L’Europe? l’Europe? l’Europe?
avril 26, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl est loin, le temps où le Général de Gaulle mettait trois points d’exclamation tant l’idée de l’Europe était une évidence qu’il fallait transformer en réalité. Aujourd’hui voici, sur trois dossiers importants, trois points d’interrogation. Où donc est passée l’Europe, à la veille d’élections qui renouvelleront son Parlement?
L’Europe de la relance?
Pas de plan commun, juste une déclaration d’intention, non mise à jour, sur un pourcentage de PNB à dépenser. Pas de méthode, entre relance des investissements et coup de pouce à la consommation. Pas de co-ordination avec les critères de Maastricht, ce qui conduit à ouvrir une procédure pour déficit excessif contre ceux-là mêmes qu’on vient de pousser à ouvrir les vannes. Et surtout, aucun projet européen, qui aurait pu être adossé à un grand emprunt. Même l’Europe centrale et orientale, qui souffre beaucoup plus que les pays occidentaux, n’a trouvé que des paroles d’encouragement à Bruxelles tandis que les actes du genre sonnants et trébuchants venaient du F.M.I.. Et la BERD? Et les fonds de convergence? N’y avait-il rien à faire pour, par exemple, préparer l’avenir (reconversion des chômeurs, formation, nouvelles technologies, infrastructures, énergies vertes)?
L’Europe des valeurs?
JusMurmurandi a déjà dénoncé le scandale de la participation partielle à la sinistre pantalonnade de Durban II. La conférence de Genève, sous l’égide de l’ONU, qui a servi de porte-voix aux débordements de nations qui ont réglé leurs comptes aux Occidentaux et à Israël par ce biais, le plus souvent au mépris total de ce qui se passe chez elles. Plus que jamais, la phrase de Kissinger « quand je veux appeler l’Europe au téléphone, il n’y a pas de numéro » grince juste.
L’Europe de l’énergie?
La conférence de Sofia vient de prendre fin, qui réunissait une trentaine de pays désireux de consolider et de sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe, malené ces dernières années par le conflit russo-ukrainien. Notamment grâce à deux projets de gazoducs, South Stream, mené par la Russie mais passant au sud, donc évitant le « problème » ukrainien, et Nabucco, reliant la mer Caspienne à l’Europe en contournant la Russie par le sud, un projet qui n’a donc pas les faveurs de Moscou, qui verrait son monopole amoindri.
La conférence a, là encore, été généreuse en paroles, mais de décision, point. Notamment sur les financements qui font défaut. Inutile de dire que ces investissements pourraient contribuer à relancer des économies d’Europe centrale qui en ont bien besoin. Mais la preuve de la non-importance de cette conférence est que Vladimir Poutine ne s’est même pas dérangé. C’est dire…
Une Europe qui n’a ni relance, ni valeurs, ni énergie. Dans le même temps, Martine Aubry lance la campagne du PS sur le thème d’ « une Europe moins féroce ». De la férocité? Où donc en a-t-elle vu dans ce qui précède? Chez le si inerte M. Barroso? Au passage, cette Europe de la libre concurrence au sein du Grand Marché Unique à un père. Un Président de la Commission autrement plus inspiré et moins insipide que M. Barroso. Celui qui a donc donné a tonalité dénoncée comme « féroce » par Martine Aubry n’est autre que Jacques Delors. Lequel est le père de Martine. Dénoncé par sa fille, mais où donc va le monde?
Lequel Barroso viendrait semble-t-il de se faire redésigner comme futur Président de la future Commission, dans des négociations obscures dont l’Europe a le secret.
Visiblement, l’Europe du plus petit dénominateur commun a encore de beaux jours devant elle, et son téléphone ne risque pas de s’incarner un jour prochain. Comment s’étonner si la participation à ces élections est elle aussi son plus petit dénominateur commun?
Chiffres impensables
avril 25, 2009 on 7:39 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésChine
En mars, le marché des voitures neuves en Chine a absorbé 735.000 voitures, et le marché américain « seulement » 657.000, ce qui fait du marché chinois le premier de la planète. Autant pour ceux qui pensent que la Chine est tout juste bonne à produire à bas coûts pour l’exportation, car ces voitures sont toutes pour le marché intérieur.
Espagne
L’Espagne a atteint 4.000.000 de chômeurs en mars, soit un taux de 17,6% de la population active. Un taux jamais vu depuis 1976. Pour relativiser ces chiffres, ce sont des chômeurs plus nombreux que partout ailleurs en Europe occidentale, dont l’Espagne n’est « que » le 5e pays, y compris qu’en Allemagne, qui a pourtant une population quasiment double. L’augmentation du nombre de chômeurs en 12 mois, soit 1,84 millions de plus est, à elle seule, quasiment l’équivalent des deux tiers du chômage total en France. Il est à noter que l’Espagne, portée par les investissements étrangers et une frénésie immobilière, a eu une croissance sur 20 ans très supérieure à la moyenne de l’UE. Imitant en cela l’Irlande, surnommée le « tigre celtique ». Il semble bien que la ressemblance en phase de haut de cycle continue en phase descendante (on a envie de dire plongeante).
France
L’inflation devrait être négative sur 12 mois en France pendant quelques mois (elle n’est déjà plus que de 0,6%). Ceci sera du avant tout à la baisse du prix des matières premières, mais aussi aux efforts de tous les producteurs et distributeurs pour accrocher les clients à l’aide de prix « sages ». Une inflation négative, c’est du pouvoir d’achat pour tous, ce qui devrait en toute logique réjouir les Français. C’est aussi une opportunité mathématique de baisser le SMIC, ou de ramener à 0 la rémunération du livret A. Parions qu’aucune de ces 3 possibilités ne se matérialisera.
Mexique
Une grippe porcine a déjà fait 60 morts humains. On se souvient de la grippe aviaire, et son virus H5N1. Le virus d’origine porcine est beaucoup moins souvent mortel, mais il a un « avantage » dramatique: la contamination interhumaine, d’homme à homme. Ce qui fait que, en dépit de sa plus faible morbidité que le H5N1, le nombre de morts croît beaucoup plus vite qu’avec la grippe aviaire, qui ne se transmet qu’au contact d’oiseaux infectés. On se souvient aussi des milliards de dollars dépensés pour prévenir une pandémie planétaire issue de cette grippe aviaire, à la mesure de la grippe espagnole qui, dans les années 20 avait tué plus que la première guerre mondiale. Se prémunir contre la grippe aviaire et succomber (ce n’est heureusement pas encore le cas, mais l’OMS se déclare « très inquiète ») à une grippe porcine, cela ne vous rappelle pas la situation des marchés financiers, qui croyaient se prémunir contre le risque grâce à tous les nouveaux produits dérivés, structurés et autres, mais qui au contraire se sont révélés toxiques?
Lamentables et méprisables
avril 24, 2009 on 10:23 | In Coup de gueule, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLamentable, la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de donner un blâme au juge Burgaud, qui a instruit le désastre d’Outreau. Soit il en était responsable, et il méritait d’être viré, au lieu de cette santion, la plus légère de l’arsenal, soit il ne l’était pas, ou en tout cas seulement à titre collectif, et il n’eut pas dû être le seul à être sanctionné. Le CSM a manifestement une incapacité totale à assumer sa fonction d’auto-régulation. Comme les instances des marchés financiers, d’ailleurs. Avec les mêmes résultats. Sauf qu’on n’a quand même pas versé un bonus au juge Burgaud.
