A fronts renversés…

novembre 26, 2012 on 9:50 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président | Commentaires fermés

Un gouvernement qui veut passer en force contre des écolos sur un projet de nouvel aéroport. Un ministre qui fait de grands moulinets de bras contre la fermeture d’un site industriel qu’il ne peut empêcher. La notation financière de la France déclassée par une agence de notation. Quoi de plus banal dans une semaine de pouvoir sarkozyen?

Dans le même temps, au lieu de s’engouffrer dans ces brèches béantes, le principal parti d’opposition se fourvoie et se vautre dans des querelles de pouvoir personnel et d’appareil, dans un vacarme de  noms d’oiseau et d’accusations réciproques de fraude. Quoi de plus banal après une élection au PS?

Sauf que là, c’est l’inverse. C’est le pouvoir socialiste qui se conduit comme des sarkozyens, et les chefs de l’UMP qui se déchirent comme des éléphants socialistes.

Manifestement ce qui sépare la majorité et l’opposition sur le plan politique n’est pas si évident sur tous les plans…..

A mourir de rire

novembre 23, 2012 on 9:09 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cette semaine, les militants UMP ont de quoi grogner: leur favori n’a pas gagné (euphémisme!). Les sympathisants UMP ont de quoi pleurer: les militants UMP ont fracassé leur parti. Ils l’ont réduit à l’état où en est le PS depuis 20 ans, avec haines recuites, scrutins volés, etc. C’est dire!

Il y a des grands gagnants dans l’histoire, ce sont ceux qui voulaient être candidats et n’ont pas eu les parrainages requis: Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Nathalie Kociuszko-Morizet, entre autres. Quelle chance de s’être trouvé à l’écart de ce jeu de massacre, qui invalide définitivement les deux crocodiles  exclusivement occupés à s’entre-dévorer!

Mais cette semaine, c’est aussi l’occasion de rire, même si l’actualité est sérieuse.

Le mariage dit « pour tous » divise, alors François Hollande lâche du lest devant des maires qui n’ont aucune envie de célébrer des mariages qui les heurtent. Il leur dit en plein discours devant l’Association des Maires de France qu’ils auront une clause de conscience, ce qui est couramment pratiqué et admis. Scandale des associations de gays, lesbiennes, transgenres et autres soutiens du projet, qui crient au reniement et exigent d’être reçus immédiatement par le Chef de l’Etat. Et l’Elysée s’exécute! Immédiatement! Et pas seulement un peu, puisque la « nouvelle » position de François Hollande est qu’il n’y aura pas de clause de conscience. Les maires et leurs adjoints seront obligés de célébrer des mariages avec des mariés de même sexe que cela leur plaise ou non!

Inutile de dire qu’un tel revirement d’un revirement fait tache et nourrit l’image de faiblesse du leadership de Moi Président. Quant aux maires, ils doivent se sentir comme des médecins que la loi voudrait forcer à pratiquer des avortements au motif que c’est légal.

Autre sujet dont la presse et la gauche faisaient leurs choux gras: l’audition et la probable mise en examen de Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » dans l’affaire Bettencourt. En d’autres termes, il aurait fait pression sur une vieille dame malade et affaiblie pour lui soutirer de l’argent. Le juge, nommé Gentil, ça ne s’invente pas, avait bien préparé son affaire, puisqu’il comptait confronter l’ex-Président à des mensonges sur son emploi du temps, ayant trouvé des preuves de plus de rencontres avec la milliardaire et sa famille qu’il n’en avait reconnu, rencontres qui se situaient comme par hasard au moment où avaient lieu des retraits importants de liquide du compte suisse de la vieille dame.

Manque de chance, quand l’agenda présidentiel porte la mention « Betancourt », ce n’est pas « Bettencourt » grevé d’une faute d’orthographe comme le croit le juge, c’est bien de Betancourt qu’il s’agit. C’est-à-dire d’une femme mondialement connue, de double nationalité franco-colombienne, retenue en otage par des terroristes marxistes depuis des mois, et qu’il est du devoir des autorités françaises de faire tenter de libérer, ce qui arrivera d’ailleurs.

Bettencourt et Betancourt. Il y a longtemps que JusMurmurandi n’avait pas tant ri.

l’UMP. Il y a longtemps que JusMurmurandi n’avait pas tant pleuré.

Ah, qu’il est dur de se renier!

novembre 6, 2012 on 1:04 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Comment dire? L’annonce d’un effort de 20 milliards d’euros en faveur de la compétitivité des entreprises françaises devait être un jour de joie. Une classe politique unie en soutien des conclusions du rapport Gallois, la droite, parce qu’elle y croit, la gauche, bien obligée, parce qu’elle l’a commandé. La droite parce que Gallois est une chef d’entreprises qui a abondamment fait les preuves de sa compétence, la gauche parce que Gallois est un des siens.

Que dit Gallois? Que les entreprises françaises ont un déficit de compétitivité qui cause des pertes d’emploi à caractère hémorragique. Déficit de coût, mais aussi déficit hors coût.

A son grand crédit, le Gouvernement emmené par Jean-Marc Ayrault a décidé de faire quelque chose de grande ampleur, ce qui n’a pas nécessairement été le cas de tous se prédécesseurs, ni sa préconisation quand, dans l’opposition, il était contre tous les choix de Sarkozy. Donc, une fois n’est pas coutume, saluons la décision de Hollande et Ayrault,

Mais la décision seulement, car les modalités, et le diable est dans les détails, sont révélatrices des tares de la pensée économique socialiste.

Comme faire baisser purement et simplement les charges pesant sur le travail aurait consisté à faire ce que proposait Sarkozy, ce n’a pas été jugé possible. Donc l’effort aura la forme d’un remboursement d’impôts. Mais, et c’est typique d’un gouvernement qui n’aime ni les riches ni les chefs d’entreprise et ne leur fait en aucun cas confiance, ce sera « donnant-donnant ».

Donc les seules entreprises qui seront éligibles au fameux crédit d’impôts seront celles qui s’engageront à maintenir l’emploi et la masse salariale, et à être « exemplaires » en matières fiscale et de rémunération. Il faudra en outre en informer régulièrement le comité d’entreprise avec qui le suivi de l’utilisation de ce crédit sera mis en place.

