Mexico, Mexico !!
avril 26, 2009 on 10:10 | In Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTitre d’une chanson de Luis Mariano, le nom du pays juste au sud des Etats Unis (NDLR JusMurmurandi dit cela pour être plus précis que l’AFP, qui situe Gênes au Nord Est de l’Italie à l’occasion de l’atterrissage d’urgence d’un avion d’Air France ) est sur toutes les lèvres.
Car le proverbe bien français « tout est bon, comme dans le cochon ! » ne semble pas se vérifier en ce moment avec la possible arrivée de la grippe porcine au pays des Mayas.
Dans la mesure où nous sommes juste au début d’un phénomène médiatique classique qui se ressemble à s’y méprendre à la tirade de la calomnie extraite du Barbier de Séville (« la calomnie est une venticelle » etc.), JusMurmurandi est curieux de voir si, une fois de plus tout ceci se révèlera aussi insignifiant que l’épidémie de SRAS ou tout aussi terrifiant que la vache folle ou encore la fusion du réacteur de Tchernobyl.
Une chose est sûre et certaine : on va entendre tout et son contraire.
Un avantage pour les média, le phénomène se situe juste à côté de la plus grande force de frappe médiatique mondiale, berceau de CNN etc.
Quelle meilleure caisse de résonance.
Certainement mieux que le Tsunami qui avait fait 200.000 victimes mais dont l’épicentre était tellement loin du monde occidental que quelques semaines après, on en était revenu à nos petits tracas quotidiens.
Un bon exemple bien hexagonal de cette outrance est la disparition de ce jeune homme de 17 ans à Bergues (« Bienvenu chez les Chtis » nous voici).
Gros titre de tous les JT hier soir. Mais quelle que soit l’angoisse bien compréhensible de la famille, on parle d’un seul individu.
Pendant ce temps là d’autres personnes disparaitront d’accidents cardiaques ou automobiles à une « fréquence » supérieure sans susciter aucun émoi de nos présentateurs et rédactions.
D’autre part, une « bonne » pandémie viendrait à point nommé.
D’abord cela donne l’occasion de parler d’autre chose que de la crise dont on nous saoule à tel point que l’on en creuse la profondeur, tellement les Français, les Européens sont tétanisés à l’idée de dépenser, aggravant le mouvement initié par nos banquiers guidés par les deux mamelles que sont Avidité et Cupidité.
Ensuite, cela pourrait nous éviter une éventuelle toute aussi « bonne » guerre.
Car quoi de plus efficace pour faire redémarrer la machine économique que des commandes massives d’armement remettant en marche un pan de l’économie mondiale, et recréant par conséquent de nombreux emplois.
Surtout au moment où Obama semble prendre des décisions courageuses en arrêtant la gabegie de son prédécesseur sur des programmes aussi coûteux que le F22 Raptor, et refusant par exemple de commander une nouvelle tranche d’appareils au delà de la première commande de 185 avions. A plusieurs dizaines de millions de Dollars l’aéronef, c’est significatif.
Donc si cette pandémie qui nous fait dès maintenant retenir notre souffle (elle se transmettrait par la respiration, notez le conditionnel) se révélait fondée, elle permettrait de résoudre bien des soucis, et ferait les choux gras de nombreux pans de l’économie, à commencer, au delà des média, à l’industrie pharmaceutique, où la France heureusement pour elle à des atouts en main.
Alors, nouvelle catastrophe planétaire ou soufflé médiatique qui retombera ?
Il semble en tout cas que les premiers cas de grippe porcine soient avérés dans le Queens à New York….
Affaire à suivre donc.
D’ici là, écoutons cette merveilleuse aria de la calomnie du Barbier de Séville telle que mise en musique par le grand maître Rossini.
La musique adoucit les mœurs, comme chacun sait…
L’Europe? l’Europe? l’Europe?
avril 26, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl est loin, le temps où le Général de Gaulle mettait trois points d’exclamation tant l’idée de l’Europe était une évidence qu’il fallait transformer en réalité. Aujourd’hui voici, sur trois dossiers importants, trois points d’interrogation. Où donc est passée l’Europe, à la veille d’élections qui renouvelleront son Parlement?
L’Europe de la relance?
Pas de plan commun, juste une déclaration d’intention, non mise à jour, sur un pourcentage de PNB à dépenser. Pas de méthode, entre relance des investissements et coup de pouce à la consommation. Pas de co-ordination avec les critères de Maastricht, ce qui conduit à ouvrir une procédure pour déficit excessif contre ceux-là mêmes qu’on vient de pousser à ouvrir les vannes. Et surtout, aucun projet européen, qui aurait pu être adossé à un grand emprunt. Même l’Europe centrale et orientale, qui souffre beaucoup plus que les pays occidentaux, n’a trouvé que des paroles d’encouragement à Bruxelles tandis que les actes du genre sonnants et trébuchants venaient du F.M.I.. Et la BERD? Et les fonds de convergence? N’y avait-il rien à faire pour, par exemple, préparer l’avenir (reconversion des chômeurs, formation, nouvelles technologies, infrastructures, énergies vertes)?
L’Europe des valeurs?
JusMurmurandi a déjà dénoncé le scandale de la participation partielle à la sinistre pantalonnade de Durban II. La conférence de Genève, sous l’égide de l’ONU, qui a servi de porte-voix aux débordements de nations qui ont réglé leurs comptes aux Occidentaux et à Israël par ce biais, le plus souvent au mépris total de ce qui se passe chez elles. Plus que jamais, la phrase de Kissinger « quand je veux appeler l’Europe au téléphone, il n’y a pas de numéro » grince juste.
L’Europe de l’énergie?
La conférence de Sofia vient de prendre fin, qui réunissait une trentaine de pays désireux de consolider et de sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe, malené ces dernières années par le conflit russo-ukrainien. Notamment grâce à deux projets de gazoducs, South Stream, mené par la Russie mais passant au sud, donc évitant le « problème » ukrainien, et Nabucco, reliant la mer Caspienne à l’Europe en contournant la Russie par le sud, un projet qui n’a donc pas les faveurs de Moscou, qui verrait son monopole amoindri.
