Boucli.s.f.

octobre 9, 2010 on 4:09 | In France | Commentaires fermés

JusMurmurandi a souvent dénoncé l’inculture financière des Français, qui les conduit trop souvent à adopter des positions simplistes et démagogiques en la matière, faute de savoir de quoi ils parlent, ou on leur parle. C’est le cas sur le dossier des retraites, où le problème est évident, sauf pour ceux qui ne veulent pas voir, et ceux qui veulent que les Français ne voient pas, comme les socialistes, qui promettent même de « revenir à 60 ans ».

Mais voilà deux occasions où cette incompétence se révèle amusante, parce que conduisant à jouer à l’arroseur arrosé.

D’une part, le FMI, présidé par Dominique Strauss-Kahn, membre du PS et celui d’entre eux crédité du meilleur score aux élections présidentielles par les sondages, déclare que la réforme française « va dans le bon » sens, va permettre de stabiliser grâce à la seule mesure d’âge, les comptes pendant deux décennies, et relève l’âge de départ qui, en France, est « l’un des plus bas du monde ».

D’autre part les socialistes ont diabolisé, depuis qu’il existe, le bouclier fiscal, dont ils ont fait l’exemple de l’injustice qu’ils prêtent à Nicolas Sarkozy. Or voici qu’une centaine de députés UMP vont déposer un amendement supprimant à la fois le bouclier fiscal et l’ISF, l’impôt sur la fortune honni des Français riches dont des milliers sont partis à l’étranger avec des centaines de milliards d’euros de capital, ce qui appauvri l’économie française.

Le problème, c’est que l’ISF rapporte plus, beaucoup plus que ne coûte le bouclier fiscal. Environ six fois plus. Mais, comme les Français sont ignares, et raisonnent uniquement sur la base de slogans, voilà que près des deux tiers des Français sont favorables à cette double suppression, et que ce sont les socialistes qui poussent des cris d’horreur devant ce formidable cadeau qui serait fait aux riches.

Voilà ce qui se passe quand on raconte n’importe quoi pour se faire élire au lieu de débattre en essayant d’informer et d’éduquer les électeurs.

A la soupe !!

octobre 7, 2010 on 8:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a un sourire narquois en entendant les accourus de l’ouverture qui ont quitté ou sont sur le point de quitter le gouvernement cracher dans la soupe.

Rappel, Martin Hirsch est sollicité par le chef de l’Etat pour la mise en place du RSA dont il s’acquitte avec succès. Coquetterie, il ne prendra pas le titre de ministre pour accomplir sa mission mais de « haut commissaire ».

Il s’agit d’encourager les personnes qui le peuvent à retrouver un emploi, et éviter ce que Lionel Jospin, alors premier ministre, qualifiait de gâchis, lorsqu’un chômeur retrouvant un emploi gagnait moins en travaillant qu’en pointant à l’ANPE (aujourd’hui regroupée avec les ASSEDIC pour former le pôle emploi).

Bernard Kouchner est appelé afin de devenir le ministre des Affaires Etrangères; il est difficile de mesurer le ou les succès de sa mission, tant il est vrai que les dites affaires sont, de tous temps, sous la férule de l’Elysée.

Le premier est parti en mars 2010 juste après les élections régionales et a écrit un livre mettant en cause certains membres de la majorité au regard du conflit d »intérêt;  le second, quant à lui, ayant de fortes intuitions qu’il ne fera pas partie du prochain gouvernement, se répand par avance dans la presse pour expliquer le non renouvellement de ses fonctions. Immixtion des services de l’Elysée suscitant son agacement etc. etc.

Bref, ils crachent dans la soupe….

Là où JusMurmurandi se dit qu’ils l’aiment quand même bien, la soupe de l’ouverture, c’est qu’ils se sont assurés un point de chute tous les deux après leur mission gouvernementale.

Martin Hirsch, au sein d’un nouveau « machin » qui s’appelle l’agence du service civique et Bernard Kouchner attend le poste de « défenseur des droits, chapeautant le Défenseur des enfants, la Commission nationale de déontologie de la Sécurité, et la Halde.

Dans le privé, on appelle cela un parachute….

