Les Cons-pétitifs

octobre 16, 2012 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France se vide de son tissu industriel. Tout le monde le voit, tout le monde s’en désole. Un ministre a été nommé pour s’attacher au Redressement Productif. Notre problème, ce n’est pas d’abord la concurrence de la Chine et des usines délocalisées, c’est notre perte de parts de marché en Union Européenne. De même, si l’économie allemande connaît un quasi-plein emploi au moment où celles de toute l’Europe du Sud connaissent des records de chômage, c’est parce que nos emplois filent en Allemagne. Les Allemands fabriquent des voitures en Allemagne, y compris des petits modèles, quand nous n’en sommes plus  capables. Ce n’est qu’un exemple, mais ô combien révélateur. Accessoirement le Japon, lui aussi pays à coût élevé, fabrique encore ses voitures, même les petits modèles, ce qui montre que le problème, ce n’est pas l’Allemagne, c’est la France.

Tout ceci porte un nom: la compétitivité, c’est-à-dire la capacité de développer une offre attrayante pour les clients tout en étant rémunératrice pour les fabricants. Un chiffre simple en explique une bonne partie. En l’an 2000, le coût du travail en France est 15% moins cher qu’en Allemagne, et en 2012, il est 10% plus cher.

Avant l’euro, cela se réglait par une dévaluation, et la France en a connu de nombreuses par rapport à l’Allemagne. Notamment 3 en 3 ans quand Mitterrand en 1981 a voulu mettre en oeuvre une « autre logique ». Une dévaluation, c’est un renchérissement immédiat et massif des importations, donc une forte perte de pouvoir d’achat intérieur, et une hausse de compétitivité des exportations. L’idée étant que le gain de parts de marché à l’exportation finit par compenser et au-delà l’effet de l’appauvrissement intérieur.

Avec l’euro, on ne peut plus dévaluer, donc plus de baguette magique pour rétablir les comptes d’un seul coup, comme les Grecs le savent maintenant, qui en sont à leur 6e année consécutive de récession forte.

Nicolas Sarkozy l’avait compris, qui avait inscrit à son programme une forte hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, tant côté patronal que salarial. Baisse de coût du travail qui entraînerait une hausse de la compétitivité. Cette idée a été reprise par certains socialistes, mais il ne pouvait être question de copier l’infâme ex-Président, donc ils avaient imaginé le faire par le biais d’une hausse de la CSG. C’est déjà nettement moins intelligent, parce que la CSG ne frapperait que les revenus français, alors que la TVA frapperait aussi les importations, qui viendraient donc payer une partie de notre choc.

Effrayés à l’idée de ce qui pouvait passer pour le plus gros cadeau au patronat jamais fait, un chiffre de 40 milliards d’euros a fuité, mais sur 5 ans et non pas tout de suite. Ce qui veut dire 8 milliards par an. Comme l’année prochaine notre estimé Gouvernement va prélever sur les entreprises 10 milliards d’impôts supplémentaires, même ces 8 milliards n’auraient pas suffi à éviter que la compétitivité se dégrade au lieu d’être améliorée. C’est déjà l’inverse de ce qu’il faut faire.

Mais Jean-Marc Ayrault hier a enterré tout idée d’un choc de compétitivité, disant que ce n’est pas le coût du travail qui est responsable de notre déficit face à l’Allemagne, mais le fait que les Allemands vendent des produits plus « haut-de-gamme » que nous, et que c’est cela qu’il faut corriger. Donc il faut aider la production française à monter en gamme, à coup de programmes de recherche et de formation.

Il n’a pas tort, il faut le faire. Mais a-t-il seulement la moindre idée de combien de temps il faut pour repositionner à la hausse une gamme de produits sur le marché mondial? Les imaginer, les concevoir, les produire, les vendre à un prix plus élevé à des consommateurs qui, soyons clairs ne sont pas, sauf exceptions, à payer aussi cher un produit « made in France » qu’un produit « made in Germany », cela prend dans le meilleur des cas des années, et entre temps que ce passe-t-il?

Entre temps, Hollande et Ayrault font semblant de traiter le problème, sans pour autant affronter ni la réalité ni l’aile gauche de leur parti qui ne les suivrait pas et casserait en quelques semaines la majorité parlementaire. Bien joué!

Et entre temps, nous aurons définitivement abandonné tout arrimage à l’Allemagne, pour rejoindre les rangs de l’Europe du Sud, à laquelle, par leur refus de l’effort et leur priorité donnée à la gratification immédiate, assurée par l’Etat et garantie, les Français veulent manifestement appartenir.

Il vaudrait mieux ne pas demander aux Espagnols, aux Italiens ou surtout aux Grecs où les a menés ce modèle. Cela ferait de la peine à ceux qui pensent que nous n’avons pas de problème de compétitivité. A ceux qui croient que nous sommes compétitifs alors que nous ne sommes que cons-pétitifs.

Taxez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!

octobre 10, 2012 on 6:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

Pour mettre fin à l’hérésie cathare, une croisade fut lancée par le pape au début du XIIIe siècle. Durant laquelle les croisés prirent de force Béziers, alors 5e ville de France, parce qu’elle, qui comptait, dit-on, plus de 20.000 habitants, avait refusé de livrer 300 cathares, auxquels l’hospitalité avait été accordée. Et que violer les lois de l’hospitalité eût été se déshonorer.

Simon de Monfort, qui commandait les croisés eut alors cette phrase aussi monstrueuse que célèbre: « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens! ». Moyennant quoi, tous les habitants de Béziers furent exterminés, hommes, femmes, enfants, réfugiés le cas échéant dans des églises qui furent brûlées. Pas un n’en réchappa, pour être sûr que pas un cathare ne manque de recevoir son juste châtiment. Avec cette idée que Dieu accueillerait favorablement ceux qui auraient été injustement massacrés, ce qui réparerait cette « bavure » au centuple.