La conférence a, là encore, été généreuse en paroles, mais de décision, point. Notamment sur les financements qui font défaut. Inutile de dire que ces investissements pourraient contribuer à relancer des économies d’Europe centrale qui en ont bien besoin. Mais la preuve de la non-importance de cette conférence est que Vladimir Poutine ne s’est même pas dérangé. C’est dire…
Une Europe qui n’a ni relance, ni valeurs, ni énergie. Dans le même temps, Martine Aubry lance la campagne du PS sur le thème d’ « une Europe moins féroce ». De la férocité? Où donc en a-t-elle vu dans ce qui précède? Chez le si inerte M. Barroso? Au passage, cette Europe de la libre concurrence au sein du Grand Marché Unique à un père. Un Président de la Commission autrement plus inspiré et moins insipide que M. Barroso. Celui qui a donc donné a tonalité dénoncée comme « féroce » par Martine Aubry n’est autre que Jacques Delors. Lequel est le père de Martine. Dénoncé par sa fille, mais où donc va le monde?
Lequel Barroso viendrait semble-t-il de se faire redésigner comme futur Président de la future Commission, dans des négociations obscures dont l’Europe a le secret.
Visiblement, l’Europe du plus petit dénominateur commun a encore de beaux jours devant elle, et son téléphone ne risque pas de s’incarner un jour prochain. Comment s’étonner si la participation à ces élections est elle aussi son plus petit dénominateur commun?
Lamentables et méprisables
avril 24, 2009 on 10:23 | In Coup de gueule, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLamentable, la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de donner un blâme au juge Burgaud, qui a instruit le désastre d’Outreau. Soit il en était responsable, et il méritait d’être viré, au lieu de cette santion, la plus légère de l’arsenal, soit il ne l’était pas, ou en tout cas seulement à titre collectif, et il n’eut pas dû être le seul à être sanctionné. Le CSM a manifestement une incapacité totale à assumer sa fonction d’auto-régulation. Comme les instances des marchés financiers, d’ailleurs. Avec les mêmes résultats. Sauf qu’on n’a quand même pas versé un bonus au juge Burgaud.
Lamentable, le commentaire du juge Burgaud qui juge la décision qui le frappe -oh, si peu!- de « méprisable ». Pas étonnant que les accusés et emprisonnés par ce juge se soient sentis, eux aussi, méprisés! Sauf que, contrairement à eux, on n’a tout de même pas mis le juge Burgaud en prison.
Lamentable, la confidence de Dominique de Villepin sur son ancienne liaison avec Ségolène Royal. Qu’a-t-il à gagner à cette révélation, sauf d’étaler des fonds de tiroir de vie sentimentale pour passer encore un instant devant les caméras? Une solide réputation de goujat, bien sûr… Ce qui ne vaut pas de bonus, ni ne mérite la prison. Tout juste le mépris.
Lamentables, les Européens incapables de s’unir face à a sinistre farce de la conférence de l’ONU à Genève sur le racisme. Fallait-il y aller ou non? Face aux arguments valables pour l’un comme pour l’autre position, il fallait avant tout qu’elle soit commune. Elle ne l’a pas été. Exemple des folies du document de conclusion: les États qui « adoptent » certaines religions qui « obligent » à certains comportements en sortent légitimés, alors que certaines démocraties sont condamnées pour ne pas autoriser tout ce que la religion exige. Et on a signé ça? Là, nous nous sommes méprisés nous-mêmes.
Lamentable, le grand écart des socialistes pour être d’accord avec les mesures décidées par Nicolas Sarkozy pour l’emploi des jeunes. Parce que ces mesures attribuent aux entreprises des exonérations quand elles embauchent ou prennent en contrat d’apprentissage. Ces exonérations sont exactement ce que les mêmes socialistes critiquent dans les mesures du paquet TEPA, et le fait qu’elles profitent aux entreprises est exactement ce qu’ils critiquent dans le plan de relance. Mais là, ils n’ont pas osé contredire ces mesures. D’où les étranges contorsions auxquelles ils sont aujourd’hui contraints de se livrer pour avoir voulu s’opposer à tout en en tout.
Lamentable, l’élection de Jacob Zuma à la présidence de l’Afrique du Sud. Compte tenu des graves présomptions de viol et de corruption qui pèsent sur lui, l’imaginer en chef d’État le plus puissant du continent africain aurait tendance à légitimer un certain passage d’un certain discours de Dakar d’un certain Président français….
Ooops! Voilà que JusMurmurandi est une fois encore contraint de présenter des excuses. Sinon quelqu’un d’autre le fera à notre place…
Histoire de famille et reprise économique
avril 24, 2009 on 5:14 | In Best of, Economie, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTout ne va pas pour le mieux dans le monde de l’automobile, tous les lecteurs de JusMurmurandi le savent. La faillite, possible à tout moment, tant de Chrysler que de General Motors, qui fut si longtemps la première entre prise mondiale, montre à quel point, dans ce métier, et sous le coup de la crise, il faut maintenant penser l’impensable et supporter l’insupportable.
Mais il arrive que, alors que la situation s’apparente à une tragédie grecque, elle débouche en fait sur une comédie de boulevard. C’et le cas pour le roman-feuilleton entre Porsche et Volkswagen (VW).
Toutes deux sont issues du travail du légendaire ingénieur Ferdinand Porsche. Volkswagen, qui signifie « voiture du peuple » fut créé par Adolf Hitler pour permettre à chaque allemand d’acheter sa voiture. Ce fut la légendaire « coccinelle » d’après-guerre, issue du projet nazi. Tandis que l’homme, après quelques soucis de dénazification, remonta une entreprise qui porte son nom pour vendre, au départ, des coccinelles modifiées pour aller plus vite. La Porsche 911, voiture symbole de la marque, est encore aujourd’hui l’héritière directe, quoique lointaine, de la coccinelle.