Bref, les entreprises qui sont en grand danger de devoir fermer, et doivent impérativement alléger au plus vite leur masse salariale pour ne pas sombrer, sont exclues. Elles n’ont qu’à crever, tel est le message que leur envoie le Gouvernement. Vivent l’innovation et la création d’entreprises, et au cimetière les entreprises traditionnelles. Comme Gandrange, par exemple, ou le textile, voire l’automobile « classique ».

A contrario, les entreprises qui sont à même de pouvoir garantir le maintien de leur masse salariale sont souvent déjà innovantes et en croissance. Pour elles, le crédit d’impôts sera ce qu’on appel un pur effet d’aubaine. Un cadeau d’autant plus apprécié qu’il ne changera rien du tout.

Mais ce qui est proprement hallucinant, c’est qu’à aucun moment, pas un mot pour les créations d’emplois attendues de ces 20 milliards. C’est pourtant une évidence, et François Hollande lui-même l’a dit depuis l’Asie où il est en voyage pendant que ce joue à Paris ce débat essentiel, la compétitivité, c’est la clef de la croissance et de l’emploi.  Ce qui, par parenthèse, ne présage rien de bon pour le nombre d’emplois publics, qui ne sont pas exactement des facteurs de compétitivité, au contraire, puisqu’ils ne produisent qu’un alourdissement de la facture qui pèse sur la collectivité nationale.

Donc, comment imaginer que notre pays injecte 20 milliards d’euros sans contrepartie en termes d’emploi? Comment expliquer ce non-sens? C’est assez simple. C’est que les socialistes français, depuis toujours, imaginent que la quantité de travail est constante, et que, par exemple, si on diminue le temps de travail de 39 à 35 heures, cela créé de l’emploi. C’est évidemment faux, la quantité de travail est variable, dictée entre autres par la compétitivité.

Mais comme les socialistes n’y croient pas, ils distribuent 20 milliards d’euros sans en attendre autre chose que de pouvoir dire qu’ils ont fait ce qu’il fallait….

Où nous mène-t-il donc?

octobre 20, 2012 on 3:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La cote de popularité de Hollande et Ayrault ne cesse de baisser, à une vitesse sans précédent pendant la Ve République. Pour ceux qui pensaient qu’il fallait se débarrasser de Sarkozy, président impopulaire et dont la presse ne cessait de rapporter les écarts de comportement, et qu’il urgeait de donner à la France un Président « normal », la gueule de bois est sévère.

Faisons, l’espace d’un instant, rimer « sévère » avec « inventaire »…

Hollande avait promis que sa République à lui, contrairement à celle de l’affreux Sarkozy serait irréprochable. Notamment, pas un condamné n’aurait de fonction importante. Promis, juré! On sait ce qu’a duré cette promesse. Pas 5 ans, durée de son mandat, ni 4, ni 3 ans. Non, juste 20 minutes, le temps qu’il nomme son Premier Ministre. Evidemment, avec une excuse, à savoir que le temps avait effacé la condamnation…. Ce qui ne s’applique pas au tout fraîchement condamné Arnaud Montebourg, mais Ayrault lui a fourni une deuxième excuse, différente, etc…

On se souvient de la candidature de Jean Sarkozy, fils du Président, à la présidence de l’EPAD, l’Etablissement Public qui gère La Défense. Bronca, levée de boucliers. Aujourd’hui, qui va être directeur général de son successeur, l’EPADESA? Amin Khiari, le fils de la vice-présidente socialiste du Sénat, Baziza Khiari. Un choix d’autant plus curieux qu’Amin Khiari n’a aucune expérience de l’aménagement ou du service de l’Etat, et qu’il a été évincé de la direction générale de l’université Léonard de Vinci après un rapport de la Cour des Comptes très critique sur sa gestion. Un choix d’autant plus important que la présidence guignée par Jean Sarkozy n’a ni pouvoir ni rémunération, alors que la direction générale, dévolue à Amin Khiari, est, elle, aussi puissante que lucrative…

Autre exemple: Claude Bartolone, aujourd’hui Président de l’Assemblée Nationale, troisième personnage de l’Etat. Dans son cas, pas de condamnation, ni d’emploi de son fils. C’est sa femme qu’il emploie et rémunère, à son Cabinet, très tranquillement, aux frais des contribuables français. On se souvient qu’il avait fallu qu’Eric Wörth démissionne du Ministère du Bduget, pour n’avoir pas compris qu’il était pour le moins maladroit que sa femme travaille pour Mme Bettencourt, femme la plus riche de France. Bartolone est plus malin, et Wörth aurait dû faire pareil, et employer directement sa femme à Bercy…

Mais ne soyons pas trop durs avec Hollande; passons l’éponge sur cette promesse factice de « propreté »de sa République, et regardons la politique. Car, après tout, ne vaut-il pas mieux une équipe compétente même si elle est un peu discutable, que d’honnêtes incompétents?

Hollande avait qualifié le Traité Européen de Stabilité Financière de mauvais et d’insignable. Il avait juré qu’il le renégocierait avec Mme Merkel, qu’il ferait plier. Il l’a signé tel que au mot près, et a du violenter sa majorité et bénéficier des voix de l’UMP pour le faire passer au Parlement. Ce n’est pas exactement un texte mineur, sur lequel il vient de retourner sa veste.

Hollande avait promis de faire de la compétitivité des entreprises un enjeu prioritaire de son action. Il avait nommé un patron socialiste respecté, Louis Gallois, pour faire un rapport sur le sujet. Ce rapport recommande un « choc de compétitivité » d’une trentaine de milliards d’euros pour alléger les charges salariales et relancer la compétitivité coûts des entre prises françaises. Alors que des fuites avaient évoqué un montant de 40 milliards en 5 ans, financé par une hausse de CSG, Hollande change d’avis et enterre le choc et la compétitivité avant même que le rapport Gallois soit officiellement remis. Comme la loi de finances 2013 fait peser sur les entreprises françaises un fardeau supplémentaire de 10 milliards. Il y aura bien un choc de compétitivité, mais un choc négatif, à un moment où les marges des entreprises françaises sont déjà un niveau historiquement bas, et, où, par exemple, son équipement en parc de robots est très loin du niveau italien, sans parler de l’exemple allemand, beaucoup plus moderne et performant.

