Das ist gut !
septembre 10, 2011 on 7:48 | In Best of, Economie, Europe, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes résultats économiques allemands sont impressionnants.
Premier pays exportateur dans le monde, devant la Chine s’il vous plait.
Déficit public en voie de disparition à 0,6% en 2011 d’après les statistiques les plus récentes. De plus, l’Allemagne a déjà inscrit la « règle d’or » dans sa constitution.
Et pourtant, JusMurmurandi, comme de nombreux Allemands, ne se dit pas satisfait.
Ces derniers donnent de mauvais résultats à Me. Merkel, que ce soit dans les urnes ou les sondages.
Des anciens dirigeants comme Kohl ou Schröder (qu’elle a battu) élèvent la voix contre son mode de gouvernement.
Mais pourquoi donc ?
Peut-on ainsi oublier que l’Allemagne de Me. Merkel n’était pas aux côtés de ses premiers alliés européens, la France et l’Angleterre, pour défaire Kadhafi ?
Pour que son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle déclare ensuite sans sourciller que l’Allemagne serait aux cotés des « insurgés » pour la reconstruction…Peut être en équipant le nouveau gouvernement avec les mêmes équipments Nokia Siemens qui permirent aux Bahreinis d’écouter les conversations téléphoniques pour mieux mater la révolution…
Le clou, c’est probablement la situation de la Grèce et ses derniers développements.
L’Allemagne s’apprêterait à voir la Grèce tomber en faillite comme une vulgaire entreprise (et non pas à quitter l’Euro autre possibilité envisagée que JusMurmurandi avait évoquée il y a peu).
De plus un des membres allemands du comité de direction de la BCE a quitté ses fonctions en claquant la porte.
Conséquence, l’Euro est à son plus bas depuis février.
Comme si tout cela n’était qu’une grande manip’ pour asseoir encore plus le pouvoir économique de Berlin.
Parce qu’à qui profite en premier une devise en baisse sinon à un pays fortement exportateur comme nos voisins ??
Das ist gut ! Mais pour les Allemands seulement. Au vu des derniers résultats électoraux, on peut se demander si ce n’est pas « zu gut » (trop bon) et dangereux pour Me. Merkel.
En tout cas, on en connait (au moins) un qui ne la regretterait pas….
Massacre à la française!
août 22, 2011 on 2:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes marchés financiers sont agités de spasmes depuis quelques semaines. Non seulement -et légitimement- inquiets devant l’impuissance des politiques européens et américains à faire quelque chose de concret pour remédier au problème de la dette, mais aussi devant l’atonie de l’économie des pays occidentaux, dont la croissance au deuxième trimestre aura été quasi-nulle.
Ce qui, évidemment, rend le remboursement de la dette d’autant plus difficile, une croissance vigoureuse étant le seul moyen de la résorber de façon indolore et vertueuse.
Mais, au delà de ces inquiétudes légitimes, JusMurmurandi voit fleurir les phénomènes les plus curieux. Des rumeurs parties d’on ne sait où qui font état de la faillite imminente de la Société Générale ont fait plonger son cours jusqu’à une vingtaine d’euros, alors qu’il en valait une centaine il y quelques années, et encore 37,5€ quand le personnel a souscrit il y a quelques semaines à une augmentation de capital réservée, à taux préférentiel. Un tel massacre, sans rien de concret sauf des rumeurs sans responsable ni coupable, voilà qui ressemble plus à Iznogoud qu’à de la finance « sérieuse ». Pour vous donner une idée plus réaliste de la solidité de la Société Générale, elle est classée par le très sérieux magazine Global Finance 35e banque mondiale la plus solide, ce qui n’est pas rien, compte tenu que la haut du classement est occupé par des banques nationalisées. Cela classe, par exemple, la banque française, prétendument « moribonde », à égalité avec la banque américaine JP Morgan Chase, depuis longtemps considérée comme le géant américain le plus solide et le mieux géré.
Parlant de finance « sérieuse », il n’y a pas que la Société Générale qui soit touchée de manière excessive. C’est tout ce qui est français, que ce soient les banques ou la dette souveraine. Ainsi, le coût d’assurance contre une faillite de la France (en termes techniques, cela s’appelle un CDS) est-il aujourd’hui plus élevé que celui des États-Unis, alors que la France est notée AAA et que l’Oncle Sam ne l’est plus. Compte tenu de la valeur refuge du dollar, et de la taille de l’économie américaine, cela peut se comprendre. Mais que le coût d’assurance de la solvabilité de la France soit plus élevé que celui de la Colombie ou du Mexique, économies sans commune mesure avec la nôtre, soit dit sans leur manquer de respect, c’est exactement le contraire de ce qu’affirment les agences de notation, censément toutes-puissantes…
Le piège!
août 17, 2011 on 2:32 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésNicolas Sarkozy aurait voulu piéger la gauche qu’il n’aurait pu rêver de circonstance plus parfaite. Quelle est la plus grande faiblesse du bilan de Nicolas Sarkozy? Sans aucun doute l’économie. Plus précisément, le sentiment de nombreux français qu’il a passé son temps à aider les riches et les banques, alors qu’il ne faisait rien pour eux, les Français « normaux » (copyright François Hollande, qui se veut le premier d’entre eux).
Comment faire campagne face à cette faiblesse du Président sortant? En promettant d’y remédier. D’où le programme de Martine Aubry, centré sur la croissance et l’emploi, et, par nécessité, sur la réduction de la dette. Des emplois et du pouvoir d’achat, c’est-à-dire ce que Sarkozy n’a pas réussi à leur donner, en contradiction avec sa célèbre formule: « travailler plus pour gagner plus ».
Le problème, c’est la troisième priorité: la réduction de la dette. Inutile de dire que Martine Aubry et les socialistes n’en veulent pas, car chaque euro qui lui est consacré est un euro de moins pour créer leurs emplois aidés, un euro de moins pour se faire aimer de leur clientèle électorale. Mais ils savent que, s’ils ne font rien, la France sera bientôt aussi mal vue que la Grèce, et que ce qu’elle n’aura pas fait de son plein gré lui sera imposé par les marchés, l’Union Européenne et le FMI, en bien plus sévère encore.