C'est quand même bien douillet, les lambris de la République...Kouchner accueillant Ianoukovich mercredi dernier

Tout est possible

octobre 6, 2010 on 5:31 | In Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Souvenez vous, c’était le slogan de campagne pour les présidentielles 2012 de Nicolas Sarkozy.
Bien entendu, avec un leitmotiv pareil, on peut tout imaginer.
Comme par exemple le fait que même la crise qui nous accable depuis de longs mois était prévisible.
Mais il faut maintenant se tourner vers l’avenir.
Penser, comme le font de très nombreux hommes et femmes politiques,à la prochaine étape électorale importante, à savoir les élections présidentielles de 2012.
Pour celles là aussi tout est possible.
En effet, lorsque l’on pense aux candidats putatifs, tant à droite qu’à gauche, on imagine presque une foule.
Ils s’y voient tous déjà, au moins en train de concourir. Il suffit par exemple d’entendre Bartolone (non, JusMurmurandi n’écoute pas Bartolone, il se contente de l’entendre :-) ) annoncer que le PS sera représenté par Strauss Khan ou Aubry, ou encore Aubry ou Strauss Khan (sic !) pour que les Fabius, Royal, Peillon et autres Valls commencent à avoir des torticolis dans les narines à l’idée de ne pas figurer parmi les éligibles.
A droite, on entend François Fillon qui joue avec la langue française, tandis que la presse l’enterre déjà et ouvre les paris sur qui sera son successeur à Matignon.
La vraie question pour 2012 est en fait de savoir qui représentera l’UMP.
Tout est possible, y compris que Sarkozy ne se représente pas.
On pourrait alors avoir un duel Fillon avec Aubry par exemple, alors que les instituts de sondage ont fait le choix de se concentrer sur Sarkozy.
Mais pour en arriver là, il faut déjà finir la mandature en cours, durant laquelle tout est encore et toujours possible.
Cela signifie faire passer une réforme du système des retraites pour être en adéquation avec la courbe démographique, que même le PS ne peut infléchir…
Tout est possible donc, y compris de voir un gouvernement ne pas mettre le genou à terre et baisser culotte devant la rue qui ne compte, même aux dires des syndicats, que 5% de la population, pour mener à bien une réforme qui est incontournable.
Certains syndicats viennent de jouer le va-tout en décidant la grève reconductible, qui est un pari.
Surtout si l’on considère qu’ils ont pour l’instant joui d’une météo favorable.
Manifester lorsqu’il fait beau, c’est une chose.
Lorsqu’il pleut cela en est une autre, surtout lorsque la fin d’année approche et que chaque sou viendra à être compté pour remplir les sabots de Noël.
Sauf évidemment pour les personnels de la SNCF et de la RATP, non concernés par la réforme, et cependant, comme toujours, les premiers à cesser le travail, et pénaliser ceux qui veulent continuer leur activité professionnelle.
En France, tout est possible….

Un jugement qui donne des Bouton?

octobre 6, 2010 on 11:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

La question qui se pose n’est pas « Kerviel est-il coupable? », mais bien « faut-il le condamner? ». Car sa culpabilité, au moins sur la base des documents parus dans la presse, ne fait aucun doute.

Mais, si, comme le soutient encore le condamné de ce matin, toute la culture de la Société Générale était favorable aux transgressions des instructions et des limites dès lors que cela rapportait de l’argent, que plusieurs autres employés de la SocGen étaient au courant, et que les actions de Kerviel n’étaient pas uniques, sauf en ce qui concerne leur invraisemblable magnitude, alors la question de sa condamnation se pose véritablement.

L’autre leçon de ce matin est, toujours si l’on en croit ce qu’ont rapporté les média, le choc de Kerviel après sa condamnation. Comme s’il n’avait pas compris ce qu’il a fait, ou que, quand on a fait ce qu’il a fait, il y a un vrai risque d’être condamné.

Évidemment, il y a une tentation de clamer qu’il n’est que le lampiste et le bouc émissaire de l’affaire. Comme les banques ne sont pas exactement en odeur de sainteté côté moralité de leurs actions, qui ont joué un rôle déterminant dans la survenance de la crise mondiale de 200-2009, faire de Kerviel la victime expiatoire des fautes du système est facile.

Sans rentrer dans ce débat-là (ou déballage), le minimum qu’on peut mettre à charge de la Générale est qu’il a finalement été très facile à un individu pas forcément exceptionnellement doué d’engager en son nom une cinquantaine de milliards de dollars. Et ça, rien que ça, suffit à faire froid dans le dos. Comme en outre un certain nombre d’avertissements à la banque n’ont rien donné, JusMurmurandi trouve que la responsabilité de l’établissement bancaire est bien quelque peu engagée, ne serait-ce qu’au niveau négligence.

Bien sûr, la banque nous dit maintenant que tout ceci ne saurait en aucun cas se reproduire, que toutes les mesures ont été prises… mais pourraient-ils dire autre chose?

