Des pommes, des bananes, des noix !! L’important, c’est la norme.
novembre 13, 2008 on 5:52 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésPour ceux qui, comme JusMurmurandi, aiment les loufoqueries, vous aurez certainement reconnu le cri de guerre du Grand Babu, personnage essentiel des histoires de Pierre Dac et Francis Blanche, qui donnèrent lieu à un film mémorable intitulé « Signé Furax » à la fin des années 70.
Mais si vous ne connaissez pas ces contes et légendes, alors rassurez vous, Bruxelles veille sur vous.
Car saviez-vous que la Commission Européenne, dans son souci permanent et omniprésent de notre bien, être est allée jusqu’à déterminer l’angle que peuvent prendre bananes et autres concombres, définir le calibre la consistance des carottes que nous trouvons sur les marchés ou encore déclarer que les céleris ne doivent comporter aucune cavité…
Sinon, vous ne saviez donc probablement pas, tel Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, jusqu’à quel degré de perfectionnement Bruxelles se penchait pour notre « bien être » collectif.
Ce sont ainsi 26 fruits et légumes dont les taille, forme, et consistance etc. étaient définis avec (in)tolérance par la Commission. Et pour ceux qui n’entraient pas dans les caractéristiques édictées par Bruxelles, point de sursis, c’était la benne ! Tant pis pour le gâchis, l’important, c’est la norme !
Mais heureusement de telles incongruités (JusMurmurandi s’en voudrait de s’adonner à des actes d’incivilité voire malveillance en utilisant des termes moins avenants…) font désormais partie du passé, en partie à cause de l’augmentation du prix des fruits et légumes qu’elles généraient.
JusMurmurandi ne peut que…se courber, s’incliner devant un tel pragmatisme.
Car n’est il pas en contradiction, en particulier avec la morosité conjoncturelle, de mettre fruits et légumes au rebut au seul motif que leur taille, leur courbe, leur calibre ne correspondraient pas aux canons des fonctionnaires bruxellois ???
Voici revenue la liberté de disposer de légumes et fruits frais, quelle que soit leur apparence.
Concombres incurvés, carottes bombées, vous revoici !!!
On croit rêver.
Mais ce fut un combat terrible, car pas moins de 16 des 27 pays, dont la France, s’opposaient à ce que ces règles soient abolies….
Folie régulatrice, quand tu nous tiens.
Depuis hier, ces normes sont donc écartées, et ce sont plus de 100 pages de règles qui ont été déchirées et jetées aux orties.
Mais ne nous réjouissons pas trop vite, ne courons pas toutes affaires cessantes au marché le plus proche pour apercevoir ces fruits et légumes jusqu’alors honnis par une bureaucratie tentaculaire….
Leur résurrection n’entrera réellement dans les faits qu’à partir de juillet de l’année prochaine…..
Pour tout ce qui concerne la règlementation, et surtout sa suppression, il ne faut jamais confondre vitesse et précipitation….
La fin des petits fours ? Ou la fin des haricots ?
novembre 11, 2008 on 2:57 | In Coup de gueule, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésDans un article volontairement polémiste, le Jogging de l’Etat obèse (http://www.jusmurmurandi.com/wp-admin/post.php?action=edit&post=485« ), JusMurmurandi avait recommandé que l’Etat réduise son train de vie, comme le font les ménages en cette période de vaches maigres.
Les caisses ne sont elles pas vides, ne sommes nous pas en faillite ?
Dans la même veine, un rapport rédigé par l’historien André Kaspi vient de suggérer que l’on réduise le nombre de commémorations nationales qui sont actuellement au nombre de 12 à 3 (les 8 mai, 14 juillet et 11 novembre).
Il est bon de rappeler que celui qui en avait le plus rajouté au calendrier était…Jacques Chirac, grand travailleur au sommet de l’Etat s’il en fût (journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France, une journée nationale des mémoires de la traite de l’esclavage et de leurs abolitions, deux journées nationales d’hommage aux «morts pour la France» en Indochine et en Algérie et une journée nationale d’hommage aux harkis).
Bref, alors que nous célébrons le premier 11 novembre (qui commémore l’armistice de la guerre de 14-18) sans poilu le dernier nous ayant quittés il y a quelques mois, n’avons nous justement pas l’opportunité de remettre en cause toutes ces célébrations qui se sont rajoutées au fil des temps dans le seul but de faire plaisir à une minorité qui disparait au fur et à mesure ?
Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, est formel, « on ne peut revenir en arrière ». En rappelant tout de même que son secrétariat d’Etat disparaitrait en même temps que les dates du calendrier…
Car toutes ces journées de commémoration ne sont elles justement pas des éternels retours en arrière ???
Comme si au motif « qu’il ne faut blesser personne », on pouvait continuer à les imposer à tout le monde.
Sans parler du fait que certaines dates, comme celle du 8 mai 1945 sont, pour JusMurmurandi en tout cas, hautement discutables.
Car si un fait est indéniable, c’est bien que la France n’a pas gagné la deuxième guerre mondiale…si ce n’est grâce à l’aide essentielle des Anglais et des Américains. Alors fêter la fin d’un conflit que l’on a pas gagné, tandis que l’agresseur est aujourd’hui le premier partenaire de la France… tout cela est pour le moins douteux.
Mais bon, au delà de la seule commémoration et du prétendu « devoir de mémoire », la boîte de Pandore qu’ouvre Kaspi est l’arbre qui cache la forêt.
Ne préconise t-il pas de faire des transformer certaines fêtes nationales en journées d’action locale ou régionale en dehors des trois dates recommandées à l’échelon national ?…
C’est alors tout le débat sur les multiples (trop nombreux ?) échelons hexagonaux (département, région, canton etc.) qui s’ouvre, et l’on comprend alors que, peut être sans le vouloir, André Kaspi a mis le doigt sur un intouchable…

Le Professeur André Kaspi par qui la polémique est arrivée
Aux armes, citoyens !
novembre 10, 2008 on 8:38 | In Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésRassurez vous, JusMurmurandi ne va pas vous demander de descendre dans la rue pour allez manifester contre la grève de la SNCF ou de la Poste.
Non c’est une histoire américaine que nous allons aborder avec cet article, qui concerne la vente d’armes ces derniers temps.
Comme chacun sait cette vente est totalement libre aux Etats Unis au motif que chaque citoyen doit avoir le droit de se défendre (Deuxième amendement de la Constitution américaine).
Ce qui aboutit à ce qu’il y ait des centaines de millions d’armes en libre circulation, sans recensement aucun.
Et également à ce que régulièrement des tragédies viennent entacher le quotidien de telle ou telle école, en dépit de toutes les tentatives de contenir le flot. On se souviendra par exemple du film de Michael Moore, « Bowling for Columbine », dans lequel Charlston Heston, Président de la toute puissante National Rifle association, ne répond plus aux questions du réalisateur lorsqu’il lui demande son avis sur les enfants qui périssent sous les balles d’autres adolescents qui dérapent.
Eh bien ces temps derniers, les ventes d’armes aux civils ont puissamment augmenté chez nos amis américains.
Quelles peuvent être les explications?
Qu’Obama voudra restreindre la liberté d’acquisition de ces engins de mort, inquiétude entretenue à loisir, on s’en doute, par les vendeurs, trop contents de saisir l’occasion d’augmenter leur chiffre d’affaires en répandant le doute ?
S’agit il de personnes inquiètes face à la crise, craignant une guerre civile face à une crise dont les conséquences se déroulent devant nous, tels ce chiffre de pertes abyssales, une fois de plus, annoncé aujourd’hui par l’assureur AIG, de 24,5 milliards de Dollars de pertes au troisième trimestre ?
Ou encore de certains malades mentaux qui ne supportent pas l’idée qu’un homme de couleur arrive à la Maison Blanche le 20 janvier prochain et réfléchissent déjà à comment attenter à sa vie ?
Toutes les hypothèses sont plausibles, sans être mutuellement exclusives.
Quoi qu’il en soit, le fait est inquiétant et mérite notre attention.
Il suffit d’un seul coup…
Quand le compte n’est pas bon à l’Assemblée nationale
novembre 10, 2008 on 8:17 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLa Cour des Comptes s’est récemment intéressée à la gestion de nos chers parlementaires, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas perdu son temps.
Quelques perles retiendront certainement votre intérêt, Cher Lecteur, tout autant que nous avons retenu notre souffle en en lisant des extraits.
Et que rien n’a retenu les dépenses de nos chers, si chers élus.