Mais il y a là un piège qui va se refermer sur le PS. La fameuse règle d’or, qui interdit à un pays, s’ils l’inscrit dans sa constitution, de dépenser un argent qu’il n’a pas. Nicolas Sarkozy veut que la France la vote, et cela empêcherait les socialistes de recourir à leur seule vraie arme politique: la dépense. Et cela justifierait a posteriori les économies impopulaires que Sarkozy a imposées, et notamment la baisse du nombre de fonctionnaires.
Donc aucun membre du PS ne veut voter la règle d’or. Oui, mais voilà, Sarkozy et Merkel ensemble vont tenter de convaincre tous les pays de la zone euro de le faire. L’Allemagne l’a déjà fait, et l’Italie est en train de le faire. JusMurmurandi se dit qu’une « proposition » économique soutenue par les 3 plus grandes économies de la zone euro a de fortes chances d’être adoptée. D’autant plus que l’Allemagne a les moyens de menacer tout pays rebelle, vu que c’est le crédit allemand qui sous-tend tout l’ensemble.
Et Nicolas Sarkozy l’a dit hier: soit les socialistes votent la règle d’or, soit ils refusent, et, pour la campagne de 2012, ils seront les vilains petits canards, responsables de la crise financière qui ne manquera pas de survenir, et responsables du blocage européen au lieu d’une phase d’intégration supplémentaire. On voit mal Martine Aubry aller contre tout ce que son père, Jaques Delors a toujours soutenu.
Alors, si s’opposer à la règle d’or est se mettre dans une situation impossible, pourquoi ne pas la voter? D’abord parce que c’est faire le contraire de tout ce que les socialistes ont fait depuis 4 ans, à savoir s’opposer systématiquement à toutes les mesures prises par l’équipe présidentielle. Ensuite et surtout, parce que la voter, c’est s’obliger à la respecter. Donc non seulement à ne pas faire de dépenses nouvelles, mais même à devoir faire des économies. Bref, à faire du Sarkozy sans Sarkozy. L’horreur absolue.
A tout prendre, il doit y avoir des socialistes qui se disent que perdre 2012 ne serait pas forcément un mauvais résultat, si cela conduit à ce que ce soit la droite qui fasse tout le sale boulot. Et restaure les finances pour que les socialistes puissent s’en servir le jour, qui finira bien par arriver, de leur retour au pouvoir…
Au secours, la gauche revient!
août 14, 2011 on 2:15 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésMartine Aubry s’inquiète de la dette et du déficit français. Elle en mesure toute la gravité qu’elle fait porter sur Nicolas Sarkozy, oubliant au passage que ce sont, de manière générale, les socialistes qui ont augmenté les dépenses de l’État et les dépenses sociales (nombre de fonctionnaires, CMU, RMI, réduction du temps de travail de 40 heures à 35 heures, 5e semaine de congés payés, retraite à 60 ans). Et elle a une recette à proposer pour s’en sortir. Ou plutôt deux.
D’abord, une taxe européenne sur les transactions financières. Un taux bas: 0.05%, et un rendement élevé : 200.000.000.000€. Oui, deux cent milliards d’euros de revenus presque « indolores », puisque prélevés sur des transactions par lesquelles personne ne se sent concerné. Juste un petit détail. Pour qu’une telle somme soit récupérée, outre les difficultés de mise en œuvre, puisqu’il faut que l’UE entière l’adopte, et qu’on sait la Grande-Bretagne opposée à tout ce qui pourrait remettre en cause son statut de grande place financière mondiale, et la facilité qu’auront les opérateurs à déplacer leurs opérations vers des places non taxées, comme Singapour ou Hong-Kong, c’est la simple arithmétique. Pour que 0.05% génère deux cent milliards, il faut que l’assiette de la taxe soit de quatre cent mille milliards d’euros. Une somme qui n’existe pas. Sauf dans l’imagination de Martine Aubry
Ensuite, une suppression de niches fiscales de 50 milliards d’euros. C’est-à-dire, concrètement, une hausse d’impôts de 50 milliards. Dont elle s’empresse de consigner la moitié pour réduire le déficit, et la moitié pour de nouvelles dépenses. Ce qui veut dire clairement que Martine Aubry, premier secrétaire du PS, trouve la France délabrée par des déficits et une dette excessifs, et que la première chose qu’elle fait est d’augmenter les dépenses de 25 milliards par an…
Décidément, le PS ne se refait pas. On ne sait pas s’ils savent faire autre chose que de taxer et de dépenser.
Après ce plat de résistance, deux desserts. Martine Aubry a systématiquement reproché à Nicolas Sarkozy l’effet ralentisseur sur l’économie des réductions de dépenses de l’État. Mais elle, visiblement, peut lever 50 milliards d’impôts nouveaux, et ceci n’aurait, selon elle, aucune effet ralentisseur sur l’économie. On est vraiment dans « l’autre logique » de François Mitterrand en 1981, et on sait qu’elle nous a emmenés dans le mur.
L’autre « omission » significative est la moindre mesure d’économie. Pas un euro d’économie prévue. Toutes les dépenses sont donc optimales. Même celles qu’elle reproche à Sarkozy. Ce faisant, même si elle n’en a pas conscience, Martine Aubry décerne à la droite un certificat de bonne gestion, puisque toutes les dépenses sont optimales. Et elle prend les Français, qui en doutent fort, pour des ânes.
Le gadget présidentiel
août 12, 2011 on 4:37 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésDe tous temps, les présidents de la République française ont eu des « gadgets ».
Qu’il s’agisse de ministres gadgets par exemple.
