Le Zayrault de conduite!

décembre 17, 2012 on 9:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jean-Marc Ayrault était professeur d’allemand avant de devenir politicien professionnel. Enfin, professionnel est une question de point de vue, parce qu’en langue française cela désigne aussi bien l’occupation qu’une certaine qualité avec laquelle on fait son travail. Et que, dans l’épisode dont nous allons parler, de qualité de travail il n’y a guère.

Le professeur Ayrault est donc professionnellement à l’aise quand il s’agit de faire la leçon et de donner des leçons. Ce qui lui permet, ou ce par quoi il se permet de qualifier de « juste » son action, de « patriote » toute personne qui y consent, etc… C’est dans la droite ligne de la sémantique de gauche qui s’arroge le monopole de toutes les vertus, en « oubliant » tous les cas où elle ne l’est pas, comme ces temps-ci, où les inculpations de politiciens de gauche tombent avec la régularité de la pluie en décembre.

Toujours est-il que notre professeur attend des « riches » qu’ils soient d’accord pour voir leurs impôts attendre des sommets uniques au monde, au nom du fait que, bien sûr, il faut être « patriotes », et que payer tant, c’est « juste ».

Mais il y en a qui regimbent, et qui partent. La plus grande fortune française, Bernard Arnault, grand créateur de richesse et d’emplois en France est maintenant contribuable belge, pour notre plus grande perte. Et voici qu’Obélix, Gérard Depardieu, acteur français le plus connu, nous quitte à son tour pour la Belgique.

On peut dire beaucoup de chose de ce exil fiscal, on peut être d’accord ou pas. Mais pas ce que dit notre professeur Ayrault, qui trouve cela « minable ». Minable, c’est ce qui se dit dans une cour d’école primaire de quelqu’un qui n’est pas d’accord. Mais ce ne sont pas les professeurs qui ont cette logique simpliste d’insulter quiconque n’est pas d’accord avec eux, ce sont les enfants de 6-8 ans.

Deuxième faute, un Premier Ministre doit savoir que Depardieu est un tempérament éruptif, et que l’insulte n’a que peu de chance de le laisser zen. Ce qui ne manque pas d’arriver, et Depardieu dit ses 4 vérités à notre professeur Zayrault, sans langue de bois. A savoir qu’il à payé 145 millions d’euros d’impôts en 45 ans, et 85% de son revenu 2011. Autant qui démontre tout l’avantage fiscal que la France perd quand un Depardieu ou autre part à l’étranger, et à quel point la pression fiscale est excessive en France.

Le résultat? Une polémique fortement clivante, où Zayrault donne des gages de gauche, et où le reste des Français se conforte dans leur opinion que ces socialistes anti-riches sont en train de tuer les forces vives du pays.

Dans le même temps, les alliés politiques du PS refusent pour la nième fois de voter un texte, le Sénat, où leur concours est nécessaire à toute majorité de gauche a refusé de voter le crédit d’impôts. A se demander la différence entre des alliés comme ça et des adversaires.

Grâce à son outrance, Zayrault se retrouve ainsi trop à droite pour sa gauche et trop à gauche pour sa droite, mécontentant tout le monde. C’est dire, qu’il le mérite vraiment, son zayrault de conduite des affaires!

Peut-être faut il s’attendre à voir un jour les éminents services rendus par Hollande et Ayrault à l’économie…belge! Dans ces cas-là, le Roi des Belges peut élever une personne au rang de baron. Baron Zayrault, ça fait chic, non?

Chassez le naturel…

décembre 12, 2012 on 11:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis quelques semaines, et le crédit d’impôts pour les entreprises, la presse bruisse d’un changement fondamental de la politique socialiste. Tournant le dos à une « politique de la demande », considérée depuis des décennies comme la seule possible pour un gouvernement qui se dit « de gauche », François Hollande et Jean-Marc Ayrault auraient viré leur cuti pour promouvoir une politique de l’offre, à l’allemande.

Grosso modo, cela veut dire qu’au lieu de distribuer du pouvoir d’achat via toujours plus de SMIC, de RSA et de redistribution par les systèmes sociaux (retraite à 60 ans, CMU, etc.), l’idée étant que ce serait la consommation qui serait la base de toute croissance saine, désormais ce serait la création de richesse, donc les entreprises, qui seraient l’indispensable pilier de la toute aussi indispensable croissance.

Ce crédit d’impôts, à l’efficacité duquel JusMurmurandi ne croît pas une seconde, vous verrez, augmenté de l’abandon en rase campagne de Montebourg et Florange, ont fait se déverser sur les têtes présidentielle et premier-ministérielle un tombereau de compliments venant des milieux économiques et de noms d’oiseaux venant de la gauche.

Le week-end dernier avaient lieu trois élections législatives partielles, où les turbulences (le mot est faible) de l’UMP laissaient prévoir une sanction exemplaire des électeurs à l’encontre d’un parti réduit au rôle de support pour ambitions présidentielles de deux lutteurs aussi autistes que jusqu’auboutistes. Eh bien non, bien au contraire. Les électeurs, peu nombreux comme toujours en pareil cas, ont durement sanctionné le PS, en choisissant de passer l’éponge sur la bagarre Copé-Fillon, trop occupés qu’ils étaient à faire savoir au Gouvernement à quel point ses résultats étaient lamentables.

Le résultat ne s’est pas fait attendre. A peine 48 heures plus tard, Jean-arc Ayrault annonce d’un coup un relèvement du niveau du RSA de 10% (sur 5 ans, c’est-à-dire une éternité pour ceux qui ont besoin de soux maintenant), et une allocation de 450€ par mois pour les jeunes en difficulté et en parcours d’insertion. Plus une extension de la CMU. Plus….

A noter que ces distributions « catégorielles » ont un vice caché, à savoir que, présentées comme des droits, elles ne sont ni plafonnées, ni gagées par quelques recettes que ce soit. Ce sont de simples chèques en blanc que Hollande et Ayrault tirent sur des recettes qui n’assurent de toute façon que 50%des dépenses.

Comme le contribuable de toute nature (particuliers et entreprises, épargnant, retraité et consommateur) a déjà été matraqué en 2012 et le sera plus encore en 2013, il n’est pas inutile de se demander qui va payer ces nouvelles dépenses.

Comme par ailleurs on n’a pas vu la première annonce en matière de réduction des dépenses de l’Etat pour arriver à la somme importante de 20 milliards d’euros promise par Moi Président et son Premier Ministre, il est simple de se dire que les impôts, une fois de plus, seront la recette (!) qu’appliquera le tandem.