Aujourd’hui, c’en est à se demander si ce n’est pas un héritier spirituel de Simon de Monfort qui est au pouvoir. Toute personne qui détient de l’argent est bonne à être fiscalement massacrée. Les sociétés? 10 milliards! Les particuliers? 10 milliards! Les revenus du capital? Comme ceux du travail! Le capital lui-même? A l’ISF! Les objets d’art? A l’ISF aussi! Les Français de l’étranger? A l’impôt comme les autres! Les revenus de plus d’un million par an? 75% d’impôts! Les fumeurs? Augmentons le prix du tabac! Les familles? Plafonnons le quotient familial! Les exonérations? Plafonnons les niches fiscales! (sauf celles qui sont électoralement contre-productives, comme la loi Girardin pour les DOM-TOM, où le vote a été outrageusement en faveur de Hollande, contre Sarkozy).

Bien évidemment, tout ceci aura des conséquences. Une telle hausse d’impôts mettra la France en récession. Une taxation des plus-values en capital unique au monde découragera les entrepreneurs. La détention d’oeuvres d’art, par définition stérile en termes de revenu, deviendra ruineuse et le patrimoine artistique fuira notre pays, etc…

Mais tout ceci n’a aucune importance pour nos politiques, n’est-ce pas, comme le massacre des innocents n’en avait pas pour Simon de Monfort. Pour lui, c’était parce que Dieu reconnaîtra les Siens et les prendra auprès de Lui. Et pour nos dirigeants socialistes laïcs, qui est ce Dieu qui réparera leurs folies humaines?

#Geonpi

octobre 5, 2012 on 6:21 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Joseph Staline est en plein plenum de comité central lorsque l’un des participants lui demande d’aller voir Dieu afin que les Soviétiques deviennent les meilleurs communistes.

Le petit père des peuples s’exécute et monte voir Dieu le Père avec sa requête. « Pas de problème » lui répond Dieu, « vous serez les meilleurs communistes ».

Tout à sa joie d’avoir obtenu cet avantage, Joseph redescend annoncer la bonne nouvelle au plénum.

Le membre du comité qui se réjouit de ce succès demande alors à Staline de remonter voir Dieu et de lui demander cette fois que les Soviétiques soient les plus intelligents.

Staline hésite un peu en se demandant si une deuxième exigence sera bien accueillie, mais s’exécute toutefois.

A nouveau, Dieu donne une réponse favorable.

Devant ce succès, toujours le même membre demande à Staline de remonter avec une troisième et dernière demande, cette fois que les Soviétiques soient les plus honnêtes.

Embarrassé devant une telle exigence, Staline traîne des pieds puis monte enfin voir Dieu.

Celui-ci un peu surpris qu’une troisième demande pointe son nez finit par donner son accord, mais visiblement de mauvais gré, et surtout avec une condition.

« Soit vous serez les plus intelligents et les meilleurs communistes, mais à ce moment là, vous ne serez pas les plus honnêtes ».

« Soit vous serez les plus intelligents et les plus honnêtes mais à ce moment là, vous ne serez pas les meilleurs communistes ».

« Enfin, si vous êtes les meilleurs communistes et les plus honnêtes, vous ne serez pas les plus intelligents ».

C’est exactement ce que nous vivons en France avec la manière dont le gouvernement traite les chefs d’entreprises.

Aux yeux de Hollande et de sa clique ministérielle, il faudrait que les entrepreneurs créent de l’emploi, soient beaucoup plus taxés sur leurs revenus et leurs capitaux pour être de bons patriotes, et acceptent enfin de se faire traiter de patrons voyous, de salauds de riches  au bon plaisir de la presse bobo ou de M. Montebourg par exemple.

Eh bien non, ça ne marche pas.

Les caves se rebiffent. Le gouvernement, aux dire de M. Moscovici, ne recule pas, il bouge. A la bonne heure.

Les entrepreneurs aussi. Ils comprennent vite. Dans un monde où la circulation des capitaux et des personnes est libre (et non comme au temps de François Mitterrand qui imposa un carnet de change plafonné à 300€ par an) les entrepreneurs se font un plaisir d’aller voir ailleurs comme en Grande Bretagne où le tapis rouge leur est déroulé, en Belgique ou encore en Suisse.

Parallèlement à cela, les salariés plus modestes sont aussi victimes de cette politique fiscale qui ne pense qu’à augmenter les recettes sans trop toucher aux dépenses. On le voit à chaque sondage qui est publié.

La vitesse de chute de l’exécutif est spectaculaire. Voilà un point où François Hollande est beaucoup « meilleur » que Sarkozy, plus rapide.

Cela risque toutefois de déplaire à ses alliés verts. Parce qu’il est en train de tomber tellement bas qu’il va bientôt aller chatouiller les gaz de schiste…

 

 

Pigeons, corbeaux, ou vautours? Non, des moineaux, tout simplement…

octobre 4, 2012 on 9:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les projets du Gouvernement, uniques au monde, de taxer les revenus du capital autant que le travail, et ce dans le pays où le travail est déjà parmi les plus taxés, menace de mort toute activité créatrice de capital en France. Ainsi, par exemple, un entrepreneur qui a vendu son entreprise en février 2012. Il devait payer 28% de plus value. Eh bien, avec le projet de Moi Président, ce sera jusqu’à 62%!!! A posteriori,  et sans appel, bien entendu…

Certains d’entre eux se regroupent, forment un groupe Facebook, se donnent un nom qui frappe l’opinion, les « pigeons », c’est-à-dire les gogos, les dindons de la farce, les crétins de l’affaire, et le buzz, qu’ils activent efficacement, fait le reste. Plusieurs ministres font assaut de bonnes paroles pour les convaincre que tout ceci n’est qu’un regrettable malentendu, que l’on va bien entendu rectifier au plus vite.