Lamentable, le commentaire du juge Burgaud qui juge la décision qui le frappe -oh, si peu!- de « méprisable ». Pas étonnant que les accusés et emprisonnés par ce juge se soient sentis, eux aussi, méprisés! Sauf que, contrairement à eux, on n’a tout de même pas mis le juge Burgaud en prison.
Lamentable, la confidence de Dominique de Villepin sur son ancienne liaison avec Ségolène Royal. Qu’a-t-il à gagner à cette révélation, sauf d’étaler des fonds de tiroir de vie sentimentale pour passer encore un instant devant les caméras? Une solide réputation de goujat, bien sûr… Ce qui ne vaut pas de bonus, ni ne mérite la prison. Tout juste le mépris.
Lamentables, les Européens incapables de s’unir face à a sinistre farce de la conférence de l’ONU à Genève sur le racisme. Fallait-il y aller ou non? Face aux arguments valables pour l’un comme pour l’autre position, il fallait avant tout qu’elle soit commune. Elle ne l’a pas été. Exemple des folies du document de conclusion: les États qui « adoptent » certaines religions qui « obligent » à certains comportements en sortent légitimés, alors que certaines démocraties sont condamnées pour ne pas autoriser tout ce que la religion exige. Et on a signé ça? Là, nous nous sommes méprisés nous-mêmes.
Lamentable, le grand écart des socialistes pour être d’accord avec les mesures décidées par Nicolas Sarkozy pour l’emploi des jeunes. Parce que ces mesures attribuent aux entreprises des exonérations quand elles embauchent ou prennent en contrat d’apprentissage. Ces exonérations sont exactement ce que les mêmes socialistes critiquent dans les mesures du paquet TEPA, et le fait qu’elles profitent aux entreprises est exactement ce qu’ils critiquent dans le plan de relance. Mais là, ils n’ont pas osé contredire ces mesures. D’où les étranges contorsions auxquelles ils sont aujourd’hui contraints de se livrer pour avoir voulu s’opposer à tout en en tout.
Lamentable, l’élection de Jacob Zuma à la présidence de l’Afrique du Sud. Compte tenu des graves présomptions de viol et de corruption qui pèsent sur lui, l’imaginer en chef d’État le plus puissant du continent africain aurait tendance à légitimer un certain passage d’un certain discours de Dakar d’un certain Président français….
Ooops! Voilà que JusMurmurandi est une fois encore contraint de présenter des excuses. Sinon quelqu’un d’autre le fera à notre place…
Histoire de famille et reprise économique
avril 24, 2009 on 5:14 | In Best of, Economie, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTout ne va pas pour le mieux dans le monde de l’automobile, tous les lecteurs de JusMurmurandi le savent. La faillite, possible à tout moment, tant de Chrysler que de General Motors, qui fut si longtemps la première entre prise mondiale, montre à quel point, dans ce métier, et sous le coup de la crise, il faut maintenant penser l’impensable et supporter l’insupportable.
Mais il arrive que, alors que la situation s’apparente à une tragédie grecque, elle débouche en fait sur une comédie de boulevard. C’et le cas pour le roman-feuilleton entre Porsche et Volkswagen (VW).
Toutes deux sont issues du travail du légendaire ingénieur Ferdinand Porsche. Volkswagen, qui signifie « voiture du peuple » fut créé par Adolf Hitler pour permettre à chaque allemand d’acheter sa voiture. Ce fut la légendaire « coccinelle » d’après-guerre, issue du projet nazi. Tandis que l’homme, après quelques soucis de dénazification, remonta une entreprise qui porte son nom pour vendre, au départ, des coccinelles modifiées pour aller plus vite. La Porsche 911, voiture symbole de la marque, est encore aujourd’hui l’héritière directe, quoique lointaine, de la coccinelle.
Volkswagen et Porsche ont eu au fil du temps, et quoiqu’étant indépendantes l’une de l’autre, de multiples projets de co-opération, comme les modèles 914 ou 924. Aujourd’hui encore, le gros 4×4 Porsche Cayenne est le cousin germain du VW Touareg.
Jusqu’ici on est dans l’industrie. Mais les choses basculent dans la finance quand Porsche, beaucoup plus petit mais très rentable fabricant de voitures de sport, monte au capital du géant Volkswagen, qui a failli devenir début 2009, à la faveur des déboires de GM et Toyota, N°1 mondial. Rien que ça! Et en 2008, après des péripéties boursières qui ont conduit à des mouvement invraisemblables sur les cours de bourse des deux entreprises, Porsche prit le contrôle de VW. Lilliput avait bel et bien terrassé Gulliver. Et la famille Porsche, qui contrôle le capital de la société éponyme, mit la main sur la création du grand-père.
Le problème, c’est que c’était en 2008. La crise est maintenant passée par là. Porsche s’est endettée massivement pour acheter VW, et ce n’est pas heureux par les temps qui courent. Surtout quand votre produit est une voiture de sport voyante, très appréciée des Golden boys de la finance mondiale, pas exactement sur le segment de clientèle qui ait le vent en poupe….
Des rumeurs ont commencé à circuler sur les difficultés supposées de Porsche pour rembourser les emprunts contractés pour racheter VW. D’autant que la possession de la majorité du capital ne leur donne pas tous les pouvoirs, VW étant régi par une loi qui porte son nom et date des années 60 pour en garantir le contrôle à l’Etat de Basse-Saxe, quoiqu’il ne détienne que 20% du capital. Cette loi a pourtant été déclarée illégale au regard de la législation européenne, mais est toujours en vigueur.
Aujourd’hui les marchés font état d’une rumeur de rachat de Porsche par… Volkswagen. L’arroseur arrosé en quelque sorte. Ceci en ferait pas grande différence sur le plan industriel, puisque, de cette façon comme de l’autre, les deux bébés de Ferdinand Porsche, celui de l’Allemagne nazie et celui du plan Marshall, seraient bien réunis.
Là où se ferait la différence, c’est que le Président du conseil de Surveillance de Volkswagen est Ferdinand Piëch, petit-fils de…Ferdinand Porsche, et chef de file du groupe d’actionnaires familiaux de Porsche! On nage en pleine consanguinité…
Si, donc, le rachat de Porsche par Volksagen satisferait le goût de la démesure industrielle à connotation luxueuse de Ferdinand Piëch, qui a réuni autour de Voslkswagen les marques Bentley, Lamborghini et Bugatti en plus d’Audi, de Skoda et de Seat, cela ne ferait pas les affaires de la famille Porsche, qui passerait du rôle d’actionnaire de contrôle du très rentable Porsche (crise mise à part) à celui d’actionnaire anonyme du géant VW géré par le cousin.
Et les rumeurs de bagarre familiale entre cousins ont fleuri sur ce terreau digne de Sophocle.
De cette affaire, JusMurmurandi tire une conclusion.