Volkswagen et Porsche ont eu au fil du temps, et quoiqu’étant indépendantes l’une de l’autre, de multiples projets de co-opération, comme les modèles 914 ou 924. Aujourd’hui encore, le gros 4×4 Porsche Cayenne est le cousin germain du VW Touareg.
Jusqu’ici on est dans l’industrie. Mais les choses basculent dans la finance quand Porsche, beaucoup plus petit mais très rentable fabricant de voitures de sport, monte au capital du géant Volkswagen, qui a failli devenir début 2009, à la faveur des déboires de GM et Toyota, N°1 mondial. Rien que ça! Et en 2008, après des péripéties boursières qui ont conduit à des mouvement invraisemblables sur les cours de bourse des deux entreprises, Porsche prit le contrôle de VW. Lilliput avait bel et bien terrassé Gulliver. Et la famille Porsche, qui contrôle le capital de la société éponyme, mit la main sur la création du grand-père.
Le problème, c’est que c’était en 2008. La crise est maintenant passée par là. Porsche s’est endettée massivement pour acheter VW, et ce n’est pas heureux par les temps qui courent. Surtout quand votre produit est une voiture de sport voyante, très appréciée des Golden boys de la finance mondiale, pas exactement sur le segment de clientèle qui ait le vent en poupe….
Des rumeurs ont commencé à circuler sur les difficultés supposées de Porsche pour rembourser les emprunts contractés pour racheter VW. D’autant que la possession de la majorité du capital ne leur donne pas tous les pouvoirs, VW étant régi par une loi qui porte son nom et date des années 60 pour en garantir le contrôle à l’Etat de Basse-Saxe, quoiqu’il ne détienne que 20% du capital. Cette loi a pourtant été déclarée illégale au regard de la législation européenne, mais est toujours en vigueur.
Aujourd’hui les marchés font état d’une rumeur de rachat de Porsche par… Volkswagen. L’arroseur arrosé en quelque sorte. Ceci en ferait pas grande différence sur le plan industriel, puisque, de cette façon comme de l’autre, les deux bébés de Ferdinand Porsche, celui de l’Allemagne nazie et celui du plan Marshall, seraient bien réunis.
Là où se ferait la différence, c’est que le Président du conseil de Surveillance de Volkswagen est Ferdinand Piëch, petit-fils de…Ferdinand Porsche, et chef de file du groupe d’actionnaires familiaux de Porsche! On nage en pleine consanguinité…
Si, donc, le rachat de Porsche par Volksagen satisferait le goût de la démesure industrielle à connotation luxueuse de Ferdinand Piëch, qui a réuni autour de Voslkswagen les marques Bentley, Lamborghini et Bugatti en plus d’Audi, de Skoda et de Seat, cela ne ferait pas les affaires de la famille Porsche, qui passerait du rôle d’actionnaire de contrôle du très rentable Porsche (crise mise à part) à celui d’actionnaire anonyme du géant VW géré par le cousin.
Et les rumeurs de bagarre familiale entre cousins ont fleuri sur ce terreau digne de Sophocle.
De cette affaire, JusMurmurandi tire une conclusion.
Dans les affaires de fusions, ce n’est pas la logique industrielle qui est le critère déterminant de la réussite tant que le bon timing. Ainsi, tous ceux qui ont procédé à de grosses acquisitions en 2008 on vu leur valeur s’effondrer. Royal Bank of Scotland et ING ont mordu la poussière pour avoir acheté ABN-AMRO au mauvais moment et au mauvais prix. Les oligarques russes Potanine et Deripaska ont vu leur fortune s’envoler pour avoir racheté les actions de leur collègue Prokhorov au prix fort juste avant l’effondrement des cours des matières premières. Wendel, la holding familiale, est estropiée par sa participation massive dans Saint Gobain. Le fonds américain Cerberus va devoir déposer le bilan de Chrysler, qu’il a racheté à Daimler pour le redresser…
En revanche, ceux qui, ayant attendu que la crise fasse s’effondrer les cours, pourront procéder à des acquisitions à bas prix pourront faire des affaires formidables. Ainsi Microsoft pourrait racheter Yahoo! pour le quart du prix de Yahoo! a orgueilleusement refusé il y a moins de deux ans…
A ceux parmi les lecteurs de JusMurmurandi qui se demandent quand se terminera la crise, la réponse est justement de regarder quand ces acquisitions se multiplieront. Car elles indiqueront à la fois la confiance revenue des dirigeants et la capacité des marchés à les financer.
Confiance des acteurs et santé des marchés sont les deux mamelles de la reprise eût dit ce bon Sully…
Faut il jeter les terroristes dans l’eau du bain ?
avril 23, 2009 on 7:21 | In Best of, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes découvertes sur les pratiques de la CIA au cours des années Bush n’en finit pas de faire couler de l’encre.
Et les questions que se posent les journalistes américains au fur et à mesure que de nouvelles informations tombent suscitent la préoccupation de JusMurmurandi.
Ainsi on apprend ce soir que Condoleeza Rice a autorisé l’utilisation du « waterboarding » ["baignoire" NDLR] dès 2002.
La loi du Talion soutient le fait que l’on puisse rendre oeil pour oeil, dent pour dent en cas d’agression.
Un des pays fameux pour l’application de cette loi est Israël qui se défend contre ses attaquants de cette façon.
Alors que signifie aujourd’hui cette prise de position au moment où le Président Obama lui même décide de rendre publics des documents classés « confidentiels défense » .
En somme, on assiste à une grande lessive.
Pour ceux qui penseraient que c’est une nouveauté aux Etats Unis, c’est plutôt une sinusoïde, un poumon qui inspire et qui expire, si l’on peut dire.
Dans un passé récent, après les « vigoureuses » années Nixon/Kissinger, Carter mit la CIA sous contrôle au nom des abus commis sous la législature précédente.
