Dormez tranquille, braves Français, pendant ce temps-là les affaires continuent.

avril 10, 2013 on 7:36 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Soyons clair, la faute de Jérôme Cahuzac, les socialistes ne sauraient  s’en absoudre. Bien sûr, ils se disent trahis, et victimes d’un voyou. Mais qui l’a nommé et investi pour devenir député et maire? Qui l’a nommé ministre? L’UMP peut-être? Donc, donner sa confiance à quelqu’un n’engagerait pas celui qui la donne?

Alors maintenant, le PS et Moi Président n’ont rien de plus pressé à faire pour montrer qu’ils sont aussi insoupçonnables qu’irréprochables, que de promettre un « choc » de moralisation. Qui, soit dit en passant, vient après la promesse d’un « choc » de simplification, et d’un « choc » de compétitivité. Rien d’étonnant que les Français se sentent choqués.

Ce qui est le plus intéressant pour JusMurmurandi ce sont les cris que poussent les socialistes à l’évocation des mensonges de Cahuzac. Il nous a menti! Il a menti au Président! Il a menti à la représentation nationale! Haro sur les menteurs! A mort les menteurs!

Si on suit cette pente, il risque de ne pas rester beaucoup de socialistes vivants d’ici peu. Car, entre très nombreux exemples, qui s’est fait élire en niant l’existence de la crise? Et qui a dit que les réformes des retraites de 2003 puis de 2010 n’étaient pas nécessaires? Qui a promis une équipe gouvernementale sans un seule condamné ou mis en examen? Et ainsi de suite.

Cahuzac le dit lui-même très bien dans les colonnes du Canard Enchaîné: « On me dit que j’ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu’il y aurait des mensonges indignes et d’autres qui seraient dignes ? Quand on ment sur ordre, et pour des raisons politiques, à l’Assemblée, est-ce digne ? A ce compte-là, j’ai menti devant l’Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3% de déficit en 2013. »

Alors, si, pour les socialistes, la moralisation, c’est avant tout arrêter de mentir, il est à craindre qu’ils n’aient plus grand-chose à dire…

Accessoirement, et ce n’est pas une apologie du crime, mais l’espèce de jacobinisme qui revient au galop pour crier haro sur tous les riches, intrinsèquement suspects de crapulerie, est extraordinairement toxique. Etre pauvre n’est pas synonyme de vertu, et être riche pas synonyme de vice.

Et même quand on est crapuleux et corrompu, on peut rendre d’immenses services à la France. Richelieu, Mazarin, Colbert ou Talleyrand ont fait d’immenses fortunes au pouvoir, et été d’immenses Français. Aurait-il mieux valu avoir à leur place d’honnêtes crétins?

Dans le genre crétin, le projet de loi socialiste d’ici le 24 avril. Si c’est si important de « moraliser », ne faut-il pas réfléchir avant d’agir? Si c’est facile au point que ce soit prêt plus vite qu’un plat cuisiné au micro-ondes, pourquoi ne pas l’avoir fait avant?

Encore dans le genre crétin, Cahuzac a été exclu à l’unanimité du PS. Pas Guérini, qui est pourtant accusé d’avoir trafiqué des marchés publics au profit de son frère. Pas Kucheida qui se payait des repas en « 3 étoiles » Michelin avec la carte de crédit d’un organisme HLM. Pas DSK dont le parquet a conclu que son agression à but sexuel sur Tristane Banon était réelle. Pas Ayrault, Désir ou Huchon, entre autres condamnés pour des délits divers (prise illégale d’intérêts, salaires fictifs). Et surtout pas une certaine responsable d’avoir truqué une élection au poste de Premier Secrétaire, et qui a bel et bien pris le contrôle du parti.

Alors pourquoi tant de haine contre Cahuzac? Parce que la seule chose que le PS sanctionne, ce ne sont pas les délits, les atteintes à la probité ou à l’ordre public, sans même parler d’intégrité (le peut-on, c’est après tout le parti de François Mitterrand?). Non, le seul crime imprescriptible, c’est ce qui froisse l’opinion publique et donne une mauvaise image du PS. Et là, il faut dire que Cahuzac a fait fort.

Le député Kucheida l’affirme d’ailleurs. Il passe en jugement cette semaine pour abus de biens sociaux. Et il dit qu’il est poursuivi non pas pour ce qu’il a fait, qui est tout à fait normal, mais parce qu’il a été la victime d’une chasse à l’homme interne au PS, où ses propres amis (propres, enfin si l’on peut dire!) ont monté cela de toute pièce pour l’abattre et prendre sa place.

Un seul exemple pour montrer à quel point tout ceci est uniquement pour la galerie. Anne Hidalgo (tiens, encore une condamnée!), qui n’est pas n’importe qui puisqu’elle sera la candidate PS à la mairie de Paris après avoir été le premier adjoint de Bertrand Delanoë, affirme sur RTL qu’elle gagne 5000€ mensuels. Ce qui, par parenthèse, suffit à en faire une « riche » que François Hollande déteste et combat. Ce que révèle le site Atlantico, est qu’en réalité, Anne Hidalgo cumule confortable retraite et grasses indemnités d’élue. Avant même de calculer ses avantages en nature (voiture de fonction, notes de frais) et ses gratifications pour participation à divers organismes et conseils d’administration, elle touche au moins 8200€ mensuels, soit 100.000€ par an.

Confesser 5000€ mensuels au lieu de plus de 8000€, vous avez dit moralisation? Pourquoi est-ce que JusMurmurandi entend, à la place, « piège à cons »?

Pourquoi Hollande doit/va dissoudre

avril 8, 2013 on 7:32 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a beau être un Président qui accumule les échecs, il n’en reste pas moins quelqu’un qui a réussi à se faire élire d’abord par les socialistes lors d’une primaire, puis par les Français. Cela suffit à en faire un bon connaisseur de la politique nationale. C’est pourquoi il sait que son action actuelle (si l’on peut dire) ne peut que conduire le PS à une suite de désastres électoraux, comme ce fut le cas des gouvernements de son seul prédécesseur socialiste, François Mitterrand, en 1986 et en 1993. Et, comme les socialistes contrôlent la majorité des grandes villes  et la totalité des régions françaises, les élections en cours de mandat risquent de tourner pour eux au génocide politique. L’argument suivant lequel le désamour (le mot est faible, je sais) socialiste ne se traduit pas par une vague UMP ne tient pas. Il suffit de voir comment le désamour de Sarkozy a fait élire un Hollande pourtant peu reluisant.

Donc, si Pépère sait que les élections seront pour ses amis une Bérézina, il a tout intérêt à dissoudre tout de suite.

La raison en est simple. Il s’est fait élire par une promesse que, la crise n’existant pas, la rigueur sarkozyenne était totalement évitable, et même réversible, comme avec le retour à la retraite à 60 ans. Le tout porté par la conviction que, les crises économiques durant 5 ans, et celle-ci ayant commencé en 2007/2008, elle allait se terminer en 2012/2013. Manque de chance, cette prévision ne se matérialise pas. La croissance 2013 sera au mieux de 0.1%, et celle espérée de 2014 encore insuffisante, même si elle répond aux prévisions actuelles, ce qui est fort rare, pour ne pas entraîner encore une hausse du chômage, qui va pulvériser tous les records historiques.

