été (cours à 40/45 Dollars comparé à 150 cet été) ?
Cela aurait il pour signification que les fonctionnaires de l’ANPE vont se mettre au travail pour faire face à l’afflux de nouveaux « adhérents », le double de la normale avec le ralentissement de l’économie, et non faire preuve de leur habituel égoïsme en déposant un préavis de grève pour début janvier ?
Non, tout ceci étant des questions valables, justifiées, ce qui semble indiquer à JusMurmurandi que l’on peut croire aux miracles, c’est que les banquiers seraient peut être en train de commencer à se rendre compte de l’immense chaos qu’ils ont crée et à vouloir se racheter une conduite.
Car nombre d’entre eux semblent prêts à remettre leur bonus 2008 en question.
A titre d’exemple, Morgan Stanley prépare un mode de règlement qui permettra de retenir une partie des bonus dus afin que leur versement soit étalé sur trois ans, et ceci concerne 7.000 personnes.
Cette annonce est arrivée simultanément à celle de Merril Lynch (NDLR vendue précipitamment à Bank of America) qui déclare que les bonus 2008 de l’équipe dirigeante passeront à la trappe.
On ignore si d’autres établissement financiers suivront. Mais déjà que deux d’entre eux réalisent d’une part du désordre crée et de la nécessité d’essayer de redresser leur image semble, pour JusMurmurandi en tout cas, véritablement miraculeux, tant l’ampleur du désastre est grande et la surdité des banquiers jusqu’à ce jour (voir notre article le Sida bancaire).
Car pour ce qui concerne l’unité du PS, et la réconciliation de Martine et Ségolène, JusMurmurandi ne se fait aucune illusion: même un miracle n’y suffirait pas…
Avez-vous de la monnaie?
décembre 10, 2008 on 7:12 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésCette année l’hiver qui arrive s’est emparé non seulement du temps qu’il fait, mais, semble-t-il de la planète entière, pétrifiée par la crise.
Quoi de plus normal que, dans ces conditions, l’Europe, au climat largement tempéré, souffre moins que l’Ukraine ou la Russie?
En Russie, par exemple, il y a encore 6 mois si arrogante, avec ses milliardaires insolents, sa poussée pour la reconquête de son rang de super-puissance, sa reconnaissance des provinces séparatistes de Géorgie et ses prédictions d’un pétrole à 250$ le baril en 2009. Aujourd’hui, le capital fuit le pays par dizaines de milliards de dollars, le rouble baisse, la banque centrale est contrainte de pousser les taux d’intérêts à 13% pour soutenir sa monnaie, ce qui évidemment aggrave d’autant la crise, et ses milliardaires endettés sont en faillite virtuelle, maintenus artificiellement par des banques sur ordre du Kremlin.
En Ukraine, parent pauvre de la Russie, la situation est encore pire, parce que la monnaie locale, la Hryvnia, a perdu 50% de sa valeur en quelques mois, et que le pays, sous perfusion du Fonds Monétaire International, a du prendre l’engagement de la laisser flotter, ce qui, en l’occurrence, veut dire la laisser couler. Les conséquences sont classiques: la fonte de la monnaie provoque le renchérissement en monnaie locale de tout ce qui est importé, donc une inflation, que la production locale, et donc les salaires, ne peuvent compenser, c’est la douloureuse austérité comme beaucoup de pays en ont connu dans les années 70 et 80, notamment en Amérique centrale et en Amérique latine.
Lequel continent ne faillit pas à sa réputation, puisque l’Argentine, et, dans une moindre mesure le Brésil, se retrouvent à nouveau dans la même situation: monnaie qui dérape, endettement étranger qui enfle, forte inflation et perte de confiance, avec, au bout de la route, la culbute pour le niveau de vie d’une population dont beaucoup sont encore sous le seuil de la pauvreté.
Car il y a un point commun à toutes ses situations: des ressources en monnaie locale et des emprunts en devises étrangères, ce qui, en termes polis, s’appelle un risque de change. Et qui ressemble furieusement à ce que nos collectivités locales ont contracté sous le nom d’ « emprunts toxiques ».
Mais ce point commun ne concerne pas les pays du continent européen, car il y a un aspect sur lequel personne ne s’attarde, et qui, pourtant, le mérite amplement. La monnaie. Si ces pays sont en difficulté non pas comme nous, mais deux fois, trois fois, cinq fois, dix fois plus que nous, c’est parce que nous bénéficions d’une monnaie qui ne dérape pas. Déjà quand le pétrole montait à 147$ le baril, suivi des autres matières premières et denrées alimentaires, la hausse de l’euro contre le dollar amortissait le choc.