Hollande avait aussi promis de donner le droit de vote aux immigrés. N’étant pas en état de le faire voter par sa propre majorité, et sans pouvoir compter cette fois-ci sur le soutien de l’UMP, il aurait « repoussé » le projet, comme le choc de compétitivité…

Tout ceci en 5 mois, alors qu’il a un mandat de 5 ans, et sans compter les turbulences de sa vie privée -sauf quand elle est twittée, moment auquel elle n’est plus très privée-, et les innombrables déclarations contradictoires et/ou incongrues de ses ministres.

On peut vraiment dire que, de ce point de vue là, Hollande ne perd pas de temps, établissant au passage des records. Mais vers où se dirige-t-il et nous dirige-t-il à cette vitesse, prenant bien soin de klaxonner?

 

BPI, la Banque Pour les Idiots (pardon, les Insolvables)

octobre 17, 2012 on 3:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ça y, est Moi Président va tenir sa promesse, et créer la grande banque publique qui va sauver l’industrie française. Comment qui que ce soit peut y croire, même lui, dépasse l’entendement de JusMurmurandi.

Très simplement, le système financier français ne manque pas de financement, les banques ayant été inondées d’argent pas cher par l’obligeant Mario Draghi, patron de la Banque Centrale Européenne. Alors, loin de refuser du business, elles en recherchent pour recycler avec profit cet argent abondant et quasi-gratuit.

Alors, à quoi sert la BPI, ou Banque Publique d’Investissement, si ce n’est à financer ceux dont les banques « normales » (oui, normales, comme un certain Président) ne veulent pas? Et pourquoi les banques, si elles ont accès à des financements abondants, ne financent-elles pas tous les demandeurs? A cause du risque bien entendu. Surtout en période de récession, il faut être prudent. Alors, bien sûr, les banques refusent de financer les canards boiteux, les investissements risqués, les pertes récurrentes. Et ça fait mal.

Mal au chefs d’entreprises qui vont y laisser leurs fortunes en papier. Mal aux employés qui vont y perdre leurs emplois. Mal à la France qui va y perdre activité et recettes fiscales. Ne serait-il donc pas judicieux de financer pour que cela n’arrive pas, grâce à la bonne fée, la BPI?

Le problème, c’est que cela ne laisse à la BPI que les dossiers dont les banques normales  ne veulent pas, puisque la BPI ne pourra plus, comme dans les années 60, distribuer comme ses prédécesseurs le Crédit National ou le CEPME,  des crédits à des taux bonifiés, ce qui serait une distorsion de concurrence, interdite par Bruxelles. Donc son seul attrait, ce seront justement ces dossiers rejetés par tous.

Comme, en outre, Moi Président, qui sait ne jamais oublier clients et féaux, a pris soin de mettre dans ce fromage des représentants des régions (toutes socialistes sauf une), et des syndicats, pas vraiment de droite, on voit bien à quoi va servir la BPI.

A financer les « sans espoirs », les coopérative ouvrières destinées à des reprises « de la dernière chance ». A financer la ré-industrialisation d’Aulnay-sous-Bois quand PSA aura fermé. A éviter les « accidents industriels » dans les territoires juste avant les élections locales de 2014 et 2015. On se souvient comment Ségolène Royal a engagé des fonds publics pour Heuliez dans la région qu’elle préside, pour soutenir sa candidature à la candidature du PS. On imagine d’ici l’usage que le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, ferait du chéquier de la BPI.

Sauf qu’il n’est pas sûr du tout que ce soit lui qui en dispose, vu le conflit ouvert qui l’oppose, sur ce thème comme sur d’autres, au puissant Pierre Moscovici, Ministre des Finances.

Juste pour conclure, les lecteurs se souviendront du dernier épisode majeur où des banques ont voulu financer des clients insolvables en se débarrassant des carcans réglementaires  et des impératifs de rentabilité. C’est connu sous le nom des  » crédits sub-primes » américains. Vous connaissez la suite…

 

Les Cons-pétitifs

octobre 16, 2012 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France se vide de son tissu industriel. Tout le monde le voit, tout le monde s’en désole. Un ministre a été nommé pour s’attacher au Redressement Productif. Notre problème, ce n’est pas d’abord la concurrence de la Chine et des usines délocalisées, c’est notre perte de parts de marché en Union Européenne. De même, si l’économie allemande connaît un quasi-plein emploi au moment où celles de toute l’Europe du Sud connaissent des records de chômage, c’est parce que nos emplois filent en Allemagne. Les Allemands fabriquent des voitures en Allemagne, y compris des petits modèles, quand nous n’en sommes plus  capables. Ce n’est qu’un exemple, mais ô combien révélateur. Accessoirement le Japon, lui aussi pays à coût élevé, fabrique encore ses voitures, même les petits modèles, ce qui montre que le problème, ce n’est pas l’Allemagne, c’est la France.

Tout ceci porte un nom: la compétitivité, c’est-à-dire la capacité de développer une offre attrayante pour les clients tout en étant rémunératrice pour les fabricants. Un chiffre simple en explique une bonne partie. En l’an 2000, le coût du travail en France est 15% moins cher qu’en Allemagne, et en 2012, il est 10% plus cher.

Avant l’euro, cela se réglait par une dévaluation, et la France en a connu de nombreuses par rapport à l’Allemagne. Notamment 3 en 3 ans quand Mitterrand en 1981 a voulu mettre en oeuvre une « autre logique ». Une dévaluation, c’est un renchérissement immédiat et massif des importations, donc une forte perte de pouvoir d’achat intérieur, et une hausse de compétitivité des exportations. L’idée étant que le gain de parts de marché à l’exportation finit par compenser et au-delà l’effet de l’appauvrissement intérieur.

Avec l’euro, on ne peut plus dévaluer, donc plus de baguette magique pour rétablir les comptes d’un seul coup, comme les Grecs le savent maintenant, qui en sont à leur 6e année consécutive de récession forte.

