Le Zayrault de conduite!

décembre 17, 2012 on 9:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jean-Marc Ayrault était professeur d’allemand avant de devenir politicien professionnel. Enfin, professionnel est une question de point de vue, parce qu’en langue française cela désigne aussi bien l’occupation qu’une certaine qualité avec laquelle on fait son travail. Et que, dans l’épisode dont nous allons parler, de qualité de travail il n’y a guère.

Le professeur Ayrault est donc professionnellement à l’aise quand il s’agit de faire la leçon et de donner des leçons. Ce qui lui permet, ou ce par quoi il se permet de qualifier de « juste » son action, de « patriote » toute personne qui y consent, etc… C’est dans la droite ligne de la sémantique de gauche qui s’arroge le monopole de toutes les vertus, en « oubliant » tous les cas où elle ne l’est pas, comme ces temps-ci, où les inculpations de politiciens de gauche tombent avec la régularité de la pluie en décembre.

Toujours est-il que notre professeur attend des « riches » qu’ils soient d’accord pour voir leurs impôts attendre des sommets uniques au monde, au nom du fait que, bien sûr, il faut être « patriotes », et que payer tant, c’est « juste ».

Mais il y en a qui regimbent, et qui partent. La plus grande fortune française, Bernard Arnault, grand créateur de richesse et d’emplois en France est maintenant contribuable belge, pour notre plus grande perte. Et voici qu’Obélix, Gérard Depardieu, acteur français le plus connu, nous quitte à son tour pour la Belgique.

On peut dire beaucoup de chose de ce exil fiscal, on peut être d’accord ou pas. Mais pas ce que dit notre professeur Ayrault, qui trouve cela « minable ». Minable, c’est ce qui se dit dans une cour d’école primaire de quelqu’un qui n’est pas d’accord. Mais ce ne sont pas les professeurs qui ont cette logique simpliste d’insulter quiconque n’est pas d’accord avec eux, ce sont les enfants de 6-8 ans.

Deuxième faute, un Premier Ministre doit savoir que Depardieu est un tempérament éruptif, et que l’insulte n’a que peu de chance de le laisser zen. Ce qui ne manque pas d’arriver, et Depardieu dit ses 4 vérités à notre professeur Zayrault, sans langue de bois. A savoir qu’il à payé 145 millions d’euros d’impôts en 45 ans, et 85% de son revenu 2011. Autant qui démontre tout l’avantage fiscal que la France perd quand un Depardieu ou autre part à l’étranger, et à quel point la pression fiscale est excessive en France.

Le résultat? Une polémique fortement clivante, où Zayrault donne des gages de gauche, et où le reste des Français se conforte dans leur opinion que ces socialistes anti-riches sont en train de tuer les forces vives du pays.

Dans le même temps, les alliés politiques du PS refusent pour la nième fois de voter un texte, le Sénat, où leur concours est nécessaire à toute majorité de gauche a refusé de voter le crédit d’impôts. A se demander la différence entre des alliés comme ça et des adversaires.

Grâce à son outrance, Zayrault se retrouve ainsi trop à droite pour sa gauche et trop à gauche pour sa droite, mécontentant tout le monde. C’est dire, qu’il le mérite vraiment, son zayrault de conduite des affaires!

Peut-être faut il s’attendre à voir un jour les éminents services rendus par Hollande et Ayrault à l’économie…belge! Dans ces cas-là, le Roi des Belges peut élever une personne au rang de baron. Baron Zayrault, ça fait chic, non?

Chassez le naturel…

décembre 12, 2012 on 11:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis quelques semaines, et le crédit d’impôts pour les entreprises, la presse bruisse d’un changement fondamental de la politique socialiste. Tournant le dos à une « politique de la demande », considérée depuis des décennies comme la seule possible pour un gouvernement qui se dit « de gauche », François Hollande et Jean-Marc Ayrault auraient viré leur cuti pour promouvoir une politique de l’offre, à l’allemande.

Grosso modo, cela veut dire qu’au lieu de distribuer du pouvoir d’achat via toujours plus de SMIC, de RSA et de redistribution par les systèmes sociaux (retraite à 60 ans, CMU, etc.), l’idée étant que ce serait la consommation qui serait la base de toute croissance saine, désormais ce serait la création de richesse, donc les entreprises, qui seraient l’indispensable pilier de la toute aussi indispensable croissance.

Ce crédit d’impôts, à l’efficacité duquel JusMurmurandi ne croît pas une seconde, vous verrez, augmenté de l’abandon en rase campagne de Montebourg et Florange, ont fait se déverser sur les têtes présidentielle et premier-ministérielle un tombereau de compliments venant des milieux économiques et de noms d’oiseaux venant de la gauche.

Le week-end dernier avaient lieu trois élections législatives partielles, où les turbulences (le mot est faible) de l’UMP laissaient prévoir une sanction exemplaire des électeurs à l’encontre d’un parti réduit au rôle de support pour ambitions présidentielles de deux lutteurs aussi autistes que jusqu’auboutistes. Eh bien non, bien au contraire. Les électeurs, peu nombreux comme toujours en pareil cas, ont durement sanctionné le PS, en choisissant de passer l’éponge sur la bagarre Copé-Fillon, trop occupés qu’ils étaient à faire savoir au Gouvernement à quel point ses résultats étaient lamentables.

Le résultat ne s’est pas fait attendre. A peine 48 heures plus tard, Jean-arc Ayrault annonce d’un coup un relèvement du niveau du RSA de 10% (sur 5 ans, c’est-à-dire une éternité pour ceux qui ont besoin de soux maintenant), et une allocation de 450€ par mois pour les jeunes en difficulté et en parcours d’insertion. Plus une extension de la CMU. Plus….

A noter que ces distributions « catégorielles » ont un vice caché, à savoir que, présentées comme des droits, elles ne sont ni plafonnées, ni gagées par quelques recettes que ce soit. Ce sont de simples chèques en blanc que Hollande et Ayrault tirent sur des recettes qui n’assurent de toute façon que 50%des dépenses.

Comme le contribuable de toute nature (particuliers et entreprises, épargnant, retraité et consommateur) a déjà été matraqué en 2012 et le sera plus encore en 2013, il n’est pas inutile de se demander qui va payer ces nouvelles dépenses.

Comme par ailleurs on n’a pas vu la première annonce en matière de réduction des dépenses de l’Etat pour arriver à la somme importante de 20 milliards d’euros promise par Moi Président et son Premier Ministre, il est simple de se dire que les impôts, une fois de plus, seront la recette (!) qu’appliquera le tandem.

