Ahurissement de campagne (13)
avril 16, 2007 on 9:54 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésLa Poste, entreprise nationale que les Français aiment détester, semble être l’ultime candidate (!) à la grève avant le premier tour des élections présidentielles.
Vendredi 13 (c’est déjà tout un symbole…) JusMurmurandi observe que plusieurs syndicats ont déposé un préavis de grève illimitée à cause des élections.
Motif invoqué: protester contre la rétribution proposée par la direction pour la distribution des plis électoraux. La direction, selon les syndicats, proposerait entre 8 et 17 centimes d’Euro le pli, tandis que les syndicats réclament 35 centimes par pli.
La Poste annonce 172 millions de plis à distribuer.
Le calcul est simple: l’écart qui sépare la direction et les syndicats coute (et non vaut) entre 31 et 46millions d’Euro suivant que l’on prend la fourchette basse ou haute de ce que verserait la direction.
Bref, disent les syndicats, la Poste qui a remporté l’appel d’offre de distribution des plis toucherait 44 millions d’Euro du gouvernement et n’en reverserait que 35 millions aux salariés.
Sans même vouloir entrer dans la discussion de la répartition des fruits du marché remporté (il n’y aurait donc que le salaire qui constitue les coûts à la Poste, qui ne consommerait contrairement à toute autre entreprise aucune eau, électricité, carburant pour les véhicules etc..bref un non sens économique total), JusMurmurandi pose les questions suivantes:
Pourquoi la grève n’a t elle eu qu’une résonance si modeste aux dires des journaux radiodiffusés en fin de journée?
Les Postiers auraient ils compris, en majorité, qu’ils allaient se mettre les électeurs à dos en tentant de prendre la démocratie en otage à quelques jours du plus important scrutin national ?
Est ce une coïncidence si l’un des candidats à la Présidence de la République est facteur ? JusMurmurandi attend la prise de position de M. Besancenot sur la grève avec intérêt (que ce soit de son domaine de distribution, Neuilly..sur Seine ou d’ailleurs, peu chaut à JusMurmurandi).
Est-ce une illustration de plus de la médiocrité grandissante de cette entreprise, qui a lamentablement échoué sur le J+1 (livraison du courrier le lendemain de son expédition), et qui aujourd’hui fait une communication de masse en faveur de la lettre prioritaire, qui tente de « culpabiliser » ceux qui auraient le tort de vouloir ne payer que le prix « de base » pour un service adéquat?
Est-ce à cause de ces méthodes que la Poste a piteusement échoué dans le passé sur le marché du pli urgent, où DHL, Federal Express et autres UPS ont conquis une frange de clientèle , a fortiori professionnelle, qui ne peut plus décemment accepter une prestation qui part à la dérive ?
Est-ce avec ces méthodes que la Poste se prépare l’avenir avec l’ouverture complète du marché européen à la concurrence, alors que certaines tranches de poids sont déjà accessibles à des concurrents étrangers ?
Est-ce avec ces méthodes, d’un autre siècle, que la Poste compte faire concurrence à ses homologues étrangers, avec comme premier exemple la Bundespost, poste allemande, qui, elle, a par exemple racheté DHL ?
Un quelconque gouvernement aura t il le courage d’attribuer le marché de la distribution des plis électoraux à une autre entreprise, afin que le mot « con-cur-rence » entre enfin dans le vocabulaire de la fonction publique ? [JusMurmurandi refuse d'utiliser le mot service quand il n'y en a pas.]
En conclusion, combien d’articles Google trouve t il à la question « grève poste » ? 1.270.000 (un million deux cent soixante dix mille). Tout est dit.