Ainsi en arrivant à l’Elysée, Valery Giscard d’Estaing nomma Jean-Jacques Servan Schreiber ministre des réformes, pour quelques semaines seulement. Comme Francois Mitterrand avec Alain Bombard ou le professeur Schwartzenberg qui ne restèrent que peu de temps en fonction ou encore David Martinon avec Nicolas Sarkozy, prestement envoyé comme consul aux Etats Unis.
C’est dans ce même pays que gronde une tempête sans précédent.
Englué dans une spirale d’endettement comparable à une vis sans fin, le pays vient de subir une terrible claque en perdant sa notation triple A.
Après les crises grecque, irlandaise, islandaise ou encore portugaise, c’est une fois de plus le son du boulet qui vient siffler aux oreilles de ces pays dont les finances sont déséquilibrées même s’ils n’ont pas vu (encore) leur note dégradée.
Parce qu’en dehors de l’augmentation du cout de leur dette, c’est une humiliation terrible.
Entendre Obama, peu avant cet événement, comparer les États-Unis à la Grèce ou au Portugal, lorsqu’il négociait âprement le relèvement du plafond de la dette avec les Républicains, quelle honte pour ce pays qui se veut, ou se voudrait, la première puissance mondiale.
Bref, la maitrise de la dette est un impératif politique, a fortiori pour ces dirigeants comme Obama ou Sarkozy dont le mandat arrive à échéance dans les prochains mois.
C’est pour cette raison que des signes importants doivent être donnés pour montrer que la question est prise très au sérieux.
Un premier geste été fait par le président français en faisant voter la réforme des retraites au printemps.
D’une part, cela envoyé un signal à tous ceux qui disaient que la France n’est pas réformable, et en même temps que la maitrise des dépenses était à l’ordre du jour des priorités.
Cette réforme ne fut ni soutenue ni votée par les socialistes.
Aujourd’hui ou le danger se fait encore plus présent, Sarkozy souhaite faire inscrire dans la Constitution le fait que le déficit doit être plafonné, un article plus important que le principe de précaution par exemple
Cette réforme est qualifiée de gadget par Ségolène Royal, elle qui propose de ne pas augmenter les impôts tout en embauchant des fonctionnaires à tour de bras.
JusMurmurandi se demande si elle lit les mêmes informations, si elle vit dans le même monde pour prononcer de telles affirmations.
Mais en regardant la situation de plus près, on la comprend mieux. Avec 12% d’intentions de vote et loin derrière son ex compagnon et Martine Aubry (qui veut elle massivement augmenter le budget de la culture par exemple, décision cruciale pour faire baisser la dette française…) peut être est-ce cette même Ségolène qui est finalement devenue….le gadget du PS ???
Perette et le casse-dette!
août 10, 2011 on 11:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésOui, je sais, le jeu de mot est facile. Pourtant, le fait est là: le problème de la dette française (et européenne et mondiale) est devenu brûlant à une vitesse inimaginable. La cause de cette flambée de panique est simple. Les chiffres de la croissance mondiale sont mauvais. Or la croissance est la seule solution simple, vertueuse et indolore au problème de la montagne de dettes que les États ont accumulé par des années de lâcheté politique. Lâcheté plébiscitée par des électeurs trop souvent enclins à voter pour le candidat le plus généreux en promesses.
Ceci, conjugué au déclassement de la dette américaine, qui perd son emblématique AAA parce que ses politiciens ont préféré leurs positions et leurs combats idéologiques à l’intérêt du pays, et au flou qui perdure sur le plan européen d’aide à la Grèce, a suffi pour embraser les marchés comme un incendie d’été ravage une garrigue trop sèche.
La conséquence de cette panique boursière (à un moment, aujourd’hui, l’action société Générale perdait 22% de sa valeur!) est que les politiques français vont faire assaut de propositions pour réduire dette et déficit. Quand on sait à quel point le programme socialiste était fondé sur la bonne vieille recette mitterrandienne des promesses, ce programme est déjà totalement dépassé. Plus question de 300.000 nouveaux emplois aidés, bien au contraire, l’actualité est à la réduction des niches fiscales et autres avantages. Il va donc être assez cocasse de voir MM Hollande, Aubry et autres Royal affirmer qu’ils sont mieux armés que qui que ce soit pour réduire le déficit alors qu’ils ont systématiquement critiqué vigoureusement et voté contre toutes les mesures d’économie accumulées par Sarkozy pendant plus de 4 ans…
Sarkozy de son côté n’a pas non plus été un ange de vertu budgétaire; son bilan sur ce plan-là est contrasté. Certes il a réduit pour la première fois le nombre de fonctionnaires avec la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire pour deux départs à la retraite, certes il a redessiné les cartes militaire, judiciaire et sanitaire, regroupé police et gendarmerie, renseignements généraux et DST, mis fin à la retraite à 60 ans, mais il a aussi accru le déficit avec des mesures comme la défiscalisation des heures supplémentaires, le renforcement du bouclier fiscal ou la baisse de la TVA sur la restauration.
Évidemment, la tentation sera forte de dire que « tout est de la faute des banquiers ». Sauf que ce ne sont pas les banquiers qui ont accumulé dettes et déficits. On pourra aussi dire que « c’est la faute de Bruxelles et de l’Union Européenne », comme le feront Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Sauf que c’est le traité de création de l’Euro qui a tenté de mettre un plafond au déficit public, le fameux 3% du p.i.b., malheureusement pas respecté, sinon le désordre actuel ne serait jamais arrivé.