C’est tellement plus facile de taxer toujours plus que de dépenser moins. Comme l’a dit Nathalie Kociuszko-Morizet, après avoir perdu Astérix (Christian Clavier) parti en Grande-Bretagne, nous avons maintenant aussi perdu Obélix (Gérard Depardieu), émigré en Belgique. …

Ceci pour dire que, sous une apparente conversion à la gestion rigoureuse et à la politique de l’offre, rien n’a en fait changé en Socialie. On dépense l’argent qu’on n’a pas, en le distribuant sans contrepartie à des consommateurs qui vont le dépenser en produits importés. Qu’importe qu’en Allemagne, ce soit exactement le contraire qui ait été fait, avec les excellents résultats que l’on connait. JusMurmurandi en vient à sa dire que, finalement, la crise a du bon quand les socialistes sont au pouvoir. Si l’économie était prospère, comme avec Jospin de 1997 à 2002, ils dépenseraient encore plus….

Quel bordel !

décembre 10, 2012 on 6:02 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Rarement JusMurmurandi n’aura eu cette sensation de ras le bol et d’écoeurement.

Voyez plutôt.

L’affaire Copé Fillon n’en finit pas d’en finir, à ceci près qu’au moins on ne les voit, pour l’instant, plus, et on ne les entend plus non plus. Dire que cela nous manque serait hypocrite.

Berlusconi ressort de sa boîte de guignol et pousse Monti à la démission et voici que les marchés s’affolent aussitôt. Les Italiens n’ont donc pas droit à un Noël tranquille ?? Ou Silvio a t il tellement peur de se faire finalement coincer par la justice italienne pour le Rubygate l’année prochaine qu’il se sent « obligé » de se présenter pour jouir de l’immunité ??

Gérard Depardieu part en Belgique et tout ce que le PS trouve à dire, c’est qu’il le regrette. Continuez à regretter, comme les 64% de Français qui ne se disent pas satisfaits de l’action présidentielle.

Jérôme Cahuzac, ancien chirurgien et présentement Ministre du Budget, empêtré avec une sale histoire de compte à l’étranger. Quand on sait qu’il divorce et que l’avocat de son épouse est la soeur de Jean-François Copé, on se dit que le marigot est en pleine forme. République exemplaire, tu parles !

Valérie Trierweiler n’a rien trouvé de mieux que de recevoir les opposants à l’Ayraultport de Nantes. Comme message brouillé, c’est aussi savoureux que le  Tweet estival.

Le clou est probablement le courrier fait par Messieurs Hollande et Valls pour soutenir la même Valérie dans la plainte qu’elle a portée contre les deux journalistes ayant écrit un livre intitulé « la frondeuse ».

Dans le domaine de la séparation des pouvoirs, Moi Président ne pouvait donner un meilleur exemple pour illustrer le non respect qu’il a de la Justice.

Et peu importe qu’il l’ait fait sur feuille blanche et par le papier à entête du Palais de l’Elysée. L’eut il fait sur papier hygiénique que notre remarque serait aussi fondée.

Une lueur d’espoir cependant et elle est belle et bien réelle.

Le sondage grandeur nature réalisé au travers des élections partielles de ce week end. La majorité présidentielle a reçu une vraie gifle, le candidat PS disparaissant purement et simplement du deuxième tour de l’une des trois partielles.

Un peu tard, direz vous avec raison, mais tellement rafraichissant.

 

Donner du temps au temps

novembre 30, 2012 on 6:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ouf !

Il était temps, nous étions arrivés à saturation.

Les média ne parlaient que de cela, la chambre d’enregistrement qu’est le CSA menaçait même de taper sur la table.

La bataille de cour de récréation, toujours pas terminée par ailleurs, monopolisait l’attention des journalistes, qui ont ainsi eu une trève dans leur démontage de l’idole Hollande pourtant porté aux nues face à « l’insupportable » Sarkozy il y a encore quelques mois.

JusMurmurandi se réjouit, d’une certaine façon, que cette guéguerre ait lieu maintenant.

Cela aura des conséquences certes, un peu comme la bataille des grosboutistes et des petitboutistes pour savoir par quel bout manger les oeufs à la coque. Ou encore comme celle des O’Hara et des O’Timmins dans Lucky Luke ainsi que le faisait remarquer un journaliste.

Parce que le timing est le meilleur possible.

Nous sommes encore loin des échéances électorales, et comme nous le disions dans un précédent billet, nous aurons (presque) tous oublié les noms d’oiseau etc dans quelques mois.

Entre temps, il était quasi inévitable que ce combat ait lieu, Sarkozy parti.

Personne ne résiste à l’odeur du pouvoir, du maroquin. Et Copé n’ayant pas eu l’intelligence de se mettre de côté pour le temps de la campagne UMP, toutes les imaginations fertiles se sont mises en marche pour supposer ce qui semble s’être réalisé, à savoir la confusion entre les finances du parti, et celles de sa campagne personnelle, confirmé par la démission du directeur financier du parti.

JusMurmurandi souffle donc ce soir, en entendant le nom de DSK et sa petite aventure new yorkaise remet les turpitudes du PS sur l’avant scène.

Il est vrai que nous sommes un peu tristes, une semaine tellement riches en « succès » gouvernementaux ayant été mise sous le boisseau.

La perte du tripe A, le faux pas du prof d’allemand qui nous sert de premier ministre lors de son passage en Allemagne (« furchtbar » au lieu de « fruchtbar », épouvantable au lieu de fructueux pour qualifier la relation franco allemande…), le faux pas du président sur les obligations ou non des maires pour les mariages homosexuels (prestement suivi d’un accueil de LGBT à l’Elysée, pour montrer son allégeance) ou encore le chômage qui monte, qui monte, qui monte, comme la petite bête.

Pour peu, on se souviendrait du « flot qui monte », envoyé à la figure de Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé de 1981 avec François Mitterrand. Pensez, plus d’augmentation en six mois que pendant les 24 derniers mois du mandat de Sarkozy.

Et les mêmes crétins qui fanfaronnaient que la modestie des taux d’intérêt payés pour rémunérer la dette de l’Etat il y a trois mois était à mettre à l’actif de la nouvelle majorité nous ressortent maintenant Sarko pour justifier la baisse de la notation. Vous avez dit ridicule ???

Donc ne désespérons pas, ces quelques gaffes ratées ne sont que quelques perles isolées dans un océan d’incompétence, d’ignorance et d’arrogance.

Les Français le comprennent bien.

Suivez les sondages, ils parlent mieux que tous les journalistes réunis.

Seulement trente pour cent des Français satisfaits du premier ministre, et 8% des électeurs qui se mordent les doigts d’avoir voté Flanby.

Fermez le ban.