Il est donc évident que, quelle que soit l’équipe au pouvoir, elle en paiera le prix dans les urnes. Il suffit de ne pas être celle-là. Laissons le bâton crotté à l’UMP, qui portera le fardeau de l’impopularité à la place des socialistes.  S’il le fait dès maintenant, les élections peuvent avoir lieu avant l’été, la droite n’a pas encore de chef, ou plutôt en a trop, le résultat est très incertain, et la gauche peut se refaire la cerise sur le thème de la démocratie et de la parole rendue au peuple.

Et après, quand la droite aura gagné, mais pas de façon écrasante, ce sera à elle de se taper la réforme des retraites, l’austérité budgétaire, etc… Et aux socialistes de se tenir au chaud pendant que leurs adversaires vont au charbon et vont, de ce fait, tout droit aux défaites électorales. Pendant ce temps-là, le seul socialiste qui garde son job est Pépère, bien à l’abri de la cohabitation. Un plan imparable.

Inutile de dire que ceci n’a aucune chance d’arriver. Un Président qui prendrait une décision aussi audacieuse ne serait pas qualifié par ses propres amis de « fraise des bois » et « capitaine de pédalo ». Cela requiert trop de courage, de prise de risque, de vision ambitieuse, d’action déterminée.

Bref, c’est tout sauf du Pépère…

Le Cahuzac-qui-rend-fou

avril 7, 2013 on 7:06 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jérôme Cahuzac rend les socialistes fous. Fous de rage, fous de colère, mais aussi fous de peur.

Fous de rage et de colère, parce que, d’un coup, il a fait exploser le mythe de la « gauche morale » que François Hollande avait martelé jusqu’à sa victoire de mai 2012. Argument dont non seulement il est désormais privé, mais qui est bel et bien retourné contre lui. Comme en 1994, quand Pierre Beregovoy, Premier Ministre d’origine modeste, et présenté comme un concentré d’honnête homme, avait du concéder avoir reçu un prêt sans intérêt d’un million de francs de Patrice Pelat, sulfureux milliardaire, meilleur ami de Mitterrand, et prévenu dans l’affaire de délit d’initié Triangle. Et on connait la suite électorale. Il a fallu 18 ans, soit la durée entre la naissance d’un Français et sa majorité, pour que l’électorat oublie ces « accidents » et croie de nouveau à la gauche vertueuse.

Fous de peur aussi, parce qu’ils sont sûrs -et JusMurmurandi aussi- que les journalistes sont maintenant acharnés à découvrir toutes les turpitudes de ce gouvernement désormais voué au « Tous Pourris » populaire. Et, vu le nombre d’affaires en cours impliquant des socialistes, tels Cahuzac bien sûr, mais aussi Guérini, Kucheida, Andrieux, Augier, sans oublier DSK, ce thème va rester sur le devant de l’actualité pendant de très nombreux mois, avec des effets ravageurs sur une popularité déjà au plus bas. Il doit y en avoir un certain nombre qui tremblent déjà quand Mediapart annonce des révélations à venir. Notamment, qui savait, depuis quand, et n’a rien fait? Combien Cahuzac a-t-il « mis à l’abri », et d’où venait l’argent? Une hypothèse qui circule est que Cahuzac, membre du cabinet de Claude Evin aurait perçu de l’argent des laboratoires pharmaceutiques désireux de recevoir des autorisations de mise sur le marché de médicaments. Et ce qui est sur son compte ne serait que sa part d’un vaste mécanisme de financement politique du PS, dont le premier secrétaire de l’époque était un certain François Hollande. Ce serait aussi meurtrier, si c’était démontré, pour le second président socialiste que l’affaire Urba-Gracco pour le premier.

Alors les socialistes, qui veulent se refaire une image vertueuse, vont proposer « un choc de moralisation » sans voir que les turpitudes de Cahuzac ne disent pas que tous les hommes politiques français sont corrompus, juste qu’un seul est un fraudeur du fisc. Alors pourquoi légiférer pour tous pour l’avenir, quand il s’agit d’un seul, dans le passé, si ce n’est pour des gesticulations comme Don Quichotte contre les moulins?

En outre, s’il veulent rendre les homme politiques condamnés pour des « délits financiers » inéligibles à un poste politique, et qu’ils veulent être un tant soit peu crédibles, il faut l’appliquer aussi à ceux qui l’on été (condamnés) dans le passé mais restent en poste. La loi ne pouvant être rétroactive, il faudra les « convaincre » de quitter la vie politique, comme ils essaient de « convaincre » Cahuzac de ne pas reprendre son siège de député. Et les deux premiers que JusMumurandi voit visés par cette législation sont Jean-Marc Ayrault,Premier ministre, et Jean-Paul Huchon, Président de la région Ile de France. Chiche qu’il n’y a aucune chance qu’ils le fassent?

Enfin, Jean-Marc Ayrault a non seulement intimé à Cahuzac d’abandonner toute fonction politique, ce qui est évidemment une phrase creuse vide de tout pouvoir légal, mais aussi de renoncer à sa retraite de ministre. Là aussi sans la moindre base légale. Faut-il donc apprendre au Premier Ministre qu’il n’est plus professeur, qui peut envoyer au coin les élèves qui ont fait des bêtises, ou carrément les exclure de l’école, mais qu’il y a bel et bien des lois, qui font autant de droits pour Cahuzac. Oui, même pour lui aujourd’hui.

Et peut-être, si on en croit Mediapart, pour d’autres demain. Alors, de peur des conséquences, peut-être certains feraient-ils mieux de ne pas crier trop fort au retour de la vertu outragée…

Irresponsables, donc pas coupables?

avril 3, 2013 on 7:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le chœur des vierges socialistes s’élève pour dire à quel point Cahuzac leur a menti. Ils sont donc, plus encore que la droite à les entendre, des victimes de Cahuzac le Grand Menteur

JusMurmurandi n’en croit pas ses oreilles, perdu entre ahurissement et incrédulité. Mais peut-être en fait était-ce largement prévisible ?

N’oublions pas que c’est le même Parti Socialiste qui a « découvert », bien après l’avoir porté à la Présidence de la République, le passé pétainiste de François Mitterrand, et son amitié maintenue à René Bousquet. Eux-aussi se sont déclarés « victimes » des mensonges de Mitterrand, qui a toujours nié, entre autres, avoir reçu la francisque des mains de Pétain lui-même, alors que la photo de la cérémonie a été retrouvée.

N’oublions pas que c’est ce même Parti Socialiste qui a « découvert » le comportement « mafieux »  de Jean-Noël Guérini, patron de la Fédération PS des Bouches du Rhône et n’a rien fait alors même qu’Arnaud Montebourg avait publié un rapport de condamnation sans appel.

N’oublions pas que c’est ce même PS qui allait se donner pour tenter d’en faire un Président de la République à Dominique Strauss-Kahn, dont les frasques étaient connues de tous. Et ces mêmes socialistes ont fait semblant de « découvrir » les faits, et se sont dits « trahis » et « déçus ». Les mêmes mots que pour Cahuzac et Mitterrand.