Enfin, comme un malheur ne vient jamais seul, la forte baisse des marchés se traduit par des pertes pour les épargnants, les banques et les assureurs, c’est-à-dire tous ceux qui détiennent des actions. Ces pertes vont limiter le crédit que banquiers et assureurs vont pouvoir accorder, tandis qu’elles vont pousser les particuliers à épargner plus et à dépenser moins. Ce qui va faire plonger la croissance, l’emploi, et les recettes fiscales…
Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est plus temps de jouer les Perette et de dépenser dès maintenant le produit des bonnes nouvelles futures, ou de jouer les cigales et de danser au lieu de travailler telle la fourmi. JusMurmurandi connaît des acteurs de la scène politique qui viennent de perdre là leur plus bau rôle, celui qui leur a valu leurs plus beaux succès…. Il reste à espérer pour eux qu’ils sachent jouer plus que ce seul texte…
Ahurissements…
août 9, 2011 on 6:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésDans un monde secoué par un nouvel épisode de la crise financière, un tabou est tombé: les États-Unis ont perdu leur notation AAA, soit la meilleure du monde. Un élément important ayant conduit à cette dégradation est l’incapacité des élus républicains et démocrates à s’entendre sur un programme de réelle réduction du déficit budgétaire américain. On aurait pu penser que cette sanction par l’agence de notation Standard & Poors allait produite un électrochoc et pousser les politiques à dépasser les divisions partisanes pour sortir le pays de l’ornière. Pas du tout, le Président Obama, bien loin des attentes historiques soulevées par son élection, a déclaré aux Américains que « les États-Unis seraient toujours un pays AAA »… Sans doute AAA comme Aveuglement Authentique et Approfondi.
En pleine pré-campagne électorale pour la Présidentielle française, des dizaines de sangliers sont retrouvé morts dans une baie de Bretagne où « fleurissent » de trop nombreuses algues vertes. Celles-ci sont censément générées par les engrais dont l’agriculture fait un usage intensif en Bretagne, et elles dégagent un gaz nocif, qui aurait asphyxié les sangliers. Voilà apparemment une cause toute trouvée pour les écologistes, qui choisissent toujours la préservation de la faune et de la flore au développement économique. Mais, à la grande surprise de JusMurmurandi, Eva Joly, candidate à la Présidentielle pour la plus grande formation écologiste, déclare « ce n’est pas la faute des paysans ». Comme s’ils étaient forcés d’utiliser les fameux engrais en trop grand quantité « à l’insu de leur plein gré ». Il est vrai que ces pollueurs vont voter, et qu’après tout, c’est bien connu, un vote n’a pas d’odeur, donc surtout pas celle du gaz dégagé par les algues vertes…
Les ventes de logements neufs ont baissé de 19% par rapport à l’an dernier. Les acteurs économiques de cette filière dénoncent comme cause principale de cette forte baisse, si contraire aux promesses électorales de Nicolas Sarkozy, et à la fois cause et conséquence d’une forte hausse des prix de l’immobilier, le « coup de rabot » donné au dispositif Scellier, c’est-à-dire à l’avantage fiscal consenti par l’État aux acheteurs de biens immobiliers destinés à la location. Ainsi ce sont ceux qui ont assez d’argent pour faire construire qui sont les principaux bénéficiaires de ce dispositif, puisqu’ils ont représenté l’an dernier plus de 60% des ventes de logements neufs. En d’autres termes, plus d’un logement neuf sur deux a été subventionné l’an dernier par le dispositif Scellier. Si l’on ajoute à cela les HLM, eux aussi aidés, et les diverses aides de type APL et autres, y a-t-il encore un seul Français assez « bête » pour se loger sans subvention? Et on s’étonne de l’ampleur du déficit des finances publiques?
Ségolène Royal n’y va pas de main-morte. En retard dans les sondages sur les rivaux Hollande et Aubry pour la primaire PS, il lui faut séduire à tout prix. Et c’est là qu’elle fait son annonce fracassante, en pleine crise de la dette: « je n’augmenterai pas les impôts ». Comme il faut dans le même temps réduire dramatiquement le déficit, sauf à finir comme les Grecs, et que le programme socialiste prévoit, entre autres dépenses nouvelles non financées, 300.000 emplois aidés, Ségolène va avoir besoin de comptables publics singulièrement créatifs…
Où va le fric (et nous avec)?
août 5, 2011 on 11:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa crise de la dette s’étend dans le monde entier, parce que les États du monde entier sont surendettés. États-Unis, Japon, Grande-Bretagne, France, Italie, Espagne, notamment. Quasiment tous les grands pays à l’exception de la Chine et de l’Allemagne.
Il y a 3 moyens de « régler » cette dette.
D’abord, la méthode traditionnelle, comme celle que les banques attendent de leurs emprunteurs, à savoir qu’ils mettent de côté une partie de leurs revenus pour payer les intérêts et rembourser le capital. Pour donner une idée d’à quel point cette méthode est irréaliste, le déficit de l’État français (et il n’est pas le pire) atteint de l’ordre de 50% du budget. Il faudrait donc doubler tous les impôts , oui, j’ai bien écrit doubler tous les impôts pour ne serait-ce qu’équilibrer les comptes, sans parler de rembourser, pour un jour être débarrassés de ce poison. Sauf que même cela ne « marcherait pas » parce que, par exemple, une TVA à 39,2% ferait s’effondrer la consommation, et donc les rentrées fiscales. C’est un peu le cercle vicieux dans lequel sont enfermés (mais en moins « hard ») les Grecs.
Ensuite, on peut faire défaut, et ne pas rembourser, ou pas tout. Presque tous les pays d’Amérique centrale et latine l’ont fait, la Russie aussi. Alors, pourquoi pas nous? Le problème c’est que cela ruinerait les prêteurs, c’est-à-dire des centaines de millions d’épargnants qui comptent sur cet argent pour leur retraite. Mais cela ruinerait aussi les banques et la compagnies d’assurance dont les bilans sont pleins de ces dettes dites « souveraines », parce que théoriquement moins risquées que de la dette privée. Et si on ruine les banques et les compagnies d’assurance, l’économie mondiale s’effondre, comme elle a bien failli le faire en 2008, n’en déplaise à ceux qui pensent que les plans qui ont été mis en œuvre étaient (je schématise) des cadeaux à ces *!x***!!! de banquiers. Deuxième impasse.