Et aujourd’hui, après la pire tempête financière que le monde moderne ait connu, force est de reconnaître qu’il n’y a pas eu de tension sur l’euro. Pas la moindre. Alors que beaucoup d’experts jugeaient que cette monnaie artificielle rassemblant des pays aux économies diverses, parfois divergentes, exploserait à la première alerte, rien. Pendant ce temps-là, la livre sterling tombe à son plus bas niveau contre le dollar, et le yen monte au ciel. L’une renchérit la vie en Angleterre au plus mauvais moment pour ce pays importateur, tandis que l’autre pénalise les exportations d’un pays exportateur.
Ce triomphe silencieux de l’euro quand le monde des devises n’est, autour de ce pôle de stabilité, que tempête, fureur, ruine et larmes, valait bien, à notre avis, un hommage à tous ses géniteurs, et permet à JusMusmurandi de s’écrier, parodiant le Général, « l’Euro, l’Euro, l’Euro! »
Ségolène Royal est-elle General Motors?
décembre 8, 2008 on 8:49 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsLes 3 producteurs américains d’automobiles, GM, Ford et Chrysler avaient demandé la semaine dernière aux élus américains une injection immédiate de 39 milliards de dollars pour éviter la faillite à court terme (quelques semaines).
Les politiciens américains, ne sachant si c’était du lard ou du cochon, n’ont osé ni les envoyer paître, c’est-à-dire faire leur vrai travail qui consiste à gérer leur boutique de façon rentable sans soutien du contribuable, ni les satisfaire, faute d’être convaincu de 3 facteurs: que cela soit indispensable, que cela serve à quelque chose d’autre que prolonger de quelques mois la vie d’entreprises condamnées, et que cela soit politiquement acceptable.
Ils vont donc proposer une aide de 15 milliards à deux d’entre eux, puisque Ford, moins menacé que ses deux concurrents, pourrait s’en passer dans l’immédiat.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est que c’est beaucoup trop peu d’argent. General Motors à lui seul brûle 2 milliards de dollars de cash par mois dans les conditions actuelles de marché très déprimé. Lui accorder 10 milliards, c’est tout juste 5 mois de vie, si on alloue la totalité des fonds au fonctionnement quotidien, c’est-à-dire zéro à la réorganisation (réduction des coûts et des capacités, rationalisation des produits, développement de voitures plus sobres). Et 5 mois, pour un mastodonte comme GM, ce n’est rien, quand on sait que le développement d’un nouveau modèle, c’est au minimum 5 ans. 5 mois, ce n’est même pas le temps qu’il faut pour arriver à un accord de réduction de capacité avec le syndicat UAW, qui risque en cas de faillite de voir ses membres et ses retraités ne plus rien avoir faute d’avoir voulu conserver trop d’avantages acquis.
Car, que personne ne s’y trompe, la faillite de General Motors aurait des conséquences incalculables. Quel consommateur voudrait d’une voiture dont le fabricant ne sera plus là pour assurer l’après-vente, et dont la valeur de revente sera quasi-nulle? S’en déduit que, dans l’automobile, la faillite entraîne souvent la liquidation pure et simple, avec effet en cascade sur les employés, les sous-traitants, les concessionnaires, les retraités, et tous ceux que ces millions de consommateurs font vivre. Il est d’ailleurs possible que tout le bruit fait autour de la faillite possible entraîne dès à présent une désaffection pour cause d’inquiétude des clients potentiels, et que le bébé soit déjà irrémédiablement parti à la rivière avec l’eau du bain.
15 milliards de dollars, c’est donc un saupoudrage, un pourboire, un alibi pour que, quand la catastrophe arrive, tous puissent dire, tel Ponce Pilate, que le sang versé ne retombera pas sur leurs mains. C’est aussi la certitude que les mêmes politiciens vont voir revenir les mêmes fabricants avec les mêmes demandes, les mêmes menaces et les mêmes promesses dans quelques mois. Mais, là, Barack Obama aura pris ses fonctions, et ce sera à son équipe de gérer le problème. 5 mois, c’est donc le temps de lâchement acheter sa paix et de refiler le bébé à autrui.
Le saupoudrage et l’alibi, deux méthodes bien connues de la part de politiciens dont le courage ne constitue certes pas toujours la qualité première. Pourtant JusMurmurandi voudrait vous proposer un contre-exemple frappant, et, qui plus est, en France.
Martine Aubry devait composer l’équipe dirigeante du PS pour les 3 prochaines années. Et satisfaire les demandes de ses partisans, des fabiusiens, des strauss-kahniens, des partisans de Bertrand Delanoë ou de Benoit Hamon, qui avaient le mérite de l’avoir soutenue. Sans compter les partisans de Ségolène Royal, de façon à pouvoir rassembler ceux qui l’avaient combattue. Un exercice d’équilibrage dans la répartition d’une difficulté qui confinait à l’impossible.