Tellement sous coupe réglée, que l’on raconte que lorsque le Shah de Perse fut abandonné en rase campagne et l’Iran à l’ayatollah Khomeini, il n’y avait plus personne qui parlait iranien à la CIA… On connait la suite, Ahmadinejad et son récent discours à la pantalonnade onusienne de Genève n’en étant qu’un (triste) épisode de plus dans un trop longue série.
Arrive Reagan qui lance la guerre des étoiles et utilise lui aussi la manière forte. En allant par exemple chatouiller Khadafi lorsque ce dernier déclare augmenter ses frontières maritimes de 18 à 200 miles nautiques. Et l’ancien acteur de Hollywood de faire abattre deux Sukhoi par des F18 de la Navy dans l’espace aérien contesté.
Nouveau départ avec Clinton qui est lui aussi plus libéral, et remet à nouveau en cause les méthodes de son prédécesseur. L’histoire veut que la CIA ait eu Ben Laden (ancien allié des Américains au départ, rappelons le) dans sa mire et qu’il n’ait pas voulu donner l’ordre de le mettre hors d’état de nuire.
Bush est élu et on assiste donc en ce moment au grand déballage des méthodes guantanamiennes etc.
C’est donc la parfaite illustration, une fois de plus, de l’axiome de Tocqueville qui dit que l’Histoire est une galerie de tableaux où il y a beaucoup de copies et peu d’originaux.
Bref, quelle position prendre ?
Faut il être « dur », comme a pu l’être Margaret Thatcher proche de Reagan dans ses méthodes, et laissa tranquillement un terroriste de l’IRA aller jusqu’au bout de sa grève de la faim, jusqu’à ce que mort s’en suive ? Ou encore comme les Français dont on dit que les terroristes islamistes ayant mis les bombes dans le métro parisien en 1995 ont malencontreusement raté plusieurs marches dans l’escalier, avec comme conséquence une issue fatale ?
Ou doit on être les adeptes de la tolérance a priori, avec le risque d’avoir un ennemi radical en face qui prend cette « ouverture d’esprit » pour de la faiblesse et en profite jusqu’à mener le fer au sein même de nos frontières, comme le 11 septembre 2001 l’illustre ?
Vaste débat, auquel JusMurmurandi répondra de manière tangente.
Car il faut tout d’abord rappeler qu’avec certains de ces terroristes, il s’agit d’une véritable guerre; et qu’à la guerre, comme à la guerre, comme aurait dit le Général de la Palice. Bref, pour JusMurmurandi, il ne s’agit pas d’être mou du genou.
Mais quitte à ce que des méthodes « vigoureuses » soient utilisées, comme encore récemment au large de la Somalie, y compris par Obama qui a autorisé les Navy Seals à abattre ceux qui avaient pris le commandant du navire Maersk en otage, est il vraiment utile, nécessaire que nous le sachions ?
En dehors de vendre des journaux et de faire les choux gras de CNN, qu’est ce que cela apporte au commun des mortels de rendre ces états de service « publics »?
Le plus habile n’est il pas de pratiquer le silence, qui est d’or, et permettre aux services dits secrets de le rester, en espérant qu’ils assurent convenablement, honorablement notre protection ?
L’Affreux!
avril 21, 2009 on 2:25 | In Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésDick Cheney ne changera jamais. Lui, qui passait pour l’inspirateur des positions les plus radicales de George W. Bush, n’a vraiment rien appris de son passage au pouvoir, et continue de plus belle.
Ainsi Barack Obama a-t-il déclassifié, dans un louable effort de transparence, les documents de la C.I.A. établissant combien de fois a été pratiquée la torture dite de « waterboarding » (en français, il n’y a pas d’équivalent direct, ce qui s’en rapproche le plus est la « baignoire »), où la victime subit les affres de la noyade. Ces archives montrent que Khalid Sheikh Mohammed, la plus grosse prise américaine en Afghanistan, l’homme qui sera sous peu accusé d’avoir organisé le 11 septembre, a été torturé de la sorte 183 fois.
Dick Cheney indique qu’il veut que la C.I.A. déclassifie aussi ce qui révèlera au peuple américain à quel point ces méthodes ont permis de récolter des bonnes informations.
Ce qui montre à quel point il ne comprend rien au débat même sur la torture. Personne ne conteste que, sauf avec des très rares personnes qui combinent résistance physique et résistance morale hors du commun, ou qui trouvent le courage et le moyen de se suicider pour éviter de parler, comme Jean Moulin, la torture donne des résultats en matière de renseignements.
Cette torture-là n’a rien à voir avec une punition sadique telle que pouvait l’administrer un Saddam Hussein pour épouvanter plus encore les vivants devant les souffrances indicibles infligées à quiconque avait déplu.
Non, le débat n’est pas sur l’efficacité ou l’efficience de la méthode. Il est sur la morale. Une nation peut-elle torturer sans se mettre au ban des autres nations? Que répondre à ce célèbre dilemme sur la possibilité de torturer si cela peut arracher des informations permettant de sauver des vies? Peut-on torturer sans priver les victimes de droits dits fondamentaux? Est-il imaginable d’en être réduit, comme aujourd’hui JusMurmurandi, à accoler à cette ordure de Khalid Sheikh Mohammed l’épithète de victime compte tenu de ce à quoi il a été soumis?
Dick Cheney n’a toujours pas compris. C’est pour lui qu’il existe des épithètes comme affreux.
L’ONU ne produit-il que des pourriels?
avril 19, 2009 on 6:54 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe 20 avril commencera à Genève un cycle, dit « Durban II » de conférences de l’ONU sur le racisme. On se demande d’ailleurs à quoi cela va servir, car le texte de la résolution finale a déjà été largement agréé par tous les participants.
Enfin, cela permettra toujours à tous les délégués de passer un bon moment ensemble à Genève aux frais de leurs contribuables respectifs et de se prendre pour des gens importants.