Enfin, il y a une méthode qui a très bien marché dans le passé, c’est l’inflation. Une bonne poussée d’inflation, disons 7% annuels, pendant une dizaine d’années, et votre dette, en termes réels, est réduite de moitié. C’est ce qui « devrait » se passer, puisque c’est la seule solution possible. Elle est encore facilitée par la masse de liquidités créée par les banques centrales, et notamment la Federal Reserve, et à laquelle il faut attribuer la forte hausse des matières premières alors même que l’économie mondiale est au ralenti dans les deux continents les plus importants (Amérique du Nord et Europe).
Car les États, en enchaînant les déficits comme M. Strauss-Kahn les conquêtes féminines, ont purement et simplement distribué de l’argent créé à partir de rien, sans contre partie, ce qui est la base même de l’inflation. Celle-ci ne s’est pas manifestée parce que, pur hasard, les gigantesques montants des profits accumulés par les entreprises et de l’épargne privée de pays de « fourmis », tels la Chine, le Japon ou la France, ont absorbé ces liquidités orphelines et apatrides sous forme justement de cette dette d’État empoisonnée. Sans ces vases communicants, c’est la culbute!
Or la crise de confiance actuelle a fait chuter les marchés d’actions de 15% en un mois. Ceci grève les bilans des banques et donc l’activité économique au plus mauvais moment. Mais cela fait aussi qu’il va se poser une question aux épargnants: que faire de leur argent? Les actions, en chute? Les obligations de pays « douteux »? Le marché monétaire qui en dollars yen ou euros rapporte moins de 2% par an? Les matières premières qui sont déjà très, et peut-être trop chères?
Là aussi, c’est l’impasse. On voit bien que toutes les principales classes d’actifs où caser son épargne ne sont pas attrayantes. Mais il va pourtant falloir faire quelque chose de ces immenses masses d’argent.
Et de ce que vont en faire les épargnants, à travers les organismes financiers qui les gèrent pour eux, dépend rien moins que notre avenir financier à court et moyen terme.
Le bal des faux-culs (3)
juillet 27, 2011 on 12:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa dette est devenue, des deux côtés de l’Atlantique, le sujet majeur qui occupe hommes politiques et acteurs des marchés financiers. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy veut inscrire la maîtrise de celle-ci dans la Constitution. Il a besoin pour cela de quelques dizaines de voix de députés et/ou de sénateurs de l’opposition. Laquelle opposition lui répond par un « pas question » clair et ferme.
Les arguments des uns et des autres sont intéressants. Martine Aubry recommande le « non » au motif que, selon elle, Sarkozy serait totalement disqualifié pour la maitrise de la dette, parce qu’elle a fortement augmenté sous sa présidence, et donc qu’il est mal placé pour jouer aujourd’hui les vertueux. L’argument est fallacieux, parce que Martine Aubry et le PS se sont opposés à TOUTES les mesures de Sarkozy, absolument toutes. Que ce soit le plan de soutien aux banques pour leur éviter de couler en 2008, le plan de relance en 2009, les réformes des retraites ou de la carte judiciaire, la suppression de la publicité sur la télévision de service public, la défiscalisation des heures supplémentaires, il y a toujours « quelque chose qui ne va pas » qui fait que les socialistes votent contre, toujours quelque chose qui disqualifie Sarkozy. Sans doute est-ce sa victoire de 2007…
François Hollande, lui dit que voter « pour » en 2011 n’aurait aucun sens, qu’il faudra s’attaquer à la dette après 2012, et que toute mesure annoncée d’ici là serait « uniquement de l’affichage ». Intéressant. Cela veut dire que tout ce qui est annoncé à partir de maintenant n’a de valeur qu’à des fins purement électorales, et que les choses « sérieuses », ou « réelles » ne commenceront qu’après la victoire. Comment mieux avouer que les promesses n’engageront,selon la formule de Charles Pasqua, « que les cons qui y croiront »?
Quand à Nicolas Sarkozy, il est de fait qu’il a présidé à une période de déficits sans précédent. Évidemment, la crise de 2008 était aussi sans précédent, et il était facile pour l’opposition de critiquer sans avoir à assumer. Mais lui non plus n’avait pas montré, avant, plus que l’empressement minimum pour réduire dette et déficits. Bien au contraire, fidèle en cela à la tradition française de Mitterrand à Chirac, les dépenses catégorielles l’ont toujours attiré, et aussi les baisses d’impôts alors même que les comptes de l’État étaient déjà fortement déficitaires. Par exemple, c’est lui qui a finalement obtenu ce que Chirac avait promis, à savoir la baisse de la T.V.A. sur la restauration, alors même qu’il était clair que le coût en termes de déficit, plus de deux milliards par an, n’était pas justifié, sauf par les promesses des restaurateurs. Promesses, qui, selon la formule de Charles Pasqua….
C’est pourquoi, en l’occurrence, JusMurmurandi décerne à tous, gauche et droite ensemble, un Prix Exceptionnel du Jury, pour prestations de faux-culs extraordinaires. Sarkozy n’a aucune envie de se voir contraint à la rigueur économique, et la gauche n’a qu’une seule recette dont elle pense qu’elle la mènera au pouvoir, celle de François Mitterrand en 1981, des promesses de dépenses presque sans limites. Donc Sarkozy veut priver préventivement la gauche de cette possibilité, en les traitant de financièrement irresponsables (et il aurait raison), et Martine Aubry le devance avec le même argument (et elle a raison aussi).
Une chose est sûre. Les Français vont un jour devoir payer, comme les Grecs. Et les dépenses passées qui ont mené à accumuler cette montagne de dette leur paraîtront alors bien frivoles. Que disait La Fontaine? La cigale, ayant chanté tout l’été… Justement, c’est l’été, alors chantons. Car, à l’automne, nous déchanterons…
La dette américaine en billets de 100$
juillet 24, 2011 on 11:07 | In Economie, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 CommentsÇa laisse rêveur, en ce dimanche matin…
La trêve grecque
juillet 22, 2011 on 2:12 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes Jeux olympiques étaient ce temps où les villes grecques, qui étaient autant d’États indépendants, laissaient tomber leurs guerres intestines quasi-permanentes, et déclaraient un trêve. Le temps que leurs meilleurs athlètes s’affrontent, chacun pour la plus grande gloire de sa ville.