C’est tellement plus facile de taxer toujours plus que de dépenser moins. Comme l’a dit Nathalie Kociuszko-Morizet, après avoir perdu Astérix (Christian Clavier) parti en Grande-Bretagne, nous avons maintenant aussi perdu Obélix (Gérard Depardieu), émigré en Belgique. …

Ceci pour dire que, sous une apparente conversion à la gestion rigoureuse et à la politique de l’offre, rien n’a en fait changé en Socialie. On dépense l’argent qu’on n’a pas, en le distribuant sans contrepartie à des consommateurs qui vont le dépenser en produits importés. Qu’importe qu’en Allemagne, ce soit exactement le contraire qui ait été fait, avec les excellents résultats que l’on connait. JusMurmurandi en vient à sa dire que, finalement, la crise a du bon quand les socialistes sont au pouvoir. Si l’économie était prospère, comme avec Jospin de 1997 à 2002, ils dépenseraient encore plus….

Le PS joue à l’UMP qui joue au PS…

décembre 3, 2012 on 6:20 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il faut croire que JusMurmurandi se fait entendre jusqu’au sommet de l’Etat. La semaine dernière, nous mettions en avant à quel point la lutte fratricide pour la présidence de l’UMP ressemblait à s’y méprendre à ce que le PS avait mis en scène entre Martine Aubry et Ségolène Royal. On connait la suite: fort de cet étripage public, puis d’une lutte à mort pour les primaires, le PS gagne les élections. Donc, pour re-gagner à leur tour, l’UMP décide de reprendre à leur compte la méthode gagnante du PS, avec François Fillon et Jean-François Copé en vedettes.

Mais voilà qui est plus drôle: le PS à son tour ne veut pas risquer de se faire battre à son propre jeu. Ils constatent à quel point le psychodrame UMP vaut à la droite un temps et une audience considérables dans les media, et ils décident de monter leur propre show de télé-réalité. Ils le mettent en scène dans une vallée où se meurt une industrie vieille de plus de 100 ans, la sidérurgie lorraine.

Leur casting est excellent: la flamboyant ministre Montebourg, belle et grande gueule, qui combine son rôle dans ce drame industriel et humain avec un drame personnel, puisqu’il vient de se faire larguer par la belle et sulfureuse Audrey Pulvar pour cause de conflit entre amour et devoir. C’est beau comme du Corneille. En face,le rôle du méchant est tenu à la perfection par Lakshmi Mittal, qui ne manque pas de trahir toutes les promesses qu’il a faites et toutes les garanties qu’il a données quand cela lui permet d’augmenter sa colossale fortune personnelle. Car lui aussi pimente ce qui ne serait qu’une situation professionnelle par un côté personnel qui ravit les spectateurs, avec mariage de sa fille au château de Versailles privatisé pour l’occasion, et son fils à la direction financière de son propre groupe.

Montebourg, comme il convient pour le rôle du jeune premier en héros, propose de faire prévaloir la vertu populaire sur la crapulerie rapace venue d’ailleurs (Mittal est indien), qui n’a pu mettre la main sur le fleuron de l’acier européen qu’avec l’aide de François Pinault, autre milliardaire, mais français, meilleur ami du Chef de l’Etat de l’époque, et qui s’est porté garant de la parfaite honorabilité de son collègue en milliards. Pour cela, il veut nationaliser le site de Florange, pour le revendre à un autre sidérurgiste, prêt, lui à apporter de l’argent pour faire revivre la vieille usine. Mais mystère sur le nom de sauveur en forme de deus ex machina. Même la presse, qui publie tous les détails de chaque enquête policière et audience judiciaire croustillante, ne trouve pas qui est le Sauveur Mystère de Florange.

Sauf que le Gouvernement ne suit pas Montebourg, trahi par ses amis après avoir été rejeté par sa compagne. Ce n’est plus du Corneille, mais une tragédie grecque! Et, comme il convient à un jeune héros, celui-ci s’apprête à se suicider pour ne pas survivre à son échec et au déshonneur qui s’ensuit. Banzai!

Mais cela mettrait fin au feuilleton, donc les scénaristes on trouvé le moyen d’une sortie honorable pour tous. Le Gouvernement annonce un accord avec Mittal qui s’engage à investir 180 millions à Florange sur 5 ans. C’est ridicule pour plusieurs raisons. D’abord parce que Mittal ne tient pas ses promesses. Il avait, par exemple, promis d’investir 420 millions à Florange pour avoir de droit de fermer Gandrange. Lequel Gandrange avait été mis e avant comme site exemplaire du savoir-faire de Mittal pour avoir le droit d’acheter Arcelor, donc, Florange. Et de 420 millions bernique! En plus, 180 millions, c’est le montant dont Florange a de toute façon besoin pour être entretenu et en état de fonctionner. Donc de concessions de la part de Mittal, bernique! Et que 5 ans, c’est la durée d’un mandat, tant présidentiel que législatif, c’est donc la certitude qu’on a le temps de gouverner sans être contraint de constater que Mittal n’a pas tenu ses promesses.

Sauf que ceci sauve les apparences (et les apparences seulement) tant pour Mittal que pour le Gouvernement, mais pas pour Montebourg. Va-t-il falloir qu’il se suicide en direct? Non, car les scénaristes ont encore besoin de lui, et c’est là que ce feuilleton à l’antique se met à ressembler au spectacle de la chaîne concurrente, à savoir l’UMP.

Montebourg va démissionner, dégoûté d’avoir été lâché de toutes parts. Mais c’est le Chef de l’Etat lui-même, François Hollande, qui le supplie de n’en rien faire, lui jure sa confiance et la lui manifeste précipitamment et publiquement. Montebourg, flatté, requinqué que Hollande au moins tienne à lui, accepte de « rester à son poste de combat ».

Ce qui, évidemment ulcère Jean-Marc Ayrault, chef nominal dudit Montebourg, et qui a refusé la solution de la nationalisation et du Sauveur aux 400millions d’euros. Et, comme si cela ne suffisait pas, c’est Montebourg lui-même qui en fait l’annonce dans Libération, avec cette phrase aussi provocante qu’insultante: « Je lui ai dit que si rien n’était fait avant ce soir (samedi, ndlr) pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement, et la dislocation va commencer. Il m’a demandé de n’en rien faire ».

On imagine à quel point Ayrault a du apprécier. Il pourra toujours en parler à Fillon, qui a tenu le même poste et avalé les mêmes couleuvres pendant 5 ans.

Et pendant qu’on parle de ce « beau drame », les audiences montent, celles de l’UMP en face baissent, et la fin de l’épisode nous assure qu’il y aura d’autres épisodes plus sensationnels les uns que les autres….

Donner du temps au temps

novembre 30, 2012 on 6:12 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ouf !