Plus intéressant, les États-Unis viennent d’indiquer qu’ils ne participeront pas à la conférence, faute d’être d’accord avec le texte de cette résolution. En cause, des passages sur le traitement des Palestiniens par Israël, et la façon dont est traité l’antisémitisme.
Ceci serait d’une grande banalité vu l’habitude des Etats-Unis de ne pas se solidariser avec les grands textes à vocation planétaire (protocole de Kyoto, Tribunal Pénal International notamment), s’il n’y avait eu un changement récent. L’élection de Barack Obama.
Il est en effet difficile de dire que les États-Unis sont un pays raciste quand ils viennent de porter au pouvoir un métis né d’un père étranger. Ce qui vaut tant pour le Président que pour ses électeurs.
Il est également difficile de garder son sérieux quand cette conférence accueille le Président iranien Ahmadinejad, dont le pays n’est pas véritablement en état de donner des leçons à qui que ce soit en cette matière. Surtout après avoir condamné à 8 ans de prison pour « espionnage » la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, après un procès dont le caractère inique a été souligné par tous les observateurs non iraniens. Ce procès a été plié en une seule journée, et l’accusée n’a même pas pu bénéficier de la présence de son avocat. Cette économie de temps, qui rappelle par son côté expéditif celui de la justice chinoise, si appréciée par Ségolène Royal, permet de faire des économies qui servent sans doute à financer le voyage à Genève du Président et des délégués iraniens.
Il est tout à fait possible que l’Iran ne soit pas un pays raciste, JusMurmurandi n’a pas, là-dessus, d’avis autorisé. Mais si Roxana Saberi n’avait pas eu la quadruple « qualité » de femme, d’américaine (elle a la double nationalité), de journaliste et d’indépendante, nul doute qu’elle ne pourrirait pas dans la sinistre prison d’Evin.
Ce qui montre un Iran américanophobe, totalitaire, où les droit sont pour les hommes et les devoirs pour les femmes.
Ce qui ne l’empêche pas d’être signataire du rapport de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, dite « Durban I », de 2001, prédécesseur de « Durban II ».
Ce qui montre à quel point les résolutions de l’ONU sont vides de tout pouvoir. Et à quel point elle fera une belle jambe à Roxana Saberi au fond de sa prison
Une étude récente montre que les pourriels (spams) « coûtent » autant de C0² que plusieurs millions de voitures selon l’éditeur Mac Afee.
JusMurmurandi se demande: quelle est la différence entre une résolution de l’ONU et un pourriel?
Nous sommes tous des pirates somaliens!
avril 16, 2009 on 8:51 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’un des grands braqueurs qu’a connu l’Amérique, Dillinger se vit un jour demander par le juge « dites-moi, M. Dillinger, pourquoi braquez-vous des banques? » et Dillinger de répondre: « parce que c’est là que se trouve l’argent, votre Honneur! ».
Laissons de côté le fait que ce n’est plus nécessairement possible de trouver dans de nombreuses banques autre chose que des actifs toxiques, des dettes et des aides gouvernementales. La question en fait s’applique aux pirates dont les actes fleurissent de par le monde.
Pourquoi les Somaliens s’attaquent-ils aux bateaux qui passent à proximité? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les futurs ex-employés furieux séquestrent-ils des cadres de leur entreprise? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les pêcheurs français prennent-ils les ports et leurs marchandises en otage? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les « honnêtes gens » sont-ils furieux des aides gouvernementales aux banques? Parce qu’ils ont le sentiment de s’être fait pirater leur argent. Et pas une fois, mais deux. La première fois quand une bonne partie de leur épargne (en actions, ou en immobilier) s’est volatilisée dans la crise dont les banquiers sont perçus comme responsables, et une seconde fois sous forme d’aides d’État.
Il y a véritablement en France en ce moment un profond mouvement de soutien à toute action pour « prendre l’argent ». Plus de la moitié des Français, et ce y compris au sein des catégories cadres et professions libérales, et y compris chez les partisans de la majorité, approuvent les séquestrations de dirigeants. Les voilà donc, d’une certaine façon, légitimées à défaut d’être légalisées.
Pourquoi ces Français qui ont élu Nicolas Sarkozy sur un programme « travail, loi et ordre » se retrouvent-ils derrière des actions « piraterie et désordre »? Il serait trop facile de répondre avec une condescendance un rien méprisante que le peuple est changeant. Il y a, à mon sens, trois réponses, chacune importante.
- alors que la hausse vertigineuse des prix des matières premières est pour beaucoup dans la crise actuelle, de la même façon qu’elle a causé les deux précédents chocs pétroliers, c’est la profession bancaire qui est créditée (si l’on peut dire) d’en être la cause. Donc une cause « interne » et non externe. Une crise de système et non un choc circonstanciel. Dès lors, c’est tout le système qui est délégitimé. Et, en attendant qu’on (qui donc?) le refonde (quoi donc?), nous vivons une sorte de période intérimaire où le chacun pour soi est roi.
- en France tout particulièrement, l’Etat, qui est censé faire respecter la loi (et qui s’attaque maintenant, non sans un certains succès) aux pirates somaliens, mais pas encore aux pirates des entreprises françaises, est également le même qui (re)distribue près de la moitié du PIB français sous des formes diverses (prestations sociales, subventions, exonérations). Donc il est facile d’obtenir que l’Etat soit plutôt banquier que policier, et achète sa paix à défaut de la rétablir. Les configurations où il l’achète avec l’argent des autres sont même particulièrement croustillantes, comme aux Antilles, où il (l’Etat) a concédé des hausses massives de salaires par les entreprises…
- alors que le monde bruit de « retour de l’Etat » parce que c’est la puissance publique qui a renfloué les institutions financières égrotantes et restauré un minimum de confiance, en fait la solidarité n’a jamais été aussi limitée. Chacun veut, alors même que les finances sont censées être au-delà d’épuisées, en dépecer toujours un peu plus, et à son seul profit, la carcasse encore pantelante. Et peu importe que les avantages obtenus aujourd’hui le soient au détriment des autres catégories sociales, ou que les dettes à venir étranglent les générations de nos enfants, c’est le niveau zéro de la solidarité.