Dans les affaires de fusions, ce n’est pas la logique industrielle qui est le critère déterminant de la réussite tant que le bon timing. Ainsi, tous ceux qui ont procédé à de grosses acquisitions en 2008 on vu leur valeur s’effondrer. Royal Bank of Scotland et ING ont mordu la poussière pour avoir acheté ABN-AMRO au mauvais moment et au mauvais prix. Les oligarques russes Potanine et Deripaska ont vu leur fortune s’envoler pour avoir racheté les actions de leur collègue Prokhorov au prix fort juste avant l’effondrement des cours des matières premières. Wendel, la holding familiale, est estropiée par sa participation massive dans Saint Gobain. Le fonds américain Cerberus va devoir déposer le bilan de Chrysler, qu’il a racheté à Daimler pour le redresser…
En revanche, ceux qui, ayant attendu que la crise fasse s’effondrer les cours, pourront procéder à des acquisitions à bas prix pourront faire des affaires formidables. Ainsi Microsoft pourrait racheter Yahoo! pour le quart du prix de Yahoo! a orgueilleusement refusé il y a moins de deux ans…
A ceux parmi les lecteurs de JusMurmurandi qui se demandent quand se terminera la crise, la réponse est justement de regarder quand ces acquisitions se multiplieront. Car elles indiqueront à la fois la confiance revenue des dirigeants et la capacité des marchés à les financer.
Confiance des acteurs et santé des marchés sont les deux mamelles de la reprise eût dit ce bon Sully…
Faut il jeter les terroristes dans l’eau du bain ?
avril 23, 2009 on 7:21 | In Best of, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes découvertes sur les pratiques de la CIA au cours des années Bush n’en finit pas de faire couler de l’encre.
Et les questions que se posent les journalistes américains au fur et à mesure que de nouvelles informations tombent suscitent la préoccupation de JusMurmurandi.
Ainsi on apprend ce soir que Condoleeza Rice a autorisé l’utilisation du « waterboarding » ["baignoire" NDLR] dès 2002.
La loi du Talion soutient le fait que l’on puisse rendre oeil pour oeil, dent pour dent en cas d’agression.
Un des pays fameux pour l’application de cette loi est Israël qui se défend contre ses attaquants de cette façon.
Alors que signifie aujourd’hui cette prise de position au moment où le Président Obama lui même décide de rendre publics des documents classés « confidentiels défense » .
En somme, on assiste à une grande lessive.
Pour ceux qui penseraient que c’est une nouveauté aux Etats Unis, c’est plutôt une sinusoïde, un poumon qui inspire et qui expire, si l’on peut dire.
Dans un passé récent, après les « vigoureuses » années Nixon/Kissinger, Carter mit la CIA sous contrôle au nom des abus commis sous la législature précédente.
Tellement sous coupe réglée, que l’on raconte que lorsque le Shah de Perse fut abandonné en rase campagne et l’Iran à l’ayatollah Khomeini, il n’y avait plus personne qui parlait iranien à la CIA… On connait la suite, Ahmadinejad et son récent discours à la pantalonnade onusienne de Genève n’en étant qu’un (triste) épisode de plus dans un trop longue série.
Arrive Reagan qui lance la guerre des étoiles et utilise lui aussi la manière forte. En allant par exemple chatouiller Khadafi lorsque ce dernier déclare augmenter ses frontières maritimes de 18 à 200 miles nautiques. Et l’ancien acteur de Hollywood de faire abattre deux Sukhoi par des F18 de la Navy dans l’espace aérien contesté.
Nouveau départ avec Clinton qui est lui aussi plus libéral, et remet à nouveau en cause les méthodes de son prédécesseur. L’histoire veut que la CIA ait eu Ben Laden (ancien allié des Américains au départ, rappelons le) dans sa mire et qu’il n’ait pas voulu donner l’ordre de le mettre hors d’état de nuire.
Bush est élu et on assiste donc en ce moment au grand déballage des méthodes guantanamiennes etc.
C’est donc la parfaite illustration, une fois de plus, de l’axiome de Tocqueville qui dit que l’Histoire est une galerie de tableaux où il y a beaucoup de copies et peu d’originaux.
Bref, quelle position prendre ?
Faut il être « dur », comme a pu l’être Margaret Thatcher proche de Reagan dans ses méthodes, et laissa tranquillement un terroriste de l’IRA aller jusqu’au bout de sa grève de la faim, jusqu’à ce que mort s’en suive ? Ou encore comme les Français dont on dit que les terroristes islamistes ayant mis les bombes dans le métro parisien en 1995 ont malencontreusement raté plusieurs marches dans l’escalier, avec comme conséquence une issue fatale ?
Ou doit on être les adeptes de la tolérance a priori, avec le risque d’avoir un ennemi radical en face qui prend cette « ouverture d’esprit » pour de la faiblesse et en profite jusqu’à mener le fer au sein même de nos frontières, comme le 11 septembre 2001 l’illustre ?
Vaste débat, auquel JusMurmurandi répondra de manière tangente.
Car il faut tout d’abord rappeler qu’avec certains de ces terroristes, il s’agit d’une véritable guerre; et qu’à la guerre, comme à la guerre, comme aurait dit le Général de la Palice. Bref, pour JusMurmurandi, il ne s’agit pas d’être mou du genou.
Mais quitte à ce que des méthodes « vigoureuses » soient utilisées, comme encore récemment au large de la Somalie, y compris par Obama qui a autorisé les Navy Seals à abattre ceux qui avaient pris le commandant du navire Maersk en otage, est il vraiment utile, nécessaire que nous le sachions ?
En dehors de vendre des journaux et de faire les choux gras de CNN, qu’est ce que cela apporte au commun des mortels de rendre ces états de service « publics »?
Le plus habile n’est il pas de pratiquer le silence, qui est d’or, et permettre aux services dits secrets de le rester, en espérant qu’ils assurent convenablement, honorablement notre protection ?
Nous sommes tous des victimes! Tous, non, car un homme seul résiste…
avril 22, 2009 on 8:20 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y en a marre! Il y a quelques semaines, JusMurmurandi mettait en avant à quel point se poser en victimes permettait à certains de se croire le droit de faire n’importe quoi. Depuis, les exemples se sont multipliés jusqu’à l’indécence la plus totale.
Indécent (le mot est faible), le lamentable Ahmadinejad quand il se pose, avec tous les musulmans, en victime de la création de l’Etat d’Israël. Comment cela a affecté l’Iran, qui n’est ni arabe, ni sémite, ni voisin, nul ne le sait sauf lui. Si le seul grief qu’il a contre Israël est que celui-ci ne traite pas les Palestiniens, ses frères musulmans, comme lui, Ahmadinejad le voudrait, alors tout l’Occident est aussi coupable qu’Israël. Il faudrait quand même lui rappeler que l’Islam n’est pas un, mais pluriel, que les guerres entre sunnites et chiites ont fait infiniment plus de morts qu’entre juifs et arabes, et que la dernière guerre qui ait impliqué l’Iran était avec son voisin irakien, sémite et arabe. Une victime, Ahmadinejad?