Et François Hollande, évidemment ne savait rien, ou plus exactement dit n’avoir rien su, comme il dit n’avoir rien su de l’attaque de DSK sur Tristane Banon, alors même qu’elle et sa mère affirment que c’est lui, Premier Secrétaire du PS, qui a fait pression pour enterrer l’affaire. Comme les services de Bercy ont tenté de faire blanchir Cahuzac par la justice suisse…

A aucun moment ils ne montrent la moindre prise de responsabilité pour avoir porté à des postes de pouvoir des menteurs ou pire. Comme si le fait d’être si mauvais juges du caractère des gens, et/ou si mal informés sur eux les exonérait de toute culpabilité. Et Harlem Désir de dire que « Cahuzac s’est exclu de fait du PS », ce qui est très pratique pour ne pas avoir à l’exclure, ce qui en ferait reparler et montrerait un homme à terre piétiné par ses anciens camarades. C’est aussi totalement illégal, bien sûr, aucun texte d’aucun parti ne comportant de clause d’auto-exclusion de fait…

Et pendant ce temps, ils continuent tranquillement à tenter d’asséner à l’opposition, à la France, à l’Europe et au monde des leçons de morale sur la justice, notamment fiscale. On rêve…

Et Laurent Fabius, en fin politique, de révéler justement aujourd’hui que la famille enlevée au Cameroun est vivante et prise en otage par Boko Haram, histoire que l’affaire Cahuzac disparaisse au plus vite des préoccupations des Français, émus par le sort de leurs compatriotes aux mains des fanatiques islamistes. Chacun appréciera…

Cette gauche irréprochable, qui nie en bloc et en détail

avril 2, 2013 on 6:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande l’avait promis: au pouvoir, son équipe serait irréprochable. Pas un condamné, pas un mis en examen.

Cette promesse a volé en éclat dès sa première nomination, celle de Jean-Marc Ayrault, condamné, qui échappe à l’interdiction présidentielle parce qu’au bout de 10 ans, le casier judiciaire est purgé.

Son ministre du redressement productif, Arnault Montebourg, est condamné, alors qu’il est ministre, pour injures. Autre condamnation qui ne compte pas, puisque dixit Ayrault, elle n’est pas infamante

Aujourd’hui on apprend que Jérôme Cahuzac, ancien ministre du budget, a avoué avoir eu un compte à l’étranger (3 comptes, en fait, pendant plus de 20 ans). Il est mis en examen, et, ayant avoué, sera évidemment condamné. Arrêtons-nous deux secondes sur ses déclarations. Accusé par Mediapart, il dira « je nie en bloc et en détail », et niera pareillement devant la Chambre des Députés. Aujourd’hui, il dit avoir avoué « dévasté par le remords ». JusMurmurandi se permet de penser qu’il est bien curieux que le remords arrive juste au moment où les preuves qui s’accumulaient rendaient la poursuite des dénégations impossible et suicidaire.

Il est évidemment possible de s’interroger sur le fait de savoir si Hollande et Ayrault savaient, et se sont tus, en espérant comme Cahuzac, échapper à la Justice, ou s’ils ont cru les mensonges de Cahuzac, ce qui en dit long sur la rigueur moral au sein d’un PS qui a également abrité DSK et fait minstre Bernard Tapie.

Ajourd’hui on apprend aussi que les frères Guérini, à Marseille, dont l’un est sénateur PS et ancien patron de la section PS des Bouches-du-Rhône, sont en garde à vue (ce n’est pas la première) pour une affaire de marché publics que la radio décrit comme « mafieuse ». Inutile de dire que les Guérini, eux aussi, nient en bloc et en détail.

Hier, Nathalie Kosciusko-Morizet a accusé Anne Hidalgo la future candidate socialiste à la Mairie de Paris, d’avoir été condamnée à 20.000€ d’amende dans l’affaire de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR). Anne Hidalgo nie et annonce qu’elle va attaquer NKM en justice pour diffamation. Comme Cahuzac, qui avait lui aussi nié et attaqué Mediapart en diffamation.

Mais le cas Hidalgo est fascinant, car d’après le Figaro l’APUR a bel et bien été condamné, et Hidalgo en était bel et bien sa présidente. Mais elle considère que son rôle de présidente ne la mettait pas au courant des infractions graves au code du travail qui se déroulaient à l’APUR, condamné à 220.000€ d’amende pour travail dissimulé, et dont une salariée s’est suicidée. Par ailleurs elle estime que la dispense de peine qui a été prononcée en sa faveur vaut innocence ou amnistie, ce qui n’est pas le cas.

Le plus intéressant, c’est qu’elle se considère innocente, quoique présidente, d’infractions au code du travail alors que son métier, avant de faire de la politique comme bras droit de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, était… inspecteur du travail.

Entre les condamnés amnistiés, les condamnés mais pas de façon infamante, les condamnés dispensés de peine, les pas encore condamnés, combien d’innocents irréprochables, au PS?

Devenir non seulement Grecs, mais aussi Chypriotes?

mars 26, 2013 on 5:14 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Beaucoup de Français ont déjà peur de devenir Grecs, c’est-à-dire englués dans une récession sans fin, avec une contraction année après année du p.i.b., et les souffrances que cela impose à la population, sans qu’en contrepartie on observe d’amélioration des comptes publics, laissant espérer, un jour, un sortie du tunnel.

Et on ne peut pas dire que les chiffres économiques et la politique de Hollande & Co. leur donnent tort.

Maintenant que l’on a vu l’Union Européenne imposer à Chypre un règlement qui ampute dramatiquement (de 40%) certains dépôts bancaires, la question se pose: devons-nous, en plus, avoir aussi peur d’être chypriotes, c’est-à-dire amputés de tout ou partie de nos dépôts bancaires et de notre épargne?

La réponse: est « oui, bien sûr! ».

Mais est-ce une nouvelle menace? Pas du tout. C’est simplement une menace que tous les clients « oublient » quand ils choisissent une banque ou un placement, plus préoccupés de rendement que de prudence.

Ainsi, à Chypre, pourquoi les capitaux russes ont-ils afflué? Parce que Chypre leur offrait a combinaison d’un quasi-paradis fiscal et d’un Etat membre de l’UE et de la zone Euro. En outre les banques chypriotes leur offraient une forte rémunération de leurs dépôts tout en ne posant pas de questions sur l’origine des fonds. Résultat: plus de 30 milliards d’euros d’argent russe.

Or tout le monde savait, depuis le règlement de la crise grecque, que les banques chypriotes allaient inévitablement vers un mur. Parce que les fameux rendements servis avaient pour origine d’avoir placé l’argent de leurs clients dans le rendement le plus élevé de la zone Euro, les emprunts de l’Etat grec. Ce d’autant plus facilement que les chypriotes sont de langue et de culture grecque.