Il était temps, nous étions arrivés à saturation.

Les média ne parlaient que de cela, la chambre d’enregistrement qu’est le CSA menaçait même de taper sur la table.

La bataille de cour de récréation, toujours pas terminée par ailleurs, monopolisait l’attention des journalistes, qui ont ainsi eu une trève dans leur démontage de l’idole Hollande pourtant porté aux nues face à « l’insupportable » Sarkozy il y a encore quelques mois.

JusMurmurandi se réjouit, d’une certaine façon, que cette guéguerre ait lieu maintenant.

Cela aura des conséquences certes, un peu comme la bataille des grosboutistes et des petitboutistes pour savoir par quel bout manger les oeufs à la coque. Ou encore comme celle des O’Hara et des O’Timmins dans Lucky Luke ainsi que le faisait remarquer un journaliste.

Parce que le timing est le meilleur possible.

Nous sommes encore loin des échéances électorales, et comme nous le disions dans un précédent billet, nous aurons (presque) tous oublié les noms d’oiseau etc dans quelques mois.

Entre temps, il était quasi inévitable que ce combat ait lieu, Sarkozy parti.

Personne ne résiste à l’odeur du pouvoir, du maroquin. Et Copé n’ayant pas eu l’intelligence de se mettre de côté pour le temps de la campagne UMP, toutes les imaginations fertiles se sont mises en marche pour supposer ce qui semble s’être réalisé, à savoir la confusion entre les finances du parti, et celles de sa campagne personnelle, confirmé par la démission du directeur financier du parti.

JusMurmurandi souffle donc ce soir, en entendant le nom de DSK et sa petite aventure new yorkaise remet les turpitudes du PS sur l’avant scène.

Il est vrai que nous sommes un peu tristes, une semaine tellement riches en « succès » gouvernementaux ayant été mise sous le boisseau.

La perte du tripe A, le faux pas du prof d’allemand qui nous sert de premier ministre lors de son passage en Allemagne (« furchtbar » au lieu de « fruchtbar », épouvantable au lieu de fructueux pour qualifier la relation franco allemande…), le faux pas du président sur les obligations ou non des maires pour les mariages homosexuels (prestement suivi d’un accueil de LGBT à l’Elysée, pour montrer son allégeance) ou encore le chômage qui monte, qui monte, qui monte, comme la petite bête.

Pour peu, on se souviendrait du « flot qui monte », envoyé à la figure de Valéry Giscard d’Estaing lors du débat télévisé de 1981 avec François Mitterrand. Pensez, plus d’augmentation en six mois que pendant les 24 derniers mois du mandat de Sarkozy.

Et les mêmes crétins qui fanfaronnaient que la modestie des taux d’intérêt payés pour rémunérer la dette de l’Etat il y a trois mois était à mettre à l’actif de la nouvelle majorité nous ressortent maintenant Sarko pour justifier la baisse de la notation. Vous avez dit ridicule ???

Donc ne désespérons pas, ces quelques gaffes ratées ne sont que quelques perles isolées dans un océan d’incompétence, d’ignorance et d’arrogance.

Les Français le comprennent bien.

Suivez les sondages, ils parlent mieux que tous les journalistes réunis.

Seulement trente pour cent des Français satisfaits du premier ministre, et 8% des électeurs qui se mordent les doigts d’avoir voté Flanby.

Fermez le ban.

 

 

Mittal et Free, même combat?

novembre 30, 2012 on 8:43 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quel rapport peut-il y avoir entre un vieux site d’une « vieille industrie »  et ce « joyau » des nouvelles technologies et du marketing moderne?

Faut-il nationaliser Mittal à Florange? La question est brûlante. Certes, Mittal n’a tenu aucune des promesses qu’il a faites quand il a été autorisé à racheter Arcelor. Certes des licenciements partout quand lui et sa famille vivent comme d’incroyables satrapes (il a racheté la propriété la plus chère jamais vendue à Londres, et l’a redécorée avec du marbre d’Inde, ce qui fait qu’on appelle maintenant cette maison le Taj Mittal), cela fait tache.

Mais un Gouvernement ne doit agir ni sous la pression de l’opinion publique, ni par détestation d’un chef d’entreprise peu recommandable. Or il y a un « détail » dont personne ne parle dans le dossier Florange. Les deux haut-fourneaux sont arrêtés, mais pas la filière froide, qui produit des tôles d’acier de haut de gamme pour l’industrie automobile allemande. Partie froide, que Mittal en veut pas vendre.

Mais, si la partie chaude est arrêtée, mais pas la partie froide, cela veut dire que Mittal approvisionne Florange à partir d’autres hauts-fourneaux. En l’occurrence, ceux de Dunkerque, mieux placés et donc moins chers.

Ce qui veut dire que si l’Etat nationalise Florange pour redémarrer les hauts-fourneaux et réalimenter à partir de là la partie froide, même à supposer que tout se passe bien, et que le fameux repreneur de Montebourg arrive avec ses 400 millions, c’est Dunkerque qui va perdre un débouché. Parce qu’au bout du bout, il se vend moins de voitures en Europe, et il y a donc besoin de moins d’acier, et de hauts-fourneaux…

Redémarrer des hauts-fourneaux dans un métier en surcapacité, est-ce donc une bonne idée? Et que dira-t-on aux futurs licenciés de Dunkerque? Qu’on va nationaliser aussi leur aciérie?

La même chose s’est passée dans la téléphonie mobile. Free a eu une 4e licence. Joie des pouvoirs publics quand Free embauche. Joie des consommateurs quand les prix baissent. Joie de Free quand leur marketing ultra-agressif leur rapporte plus de 4 millions de clients.

Et que dire des 856 emplois nets supprimés chez SFR?  Qu’il faut nationaliser SFR?

Et Pétroplus, dont personne ne veut, parce que c’est une machine à perdre de l’argent, mais pas plus que le hauts-fourneaux de Florange, faut-il la nationaliser aussi?

Que dira-t-on aux cheminots quand l’ouverture de la concurrence ferroviaire fera perdre des parts de marché à la SNCF, qui en a aujourd’hui le monopole, ce qui entraînera des pertes d’emploi? Qu’il faut nationaliser la SNCF? Ah non, ce n’est pas possible. Elle l’est déjà.