Nicolas Sarkozy l’avait compris, qui avait inscrit à son programme une forte hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, tant côté patronal que salarial. Baisse de coût du travail qui entraînerait une hausse de la compétitivité. Cette idée a été reprise par certains socialistes, mais il ne pouvait être question de copier l’infâme ex-Président, donc ils avaient imaginé le faire par le biais d’une hausse de la CSG. C’est déjà nettement moins intelligent, parce que la CSG ne frapperait que les revenus français, alors que la TVA frapperait aussi les importations, qui viendraient donc payer une partie de notre choc.

Effrayés à l’idée de ce qui pouvait passer pour le plus gros cadeau au patronat jamais fait, un chiffre de 40 milliards d’euros a fuité, mais sur 5 ans et non pas tout de suite. Ce qui veut dire 8 milliards par an. Comme l’année prochaine notre estimé Gouvernement va prélever sur les entreprises 10 milliards d’impôts supplémentaires, même ces 8 milliards n’auraient pas suffi à éviter que la compétitivité se dégrade au lieu d’être améliorée. C’est déjà l’inverse de ce qu’il faut faire.

Mais Jean-Marc Ayrault hier a enterré tout idée d’un choc de compétitivité, disant que ce n’est pas le coût du travail qui est responsable de notre déficit face à l’Allemagne, mais le fait que les Allemands vendent des produits plus « haut-de-gamme » que nous, et que c’est cela qu’il faut corriger. Donc il faut aider la production française à monter en gamme, à coup de programmes de recherche et de formation.

Il n’a pas tort, il faut le faire. Mais a-t-il seulement la moindre idée de combien de temps il faut pour repositionner à la hausse une gamme de produits sur le marché mondial? Les imaginer, les concevoir, les produire, les vendre à un prix plus élevé à des consommateurs qui, soyons clairs ne sont pas, sauf exceptions, à payer aussi cher un produit « made in France » qu’un produit « made in Germany », cela prend dans le meilleur des cas des années, et entre temps que ce passe-t-il?

Entre temps, Hollande et Ayrault font semblant de traiter le problème, sans pour autant affronter ni la réalité ni l’aile gauche de leur parti qui ne les suivrait pas et casserait en quelques semaines la majorité parlementaire. Bien joué!

Et entre temps, nous aurons définitivement abandonné tout arrimage à l’Allemagne, pour rejoindre les rangs de l’Europe du Sud, à laquelle, par leur refus de l’effort et leur priorité donnée à la gratification immédiate, assurée par l’Etat et garantie, les Français veulent manifestement appartenir.

Il vaudrait mieux ne pas demander aux Espagnols, aux Italiens ou surtout aux Grecs où les a menés ce modèle. Cela ferait de la peine à ceux qui pensent que nous n’avons pas de problème de compétitivité. A ceux qui croient que nous sommes compétitifs alors que nous ne sommes que cons-pétitifs.

Taxez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!

octobre 10, 2012 on 6:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

Pour mettre fin à l’hérésie cathare, une croisade fut lancée par le pape au début du XIIIe siècle. Durant laquelle les croisés prirent de force Béziers, alors 5e ville de France, parce qu’elle, qui comptait, dit-on, plus de 20.000 habitants, avait refusé de livrer 300 cathares, auxquels l’hospitalité avait été accordée. Et que violer les lois de l’hospitalité eût été se déshonorer.

Simon de Monfort, qui commandait les croisés eut alors cette phrase aussi monstrueuse que célèbre: « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens! ». Moyennant quoi, tous les habitants de Béziers furent exterminés, hommes, femmes, enfants, réfugiés le cas échéant dans des églises qui furent brûlées. Pas un n’en réchappa, pour être sûr que pas un cathare ne manque de recevoir son juste châtiment. Avec cette idée que Dieu accueillerait favorablement ceux qui auraient été injustement massacrés, ce qui réparerait cette « bavure » au centuple.

Aujourd’hui, c’en est à se demander si ce n’est pas un héritier spirituel de Simon de Monfort qui est au pouvoir. Toute personne qui détient de l’argent est bonne à être fiscalement massacrée. Les sociétés? 10 milliards! Les particuliers? 10 milliards! Les revenus du capital? Comme ceux du travail! Le capital lui-même? A l’ISF! Les objets d’art? A l’ISF aussi! Les Français de l’étranger? A l’impôt comme les autres! Les revenus de plus d’un million par an? 75% d’impôts! Les fumeurs? Augmentons le prix du tabac! Les familles? Plafonnons le quotient familial! Les exonérations? Plafonnons les niches fiscales! (sauf celles qui sont électoralement contre-productives, comme la loi Girardin pour les DOM-TOM, où le vote a été outrageusement en faveur de Hollande, contre Sarkozy).

Bien évidemment, tout ceci aura des conséquences. Une telle hausse d’impôts mettra la France en récession. Une taxation des plus-values en capital unique au monde découragera les entrepreneurs. La détention d’oeuvres d’art, par définition stérile en termes de revenu, deviendra ruineuse et le patrimoine artistique fuira notre pays, etc…

Mais tout ceci n’a aucune importance pour nos politiques, n’est-ce pas, comme le massacre des innocents n’en avait pas pour Simon de Monfort. Pour lui, c’était parce que Dieu reconnaîtra les Siens et les prendra auprès de Lui. Et pour nos dirigeants socialistes laïcs, qui est ce Dieu qui réparera leurs folies humaines?

#Geonpi

octobre 5, 2012 on 6:21 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Joseph Staline est en plein plenum de comité central lorsque l’un des participants lui demande d’aller voir Dieu afin que les Soviétiques deviennent les meilleurs communistes.

Le petit père des peuples s’exécute et monte voir Dieu le Père avec sa requête. « Pas de problème » lui répond Dieu, « vous serez les meilleurs communistes ».

Tout à sa joie d’avoir obtenu cet avantage, Joseph redescend annoncer la bonne nouvelle au plénum.

Le membre du comité qui se réjouit de ce succès demande alors à Staline de remonter voir Dieu et de lui demander cette fois que les Soviétiques soient les plus intelligents.

Staline hésite un peu en se demandant si une deuxième exigence sera bien accueillie, mais s’exécute toutefois.