Le budget pour commencer. Il a cru, sur les dix dernières années, à un rythme supérieur à celui des dépenses de l’Etat (47% contre 37%, dans les deux cas largement plus que l’inflation). Imaginez ensuite qu’ils se permettent de juger les budgets de l’Etat lorsqu’eux mêmes font pire ??!!
25% du budget total est consacré aux salaires tandis que les 24 fonctionnaires les mieux payés gagnent 213.000 Euro bruts par an.
Ces 25% se comparent à 15% chez nos voisins britanniques qui est une démocratie parlementaire (donc qui se passe de Président de la République etc.) ou encore les Allemands dont les salaires au Bundestag ne représentent que 12%. Bref, ils en plus pour leur argent que nous.
Et surtout comme d’habitude, dépassements budgétaires à gogo, comme les travaux de l’immeuble Chaban Delmas. Mais heureusement, » ces travaux génèreront beaucoup d’économies puisque nombreux députés n’auront plus à dormir à l’hôtel ».
Bref, tous les dépassements sont permis aussi longtemps qu’il y a des économies; à ceci près que la durée de retour sur investissement est une notion qui n’est pas importante pour les députés.
En conclusion, tout ce que l’on rejette, critique pour la gestion de l’Etat se retrouve à plus modeste échelle mais encore plus gaspilleur, au Palais Bourbon, là même où devraient être corrigées les déviances de nos gouvernants.
Français, dormez tranquille !
La fin du Gros Mammouth?
novembre 8, 2008 on 3:12 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International | 1 CommentLe dégel libère chaque année en Sibérie des corps de mammouths momifiés, conservés depuis des millénaires dans le permafrost. C’est la plus grande espèce animale terrestre depuis l’extinction des dinosaures, il y a des dizaines de millions d’années. D’où la fascination qu’a provoquée l’étude scientifique visant à donner la vie à un mammouth à partir d’ADN récupéré en Sibérie. Jusqu’ici sans succès, le Gros Mammouth est une espèce animale éteinte, et apparemment pas facile à « rallumer ».
Mais il n’y a pas qu’en matière animale que le Gros Mammouth a atteint son point final. En matière d’entreprise aussi, semble-t-il. Le dernier exemplaire connu, General Motors, a annoncé que son cash ne lui permettra de survivre que jusqu’au début de l’année prochaine.
General Motors, comme le Gros Mammouth, est l’entreprise de tous les records. Plus grosse entreprise mondiale pendant plus de 50 ans. Plus gros producteur d’automobiles pendant plus de 80 ans. Depuis la Ford T, c’est dire. Producteur aussi de locomotives, de turbines, de réfrigérateurs (Frigidaire, cette marque si répandue qu’elle est devenue un nom commun, si banale que c’est là que Ségolène Royal avait dit mettre « au frais » sa candidature au poste de Premier Secrétaire du PS, intention qu’elle manifestement oublié de mener à bien, c’est aussi General Motors). La seule société mondiale à employer plus d’un million de personnes? GM, bien sûr. La plus grande société de crédit à la consommation au monde? GMAC, sa filiale de financement des achats de véhicules GM. Une société si légendaire qu’elle est devenu le sujet de plaisanteries admiratives: ne disait-on pas que les deux meilleurs « généraux » américains n’étaient pas Patton ou Eisenhower, mais General Motors et General Electric?
Mais alors que General Electric s’est formidablement modernisée sous la la férule du génial Jack Welsh, General Motors ne l’a pas fait. Laissant les petits véhicules à ses concurrents japonais ou coréens, engluée dans des coûts de production très élevés concédés à des syndicats maximalistes, GM s’est concentrée sur les 4×4, utilitaires légers (trucks) et autres « Gros Modèles ». La moindre concurrence étrangère sur ce segment permettait d’y faire une plus forte marge bénéficiaire et évitait de se poser les questions qui fâchent sur sa compétitivité globale, que ce soit en termes de suivi des goûts de la clientèle ou de qualité des produits. Une concentration telle que GM a acheté la société productrice des célèbres Hummer, ces énormes 4X4 à la dimension d’Arnold Schwartzenegger (il en conduit un, mais converti au gaz naturel)
Le problème, c’est que la forte hausse des prix du pétrole a détourné les clients des véhicules Gros Mangeurs, et donc avant tout des modèles GM. Bien sûr, ses Grands Manitous plaident qu’ils ont mis en route un ambitieux programme de conversion de leur gamme aux véhicules petits et frugaux, y compris un nouveau modèle tout électrique révolutionnaire pour 2010, la Chevrolet Volt, mais voilà, les pertes s’accumulent, et maintenant la crise économique aggrave tout.