Mais l’année dernière, la dette grecque a été soulagée par l’abandon forcé de créances consenti pour permettre au pays de se redresser. Un abandon de 45%, qui a frappé de plein fouet les possesseurs de dette grecque, dont les banques chypriotes. Lequel abandon n’était pas vraiment une surprise, la dette grecque ayant été considérée comme très risquée depuis au moins trois ans auparavant. Comme les banque chypriotes depuis lors. Ceux qui ont laissé leur argent dans l’un et l’autre cas ont donc trop attendu avant de « bouger ».

Et donc, ceux qui ont donc pris des risques élevés le payent aujourd’hui d’un prix élevé. Quoi de plus normal?

Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que, et JusMurmurandi ajoute: « une fois de plus », ceux qui ont pris ces risques et encaissé les bénéfices quand tout allait bien, se tournent vers la puissance publique quand l’heure arrive de payer la note. Comme les Grecs, qui se lamentent et manifestent, y compris violemment, contre les mesures douloureuses qui les frappent, mais « oublient » de tenir compte des années de « générosité » dont ils ont bénéficié indûment et à crédit.

Si c’est ça, alors les Français n’ont pas à redouter de devenir Grecs, puis Chypriotes. Se plaindre de tout effort en « oubliant » les avantages dont on bénéficie, c’est déjà français depuis longtemps.

Hollande s’est acheté des voix, oui, mais à quel prix?

mars 25, 2013 on 10:17 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande peut se dire que, très bientôt il aura légalisé le mariage gay. Ce qui cimentera le vote gay en faveur du PS pendant longtemps. Ce genre de calcul clientéliste  et communautariste est-il si bon que cela?

Car la manifestation d’hier a montré un nouveau visage que celle de janvier. En janvier, les slogans étaient tous centrés sur le seul projet de loi. Du genre « bébé = made in maman + papa ». Cette fois-ci, les slogans englobaient l’action -enfin, si l’on peut dire- de Hollande dans le rejet de son projet. Du genre « occupe-toi du chômage, pas du mariage ». Et cette manifestation a recueilli grosso autant de monde que la première fois, ce qui en fait, même si l’on s’en tient aux seuls chiffres de la police, la troisième manifestation la plus importante des trente dernières années.

Autant d’électeurs aussi divorcés de Hollande que les gays lui sont maintenant mariés.

Si l’on s’en tient à la capacité de mobilisation pour estimer qui sont les « pour » et les contre » qu’on retrouvera le moment venu dans l’isoloir, il est évident qu’il y a beaucoup plus de « contre » que de « pour », avec un écart de mobilisation de un à dix.

Hollande peut toujours se dire qu’il n’aura pas perdu de voix, les « contre » ayant déjà largement voté contre lui. Le même calcul eut être fait avec les « pour », qui ne lui apporteront pas de voix nouvelles par rapport à 2012.

La différence va se faire sur la mobilisation. En 2012 Sarkozy a moins mobilisé son électorat potentiel au sens large, dont certains, déçus sont restés à la maison, tolérant par dépit la gauche faute de pouvoir se forcer à voter pour le Président sortant. Et l’inverse à gauche,  il n’a pas manqué un bouton de guêtre pour venger trois défaites consécutives dont deux présidentielles dont ils étaient largement favoris.

C’est maintenant l’inverse qui va avoir lieu. La législative partielle de l’Oise en a d’ailleurs été une belle illustration ces deux dernières semaines.

Hollande a donné à ses adversaires une « grande cause » autour de laquelle cristalliser leur opposition. Car le combat éthique est loin d’être terminé, vu que le lobby gay veut absolument et la GPA et la PMA, et que Hollande a aussi promis de légaliser l’euthanasie.

Évidemment, toute coïncidence entre ce qui précède et une analyse disant que Hollande, c’est la volonté permanente de tenter de trouver envers et contre tout des compromis qui sont autant de mariages contre nature, ce qui ne peut que conduire à l’euthanasie de toute action et de toute activité serait entièrement fortuite…

Pourquoi 2012 n’a pas été 1981, et pourquoi la suite sera différente

mars 19, 2013 on 4:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

En 1981, François Mitterrand a été élu avec un programme vigoureusement à gauche, qui comprenait entre autres l’octroi immédiat et sans contrepartie d’une cinquième semaine de congés payés et la réduction toujours sans contrepartie du temps de travail de 40 à 39 heures hebdomadaires. On connait la suite: la politique économique française amorce une relance purement nationale, car les pays partenaires de la France ne sont pas du tout dans la même logique. Cette relance par la consommation profite aux importations, tandis que la compétitivité des exportations françaises est amputée par l’augmentation des coûts. Résultat: le déficit budgétaire explose, qu’il faut financer par des emprunts, les comptes extérieurs deviennent eux aussi massivement déficitaires, et ce la conduit tout droit dans le mur, avec trois dévaluations en trois ans, et l’arrivée de la rigueur.

Dès l’élection de Moi Président, on a vu que 2012 ne ressemblait pas à 1981. Certes il y a des points communs: la gauche a battu la droite après une longue attente. La gauche a fait des promesses et annoncé des largesses pour être élue. La gauche est une coalition qui va du centre-gauche social démocrate à une frange très à gauche de l’électorat.

Mais il y a aussi des différences fondamentales. En 1981, la gauche porte en projet « une autre logique », qui doit, en théorie, permettre de réussir. Elle porte aussi un enthousiasme populaire indéniable, très différent de l’esprit de revanche qui anime aussi ses partisans. En 2012, hormis la joie revancharde de l’anti-sarkozysme, et l’anticipation d’annuler toute l’action du Président sortant, aucune trace de projet, ou d’enthousiasme populaire.

Autre différence fondamentale, la gauche est entrée, et à fait entrer la France, dans une période de sacrifices sans précédent, et ce sans être passée par la case « distribution et largesses ». Hormis quelques mesures purement idéologiques, comme le retour, pour une catégorie sociale limitée, à la retraite à 60 ans, ou la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires, François est « Pépère », et pas « Pépère Noël ».

Et la gauche n’a aucune perspective à offrir pour sortir de ce qui apparaît aux Français comme un long hiver de rigueur. Contrairement à 1983, où tout le monde comprenait qu’il fallait payer la note de 1981, mais en en conservant les acquis, les Français ont le sentiment d’une gueule de bois sans avoir eu le plaisir de l’ivresse qui précède.

La suite, c’est à dire l’avenir, sera différent parce que, même si Nicolas Sarkozy avait été élu, les Français allaient devoir faire des efforts et des sacrifices importants, pour non seulement arrêter de vivre au-dessus de leurs moyens, mais commencer à réduire le gigantesque endettement accumulé depuis 1981.

Comme la gauche a jugé bon de réduire le déficit par l’augmentation massive de l’impôt et non pas par la réduction des dépenses publiques, et qu’elle a découragé les entrepreneurs en leur déniant toute possibilité de gagner de l’argent pour récompenser leur talent, leur travail et leur prise de risque, la situation sera pire qu’elle ne l’eût été avec Sarkozy.