A nouveau, Dieu donne une réponse favorable.

Devant ce succès, toujours le même membre demande à Staline de remonter avec une troisième et dernière demande, cette fois que les Soviétiques soient les plus honnêtes.

Embarrassé devant une telle exigence, Staline traîne des pieds puis monte enfin voir Dieu.

Celui-ci un peu surpris qu’une troisième demande pointe son nez finit par donner son accord, mais visiblement de mauvais gré, et surtout avec une condition.

« Soit vous serez les plus intelligents et les meilleurs communistes, mais à ce moment là, vous ne serez pas les plus honnêtes ».

« Soit vous serez les plus intelligents et les plus honnêtes mais à ce moment là, vous ne serez pas les meilleurs communistes ».

« Enfin, si vous êtes les meilleurs communistes et les plus honnêtes, vous ne serez pas les plus intelligents ».

C’est exactement ce que nous vivons en France avec la manière dont le gouvernement traite les chefs d’entreprises.

Aux yeux de Hollande et de sa clique ministérielle, il faudrait que les entrepreneurs créent de l’emploi, soient beaucoup plus taxés sur leurs revenus et leurs capitaux pour être de bons patriotes, et acceptent enfin de se faire traiter de patrons voyous, de salauds de riches  au bon plaisir de la presse bobo ou de M. Montebourg par exemple.

Eh bien non, ça ne marche pas.

Les caves se rebiffent. Le gouvernement, aux dire de M. Moscovici, ne recule pas, il bouge. A la bonne heure.

Les entrepreneurs aussi. Ils comprennent vite. Dans un monde où la circulation des capitaux et des personnes est libre (et non comme au temps de François Mitterrand qui imposa un carnet de change plafonné à 300€ par an) les entrepreneurs se font un plaisir d’aller voir ailleurs comme en Grande Bretagne où le tapis rouge leur est déroulé, en Belgique ou encore en Suisse.

Parallèlement à cela, les salariés plus modestes sont aussi victimes de cette politique fiscale qui ne pense qu’à augmenter les recettes sans trop toucher aux dépenses. On le voit à chaque sondage qui est publié.

La vitesse de chute de l’exécutif est spectaculaire. Voilà un point où François Hollande est beaucoup « meilleur » que Sarkozy, plus rapide.

Cela risque toutefois de déplaire à ses alliés verts. Parce qu’il est en train de tomber tellement bas qu’il va bientôt aller chatouiller les gaz de schiste…

 

 

Pigeons, corbeaux, ou vautours? Non, des moineaux, tout simplement…

octobre 4, 2012 on 9:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les projets du Gouvernement, uniques au monde, de taxer les revenus du capital autant que le travail, et ce dans le pays où le travail est déjà parmi les plus taxés, menace de mort toute activité créatrice de capital en France. Ainsi, par exemple, un entrepreneur qui a vendu son entreprise en février 2012. Il devait payer 28% de plus value. Eh bien, avec le projet de Moi Président, ce sera jusqu’à 62%!!! A posteriori,  et sans appel, bien entendu…

Certains d’entre eux se regroupent, forment un groupe Facebook, se donnent un nom qui frappe l’opinion, les « pigeons », c’est-à-dire les gogos, les dindons de la farce, les crétins de l’affaire, et le buzz, qu’ils activent efficacement, fait le reste. Plusieurs ministres font assaut de bonnes paroles pour les convaincre que tout ceci n’est qu’un regrettable malentendu, que l’on va bien entendu rectifier au plus vite.

Evidemment, on peut croire aux bonnes paroles, si on est un corbeau. Un corbeau comme celui de La Fontaine, qui tenait en son bec un fromage…  on sait comment l’histoire finit. Et que le fromage est le privilège préféré du politicien vorace…

Et, de même, la frénésie avec laquelle l’équipe de Moi Président se jette sur tout revenu supérieur au SMIC peut donner l’impression que ce ne sont que d’affreux vautours. D’où la peur bien compréhensible qu’ils inspirent aux pigeons…

Mais, pour JusMurmurandi, ce qui est le plus lamentable de toute cette affaire, ce n’est pas comment ministres et Gouvernements battent en retraite en rase campagne devant quelques pages de publicité bien orchestrée. Ce n’est pas leurs idéologie, qui peur fait penser que tout argent est forcément malsain quelque part, et que donc, le prendre est « juste ».

Non, c’est simplement qu’ils n’aient pas su, malgré leurs diplômes de l’E.N.A. et leurs rangs de ministres, que les actes et déclarations ont des conséquences. Et que, si on veut éviter les conséquences, mieux vaut commencer par éviter les actes. Et ne pas savoir ça, c’est juste démontrer que ce ne sont que des cervelles de moineaux…

 

Patriotisme, la gauche en parle tout le temps, mais ne le fait jamais, la droite le fait!

septembre 28, 2012 on 6:49 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pendant 5 ans, la gauche a voté contre tout ce que Nicolas Sarkozy a proposé, même ce qui n’était pas manifestement de droite ou de gauche, ou ce qui n’était pas a priori politique, comme la suppression de la publicité pendant les soirées de télévision publique, ou ce qui était une urgence nationale, comme les mesures de soutien à l’économie de 2008-2009. Systématiquement contre. Absolument contre. Résolument contre.

Maintenant qu’elle est au pouvoir, la voilà coincée avec une patate chaude, le fameux traité européen. Candidat, « Moi Président » n’a cessé d’être contre (comme on l’a vu plus haut), au motif rédhibitoire qu’il avait été négocié et signé par Nicolas Sarkozy. Il le trouvait nul, ce traité, il allait le renégocier, on allait voir ce qu’on allait voir, Merkel n’avait qu’à bien se tenir.

On a vu. Hollande n’a obtenu qu’un changement de pure forme, un pseudo-volet de croissance, qui ne fait qu’égrener des montants déjà disponibles, dont pas un euro n’est nouveau. Bref, il se couche, battu en rase campagne par l’artillerie allemande autant que par la faiblesse française.