Et pour un Kerviel mis à nu parce que des circonstances exceptionnelles ont généré une perte gigantesque, combien sont restés inconnus du grand public, soit parce qu’ils étaient gagnants, soit parce que le débouclage, meurtrier dans le cas des opérations du jeune trader, a pu se faire dans de meilleures conditions?

Bref, beaucoup de questions sans réponses, qui sèment le doute et le trouble.

Et que Kerviel soit le seul à porter le chapeau, puisque le tribunal l’a condamné à rembourser la banque, paraît vraiment n’être que la partie émergée de l’iceberg. Ce qui correspondrait, en gros, à 90% de l’affaire qui resteraient bien cachés.

Quand à voir Jérôme Kerviel rembourser la somme astronomique qu’il doit désormais, il faudrait qu’il travaille 170.000 ans pour y arriver. A l’heure où le Parti Socialiste veut revenir à la retraite à 60 ans, le contraste est saisissant. A moins, bien sûr, que Kerviel, pour y parvenir, ne se remette à son ancien métier, avec les mêmes abus extravagants pour lesquels il a été condamné, et qu’il n’ait une « main » gagnante du même montant. Mais, non, c’était juste pour rire…

D’autant plus qu’à bien y regarder, un Kerviel, ça ne fait qu’à peine cinq Banier…

Jérôme Kerviel

7 sur 7

octobre 5, 2010 on 9:46 | In France, International | Commentaires fermés

Non, il ne s’agit pas du nom du magazine de reportage de TF1, de se rappeler les sept merveilles du monde, de compter les sept ans de malheur quand on casse du verre blanc, de savoir si les sept nains sont tous là, ou de travailler tous les jours de la semaine, quand même Dieu se reposa le septième jour.

Non, il s’agit du septième titre mondial de Sébatien Loeb, qui s’impose, avec son copilote, compère et complice Daniel Elena, comme le plus grand pilote de rallye de tous les temps, ayant explosé au passage tous les records de victoires et dominé des adversaires de très haut niveau, qui doivent maudire d’être nés dans la même génération que ce véritable extra-terrestre, qui, seul, a pu les empêcher de faire la carrière que leur talent eût mérité.

Il faut aussi associer à ce triomphe Citroën, qui lui a fourni les voitures qui ont permis à son talent de régner si longtemps en maître incontesté du rallye, aux quatre coins de la planète, que ce soit sur route, sur terre, sur neige, sur glace ou dans la boue.

Sébastien Loeb, est, en outre, un super-champion qui ne se la joue pas, qui se déplace sans une armée de gardes du corps, qui signe des autographes, qui donne des interviews en français ou en anglais, qui sourit, et qui ne fait pas la grève de l’entrainement.

Bravo Seb!!!

Sébastien Loeb

20 ans d’Histoire

octobre 4, 2010 on 10:56 | In Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

C’était il y a 20 ans: les deux Allemagne ne faisaient plus qu’une, c’était la réunification. La géographie de l’Europe, coupée en deux pendant 45 ans prenait un nouveau visage, proche de celui d’avant les Nazis, et les Européens faisaient et vivaient l’Histoire en temps réel.

Il y a eu, bien sûr des épisodes incroyablement heureux, des familles réunifiées, la liberté pour les Allemands de l’Est, leur accès à la prospérité. Des épisodes comiques, notamment à Berlin où les deux côtés avaient chacun leur rue Bach, ou Goethe, ce qui pimentait la vie des taxis berlinois. Des épisodes financiers, avec des transferts de richesse incroyables de l’Ouest vers les Länder pauvres de l’Est, dont le rattrapage a été beaucoup plus lent, douloureux et coûteux que prévu.

Toujours est-il qu’aujourd’hui le dossier semble bel et bien clos. Les Allemands de l’Est, appelés Ossis par leurs frères de l’Ouest avec une condescendance teintée de mépris, ont maintenant l’une des leurs à la Chancellerie de leur nouvelle capitale, Berlin, métamorphosée, dynamique et bourgeonnante, dont le Reichstag, brûlé sur ordre des Nazis et reconstruit en mêlant l’ancien et le moderne, est le symbole. Et l’Allemagne aligne une croissance qui laisse les observateurs stupéfaits, tirée par le rang de premier exportateur mondial.

Presque au même moment, la Corée du Nord, autre « demi-pays », puisque la Corée aussi a été divisée en deux, met en branle l’accession au pouvoir suprême d’un garçon de 27 ans qui a pour principal mérite d’être le fils du dictateur actuel, lui-même fils du dictateur précédent, lui-même fils du dictateur précédent. Si, en tant qu’Etat, la Corée du Nord est un échec spectaculaire, avec des citoyens qui meurent de faim par dizaines ou centaines de milliers, en tant que dictature héréditaire, elle se porte bien, merci, et la famille Kim va rentrer dans le livre Guinness des records.