 

 

La folie des fermiers généraux

novembre 19, 2012 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient des fermiers généraux, ces figures parmi les plus détestées par les Français, et que la Révolution a éliminés sans pitié? Leur crime? Lever l’impôt sans mesure, comme ils en avaient le droit, l’ayant acheté au Roi. Et accumulé à ce titre de vastes fortunes en levant plus d’impôts que ce que leur charge leur avait coûté.

Vous me direz: la guillotine et la République sont passées par là, il n’y a plus de fermiers généraux depuis 1789. Erreur! L’actualité nous en donne deux exemples. Comme dans les années pré-révolutionnaires, ils sont totalement déconnectés de la crise qui frappe les contribuables, et lèvent l’impôt comme d’autres mangent des friandises: avec avidité et gloutonnerie.

Premier exemple: la Commission Européenne, qui négocie en ce moment même le budget de l’UE pour les années 2014-2020. Aucun compte n’est tenu de la crise, des politiques d’austérité. Tous les programmes sont maintenus, et les budgets enflent. Il est à noter que l’UE n’a pas de ressources propres importantes. Son budget est donc largement le produit des impôts nationaux. Tout idée d’équilibre de ce budget est donc impossible. Ce dont profite visiblement la Commission pour faire un projet aussi grotesque

L’affaire a une suite. David Cameron, qui préside l’un des gouvernements qui a imposé à son pays les efforts les plus drastiques pour réduire son déficit ne veut pas même imaginer que des pays à la diète extrême doivent financer une UE qui continuerait à festoyer. On le comprend. Et ce projet est rejeté par 7 pays, et donc retravaillé à la baisse. Soit dit en passant, si les Français comprenaient ce à quoi sont soumis les Britanniques, les Espagnols ou les Portugais, sans parler des Grecs, qui sont un cas à part, ils comprendraient ce que leurs plaintes perpétuelles peuvent avoir d’indécent par rapport à leurs voisins européens, tant ils souffrent moins.

Ce qui est « drôle », c’est que ces économies imposées réduisent les retombées que ces mêmes pays vont recevoir de l’UE, soit au titre de la PAC, soit des fonds de soutien et de cohésion aux régions les moins riches de l’UE. Lesquels pays bénéficiaires veulent des coupes budgétaires, mais pas recevoir moins de subventions. C’est le cas de la France notamment, qui ne veut pas qu’on touche à un seul Euro de la coûteuse PAC. Logique, non?

Deuxième exemple: la CFE, ou Contribution Foncière des Entreprises. Elle est levée par les municipalités, et constitue l’un des deux volets de la Contribution Economique Territoriale, qui remplace la Taxe Professionnelle. Eh bien cette CFE, levée par les communes, augmente froidement de 50%, 60%, voire 300% d’une année sur l’autre! Le record est atteint à Montpellier, ville PS soit-disant « exemplaire » dont le maire à longtemps été le controversé Georges Frèche. Là la hausse est de 800%. Un exemple dont vous imaginez l’impact sur des artisans et petits patrons qui rament tous les jours pour ne pas déposer leur bilan.

Encore quand Hollande et Ayrault lèvent l’impôt pour 2013, promettent-ils de réduire fortement le déficit budgétaire. Et de faire, même s’ils trouvent l’exercice exécrable, des réductions de dépenses publiques. Mais là, qui a entendu quelque maire que ce soit parler de faire des économies? Au contraire, 2013 sera une année pré-électorale, il faut que les citoyens voient et touchent du doigt les nouvelles réalisations de l’équipe municipale qui veut être réélue. D’où une fringale d’impôts pour financer cette orgie de dépenses.

On a envie de dire que, quand un patron de PME dit à son maire qu’il n’a plus d’argent pour du pain, le maire lui répond tranquillement: eh bien, mangez de la brioche!

On sait comment cela a fini….

 

Ah, qu’il est dur de se renier!

novembre 6, 2012 on 1:04 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comment dire? L’annonce d’un effort de 20 milliards d’euros en faveur de la compétitivité des entreprises françaises devait être un jour de joie. Une classe politique unie en soutien des conclusions du rapport Gallois, la droite, parce qu’elle y croit, la gauche, bien obligée, parce qu’elle l’a commandé. La droite parce que Gallois est une chef d’entreprises qui a abondamment fait les preuves de sa compétence, la gauche parce que Gallois est un des siens.

Que dit Gallois? Que les entreprises françaises ont un déficit de compétitivité qui cause des pertes d’emploi à caractère hémorragique. Déficit de coût, mais aussi déficit hors coût.

A son grand crédit, le Gouvernement emmené par Jean-Marc Ayrault a décidé de faire quelque chose de grande ampleur, ce qui n’a pas nécessairement été le cas de tous se prédécesseurs, ni sa préconisation quand, dans l’opposition, il était contre tous les choix de Sarkozy. Donc, une fois n’est pas coutume, saluons la décision de Hollande et Ayrault,

Mais la décision seulement, car les modalités, et le diable est dans les détails, sont révélatrices des tares de la pensée économique socialiste.

Comme faire baisser purement et simplement les charges pesant sur le travail aurait consisté à faire ce que proposait Sarkozy, ce n’a pas été jugé possible. Donc l’effort aura la forme d’un remboursement d’impôts. Mais, et c’est typique d’un gouvernement qui n’aime ni les riches ni les chefs d’entreprise et ne leur fait en aucun cas confiance, ce sera « donnant-donnant ».

Donc les seules entreprises qui seront éligibles au fameux crédit d’impôts seront celles qui s’engageront à maintenir l’emploi et la masse salariale, et à être « exemplaires » en matières fiscale et de rémunération. Il faudra en outre en informer régulièrement le comité d’entreprise avec qui le suivi de l’utilisation de ce crédit sera mis en place.

Bref, les entreprises qui sont en grand danger de devoir fermer, et doivent impérativement alléger au plus vite leur masse salariale pour ne pas sombrer, sont exclues. Elles n’ont qu’à crever, tel est le message que leur envoie le Gouvernement. Vivent l’innovation et la création d’entreprises, et au cimetière les entreprises traditionnelles. Comme Gandrange, par exemple, ou le textile, voire l’automobile « classique ».

A contrario, les entreprises qui sont à même de pouvoir garantir le maintien de leur masse salariale sont souvent déjà innovantes et en croissance. Pour elles, le crédit d’impôts sera ce qu’on appel un pur effet d’aubaine. Un cadeau d’autant plus apprécié qu’il ne changera rien du tout.