Maintenant il faut le faire ratifier, et ce n’est pas simple de faire voter par la gauche un texte d’orthodoxie financière qu’on a traité auparavant de noms d’oiseau. Les Verts ont déjà annoncé que leur participation au Gouvernement ne les obligeait pas à le soutenir. Les beaux alliés que voilà! Mais, comme un certain nombre de députés PS de gauche ne le voteront pas non plus, se souvenant de ce que Hollande a, lui, déjà oublié, il n’y a plus de majorité pour voter le texte.

La droite a donc un choix. Planter Hollande, et la France avec, ou voter un texte et sauver la peau du Président. On sait quel choix irresponsable la gauche a fait pendant 5 ans d’opposition. Pour être franc, je pensais que la droite ferait de même, trop heureuse de laisser Moi Président dans la merde dans laquelle il s’était mis tout seul, incapable qu’il est d’imposer l’ordre parmi ses alliés aussi bien que dans ses affaires privées.

Eh bien non! La droite, civique et patriote, va voter ce texte, au motif qu’il est bon pour le pays, et non pas le saborder au motif que cela plomberait Hollande et Ayrault.

Voilà une démonstration claire de la différence entre la gauche et la droite! Et vous verrez que Moi Président ne leur dira même pas merci!

Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait?

septembre 25, 2012 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections municipales 2014, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Français l’ont voulu, ils l’ont eu. Ou plutôt, ils ne l’ont plus voulu, le Sarko, alors ils l’ont battu.

Le problème, c’est que, pour le battre, il fallait en trouver un autre, et que, sur ce coup, le seul autre carrossable, c’était Hollande, alors il l’ont élu.

Et maintenant que Hollande ne se révèle pas la potion magique que ses électeurs attendaient maintenant, comme le changement promis, c’est le désamour qui vient maintenant, à une vitesse sans précédent sous la Ve République.

Le problème, c’est que les Français commencent à comprendre qu’ils sont collés avec le produit de leur refus de Sarkozy pendant 5 ans. Or les débuts de l’équipe Hollande augurent mal de ce que peut être une période aussi longue. Au bout de 4 mois, on dit le Premier Ministre déjà cramé, et 3 de ses ministres sont candidats à le remplacer (Valls, Peillon, Moscovici), sans compter Martine Aubry, qui s’y verrait bien. Au bout de 4 mois!!!

Côté alliances, ça ne va pas plus fort, avec des Verts qui s’apprêtent à voter contre un Gouvernement dont ils font partie, et dont les ministres, Duflot en tête, refusent mordicus de démissionner.

Hollande nous dit qu’il veut être jugé sur ses résultats. Quels résultats? Ce que voient les Français, c’est la montée du chômage, les plans sociaux et la hausse vertigineuse des impôts. Pas de quoi inciter à l’indulgence. Si on ajoute que cette hausse des impôts est matinée de dépenses nouvelles (embauches de professeurs, nouvelle niche fiscale pour l’immobilier, contrats aidés en tous genres), la lisibilité de l’action gouvernementale, déjà limitée, devient nulle.

Ajoutez des couacs de communications si nombreuses qu’on ne peut les compter. Notamment, hausse de la CSG ou pas de hausse, hausse de la T.V.A. ou pas de hausse, « effort » demandé aux retraités ou pas d’effort, suppression de la niche PME ou pas de suppression, etc….

Panachez avec une conjoncture économique notamment européenne franchement maussade, et les bonnes nouvelles sont si rares qu’elles en deviennent presque suspectes.

Et, pour couronner le tout, la presse, qui s’est essayé avec Sarkozy à un degré de férocité sans précédent, et qui constate que c’est un style qui fait vendre, se montre avec Hollande d’une cruauté qui fait frémir, surtout quand on a été habitué à l’indulgence dont la gauche bénéficiait jusque là.

JusMurmurandi a pronostiqué il y a déjà des mois que Fillon serait Maire de Paris en 2014, alors que tous les sondages lui étaient très défavorables. Mais la chute de popularité est tellement rapide que nombre d’élus socialistes devraient déjà se chercher des points de chute, tant les élections locales dans moins de deux ans, représenteront une possibilité de défoulement pour des électeurs qui feront payer aux socialistes leur propre mauvais choix de 2012.

Et alors, Toi Président, comme tu aimes à le dire, maintenant, on fait quoi?

 

Napoléon à l’envers

septembre 17, 2012 on 4:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Un petit préambule. Napoléon n’a pas laissé la France en bon état, c’est le moins qu’on puisse dire, saignée à blanc par des guerres qui ont dressé le onde entier contre elle. Mais au moins, il l’a laissé en bon Etat, si on me pardonne ce jeu de mots, ayant été un administrateur hors pair, et un prodigieux organisateur de l’efficacité de la puissance publique.

Qu’en est-il aujourd’hui de cette efficacité de la puissance publique? Lentement les chiffres sortent. Maintenant, on sait comment la France fait pour perdre sa compétitivité. C’est simple, elle dépense trop dans sa sphère publique, et obtient trop peu en face. Les exemples se multiplient:

- ce matin, un rapport de l’inspection générale des Finances critique l’inefficacité des 1244 agences d’Etat, dont le coût totalise une cinquantaine de milliards par an.  Comme toujours, on constate qu’alors que l’Etat s’est serré la ceinture pendant les années de RGPP impulsée par Nicolas Sarkozy, ces agences ont augmenté leurs effectifs et leurs moyens financiers, lesquels ont cru de 15% en cinq ans. une paille!

- les collectivités locales n’ont cessé, elles aussi d’augmenter leurs dépenses et leurs effectifs malgré la crise et les restrictions que s’imposait l’Etat. On peut d’ailleurs se demander si la mesure, véritablement sans précédent, que voulait mettre en oeuvre Nicolas Sarkozy, de fusion des régions et des départements pour en augmenter brutalement l’efficacité en en diminuant les coûts, n’a pas été, à elle seule suffisante pour le faire battre, tant elle a mobilisé contre elles les édiles locaux dont le gaspillo-fromage était pour la première fois menacé. Coût: encore des dizaines de milliards qui s’envolent. Qui peut en effet dire que sa ville, son département, sa région, lui fournissent quoi que ce soit de plus ou de mieux pour venir en contre partie des milliards de plus qu’ils prélèvent et dépensent? Un exemple parmi tant d’autres, le livre phénomène de Zoé Shepard, « absolument dé-bordée! », qui décrit à quel point une administration où elle est employée n’a aucun rapport, même lointain avec un lieu de travail. Le plus amusant est que ce livre si férocement critique  conduit au moins une administration à de demander si ce ne serait pas d’elle que parlait l’auteur. En l’occurrence, elle s’est reconnue, c’est la région Aquitaine, présidée par le socialiste Alain Rousset, qui s’est fort justement et fort peu honorablement reconnue dans ce désastre au nom d’Administration. Et qui a préféré sanctionner sa collaboratrice plutôt que de taire la honte que ce portrait eût du inspirer.