Evidemment, on peut croire aux bonnes paroles, si on est un corbeau. Un corbeau comme celui de La Fontaine, qui tenait en son bec un fromage…  on sait comment l’histoire finit. Et que le fromage est le privilège préféré du politicien vorace…

Et, de même, la frénésie avec laquelle l’équipe de Moi Président se jette sur tout revenu supérieur au SMIC peut donner l’impression que ce ne sont que d’affreux vautours. D’où la peur bien compréhensible qu’ils inspirent aux pigeons…

Mais, pour JusMurmurandi, ce qui est le plus lamentable de toute cette affaire, ce n’est pas comment ministres et Gouvernements battent en retraite en rase campagne devant quelques pages de publicité bien orchestrée. Ce n’est pas leurs idéologie, qui peur fait penser que tout argent est forcément malsain quelque part, et que donc, le prendre est « juste ».

Non, c’est simplement qu’ils n’aient pas su, malgré leurs diplômes de l’E.N.A. et leurs rangs de ministres, que les actes et déclarations ont des conséquences. Et que, si on veut éviter les conséquences, mieux vaut commencer par éviter les actes. Et ne pas savoir ça, c’est juste démontrer que ce ne sont que des cervelles de moineaux…

 

Justice, quelle justice?

septembre 9, 2012 on 7:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Justice, François Hollande n’a que ce mot-là à la bouche. Ce qui lui a permis de charger Nicolas Sarkozy, le « Président des riches » du péché d’être injuste. Imposer davantage les riches, leur demander toujours plus, voilà qui est intrinsèquement juste dans la logos socialiste.

Est-ce si vrai que cela?

Regardons les faits simplement. Le pacte social que signent implicitement les citoyens avec leur Etat est clair. En échange de leurs contributions diverses (impôts, droits, taxes, contributions sociales), chaque citoyen reçoit de cet Etat des services: défense, justice, police, administration, infrastructure,  éducation, etc.. Auxquels on peut ajouter les services sociaux: santé, retraite, chômage.

Prenons deux Français dont l’un, riche, paie dix fois plus d’impôts que l’autre. Ils reçoivent pourtant les mêmes défense, justice, police, administration, infrastructure, éducation. Pourtant elles « coûtent » dix fois plus cher à l’un qu’à l’autre. Est-ce cela qui est juste? Ce même Français riche paie beaucoup plus à la Sécurité Sociale pour sa santé que le pauvre, pourtant ils reçoivent tous deux la même prestation. Est-ce cela qui est juste?

N’imaginons pas que ce soit le cas dans tous les pays. En Angleterre, par exemple, qui n’est pas une terre ignoble d’injustice, le principe est différent. Le service public de la santé, appelé NHS, dispense une sorte de service minimum qui correspond à ce que tous doivent être assurés de recevoir, et libre aux riches de payer plus pour recevoir plus ou mieux. De même le service d’éducation est meilleur pour les  riches qui sont libres de payer pour le supplément de qualité qu’ils veulent voir dispenser à leurs enfants.

JusMurmurandi ne souhaite pas avec cet exemple plaider pour une médecine ou un service éducatif « à la carte », ou « à deux vitesses ». Simplement, il est nécessaire face au hold-up sémantique auquel se livre froidement notre Président, de montrer que la Justice n’est pas forcément dans le camp qui dit qu’il en est l’unique dépositaire.

Imaginons qu’un constructeur automobile fasse payer ses voitures plus cheres à certains qu’à d’autres. Il serait immédiatement sanctionné par la législation française aussi bien que par Bruxelles pour « conditions discriminatoires ». C’est pourtant très exactement ce à quoi correspond la totalité de notre système fiscal et social. Discriminer entre les riches et les pauvres, pour redistribuer.

Et le Président, qui va semble-t-il annoncer une vague sans précédent de hausse d’impôts et de taxes, va sans doute se gargariser du mot justice pour couvrir ces mesures d’un manteau de respectabilité. Il ne devrait pas oublier cependant que sur le fronton de tous les bâtiments publics de la République française, ce n’est pas le mot « justice » qui figure au milieu, mais celui d’ »égalité ».

Donc, au moment où la lutte contre les discriminations est si à la mode, discriminons un peu moins entre riches et pauvres, reconnaissons la contribution vitale des riches à la Nation au lieu de les chasser en Belgique, et contentons-nous d’appeler « redistribution » l’effet du système fiscal.

Ça fait moins moral de parler de redistribution que de justice. Mais c’est beaucoup plus honnête.

Adieu, Gribouille !

septembre 8, 2012 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une politique de Gribouille, cela signifie une politique qui part dans tous les sens.

Quelques exemples.

On prend un pays où la croissance est faible, tellement faible qu’elle est non seulement proche de zéro mais en plus qu’en plus sa tendance est baissière.

Il faut donc stimuler la consommation et « désencourager » l’épargne.

Que se passe t il chez nous ?

On remonte le plafond du livret de caisse d’épargne et on supprime les heures supplémentaires défiscalisées. Bravo Gribouille.

Pour stimuler la consommation, il faut encourager les hauts revenus à dépenser plus.

Que fait on chez nous ?

Lorsqu’il faut trouver 8 milliards pour boucler le budget de l’État, on augmente les impôts de 7 et on fait semblant d’économiser un milliard. Bravo Gribouille.

Lorsque le budget de l’État pour l’année suivante requiert de trouver 40 milliards, il faut faire des économies.

Que fait on chez nous ?

On arrête la RGPP (révision générale des politiques publiques, visant à faire des économies sur le train de vie de l’État). Bravo Gribouille.

Lorsque l’emploi est en passe de dépasser 10% de la population active, il faut encourager les créateurs d’emploi.

Que fait on chez nous ? On les insulte, les traine plus bas que terre et on les taxe encore plus. Bravo Gribouille.

Message bien reçu.

Bernard Arnault, fondateur du groupe LVMH, première fortune de France, quatrième fortune mondiale d’après Forbes, a demandé la nationalité belge. Ce sont des milliards d’euros d’impôts  payés par Arnault qui s’en vont enrichir nos amis belges et donc nous apauvrir.

Adieu, Gribouille !!!

 

Adieu, Gribouille !!