La question de la nationalisation de Mittal est donc très simple, et n’a rien à voir avec de la politique. Tant que les européens ne rachèteront pas davantage de voitures, ce dont M. Delanoë et Mme Duflot font tout pour les décourager, la demande d’acier ne repartira pas, et les hauts-fourneaux les moins compétitifs resteront à l’arrêt. Et toute idée de les redémarrer est à peu près aussi intelligente que d’accorder une 5e licence de téléphonie mobile…

La folie des fermiers généraux

novembre 19, 2012 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient des fermiers généraux, ces figures parmi les plus détestées par les Français, et que la Révolution a éliminés sans pitié? Leur crime? Lever l’impôt sans mesure, comme ils en avaient le droit, l’ayant acheté au Roi. Et accumulé à ce titre de vastes fortunes en levant plus d’impôts que ce que leur charge leur avait coûté.

Vous me direz: la guillotine et la République sont passées par là, il n’y a plus de fermiers généraux depuis 1789. Erreur! L’actualité nous en donne deux exemples. Comme dans les années pré-révolutionnaires, ils sont totalement déconnectés de la crise qui frappe les contribuables, et lèvent l’impôt comme d’autres mangent des friandises: avec avidité et gloutonnerie.

Premier exemple: la Commission Européenne, qui négocie en ce moment même le budget de l’UE pour les années 2014-2020. Aucun compte n’est tenu de la crise, des politiques d’austérité. Tous les programmes sont maintenus, et les budgets enflent. Il est à noter que l’UE n’a pas de ressources propres importantes. Son budget est donc largement le produit des impôts nationaux. Tout idée d’équilibre de ce budget est donc impossible. Ce dont profite visiblement la Commission pour faire un projet aussi grotesque

L’affaire a une suite. David Cameron, qui préside l’un des gouvernements qui a imposé à son pays les efforts les plus drastiques pour réduire son déficit ne veut pas même imaginer que des pays à la diète extrême doivent financer une UE qui continuerait à festoyer. On le comprend. Et ce projet est rejeté par 7 pays, et donc retravaillé à la baisse. Soit dit en passant, si les Français comprenaient ce à quoi sont soumis les Britanniques, les Espagnols ou les Portugais, sans parler des Grecs, qui sont un cas à part, ils comprendraient ce que leurs plaintes perpétuelles peuvent avoir d’indécent par rapport à leurs voisins européens, tant ils souffrent moins.

Ce qui est « drôle », c’est que ces économies imposées réduisent les retombées que ces mêmes pays vont recevoir de l’UE, soit au titre de la PAC, soit des fonds de soutien et de cohésion aux régions les moins riches de l’UE. Lesquels pays bénéficiaires veulent des coupes budgétaires, mais pas recevoir moins de subventions. C’est le cas de la France notamment, qui ne veut pas qu’on touche à un seul Euro de la coûteuse PAC. Logique, non?

Deuxième exemple: la CFE, ou Contribution Foncière des Entreprises. Elle est levée par les municipalités, et constitue l’un des deux volets de la Contribution Economique Territoriale, qui remplace la Taxe Professionnelle. Eh bien cette CFE, levée par les communes, augmente froidement de 50%, 60%, voire 300% d’une année sur l’autre! Le record est atteint à Montpellier, ville PS soit-disant « exemplaire » dont le maire à longtemps été le controversé Georges Frèche. Là la hausse est de 800%. Un exemple dont vous imaginez l’impact sur des artisans et petits patrons qui rament tous les jours pour ne pas déposer leur bilan.

Encore quand Hollande et Ayrault lèvent l’impôt pour 2013, promettent-ils de réduire fortement le déficit budgétaire. Et de faire, même s’ils trouvent l’exercice exécrable, des réductions de dépenses publiques. Mais là, qui a entendu quelque maire que ce soit parler de faire des économies? Au contraire, 2013 sera une année pré-électorale, il faut que les citoyens voient et touchent du doigt les nouvelles réalisations de l’équipe municipale qui veut être réélue. D’où une fringale d’impôts pour financer cette orgie de dépenses.

On a envie de dire que, quand un patron de PME dit à son maire qu’il n’a plus d’argent pour du pain, le maire lui répond tranquillement: eh bien, mangez de la brioche!

On sait comment cela a fini….

 

Ah, qu’il est dur de se renier!

novembre 6, 2012 on 1:04 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comment dire? L’annonce d’un effort de 20 milliards d’euros en faveur de la compétitivité des entreprises françaises devait être un jour de joie. Une classe politique unie en soutien des conclusions du rapport Gallois, la droite, parce qu’elle y croit, la gauche, bien obligée, parce qu’elle l’a commandé. La droite parce que Gallois est une chef d’entreprises qui a abondamment fait les preuves de sa compétence, la gauche parce que Gallois est un des siens.

Que dit Gallois? Que les entreprises françaises ont un déficit de compétitivité qui cause des pertes d’emploi à caractère hémorragique. Déficit de coût, mais aussi déficit hors coût.

A son grand crédit, le Gouvernement emmené par Jean-Marc Ayrault a décidé de faire quelque chose de grande ampleur, ce qui n’a pas nécessairement été le cas de tous se prédécesseurs, ni sa préconisation quand, dans l’opposition, il était contre tous les choix de Sarkozy. Donc, une fois n’est pas coutume, saluons la décision de Hollande et Ayrault,

Mais la décision seulement, car les modalités, et le diable est dans les détails, sont révélatrices des tares de la pensée économique socialiste.

Comme faire baisser purement et simplement les charges pesant sur le travail aurait consisté à faire ce que proposait Sarkozy, ce n’a pas été jugé possible. Donc l’effort aura la forme d’un remboursement d’impôts. Mais, et c’est typique d’un gouvernement qui n’aime ni les riches ni les chefs d’entreprise et ne leur fait en aucun cas confiance, ce sera « donnant-donnant ».

Donc les seules entreprises qui seront éligibles au fameux crédit d’impôts seront celles qui s’engageront à maintenir l’emploi et la masse salariale, et à être « exemplaires » en matières fiscale et de rémunération. Il faudra en outre en informer régulièrement le comité d’entreprise avec qui le suivi de l’utilisation de ce crédit sera mis en place.

Bref, les entreprises qui sont en grand danger de devoir fermer, et doivent impérativement alléger au plus vite leur masse salariale pour ne pas sombrer, sont exclues. Elles n’ont qu’à crever, tel est le message que leur envoie le Gouvernement. Vivent l’innovation et la création d’entreprises, et au cimetière les entreprises traditionnelles. Comme Gandrange, par exemple, ou le textile, voire l’automobile « classique ».

A contrario, les entreprises qui sont à même de pouvoir garantir le maintien de leur masse salariale sont souvent déjà innovantes et en croissance. Pour elles, le crédit d’impôts sera ce qu’on appel un pur effet d’aubaine. Un cadeau d’autant plus apprécié qu’il ne changera rien du tout.