Après un mois d’octobre apocalyptique où GM vit se ventes chuter de 45% (!) pour revenir à leur plus faible niveau d’après 1945 (re !), la direction indique que les milliards de dollars de cash qu’ils ont encore suffiront tout juste pour les faire tenir jusqu’aux premiers mois de 2009…
GM avait d’ores et déjà demandé à l’Etat américain d’intervenir en sa faveur, comme il vient de le faire pour les banques, mais l’administration Bush, telle Ponce Pilate, vient de refuser. La déclaration de GM va mettre la toute nouvelle administration en construction de Barack Obama face à son premier défi, car l’effondrement de GM serait un tsunami bien plus symbolique que la chute de Lehman Brothers. Lequel effondrement entrainerait nombre d’équipementiers, dont Delphi, le N°1 mondial, anciennement partie de GM lui-même. Et que Ford et Chrysler, ses concurrents américains ne sont guère mieux portants, et pour les mêmes raisons.
Ce d’autant plus que GM est avant présente dans les états du Midwest dont Obama est l’élu, et que les cols bleus qui y travaillent et y sont syndiqués sont l’épine dorsale de l’électorat démocrate qui l’a porté à la Présidence. Obama a d’aillleurs annoncé dès sa première conférence de presse, hier, qu’il mettrait en œuvre un plan d’aide à l’industrie automobile.
JusMurmurandi entend bien que laisser tomber GM, pour un Président démocrate nouvellement élu, est impensable. Même si les règles de la concurrence mondiale rendent un plan de soutien incompatible avec l’OMC. Mais le problème, n’est-ce pas tout simplement que GM na pas produit assez de voitures compétitives que voulaient vraiment ses clients, comme les Opel européennes, et trop de Grosses Merdes? Et si Obama sait régler ce problème-là, c’est qu’il a vraiment quelque chose du Messie que tant de gens attendent en lui.
Scandale !! Barack Obama ne marche pas sur l’eau !!
novembre 7, 2008 on 5:25 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés
Le gruyère n’est pas suisse, il est français !!
novembre 4, 2008 on 8:31 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsQui a inventé le célèbre fromage aux fameux trous ?
Les Helvètes ou les Français ?
On se souviendra en particulier de ce merveilleux album d’Astérix chez les Helvètes, dans lequel chacun s’y met de plus belle pour ne pas faire tomber son morceau de pain dans la fondue.
Mais la plus convaincante des réponses se trouve, une fois de plus dans la non application d’une loi en principe bonne pour tout le monde, la loi de modernisation de l’économie ou LME.
Un de ses chapitres se penche en détail sur les délais de paiement et prévoit un plafonnement des délais à 45 jours fin de mois ou 60 jours.
En effet, son objectif est d’améliorer la position de trésorerie des PME, qui sont souvent à la merci des grands groupes ou de la « grande distribution », dont le pouvoir de négociation est aussi important qu’il est menaçant.
Or la LME est là pour remettre tout cela à plat, et permettre au PME d’avoir une trésorerie plus forte.
Mais las, crise aidant, on voit toutes sortes de dérogations arriver, et en dépit du fait qu’elle devait entrer en vigueur le 1er janvier prochain, soit elle ne sera pas appliquée, soit ce sera un véritable…gruyère.
Les uns demandent des remises de prix pour compenser leur mise en conformité avec la loi (!!), les autres des participations aussi fictives que durement monnayées, d’autres encore de recourir à des filiales étrangères de leurs fournisseurs afin que la loi française ne s’applique pas, bref, tout est bon pour contourner la loi.
Et une fois de plus, une loi destinée à protéger, renforcer les PME va passer à la trappe, en particulier dans une période où leur trésorerie est considérablement fragilisée par un ralentissement aussi violent que soudain.
Comme disent nos voisins britanniques, la route vers l’Enfer est pavée de bonnes intentions.
Taser l’a tuer. Quand les morts pèsent plus lourds que les vivants…
novembre 4, 2008 on 8:27 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésSelon la presse, un homme est mort dimanche à Calgary (Canada) « à la suite d’un tir de Taser, ce pistolet à décharge électrique réputé non mortel, et objet de controverse avec Oliver Besancenot notamment, qui conteste sa non mortalité.