Indécents, les employés de GDF et EDF qui coupent le courant pour obtenir de meilleurs salaires alors qu’ils sont, par construction, dans ces entreprises où règne la garantie de l’emploi, les seuls Français avec les fonctionnaires à n’être absolument pas touchés par la crise. Des victimes, les gaziers et électriciens? Qu’ils en parlent aux licenciés de Continental ou de Molex, et ils devront la ramener un peu moins. Lesquels futurs ex-employés se croient le droit de faire n’importe quoi, comme de prendre des otages et casser une sous-préfecture au nom de leurs droits de victimes. Sans se rendre compte qu’ils dégoutent absolument tout repreneur potentiel de leurs sites et tout investisseur sur leur bassin d’emploi. Qu’ils se souviennent que les principales victimes du combat jusqu’au-boutiste des Lip à Palente ont été les ouvriers eux-mêmes, qui se sont rendus inemployables par leur extrémisme.
Indécents le commentaires anxiogènes des médecins qui s’élèvent contre la loi Bachelot de réforme le la santé. Les faits sont clairs, même si ces mandarins veulent les dissimuler: le système de santé français est l’un des plus chers au monde (le second en pourcentage du PIB après les USA), sans bénéfice de santé ou de confort visibles par rapport à son voisin allemand, moins cher d’un quart. Et si la santé coûte de plus en plus cher, poussée en avant par le vieillissement de la population et les thérapies nouvelles très onéreuses, c’est un argent qui se retrouve dans les poches de la profession médicale au sens large, qui ne connaît pas la crise. Alors affoler les Français en leur donnant à craindre un rationnement des soins et une approche minimaliste à l’anglaise pour obtenir le droit de continuer à émettre des chèques en blanc payés par les assurés, cela ne fait pas d’eux des victimes du ministre Bachelot. Ce sont au contraire les Français qui sont victimes de ces mauvaises pratiques ruineuses masquées par un bon niveau de santé que les médecins présentent comme inséparablement liés.
Indécents les commentaires de tel ou tel homme ou femme politique qui, à propos de tout et de rien, dit que Sarkozy « casse » la France, qui est de cette façon, sa victime. C’est oublier ce que ce mot de « casse » veut dire. La France sarkozyenne est, comme avant, un pays de droit et de loi, où la démocratie donnera des possibilités multiples à l’opposition de revenir aux affaires et de défaire, s’ils n’ont rien de mieux à faire, tout ce qu’aura monté leur prédécesseur. Et la lecture de la presse montre que, s’il y a une victime à chercher, ce n’est pas la France victime de Sarkozy, c’est Sarkozy victime d’une presse quasi-unanimement hostile. JusMurmurandi rit encore des commentaires de la même tendance qui affirmait il y a deux ans que la France ne serait plus pluraliste parce que le Président entretenait des rapports dominateurs avec les patrons de presse. Cet anathème jeté trop vite montre à quel point ils ont raconté n’importe quoi, tant il est difficile de trouver aujourd’hui un journal ou un magazine qui ne soit pas d’opposition.
Il est d’ailleurs caractéristique que Nicolas Sarkozy ne se pose pas, lui, en victime de qui ou de quoi que ce soit. Au lieu de se plaindre de la crise, dont pourtant il n’est en rien responsable, et qui torpille les plans qu’il avait pour sa présidence, il se borne à dire qu’il faut travailler plus et plus encore pour s’en sortir, et montre l’exemple. C’est peut-être pour cela qu’à force de ne pas se poser en victime, il n’est plus en phase avec une société française où tout le monde rêve de l’être, pour ne plus être responsable de rien et avoir droit à tout.
Il y a une vingtaine d’années, tous les Français rêvaient d’une carrière de fonctionnaire, à l’abri du chômage. Maintenant ils rêvent d’un rôle de victime, à l’abri de la réalité et des devoirs.
Et, en attendant, qui va payer?
Excuses, excuses!
avril 20, 2009 on 9:05 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésS’excuser de ce qu’on a (mal) fait n’est pas très agréable. C’est d’ailleurs pour cela que c’est un exercice insuffisamment pratiqué. Alors, comment expliquer l’ardeur de certains à s’excuser pour ce que d’autres ont fait?
D’autant que les propos de Nicolas Sarkozy sont, d’après Libération même, tout sauf insultants pour José Luis Zapatero. Mieux même, Sarkozy défendait Zapatero contre l’avis d’Emmanuelli, pourtant socialiste comme le chef de gouvernement espagnol.
Sauf que, quand Laurent Joffrin « s’étonne » que la presse espagnole ait pris au premier degré les propos tels que relaté par Libé, et se soit offusquée, on peut se demander si Joffrin ne devrait pas présenter des excuses pour avoir soulevé une telle tempête. A moins qu’ils ne chargent Ségolène de cette besogne, que les journalistes détestent par dessus tout. Ce d’autant que Joffrin, qui s’est fait publiquement moucher par Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse, n’est certainement pas désolé d’avoir embarrassé le Président et de lui rendre la monnaie de sa pièce. Ou la monnaie de sa presse, comme on voudra.
En attendant, il y en a deux qui attendent depuis des années des excuses de Ségolène Royal, ce sont ses ex-employées qui lui réclamaient des heures de travail non payées, et qui ont fini par gagner, car le dernier recours de la candidate perpétuelle a été rejeté.
Pendant ce temps-là, c’est Jack Lang qui prend exemple sur elle, en présentant, lui aussi, des excuses pour autrui. Pour elle, en l’occurrence, en demandant aux Espagnols de bien vouloir l’excuser.
Maintenant, passons aux excuses, qui, elles, mériteraient vraiment d’être faites. Il y en a tant et tant…
- Barack Obama pourrait s’excuser, au nom des Etats-Unis, pour Guantanamo. Sans parler de toute la guerre d’Irak. Sauf que, s’il commence à présenter des excuses pour ce qu’a fait son prédécesseur, il n’a pas fini…
- Daniel Bouton pourrait s’excuser pour la perte colossale autour de Jérôme Kerviel, majorée de celles dues à la crise. Sauf que, si tous les banquiers impliqués dans des pertes importantes commencent à s’excuser, ça va prendre un moment…
- Mahmoud Ahmadinejad pourrait s’excuser d’avoir voulu rayer Israël de la carte. Sauf que si tous les antisémites et négationnistes commencent à s’excuser, il faudra compter en années…
- Robert Mugabe pourrait s’excuser d’avoir précipité le Zimbabwe dans une misère abjecte et causé la mort de milliers de citoyens. Sauf que si tous les gouvernants coupables commencent à s’excuser, ça va faire la moitié de la planète…
- Joseph Ratzinger pourrait s’excuser d’avoir, en tant que pape Benoît XVI, désespéré des millions de catholiques de par le monde et les avoir dégoûté de la fréquentation des églises et de la foi. Sauf que s’il faut revenir sur toutes les déclarations papales, nonobstant leur infaillibilité, pour voir s’il n’y a pas d’excuses à présenter, ça fait 2000 ans de matière souvent complexe à trier…
Et enfin, pour conclure. Si vous vous êtes jamais ennuyés à la lecture de nos billets, JusMurmurandi vous présente ses plus plates excuses.
Comment ça, z’êtes pas contents??? Vous voulez quoi en plus???? Non mais!!!