Ce qui est d’autant plus intéressant que, quand on écoute les déclarations des pirates somaliens, ils sont, eux, très solidaires entre eux!
Bien sous tout rapport ?
avril 13, 2009 on 7:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésUn rapport sur les inégalités publié par l’OCDE a attiré l’attention de JusMurmurandi.
Chacun sait que s’il est un des trois mots au fronton de tous les bâtiments publics français qui suscite attention jusqu’à la jalousie entre Liberté, Egalité et Fraternité, c’est bien celui du milieu.
Or que dit ce rapport ?
Sur un plan général, que les inégalités ont augmenté au sein des pays de l’OCDE au cours des vingt dernières années.
Dans tous les pays ? Non, uniquement dans la plupart.
En particulier, pas en France, qui est l’un des cinq pays recensés où « l’inégalité des revenus et la pauvreté ont baissé ».
Les 10% de Français les plus riches ont des revenus dans la moyenne de ceux de l’OCDE, le taux d’emploi des moins instruits a augmenté (également une caractéristique unique de la France d’après le rapport), le taux de personnes vivant en « pauvreté monétaire » pendant une longue période est deux fois moins élevé que la moyenne, bref toute une série de faits dont personne ne parle.
Alors, en poil à gratter qu’il est, JusMurmurandi s’est demandé pourquoi.
Si Nicolas Sarkozy en avait fait la promotion, sachant que la période s’étend pour l’essentiel pendant les mandat de son prédécesseur Jacques Chirac, comment pourrait il le critiquer ?
De plus, la rupture par rapport à une France « sociale » serait elle possible, « vendable » alors même que les Français sont enamourés de l’ »Égalité »?
Bref, avec un tel rapport, il est difficile de défendre « travailler plus pour gagner plus » tandis que l’ascenseur social marche tellement bien que l’écart entre pauvres et riches se resserre pendant une période où l’on est supposé avoir eu un gouvernement dit de droite sur l’essentiel de la période.
Sans parler de la nouvelle « règle » dite des trois tiers quant au partage des profits des entreprise entre salariés, actionnaires et dirigeants qui tomberait d’un seul coup d’un seul.
A la gauche quant à elle, que lui resterait-il de fond de commerce si l’on apprenait qu’avec un gouvernement dit de droite justement les inégalités baissaient en France, et ce de manière exceptionnelle par rapport aux autres pays de l’OCDE ?
Rien, nada, nichts, nothing, nichevo etc.
Bref, le rapport de l’OCDE dérange tout le monde. Car il dit qu’une France censée avoir un gouvernement libéral se retrouve avoir des résultats dignes d’un gouvernement socialiste efficace (ce qui n’est pas facile à trouver en France). Le monde à l’envers.
Conclusion, tout le monde l’enterre.
Ou plus exactement, personne n’en parle, presque personne….
Le caniche?
avril 13, 2009 on 12:53 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVous vous en souvenez peut-être, Tony Blair, le charismatique Premier Ministre britannique était accusé de n’être « que » le caniche de George Bush, compte tenu qu’il suivait toutes les initiatives du Président américain, jusques et y compris l’attaque de l’Irak sur des bases totalement fallacieuses (les fameuses armes de destruction massive que Saddam Hussein était accusé de posséder).
Voilà maintenant que Nicolas Sarkozy est accusé d’être le larbin des Américains parce qu’il a réintégré la France au commandement intégré de l’OTAN. Ce ne serait qu’un épisode banal de l’opposition systématique d’un PS qui est prêt à tout lors qu’une opportunité se présente de critiquer le Président, si ne se joignaient à ces protestations celles d’une partie de la majorité.
Notamment ceux qui se considèrent comme des Gaullistes historiques rappellent à l’envi que l’action présidentielle inverse la décision du Général de sortir de cette instance de l’OTAN. Dominique de Villepin, notamment, ne rate pas, lui non plus, cette occasion de tenter de tailler des croupières au Chef de l’Etat.
Au PS, JusMurmurandi remet en mémoire le rôle central et déterminant du soutien du Président Mitterrand au déploiement de missiles américains Cruise en Europe pour faire pièce aux SS20 soviétiques. Sans notamment un discours historique au Bundestag, il n’est pas sûr que l’aval allemand eût été obtenu et le déploiement effectué. La chute de l’Union Soviétique et la fin de la Guerre Froide eussent peut-être pris un autre tournant. Faut-il pour autant dire que Mitterrand a été le caniche des Américains, présidés à l’époque par un Ronald Reagan avec qui le Président français ne partageait pas grand chose?
Aux opposants systématiques de son propre parti, JusMurmurandi rappelle que la question du commandement intégré de l’OTAN à l’époque du Général de Gaulle tournait autour de l’indépendance nucléaire française. Sans en sortir, la France eût été dépourvue de toute force nucléaire indépendante, comme la Grande-Bretagne l’est. Incapable de déclencher le feu nucléaire sans l’aval des Américains, mais engagée dès lors que les Américains l’auraient décidé. Telle n’est plus la situation aujourd’hui, où, grâce au Général de Gaulle justement, la France est indépendante sur ce plan là et le restera. Quand à l’argument prédisant que la France sera obligée de participer à toutes les initiatives américaines quelles qu’elles soient, et donc eût été contrainte de guerroyer en Irak, c’est purement et simplement un mensonge. L’Allemagne est membre de toutes les instances de l’OTAN et n’a pas participé à la seconde guerre d’Irak, ni à l’occupation.