 

Deux morts…

août 25, 2012 on 11:01 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Patrick Ricard est mort, et ça a valu à peine 15 secondes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Jean-Luc Delarue est mort, et cela a valu presque 15 minutes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Tous les deux deux avaient cessé leur activité professionnelle, et tous deux sont morts trop tôt.

Patrick Ricard, l’homme qui valait 15 secondes, a seulement transformé une entreprise produisant un apéritif typiquement marseillais, le pastis, en N°2 mondial des ventes d’alcool, avec des marques connues dans le monde entier, comme le whisky Chivas ou la vodka Absolut. Une entreprise magnifique, qui a créé des milliers d’emplois en France, et payé des milliards d’impôts.

Jean-Luc Delarue a été un jeune surdoué de la radio puis de la télé au look de gendre idéal, qui a innové avec un certain style de télé-confessions. Il en a profité pour brûler la chandelle par les deux bouts, ce qui l’a plus que probablement amené à sa mort trop précoce.

15 secondes pour le chef d’entreprise exemplaire, 15 minutes pour le saltimbanque cocaïnomane. Un hommage de la ministre de la Culture, pour le rôle de grand mécène de la culture tenu par Patrick Ricard. Et des hommages des ministres des Finances, du Redressement productif, et de l’Agriculture. Pas un mot du Premier Ministre. Pas un mot du Président. Sans doute ont-ils eu trop peur que cela fasse penser à Sarkozy, qui, lui, aurait salué le disparu et son oeuvre si utile.

Une pluie d ‘hommages en revanche pour Delarue, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas un bon exemple à donner à nos jeunes, malgré sa conversion tardive à la vertu et son tour de France en camping-car pour dénoncer les méfaits de cette drogue qu’il avait adorée.

15 secondes pour le chef d’entreprise qui a fait partie de ceux, même si ça fait gravement chier nos gouvernants, qui ont donné du travail et des impôts pour rendre la France et les Français plus prospères. Ricard à sa manière a été une sorte de Jobs français, un héros économique, auquel il serait bon de rendre justice au lieu de se contenter du sort réservé par les socialistes aux chefs d’entreprise: les critiquer, les contraindre et les tondre.

15 minutes pour l’homme de médias qui a surfé sur les bons et mauvais côtés de son époque.

Bon, je suis peut-être un peu dur avec Delarue de le comparer à Patrick Ricard. Mais c’est si révélateur du fait que le seul moment où les Français se soucient de leurs entreprises, c’est quand celles-ci s’en vont. Imaginez ce que n’auraient pas dit les silencieux Hollande et Ayrault, si Ricard ne s’en était pas allé au Paradis des chefs d’entreprise, mais en Belgique…

La France en marche vers la tiers-mondisation?

août 23, 2012 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Sitôt de retour de vacances, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont annoncé des décisions.

Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis qu’il bloquerait les prix de l’essence pour éviter qu’ils ne montent trop, et n’obèrent le pouvoir d’achat, notamment des plus modestes. Les prix sont maintenant quasiment à leur niveau record, et que décide Hollande? D’honorer sa promesse de campagne? Non, car elle est inapplicable, il le savait bien. Il va réduire, modestement et temporairement, la taxe sur les carburants. Ce faisant, il viole sa promesse, il viole son engagement écologique, en favorisant les carburant fossiles au détriment des autres sources d’énergie, et il viole aussi un peu plus les finances publiques, qui n’avaient pas besoin d’une baisse de recettes quand le Gouvernement cherche désespérément à les augmenter.

Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis le doublement du livret A d’épargne. Promesse qui avait le double avantage d’une épargne garantie à un taux beaucoup plus élevé que le marché, et d’un financement augmenté pour les offices HLM, c’est-à-dire le logement subventionné. Maintenant qu’il est au pouvoir, les banques lui ont démontré le risque à voir l’épargne qui leur est aujourd’hui confiée filer vers les offices HLM. Car si les Français leur confient moins de capitaux, ce sera autant de moins que les banques pourront prêter aux particuliers et aux entreprises, donc autant de consommation et d’investissement en moins, et une réduction de la croissance de l’économie française. Que décide Hollande? D’honorer sa promesse? Non, car elle est inapplicable et il le savait bien. Il va autoriser non pas le doublement du plafond, mais sa hausse de 25%. Ce faisant, il viole sa promesse de campagne aux épargnants, comme à ceux qui sont un attente d’un HLM.

Outre ces viols de promesse, qui ne sont une surprise que « pour les cons qui y croyaient », comme l’a dit si élégamment Charles Pasqua, qui ne sont que de la cuisine post-électorale, et qui confirmeront les Français dans leur certitude méfiante, à savoir qu’aucun politicien parvenu au pouvoir ne fait ce qu’il a dit qu’il ferait, il y a une conséquence bien plus grave.

C’est que ces décisions font évoluer l’économie français vers un modèle où l’État finance des conditions de vie pour les citoyens. Si quelque chose est trop cher, aucun problème, l’État est là. L’essence, c’est l’État. Le loyer, c’est l’État. Le travail, c’est l’État, à travers des contrats aidés.

Il y a des pays, où l’État achète sa paix sociale par des telles aides. Le Nigéria, l’Iran, l’Algérie par exemple.

Et des pays où l’État se désengage graduellement de telles subventions artificielles pour laisser plus de place à des prix économiquement viables: le Brésil, la Chine, la Russie, et même, timidement, l’Inde.

Un bloc de pays non seulement du tiers-monde, mais en tiers-mondisation de plus en plus profonde

Un bloc de pays où la croissance est la plus élevée au monde.

JusMurmurandi déplore le choix de ceux à qui Hollande a choisi de faire ressembler la France.

Qu’aurait-on dit?

août 19, 2012 on 6:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’aurait-on dit?

- si ça avait été le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait « nettoyé » les camps de Roms? Que le temps des nazis était revenu, comme l’a dit Mme Redding, commissaire européen? Mais parce que ce sont Valls et Hollande, c’est à dire la gauche, donc la France juste et généreuse, à peine quelques borborygmes des associations, et pas un mot des partis, des Eglises, ou de l’étranger.