Mais ce qui est proprement hallucinant, c’est qu’à aucun moment, pas un mot pour les créations d’emplois attendues de ces 20 milliards. C’est pourtant une évidence, et François Hollande lui-même l’a dit depuis l’Asie où il est en voyage pendant que ce joue à Paris ce débat essentiel, la compétitivité, c’est la clef de la croissance et de l’emploi.  Ce qui, par parenthèse, ne présage rien de bon pour le nombre d’emplois publics, qui ne sont pas exactement des facteurs de compétitivité, au contraire, puisqu’ils ne produisent qu’un alourdissement de la facture qui pèse sur la collectivité nationale.

Donc, comment imaginer que notre pays injecte 20 milliards d’euros sans contrepartie en termes d’emploi? Comment expliquer ce non-sens? C’est assez simple. C’est que les socialistes français, depuis toujours, imaginent que la quantité de travail est constante, et que, par exemple, si on diminue le temps de travail de 39 à 35 heures, cela créé de l’emploi. C’est évidemment faux, la quantité de travail est variable, dictée entre autres par la compétitivité.

Mais comme les socialistes n’y croient pas, ils distribuent 20 milliards d’euros sans en attendre autre chose que de pouvoir dire qu’ils ont fait ce qu’il fallait….

L’effet Moi Président!

octobre 27, 2012 on 8:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nous allons avoir un pacte de compétitivité, c’est sûr, puisque Moi Président l’a dit. Ce qui est intéressant, c’est qu’un pacte, ça se signe à plusieurs, et que Hollande annonce ce pacte alors qu’il est le seul de France à ne pas savoir ce qu’il y a dans le rapport Gallois (il ne le sait pas, puisqu’il l’a dit), mais qu’il sait que ce pacte en découlera, sauf qu’il n’y aura ni choc, ni trajectoire.

Un choc de compétitivité, comme tout choc, c’est brutal, a rappelé Pierre Moscovici, doctement, et il ne faut pas choquer l’économie française. Ni choquer les électeurs, probablement.

Une trajectoire de compétitivité, ce serait moins brutal qu’un choc, et ça dit où on va. C’est pourquoi c’est l’élégante formule derrière laquelle François Hollande, qui, décidément, n’a jamais aimé les chocs, s’est dans un premier temps retranché. Sauf qu’une trajectoire, ça se dessine, avec des objectifs. Et que l’objectif d’aujourd’hui risque d’être la promesse non tenue de demain, donc c’est risqué.

Un pacte de compétitivité, ça se signe, et, dès que c’est signé, on peut affirmer qu’on a tenu sa promesse: on a signé! C’est donc nettement mieux qu’un pacte ou une trajectoire.

Entre temps, bien sûr, l’absence de compétitivité va coûter chaque jour de nouveaux emplois, mais on pourra toujours les attribuer à la crise et à Sarkozy, ce qui n’est pas totalement faux. La crise existe, et la droite, au pouvoir depuis 10 ans, n’a pas fait assez. Notamment Chirac, qui n’a rien fait du tout sur ce sujet comme sur tant d’autres. Et Sarkozy, incendié pour en faire trop sur le sujet (paquet TEPA, suppression de la taxe professionnelle, RGPP pour baisser les dépenses de l’Etat) n’en a même pas fait assez.

Alors qu’est-ce qui va se passer? Nous aurons le le choc, la trajectoire, et le pacte.

Le choc, c’est celui des mesures sociétales. Là où il ne faut pas brutaliser la France, dixit, Pierre Moscovici, que fait Moi Président, si ce n’est non pas un choc, mais une série de chocs? Le mariage gay, l’euthanasie, la gratuité totale de l’IVG, les salles de shoot choquent profondément une bonne partie des Français. Où est la concertation chère aux discours de Moi Président sur chacun de ces sujets?

Le pacte de compétitivité, nous l’aurons. Il y en aura un de signé. Et puis il en sera du pacte comme de tant de promesses et de rapports. Au placard, le pacte!

Et la trajectoire? Nous la connaissons déjà. Nous sommes dessus depuis grosso modo 15 ans: augmentation de nos coûts quand ceux de l’Allemagne baissaient, perte de compétitivité et effondrement industriel, solde commercial qui devient un gouffre, et chômage une montagne. Direction: sud-sud-est. Cap sur Athènes!

PS pour ceux qui n’auraient pas compris. Si Hollande ne veut pas de choc de compétitivité alors que ses propres paroles montrent qu’il a parfaitement perçu que ce serait indispensable, c’est pour une simple raison. Sa ponction de 30 milliards en 2013 va plonger l’économie française en récession, et va empêcher la France de tenir ses engagements de réduction de déficit à 3%. Il faudra rectifier le cap pour ne pas se rater sur le seul objectif que Hollande pourra afficher à son actif. Comment rectifier le cap? Avec justement cette augmentation de la TVA et/ou de la CSG qu’il refuse de faire pour la compétitivité, parce qu’il sait qu’il ne peut pas la faire deux fois.

Ainsi, nous aurons le choc, mais pas la compétitivité. C’est ça, l’effet Moi Président!

Les Cons-pétitifs

octobre 16, 2012 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France se vide de son tissu industriel. Tout le monde le voit, tout le monde s’en désole. Un ministre a été nommé pour s’attacher au Redressement Productif. Notre problème, ce n’est pas d’abord la concurrence de la Chine et des usines délocalisées, c’est notre perte de parts de marché en Union Européenne. De même, si l’économie allemande connaît un quasi-plein emploi au moment où celles de toute l’Europe du Sud connaissent des records de chômage, c’est parce que nos emplois filent en Allemagne. Les Allemands fabriquent des voitures en Allemagne, y compris des petits modèles, quand nous n’en sommes plus  capables. Ce n’est qu’un exemple, mais ô combien révélateur. Accessoirement le Japon, lui aussi pays à coût élevé, fabrique encore ses voitures, même les petits modèles, ce qui montre que le problème, ce n’est pas l’Allemagne, c’est la France.

Tout ceci porte un nom: la compétitivité, c’est-à-dire la capacité de développer une offre attrayante pour les clients tout en étant rémunératrice pour les fabricants. Un chiffre simple en explique une bonne partie. En l’an 2000, le coût du travail en France est 15% moins cher qu’en Allemagne, et en 2012, il est 10% plus cher.

Avant l’euro, cela se réglait par une dévaluation, et la France en a connu de nombreuses par rapport à l’Allemagne. Notamment 3 en 3 ans quand Mitterrand en 1981 a voulu mettre en oeuvre une « autre logique ». Une dévaluation, c’est un renchérissement immédiat et massif des importations, donc une forte perte de pouvoir d’achat intérieur, et une hausse de compétitivité des exportations. L’idée étant que le gain de parts de marché à l’exportation finit par compenser et au-delà l’effet de l’appauvrissement intérieur.