Plus intéressant encore, une tribune du Monde qui fait le lien avec l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, adhésion souhaitée publiquement par Barack Obama et refusée par Nicolas Sarkozy. Là encore, les anti-sarkozystes primaires, ce qui fait autant de monde que la ligne A du RER aux heures de pointe, s’engouffrent dans ce qu’ils croient être une nouvelle brèche pour traiter le Président de caniche des Américains. Comme il leur aura cédé sur l’OTAN (c’est leur version des faits), il ne pourra longtemps leur résister dans l’affaire turque. Sauf que, manque de chance pour eux, et notamment pour Dominique de Villepin, qui, lui, est bel et bien le caniche de Chirac, son maître est partisan de l’adhésion turque pour ancrer ce pays à l’Occident. Le problème insoluble qui leur est posé est de faire passer cette attitude pro-turque pour du gaullisme historique. Alors que De Gaulle a, à lui seul, torpillé l’entrée de la Grande-Bretagne pour ne pas réduire la vitesse de progression de l’Europe en la diluant avec un pays pas assez européen.
Parce que, dans cette affaire, c’est bel et bien Nicolas Sarkozy qui est gaulliste. Imagine-t-on le Général accepter la Turquie en Europe? Pas une seconde!
Il est d’ailleurs légitime de se demander si le Président a été si non-gaulliste que cela en rentrant dans le commandement intégré de l’OTAN. Car le fait est que les forces militaires françaises sont sans le sou. Écartelées entre des systèmes d’armes de prestige imposés pour des raisons tenant plus à l’industrie française et à un modèle de conflit de la guerre froide qu’aux réalités modernes, une professionnalisation dont les moyens financiers ne lui ont pas été donnés et un budget en berne depuis des années. Le char Leclerc, le Rafale, les beaux restes du porte avions Charles de Gaulle (!), autant de systèmes d’armes hors de prix qui montrent par leur singulier échec à l’exportation à quel point l’armée française n’en a pas eu pour son argent, pourtant déjà chichement compté.
Donc, quand on n’a pas les moyens de sa politique, il vaut mieux avoir la politique de ses moyens. Une maxime auquel un pragmatique comme le Général de Gaulle aurait pu souscrire. Et, parce ce que c’était lui, personne n’aurait osé suggéré que, ce faisant, il capitulait. Ni qu’il était le caniche de qui que ce soit…
Le temps des otages
avril 13, 2009 on 5:40 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésVous pourriez vous attendre, en ce temps de Pâques, à ce que JusMurmurandi vous parle des cloches qui sonnent, sonnent, sonnent. Ou en ce début de printemps, des première fleurs qui constellent la nature. Las! Ce sont les bruits de prises d’otages qui sonnent partout, et qui constellent la nature.
Prises d’otages au large de l’Afrique. Un bateau français, le Tanit en est la victime avec 4 personnes. Les forces françaises interviennent pour forcer leur libération. Un otage français en est la victime. Il est à noter que la France a manifestement décidé d’user de la force pour libérer ses otages, avec le Tanit comme auparavant avec le Ponant. Les pirates somaliens finiront par se rendre compte qu’attaquer un bateau au pavillon tricolore peut rapporter du plomb en partage, et pourraient se replier sur des pavillons plus riches en dollars et plus pauvres coups de feu. Sauf que l’Administration Obama vient de donner le signal qu’elle aussi est prête à aller au charbon, en libérant par la force le capitaine d’un bateau déjà libéré par son propre équipage. Il semble que le temps des prises d’otages sans risques mais pas sans profit est terminé pour les pirates du Puntland.
La même dialectique est à l’œuvre avec les « séquestrations » de cadres d’entreprises qui se multiplient en France. D’abord, je n’ai pas trouvé de différence de mise en œuvre avec les prises d’otages somaliennes. Et, comme elles, jusqu’ici cela paye à tout coup. Sans risques, mais pas sans profit. Elles vont donc se systématiser, d’autant plus que les entreprises dont les cadres en sont victimes ne portent pas plainte, sans doute pour ne pas attiser encore plus les flammes du conflit. On peut prédire qu’après cette phase viendra, comme en Somalie, la phase du plomb, quand l’Etat démontrera que force doit rester à la loi. La gauche et les syndicats qui « comprennent » sans « excuser », qui expliquent que tout ceci fait partie d’une légitime volonté de « négocier » auront alors beau jeu de hurler au pouvoir facisto-policier.
Autre prise d’otages dont le nom n’est jamais prononcé: nous tous. Les preneurs d’otages sont les banques qui ont frôlé la grande culbute l’année dernière. On nous a bel et bien pris des dizaines de milliards pour les leur transférer et rétablie une confiance enfuie. C’était ça, et payer, ou mourir, comme en Somalie. Là où ça va devenir croustillant, c’est quand ces établissements vont se pavaner, comme les pirates le font avec leurs 4×4 flambants neufs (le Puntland est en train de devenir la région la plus riche d’Afrique en termes de 4×4, c’est dire), et exhiber de plantureux bénéfices pour le premier trimestre 2009, comme le fit déjà la banque américaine Wells Fargo. La poudre a déjà parlé contre les bonus et autres stocks options et parts variables que des banquiers et autres traders autistes voulaient se verser et percevoir après que leur entreprise ait failli verser. Visiblement, ce n’était que la première salve, et d’autres sont à venir!
Car la différence avec la Somalie, c’est que nous ne pouvons pas, comme on l’avait conseillé au Tanit, passer au large. Les banques sont un passage obligé de notre économie. C’est pourquoi il n’est pas possible de payer en plomb ou en monnaie de singe. Ce n’est pas demain que Sarkozy enverra les fusiliers de Marine à l’assaut de BNP-Paribas. Joyeuses Pâques!
Brèves
avril 12, 2009 on 7:00 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 1 CommentQuick, Quick !
C’est la vitesse à laquelle a démissionné un haut responsable de l’activité anti terroriste britannique.
Sortant de sa voiture avec des dossiers confidentiels pour un entretien avec le Premier Ministre Gordon Brown, il a été photographié tenant à la main les détails parfaitement visibles d’un projet d’opération anti terroriste affichant le nom des personnes à arrêter.