- les coûts médicaux sont en France de plus sieurs points de p.i.b. plus élevés qu’en Allemagne, sans aucun bénéfice mesurable de santé pour la population. Encore des dizaines de milliards. Un livre vient d’ailleurs de sortir sous la signature du Pr Bernard Debré pour dénoncer la moitié des médicaments vendus et remboursés en France comme inutiles, voire pour certains dangereux. Comme étaient remboursé le Mediator, et autorisées les prothèses PIP.

Voilà, très simplement, où nos milliards partent en fumée. Il serait facile d’allonger la liste, avec les professeurs en nombre beaucoup plus élevé que chez nos voisins et concurrents, et la France qui ne cesse de perdre des places quant à la qualité de l’éducation qu’elle donne à ses enfants. Avec les fonctionnaires qui ont quatre fois plus d’arrêts de maladie que dans le privé. Avec les 35 heures et autres RTT, pendant que les autres pays travaillent. Etc…

Pour remédier à la perte de compétitivité de la France, il n’y a pas deux solutions, il faut alléger le fardeau improductif subi par les forces productives et consommatrices.  Que fait Hollande? L’inverse. Il l’augmente, d’une hausse des impôts sans précédent. Il est vrai que, pour faire l’inverse, il faudrait du courage, et que ça, on le l’a pas encore vu chez lui, qui ne fait, il est vrai, de politique que depuis 30 ans. Ce en quoi il est beaucoup plus le fils spirituel de Chirac, l’autre corrézien, que de Mitterrand, l’autre François.

Comment s’étonner, après seulement 100 jours, de la réponse des Français à la question « la situation serait-elle meilleure avec Sarkozy s’il avait été réélu qu’avec Hollande? ». 30% n’ont pas de préférence. 26% pensent qu’elle est meilleure avec Hollande. 44% pensent qu’elle eût été meilleure avec Sarkozy. Une telle chute en 100 jours, c’est Napoléon à l’envers…

Justice, quelle justice?

septembre 9, 2012 on 7:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Justice, François Hollande n’a que ce mot-là à la bouche. Ce qui lui a permis de charger Nicolas Sarkozy, le « Président des riches » du péché d’être injuste. Imposer davantage les riches, leur demander toujours plus, voilà qui est intrinsèquement juste dans la logos socialiste.

Est-ce si vrai que cela?

Regardons les faits simplement. Le pacte social que signent implicitement les citoyens avec leur Etat est clair. En échange de leurs contributions diverses (impôts, droits, taxes, contributions sociales), chaque citoyen reçoit de cet Etat des services: défense, justice, police, administration, infrastructure,  éducation, etc.. Auxquels on peut ajouter les services sociaux: santé, retraite, chômage.

Prenons deux Français dont l’un, riche, paie dix fois plus d’impôts que l’autre. Ils reçoivent pourtant les mêmes défense, justice, police, administration, infrastructure, éducation. Pourtant elles « coûtent » dix fois plus cher à l’un qu’à l’autre. Est-ce cela qui est juste? Ce même Français riche paie beaucoup plus à la Sécurité Sociale pour sa santé que le pauvre, pourtant ils reçoivent tous deux la même prestation. Est-ce cela qui est juste?

N’imaginons pas que ce soit le cas dans tous les pays. En Angleterre, par exemple, qui n’est pas une terre ignoble d’injustice, le principe est différent. Le service public de la santé, appelé NHS, dispense une sorte de service minimum qui correspond à ce que tous doivent être assurés de recevoir, et libre aux riches de payer plus pour recevoir plus ou mieux. De même le service d’éducation est meilleur pour les  riches qui sont libres de payer pour le supplément de qualité qu’ils veulent voir dispenser à leurs enfants.

JusMurmurandi ne souhaite pas avec cet exemple plaider pour une médecine ou un service éducatif « à la carte », ou « à deux vitesses ». Simplement, il est nécessaire face au hold-up sémantique auquel se livre froidement notre Président, de montrer que la Justice n’est pas forcément dans le camp qui dit qu’il en est l’unique dépositaire.

Imaginons qu’un constructeur automobile fasse payer ses voitures plus cheres à certains qu’à d’autres. Il serait immédiatement sanctionné par la législation française aussi bien que par Bruxelles pour « conditions discriminatoires ». C’est pourtant très exactement ce à quoi correspond la totalité de notre système fiscal et social. Discriminer entre les riches et les pauvres, pour redistribuer.

Et le Président, qui va semble-t-il annoncer une vague sans précédent de hausse d’impôts et de taxes, va sans doute se gargariser du mot justice pour couvrir ces mesures d’un manteau de respectabilité. Il ne devrait pas oublier cependant que sur le fronton de tous les bâtiments publics de la République française, ce n’est pas le mot « justice » qui figure au milieu, mais celui d’ »égalité ».

Donc, au moment où la lutte contre les discriminations est si à la mode, discriminons un peu moins entre riches et pauvres, reconnaissons la contribution vitale des riches à la Nation au lieu de les chasser en Belgique, et contentons-nous d’appeler « redistribution » l’effet du système fiscal.

Ça fait moins moral de parler de redistribution que de justice. Mais c’est beaucoup plus honnête.

Adieu, Gribouille !

septembre 8, 2012 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une politique de Gribouille, cela signifie une politique qui part dans tous les sens.

Quelques exemples.

On prend un pays où la croissance est faible, tellement faible qu’elle est non seulement proche de zéro mais en plus qu’en plus sa tendance est baissière.