L’ONU ne produit-il que des pourriels?
avril 19, 2009 on 6:54 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe 20 avril commencera à Genève un cycle, dit « Durban II » de conférences de l’ONU sur le racisme. On se demande d’ailleurs à quoi cela va servir, car le texte de la résolution finale a déjà été largement agréé par tous les participants.
Enfin, cela permettra toujours à tous les délégués de passer un bon moment ensemble à Genève aux frais de leurs contribuables respectifs et de se prendre pour des gens importants.
Plus intéressant, les États-Unis viennent d’indiquer qu’ils ne participeront pas à la conférence, faute d’être d’accord avec le texte de cette résolution. En cause, des passages sur le traitement des Palestiniens par Israël, et la façon dont est traité l’antisémitisme.
Ceci serait d’une grande banalité vu l’habitude des Etats-Unis de ne pas se solidariser avec les grands textes à vocation planétaire (protocole de Kyoto, Tribunal Pénal International notamment), s’il n’y avait eu un changement récent. L’élection de Barack Obama.
Il est en effet difficile de dire que les États-Unis sont un pays raciste quand ils viennent de porter au pouvoir un métis né d’un père étranger. Ce qui vaut tant pour le Président que pour ses électeurs.
Il est également difficile de garder son sérieux quand cette conférence accueille le Président iranien Ahmadinejad, dont le pays n’est pas véritablement en état de donner des leçons à qui que ce soit en cette matière. Surtout après avoir condamné à 8 ans de prison pour « espionnage » la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, après un procès dont le caractère inique a été souligné par tous les observateurs non iraniens. Ce procès a été plié en une seule journée, et l’accusée n’a même pas pu bénéficier de la présence de son avocat. Cette économie de temps, qui rappelle par son côté expéditif celui de la justice chinoise, si appréciée par Ségolène Royal, permet de faire des économies qui servent sans doute à financer le voyage à Genève du Président et des délégués iraniens.
Il est tout à fait possible que l’Iran ne soit pas un pays raciste, JusMurmurandi n’a pas, là-dessus, d’avis autorisé. Mais si Roxana Saberi n’avait pas eu la quadruple « qualité » de femme, d’américaine (elle a la double nationalité), de journaliste et d’indépendante, nul doute qu’elle ne pourrirait pas dans la sinistre prison d’Evin.
Ce qui montre un Iran américanophobe, totalitaire, où les droit sont pour les hommes et les devoirs pour les femmes.
Ce qui ne l’empêche pas d’être signataire du rapport de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, dite « Durban I », de 2001, prédécesseur de « Durban II ».
Ce qui montre à quel point les résolutions de l’ONU sont vides de tout pouvoir. Et à quel point elle fera une belle jambe à Roxana Saberi au fond de sa prison
Une étude récente montre que les pourriels (spams) « coûtent » autant de C0² que plusieurs millions de voitures selon l’éditeur Mac Afee.
JusMurmurandi se demande: quelle est la différence entre une résolution de l’ONU et un pourriel?
Droit, Travail, Justice, ou média ?
avril 18, 2009 on 4:49 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésJustice ou média, Christine Albanel est elle Evo Morales ?
Christine Albanel, Ministre de la Culture, a déclaré que son texte emblématique, la loi Hadopi pour la protection de la création artistique et Internet, sera voté, faute de quoi elle démissionnera.
Evo Morales, Président de la République bolivarienne a récemment fait une grève de la faim au motif que le Parlement refusait de voter une loi électorale qui doit réglementer le vote des Boliviens à l’étranger, ou encore le nombre dévolu aux minorités indigènes (dont est issu Morales NDLR).
Christine Albanel fera t elle une grève de la faim si la loi HADOPI n’est pas votée ? Ce serait autrement plus spectaculaire que de rendre son tablier, et plus embarrassant pour les Karoutchi et autres Copé, qui visiblement jouit de pouvoir jouer les trublions face à Nicolas Sarkozy.
Mais revenons-en au fond de l’affaire, le découpage électoral (oui, vous avez compris, le fond de l’affaire bolivienne, pas la loi française sur laquelle JusMurmurandi s’est déjà prononcé.)
Car en France aussi la question du découpage électoral est à l’ordre du jour. Pour fusionner quelques régions entre elles (33 circonscriptions disparaîtraient dans l’état actuel du projet), afin de réduire les coûts de fonctionnement. Car qui dit région dit coûts fixes à chaque fois. Donc moins de régions égal moins de frais (de gâchis ???), donc (peut être ???) moins d’impôts…
Alain Marleix, Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, est en charge du dossier.
Si le PS n’est pas d’accord, Martine Aubry est elle prête à faire la grève de la faim ?
Pour JusMurmurandi, elle est prête !
Droit, Travail, Justice, ou média ?
Les Français assistent à chaque journal télévisé à une noria de salariés en colère qui prennent de ci de là des dirigeants de sites ou d’entreprises en otages.
Ceci est contraire au mot Liberté qui s’affiche au fronton des bâtiments publics, au sens de la liberté d’aller et venir.
Hier, fait exceptionnel, on a vu la Justice condamner les salariés qui ont établi un piquet de grève à l’entrée de l’usine Caterpillar, car ils empêchent ceux qui veulent aller travailler de se rendre à leur poste.
Et les chaînes télévisées, y compris les chaînes publiques prétendument sous contrôle présidentiel, de diffuser des images des salariés, condamnés de ne pas avoir respecté le Droit, hurlant à la mort: non défense des petits face aux puissants, que cela ne s’arrêterait pas là etc. etc.
Typique. Typique de ces média qui ne diffusent plus de l’information mais leur version de l’information.
Car en France, comme dans tous les Etats dits de droit, il n’y en a qu’un seul. Or lorsque l’on empêche quelqu’un d’aller et venir, c’est être hors la loi.
Qui, ayant ne serait ce qu’une vague connaissance de 2.600 pages du code du travail, ne sait pas même vaguement ce qu’est le délit d’entrave, lorsqu’un responsable entrave, par exemple le droit syndical. C’est puni, et pénalement encore. Mais là, c’est normal car on punit le patron, l’employeur, le nanti, le puissant.
Quant au fait que cela ne serait pas fini comme le clament ces syndicalistes jusqu’auboutistes, ils ont tort, ce sera bel et bien fini de cette France industrielle où viennent investir les entreprises étrangères.
Car comment ne pas voir que celles qui partent sont justement les entreprises étrangères, Continental, Sony et autres Caterpillar qui en ont ras le bol de cet état de non droit qui émeut, bien tardivement notre Premier Ministre, ancien…Ministre du Travail dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Mais le clou, ce sont encore et toujours les média, qui ont toujours cette vue partielle et partiale de la justice rendue.
Elles ne parlent par exemple pas des entreprises où la gestion du ralentissement se passe pour l’instant du moins de manière pacifique, comme Bénéteau qui annonce plusieurs centaines de suppressions de postes, face à un carnet de commandes en baisse de 49%. Mais les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent jamais personne, et le social sans conflit n’est qu’une anormalité qu’il serait criminel de rapporter.