Eh bien Martine Aubry a fait preuve de courage plutôt qu’oeuvre de saupoudrage. Ségolène Royal n’aura rien. Ce qui permettra d’éviter de la voir revenir dans quelques mois avec les mêmes demandes, les mêmes menaces, les mêmes promesses. Et, comme avec l’automobile américaine, la cote de Ségolène auprès des consommateurs politiques s’est d’ores et déjà effondrée en faveur de Martine Aubry ou Dominique Strauss-Kahn.
Ce qui oblige JusMurmurandi à poser la question: la faillite de Ségolène Royal, qui avait encore une part de marché de 47% en France en 2007, et de 50% au PS en novembre, le PS peut-il se la permettre?
La bulle qui engloutit le monde
décembre 6, 2008 on 7:34 | In Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésSi JusMurmurandi pouvait prédire avec certitude la profondeur et la durée de la crise économique et financière qui frappe le monde entier, il y a longtemps que vous ne pourriez plus nous lire. D’abord parce que notre serveur se serait écroulé sous le volume de trafic. Ensuite parce que nous serions tous partis pour une île pour milliardaires après avoir gagné quelque menu argent grâce à cette prédiction…:-)
Ce n’est pas pour autant une raison de ne pas tenter d’analyser une situation qui montre autant de raisons de craindre que d’espérer. Quelles sont-elles?
Les raisons de craindre sont simples.
D’abord, le monde financier a commis les mêmes excès qui ont conduit à la crise de 1929. Si les modalités sont différentes, le résultat est le même: trop de crédit par rapport aux fonds propres des banques ont rendu celles-ci incapables de faire face au ralentissement cyclique de l’économie et aux défauts de remboursements de crédit qui l’accompagnent. Ensuite, les techniques modernes de levier, de produits dérivés, de titrisation, de rehaussement de crédit et autres engagements par signatures ont encore démultiplié ce montant de crédit octroyé et les risques associés, surtout quand les opérateurs étaient non plus des banques, mais aussi des hedge funds, dont l’existence même repose sur leur capacité à servir des rendements importants à leurs clients, et donc à prendre les risques qui vont de pair.
Si l’on restreint les risques que les banques et autre intervenants financiers pourront désormais prendre pour éviter le retour de pareilles folies, comme cela a été fait après la Dépression des années trente, le crédit sera ipso facto restreint lui aussi, et, avec lui, l’activité économique dont il est l’oxygène. D’où une longue et dure gueule de bois après une orgie de crédit.
Un signe plus inquiétant encore: les taux d’intérêt en dollars sont à 0 pour les emprunts à 3 mois, alors que l’inflation est à 2%, ce qui indique un rendement négatif. Or la logique veut qu’il y ait rendement négatif seulement quand il y a anticipation de baisse des prix. Cela s’appelle la déflation, et c’est le scénario noir qui a conduit au désastre des années trente, ou à l’asthénie japonaise des années 80, avec une quinzaine d’années sans croissance.
Mais, face à ces perspectives sombres, les raisons d’espérer ne sont pas nulles pour autant:
D’abord les dirigeants politiques du monde entier ont lu leurs classiques, dont Keynes. Ils savent qu’une dépression-déflation serait meurtrière, et ils injectent des masses sans précédent d’argent public pour re-dynamiser l’économie, alors que le président américain Hoover, pensant que l’orthodoxie financière permettrait à l’Amérique de s’en sortir, avait littéralement corseté une économie déjà exsangue, avec les résultats que l’on sait.
Ensuite, il y a des poches de croissance encore vigoureuse en Chine, en Inde et de façon générale dans les pays émergents. Ils vont servir à amortir une partie de la baisse de cycle économique. De même, il y a une épargne colossale dans le monde, tant au niveau des particuliers que des entreprises, ou de certains États. Il y a donc un problème de réorientation pour que cette épargne finance la reprise, ce qui est un problème qui n’est pas insoluble.
Va contribuer aussi à notre redémarrage la baisse du prix du pétrole et des matières premières, qui représente au moins 500 milliards de dollars annuels de coût en moins pour les pays développés. C’est un choc de croissance, à l’envers de celui subi les 3 dernières années, avec un hausse vertigineuse des cours. La forte baisse des taux d’intérêts va dans le même sens, réduisant les déficits des Etats endettés et réduisant l’appétence des individus à épargner au lieu de consommer.