En outre,  la pression fiscale a déjà atteint ce que même la gauche, par la bouche de Gilles Carrez, président PS de la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale, considère comme un maximum. En même temps, les marges des entreprises, qui leur permettent de financer investissement et croissance, sont au plus bas. De leur côté, les particuliers accumulent un maximum d’épargne de précaution compte tenu de leur peur du chômage, ce qui déprime la consommation, donc l’activité la croissance et les recettes fiscales. Enfin, la récession et le chômage plombent les comptes des régimes sociaux. Bref, tous les voyants sont au rouge, et toutes les sources d’activité à l’arrêt.

Ce qui condamne Hollande à entrer dans l’Histoire, soit comme celui qui aura fait exploser l’Union Européenne, qui ne survivrait pas à un laxisme français qui conduirait la France à faire défaut sur sa dette, soit comme le dirigeant qui aura présidé à la plus grande cure d’austérité de l’Histoire moderne de la France.

Il y en a un qui doit bien rigoler de voir Pépère dans un telle situation, avec un choix aussi impossible, attendant d’être poignardé par ses amis comme César par Brutus, mais un César qui saurait à l’avance, et se demanderait seulement quel jour le poignard…

Ce quelqu’un, c’est Nicolas Sarkozy, qui doit se dire par moments qu’il l’a échappé belle….

Payer la note!

mars 18, 2013 on 10:32 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelques évènements marquent ce jour, qui montrent bien qu’on ne peut pas indéfiniment retarder les échéances…

- à une législative partielle dans l’Oise, la candidate PS arrive troisième derrière les candidats UMP et FN, ce qui rappelle le scrutin maudit de la Présidentielle de 2002. Alors certes on pourra toujours dire qu’il ne s’agit que d’une partielle, et que la participation n’a pas atteint 35%. Mais les faits sont la: la candidate PS a perdu 9 points depuis son élection annulée de mai 2012. Voilà qui va glacer ses éphémères collègues députés qui vont, pour beaucoup d’entre eux, devoir affronter les électeurs l’année prochaine. Finalement, certains d’entre eux vont peut-être se dire que l’interdiction du cumul des mandats, promesse du candidat Hollande que le Président Hollande n’arrive pas à faire accepter à ses propres troupes, ne serait pas une si mauvaise idée dans la mesure où ce serait quelqu’un d’autre qu’eux qui se ferait fesser aux municipales….

- 9 points, c’est aussi ce qu’a perdu la cote de popularité du Président. Mais, lui, c’est en un mois. Normal, vu que les promesses,c ‘est lui qui les a faites, Lui Président, et lui dont on voit les résultats consternants. La cote du Premier Ministre n’est pas en reste, puisque 61% des Français veulent qu’il y ait un nouveau gouvernement dans les semaines qui viennent. Le record de François Fillon, d’avoir tenu toute une législature de 5 ans à Matignon peut dormir tranquille. Et, si vous croyez que ces chiffres sont mauvais, attendez de voir ce que ça va être avec la réforme des retraites. Vous savez, celle que les socialistes trouvaient, quand c’est l’équipe Sarkozy qui la faisait, tellement inutile qu’ils ont rétabli en arrivant la retraite à 60 ans…

- Chypre s’est réveillée en état de choc. L’épargne de tous va subir un prélèvement immédiat et important pour contribuer à un plan de sauvetage de l’île, en état de faillite virtuelle. En l’occurrence, il s’agit de sauver ses banques, qui se sont aventurées à faire n’importe quoi, et notamment à accepter en grande quantité de l’argent russe de provenance douteuse et à prêter massivement à la Grèce, qui offrait les taux d’intérêt les plus élevés de la zone Euro. Evidemment, l’argent russe est reparti, et les prêts aux Grecs ont été dévalués. D’où des banques en ruine. Mais Chypre paye aussi un pouvoir politique, mené jusqu’aux élections de ces dernières semaines par un Président communiste, qui a nié l’existence de toute crise ou de tout besoin de plan de sauvetage. Ça vous rappelle l’attitude des socialistes français sur les retraite? A nous aussi. Et ça finira pareil…

Mais le pompon, cette semaine revient quand même à François Bayrou. Qui, fidèle à son rôle de Cassandre, tente de se refaire une santé politique en capitalisant sur le fait que toutes les mauvaises nouvelles économiques qui nous frappent, ils les a annoncées. Et pas seulement pour la Présidentielle de 2012, mais dès celle de 2007. Ce qui est vrai. Le problème, c’est quand il déclare qu’il a toujours su, et dit, que le programme socialiste ne marcherait pas. Parce que, après avoir dit que ce programme économique socialiste, c’était: « un déconomètre [qui] fonctionne à pleins tubes », pour qui a-t-il voté au second tour de la Présidentielle? Pour François Hollande…

Un jour, il faudra que nous comprenions tous, Chypriotes et Grecs, mais aussi, et surtout, Français, que vivre au-dessus de ses moyens, faire des promesses qu’on sait ne pouvoir tenir, tout cela se paye. Forcément. Inévitablement. C’est juste normal, un mot que François Hollande aime tant.

Ordonnances, vous avez dit ordonnances?

mars 15, 2013 on 9:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a fait savoir qu’il veut recourir aux ordonnances, qui lui permettent de faire passer de nouvelles lois sans avoir besoin de les faire voter au Parlement. Le recours aux ordonnances, très rare sous la Ve République, qui est quand même après tout censé avoir un Parlement et en faire procéder nos lois, est une surprise, pour ne pas dire plus.

Car le moins qu’on puisse dire est que le tandem Hollande-Ayrault n’a eu aucune loi bloquée au Parlement. Certes, sur le projet de « mariage pour tous », la droite a déposé 5000 amendements, ce qui a fait hurler la gauche. Mais laquelle gauche venait d’oublier quand elle-même avait déposé plus de 100.000 amendements contre un projet de loi de la droite.

Sauf qu’un certain nombre de projets ont été retoqués par le Sénat, par une coalition d’opportunité entre la droite en la gauche de la gauche, notamment le Front de Gauche de Mélenchon, les Verts et les communistes.

JusMurmurandi comprend bien l’inconfort et le ridicule que Hollande et Ayrault doivent ressentir à voir leurs projets rejetés à répétition au Sénat par un parti de leurs alliés au Gouvernement (les Verts), et par les élus censément du même bord politique qu’eux (la gauche). Mais de là à gouverner par ordonnances, il y a un grand pas, compte tenu que, justement, l’opposition du Sénat ne compte pas puisqu’il suffit d’un second vote de l’Assemblée pour passer outre.

L’une des autres vertus des ordonnances, c’est de donner au Gouvernement de faire vite. Est-ce plus urgent aujourd’hui que quand il est arrivé en mai dernier? Seulement si l’on considère que les mesures prises depuis lors ont fait se dégrader la situation…

Mais les ordonnances de Hollande ne seraient-elles pas un moyen pour celui-ci de faire passer des textes que son Parlement refuserait de voter? Par exemple des textes de rigueur et d’austérité économiques, qu’il va bien falloir adopter, alors même que Moi Président jurait -mais c’était avant d’être élu- que les efforts de Sarkozy étaient de scandaleux cadeaux pour les riches aux frais des pauvres.