Mais ce qui est proprement hallucinant, c’est qu’à aucun moment, pas un mot pour les créations d’emplois attendues de ces 20 milliards. C’est pourtant une évidence, et François Hollande lui-même l’a dit depuis l’Asie où il est en voyage pendant que ce joue à Paris ce débat essentiel, la compétitivité, c’est la clef de la croissance et de l’emploi.  Ce qui, par parenthèse, ne présage rien de bon pour le nombre d’emplois publics, qui ne sont pas exactement des facteurs de compétitivité, au contraire, puisqu’ils ne produisent qu’un alourdissement de la facture qui pèse sur la collectivité nationale.

Donc, comment imaginer que notre pays injecte 20 milliards d’euros sans contrepartie en termes d’emploi? Comment expliquer ce non-sens? C’est assez simple. C’est que les socialistes français, depuis toujours, imaginent que la quantité de travail est constante, et que, par exemple, si on diminue le temps de travail de 39 à 35 heures, cela créé de l’emploi. C’est évidemment faux, la quantité de travail est variable, dictée entre autres par la compétitivité.

Mais comme les socialistes n’y croient pas, ils distribuent 20 milliards d’euros sans en attendre autre chose que de pouvoir dire qu’ils ont fait ce qu’il fallait….

L’effet Moi Président!

octobre 27, 2012 on 8:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nous allons avoir un pacte de compétitivité, c’est sûr, puisque Moi Président l’a dit. Ce qui est intéressant, c’est qu’un pacte, ça se signe à plusieurs, et que Hollande annonce ce pacte alors qu’il est le seul de France à ne pas savoir ce qu’il y a dans le rapport Gallois (il ne le sait pas, puisqu’il l’a dit), mais qu’il sait que ce pacte en découlera, sauf qu’il n’y aura ni choc, ni trajectoire.

Un choc de compétitivité, comme tout choc, c’est brutal, a rappelé Pierre Moscovici, doctement, et il ne faut pas choquer l’économie française. Ni choquer les électeurs, probablement.

Une trajectoire de compétitivité, ce serait moins brutal qu’un choc, et ça dit où on va. C’est pourquoi c’est l’élégante formule derrière laquelle François Hollande, qui, décidément, n’a jamais aimé les chocs, s’est dans un premier temps retranché. Sauf qu’une trajectoire, ça se dessine, avec des objectifs. Et que l’objectif d’aujourd’hui risque d’être la promesse non tenue de demain, donc c’est risqué.

Un pacte de compétitivité, ça se signe, et, dès que c’est signé, on peut affirmer qu’on a tenu sa promesse: on a signé! C’est donc nettement mieux qu’un pacte ou une trajectoire.

Entre temps, bien sûr, l’absence de compétitivité va coûter chaque jour de nouveaux emplois, mais on pourra toujours les attribuer à la crise et à Sarkozy, ce qui n’est pas totalement faux. La crise existe, et la droite, au pouvoir depuis 10 ans, n’a pas fait assez. Notamment Chirac, qui n’a rien fait du tout sur ce sujet comme sur tant d’autres. Et Sarkozy, incendié pour en faire trop sur le sujet (paquet TEPA, suppression de la taxe professionnelle, RGPP pour baisser les dépenses de l’Etat) n’en a même pas fait assez.

Alors qu’est-ce qui va se passer? Nous aurons le le choc, la trajectoire, et le pacte.

Le choc, c’est celui des mesures sociétales. Là où il ne faut pas brutaliser la France, dixit, Pierre Moscovici, que fait Moi Président, si ce n’est non pas un choc, mais une série de chocs? Le mariage gay, l’euthanasie, la gratuité totale de l’IVG, les salles de shoot choquent profondément une bonne partie des Français. Où est la concertation chère aux discours de Moi Président sur chacun de ces sujets?

Le pacte de compétitivité, nous l’aurons. Il y en aura un de signé. Et puis il en sera du pacte comme de tant de promesses et de rapports. Au placard, le pacte!

Et la trajectoire? Nous la connaissons déjà. Nous sommes dessus depuis grosso modo 15 ans: augmentation de nos coûts quand ceux de l’Allemagne baissaient, perte de compétitivité et effondrement industriel, solde commercial qui devient un gouffre, et chômage une montagne. Direction: sud-sud-est. Cap sur Athènes!

PS pour ceux qui n’auraient pas compris. Si Hollande ne veut pas de choc de compétitivité alors que ses propres paroles montrent qu’il a parfaitement perçu que ce serait indispensable, c’est pour une simple raison. Sa ponction de 30 milliards en 2013 va plonger l’économie française en récession, et va empêcher la France de tenir ses engagements de réduction de déficit à 3%. Il faudra rectifier le cap pour ne pas se rater sur le seul objectif que Hollande pourra afficher à son actif. Comment rectifier le cap? Avec justement cette augmentation de la TVA et/ou de la CSG qu’il refuse de faire pour la compétitivité, parce qu’il sait qu’il ne peut pas la faire deux fois.

Ainsi, nous aurons le choc, mais pas la compétitivité. C’est ça, l’effet Moi Président!

BPI, la Banque Pour les Idiots (pardon, les Insolvables)

octobre 17, 2012 on 3:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ça y, est Moi Président va tenir sa promesse, et créer la grande banque publique qui va sauver l’industrie française. Comment qui que ce soit peut y croire, même lui, dépasse l’entendement de JusMurmurandi.

Très simplement, le système financier français ne manque pas de financement, les banques ayant été inondées d’argent pas cher par l’obligeant Mario Draghi, patron de la Banque Centrale Européenne. Alors, loin de refuser du business, elles en recherchent pour recycler avec profit cet argent abondant et quasi-gratuit.

Alors, à quoi sert la BPI, ou Banque Publique d’Investissement, si ce n’est à financer ceux dont les banques « normales » (oui, normales, comme un certain Président) ne veulent pas? Et pourquoi les banques, si elles ont accès à des financements abondants, ne financent-elles pas tous les demandeurs? A cause du risque bien entendu. Surtout en période de récession, il faut être prudent. Alors, bien sûr, les banques refusent de financer les canards boiteux, les investissements risqués, les pertes récurrentes. Et ça fait mal.

Mal au chefs d’entreprises qui vont y laisser leurs fortunes en papier. Mal aux employés qui vont y perdre leurs emplois. Mal à la France qui va y perdre activité et recettes fiscales. Ne serait-il donc pas judicieux de financer pour que cela n’arrive pas, grâce à la bonne fée, la BPI?

Le problème, c’est que cela ne laisse à la BPI que les dossiers dont les banques normales  ne veulent pas, puisque la BPI ne pourra plus, comme dans les années 60, distribuer comme ses prédécesseurs le Crédit National ou le CEPME,  des crédits à des taux bonifiés, ce qui serait une distorsion de concurrence, interdite par Bruxelles. Donc son seul attrait, ce seront justement ces dossiers rejetés par tous.