Avec l’euro, on ne peut plus dévaluer, donc plus de baguette magique pour rétablir les comptes d’un seul coup, comme les Grecs le savent maintenant, qui en sont à leur 6e année consécutive de récession forte.

Nicolas Sarkozy l’avait compris, qui avait inscrit à son programme une forte hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, tant côté patronal que salarial. Baisse de coût du travail qui entraînerait une hausse de la compétitivité. Cette idée a été reprise par certains socialistes, mais il ne pouvait être question de copier l’infâme ex-Président, donc ils avaient imaginé le faire par le biais d’une hausse de la CSG. C’est déjà nettement moins intelligent, parce que la CSG ne frapperait que les revenus français, alors que la TVA frapperait aussi les importations, qui viendraient donc payer une partie de notre choc.

Effrayés à l’idée de ce qui pouvait passer pour le plus gros cadeau au patronat jamais fait, un chiffre de 40 milliards d’euros a fuité, mais sur 5 ans et non pas tout de suite. Ce qui veut dire 8 milliards par an. Comme l’année prochaine notre estimé Gouvernement va prélever sur les entreprises 10 milliards d’impôts supplémentaires, même ces 8 milliards n’auraient pas suffi à éviter que la compétitivité se dégrade au lieu d’être améliorée. C’est déjà l’inverse de ce qu’il faut faire.

Mais Jean-Marc Ayrault hier a enterré tout idée d’un choc de compétitivité, disant que ce n’est pas le coût du travail qui est responsable de notre déficit face à l’Allemagne, mais le fait que les Allemands vendent des produits plus « haut-de-gamme » que nous, et que c’est cela qu’il faut corriger. Donc il faut aider la production française à monter en gamme, à coup de programmes de recherche et de formation.

Il n’a pas tort, il faut le faire. Mais a-t-il seulement la moindre idée de combien de temps il faut pour repositionner à la hausse une gamme de produits sur le marché mondial? Les imaginer, les concevoir, les produire, les vendre à un prix plus élevé à des consommateurs qui, soyons clairs ne sont pas, sauf exceptions, à payer aussi cher un produit « made in France » qu’un produit « made in Germany », cela prend dans le meilleur des cas des années, et entre temps que ce passe-t-il?

Entre temps, Hollande et Ayrault font semblant de traiter le problème, sans pour autant affronter ni la réalité ni l’aile gauche de leur parti qui ne les suivrait pas et casserait en quelques semaines la majorité parlementaire. Bien joué!

Et entre temps, nous aurons définitivement abandonné tout arrimage à l’Allemagne, pour rejoindre les rangs de l’Europe du Sud, à laquelle, par leur refus de l’effort et leur priorité donnée à la gratification immédiate, assurée par l’Etat et garantie, les Français veulent manifestement appartenir.

Il vaudrait mieux ne pas demander aux Espagnols, aux Italiens ou surtout aux Grecs où les a menés ce modèle. Cela ferait de la peine à ceux qui pensent que nous n’avons pas de problème de compétitivité. A ceux qui croient que nous sommes compétitifs alors que nous ne sommes que cons-pétitifs.

Patriotisme, la gauche en parle tout le temps, mais ne le fait jamais, la droite le fait!

septembre 28, 2012 on 6:49 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pendant 5 ans, la gauche a voté contre tout ce que Nicolas Sarkozy a proposé, même ce qui n’était pas manifestement de droite ou de gauche, ou ce qui n’était pas a priori politique, comme la suppression de la publicité pendant les soirées de télévision publique, ou ce qui était une urgence nationale, comme les mesures de soutien à l’économie de 2008-2009. Systématiquement contre. Absolument contre. Résolument contre.

Maintenant qu’elle est au pouvoir, la voilà coincée avec une patate chaude, le fameux traité européen. Candidat, « Moi Président » n’a cessé d’être contre (comme on l’a vu plus haut), au motif rédhibitoire qu’il avait été négocié et signé par Nicolas Sarkozy. Il le trouvait nul, ce traité, il allait le renégocier, on allait voir ce qu’on allait voir, Merkel n’avait qu’à bien se tenir.

On a vu. Hollande n’a obtenu qu’un changement de pure forme, un pseudo-volet de croissance, qui ne fait qu’égrener des montants déjà disponibles, dont pas un euro n’est nouveau. Bref, il se couche, battu en rase campagne par l’artillerie allemande autant que par la faiblesse française.

Maintenant il faut le faire ratifier, et ce n’est pas simple de faire voter par la gauche un texte d’orthodoxie financière qu’on a traité auparavant de noms d’oiseau. Les Verts ont déjà annoncé que leur participation au Gouvernement ne les obligeait pas à le soutenir. Les beaux alliés que voilà! Mais, comme un certain nombre de députés PS de gauche ne le voteront pas non plus, se souvenant de ce que Hollande a, lui, déjà oublié, il n’y a plus de majorité pour voter le texte.

La droite a donc un choix. Planter Hollande, et la France avec, ou voter un texte et sauver la peau du Président. On sait quel choix irresponsable la gauche a fait pendant 5 ans d’opposition. Pour être franc, je pensais que la droite ferait de même, trop heureuse de laisser Moi Président dans la merde dans laquelle il s’était mis tout seul, incapable qu’il est d’imposer l’ordre parmi ses alliés aussi bien que dans ses affaires privées.

Eh bien non! La droite, civique et patriote, va voter ce texte, au motif qu’il est bon pour le pays, et non pas le saborder au motif que cela plomberait Hollande et Ayrault.

Voilà une démonstration claire de la différence entre la gauche et la droite! Et vous verrez que Moi Président ne leur dira même pas merci!

Adieu, Gribouille !

septembre 8, 2012 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une politique de Gribouille, cela signifie une politique qui part dans tous les sens.

Quelques exemples.

On prend un pays où la croissance est faible, tellement faible qu’elle est non seulement proche de zéro mais en plus qu’en plus sa tendance est baissière.

Il faut donc stimuler la consommation et « désencourager » l’épargne.

Que se passe t il chez nous ?

On remonte le plafond du livret de caisse d’épargne et on supprime les heures supplémentaires défiscalisées. Bravo Gribouille.

Pour stimuler la consommation, il faut encourager les hauts revenus à dépenser plus.

Que fait on chez nous ?

Lorsqu’il faut trouver 8 milliards pour boucler le budget de l’État, on augmente les impôts de 7 et on fait semblant d’économiser un milliard. Bravo Gribouille.

Lorsque le budget de l’État pour l’année suivante requiert de trouver 40 milliards, il faut faire des économies.

Que fait on chez nous ?

On arrête la RGPP (révision générale des politiques publiques, visant à faire des économies sur le train de vie de l’État). Bravo Gribouille.