L’opération étant éventée, il a fallu avancer son déroulement. Devant le scandale, Bob Quick le maladroit a démissionné sur le champ.
La police anglaise voit une fois de plus sa réputation ternie.
On se souvient de la bavure qui avait valu la remise en cause de Sir Ian Blair avec un jeune brésilien, Charles De Menezes. Lors du G20 des policiers avaient sous les objectifs des caméras bousculé violemment un homme, Ian Tomlinson, qui meurt d’une crise cardiaque peu après.
Pas nous, pas nous !
Blague belge relative à une partie de chasse, c’est hélas ce qui semble être arrivé au large de la Somalie.
La Marine nationale a eu beau prévenir des plaisanciers français d’annuler une étape kenyane, ces derniers ont transgressé les conseils, et ont été pris en otages par les pirates somalis.
Qui sont de plus en plus armés et de mieux formés au fur et à mesure des prises d’otages suivies de paiement de rançons.
Malheureusement dans le cas présent, cela s’est mal passé.
Les Commandos de Marine, hommes surentrainés à l’abri des feux de la rampe, n’ont pu éviter l’accident; si 4 des cinq otages ont été libérés, le possesseur du bateau est mort lors de l’assaut.
Faut il être triste pour la famille, ou exaspéré par celui qui a mis les passagers du bateau (sa famille et des amis) en danger en dépit des conseils, et obligeant la Marine à intervenir, avec tous les dangers collectifs et coûts que cela implique ?
Le Ministre de l’économie
René Monory, homme politique français, nous a quittés hier.
Ayant commencé comme garagiste, c’était un homme qui avait fait sa carrière à la force du poignet, loin des énarchies omnipotentes des années 70.
Un point le rend particulièrement sympathique à JusMurmurandi, son bon sens.
Ministre de l’Economie de 1978 à 1981, il déclara en particulier « il y a 40 ministres de la dépense, et je suis le seul ministre de l’économie ».
Plus de 21.000 Euro de dettes par Français aujourd’hui. Une phrase qui devrait faire réfléchir…

René Monory
Signes d’espoir ou grande arnaque?
avril 11, 2009 on 9:07 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International | Commentaires fermésQui ne se souvient des diligences du Far West américain, immortalisées lar les légendes et les films? Il se trouve que, de cette compagnie de diligences est née une banque qui en porte toujours le nom: Wells Fargo, qui est aujourd’hui l’une des 4 grandes banques américaines, ayant notamment acheté en pleine tourmente financière, son concurrent Wachovia.
Après avoir tant souffert des pertes abyssales des banques, tout signe de bonne santé en provenance d’une grande banque américaine devrait être considéré comme bon signe. Le problème, c’est que Wells Fargo a annoncé un profit record pour le premier trimestre 2009, à 3 milliards de dollars. Ce qui veut dire que, manifestement, ils n’ont pas subi de nouvelles dépréciations d’actifs, et c’est une bonne chose pour tout le monde. Mais cela contraste incroyablement avec l’idée qu’on se faisait de banques en faillite maintenues à flot par des injections de montants hallucinants d’argent public. L’autre bonne nouvelle est que ces profits aideront ces banques à prêter davantage à leurs clients, ce qui est leur fonction première, et qui fournira la matière première de la reprise économique qui finira par arriver.
Comment, en effet, expliquer aux contribuables qu’il a fallu soutenir avec leur argent des banques qui gagnent de telles sommes? Circonstances aggravantes: quand une banque gagne beaucoup d’argent, c’est aussi notamment quand la concurrence est restreinte. On peut imaginer sans peine que c’est le cas en ce moment, ce qui veut dire que les banques « profitent » sur le dos des clients, qui, eux, souffrent. Il est aussi plus que probable que, si Wells Fargo a gagné tant d’argent, les autres grandes, Citicorp, Bank of America, JP Morgan Chase ne sont pas très loin. Enfin, Wellls Fargo a dit aussi avoir réalisé un tel bénéfice par ce que sa filiale Wachovia a fait mieux que prévu. Ce qui sous-entend que l’achat à prix cassé pour cause de crise se révèle un billet de loto gagnant. Il y a d’ailleurs d’autres indications qui vont dans le même sens: Citicorp a indiqué dans un memo interne qui a, quasiment à lui seul, amorcé le début de redressement boursier de ces dernières semaines, que le bimestre janvier-février a été très bénéficiaire. Et Barclays’ a enregistré un très fort profit à la suite de son rachat des actifs faillis de Lehman.
Bref, faut-il se réjouir de la meilleure santé que prévu du système financier américain, ou hurler au scandale? Les fonds publics ont-ils joué leur rôle, telle la cavalerie américaine sauvant les diligences de la Wells Fargo, et sauvé le monde, ou avons-nous été victimes d’une grande arnaque? Ou les deux?
Ce qui laisse présager de furieux affrontements quand les profits des uns annonceront la sortie de crise des autres qui seront encore en pleine souffrance. A côté de ce que cela va être, le débat actuel sur les rémunérations des patrons fera figure de simple répétition pour enfants.
En tout cas, vu la forme qu’a prise l’aide publique dans les grands pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France notamment), il est clair que, si cette hirondelle conduit effectivement à un printemps des marchés financier, économique et boursier, les Etats sauveurs vont faire des plus-values gigantesques quand ils revendront leurs participations. Ce qui profitera indirectement aux contribuables
Voilà une façon pour eux de réduire leurs déficits abyssaux auxquels nul n’aurait osé croire…
La fin de l’Amérique ?
avril 10, 2009 on 1:43 | In Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Chappatte International Herald Tribune
Shocking – 2
avril 7, 2009 on 5:54 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermésAprès Mister Obaaamaaa à Londres, Silvio Berlusconi se comporte en parfait goujat avec Angela Merkel.
S’il pouvait être pris pour un bouffon précédemment, il est d’une muflerie qui écorne l’image de « l’Italian Lover ».
A moins que ce ne soit encore un cas d’homme politique analogique dans un monde numérique ????