Et Angela Merkel ne peut espérer en faire autant: elle n’a pas d’enfant, reflétant bien cette insigne faiblesse allemande (la seule?), sa très faible natalité.
Le Reichstag à Berlin

Kim Jong-Un

Amicalement vôtre !

octobre 3, 2010 on 8:09 | In Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tony Curtis s’en est allé, et Dany Wilde avec lui.
A tout ceux qui ont grandi avec Tony Curtis et son complice Roger Moore, alias Lord Brett Sinclair, JusMurmurandi dédie cette vidéo.


Amicalement Votre Generique

Ryanair est elle une compagnie « low cost? »

octobre 2, 2010 on 2:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le « low cost », initié dans le transport aérien par le génial Herb Kelleher, fondateur de Southwest Airways, se répand quasiment comme un nom commun. Pourtant tout n’est pas « low cost, loin s’en faut, et l’appellation est souvent mal comprise.

D’abord, le « low cost » n’est pas du « discount ». Le « discount » consiste à vendre moins cher que « normalement » la même chose que « normalement ». Ainsi, des soldes, ou des promotions sont du « discount ». Quand Air France vend des billets pas chers sans changer sa structure de coût, c’est du « discount ». L’une des bases du « discount », c’est qu’on ne peut pas le faire sur tout ce qu’on vend toute l’année, sinon on fait faillite, comme l’a prouvé la scandaleuse histoire d’Air Liberté sous Jean-Charles Corbet.

Donc le « low cost », comme son nom l’indique, consiste à avoir des coûts bas pour pouvoir offrir des prix bas. Ainsi Southwest Airways assure-t-il une rotation de Boeing 737 en quinze minutes (temps entre l’arrivée et le départ) quand ses concurrents en mettent quarante. L’économie est patente, au sens où ils ne paient pas un avion et son équipage à ne rien faire pendant vingt cinq minutes. De même, le fait de n’avoir qu’un seul type d’avion dans sa flotte (Southwest, toujours) est-il nettement moins cher que d’en avoir plusieurs, car tout est standardisé, la formation des personnels, les pièces détachées et la maintenance, etc…

Mais il y a un troisième facteur dont on parle très peu, c’est ce qu’on pourrait appeler, toujours en anglais, le « pay less », le fait de payer moins cher. Quand Southwest négocie avec Boeing des prix d’achat très bas, parce qu’il achète des centaines d’avion en choisissant juste un moment de faiblesse de la conjoncture, ou les constructeurs ont très besoin de commandes, ce n’est pas à proprement parler une économie de coût, mais plutôt un transfert de la poche du constructeur d’avions vers celle de la compagnie aérienne. Libre à celle-ci de transférer à son tour cette économie dans celle de ses clients en vendant ses billets encore moins cher. Il en va de même avec une compagnie aérienne qui affiche des tarifs très bas, mais qui vous fait payer tout en supplément, y compris votre bagage enregistré si vous en avez un.

On voit donc clairement que le « low cost » est un avantage économique, parce que les coûts sont bas, mais que le pay less ne l’est pas, parce qu’il consiste simplement en un transfert d’argent d’un acteur économique vers un autre.

Il semble que Ryanair se fasse une spécialité de ce « pay less », puisque la compagnie irlandaise à bas tarifs vend à ses clients des billets à des tarifs très attractifs, mais au contenu le plus dépouillé possible. Et ils viennent d’être mis en examen pour travail dissimulé à Marseille, où ils employaient 120 personnes à plein temps avec des contrats de travail de droit irlandais, beaucoup moins onéreux en charges sociales.

Ryanair, chez qui ce comportement est habituel, menace de quitter la plate-forme de Marseille si elle est condamnée. Si elle le faisait, cela voudrait dire que ce n’est pas une compagnie « low cost », mais seulement une compagnie « pay less », car une « low cost » pourrait gagner contre Air France, certes pas un modèle d’efficacité économique, même sans violer la loi. Sauf si payer moins est le seul atout de Ryanair pour vendre moins cher, et, là, il faut se demander si c’est un avantage pour l’économie française d’avoir des emplois « pay less » ou ultra-TEPA.

En attendant, on va voir si M. O’Leary, patron de Ryanair met sa menace à exécution. Comme c’est une grande gueule et un sempiternel donneur de leçons, ce sera intéressant de voir s’il est capable de s’aligner à conditions égales….

Chiche!

Ryanair

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