- si ça avait été le tandem Lagarde-Sarkozy qui avait subi le plan social de Peugeot, avec ses 8.000 suppressions d’emplois et la fermeture d’Aulnay? Que ce régime faisait des cadeaux aux riches pendant que les mêmes démontaient l’industrie française pour la remonter à l’étranger? Mais comme ce sont Montebourg et Hollande, c’est à dire la gauche protectrice, on n’entend que des demandes de plan social généreux et de reclassement des salariés.

- si ça avait été (encore) le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait subi les violences d’Amiens? Que la brutalité de ce régime brisait la France en communautés montées les unes contres les autres? Mais là, comme c’est la gauche, et pendant les vacances en plus, personne ne dit rien.

- si ça avait été le régime de l’apartheid blanc en Afrique du Sud, dont la police avait ouvert e feu à balles réelles sur des mineurs noirs en grève en en tuant plus de 30? Que ce régime était non seulement raciste, mais coupable de crimes contre l’Humanité, et génocidaire? Mais non, c’est le régime noir de l’ANC, successeur de Nelson Mandela qui a fait ça. Mais comme Mandela vit toujours et couvre de son manteau de quasi-sainteté ce pays, personne ne dit rien.

JusMurmurandi se dit que, vraiment, à quel camp on appartient compte visiblement beaucoup plus que ce qu’on dit ou fait….

Qu’est-ce qui a changé depuis 1929?

août 17, 2012 on 10:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise de 1929, aussi appelée la Grande Dépression. L’horreur absolue en termes économiques, avec son cortège de calamités. D’interminables queues de gens qui ne survivent que grâce à des soupes populaires. Un p.i.b. mondial qui baisse de 30%. Des électeurs prêts à élire n’importe qui sur la promesse de les sortir de la misère et de la spirale négative, comme Adolf Hitler en Allemagne. Une crise incomparablement pire que celle qui frappe depuis 2008, même en Grèce.

Sauf que, bien entendu, notre monde a appris les leçons de 1929, n’est-ce pas? Nous avons maintenant beaucoup d’experts très compétents pour éviter que cela ne se reproduise, n’est-ce pas? Nous avons vu quels programmes ont marché, et lesquels ont échoué, n’est-ce pas?

JusMurmurandi aimerait répondre trois fois « oui » à ces trois questions. Sauf que…

La crise de 1929 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Comme la Grèce aujourd’hui, et comme on le craint pour l’Espagne.

Dans un premier temps, le Président Hoover a « laissé faire », convaincu que le marché allait purger les faibles, s’assainir, et se remettre sur la voie de la croissance saine après ce remède de cheval. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Une dynamique négative et déflationniste s’est enclenchée et la crise est devenue la Dépression.

La sortie de crise s’est opérée sur la base des écrits de l’économiste britannique John Maynard Keynes, qui prônait une intervention musclée de l’Etat pour « remettre la machine dans le sens de la marche ». Un retour à la croissance grâce à de gigantesques investissements étatiques, laquelle croissance se prolongeait par une spirale vertueuse.

La crise de 2008 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Tiens, les mêmes mots que pour 1929…

Sauf que, dans un premier temps, les gouvernements, se souvenant de l’exemple tragique de 1929, ont soutenu leurs économies. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, il a fallu nationaliser l’essentiel des banques pour éviter qu’elles ne s’effondrent et n’entraînent l’économie avec elles, comme 80 ans plus tôt. Les Etats-Unis lancent le TARP de 700 milliards de dollars. En France, Sarkozy,contre l’avis du PS, a prêté de l’argent aux banques, moins atteintes, pour recréer de la confiance, ainsi qu’à certains groupes industriels, automobiles notamment. Puis il a lancé de « plan de relance », et le « grand emprunt », deux programmes de soutien typiquement keynesiens.

Donc on évite l’implosion et la déflation, et la spirale mortifère. Les Etats sont tous keynésiens, et les ultra-libéraux sont remisés au Goulp, l’enfer des Shadoks. Tout va bien, n’est-ce pas? Certes nos essaims d’experts n’ont rien vu venir, mais, au moins, quand ça a été là, ils, et les marchés avec eux, nous ont évité la catastrophe, n’est-ce pas?

Sauf que, dans un deuxième temps, le « mur de la dette » est venu rappeler à tous que les dettes doivent un jour être remboursées. Et quand on dépense sans la moindre vergogne ni limite, comme la Grèce, cela finit mal. Et quand on prête sans la moindre vergogne ni limite, comme les banques espagnoles ou irlandaises, cela finit mal.

Alors maintenant c’est la troisième phase. A l’initiative de la vertueuse Allemagne, tous les pays trop dépensiers, c’est-à-dire grosso modo les trois quarts de l’Europe, et notamment la totalité du Sud, sont mis à la diète. Diète qui, soit dit en passant, est un mot qui désigne une assemblée officielle, notamment un Parlement, en Allemagne.

Laquelle diète veut d’un seul coup supprimer les dépenses excessives et commencer à rembourser la montagne de dettes accumulées. Ce qui veut dire l’inverse pur et simple d’un programme keynesien. Comment s’étonner alors que la croissance s’effondre, et que la Grèce, premier pays atteint, sombre dans une spirale négative?

Mme Merkel n’aurait-elle pas le souvenir que son propre pays a été le plus atteint de tous par exactement ce schéma, et que l’hyper-inflation, dont les Allemands ont gardé un souvenir terrifié, n’était pas la cause du mal, devenu avec Hitler, le Mal, mais le symptôme.

JusMurmurandi propose respectueusement à Mme Merkel de profiter de ses derniers jours de vacances pour relire Keynes…

Pendant ce temps-là, notre Hollande national expérimente une théorie tout à fait nouvelle, révolutionnaire même: il croît que plus il impose et taxe plus il y aura de croissance!