Comme, en outre, Moi Président, qui sait ne jamais oublier clients et féaux, a pris soin de mettre dans ce fromage des représentants des régions (toutes socialistes sauf une), et des syndicats, pas vraiment de droite, on voit bien à quoi va servir la BPI.

A financer les « sans espoirs », les coopérative ouvrières destinées à des reprises « de la dernière chance ». A financer la ré-industrialisation d’Aulnay-sous-Bois quand PSA aura fermé. A éviter les « accidents industriels » dans les territoires juste avant les élections locales de 2014 et 2015. On se souvient comment Ségolène Royal a engagé des fonds publics pour Heuliez dans la région qu’elle préside, pour soutenir sa candidature à la candidature du PS. On imagine d’ici l’usage que le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, ferait du chéquier de la BPI.

Sauf qu’il n’est pas sûr du tout que ce soit lui qui en dispose, vu le conflit ouvert qui l’oppose, sur ce thème comme sur d’autres, au puissant Pierre Moscovici, Ministre des Finances.

Juste pour conclure, les lecteurs se souviendront du dernier épisode majeur où des banques ont voulu financer des clients insolvables en se débarrassant des carcans réglementaires  et des impératifs de rentabilité. C’est connu sous le nom des  » crédits sub-primes » américains. Vous connaissez la suite…

 

Les Cons-pétitifs

octobre 16, 2012 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France se vide de son tissu industriel. Tout le monde le voit, tout le monde s’en désole. Un ministre a été nommé pour s’attacher au Redressement Productif. Notre problème, ce n’est pas d’abord la concurrence de la Chine et des usines délocalisées, c’est notre perte de parts de marché en Union Européenne. De même, si l’économie allemande connaît un quasi-plein emploi au moment où celles de toute l’Europe du Sud connaissent des records de chômage, c’est parce que nos emplois filent en Allemagne. Les Allemands fabriquent des voitures en Allemagne, y compris des petits modèles, quand nous n’en sommes plus  capables. Ce n’est qu’un exemple, mais ô combien révélateur. Accessoirement le Japon, lui aussi pays à coût élevé, fabrique encore ses voitures, même les petits modèles, ce qui montre que le problème, ce n’est pas l’Allemagne, c’est la France.

Tout ceci porte un nom: la compétitivité, c’est-à-dire la capacité de développer une offre attrayante pour les clients tout en étant rémunératrice pour les fabricants. Un chiffre simple en explique une bonne partie. En l’an 2000, le coût du travail en France est 15% moins cher qu’en Allemagne, et en 2012, il est 10% plus cher.

Avant l’euro, cela se réglait par une dévaluation, et la France en a connu de nombreuses par rapport à l’Allemagne. Notamment 3 en 3 ans quand Mitterrand en 1981 a voulu mettre en oeuvre une « autre logique ». Une dévaluation, c’est un renchérissement immédiat et massif des importations, donc une forte perte de pouvoir d’achat intérieur, et une hausse de compétitivité des exportations. L’idée étant que le gain de parts de marché à l’exportation finit par compenser et au-delà l’effet de l’appauvrissement intérieur.

Avec l’euro, on ne peut plus dévaluer, donc plus de baguette magique pour rétablir les comptes d’un seul coup, comme les Grecs le savent maintenant, qui en sont à leur 6e année consécutive de récession forte.

Nicolas Sarkozy l’avait compris, qui avait inscrit à son programme une forte hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, tant côté patronal que salarial. Baisse de coût du travail qui entraînerait une hausse de la compétitivité. Cette idée a été reprise par certains socialistes, mais il ne pouvait être question de copier l’infâme ex-Président, donc ils avaient imaginé le faire par le biais d’une hausse de la CSG. C’est déjà nettement moins intelligent, parce que la CSG ne frapperait que les revenus français, alors que la TVA frapperait aussi les importations, qui viendraient donc payer une partie de notre choc.

Effrayés à l’idée de ce qui pouvait passer pour le plus gros cadeau au patronat jamais fait, un chiffre de 40 milliards d’euros a fuité, mais sur 5 ans et non pas tout de suite. Ce qui veut dire 8 milliards par an. Comme l’année prochaine notre estimé Gouvernement va prélever sur les entreprises 10 milliards d’impôts supplémentaires, même ces 8 milliards n’auraient pas suffi à éviter que la compétitivité se dégrade au lieu d’être améliorée. C’est déjà l’inverse de ce qu’il faut faire.

Mais Jean-Marc Ayrault hier a enterré tout idée d’un choc de compétitivité, disant que ce n’est pas le coût du travail qui est responsable de notre déficit face à l’Allemagne, mais le fait que les Allemands vendent des produits plus « haut-de-gamme » que nous, et que c’est cela qu’il faut corriger. Donc il faut aider la production française à monter en gamme, à coup de programmes de recherche et de formation.

Il n’a pas tort, il faut le faire. Mais a-t-il seulement la moindre idée de combien de temps il faut pour repositionner à la hausse une gamme de produits sur le marché mondial? Les imaginer, les concevoir, les produire, les vendre à un prix plus élevé à des consommateurs qui, soyons clairs ne sont pas, sauf exceptions, à payer aussi cher un produit « made in France » qu’un produit « made in Germany », cela prend dans le meilleur des cas des années, et entre temps que ce passe-t-il?

Entre temps, Hollande et Ayrault font semblant de traiter le problème, sans pour autant affronter ni la réalité ni l’aile gauche de leur parti qui ne les suivrait pas et casserait en quelques semaines la majorité parlementaire. Bien joué!

Et entre temps, nous aurons définitivement abandonné tout arrimage à l’Allemagne, pour rejoindre les rangs de l’Europe du Sud, à laquelle, par leur refus de l’effort et leur priorité donnée à la gratification immédiate, assurée par l’Etat et garantie, les Français veulent manifestement appartenir.

Il vaudrait mieux ne pas demander aux Espagnols, aux Italiens ou surtout aux Grecs où les a menés ce modèle. Cela ferait de la peine à ceux qui pensent que nous n’avons pas de problème de compétitivité. A ceux qui croient que nous sommes compétitifs alors que nous ne sommes que cons-pétitifs.

Taxez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!

octobre 10, 2012 on 6:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

Pour mettre fin à l’hérésie cathare, une croisade fut lancée par le pape au début du XIIIe siècle. Durant laquelle les croisés prirent de force Béziers, alors 5e ville de France, parce qu’elle, qui comptait, dit-on, plus de 20.000 habitants, avait refusé de livrer 300 cathares, auxquels l’hospitalité avait été accordée. Et que violer les lois de l’hospitalité eût été se déshonorer.