Dans cette campagne, tout est musique…
avril 16, 2007 on 9:06 | In Best of, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésLe site Altamusica a interrogé les candidats à l’élection présidentielle sur leur approche de la musique classique. Par-delà leurs réponses, forcément convenues, JusMurmurandi décrypte pour vous leurs vraies affiliations:
- Ségolène Royal juge « baroque » la démarche de Michel Rocard, voulant la pousser à s’allier avec François Bayrou. Et Ségolène le sait, les orchestres baroques sont petits…
- François Bayrou propose une approche carrément romantique quand il fait rêver les Français à l’union des « meilleurs des deux camps ». Mais les histoires des héros romantiques finissent rarement en coulant des jours heureux…
- Ségolène Royal elle-même se veut résolument moderne. Donc il ne faut pas s’étonner de trouver sa campagne par moments cacophonique, ni qu’elle déconcerte son public par d’apparentes improvisations…
- Nicolas Sarkozy livre une campagne de l’école classique. Et les Français jugent que c’est la mieux interprétée, la plus en place. Peut-être parce que le candidat qui veut réhabiliter le travail est aussi celui qui l’a le plus répétée…
Quand aux « petits » candidats, s’ils sont petits, c’est peut-être parce que contrairement aux « grands », qui interprètent tout un répertoire, leurs petits moyens ne leur permettent d’interpréter qu’une seule oeuvre:
Pour Jean-Marie le Pen: « gloire immortelle de nos aieux », marche martiale extraite de Faust
Pour Philippe de Villiers: les Patriotes (chanson de Georges Brassens)
Pour Frédéric Nihous, chantre de la ruralité: la symphonie pastorale, de Beethoven
Pour Dominique Voynet, qui veut un air plus pur: la symphonie des Alpes, de Richard Strauss
Pour Olivier Besancenot: la Chanson du Facteur (par Casimir et l’Île aux Enfants)
Pour Arlette Laguiller, dont c’est la lutte finale: l’Internationale
Pour José Bové: le Chant des Partisans
Pour Gérard Schivardi: Musique des Maires (inconnue, cette partition n’a pu être interprétée)
Qui donc sera celui ou celle auquel (ou à laquelle) le public décernera le prix traditionnel qui est à la musique classique ce que l’Oscar et le César sont au cinéma, et qui s’appelle justement: la Victoire ?
Cartomancie, astrologie, astronomie….
avril 16, 2007 on 9:00 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésJusMurmurandi se demande qui est à l’origine de cette prédiction, énoncée par Ségolène Royal dans le journal du dimanche d’hier, que son élection serait un événement planétaire.
On sait déjà que ce ne sont pas les instituts de sondages, qui continuent à lui donner, dans le meilleur des cas, la deuxième place.
Serait-la alors célèbre cartomancienne-astrologue Elisabeth Tessier, à laquelle on prête à François Mitterrand d’avoir souvent eu recours?
Non, car elle aussi prédit l’élection de Nicolas Sarkozy.
Alors JusMurmurandi, en désespoir de cause, s’est tourné vers les astres et mis à explorer l’espace intersidéral, à la recherche de E.T. (non, malgré les initiales communes, ce n’est pas d’Elisabeth Tessier qu’il s’agit).
Une fois de plus, JusMurmurandi a fait choux blanc: car quel était le mot le plus célèbre de E.T. sinon « go home »…
JusMurmurandi poursuit inlassablement son enquête…
La Planète Royal
avril 15, 2007 on 4:12 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésSégolène Royal déclare que son élection sera un événement planétaire. Quand on pense que le Ministre le plus populaire de la gauche, Bernard Kouchner, et un ancien Premier Ministre, Michel Rocard, lui aussi PS, lui conseillent un accord électoral en cas de défaite, en clair, quand ils ne croient pas à ses chances de victoire, JusMurmurandi se dit que la planète Royal ne regroupe même pas tout le PS français.
Pour une planète, ce n’est vraiment qu’une toute petite planète. Et sûrement pas une étoile…
Dans une semaine on éteint les projecteurs
avril 15, 2007 on 4:07 | In Best of, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésSi les sondages prédisent correctement le vote du 22 avril, dans une semaine:
- François Bayrou cessera d’être le 3e homme pour redevenir le président d’un petit parti avec une problème insoluble pour les législatives, qui pourraient le voir perdre l’intégralité de ses députés. Auquel cas l’UDF aura vécu.
- Dominique Voynet sera celle qui aura ramené les Verts à 2% de l’électorat au moment où l’écologie n’aura jamais été aussi présente dans la campagne et dans l’esprit des Français. Les Verts auront vécu
- Marie-George Buffet sera celle qui aura non seulement fait un misérable 2% de l’électorat, mais ne sera que la 4e de l’extrême-gauche. Le PCF aura vécu.
- Arlette Laguiller aura fini sa dernière campagne présidentielle. Sa carrière politique aura vécu.
- Jean-Marie le Pen aura fini sa dernière campagne présidentielle. Sa carrière politique aura vécu.
Et enfin:
- Jaques Chirac ne sera plus que l’intendant d’une succession imminente. Sa carrière politique aura vécu.
3 candidats, 2 partis, 1 Président, JusMurmurandi salue par avance tous ceux qui, le 22 avril verront s’éteindre pour le dernière fois les feux des projecteurs, et rentreront chez eux comme on ferme un livre qu’on a fini de lire.