Maintenant, ce sont les Jeux Olympiques de la finance qui ont déclaré une trêve. Une trêve à 156 milliards d’euros, mais une trêve quand même. Parce qu’avant, c’était vraiment génial. Ceux qui prêtaient à la Grèce encaissaient des taux d’intérêts colossaux, y compris supérieurs à 20% sur certaines maturités, avec un risque de change zéro, compte tenu que c’est une dette libellée en euros. C’était génial pour la Grèce, qui finançait des finances publiques parmi les pires au monde à des taux d’intérêts parmi les plus bas au monde.
Maintenant la fête est finie, car le paquet financier contient un « effort » fait par tous les créanciers, terme poli pour dire que la Grèce ne remboursera pas tout. Comme après une faillite….
De cet accord, il y a plusieurs enseignements à tirer.
D’abord que c’est une fois de plus le couple franco-allemand dont l’entente a été le moteur de cet accord. C’est d’autant plus remarquable qu’il y a un total manque d’atomes crochus personnels entre la physicienne fille de pasteur est-allemande, femme austère, froide et rigoureuse, et l’avocat français, activiste, affectif, et juif méditerranéen par sa mère. De notoriété publique, ces deux-là ne s’aiment pas. Quand on voit combien ils réussissent malgré tout à s’entendre et à accomplir, depuis le traité de Lisbonne au début du quinquennat de Sarkozy, on se demande jusqu’où ils iraient si en plus il y avait affinité…
Ensuite, il est clair que cet accord met un point final à l’égalité de traitement qui, trop longtemps, a été consenti à tous les États de la zone euro. Les plus endettés, les plus dépensiers paieront plus. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, qui fait partie des deux catégories. Plus que jamais la politique française va être dominée par le budget et la dette. D’autant, et c’est une ironie cruelle, que nous allons aussi devoir payer en partie pour les folies grecques, comme si nous n’avions pas assez des nôtres…
Enfin, parce qu’il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, comment ne pas citer Harlem Désir, qui fait l’intérim de François Hollande à la tête du PS? Il déclare que c’est bien qu’il y ait un accord, mais que ce n’est pas suffisant car « les Grecs ne sont pas encore sortis de l’austérité ». Que veut le PS par la bouche de M. Désir (oui, je sais, le jeu de mots est facile)? Que les Grecs, qui ont dépensé plus qu’ils n’avaient pendant des décennies, qui ont menti pour entrer dans l’euro, qui font aujourd’hui payer par d’autres (le secteur privé et les contribuables européens) le fait qu’ils ne peuvent pas faire face aux dettes qu’ils ont accumulées, continuent sans rien changer? Pauvres petits Grecs, qui, en dépit de leurs fautes, ne doivent pas souffrir si peu que ce soit. JusMurmurandi se dit que vraiment il est tentant de voir dans cet aveuglement que M. Désir prend ses… envies pour des réalités. Et notamment, que si les socialistes reviennent au pouvoir en 2012, qu’ils puissent, eux aussi, faire payer les autres pour ne pas être obligés de se restreindre si peu que ce soit, même le temps d’une trêve…
Le Bal des Faux-Culs (2)
juillet 18, 2011 on 10:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésIls ont de l’estomac, les candidats à la Présidentielle!
Ceux qui n’ont pas arrêté de dépenser plus quand ils étaient au pouvoir, de dire qu’il eût fallu dépenser plus quand ils étaient dans l’opposition, de promettre de dépenser plus s’ils reviennent ou se maintiennent au pouvoir, eh bien tous ceux-là promettent maintenant de réduire le déficit public plus vite que Lucky Luke ne pouvait tirer une balle, lui qui tirait pourtant plus vite que son ombre!
Il faut reconnaître qu’il y a un candidat qui n’a pas, lui au moins, changé de chanson sur ce sujet, c’est François Bayrou, qui faisait de la dette l’un de ses principaux thèmes de campagne de 2007. Pas de titre de Faux-Cul pour lui…
Il faut reconnaître aussi que Sarkozy s’est essayé à une certaine modération des dépenses de l’État, au rabotage des niches fiscales et à la multiplication de taxes diverses, toutes démarches aussi impopulaires que salutaires du point de vue de la dette. Mais son vrai tropisme interventionniste l’a vite rattrapé dès lors que la crise financière puis économique a frappé. Et le résultat chiffré n’a pas tardé à le montrer, avec un déficit record. Ses budgets futurs montrent plus de réduction due à une croissance espérée, mais loin d’être garantie, qu’à une action vigoureuse. Et encore faudrait-il que, pour que cela serve à quelque chose, il s’abstienne de dépenser en mesures catégorielles, en bon élève de Chirac. Donc, un Prix Spécial du « Faites Ce Que Je Dis, Pas Ce Que Je Fais » pour Nicolas Sarkozy!
Mais là où JusMurmurandi s’en est étranglé de stupéfaction, c’est d’entendre Hollande et Aubry faire assaut de vertu déficito-réductrice! Dès 2014 à 3% dit l’une, non en 2013, surenchérit l’autre!
Car, pour avoir le moindre espoir de tenir cette promesse, il leur faudra des ressources fiscales massives. Compte tenu que l’équipe Sarkozy a déjà incorporé dans ses chiffres une croissance soutenue, il n’y a rien à « gratter » de ce côté-là, le seul qui soit indolore. JusMurmurandi n’imagine pas une seconde qu’un Président socialiste fraîchement élu réduise les dépenses d’un État déjà mis à une diète modérée pendant 4 ans. Donc, là, rien non plus. Restent, bien sûr, comme toujours, les hausses d’impôts. Que peut-on imaginer?