La clef qui ouvre vers cette sortie de crise porte un nom: la confiance. Si les mesures gouvernementales sont suffisantes pour convaincre les particuliers d’ouvrir à nouveau les cordons de leurs bourses et de réduire leur taux d’épargne, et les entreprises d’embaucher puis d’investir pour satisfaire le demande renaissante, le pari sera gagné.
Mais, après, il faudra faire face aux gigantesques dettes accumulées par les États pour relancer, ainsi qu’aux masses d’argent ainsi injectées, qui auront un caractère fortement inflationniste. C’est-à-dire que, pour nous en sortir, et alors même que nombreux critiquent Alan Greenspan pour avoir « monnayé » (en clair, acheté) la prospérité au prix de liquidités nouvelles pour éviter tous les accidents qui ont jalonné sa présidence de la Réserve fédérale américaine, créant ainsi les conditions d’une suite de bulles financières, le monde est en train de créer une super-bulle, une hyper-bulle, une giga-bulle comme jamais même Greenspan n’eût osé en imaginer.
Et JusMurmurandi sait une chose ou deux en matières d’économie. Notamment que toute bulle finit par exploser, quoique, chaque fois, nous pensions avoir retenu les leçons du passé.
Et qu’en classe, l’élève qui « bulle » est celui qui ne travaille pas, et quand sa note est une bulle, cela veut dire que sa copie a été notée « zéro ».
GM, Ford, Chrysler: Dallas, ou la Star Ac’?
décembre 4, 2008 on 9:16 | In Best of, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésQui a oublié le feuilleton télévisé américain « Dallas » qui a inauguré les super-productions pour petit écran? Qui ne se souvient de Pamela, Sue Ellen, Bobby, et surtout de l’abominable JR?
Alors quelle est l’actualité de Dallas aujourd’hui? Est-ce la maison que la famille Bush vient d’acheter pour l’après-présidence? Pas du tout.
Dallas, c’est le feuilleton télévisuel que l’Amérique ne s’offre pas. Les 3 fabricants américains de voitures demandent au Congrès de leur accorder 39 milliards de dollars (après avoir demandé 25 milliars le mois dernier, l’inflation est galopante dans ce petit monde…). Il leur faut cet argent tout de suite, sinon c’est la faillite assurée, immédiate et irrémédiable. General Motors indique même que, faute de recevoir 4 milliards dès ce mois de décembre, le pire serait à craindre.
Comment se fait-il que l’audition des 3 dirigeants des groupes n’ait pas été reprise en direct par les grandes chaînes américaines? Car, pour ce qui est de la télé-réalité, en voilà qui n’aurait rien dû aux grand talent et aux petits arrangements d’Endemol et de TF1. N’oublions pas que, si, par exemple l’un des 3 venait à être mis en faillite, celle-ci pourrait avoir un effet bénéfique pour les deux autres, qui pourraient se partager le marché à deux et non à trois. Mais un effet maléfique aussi, car cette faillite pourrait entraîner celle de nombreux sous-traitants, qui eux-mêmes seraient dès lors dans l’incapacité de livrer les deux survivants.
Ce qui laisse donc dans ce jeu à trois, toutes les possibilités d’alliances, de trahisons, de renversements et de coups tordus, de ruine ou de fortune. Comme dans Dallas.
On voit que le suspense ne manque pas dans ce feuilleton plus vrai que nature. La composante personnelle est elle-même présente, avec les 3 PDG qui ont accepté de travailler pour un salaire annuel d’un dollar. Celui de Ford, anciennement patron de Boeing, et celui de Chrysler, auparavant patron de Home Depot, doivent vraiment se demander ce qu’ils sont venus faire dans cette galère. Beaucoup de travail, un fort risque d’échec, des conflits partout, tout cela pour un dollar?
Bien sûr, il y a une part de théâtre là-dedans. C’est comme par hasard quand ils sentent l’argent du plan Paulson et entendent les promesses électorales et post-électorales d’Obama que le chœur des vierges des « Big 3″, comme on les appelle, fait entendre sa mélopée de plaintes menaçantes.
Toujours est-il que JusMurmurandi ne résiste pas à vous faire partager sa vision de ce qu’aurait pu être l’audition des 3 PDG. Au lieu de les faire témoigner de façon statique derrière des micros, puisque les média américains n’ont pas voulu faire Dallas, avec ses coups fourrés, ils pouvaient faire la Star Ac’. Imaginez les 3 PDG, chantant et dansant l’un après l’autre.
Puis, au cours d’un prime haletant, on fait voter le public. Pour éliminer GM, votez « 1″, pour mettre Ford en faillite, votez « 2″, pour ne pas donner les crédits vitaux à Chrysler, votez « 3″.
Et le nom de l’éliminé est….