Un fauteuil pour deux
avril 15, 2007 on 8:16 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésSégolène Royal, dans un entretien au journal du dimanche d’aujourd’hui, confie que l’élection d’une femme politique à la présidence de la République française sera un évènement planétaire.
Tandis que des personnalités à la fois médiatiques et représentatives d’une partie modérée du parti socialiste, conseillent, réclament une alliance avec François Bayrou avant le premier tour, elle persiste et signe dans la voie de la candidature double.
Michel Rocard, éternel Poulidor du parti socialiste, Bernard Kouchner, ancien ministre de la santé de François Mitterrand et mari de Christine Ockrent à la ville, tous deux sont favorables à un rapprochement avec le candidat de l’UDF.
Mais le vrai problème qui se pose, ces deux caciques du parti ne peuvent ou ne veulent le percevoir.
Si une alliance est concevable pour des élections législatives, où les candidats sont multiples et par conséquent on peut arriver à un compromis ménageant les intérêts des uns et des autres, ce n’est pas possible pour la présidence de la République, où il n’y a qu’un seul élu.
Et chacun, tant François Bayrou que Ségolène Royal, croit dur comme fer qu’il ira au second tour contre Nicolas Sarkozy. Donc il ne s’agirait pas de tendre la main, pour oublier les vieux clivages de la politique française, il ne serait pas question de tout faire pour battre le candidat de l’UMP, il faudrait tirer un trait sur ses ambitions personnelles, de mettre au placard des mois et des mois d’efforts pour arriver au poste suprême.
Si l’élection de Me. Royal constituait véritablement un évènement planétaire comme elle le dit, abandonner son fauteuil potentiel avant le premier tour serait un désaveu, un abandon de poste, une défaite avant la bataille.
Peut-être que Rocard et Kouchner, hommes politiques de longue expérience, sont ils, eux, beaucoup moins convaincus de son franchissement avec succès de la première étape…
Proportionnelle, ou disproportionnelle ?
avril 15, 2007 on 4:50 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésLa France entre dans la dernière semaine de campagne présidentielle. On pourrait penser que cette dernière ligne droite est un moment où, les petits candidats ayant eu le temps de délivrer leur message, les électeurs se concentrent sur les choix cruciaux qui porteront 2 des 4 candidats ayant les sondages les plus favorables au 2e tour, et en laisseront 2 aux portes du paradis.
En fait, les petits candidats n’ont jamais été aussi importants que maintenant. Parce que la loi électorale garantit à tous les candidats exactement le même temps de parole et d’antenne, les petits comme les grands. Le résultat de cet égalité stricte, c’est que Gérard Schivardi, crédité de 0,5% des voix, a autant de temps d’antenne que Nicolas Sarkozy, qui est crédité de 50 fois de plus.
Plus généralement, la gauche de la gauche, qui affiche 5 candidats sur 12, dispose donc de 40% du temps total d’antenne, de 40% de la surface d’affichage, alors qu’ils sont crédités de 11% des voix à eux tous. Ce qui est intéressant, c’est que ces 5 candidats sont partisans de la représentation proportionnelle intégrale, alors qu’en campagne, leur avantage est manifestement disproportionné. A se demander si leur prétendu incapacité à fusionner leurs listes n’était pas une manoeuvre, car ils savaient depuis le début l’avantage collectif de se présenter en nombre pour marteler tour à tour le même message…
JusMurmurandi demande s’ils sont prêts à s’appliquer la représentation proportionnelle aussi pour le temps de campagne officielle…. Chiche!
Manipulateur manipulé, ou arroseur arrosé ?
avril 14, 2007 on 7:12 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésQuand Jean-Marie le Pen, par exemple, conseille à Nicolas Sarkozy de se présenter aux élections en Hongrie et pas en France, on pourrait penser que cela fait du tort à Sarkozy chez les électeurs d’extrême-droite. Mais peut-être au contraire cela consolide-t-il certains ex-électeurs du Front National, choqués d’une telle outrance, dans leur volonté de voter cete fois-ci pour le candidat UMP. Et peut-être aussi cela rassure-t-il certains électeurs UMP, hésitants devant le soupçon de connivence entre le Pen et Sarkozy, qui auraient pu être tentés de faire défection vers Bayrou. Bref, on ne sait pas si cette manoeuvre est bonne ou mauvaise pour Sarkozy. Si, sous couvert d’un insulte, le malin le Pen donne un coup de griffe…ou un coup de main…ou les deux ?