Car en France social doit être nécessairement synonyme de conflit. Sinon, on sort de la dialectique marxiste, et tout ce petit monde serait bien perdu sans papa Karl…
Il est un employeur en conflit avec plusieurs salariés depuis plus de dix ans, et dont tout le monde parle, sauf quand il s’agit de ce conflit justement. Vous allez voir, c’est aussi bizarre qu’étrange.
Car cet employeur vient de perdre en cassation, soit l’ultime recours offert par le système judiciaire français.
Bref, il a perdu devant les prud’hommes pour non respect du Droit du Travail, devant la Cour d’Appel, et la Cour de Cassation vient de confirmer le jugement de cette dernière.
Cet employeur n’avait certes à son service que deux salariées.
Mais en même temps, il n’hésite pas à se montrer devant toutes les caméras pour faire croire qu’il défend(rait) les droits des salariés (quand ce ne sont pas les siens).
Il s’agit, Mesdames et Messieurs, Chère Lectrice, Cher Lecteur, de la Présidente de la région Poitou Charente, anciennement candidate à la Présidence de la République, rien de moins !!
10 ans après les faits, Ségolène Royal présentera t elle ses excuses aux deux personnes dont elle s’est séparée sans respecter leurs droits, au nom de la France, au nom de la région Poitou Charente, ou en son nom propre ?????

Ségolène Royal et la Fraternité
Histoire de cagoules
avril 17, 2009 on 5:13 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 5 CommentsLes cagoules, vous connaissez? Ce sont celles qui recouvrent les visages de tous ceux qui craignent d’être reconnus. Voyous corses jouant aux indépendantistes jouant eux-mêmes aux bandits d’honneur. Braqueurs de banques et de fourgons. Sans compter, bien sûr les cagoulards, ou hommes de la Cagoule, cette organisation prétendument secrète d’extrême droite qui voulait prendre de pouvoir en France dans les années trente, et dont le putsch avorta par un manque de moyens effarant.
Les cagoules sont sur le devant de la scène parce que c’est l’ornement vestimentaire favori des « bandes » de casseurs qui se joignent aux manifestations et, dans la confusion, cassent tout ce qu’ils peuvent, à commencer par des vitrines de magasins achalandés de produits désirables. La cagoule sert, comme d’habitude à masquer les visages et donc l’identité de ces casseurs.
Une loi va interdire le port des cagoules pendant les manifestations, sous peine d’une amende de 1500€.
C’est loi est, comme l’eût dit Pagnol, d’une stupidité verticale. Non seulement elle sera totalement inefficace, et est donc à seul usage de rassurer le bon peuple, mais, même pour prétendre être utile à cette fin, elle suppose que celui-ci soit collectivement atteint de la maladie dite « du lapin crétin ».
Casser est interdit, est-ce pour autant que cela arrête les casseurs? Non. C’est même justement à cela qu’on reconnaît qu’ils sont des casseurs. Arrêter un casseur avéré pour port de cagoule, c’est comme poursuivre Oswald pour avoir violé les droits civiques de John Fizgerald Kennedy.
Reste évidemment qu’on peut espérer arrêter les cagoulés avant qu’ils ne deviennent des casseurs. Mais ceux-ci ne sont pas eux, totalement crétins. Une cagoule, ça s’enfile en même pas une seconde. Un simple geste juste avant de casser, une bonne baston, le même geste à l’envers, et, ni vu ni reconnu, on se fond de nouveau dans l’anonymat à visage découvert de la foule des manifestants.
Par ailleurs, la cagoule n’est pas le seul moyen de se masquer le visage. Le casque de moto le fait très bien aussi. Ca s’achète dans les mêmes magasins que ceux qui vendent des cagoules, et, accessoirement, ça protège aussi des coups sur la tête. Mieux encore, pourquoi ne pas profiter de la prochaine manif pour casser un magasin de moto où prendre un casque sans payer pour remplacer sa cagoule et rentrer dans la légalité?
Bien sûr me direz-vous, mais il sera simple d’étendre l’interdiction des cagoules aux casques de moto. Sauf que là, les motards, les vrais protesteront. En fait ils manifesteront, laquelle manifestation sera l’occasion pour les casseurs cagoulés de se manifester et de manifester casqués, ce qui leur vaudra l’anonymat le plus total. Ils protesteront contre la discrimination d’une telle loi envers les motards, et leur défilé aboutira devant le siège de la HALDE, qui ne manquera pas de prendre leur parti.
Laquelle HALDE vient d’annuler un concours de police au motif qu’un candidat avait été, à l’oral, interrogé sur ses origines maghrébines et ses pratiques religieuses. Voilà un candidat qui aurait été bien servi de se présenter sous une forme anonyme. La tête masquée par une cagoule par exemple…
Nous sommes tous des pirates somaliens!
avril 16, 2009 on 8:51 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’un des grands braqueurs qu’a connu l’Amérique, Dillinger se vit un jour demander par le juge « dites-moi, M. Dillinger, pourquoi braquez-vous des banques? » et Dillinger de répondre: « parce que c’est là que se trouve l’argent, votre Honneur! ».
Laissons de côté le fait que ce n’est plus nécessairement possible de trouver dans de nombreuses banques autre chose que des actifs toxiques, des dettes et des aides gouvernementales. La question en fait s’applique aux pirates dont les actes fleurissent de par le monde.
Pourquoi les Somaliens s’attaquent-ils aux bateaux qui passent à proximité? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les futurs ex-employés furieux séquestrent-ils des cadres de leur entreprise? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les pêcheurs français prennent-ils les ports et leurs marchandises en otage? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les « honnêtes gens » sont-ils furieux des aides gouvernementales aux banques? Parce qu’ils ont le sentiment de s’être fait pirater leur argent. Et pas une fois, mais deux. La première fois quand une bonne partie de leur épargne (en actions, ou en immobilier) s’est volatilisée dans la crise dont les banquiers sont perçus comme responsables, et une seconde fois sous forme d’aides d’État.
Il y a véritablement en France en ce moment un profond mouvement de soutien à toute action pour « prendre l’argent ». Plus de la moitié des Français, et ce y compris au sein des catégories cadres et professions libérales, et y compris chez les partisans de la majorité, approuvent les séquestrations de dirigeants. Les voilà donc, d’une certaine façon, légitimées à défaut d’être légalisées.
Pourquoi ces Français qui ont élu Nicolas Sarkozy sur un programme « travail, loi et ordre » se retrouvent-ils derrière des actions « piraterie et désordre »? Il serait trop facile de répondre avec une condescendance un rien méprisante que le peuple est changeant. Il y a, à mon sens, trois réponses, chacune importante.
- alors que la hausse vertigineuse des prix des matières premières est pour beaucoup dans la crise actuelle, de la même façon qu’elle a causé les deux précédents chocs pétroliers, c’est la profession bancaire qui est créditée (si l’on peut dire) d’en être la cause. Donc une cause « interne » et non externe. Une crise de système et non un choc circonstanciel. Dès lors, c’est tout le système qui est délégitimé. Et, en attendant qu’on (qui donc?) le refonde (quoi donc?), nous vivons une sorte de période intérimaire où le chacun pour soi est roi.