D’abord que tous les « cadeaux fiscaux » soient annulés. Plus de défiscalisation des heures supplémentaires. Le rétablissement du taux de l’ISF à ce qu’il était avant le « paquet » de 2011, sans rétablissement des contre-parties (droits de donation, bouclier fiscal etc…). Ensuite une poursuite du rabotage des « niches », notamment toutes celles qui peuvent en quoi que ce soit « avantager les riches », notamment la déduction des emplois à domicile, ou le paiement de l’ISF sous forme d’investissement dans les PME innovantes. Sans compter, évidemment, la renonciation à l’annulation, pourtant maintes fois promise, de toutes les mesures d’économie de l’ère Sarkozy…
Mais tout ceci n’est pas ce qui scandalise JusMurmurandi et vaut à tous ces candidats en carton-pâte une invitation nominative au Bal des Faux-Culs. C’est que, si réduction du déficit et maîtrise de la dette il y a, ce ne seront pas les politiciens qui feront les efforts, mais les Français. Il est donc un mensonge scandaleux de dire « je réduirai le déficit », quand leur seule contribution (non fiscale celle-là) sera de faire voter une loi. Il faut dire « vous réduirez le déficit! ».
Ça, ce serait une promesse à laquelle les Français croiraient. Et pour cause, les effets de manches pour les politiciens et les efforts pour les Français, c’est une histoire qu’ils connaissent par cœur…
Le tsunami de la dette
juillet 14, 2011 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLes pays qui ont souffert de la crise de 2008 se sont endettés pour s’en sortir. Tous. Le problème, c’est que ceux qui avaient déjà un budget fortement déficitaire se sont trouvés avec un abîme sous leurs pieds. Et ceux qui, en plus, ou plutôt, en moins, avaient déjà une dette publique importante, constituée d’années de déficits cumulés, se sont trouvés face à une montagne qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Voilà pour la photo.
Mais, si on regarde la situation avec une vue dynamique, le film est pire. Parce que ces États ont bénéficié, jusqu’ici, de taux d’intérêts extraordinairement bas. Si tel n’avait pas été le cas, les déficits eussent été encore bien pire, et leur incapacité à rembourser de même.
Vous pensez que je suis en train de vous bassiner, pour la nième fois, de la crise grecque. Eh bien non. Le sort des Grecs est déjà scellé, ils sont bel et bien faillite, et ce sont les créanciers, lire les grands argentiers européens, qui fixent maintenant les efforts à faire de la part du pays exsangue. Pour vous donner une ordre de grandeur, la Grèce verra son économie se contracter de 4% en 2011 du fait de l’austérité requise pour passer d’un giga-déficit structurel à un déficit modeste. On est encore loin du moindre espoir de remboursement de quoi que ce soit.
Alors quel est ce pays menacé? L’Irlande? Non, son sort est aussi réglé que celui des Grecs. Non, je vous parle aujourd’hui de deux groupes de pays. L’Espagne et l’Italie d’une part, la France et les États-Unis de l’autre.
L’Espagne et l’Italie se débattent pour ne pas en arriver là où sont les Grecs. Ainsi Berlusconi, dont toute idée de vertu budgétaire s’accorde mal avec la fibre populo-électoraliste, vient de voter un plan d’austérité de 47 milliards d’euros pour « rassurer les marchés ». Et l’Espagne de même est à la diète.
Alors, pourquoi la France et les États-Unis? Justement par ce qu’ils ne font rien quand les autres font tout pour ne pas succomber. Les Etas-Unis ont un déficit abyssal, constitué grosso modo de phénoménales baisses d’impôts pour les riches votées par Bush et de hausses des dépenses votées par Obama, cumulées avec les effets et méfaits de la crise. Le problème, c’est que les Républicains tiennent le pouvoir législatif et les Démocrates le pouvoir exécutif, et qu’il faut un compromis pour arriver à faire quoi que ce soit. Et de compromis, pour le moment, il n’y a pas trace. Bien au contraire. Les Républicains refusent toute hausse d’impôts, si minime soit-elle, comme la suppression de la niche fiscale pour les avions d’affaires, et exigent que tout vienne d’une réduction des dépenses, notamment des programmes sociaux. Ce qui est exactement le contraire de ce que veulent les Démocrates. Et, comme on en est là, le pays va toucher bientôt le plafond de la dette nationale qui est autorisé par le législateur, et, là, ce sera le chaos si aucune solution n’est trouvée avant, quand l’État sera au point mort, sans services publics, ni fonctionnaires. Les agences de notation l’ont bien compris, qui ont menacé de retirer le fameux AAA, signe d’une solidité financière maximale à un pays si mal géré. Et il ne faudra pas s’en prendre aux agences si la terre tremble dans la planète finance ce jour là.
El la France? Elle avance gaillardement vers un séisme de même nature. Les efforts réels de l’équipe Sarkozy pour réduire les dépenses de l’État ne doivent pas être minimisés, tant ils lui coûtent électoralement, et tant ils sont contraires aux dépenses sans frein des décennies précédentes. Mais ce n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur des enjeux. Nicolas Sarkozy le sait, qui avance sur la ligne de crête du « maximum possible », comme il l’a fait avec la réforme, très insuffisante, des retraites. C’est pourquoi il met les socialistes au pied du mur. Du mur de la dette bien sûr, en mettant sur la table la « règle d’or », et son inscription dans la Constitution, qui impose un retour à l’équilibre budgétaire. Pour cela, il faut à la droite au moins 40 voix de gauche. Laquelle gauche n’a aucune intention de voter une telle réforme. Surtout au moment où droite et gauche entament la périodes des cadeaux d’année électorale.