Lorsque l’emploi est en passe de dépasser 10% de la population active, il faut encourager les créateurs d’emploi.

Que fait on chez nous ? On les insulte, les traine plus bas que terre et on les taxe encore plus. Bravo Gribouille.

Message bien reçu.

Bernard Arnault, fondateur du groupe LVMH, première fortune de France, quatrième fortune mondiale d’après Forbes, a demandé la nationalité belge. Ce sont des milliards d’euros d’impôts  payés par Arnault qui s’en vont enrichir nos amis belges et donc nous apauvrir.

Adieu, Gribouille !!!

 

Adieu, Gribouille !!

 

La France coule!

septembre 8, 2012 on 5:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le classement est sorti, et il est accablant. La France, 21e, n’est plus dans les 20 pays les plus compétitifs au monde. Ce n’est pas une surprise, l’érosion constante de nos parts de marché à l’exportation disait la même chose, mais le voir écrit par le Forum de Davos est un choc. Et qu’on ne suppose pas que la tête du classement est réservée à des nations à bas coûts et dont la gauche aussi bien que l’extrême droite voudraient nous convaincre qu’ils ne sont « que » des pays à coups bas, par des monnaies sous-évaluées, comme la Chine.

Car la première place revient à un pays qui a peut-être les coûts les plus élevés, notre voisin, la Suisse! En fait, 5 des 6 premières places reviennent à des nations d’Europe du Nord, Singapour étant le sixième membre, au deuxième rang, de ce sextuor d’élite.

Ceci recèle plusieurs enseignements.

- accuser la mondialisation d’être une dérive vers les coûts bas, au détriments des producteurs et en faveur des consommateurs, est une fiction politiquement commode. Ce n’est pas tant la Chine qui nous met en échec, que l’Allemagne!

- dire que l’Europe est une zone économique condamnée au déclin est une autre fiction politiquement commode. 5 des 6 premières places sur un critère aussi essentiel que la compétitivité, quel splendide déclin!

- ces deux fictions ont un gros avantage, elles masquent la spécificité du déclin français, ce dont JusMurmurandi se fait l’écho. La performance française est à peu-près à mi-chemin entre l’Allemagne, 6e, et le tandem Espagne-Italie, dont on connait les difficultés. Quant à la Grèce, c’est bien simple, elle est 96e, derrière la Namibie!

Hollande, pendant ce temps-là, bloque les loyers, augmente massivement les impôts, réembauche des fonctionnaires, subventionne plus de logements sociaux et réinvente les « emplois jeunes, eux aussi subventionnés. Est-ce là qu’il trouvera les ressorts d’une nouvelle compétitivité? Ou au contraire d’un nouveau déclin?

Mais le pire n’est pas là de l’avis de JusMurmurandi. Pourquoi les constructeurs français d’automobiles, par exemple, n’ont-ils de cesse de produire de moins en moins en France, alors que ce n’est pas le cas au Japon ou en Allemagne, deux pays à coûts aussi élevés que les nôtres? C’est qu’en France, baver sur les entreprises, les rendre responsables de tous nos maux, et leur rendre la vie impossible est un sport national.
Il faut être un grand masochiste pour être employeur en France, harcelé par une Inspection du Travail arc-boutée sur un Code du Travail d’une complexité infernale.
Et la logomachie du présent pouvoir,(un Président qui n’aime pas les riches, une taxe à 75% des plus hauts revenus, un ministère du « redressement productif » qui ne pense qu’à l’audimat de son ministre quand il fait de grands moulinets de bras contre des patrons dont il va pourtant un jour réaliser qu’ils sont essentiels à la performance française), cet arsenal de mesures, de menaces et de médisances ne saurait être contrebalancé par quelques visites médiatiques à des sites industriels où le Président se fend de bonnes paroles sur « la France qui investit et exporte ».

Le patron de la multinationale géante anglo-néerlandaise Unilever l’a très bien dit dans un interview du Figaro du 20 août.
Le pouvoir en place lui rend la vie infernale quand il veut fermer Fralib pour rationaliser sa production européenne de thés et de tisanes.
Mais personne ne dit rien quand il créé des emplois ailleurs en France par une autre rationalisation de production… Et sa chronique, mesurée et policée, sur les conditions indispensables pour que la France puisse continuer d’accueillir des investissements, conditions aujourd’hui aux antipodes des préoccupations de Hollande, plus pressé de mettre au point la loi de vente forcée des usines des entreprises qui veulent les délocaliser, a sonné comme le glas des investissements étrangers en France.

Sarkozy l’avait compris, qui a tenté de restaurer au moins en partie cette compétitivité, en réduisant les dépenses de l’Etat, par une RGPP aujourd’hui défunte, en mettant, s’il était réélu, de force au régime notre pléthore de collectivités territoriales, villes, départements, régions, dont les dépenses, très largement gérées par les socialistes, ont pratiquement augmenté autant que celles de l’Etat reflétaient d’ économies, et en transférant sur une hausse de T.V.A. dite « sociale » prévue en cas de réélection une partie du coût de notre protection sociale.

Est-ce pour cela que l’Express, qui l’a tant cloué au pilori pendant son mandat, titre aujourd’hui en Une: « Et si Sarkozy avait eu raison? ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est un peu tard, un peu plus de 100 jours, en fait, pour s’en apercevoir…

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Qu’est-ce qui a changé depuis 1929?

août 17, 2012 on 10:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise de 1929, aussi appelée la Grande Dépression. L’horreur absolue en termes économiques, avec son cortège de calamités. D’interminables queues de gens qui ne survivent que grâce à des soupes populaires. Un p.i.b. mondial qui baisse de 30%. Des électeurs prêts à élire n’importe qui sur la promesse de les sortir de la misère et de la spirale négative, comme Adolf Hitler en Allemagne. Une crise incomparablement pire que celle qui frappe depuis 2008, même en Grèce.

Sauf que, bien entendu, notre monde a appris les leçons de 1929, n’est-ce pas? Nous avons maintenant beaucoup d’experts très compétents pour éviter que cela ne se reproduise, n’est-ce pas? Nous avons vu quels programmes ont marché, et lesquels ont échoué, n’est-ce pas?

JusMurmurandi aimerait répondre trois fois « oui » à ces trois questions. Sauf que…

La crise de 1929 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Comme la Grèce aujourd’hui, et comme on le craint pour l’Espagne.

Dans un premier temps, le Président Hoover a « laissé faire », convaincu que le marché allait purger les faibles, s’assainir, et se remettre sur la voie de la croissance saine après ce remède de cheval. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Une dynamique négative et déflationniste s’est enclenchée et la crise est devenue la Dépression.