Simon de Monfort, qui commandait les croisés eut alors cette phrase aussi monstrueuse que célèbre: « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens! ». Moyennant quoi, tous les habitants de Béziers furent exterminés, hommes, femmes, enfants, réfugiés le cas échéant dans des églises qui furent brûlées. Pas un n’en réchappa, pour être sûr que pas un cathare ne manque de recevoir son juste châtiment. Avec cette idée que Dieu accueillerait favorablement ceux qui auraient été injustement massacrés, ce qui réparerait cette « bavure » au centuple.

Aujourd’hui, c’en est à se demander si ce n’est pas un héritier spirituel de Simon de Monfort qui est au pouvoir. Toute personne qui détient de l’argent est bonne à être fiscalement massacrée. Les sociétés? 10 milliards! Les particuliers? 10 milliards! Les revenus du capital? Comme ceux du travail! Le capital lui-même? A l’ISF! Les objets d’art? A l’ISF aussi! Les Français de l’étranger? A l’impôt comme les autres! Les revenus de plus d’un million par an? 75% d’impôts! Les fumeurs? Augmentons le prix du tabac! Les familles? Plafonnons le quotient familial! Les exonérations? Plafonnons les niches fiscales! (sauf celles qui sont électoralement contre-productives, comme la loi Girardin pour les DOM-TOM, où le vote a été outrageusement en faveur de Hollande, contre Sarkozy).

Bien évidemment, tout ceci aura des conséquences. Une telle hausse d’impôts mettra la France en récession. Une taxation des plus-values en capital unique au monde découragera les entrepreneurs. La détention d’oeuvres d’art, par définition stérile en termes de revenu, deviendra ruineuse et le patrimoine artistique fuira notre pays, etc…

Mais tout ceci n’a aucune importance pour nos politiques, n’est-ce pas, comme le massacre des innocents n’en avait pas pour Simon de Monfort. Pour lui, c’était parce que Dieu reconnaîtra les Siens et les prendra auprès de Lui. Et pour nos dirigeants socialistes laïcs, qui est ce Dieu qui réparera leurs folies humaines?

#Geonpi

octobre 5, 2012 on 6:21 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Joseph Staline est en plein plenum de comité central lorsque l’un des participants lui demande d’aller voir Dieu afin que les Soviétiques deviennent les meilleurs communistes.

Le petit père des peuples s’exécute et monte voir Dieu le Père avec sa requête. « Pas de problème » lui répond Dieu, « vous serez les meilleurs communistes ».

Tout à sa joie d’avoir obtenu cet avantage, Joseph redescend annoncer la bonne nouvelle au plénum.

Le membre du comité qui se réjouit de ce succès demande alors à Staline de remonter voir Dieu et de lui demander cette fois que les Soviétiques soient les plus intelligents.

Staline hésite un peu en se demandant si une deuxième exigence sera bien accueillie, mais s’exécute toutefois.

A nouveau, Dieu donne une réponse favorable.

Devant ce succès, toujours le même membre demande à Staline de remonter avec une troisième et dernière demande, cette fois que les Soviétiques soient les plus honnêtes.

Embarrassé devant une telle exigence, Staline traîne des pieds puis monte enfin voir Dieu.

Celui-ci un peu surpris qu’une troisième demande pointe son nez finit par donner son accord, mais visiblement de mauvais gré, et surtout avec une condition.

« Soit vous serez les plus intelligents et les meilleurs communistes, mais à ce moment là, vous ne serez pas les plus honnêtes ».

« Soit vous serez les plus intelligents et les plus honnêtes mais à ce moment là, vous ne serez pas les meilleurs communistes ».

« Enfin, si vous êtes les meilleurs communistes et les plus honnêtes, vous ne serez pas les plus intelligents ».

C’est exactement ce que nous vivons en France avec la manière dont le gouvernement traite les chefs d’entreprises.

Aux yeux de Hollande et de sa clique ministérielle, il faudrait que les entrepreneurs créent de l’emploi, soient beaucoup plus taxés sur leurs revenus et leurs capitaux pour être de bons patriotes, et acceptent enfin de se faire traiter de patrons voyous, de salauds de riches  au bon plaisir de la presse bobo ou de M. Montebourg par exemple.

Eh bien non, ça ne marche pas.

Les caves se rebiffent. Le gouvernement, aux dire de M. Moscovici, ne recule pas, il bouge. A la bonne heure.

Les entrepreneurs aussi. Ils comprennent vite. Dans un monde où la circulation des capitaux et des personnes est libre (et non comme au temps de François Mitterrand qui imposa un carnet de change plafonné à 300€ par an) les entrepreneurs se font un plaisir d’aller voir ailleurs comme en Grande Bretagne où le tapis rouge leur est déroulé, en Belgique ou encore en Suisse.

Parallèlement à cela, les salariés plus modestes sont aussi victimes de cette politique fiscale qui ne pense qu’à augmenter les recettes sans trop toucher aux dépenses. On le voit à chaque sondage qui est publié.

La vitesse de chute de l’exécutif est spectaculaire. Voilà un point où François Hollande est beaucoup « meilleur » que Sarkozy, plus rapide.

Cela risque toutefois de déplaire à ses alliés verts. Parce qu’il est en train de tomber tellement bas qu’il va bientôt aller chatouiller les gaz de schiste…

 

 

Pigeons, corbeaux, ou vautours? Non, des moineaux, tout simplement…

octobre 4, 2012 on 9:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les projets du Gouvernement, uniques au monde, de taxer les revenus du capital autant que le travail, et ce dans le pays où le travail est déjà parmi les plus taxés, menace de mort toute activité créatrice de capital en France. Ainsi, par exemple, un entrepreneur qui a vendu son entreprise en février 2012. Il devait payer 28% de plus value. Eh bien, avec le projet de Moi Président, ce sera jusqu’à 62%!!! A posteriori,  et sans appel, bien entendu…

Certains d’entre eux se regroupent, forment un groupe Facebook, se donnent un nom qui frappe l’opinion, les « pigeons », c’est-à-dire les gogos, les dindons de la farce, les crétins de l’affaire, et le buzz, qu’ils activent efficacement, fait le reste. Plusieurs ministres font assaut de bonnes paroles pour les convaincre que tout ceci n’est qu’un regrettable malentendu, que l’on va bien entendu rectifier au plus vite.