- en France tout particulièrement, l’Etat, qui est censé faire respecter la loi (et qui s’attaque maintenant, non sans un certains succès) aux pirates somaliens, mais pas encore aux pirates des entreprises françaises, est également le même qui (re)distribue près de la moitié du PIB français sous des formes diverses (prestations sociales, subventions, exonérations). Donc il est facile d’obtenir que l’Etat soit plutôt banquier que policier, et achète sa paix à défaut de la rétablir. Les configurations où il l’achète avec l’argent des autres sont même particulièrement croustillantes, comme aux Antilles, où il (l’Etat) a concédé des hausses massives de salaires par les entreprises…
- alors que le monde bruit de « retour de l’Etat » parce que c’est la puissance publique qui a renfloué les institutions financières égrotantes et restauré un minimum de confiance, en fait la solidarité n’a jamais été aussi limitée. Chacun veut, alors même que les finances sont censées être au-delà d’épuisées, en dépecer toujours un peu plus, et à son seul profit, la carcasse encore pantelante. Et peu importe que les avantages obtenus aujourd’hui le soient au détriment des autres catégories sociales, ou que les dettes à venir étranglent les générations de nos enfants, c’est le niveau zéro de la solidarité.
Ce qui est d’autant plus intéressant que, quand on écoute les déclarations des pirates somaliens, ils sont, eux, très solidaires entre eux!
Brèves
avril 14, 2009 on 2:21 | In France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés1. Un rideau de fer
La petite Élise, enlevée à son père en France, a été retrouvée en compagnie de sa mère russe à la frontière hongro-ukrainienne. Elle vient de rentrer en France avec son père, tandis que sa mère, qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux, est incarcérée en Hongrie. Alors que, quand la mère et sa fille étaient présumées déjà arrivées en Russie, les autorités de ce pays indiquaient fermement qu’elles ne les restitueraient jamais et que les décisions de justice françaises resteraient de nul effet, voici que, subitement, elles sont, par la voix du ministre Lavrov, demandeuses de consultations juridiques entre français et russes. Elles jugent aussi la décision hongroise de laisser Élise rentrer en France « précipitée ». Dans la première partie de cette histoire, quand les Russes refusent toute concertation, on voit bien que le Rideau de Fer n’est pas tombé. Dans la seconde, quand les Hongrois font droit au mandat d’arrêt international et aux décisions de justice françaises, on se dit qu’il n’est cependant plus tout à fait aussi à l’ouest qu’avant 1989…
2. Un écran de fumée
Malheureuse Ségolène Royal! Elle qui aime dire que tout ce qui va mal est la faute de la majorité, et de Nicolas Sarkozy en particulier, risque d’être privé de son meilleur argument. Elle affirme en effet, ou tente de le faire, sa capacité à présider aux affaires de la France à partir de son expérience de présidente de la région Poitou-Charentes. Sauf que là, c’est l’arroseur arrosé. Enfin, arrosé pas vraiment, parce que, justement, sa région est la première où la sécheresse du printemps ait conduit à décider de mesures de restriction d’arrosage agricole. Mais que fait-donc la présidente? Au lieu de voyager à la Guadeloupe et au Sénégal, ne ferait-elle pas mieux de faire pleuvoir chez elle? Comme un bonheur ne vient jamais seul, il s’avère que l’hiver, parmi les plus froids de ces récentes années, a entraîné une surmortalité d’environ 6000 personnes, et ce plus particulièrement dans 4 régions, toutes dirigées par un exécutif socialiste. Dont, vous l’avez compris, Poitou-Charentes. Jusqu’où Nicolas Sarkozy ne va-t-il pas pour tenter d’abattre cette cible perpétuelle qu’est la personne la plus attaquée de l’histoire politique française (Ségolène dixit)?
3. Un voile de deuil
General Motors, qui fut pendant près de 60 ans la plus grande entreprise mondiale, va tout droit vers une mise en faillite organisée avec l’aide des pouvoirs publics américains. Il s’agit de couper le géant en deux, la partie qui a l’espoir de pouvoir survivre avec les marques Chevrolet, Cadillac, peut-être Buick ou GMC, et le reste, voué au démantèlement, la vente ou la liquidation pure et simple. Les porteurs d’obligations et les syndicats de GM, même face à cette perspective à très court terme, refusent toute concession qui permettrait une restructuration sans passer par la case faillite. La dernière fois que JusMurmurandi a entendu pareille obstination, c’était (au choix) l’Iran d’Ahmadinejad parlant de son droit au nucléaire, la Corée du Nord sur le même sujet, les Taliban sur tout sauf la charia, George Bush sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein, les banquiers et traders sur leur droit au bonus et stock options. Finalement, vous avez raison, c’est souvent qu’on entend pareilles âneries. Qui a dit que les autistes n’ont pas la parole?
4. Un tissu de conneries
Enfin, comment ne pas conclure sur le sondage de Paris-Match qui révèle (le mot n’est pas trop fort) que Jacques Chirac est aujourd’hui la personnalité favorite des Français, avec 74% de bonnes opinions. Pour qui se souvient de sa cote de popularité, ou plutôt d’impopularité, quand il était Président, et de son bilan si faible, on se dit qu’un tel amour est très au-delà de l’improbable. On est dans le miracle, et, pourquoi pas en ce lendemain de Pâques, dans la résurrection. Quant à notre propre opinion, elle est carrément impubliable. A tel point qu’il vaut mieux en rire, et terminer en chansons. JusMurmurandi vous donne le choix:
J’ai la mémoir’ qui flanche
J’me souviens plus très bien
ou bien
Ça vaut mieux que d’attraper la scarlatine
Ça vaut mieux que d’avaler d’la mort aux rats
Ça vaut mieux que d’sucer d’la naphtaline
Ça vaut mieux que d’faire le zouav’ au Pont d’l'Alma
La belle campagne…
avril 13, 2009 on 9:30 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésAprès avoir utilisé un doigt (il parait que c’était le pouce, rétrospectivement n’était ce pas le médius ?…) pour symboliser le « coup de pouce » que pouvait donner la Société Générale à ses clients, cette dernière vient de lancer une nouvelle campagne publicitaire, que vous aurez peut être vue dans la presse quotidienne nationale.
Sinon, la voici:
Plusieurs prénoms sont cités pour demander au lecteur qui les aide, Ouali, Jehanne, Hugues, ou encore Rose, tous clients ou enfants de clients de la Société Générale.
JusMurmurandi aurait pu proposer un autre prénom, Daniel, avec comme slogan « Mais qui aide Daniel ? Mais vous, bien sûr. Les Français ont tous mis la main à la poche pour l’aider »…mais là, la campagne aurait légèrement changé de cible…..

Daniel Bouton, on a tous dû être là pour l'aider....
Bien sous tout rapport ?
avril 13, 2009 on 7:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésUn rapport sur les inégalités publié par l’OCDE a attiré l’attention de JusMurmurandi.
Chacun sait que s’il est un des trois mots au fronton de tous les bâtiments publics français qui suscite attention jusqu’à la jalousie entre Liberté, Egalité et Fraternité, c’est bien celui du milieu.
Or que dit ce rapport ?