On verra à ce moment-là, qui se soucie sérieusement de ce problème terrifiant, et qui se satisfait de gagner les élections d’aujourd’hui. Qui veut éviter à son pays d’être la Grèce de demain, mais en bien pire, parce que l’Allemagne a les moyens de payer la faillite grecque, mais pas la faillite française, qui aura sans doute été entre temps précédée de l’Italie et/ou de l’Espagne, mais pas la faillite française. A ce moment là, il sera facile de blâmer tel ou tel. Les agences de notation, bien sûr. Les banques aussi. Les hommes politiques enfin. Mais ce serait comme blâmer les dirigeants qui ont concédé la capitulation de Munich face à Hitler? Que pouvaient-ils faire, face un peuple français qui ne voulait à aucune prix se battre?
Quant à inscrire dans la Constitution le principe qu’on ne peut dépenser de l’argent qu’on n’a pas, quelle cruelle et lamentable ironie qu’il n’y ait pas assez de députés et sénateurs courageux, alors même qu’ils se sont bousculés pour voter le « principe de précaution ». Comme si accumuler une telle dette et risquer une telle faillite était le signe de la moindre précaution…
C’est pourquoi, vers 2014-2015, JusMurmurandi changera son nom en « JusMurmurandis ». Cela fera plus Grec…
Les retards de la SNCF qui ont de l’avance
juillet 12, 2011 on 8:52 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésTout le monde les connait, chacun en parle, tous s’en plaignent.
Les clients (désolé, JusMurmurandi ne se résout pas à les ravaler au rang d’usagers) de la SNCF les subissent tantôt avec agressivité tantôt avec stoïcisme ; les retards laissent rarement indifférent.
Leur dernière manifestation est d’ailleurs particulièrement croustillante.
Le Président de la société annonce, en avance de phase, que les trains vont avoir du retard. Pendant des années. Comme si c’était quelque chose de nouveau.
En général lorsque les trains n’arrivent pas à l’heure prévue, on ne le sait qu’après l’évènement.
C’est par conséquent une nouveauté que l’on sache en avance que l’on va être en retard. C’est révolutionnaire, même.
Quelle est la raison invoquée, cette fois ci ? Les rails de nombreuses lignes doivent être rénovés.
Bref, nous sommes au 21 ème siècle, et l’on n’est même pas capable de prendre les mesures qui faut pour préserver le service au client d’une fonction aussi vitale que le transport d’un point à un autre.
Pour une entreprise qui a mission de service public.
Entreprise qui a profité pendant des décennies des infusions de cash des contribuables tellement elle était chroniquement en déficit.
Bref, on officialise son incapacité à faire face aux aléas de la modernisation.
Comme si l’on ne pouvait pas organiser le travail de telle façon à ce qu’il soit fait pendant des heures où il y a moins de trafic.
Même si cet assaut de franchise peut avoir une certaine valeur, c’est surtout l’aveu de son incompétence qui afflige JusMurmurandi.
Mais le retard n’est il pas la marque de fabrique de tout un chacun à la SNCF ?
La question mérite d’être posée lorsque l’on voit un de ses salariés qui dépose une plainte aux prud’hommes pour avoir été obligé par son chef d’enterrer ceux des « restes » d’un collaborateur écrasé qui n’avaient pas été évacués par les services de police lors d’un accident avec un TGV.
Pourquoi citer ces faits macabres en conclusion d’un article sur les retards, direz vous?
Parce que nous sommes en 2011 et que les faits remontent….à 1997 !
Le concert
juin 30, 2011 on 4:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésJusMurmurandi est fier que la France ait réussi à faire nommer Christine Lagarde à la tête du FMI.
C’est une performance remarquable à plus d’un titre.
Tout d’abord il convient de saluer sa performance en tant que ministre des finances.
Première femme à ce poste en France, elle fait partie de ceux qui ont occupé le poste le plus longtemps. C’est important à souligner car l’un des problèmes français, c’est sont instabilité fiscale chronique.
Elle a tenu la barre avec détermination pendant la crise financière et contribué à des innovations significatives : loi TEPA pour défiscaliser les heures supplémentaires, et donc détricoter le carcan des 35 heures chères à Martine Aubry, le Grand Emprunt, la RGPPP pour réduire l’endettement, la loi sur l’endettement des ménages pour protéger ces derniers à titre d’exemple.
Avec ces accomplissements, elle était une candidate logique, sans oublier le fait que sa carrière passée aux Etats Unis constituait un « tropisme » comme elle le disait elle même.
Sa nomination a par conséquent donné lieu à un concert, voire même deux.
Le premier est constitué de tous ceux qui ont salué avec chaleur et fierté son arrivée, se réjouissant de voir une femme (première dans le cas du FMI aussi) diriger le Fonds, malgré la sortie peu flatteuse de son prédécesseur.
Prédécesseur qu’elle s’est immédiatement engagée à rencontrer afin d’effectuer un passage de témoin efficace.
Et puis il y a le deuxième concert, celui de ceux qui sont bien mal à l’aise face à ce nouveau succès de Nicolas Sarkozy mais qui se sentent quasiment obligés de mettre leur grain de sel.
A commencer par Martine Aubry, dont la candidature hier a subi l’ombre portée de la nomination de Me. Lagarde.
Omnisciente et grande démocrate, elle s’est empressée de donner ses conseils. « Il faut réguler » déclare t elle ainsi.
On n’en attendait pas moins.
Ou encore Francois Hollande, dont on recherche vainement la mission ministérielle (ou autre) qui lui donnerait l’autorité pour se permettre de donner des conseils.
« Il faut qu’elle comprenne qu’elle n’est plus ministre de Nicolas Sarkozy » dit il, au motif que Christine Lagarde n’a pas la même orientation que son prédécesseur. Et ne doutant de rien, affirme « nous aurons à travailler ensemble après 2012″.
Plutôt que de pouffer devant telle sottise, JusMurmurandi tremble.
M. Hollande prévoirait il donc déjà qu’avec sa « bonne politique », ce serait le dossier de la France qui succèderait à celui de la Grèce sur le bureau du directeur du FMI ???