La sortie de crise s’est opérée sur la base des écrits de l’économiste britannique John Maynard Keynes, qui prônait une intervention musclée de l’Etat pour « remettre la machine dans le sens de la marche ». Un retour à la croissance grâce à de gigantesques investissements étatiques, laquelle croissance se prolongeait par une spirale vertueuse.

La crise de 2008 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Tiens, les mêmes mots que pour 1929…

Sauf que, dans un premier temps, les gouvernements, se souvenant de l’exemple tragique de 1929, ont soutenu leurs économies. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, il a fallu nationaliser l’essentiel des banques pour éviter qu’elles ne s’effondrent et n’entraînent l’économie avec elles, comme 80 ans plus tôt. Les Etats-Unis lancent le TARP de 700 milliards de dollars. En France, Sarkozy,contre l’avis du PS, a prêté de l’argent aux banques, moins atteintes, pour recréer de la confiance, ainsi qu’à certains groupes industriels, automobiles notamment. Puis il a lancé de « plan de relance », et le « grand emprunt », deux programmes de soutien typiquement keynesiens.

Donc on évite l’implosion et la déflation, et la spirale mortifère. Les Etats sont tous keynésiens, et les ultra-libéraux sont remisés au Goulp, l’enfer des Shadoks. Tout va bien, n’est-ce pas? Certes nos essaims d’experts n’ont rien vu venir, mais, au moins, quand ça a été là, ils, et les marchés avec eux, nous ont évité la catastrophe, n’est-ce pas?

Sauf que, dans un deuxième temps, le « mur de la dette » est venu rappeler à tous que les dettes doivent un jour être remboursées. Et quand on dépense sans la moindre vergogne ni limite, comme la Grèce, cela finit mal. Et quand on prête sans la moindre vergogne ni limite, comme les banques espagnoles ou irlandaises, cela finit mal.

Alors maintenant c’est la troisième phase. A l’initiative de la vertueuse Allemagne, tous les pays trop dépensiers, c’est-à-dire grosso modo les trois quarts de l’Europe, et notamment la totalité du Sud, sont mis à la diète. Diète qui, soit dit en passant, est un mot qui désigne une assemblée officielle, notamment un Parlement, en Allemagne.

Laquelle diète veut d’un seul coup supprimer les dépenses excessives et commencer à rembourser la montagne de dettes accumulées. Ce qui veut dire l’inverse pur et simple d’un programme keynesien. Comment s’étonner alors que la croissance s’effondre, et que la Grèce, premier pays atteint, sombre dans une spirale négative?

Mme Merkel n’aurait-elle pas le souvenir que son propre pays a été le plus atteint de tous par exactement ce schéma, et que l’hyper-inflation, dont les Allemands ont gardé un souvenir terrifié, n’était pas la cause du mal, devenu avec Hitler, le Mal, mais le symptôme.

JusMurmurandi propose respectueusement à Mme Merkel de profiter de ses derniers jours de vacances pour relire Keynes…

Pendant ce temps-là, notre Hollande national expérimente une théorie tout à fait nouvelle, révolutionnaire même: il croît que plus il impose et taxe plus il y aura de croissance!

Hollande, après 100 jours, Sarkozy lui dit « merci ! » – mais pas nous !

août 16, 2012 on 8:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 100 jours, c’est l’épopée de Napoléon échappé de l’île d’Elbe. Il reconquiert le pouvoir et fond triomphalement sur la restauration monarchique comme l’aigle sur sa proie. Son but? Refaire de la France le premier pays du monde, ce qu’il avait déjà fait une fois, en bâtissant sur les ruines de la Révolution, et en modernisant la France à marche forcée.

C’est pourquoi parler des 100 jours de Hollande n’a pas de sens. Quel est son but, maintenant qu’il a atteint la magistrature suprême? Nul ne le sait. Et quand on ne connaît pas le but, il est difficile de l’atteindre…:-). Quel est son idéal? Il n’arrête pas de répéter que c’est la Justice, mais il installe comme Garde des Sceaux, c’est-à-dire ministre de la Justice une militante du droit des uns plutôt que des autres…

Et surtout, quelle inaction, empêtré qu’il est dans les contradictions où l’ont mis ses promesses. Il a promis la croissance, et il offre la récession. Il a promis le redressement des finances publiques et il offre les hausses d’impôts. Il a promis la normalité et il offre en exemple l’union libre, et légifère le mariage gai, l’adoption homosexuelle et l’euthanasie. Il a promis le redressement productif, et préside impuissant à 8.000 suppressions de postes chez Peugeot, 5.000 chez Air France, 5.000 chez Alcatel Lucent, 1.500 à 2.000 chez Sanofi. Sans compter les emplois de fonctionnaires des ministères « perdants » pour faire de la place aux nouveaux professeurs, juges et policiers promis. Il a promis la morale et reçoit en catimini le roi sanguinaire du Bahrein. Il a promis le logement et réduit les budgets de son ministère.

Sans compter les fortunes et les talents qui partent à l’étranger. Toutes les remontées d’informations le montrent. Que ce soit Bruxelles, Genève ou Londres, le flux de nouveaux arrivants français est sans précédent. On les voit chez les conseillers juridiques et fiscaux, chez les agences immobilières haut de gamme, chez les banquiers internationaux. Ce qui, évidemment, va faire des trous dans l’emploi et les recettes fiscales de demain.

Enfin la Syrie. Alors que Sarkozy avait agi, que ce soit pour arranger la paix en Géorgie ou culbuter le régime dictatorial de Kadhafi, Hollande parle. De quo parle-t-il à la Russie et la Chine? De justice. Il serait juste que el-Assad parte. Mais comme action, parler, c’est un peu juste…

Avec pour résultat que, avec une vitesse sans précédent, la confiance en Hollande s’est déjà effondrée. 3 fois plus de Français pensent que cela ira plus mal qu’il n’y en a pour penser que cela ira mieux. Et comme la consommation est le moteur de la croissance française, et que la confiance est le moteur de la consommation, on voit où nous allons tout droit.

C’est pourquoi, dans les faits, Hollande fait un cadeau inespéré à Sarkozy. Le proverbe dit « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ». Regarder le bilan de Sarkozy, et on en pense ce qu’on veut. Le comparer aux 100 jours de Hollande, et JusMurmurandi ne peut que se désoler pour les 1700 jours qui restent.

Bien joué!

août 9, 2012 on 6:44 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comme la campagne électorale est loin, mais alors tellement, tellement loin….