Hollande, après 100 jours, Sarkozy lui dit « merci ! » – mais pas nous !

août 16, 2012 on 8:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les 100 jours, c’est l’épopée de Napoléon échappé de l’île d’Elbe. Il reconquiert le pouvoir et fond triomphalement sur la restauration monarchique comme l’aigle sur sa proie. Son but? Refaire de la France le premier pays du monde, ce qu’il avait déjà fait une fois, en bâtissant sur les ruines de la Révolution, et en modernisant la France à marche forcée.

C’est pourquoi parler des 100 jours de Hollande n’a pas de sens. Quel est son but, maintenant qu’il a atteint la magistrature suprême? Nul ne le sait. Et quand on ne connaît pas le but, il est difficile de l’atteindre…:-). Quel est son idéal? Il n’arrête pas de répéter que c’est la Justice, mais il installe comme Garde des Sceaux, c’est-à-dire ministre de la Justice une militante du droit des uns plutôt que des autres…

Et surtout, quelle inaction, empêtré qu’il est dans les contradictions où l’ont mis ses promesses. Il a promis la croissance, et il offre la récession. Il a promis le redressement des finances publiques et il offre les hausses d’impôts. Il a promis la normalité et il offre en exemple l’union libre, et légifère le mariage gai, l’adoption homosexuelle et l’euthanasie. Il a promis le redressement productif, et préside impuissant à 8.000 suppressions de postes chez Peugeot, 5.000 chez Air France, 5.000 chez Alcatel Lucent, 1.500 à 2.000 chez Sanofi. Sans compter les emplois de fonctionnaires des ministères « perdants » pour faire de la place aux nouveaux professeurs, juges et policiers promis. Il a promis la morale et reçoit en catimini le roi sanguinaire du Bahrein. Il a promis le logement et réduit les budgets de son ministère.

Sans compter les fortunes et les talents qui partent à l’étranger. Toutes les remontées d’informations le montrent. Que ce soit Bruxelles, Genève ou Londres, le flux de nouveaux arrivants français est sans précédent. On les voit chez les conseillers juridiques et fiscaux, chez les agences immobilières haut de gamme, chez les banquiers internationaux. Ce qui, évidemment, va faire des trous dans l’emploi et les recettes fiscales de demain.

Enfin la Syrie. Alors que Sarkozy avait agi, que ce soit pour arranger la paix en Géorgie ou culbuter le régime dictatorial de Kadhafi, Hollande parle. De quo parle-t-il à la Russie et la Chine? De justice. Il serait juste que el-Assad parte. Mais comme action, parler, c’est un peu juste…

Avec pour résultat que, avec une vitesse sans précédent, la confiance en Hollande s’est déjà effondrée. 3 fois plus de Français pensent que cela ira plus mal qu’il n’y en a pour penser que cela ira mieux. Et comme la consommation est le moteur de la croissance française, et que la confiance est le moteur de la consommation, on voit où nous allons tout droit.

C’est pourquoi, dans les faits, Hollande fait un cadeau inespéré à Sarkozy. Le proverbe dit « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ». Regarder le bilan de Sarkozy, et on en pense ce qu’on veut. Le comparer aux 100 jours de Hollande, et JusMurmurandi ne peut que se désoler pour les 1700 jours qui restent.

Bien joué!

août 9, 2012 on 6:44 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comme la campagne électorale est loin, mais alors tellement, tellement loin….

Un exemple. Le fameux Grand Emprunt, lancé par l’équipe Sarkozy pour relancer la machine économique après le crash en finançant des projets d’avenir. Le PS n’a pas eu de mots assez durs pour cet emprunt, comme tout projet sarkozyste, et a bien évidemment voté contre. Aujourd’hui, sur 30 miliards, 10 restent à allouer. Que va faire la République irréprochable? Financer le trou de la Santé avec le produit du Grand Emprunt. Bien sûr on « habille » le Grand Emprunt en disant qu’il prépare l’avenir de notre système hospitalier. Mais la réalité, c’est qu’avec les socialistes, qui ont fait campagne sur le rétablissement des finances publiques, on utilise les ressources d’un emprunt exceptionnel et censé préparer l’avenir, pour combler les déficits du passé. Bien joué!

Un autre exemple. François Hollande a annoncé pendant sa campagne toute une série de mesures pour améliorer la situation des mal-logés. Il attribue le Ministère du Logement à son alliée Cécile Duflot, qui récolte là, malgré la score calamiteux de sa candidate à la Présidentielle, Eva Joly, le fruit de son habile accord électoral signé avant l’élection. Sauf que, quel est le ministère dont les effectifs vont baisser le plus en pourcentage? Le Ministère des mal-logés, ceux pour qui il y a tant à faire. Bien joué!

Un exemple plus personnel. Toute la France a vu le Président « normal » partir en vacances à Brégançon en train. En train, comme il l’avait promis. En train, comme les Français « normaux » comme lui. Sauf que les Français « normaux », ils n’envoient pas leurs bagages en hélicoptère, eux, comme l’a fait notre Président. Et pourquoi il n’y avait pas de caméra pour observer l’embarquement des bagages? Bien joué!

Un exemple plus international. L’affreux Sarkozy a reçu à Paris et Kadhafi et Assad. C’était avant que ces deux dictateurs ne passent en mode « massacre à grande échelle », mais les recevoir a été, si on en croit les bonnes âmes de gauche, plus que deux erreurs, deux fautes. Mais voilà que, arrivé au pouvoir, et à la nuit tombée, à la sauvette, François Hollande reçoit le chef de l’Etat de Bahrein, qui a, lui aussi, allègrement massacré pour réprimer son printemps arabe à lui. Ou plutôt de son peuple. Alors, le recevoir, alors qu’il est couvert de sang? Et où est le coeur des critiques, des soutiens des droits de l’Homme? Ce serait oublier que, bien sûr cela n’a rien à voir. La gauche, elle, est vertueuse par nature, à l’inverse de la droite, ce qui change tout, n’est-ce pas? Bien joué!