La même chose fonctionne à gauche. Quand une rumeur parle de sondage des Renseignements Généraux qui montrerait non seulement Ségolène Royal éliminée au 1e tour, mais arrivant 4e derrière sarkozy Bayrou et le Pen, est-ce que le résultat est de pousser les électeurs des petites listes de gauche à voter utile en votant Royal tout de suite, ou de dégoûter ses électeurs potentiels en les incitant à voter Bayrou pour, quitte à ne pas voir de Président PS, à au moins battre « l’ennemi » Sarkozy.
Donc cette rumeur est-elle favorable à Bayrou, ou au contraire favorable à Royal ?
Et comme on sait que les chances de Sarkozy au 2e tour seraient bien meilleures face à Royal que face à Bayrou, ne faut-il pas voir la main de l’UMP derrière tout ce qui pourrait aider la candidate PS ?
Bref, qui manipule qui ? Joue-t-on au billard à 3 bandes ? Ou a 4 bandes ? Encore plus ?
Et si les électeurs, perdus par ces jeux trop compliqués, lassés par une campagne longue et acrimonieuse, forçaient tout ce petit monde manipulateur à jouer à l’arroseur arrosé ?
Ahurissements de campagne (12)
avril 13, 2007 on 5:57 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésQuand Ségolène Royal propose d’instiller une dose de proportionnelle dans le mode de scrutin légslatif en France, ce n’est rien moins qu’une VIe République.
Mais là où JusMururandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement, c’est que quand Brice Hortefeux, l’un des lieutenants de Nicolas Sarkozy, propose, en son nom personnel, la même chose, Ségolène Royal accuse Nicolas Sarkozy et l’UMP de négocier en secret avec le Front National.
JusMurmurandi voudrait rappeler à Ségolène Royal ses propres déclarations selon lesquelles elle s’abstiendrait désormais de toute attaque personnelle. Mais faire ce qu’elle fait, à savoir dénoncer par avance, en usant du conditionnel, quelquechose qui n’est pas arrivé ce n’est bien sûr pas une attaque personnelle, c’est une calomnie. Et il faut reconnaître qu’elle ne s’est jamais engagée à ne pas calomnier.
Mais calomnier en accusant quelqu’un de faire a même proposition qu’on fait soit même, c’est, comme disent les marins, cracher face au vent. Et on sait ce que ça donne…
A voté !
avril 13, 2007 on 12:00 | In Elections présidentielles 2007, France, International | Commentaires fermésLe célèbre hebdomadaire britannique The Economist a dans son numéro de cette semaine exprimé son choix, pour les élections présidentielles françaises,comme à son habitude.
De centre gauche, dans un pays où l’économie est on ne peut plus libérale depuis Margaret Thatcher, que le premier Ministre soit issu de la même majorité qu’elle ou de l’opposition travailliste, The Economist n’avait pas hésité à prendre des positions tranchées, comme par exemple en 1988, où il avait pris partie pour la réélection de François Mitterrand contre Jacques Chirac.
Et quel est le diagnostic de l’Economist pour la France de 2007 ? Qu’elle doit avoir une croissance plus forte afin de pouvoir faire face à ses problèmes que sont un Etat qui coute chaque année plus de la moitié du Produit National Brut, une dette nationale à la plus forte augmentation en Europe de l’Ouest durant les dix dernières années et enfin un taux de chômage très élevé.
Pour remédier à cela dit The Economist, il faut des remèdes de cheval, en libéralisant les marchés de l’emploi et de la consommation afin de stimuler la concurrence, questions qui n’ont pas été traitées au cours des 26 dernières années.
Eh bien pour qui vote The Economist? Pour Ségolène Royal, première femme à être un candidat potentiel sérieux pour l’emporter, elle qui a déjà su bousculer les éléphants avec vigueur, qui se dit Blairiste et prête à remettre les 35 heures en cause? Hélas, non, elle est taxée de conservatisme économique, avec une imposition élevée, une intervention étatique à tout crin et un marché de l’emploi rigide.
Pour François Bayrou, qui promet de réduire la dette de l’Etat? Non, toujours pas, son projet se voyant mal noté par à nouveau son voeu de voir l’Etat intervenir dans les affaires économiques, et par son souhait de maintenir les subventions agricoles.
Pour The Economist, c’est Nicolas Sarkozy qui représente le meilleur candidat.
The Economist ? A voté !
Ordre juste, ou justice en ordre ?
avril 12, 2007 on 8:15 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésS’il y a un sujet qui illustre les différences entre gauche et droite, quoi qu’en dise François Bayrou, c’est bien celui de la loi et l’ordre.