Evidemment, on peut croire aux bonnes paroles, si on est un corbeau. Un corbeau comme celui de La Fontaine, qui tenait en son bec un fromage…  on sait comment l’histoire finit. Et que le fromage est le privilège préféré du politicien vorace…

Et, de même, la frénésie avec laquelle l’équipe de Moi Président se jette sur tout revenu supérieur au SMIC peut donner l’impression que ce ne sont que d’affreux vautours. D’où la peur bien compréhensible qu’ils inspirent aux pigeons…

Mais, pour JusMurmurandi, ce qui est le plus lamentable de toute cette affaire, ce n’est pas comment ministres et Gouvernements battent en retraite en rase campagne devant quelques pages de publicité bien orchestrée. Ce n’est pas leurs idéologie, qui peur fait penser que tout argent est forcément malsain quelque part, et que donc, le prendre est « juste ».

Non, c’est simplement qu’ils n’aient pas su, malgré leurs diplômes de l’E.N.A. et leurs rangs de ministres, que les actes et déclarations ont des conséquences. Et que, si on veut éviter les conséquences, mieux vaut commencer par éviter les actes. Et ne pas savoir ça, c’est juste démontrer que ce ne sont que des cervelles de moineaux…

 

Patriotisme, la gauche en parle tout le temps, mais ne le fait jamais, la droite le fait!

septembre 28, 2012 on 6:49 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pendant 5 ans, la gauche a voté contre tout ce que Nicolas Sarkozy a proposé, même ce qui n’était pas manifestement de droite ou de gauche, ou ce qui n’était pas a priori politique, comme la suppression de la publicité pendant les soirées de télévision publique, ou ce qui était une urgence nationale, comme les mesures de soutien à l’économie de 2008-2009. Systématiquement contre. Absolument contre. Résolument contre.

Maintenant qu’elle est au pouvoir, la voilà coincée avec une patate chaude, le fameux traité européen. Candidat, « Moi Président » n’a cessé d’être contre (comme on l’a vu plus haut), au motif rédhibitoire qu’il avait été négocié et signé par Nicolas Sarkozy. Il le trouvait nul, ce traité, il allait le renégocier, on allait voir ce qu’on allait voir, Merkel n’avait qu’à bien se tenir.

On a vu. Hollande n’a obtenu qu’un changement de pure forme, un pseudo-volet de croissance, qui ne fait qu’égrener des montants déjà disponibles, dont pas un euro n’est nouveau. Bref, il se couche, battu en rase campagne par l’artillerie allemande autant que par la faiblesse française.

Maintenant il faut le faire ratifier, et ce n’est pas simple de faire voter par la gauche un texte d’orthodoxie financière qu’on a traité auparavant de noms d’oiseau. Les Verts ont déjà annoncé que leur participation au Gouvernement ne les obligeait pas à le soutenir. Les beaux alliés que voilà! Mais, comme un certain nombre de députés PS de gauche ne le voteront pas non plus, se souvenant de ce que Hollande a, lui, déjà oublié, il n’y a plus de majorité pour voter le texte.

La droite a donc un choix. Planter Hollande, et la France avec, ou voter un texte et sauver la peau du Président. On sait quel choix irresponsable la gauche a fait pendant 5 ans d’opposition. Pour être franc, je pensais que la droite ferait de même, trop heureuse de laisser Moi Président dans la merde dans laquelle il s’était mis tout seul, incapable qu’il est d’imposer l’ordre parmi ses alliés aussi bien que dans ses affaires privées.

Eh bien non! La droite, civique et patriote, va voter ce texte, au motif qu’il est bon pour le pays, et non pas le saborder au motif que cela plomberait Hollande et Ayrault.

Voilà une démonstration claire de la différence entre la gauche et la droite! Et vous verrez que Moi Président ne leur dira même pas merci!

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?

septembre 25, 2012 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections municipales 2014, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Français l’ont voulu, ils l’ont eu. Ou plutôt, ils ne l’ont plus voulu, le Sarko, alors ils l’ont battu.

Le problème, c’est que, pour le battre, il fallait en trouver un autre, et que, sur ce coup, le seul autre carrossable, c’était Hollande, alors il l’ont élu.

Et maintenant que Hollande ne se révèle pas la potion magique que ses électeurs attendaient maintenant, comme le changement promis, c’est le désamour qui vient maintenant, à une vitesse sans précédent sous la Ve République.

Le problème, c’est que les Français commencent à comprendre qu’ils sont collés avec le produit de leur refus de Sarkozy pendant 5 ans. Or les débuts de l’équipe Hollande augurent mal de ce que peut être une période aussi longue. Au bout de 4 mois, on dit le Premier Ministre déjà cramé, et 3 de ses ministres sont candidats à le remplacer (Valls, Peillon, Moscovici), sans compter Martine Aubry, qui s’y verrait bien. Au bout de 4 mois!!!

Côté alliances, ça ne va pas plus fort, avec des Verts qui s’apprêtent à voter contre un Gouvernement dont ils font partie, et dont les ministres, Duflot en tête, refusent mordicus de démissionner.

Hollande nous dit qu’il veut être jugé sur ses résultats. Quels résultats? Ce que voient les Français, c’est la montée du chômage, les plans sociaux et la hausse vertigineuse des impôts. Pas de quoi inciter à l’indulgence. Si on ajoute que cette hausse des impôts est matinée de dépenses nouvelles (embauches de professeurs, nouvelle niche fiscale pour l’immobilier, contrats aidés en tous genres), la lisibilité de l’action gouvernementale, déjà limitée, devient nulle.

Ajoutez des couacs de communications si nombreuses qu’on ne peut les compter. Notamment, hausse de la CSG ou pas de hausse, hausse de la T.V.A. ou pas de hausse, « effort » demandé aux retraités ou pas d’effort, suppression de la niche PME ou pas de suppression, etc….

Panachez avec une conjoncture économique notamment européenne franchement maussade, et les bonnes nouvelles sont si rares qu’elles en deviennent presque suspectes.

Et, pour couronner le tout, la presse, qui s’est essayé avec Sarkozy à un degré de férocité sans précédent, et qui constate que c’est un style qui fait vendre, se montre avec Hollande d’une cruauté qui fait frémir, surtout quand on a été habitué à l’indulgence dont la gauche bénéficiait jusque là.

JusMurmurandi a pronostiqué il y a déjà des mois que Fillon serait Maire de Paris en 2014, alors que tous les sondages lui étaient très défavorables. Mais la chute de popularité est tellement rapide que nombre d’élus socialistes devraient déjà se chercher des points de chute, tant les élections locales dans moins de deux ans, représenteront une possibilité de défoulement pour des électeurs qui feront payer aux socialistes leur propre mauvais choix de 2012.

Et alors, Toi Président, comme tu aimes à le dire, maintenant, on fait quoi?

 

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