En fait, il est à craindre que les ordonnances de Hollande ne soient, comme si souvent chez lui, qu’un calcul politique destiné avant tout à éviter une confrontation ou une décision tranchée. Il a un problème insoluble avec la nécessaire réforme des retraites. Après avoir tonné que celle de Sarkozy et Fillon était scandaleusement dure, et non nécessaire, et après avoir rétabli la retraite à 60 ans pour certaines catégories de Français, il s’apprête à devoir faire plus dur encore. Ce qui sera du pain bénit -et moralement justifié- pour une droite qui lui rendrait la monnaie de sa pièce, et une couleuvre impossible à avaler pour une gauche de la gauche qui ne l’a certes pas élu pour faire plus dur que Sarkozy.

Alors que fait Hollande? Il se fait voter une loi autorisant des ordonnances. Comme ça, plus de débat au Parlement, plus de longue liste d’amendements, plus besoin d’explications, de contorsions pour expliquer que l’on fait ce que l’on a combattu…

Sur ce point, deux exemples montrent l’inconstance et l’opportunisme des socialistes:

- sur les ordonnances, Mitterrand dénonçait « le pouvoir personnel, le coup d’Etat permanent! ». Oui, mais c’étaient les ordonnances prises par de Gaulle, donc scélérates, alors que celles prises par la gauche sont justes, normales et morales.

- sur les ordonnances toujours, Hollande, alors patron du PS, dénonçait « une méthode détestable » qui revenait à « flouer le Parlement » et à « renoncer à la confrontation démocratique et au débat serein ». Jean-Marc Ayrault, DSK et Arnaud Montebourg faisaient assaut d’éloquence et d’emphase contre la méthode des ordonnances voulues par Villepin. Oui, mais c’étaient encore des ordonnances de droite. Combien de fois faudra-t-il vous dire que cela n’a rien à voir, mais alors rien du tout, avec l’excellentissime méthode qui consiste à prendre des ordonnances de gauche?

Sur le budget européen, cette fois-ci vous ne pourrez pas m’opposer que, quand c’est la gauche, ça change tout, donc qu’il n’y a pas opportunisme, mais vertu. Parce que c’est Harlem Désir, patron du PS et député européen, qui a fait savoir qu’il s’était opposé au vote du budget de l’Union Européenne. Budget négocié et salué comme un succès par… François Hollande…

Vive la Gauche!

mars 12, 2013 on 10:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Victorin Lurel a représenté la France aux obsèques de Hugo Chavez Frias, le Président décédé du Vénézuela. A cette occasion, notre représentant, se sentant manifestement pris d’une double envie de faire plaisir à ses hôtes et de se faire une notoriété qui le sorte de l’anonymat dont sa nomination au Gouvernement ne l’avait pas tiré, se lâche et dit:

« Hugo Chavez, c’est De Gaulle plus Léon Blum ». Sans même parler de l’absurdité de la comparaison sans queue ni tête, que n’aurait-on dit, que dis-je, que n’a-t-on dit sur les liaisons sulfureuses de Sarkozy avec tel ou tel leader « infréquentable »? Chavez était-il si « fréquentable » que cela, lui dont la fortune personnelle, qui ne pose pas de problème semble-t-il puisqu’il s’agit d’un dirigeant de gauche, est estimée par le New York Times à 2 milliards de dollars? Lui qui entretenait des relations personnelles avec les dirigeants de groupes aussi « fréquentables » que les FARC?

Une preuve de plus que, quand vous êtes de gauche, vous êtes investi par avance, par principe et par construction d’une supériorité morale en acier inoxydable, alors que, quand vous êtes de droite, vous ne pouvez être qu’un suceur du sang des masses populaires et laborieuses.

Au moins, il n’y en a un qui ne risque pas de se retrouver comparé à De Gaulle plus Blum. Je ne vois pas, à ses funérailles, de dirigeant latino-américain déclarer que « Hollande, c’est Simon Bolivar plus Che Guevara ». Ou alors, c’est que Fidel Castro est encore vivant et présent…:-)

 

Autre épisode de notre bonne gauche bien-pensante: Moi Président se promène, en une visite soigneusement préparée et calibrée, à Dijon, pour visiter les pansements Urgo. Un produit dont le Président devrait susciter un modèle social pour panser les maux des chômeurs.  Mais ne voilà-t-il pas qu’un jeune ose -le trublion, le sauvageon, le jean-foutre, bref, le fouteur de merde!- demander à Hollande « et tes promesses, elles sont où? ». Ce qui n’est pas une incivilité, sans même parler d’une injure ou d’une insulte. Juste une légitime question qui demande des comptes. Le voilà subito presto embarqué manu militari par le service d’ordre. C’est ça la gauche, la liberté d’expression quand ils sont dans l’opposition, mais la répression quand ils sont au pouvoir. Il est d’ailleurs à noter que le nombre de procès intenté par des dirigeants qui se disent de gauche contre des organes de presse atteint des sommets.

 

Décidément, Nathalie Kosciusko Morizet a bien raison de s’être lancée dans la course à la Mairie de Paris. Avec une gauche comme ça, elle ne peut pas perdre! La fessée de la gauche en 2014 va atteindre des proportions historiques, et on comprend que Moi Président ait souhaité reporter la date -pourtant constitutionnelle- de 2 des 4 élections prévues pour 2014 à 2015. J’oubliais. Si c’était la droite qui l’avait osé, ce serait un infâme tripatouillage. Mais, comme c’est la gauche, c’est juste normal.

Comment on faisait avant? Et si l’Euro avait été une erreur?

mars 6, 2013 on 7:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a quelque chose de très particulier à la crise actuelle. Une espèce de sentiment que, maintenant, c’est fini, il faut payer pour les folies du passé, et qu’on va en avoir pour des décennies, si même on y arrive un jour. Car, à regarder les Grecs, il est clair qu’ils n’y arriveront jamais malgré la réduction de dettes qui leur a déjà été consentie. Ils sont dans une spirale où l’augmentation des impôts et la baisse des dépenses d’Etat fait baisser l’activité économique, ce qui empêche, malgré les efforts, toute réduction du déficit.

Pourtant, les folies budgétaires grecques ne datent pas d’hier, pas plus que les folies françaises, d’ailleurs. Alors comment on faisait avant pour s’en sortir, et pourquoi ça ne marche plus?

C’est simple, avant, il y avait la dévaluation. La dévaluation de la monnaie permettait de relancer les exportations et de diminuer les importations. Donc de combattre le déficit du commerce extérieur, et de stabiliser le cours de change. Et, si un pays « réussissait » sa dévaluation, la relance par les exportations, relance vertueuse, atténuait le déficit budgétaire.

En plus, la dévaluation appauvrissait d’office tous ceux qui  détenaient des actifs, et qui touchaient désormais des revenus en monnaie dévaluée. Une austérité immédiate, brutale, généralisée. Qui permettait de repousser les échéances, de gagner du temps, et de continuer les folies, à mesure que l’inflation initiée par la dévaluation en mangeait graduellement les bénéfices.

Mais maintenant il y a l’Euro. Et un Euro maintenu à un cours élevé par les performances et la rigueur allemande. Et donc les Grecs ne peuvent plus dévaluer, pas plus que les Français, les Italiens, les Espagnols ou les Portugais, tous grands amateurs de cet exercice avant la monnaie unique.