Un exemple. Le fameux Grand Emprunt, lancé par l’équipe Sarkozy pour relancer la machine économique après le crash en finançant des projets d’avenir. Le PS n’a pas eu de mots assez durs pour cet emprunt, comme tout projet sarkozyste, et a bien évidemment voté contre. Aujourd’hui, sur 30 miliards, 10 restent à allouer. Que va faire la République irréprochable? Financer le trou de la Santé avec le produit du Grand Emprunt. Bien sûr on « habille » le Grand Emprunt en disant qu’il prépare l’avenir de notre système hospitalier. Mais la réalité, c’est qu’avec les socialistes, qui ont fait campagne sur le rétablissement des finances publiques, on utilise les ressources d’un emprunt exceptionnel et censé préparer l’avenir, pour combler les déficits du passé. Bien joué!

Un autre exemple. François Hollande a annoncé pendant sa campagne toute une série de mesures pour améliorer la situation des mal-logés. Il attribue le Ministère du Logement à son alliée Cécile Duflot, qui récolte là, malgré la score calamiteux de sa candidate à la Présidentielle, Eva Joly, le fruit de son habile accord électoral signé avant l’élection. Sauf que, quel est le ministère dont les effectifs vont baisser le plus en pourcentage? Le Ministère des mal-logés, ceux pour qui il y a tant à faire. Bien joué!

Un exemple plus personnel. Toute la France a vu le Président « normal » partir en vacances à Brégançon en train. En train, comme il l’avait promis. En train, comme les Français « normaux » comme lui. Sauf que les Français « normaux », ils n’envoient pas leurs bagages en hélicoptère, eux, comme l’a fait notre Président. Et pourquoi il n’y avait pas de caméra pour observer l’embarquement des bagages? Bien joué!

Un exemple plus international. L’affreux Sarkozy a reçu à Paris et Kadhafi et Assad. C’était avant que ces deux dictateurs ne passent en mode « massacre à grande échelle », mais les recevoir a été, si on en croit les bonnes âmes de gauche, plus que deux erreurs, deux fautes. Mais voilà que, arrivé au pouvoir, et à la nuit tombée, à la sauvette, François Hollande reçoit le chef de l’Etat de Bahrein, qui a, lui aussi, allègrement massacré pour réprimer son printemps arabe à lui. Ou plutôt de son peuple. Alors, le recevoir, alors qu’il est couvert de sang? Et où est le coeur des critiques, des soutiens des droits de l’Homme? Ce serait oublier que, bien sûr cela n’a rien à voir. La gauche, elle, est vertueuse par nature, à l’inverse de la droite, ce qui change tout, n’est-ce pas? Bien joué!

Un dernier exemple, plus financier. Sarkozy, pour convaincre les marchés financiers que la France était déterminée à remplir ses objectifs de maîtrise de sa dette et de réduction de ses déficits, voulait faire adopter la Règle d’Or, qui contraint les Etats à viser puis à atteindre l’équilibre budgétaire. Les socialistes s’y sont opposés bec et ongles, tant t si bien, que, pour cause de nouvelle majorité de gauche au Sénat, cela n’a pas pu se faire. Que fait la gauche, qui n’a cessé de critiquer un Sarkozy vendu aux marchés financiers et capitulard devant l’Allemagne de Merkel? Elle obtient l’aval du Conseil Constitutionnel pour faire voter la même Règle d’Or, et sans passer par une réforme de la Constitution que la droite, cette fois-ci pourrait bloquer. Bien joué!

Au fait, pourquoi la gauche craint-elle que la droite ne bloque une mesure qu’elle a en son temps, promu? Ce ne serait pas logique après tout. Mais la gauche ne sait que trop bien que c’est ce qu’elle a fait pendant 5 ans….. Bien joué?

Pas de médaille de la croissance pour François Hollande!

août 8, 2012 on 7:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Décidément, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande se ressemblent de la manière la plus imprévue et la plus regrettable.

Celui de Sarkozy a été, pilonnage et le Presse et de la gauche oblige, marqué par les deux épisodes du Fouquet’s et du yacht de Bolloré. Les Français, en élisant un Président « normal », pouvaient espérer que les épisodes de vie privée tumultueuse qui avaient fait les gros titres, appartenaient au passé. Sauf que Valérie Trierweiler et son tweet, relayé par Thomas Hollande, sont passés par là. Et Hollande ne s’en défera probablement pas plus que son prédécesseur n’a pu le faire.

L’autre fait marquant, politique celui-là, est que Sarkozy avait promis qu’il serait possible de « travailler plus pour gagner plus ». Les Français ont considéré que cette promesse n’avait pas été tenue, et que toutes les explications et excuses, tenant à 4 ans de crise internationale profonde sur 5 ans de quinquennat ne valaient pas pour autant l’indulgence du jury.

François Hollande, lui, a renvoyé Sarkozy à une image de réducteur de dépenses, alors que lui serait le Président de la Croissance. Croissance qu’il se faisait fort d’extorquer de la redoutable Angela Merkel, des 27 de l’UE, de la BCE, de la Chine, que sais-je.

Bien sûr, des voix se sont élevées pour dire que cette croissance, dont Hollande accusait Sarkozy de n’avoir pas su la trouver, serait d’autant plus improbable que les partenaires économiques de la France sont eux-mêmes au ralenti, et que les hausses d’impôts initiées sans faiblesse ni délai n’allaient pas être sans conséquence sur la croissance.

Le résultat? Hollande est élu début mai 2012. Le deuxième trimestre 2012 est marqué d’une légère contraction du p.i.b. (-0,1%), et la Banque de France annonce que le troisième sera pareil, ce qui marque l’entrée de la France en récession.

En trois mois exactement, le Président de la Croissance est devenu le Président de la Récession.

Bien sûr, tout imputer au pauvre Hollande serait injuste. Aussi injuste qu’il l’a été de faire porter le chapeau de la crise à Sarkozy. N’empêche que la croissance, en France, repose largement sur la consommation, laquelle est largement le fruit de la confiance.

Et le moins qu’on puisse dire est que Hollande et Ayrault, à force de crier « à bas Sarkozy et les Riches! », et de baptiser « justice » ce qui n’est qu’un hold-up fiscal, touchent les dividendes de cette politique (ou plutôt de cette absence de politique). La confiance des Français est en vacances, la consommation avec, et la croissance aussi.

Vous verrez sous peu Hollande et Ayrault accuser l’héritage, les faiblesses structurelles, la crise internationale, et plaider que tout le sud de l’Europe fait plus mal que nous. Bref, il dira tout ce que Sarkozy avait dit, et qu’il avait traité de balivernes.

Qui veut parier que les prochaines élections, qui sont les municipales de 2014, seront largement remportées par la droite, y compris Paris par Fillon, comme une gifle donnée par des électeurs déçus à une équipe qui a fait des promesses qu’elle est incapable de tenir?

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