Dans ce domaine, Ségolène Royal promet d’établir « l’ordre juste », en parlant de sujets de société, où plus de justice devrait selon elle amener plus d’ordre. Ceci dans le droit fil d’une philosophie politique prônant une certaine compréhension des comportements anti-sociaux chez les laissé-pour-compte de la société. Compréhension qui, plus que tout, a valu au PS et à la gauche le retentissant désastre du 21 avril 2002.
Une étude montre qu’avant d’établir « l’ordre juste », il vaudrait mieux mettre de l’ordre dans la Justice. Quand 30% à 50% des affaires poursuivables (c’est-à-dire où il y a un délit et un coupable identifiés) ne sont pas poursuivies faute de moyens (juges, greffiers, encadrements pour des T.I.G., places de prison etc…), peut-on parler de Justice ? Quand la mesure la plus fréquente prononcée par la Justice est un « rappel à la loi », car il ne requiert que très peu de temps et pas de moyens, peut-on s’étonner que Nicolas Sarkozy se scandalise de voir cette mesure si limitée appliquée à des récidivistes?
Où y a-t-il justice quand certains délinquants sont poursuivis, et d’autres voient leur affaire classée? Où y a-t-il justice quand les victimes voient les délinquants laissés en paix? Où y a-t-il ordre quand 40% des peines prononcées ne sont jamais exécutées?
Bref, comment peut-on parler d’ordre juste quand la Justice est un facteur de désordre et d’injustice? Comment parler d’ordre juste quand on ne met pas les budgets de la police et de la justice en priorité dans le Pacte présidentiel? Comment parler d’ordre juste quand on a voté pendant 5 ans contre tous les textes renforçant l’action de la police et de la justice, ou renforçant les sanctions des délits et crimes? Voilà juste une question d’ordre qui pourrait coûter cher à Ségolène Royal un certain 22 avril.
Ahurissements de campagne (10)
avril 12, 2007 on 5:40 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésUn candidat a déclaré, parlant de la très forte indemnité perçue par Noël Forgeard au moment où il quittait sont poste de PDG d’un EADS que les ennuis de l’Airbus A380 avaient grandement fragilisé « il faut qu’il rendre l’argent aux salariés ».
JusMurmurandi fait remarquer que l’argent, à supposer qu’il soit rendu, comme Pierre Bilger l’a fait après avoir quitté Alstom, ne devrait certainement pas aller aux salariés, mais à l’entreprise. Dire que ce qui appartient à l’entreprise est la propriété collective des salariés relèvre d’une thèse politique bien connue, le marxisme-léninisme.
Qui donc est ce candidat marxiste-léniniste? Bensancenot? Buffet? Schivardi? Laguiller?
Perdu! C’est Ségolène Royal! Bien sûr, vous pourrez toujours objecter qu’il s’agit d’un subtil distinguo. Ce n’est pas ce que pense Mark Mardell, le journaliste de la BBC qui suit la campagne électorale française, qui constate que la France est le seul pays d’Europe où la gauche n’a pas encore admis que le capitalisme est le seul système efficace de création de richesse. Et que la querelle droite-gauche porte sur l’emploi de ces richesses, et non sur le mode de leur création.
JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement, en se demandant comment Ségolène Royal a pu combiner des convictions marxistes-léninistes et l’enseignement de l’ENA. Peut-être est-ce pour cela que sa ligne politique n’apparaît pas toujours continue et cohérente?
Au menu ou à la carte?
avril 12, 2007 on 3:18 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésSégolène Royal a annulé son rendez vous avec Jean-Pierre Elkabbach hier matin à la station Europe 1.
JusMurmurandi se demande tout d’abord quelle est la raison qui a suscité l’envoi d’un suppléant, Jean-Pierre Chevènement, au pied levé.
Est ce parce que, comme le dit une mauvaise langue, la candidate du PS ne se sentait pas de répondre à des questions sur le contrat de première chance, qui suscite plus d’interrogations et de réprobations que d’acclamations, à droite comme à gauche?
Est parce que l’animateur, J-P Elkabbach, ne l’aurait pas appelée, alors qu’il appellerait les autres candidats, avant son passage?
Est-ce enfin parce que Ségolène Royal aurait fait un amalgame entre le « vrai » Elkabbach et la marionnette des guignols de l’info, à l’invective aussi prompte que méchante?
Quelle que soit la ou les réponses, JusMurmurandi estime que cela est une prise de position inacceptable.