Sur un plan général, que les inégalités ont augmenté au sein des pays de l’OCDE au cours des vingt dernières années.
Dans tous les pays ? Non, uniquement dans la plupart.
En particulier, pas en France, qui est l’un des cinq pays recensés où « l’inégalité des revenus et la pauvreté ont baissé ».
Les 10% de Français les plus riches ont des revenus dans la moyenne de ceux de l’OCDE, le taux d’emploi des moins instruits a augmenté (également une caractéristique unique de la France d’après le rapport), le taux de personnes vivant en « pauvreté monétaire » pendant une longue période est deux fois moins élevé que la moyenne, bref toute une série de faits dont personne ne parle.
Alors, en poil à gratter qu’il est, JusMurmurandi s’est demandé pourquoi.
Si Nicolas Sarkozy en avait fait la promotion, sachant que la période s’étend pour l’essentiel pendant les mandat de son prédécesseur Jacques Chirac, comment pourrait il le critiquer ?
De plus, la rupture par rapport à une France « sociale » serait elle possible, « vendable » alors même que les Français sont enamourés de l’ »Égalité »?
Bref, avec un tel rapport, il est difficile de défendre « travailler plus pour gagner plus » tandis que l’ascenseur social marche tellement bien que l’écart entre pauvres et riches se resserre pendant une période où l’on est supposé avoir eu un gouvernement dit de droite sur l’essentiel de la période.
Sans parler de la nouvelle « règle » dite des trois tiers quant au partage des profits des entreprise entre salariés, actionnaires et dirigeants qui tomberait d’un seul coup d’un seul.
A la gauche quant à elle, que lui resterait-il de fond de commerce si l’on apprenait qu’avec un gouvernement dit de droite justement les inégalités baissaient en France, et ce de manière exceptionnelle par rapport aux autres pays de l’OCDE ?
Rien, nada, nichts, nothing, nichevo etc.
Bref, le rapport de l’OCDE dérange tout le monde. Car il dit qu’une France censée avoir un gouvernement libéral se retrouve avoir des résultats dignes d’un gouvernement socialiste efficace (ce qui n’est pas facile à trouver en France). Le monde à l’envers.
Conclusion, tout le monde l’enterre.
Ou plus exactement, personne n’en parle, presque personne….
Le caniche?
avril 13, 2009 on 12:53 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVous vous en souvenez peut-être, Tony Blair, le charismatique Premier Ministre britannique était accusé de n’être « que » le caniche de George Bush, compte tenu qu’il suivait toutes les initiatives du Président américain, jusques et y compris l’attaque de l’Irak sur des bases totalement fallacieuses (les fameuses armes de destruction massive que Saddam Hussein était accusé de posséder).
Voilà maintenant que Nicolas Sarkozy est accusé d’être le larbin des Américains parce qu’il a réintégré la France au commandement intégré de l’OTAN. Ce ne serait qu’un épisode banal de l’opposition systématique d’un PS qui est prêt à tout lors qu’une opportunité se présente de critiquer le Président, si ne se joignaient à ces protestations celles d’une partie de la majorité.
Notamment ceux qui se considèrent comme des Gaullistes historiques rappellent à l’envi que l’action présidentielle inverse la décision du Général de sortir de cette instance de l’OTAN. Dominique de Villepin, notamment, ne rate pas, lui non plus, cette occasion de tenter de tailler des croupières au Chef de l’Etat.
Au PS, JusMurmurandi remet en mémoire le rôle central et déterminant du soutien du Président Mitterrand au déploiement de missiles américains Cruise en Europe pour faire pièce aux SS20 soviétiques. Sans notamment un discours historique au Bundestag, il n’est pas sûr que l’aval allemand eût été obtenu et le déploiement effectué. La chute de l’Union Soviétique et la fin de la Guerre Froide eussent peut-être pris un autre tournant. Faut-il pour autant dire que Mitterrand a été le caniche des Américains, présidés à l’époque par un Ronald Reagan avec qui le Président français ne partageait pas grand chose?
Aux opposants systématiques de son propre parti, JusMurmurandi rappelle que la question du commandement intégré de l’OTAN à l’époque du Général de Gaulle tournait autour de l’indépendance nucléaire française. Sans en sortir, la France eût été dépourvue de toute force nucléaire indépendante, comme la Grande-Bretagne l’est. Incapable de déclencher le feu nucléaire sans l’aval des Américains, mais engagée dès lors que les Américains l’auraient décidé. Telle n’est plus la situation aujourd’hui, où, grâce au Général de Gaulle justement, la France est indépendante sur ce plan là et le restera. Quand à l’argument prédisant que la France sera obligée de participer à toutes les initiatives américaines quelles qu’elles soient, et donc eût été contrainte de guerroyer en Irak, c’est purement et simplement un mensonge. L’Allemagne est membre de toutes les instances de l’OTAN et n’a pas participé à la seconde guerre d’Irak, ni à l’occupation.
Plus intéressant encore, une tribune du Monde qui fait le lien avec l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, adhésion souhaitée publiquement par Barack Obama et refusée par Nicolas Sarkozy. Là encore, les anti-sarkozystes primaires, ce qui fait autant de monde que la ligne A du RER aux heures de pointe, s’engouffrent dans ce qu’ils croient être une nouvelle brèche pour traiter le Président de caniche des Américains. Comme il leur aura cédé sur l’OTAN (c’est leur version des faits), il ne pourra longtemps leur résister dans l’affaire turque. Sauf que, manque de chance pour eux, et notamment pour Dominique de Villepin, qui, lui, est bel et bien le caniche de Chirac, son maître est partisan de l’adhésion turque pour ancrer ce pays à l’Occident. Le problème insoluble qui leur est posé est de faire passer cette attitude pro-turque pour du gaullisme historique. Alors que De Gaulle a, à lui seul, torpillé l’entrée de la Grande-Bretagne pour ne pas réduire la vitesse de progression de l’Europe en la diluant avec un pays pas assez européen.
Parce que, dans cette affaire, c’est bel et bien Nicolas Sarkozy qui est gaulliste. Imagine-t-on le Général accepter la Turquie en Europe? Pas une seconde!
Il est d’ailleurs légitime de se demander si le Président a été si non-gaulliste que cela en rentrant dans le commandement intégré de l’OTAN. Car le fait est que les forces militaires françaises sont sans le sou. Écartelées entre des systèmes d’armes de prestige imposés pour des raisons tenant plus à l’industrie française et à un modèle de conflit de la guerre froide qu’aux réalités modernes, une professionnalisation dont les moyens financiers ne lui ont pas été donnés et un budget en berne depuis des années. Le char Leclerc, le Rafale, les beaux restes du porte avions Charles de Gaulle (!), autant de systèmes d’armes hors de prix qui montrent par leur singulier échec à l’exportation à quel point l’armée française n’en a pas eu pour son argent, pourtant déjà chichement compté.
Donc, quand on n’a pas les moyens de sa politique, il vaut mieux avoir la politique de ses moyens. Une maxime auquel un pragmatique comme le Général de Gaulle aurait pu souscrire. Et, parce ce que c’était lui, personne n’aurait osé suggéré que, ce faisant, il capitulait. Ni qu’il était le caniche de qui que ce soit…