Il faut donc stimuler la consommation et « désencourager » l’épargne.

Que se passe t il chez nous ?

On remonte le plafond du livret de caisse d’épargne et on supprime les heures supplémentaires défiscalisées. Bravo Gribouille.

Pour stimuler la consommation, il faut encourager les hauts revenus à dépenser plus.

Que fait on chez nous ?

Lorsqu’il faut trouver 8 milliards pour boucler le budget de l’État, on augmente les impôts de 7 et on fait semblant d’économiser un milliard. Bravo Gribouille.

Lorsque le budget de l’État pour l’année suivante requiert de trouver 40 milliards, il faut faire des économies.

Que fait on chez nous ?

On arrête la RGPP (révision générale des politiques publiques, visant à faire des économies sur le train de vie de l’État). Bravo Gribouille.

Lorsque l’emploi est en passe de dépasser 10% de la population active, il faut encourager les créateurs d’emploi.

Que fait on chez nous ? On les insulte, les traine plus bas que terre et on les taxe encore plus. Bravo Gribouille.

Message bien reçu.

Bernard Arnault, fondateur du groupe LVMH, première fortune de France, quatrième fortune mondiale d’après Forbes, a demandé la nationalité belge. Ce sont des milliards d’euros d’impôts  payés par Arnault qui s’en vont enrichir nos amis belges et donc nous apauvrir.

Adieu, Gribouille !!!

 

Adieu, Gribouille !!

 

La France coule!

septembre 8, 2012 on 5:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le classement est sorti, et il est accablant. La France, 21e, n’est plus dans les 20 pays les plus compétitifs au monde. Ce n’est pas une surprise, l’érosion constante de nos parts de marché à l’exportation disait la même chose, mais le voir écrit par le Forum de Davos est un choc. Et qu’on ne suppose pas que la tête du classement est réservée à des nations à bas coûts et dont la gauche aussi bien que l’extrême droite voudraient nous convaincre qu’ils ne sont « que » des pays à coups bas, par des monnaies sous-évaluées, comme la Chine.

Car la première place revient à un pays qui a peut-être les coûts les plus élevés, notre voisin, la Suisse! En fait, 5 des 6 premières places reviennent à des nations d’Europe du Nord, Singapour étant le sixième membre, au deuxième rang, de ce sextuor d’élite.

Ceci recèle plusieurs enseignements.

- accuser la mondialisation d’être une dérive vers les coûts bas, au détriments des producteurs et en faveur des consommateurs, est une fiction politiquement commode. Ce n’est pas tant la Chine qui nous met en échec, que l’Allemagne!

- dire que l’Europe est une zone économique condamnée au déclin est une autre fiction politiquement commode. 5 des 6 premières places sur un critère aussi essentiel que la compétitivité, quel splendide déclin!

- ces deux fictions ont un gros avantage, elles masquent la spécificité du déclin français, ce dont JusMurmurandi se fait l’écho. La performance française est à peu-près à mi-chemin entre l’Allemagne, 6e, et le tandem Espagne-Italie, dont on connait les difficultés. Quant à la Grèce, c’est bien simple, elle est 96e, derrière la Namibie!

Hollande, pendant ce temps-là, bloque les loyers, augmente massivement les impôts, réembauche des fonctionnaires, subventionne plus de logements sociaux et réinvente les « emplois jeunes, eux aussi subventionnés. Est-ce là qu’il trouvera les ressorts d’une nouvelle compétitivité? Ou au contraire d’un nouveau déclin?

Mais le pire n’est pas là de l’avis de JusMurmurandi. Pourquoi les constructeurs français d’automobiles, par exemple, n’ont-ils de cesse de produire de moins en moins en France, alors que ce n’est pas le cas au Japon ou en Allemagne, deux pays à coûts aussi élevés que les nôtres? C’est qu’en France, baver sur les entreprises, les rendre responsables de tous nos maux, et leur rendre la vie impossible est un sport national.
Il faut être un grand masochiste pour être employeur en France, harcelé par une Inspection du Travail arc-boutée sur un Code du Travail d’une complexité infernale.
Et la logomachie du présent pouvoir,(un Président qui n’aime pas les riches, une taxe à 75% des plus hauts revenus, un ministère du « redressement productif » qui ne pense qu’à l’audimat de son ministre quand il fait de grands moulinets de bras contre des patrons dont il va pourtant un jour réaliser qu’ils sont essentiels à la performance française), cet arsenal de mesures, de menaces et de médisances ne saurait être contrebalancé par quelques visites médiatiques à des sites industriels où le Président se fend de bonnes paroles sur « la France qui investit et exporte ».

Le patron de la multinationale géante anglo-néerlandaise Unilever l’a très bien dit dans un interview du Figaro du 20 août.
Le pouvoir en place lui rend la vie infernale quand il veut fermer Fralib pour rationaliser sa production européenne de thés et de tisanes.
Mais personne ne dit rien quand il créé des emplois ailleurs en France par une autre rationalisation de production… Et sa chronique, mesurée et policée, sur les conditions indispensables pour que la France puisse continuer d’accueillir des investissements, conditions aujourd’hui aux antipodes des préoccupations de Hollande, plus pressé de mettre au point la loi de vente forcée des usines des entreprises qui veulent les délocaliser, a sonné comme le glas des investissements étrangers en France.

Sarkozy l’avait compris, qui a tenté de restaurer au moins en partie cette compétitivité, en réduisant les dépenses de l’Etat, par une RGPP aujourd’hui défunte, en mettant, s’il était réélu, de force au régime notre pléthore de collectivités territoriales, villes, départements, régions, dont les dépenses, très largement gérées par les socialistes, ont pratiquement augmenté autant que celles de l’Etat reflétaient d’ économies, et en transférant sur une hausse de T.V.A. dite « sociale » prévue en cas de réélection une partie du coût de notre protection sociale.

Est-ce pour cela que l’Express, qui l’a tant cloué au pilori pendant son mandat, titre aujourd’hui en Une: « Et si Sarkozy avait eu raison? ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est un peu tard, un peu plus de 100 jours, en fait, pour s’en apercevoir…

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