Un dernier exemple, plus financier. Sarkozy, pour convaincre les marchés financiers que la France était déterminée à remplir ses objectifs de maîtrise de sa dette et de réduction de ses déficits, voulait faire adopter la Règle d’Or, qui contraint les Etats à viser puis à atteindre l’équilibre budgétaire. Les socialistes s’y sont opposés bec et ongles, tant t si bien, que, pour cause de nouvelle majorité de gauche au Sénat, cela n’a pas pu se faire. Que fait la gauche, qui n’a cessé de critiquer un Sarkozy vendu aux marchés financiers et capitulard devant l’Allemagne de Merkel? Elle obtient l’aval du Conseil Constitutionnel pour faire voter la même Règle d’Or, et sans passer par une réforme de la Constitution que la droite, cette fois-ci pourrait bloquer. Bien joué!

Au fait, pourquoi la gauche craint-elle que la droite ne bloque une mesure qu’elle a en son temps, promu? Ce ne serait pas logique après tout. Mais la gauche ne sait que trop bien que c’est ce qu’elle a fait pendant 5 ans….. Bien joué?

Jamais sans l’Etat?

août 5, 2012 on 9:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’est ce que le fameux « plan Montebourg » pour la filière automobile française? Rien moins qu’une niche fiscale. Tout acheteur d’une Toyota ou d’une Honda hybrides recevra une subvention de l’Etat, c’est-à-dire de vous et moi, de 4000€. Merci pour eux, ces pauvres chéris, qui,  sans cela, soyons en sûrs, n’auraient certainement pas acheté de voiture!

Mais ce plan n’est pas une exception, puisque le candidat Hollande avait promis de multiplier les logements sociaux. Ces HLM, qui, eux aussi, comme les voitures hybrides, bénéficient de subventions de l’Etat . Et même si on sait que plus de 20% des locataires de ces HLM, ces pauvres chéris, dépassent le plafond de ressources qui empêche d’y avoir droit.

Mais le bien le plus précieux, dans notre société où sévit un chômage important, ce n’est ni une voiture ni un appartement, c’est un emploi. Alors comment va faire l’équipe Hollande? Vous avez raison, une bonne subvention! Les seniors, les juniors tout ceux qui ont du mal seront subventionnés par ce qu’on appelle poliment un « emploi aidé ».

Ce n’est pas nouveau, si on pense aux billets à tarif réduit de la SNCF, au « tarif social » du gaz ou même du téléphone portable, à la CMU pour une santé subventionnée, etc.

Bref, ni emploi, ni voiture, ni appartement, ni énergie, ni téléphone ni santé sans subvention, sans aide de l’Etat…

N’oublions pas que les entreprises sont, elles aussi, ou en tout cas étaient, parce que le Gouvernement Ayrault leur a prévu un tour de vis qui vaut bien des coups de matraque, largement bénéficiaires qui de subventions, qui de niches fiscales.

Comment s’étonner après que le déficit de l’Etat soit vertigineux?

Comment s’étonner après que l’énergie nationale soit dépensée davantage en recherche de subvention qu’en recherche de performance?

Comment s’étonner que la France ne sache plus produire de voitures, quand l’Allemagne et le Japon, où le coût du travail est aussi élevé, en produisent sans faiblir?

« Comment s’étonner que l’Education Nationale, pourtant plus gros budget de dépenses en France, « réussisse » à faire de plus en plus mal classer la France en termes de performance éducative?

Comment s’étonner que la France élise Hollande Président, lui qui promet des subventions, et non Sarkozy qui promet de réduire les dépenses de l’Etat?

Ce qui veut dire que personne, en France, ne sait qu’on ne peut pas éternellement dépenser plus qu’on ne gagne.

Ou alors que tous les Français se moquent complètement de ce que devient le pays, la collectivité, la nation, et toutes autres notions démodées d’intérêt collectif, quand ils auront eu qui leur voiture, qui leur appartement, qui leur emploi, subventionnés, bien sûr…

 

Un ministre de choque!

juillet 28, 2012 on 9:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

On aurait presque envie de le plaindre, si on n’avait tant à s’en plaindre, tant il est une tête à claques. Vous aurez compris, cher lecteur, qu’il s’agit d’Arnaud Montebourg. Jusqu’ici, son image se résumait à celle d’un brillant orateur, comme il convient à un avocat, qui mettait ce talent plus qu’un brin provocateur et sa belle gueule au service d’idées à la gauche du PS.

Sauf que, maintenant, le voilà ministre, et pas de n’importe quoi, du « Redressement Productif ». Quelques semaines à peine après sa prise de fonction, le groupe PSA annonce 8000 suppressions d’emplois, et la fermeture du site d’Aulnay sous bois. Difficile de mieux symboliser la déconfiture de la filière industrielle française.

Montebourg commence, suivant sa détestable habitude, et qui lui a valu une condamnation pénale pour injures il y a quelques semaines à peine, par se croire dans un prétoire, et invectiver copieusement le groupe Peugeot et la famille actionnaire. Ils sont coupables de tout, dès lors qu’ils osent fermer un site et réduire le nombre d’emplois.  Et notamment leur stratégie à été mauvaise, y compris l’alliance récente avec General Motors, ils ont dissimulé leurs intentions, ils se sont servi des dividendes alors que l’entreprise aurait du conserver des liquidités, ils ont reçu des aides publiques ce qui devrait leur interdire de licencier, etc.

Sauf que Montebourg aurait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, car Peugeot est un groupe qu’il n’est pas si facile de critiquer de façon raisonnable.

D’abord parce que PSA produit 44% de ses voitures en France, alors que Renault, groupe emblématique du capitalisme d’Etat à la française, n’en produit que 23%. Ensuite parce que la dispersion du capital de Peugeot conduit les membres de la famille à payer chaque année depuis 1981 l’ISF sur leur participation, alors même qu’elle ne leur rapporte la plupart des années récentes, aucun dividende. Rester actionnaire dans ces conditions, alors que la capital fond année après année, est une abnégation à la limite du sacerdoce.