D’abord parce que ce n’est qu’une fois parmi tant d’autres que la candidate socialiste se fait porter pâle, excuser ou tout autre mot du même acabit, phénomène jusqu’alors inconnu dans les annales de campagne de la Vème République
Ensuite parce que, depuis le début de la campagne officielle, le calendrier de parole des uns et des autres est minuté et suivi de près pour chaque intervention par le CSA; ne pas participer à une émission, ce n’est pas seulement créer un désordre inutile alors que 12 candidats doivent passer un même temps à l’antenne, c’est aussi une occasion ratée, alors que nous ne sommes qu’à quelques jours du premier tour.
Mais surtout, quelle illustration désastreuse de la parole donnée, de l’engagement pris alors que Ségolène Royal aspire à la plus haute fonction de l’Etat.
Madame Royal, vouloir accéder à la Présidence de la République, cela signifie que l’on accomplit toutes les missions, parce que cela devient un devoir, et non plus un choix selon ses affinités personnelles.
Diriger la Nation, c’est au menu, pas à la carte.
Patrons voyous, patrons chouchous ?
avril 12, 2007 on 1:35 | In Economie, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésDes sujets de consensus entre Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, JusMurmurandi n’en connait pas beaucoup. Pourtant avec la sortie du « 3e homme » dans le Pas de Calais, il y en a un qui a retenu l’attention de JusMurmurandi
Quel est ce sujet si important que tous et toutes lui consacrent du temps à 10 jours du 1e tour ? Le chômage ? L’emploi ? la Sécu ? La sécurité ? L’immigration ?
Perdu! Le sujet si important, c’est de fustiger les patrons voyous. Personne en peut en donner une définition précise. Personne ne peut en chiffrer le nombre ou l’impact. Personne n’en a vu un, car c’est une espèce qui se cache et se dissimule. Mais chacun sait qu’ils existent. Alors il faut les condamner, les pourchasser, les donner en pature à la vindicte publique.
Peu importe que les patrons soient ceux qui créent des emplois, et qu’à les couvrir d’injures quand ce n’est pas d’immondices, on dégoûte ceux qui sont en poste et décourage les vocations, qui trop souvent vont se déployer à l’étranger.
Peu importe qu’en matière d’illégalité et de violations du droit du travail, les syndicats cumulent trop souvent entrave au droit au travail, occupations illégales, votes non représentatifs, intrusions de gens étrangers aux entreprises, saisie et vente « directe » des stocks, dans l’indifférence et impunité générales.
Peu importe que l’Etat ait totalement capitulé devant ces conflits, laissant les situations de non-droit pourrir et obligeant à les « oublier » pour prix du retour à la paix sociale. Comme si la violence ouvrière et syndicale était plus pardonnable que la violence patronale.
Non, ce qui compte, c’est de trouver un bouc émissaire à la colère des gens privés d’emploi, et de tous ceux qui craignent de le perdre. Alors, tous politiciens confondus, on leur donne Bruxelles, et on s’étonne de récolter le vote négatif au référendum. On leur donne la mondialisation alors que la France ne pourrait vivre sans ses phénoménales exportations. Et on leur donne les patrons voyous sans voir que tous ces beaux donneurs de leçons et de coups de bâtons n’ont pas, à eux tous, créé un seul emploi de leur vie.
En d’autres temps, là où aujourd’hui on lit « patron-voyou », il était fréquent de lire « juif ». Eux aussi collectivectivement responsables de tous les maux, même si, individuellement, il y en avait de très corrects. Car les sondages sont clairs, si les Français haïssent les patrons voyous, ils aiment et respectent très souvent le leur.
Pour réconcilier la France et ses patrons, faut-il commencer par leur faire porter une étoile infâmante ?
Ahurissements de campagne (9)
avril 12, 2007 on 11:26 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermésFrançois Bayrou a déclaré: « Partout où ils sont désespérés, il faut leur parler en vérité ». JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incrédulité et ahurissement devant cette phrase et pose 2 questions:
- si on s’en tient à la formule, qui impose de dire la vérité aux désespérés, cela veut dire qu’on dit autre chose à ceux qui ne le sont pas. Par exemple qu’on leur fait des promesses électorales qu’on sait qu’on en tiendra pas ?
- si l’on applique à François Bayrou sa propre formule, compte tenu qu’il y a fort peu d’espoir qu’il soit au 2e tour, n’est-il pas temps de lui « parler en vérité » et de lui dire qu’il a choisi une voie sans issue ?