Et, du coup, les Allemands ne se retrouvent pas réévalués, comme ils l’ont eux été si souvent, ce qui les enrichissait mais mettait un frein à leur succès économique. D’où l’écart cru et cruel entre performances allemandes et non-performance française. Car, si nous sommes englués dans une sinistrose généralisée, il ne faut pas oublier qu’il suffit d’aller de l’autre côté du Rhin pour constater un climat radicalement différent, de quasi-plein emploi, de finances saines, et où les inquiétudes majeures viennent de… la France!

Alors, si tel est le cas, fallait-il faire l’Euro? Clairement, un Euro dans lequel la volonté politique a été d’inclure le plus grand nombre possible de pays, au seul motif qu’ils étaient membres de l’Union Européenne, et qu’une monnaie unique était une avancée vers davantage d’intégration européenne a été une erreur. Adopter un Euro monétaire sans instrument efficace de convergence économique en était une autre.

Le résultat est que les pays qui avaient un classe politique lâche, qui concédaient des avantages avant de tout reprendre sous la forme d’une dévaluation dont ils pouvaient attribuer la « faute » aux marché extérieurs n’ont plus cette ressource.

Et que, maintenant, il leur faut devenir « responsables ».

Coïncidence malheureuse pour la France et pour lui, c’est François Hollande qui est au pouvoir en ce moment, lui dont on se demande bien de quoi il a été « responsable » jusqu’ici, lui dont au contraire le louvoiement et l’évitement sont les deux mamelles.

N’en reste pas moins que, dans l’état actuel des choses, pour toute l’Europe du sud, l’Euro semble avoir été une colossale erreur.

Et, pour que JusMurmurandi, européen archi-convaincu, en arrive à cette conclusion, il faut vraiment que la situation soit sans espoir.

Sauf à imaginer bien sûr que la classe politique sud-européenne devienne subitement vertueuse, mais là on est dans le domaine du rêve, si on regarde les résultats des élections italiennes. Mario Monti a été accueilli en sauveur, et a mis en oeuvre un programme de réforme « à l’allemande ». Le résultat? Silvio Berlusconi fait chuter son gouvernement, et les électeurs lui donnent peu de voix. Beaucoup mois qu’à un nommé Beppe Grillo, homme de télévision, dont le seul programme est d’être contre tout.

Comment mieux dire que le courage ne paye pas quand les peuples ne veulent pas faire face à la réalité mais préfèrent croire au Père Noël?

Alors, évidemment, François Hollande est un Père Noël très crédible, parce qu’on sait que le Père Noël n’existe que dans la crédulité des enfants et ne distribue que des cadeaux payés par les autres…

It’s the economy, stupid !!

mars 2, 2013 on 4:37 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

1991, les Etats Unis.

George H.W. Bush (George Bush père) a succédé à Ronald Reagan à la présidence des Etats Unis.

S’il a mené une guerre efficace et limitée contre Saddam Hussein qui a envahi le Koweit, et est sorti en grand vainqueur de l’opération « Tempête du désert » avec l’aide de Stormin Norman alias le Général Norman Schwarzkopf récemment décédé, les résultats économiques sont beaucoup moins brillants.

Lors de sa tentative de réélection contre un Bill Clinton fringant, il fut renvoyé dans ses pénates, notamment avec cette formule assassine par laquelle Bill Clinton le renvoyait à l’essentiel.

L’analyse de l’électeur américain, dont il faut rappeler qu’il est très auto centré (moins de 10% des Américains ont un passeport, pour se rendre au Canada ou au Mexique, et les exportations américaines ne sont pas du tout aussi importantes pour le pays qu’elles le sont pour les « petits » pays européens) a été qu’il est beau de porter le fer en dehors des frontières, de porter la bannière étoilée au secours de la Liberté pour remettre l’Irak derrière ses frontières, mais que les questions de croissance, d’emploi sont celles qui affectent son quotidien.

François Hollande ferait bien de méditer la défaite de George Bush. Car c’est exactement le même sort qui l’attend, avec une première salve en 2014 pour les élections municipales qui s’annoncent saignantes à l’aune des sondages qui envoient l’exécutif dans des profondeurs comparables à celles du plongeur en apnée Jacques Mayol. 30% de satisfaits de l’action présidentielle, 28% pour Ayrault dans des sondages publiés ce matin.

On comprend les sondés.

En dépit d’une fiscalité augmentée plus que la réalité, et de promesses -mais qui y croit encore?- de ne plus augmenter les impôts pendant tout le reste du quinquennat, Cahuzac, ministre du budget, annonce qu’il lui manque 6 milliards pour boucler 2014. Ce qui signifie que le tour de vis annoncé comme temporaire, est en train de devenir définitif et sera même amplifié.

Le chômage ? Annoncé en recul pour la fin 2013 par Hollande, il enregistre 1.000 personnes de plus chaque jour. Des chômeurs en fin de droits s’immolent devant Pôle Emploi ? Silence de l’exécutif. Que n’aurait on dit si cela s’était passé pendant le mandat précédent…

Alors pour « détendre » l’atmosphère on se permet des « bons » mots. Hollande annonce avec gourmandise à un petit garçon au salon de l’agriculture qui lui dit n’avoir jamais vu Nicolas Sarkozy « qu’il ne le verra plus ».

Ségolène Royal, promue on sait pour quelle raison subjective à la BPI, parle de celui qui lui a mis une fessée retentissante en 2007 en disant qu’il doit penser à changer les couches de sa fille Giulia.

Toute cette morgue, toute cette suffisance ne serviront pas de cache misère au désastre économique qui arrive. Il n’en est que renforcé par les piques envoyées à ceux qui sont les opposants au Président. La première journée de carence offerte au secteur public, alors que le privé doit avoir trois jours ne font que retourner le couteau dans la plaie déjà à vif.

Il ne servirait à rien de faire la litanie des promesses économiques non tenues, comme la hausse de la TVA, les Français comme les étrangers ont compris que nous allions dans le mur en klaxonnant.

Mais alors, quel scénario pour la suite ?

François Hollande est élu corrézien. Que fit le roi fainéant issu des mêmes bancs dans des circonstances pas dissimilaires ? Il renvoya le Parlement et laissa son opposition gérer, lui permettant d’être réélu…avec plus de 80% des voix en 2002.

On imagine bien que Hollande pourrait facilement caresser un tel projet.

Car dans tout ce sombre tableau, nous n’avons pas parlé d’une composante à vrai dire bien taiseuse, et on a du mal à le comprendre, JusMurmurandi pense à l’opposition.

Si un Copé, un Fillon refusaient Matignon, Hollande en serait réduit à faire…comme Benoît XVI. Démissionner.

Mais ce ne sont que des suppositions à cet instant.