Ensuite parce que, quand Montebourg dit « qu’il a un problème avec la stratégie du Groupe Peugeot », JusMurmurandi se demande de quelles compétences se prévaut le tout jeune ministre pour se dire expert en stratégie industrielle. S’imagine-t-il que les soirées passées avec les camarades du PS à reconstruire le monde sans autre responsabilité que de se répartir le coût des tournées fait de lui un expert? Il est d’ailleurs révélateur qu’il en a nommé un, d’expert, mais qu’il a tiré des propres conclusions avant que ce dernier n’ait rendu son rapport.

Il dit dans le Parisien:  « Ma méthode, c’est la négociation franche pour, ensuite, rassembler tout le monde autour des difficultés et les surmonter ensemble. Il faut que chacun, patrons, salariés, comme actionnaires ou banquiers, se reconnaisse dans un chemin collectif et commun.  » Comment ne voit-il pas que l’invective annule toute possibilité de collaboration avec des gens qu’il vient de traîner dans la boue? Comment ne voit-il pas que sa diatribe affaiblit la cible de sa harangue populiste?

Et le plan dont il se vantait se borne à distribuer plus de subventions à la vente de voitures hybrides et électriques. Un montant dérisoire (500 millions d’euros) dont la plus grande partie s’évaporera en effet d’aubaine, pour des ventes que se seraient faites de toute façon, et dont le plus grand bénéficiaire sera Toyota, leader mondial dans ce domaine.  Il aurait fallu tout ça pour accoucher de ça?

Le résultat? Rien n’a changé au plan de PSA. Pas une virgule. Pour suppléer son ministre qui préfère les grandes phrases assassines et le moulinets de bras à la Don Quichotte, plus à leur place dans un prétoire que dans un dossier épineux, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a du mouiller le maillot, et s’impliquer. Le Président lui-même a du aller chez Valeo faire un véritable éloge de l’entreprise, de l’actionnariat, bref de tout ce que le ministre a tenté de passer à la moulinette. Et la droite s’en donne à coeur joie, ravie du cadeau politique que Montebourg vient de lui servir sur un plateau, à savoir un magnifique exemple d’impuissance et d’outrance.

Autre exemple des moulinets du ministre: le Syndicat des Transports d’Ile de France, dirigé par le Président socialiste de la région, Jean-Paul Huchon, a attribué sa relation client à une entreprise disposant d’un centre d’appels au Maroc, menaçant 80 emplois de délocalisation. Montebourg se dit: voilà qui n’est pas aussi compliqué que PSA. Huchon, mon allié, ne pourra que s’incliner. Manque de chance pour le ministre, il y un détail. Oh, juste un tout petit détail pour un si grand ministre, le code des marchés publics. Qui a été scrupuleusement respecté, comme le fait vertement savoir Huchon, piqué au vif d’être ainsi démasqué comme un vulgaire délocalisateur. Montebourg, une fois de plus impuissant, vitupère maintenant le code des marchés publics. Il a raison, les codes répondent rarement aux invectives, contrairement aux PDG d’entreprise et aux présidents de région.

Il y a chez JusMurmurandi un vieux fond de cynisme, surtout concernant un homme, François Hollande, qui se professe disciple d’un autre Président lui aussi prénommé François. Voir Montebourg se carboniser aussi vite, car le quotidien Libération, qu’on ne saurait taxer de dérive droitière, n’a pas hésité à titrer « A quoi sert Arnaud Montebourg? », pousse à se poser la question: et si Hollande l’avait fait exprès? Nommer Montebourg à un contre-emploi délibéré, où il se ridiculise à grande vitesse, pour mieux se débarrasser du trublion qui avait osé dire en 2007, au service de Ségolène Royal, que « le problème de la candidate, c’est son compagnon! »?

Non, une telle manœuvre, si florentine et si exquise, ne saurait être le fait d’un Président normal d’une République exemplaire, n’est-ce pas?

Hollande se chiraquise t il…déjà ?

juillet 24, 2012 on 7:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La rafle du Vel d’hiv qui eut lieu en juillet 1942 a suscité de nombreuses réactions sur lesquelles JusMurmurandi souhaite revenir.

En 1995, fraîchement élu, Jacques Chirac prend position de manière ferme pour affirmer la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs. Position courageuse que JusMurmurandi approuve. Et tranche avec François Mitterrand qui se fit décorer par la France de Vichy, Pétain en personne, un an après la rafle tragique !

Nicolas Sarkozy ne ménagea pas sa peine afin de commémorer les actes courageux, héroïques de nos parents afin de résister face à l’occupant allemand. Citons par exemple l’hommage rendu chaque année au plateau des Glières à Tom Morel, grand Résistant.

Aujourd’hui, toujours dans un souci de se démarquer de Sarkozy, Hollande revient dans les pas de Chirac et déclare que la France est responsable de la déportation des Juifs. JusMurmurandi est d’accord avec Guaino et Chevènement pour dire que la France dans son entièreté ne saurait être jugée coupable. La France de Vichy, qui décora Mitterrand, oui. Mais pas la France de de Gaulle résistant depuis le 18 juin 1940.

Mais les manoeuvres politiciennes sont la première préoccupation d’Hollande. Déjà en septembre, il ne cachait pas son plaisir lorsque Chirac déclara qu’il voterait pour lui et non pour Sarkozy.

C’est là le sujet d’inquiétude de JusMurmurandi. Car finalement que reste t il des mandats de Chirac ?

Pas grand chose. Ses deux mandats furent marqués par l’inaction si ce n’est cette calamiteuse dissolution de 1997 qui ouvrit la voie aux socialistes. Ces derniers firent voter l’une des plus désastreuses lois de ses mandats, celle qui vit la réduction du temps de travail de 39 à 35 heures.

Celle ci vient d’ailleurs de renaître de ses cendres avec la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires la semaine dernière…

Alors ensuite voir Hollande aller rendre visite à Chirac en Corrèze, cela fait frémir JusMurmurandi.

Après les mensonges sur la République exemplaire, les éructations de Montebourg, Hollande va t il donc muter en fils spirituel de Chirac ???

Ca promet !

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