JusMurmurandi se prend à rêver…

 

Le vrai visage de la fuite du travail en France

mars 2, 2013 on 6:06 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La justice annule le 3e plan social de Fralib, filiale française du groupe mondial Unilever. Certes on ne peut reprocher à des juges d’appliquer des textes dont ils ne sont au demeurant pas les auteurs. Mais comment justifier que des salariés dont tous, sauf 67 ont déjà retrouvé un emploi soient réintégrés dans une entreprise qui ne produit plus, continuent d’être employés et de percevoir leur salaire quand l’activité a cessé? Et ce de manière rétroactive? Et pour la 3e fois? JusMurmurandi comprend bien la joie des salariés qui vont toucher double salaire, et une indemnité de licenciement alors qu’ils ne subissent, dans les faits, pas de préjudice. Mais comment ne pas voir que cela dégoûte les entreprises françaises et étrangères d’avoir des salariés en France, où chaque plan social est un vrai champ de mines, où le recours devant les tribunaux est systématique, et où tout employeur risque de devoir payer rétroactivement leurs salaires bonus, primes et charges à des employés qui ont quitté l’entreprise des années auparavant?

Comme si cela ne suffisait pas, le Sénat a voté un texte hallucinant: l’amnistie de tous les faits commis pendant les conflits sociaux. Obstruction au droit du travail, blocage d’usine, casse ou vol de matériel, tout est amnistié! En bloc, et avant même que la Justice se soit prononcée! Comment mieux faire savoir à tous que c’est autorisé? Qu’en cas de conflit, les grévistes peuvent faire ce qu’ils veulent, car ils auront l’Etat à leur côté dans leur lutte « légitime »? Cela concerne évidemment l’usine Citroën d’Aulnay, où les grévistes, emmenés par une CGT menée par un élu communiste, multiplient les exactions. Les socialistes, mal à l’aise devant ce texte d’initiative communiste, mais qui l’ont bel et bien voté, veulent qu’on leur fasse le crédit de l’avoir atténué en en réduisant le champ. Ils ne veulent pas qu’on les plaigne, en plus?

JusMurmurandi se demande ce qu’en pensent Arnaud Montebourg, qui est censé susciter des emplois pour ceux qui se mettent en scène comme des casseurs fanatiques, et Manuel Valls qui est censé faire respecter l’ordre et la loi.

Mais, quand on se demande pourquoi l’industrie fuit la France, alors qu’elle ne fuit pas l’Allemagne, il faut voir deux aspects. L’un, c’est le coût de la production, que les Allemands ont réduit quand nous l’avons augmenté, au point que notre pays moins cher il y a 12 ans est aujourd’hui plus cher. L’autre est que, franchement, il faut être fou pour être employeur en France quand on voit les tortures auxquelles cela vous soumet dans les deux exemples ci-dessus.

 

Depardieu Président?

février 26, 2013 on 11:47 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a eu la sagesse de ne pas faire beaucoup de promesses pendant sa campagne électorale, et moins encore depuis qu’il a été élu. Mais « pas beaucoup », cela se révèle avoir été en fait, encore beaucoup trop.

Il a imposé une hausse explosive des impôts en 2012 et plus encore en 2013 pour remettre la France dans les 3% de déficit qui étaient pour lui la condition de ne pas se voir imposer une austérité forcée par les marchés financiers. Il est d’ores et déjà acté que cette promesse ne sera pas, et de beaucoup, tenue, puisque le déficit sortira suivant les prévisions actuelles à 3.6%. Un dérapage de 20%, ce qui n’est pas rien. Tellement pas rien qu’il fait se poser la question de la sincérité et/ou de la compétence de ceux (Hollande, Ayrault, Moscovici, Cahuzac) qui déclaraient y croire mordicus il y a quelques semaines encore.

Maintenant, regardons l’avenir. Jérôme Cahuzac a indiqué que, compte tenu de recettes « exceptionnelles » dans l’année en cours, il lui faudrait 6 milliards de recettes nouvelles pour les remplacer. Donc de deux choses l’une, ou les recettes « exceptionnelles » deviennent « permanentes », ou il en faut de nouvelles. Ce qui serait violer la promesse de la même fine équipe que cette hausse d’impôts serait la dernière du quinquennat.

Mais en fait, les 6 milliards de Cahuzac ne sont pas, et de loin, les dernières hausses à venir. Parce que le point de départ de la nouvelle année budgétaire  ce ne sont pas les 3% promis, mais les 3,6% réels, qu’il va bien falloir ramener enfin l’année prochaine à 3%. Donc encore une couche d’impôts de plus à rajouter au supplément de 6 milliards…. et encore des promesses qui n’ont aucune chance d’être tenues. Et n’oublions pas qu’en 2017, les 3% doivent être devenus 0. Comment faire, sans recettes nouvelles dans une France sans croissance?

Ce d’autant que les « réductions de dépenses de l’Etat » qu’envisagent les socialistes, on le sait maintenant, ce sont des baisses de subventions et des réductions de niches fiscales. Dire que ce sont des baisses de dépenses alors qu’il s’agit de hausses de prélèvements est un exercice auxquels les Français ne comprendront rien. Raconter aux familles à qui on fiscalisera les allocations familiales ou à qui on supprimera la demi-part pour chaque enfant étudiant que ce sont des réductions de dépenses de l’Etat, c’est vraiment les prendre pour des ânes.

Et encore, ces promesses et prévisions socialistes n’intègrent-elles pas encore les conséquences de leurs décisions calamiteuses. Le marché immobilier est en panne, avec des baisses de transactions de -20% à plus de -30% selon les régions. Autant de recettes en moins pour les finances publiques, notamment les collectivités locales, qui n’ont cessé de dépenser de plus en plus. Les entreprises du numérique, un des secteurs où la France a de réels arguments à faire valoir sur le marché mondial étaient de celles qui investissaient plus chaque année, avec des hausses de l’ordre de 10%. Au dernier trimestre 2012, ces mêmes entreprises ont investi 39% de moins. Evidemment le Gouvernement niera tout lien avec la taxation massive, unique au monde, sur les plus-values d’actions de ces sociétés jeunes et innovantes. Comme il nie toute accélération des exils fiscaux, alors que le stock de biens immobiliers de grand luxe mis en vente a purement et simplement triplé en un an…

Et le chômage va, dans quelques jours, battre son record absolu vieux de 16 ans, avec l’impact qu’on imagine sur les comptes de l’assurance chômage, dont il faudra bien traiter le déficit, comme aussi celui des retraites, dont la réforme Sarkozy-Fillon ne suffit pas, alors que la gauche niait son utilité…

Bref, l’équipe Hollande conduit la France et les Français dans le mur. L’Italie nous a donné un curieux exemple hier d’un peuple que ses leaders ont eux aussi conduit par dogmatisme et lâcheté mis dans l’impasse. Ils ont donné 25% de leur voix à Beppe Grillo, un artiste qui leur promet une rupture avec le système politique et les politiciens  « classiques ».

Avec 25% des voix, un tel candidat, en France se retrouverait indiscutablement eu second tour de l’élection présidentielle, avec de bonnes chances de battre un adversaire sorti du sérail et marqué par les échecs répétés de son parti et ses amis.

Qui pourrait être un tel candidat? Le comédien français le plus connu, par exemple. Ah, tiens, c’est Gérard Depardieu…. A ce propos, il est où, Obélix avec sa force inépuisable, quand on a besoin de lui? Ah oui, c’est vrai, il est en Russie maintenant…

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