Disons le tout de suite, JusMurmurandi n’a pas d’informations rigoureuses sur cette question, et se garde donc bien d’avoir une opinion. En revanche, ce qui est révélateur, est le traitement de l’affaire du Taser dans la classe politique et les média, et ce sur plusieurs points.
Il est possible que le tir Taser soit, en fait, un choc si violent que certains n’y résistent pas. Ce qui en ferait une arme moins létale que le pistolet, mais pas « 0 morts », comme on dit de la guerre « moderne » telle que la souhaitent ceux qui la font.
Cette comparaison avec la guerre n’est pas innocente. Car la situation de la police urbaine appelée à utiliser ses armes, qu’elles soient conventionnelles ou électriques, ressemble à une guerre. Une guerre civile, urbaine, limitée, mais une guerre. Où il arrive en plus que les forces de l’ordre soient armées de pistolets quand leurs adversaires, c’est-à-dire les forces du désordre, ont des Kalachnikov ou des Uzi, quand ce ne sont pas des lance-roquettes.
Il faut donc se demander non seulement si le Taser tue, mais aussi combien tuerait et combien blesserait gravement une arme conventionnelle utilisée si les forces de l’ordre n’étaient pas équipées de Taser, et faire le bilan. Comparaison militaire toujours: il arrive qu’une bombe à guidage laser soit larguée à tort en Afghanistan et massacre une innocente noce. Drame lamentable. Mais combien de noces ont été rasées aveuglément par les tapis de bombes « stupides » (c’est-à-dire avant qu’elles ne soient guidées) au Vietnam par exemple?
Sauf qu’aujourd’hui, nous voulons du « zéro mort ». Et que donc le Taser est en accusation. Comme aussi certains médicaments nouveaux qui se révèlent avoir, dans certains cas, des effets secondaires graves. Un exemple: l’Accomplia, médicament contre l’obésité. Il s’avère, si l’on en croit la presse, qu’il puisse conduire certains patients qui en prennent à une grave dépression. Ce qui contraint son fabricant, peu soucieux d’assumer de telles conséquences, à le retirer de certains marchés. Et personne ne se soucie de savoir combien de personnes auraient pu éviter un accident vasculaire mortel en perdant du poids grâce à cette nouvelle molécule pour faire non un compte des morts, mais un bilan des morts et des vivants. Infarctez en paix, ô obèses du monde entier, mais ne déprimez pas!
Ce qui revient à dire qu’un mort par Taser (toujours à supposer que cela soit le cas) « pèse » plus lourd qu’un vivant « sauvé » parce qu’il a reçu une décharge électrique et non un bon vieux pruneau de flingue en plein coeur. Et ce d’autant plus que, dans notre société où l’image est partout, un mort par Taser est bien visible, alors qu’un membre d’un quelconque gang descendu dans une fusillade, c’est à peine 3 lignes en page 9.
Peut-être faudrait-il fournir aux voyous, faute de les laisser faire absolument ce qu’ils veulent sans aucune opposition, ce qui serait le meilleur moyen de ne déplorer jamais aucun mort, de leur fournir gratuitement des Taser en remplacement de leurs armes. On peut imaginer que les forces de l’ordre soient tout de suite d’accord et ne protesteraient pas que le Taser n’est, peut-être, pas à 100% non létal…
La faute aux autres…
novembre 3, 2008 on 10:10 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLa crise financière révèle une étrange caste, dont les membres transcendent les nationalités, enjambent les frontières entre le public et le privé, entre l’individuel et le collectif, entre clients et fournisseurs, entre dirigeants et censément dirigés. Ce sont les nouveaux irresponsables.
Irresponsable, ce patron de banque (ils sont nombreux) qui reconnaît qu’il avait fini par ne plus comprendre les produits financiers si sophistiqués mis au point par ses cadres si intelligents et si extraordinairement bien payés et si bien vendus par sa banque, au point d’avoir rapporté de si gros profits générateurs de si confortables bonus.
Irresponsable, cet acheteur (ils sont des millions) qui signe un contrat d’emprunt immobilier à taux variable alors qu’il n’a aucune possibilité d’assumer une hausse de remboursements et que les taux d’intérêts sont très bas, donc beaucoup plus susceptibles de monter qu’autre chose. Ils sont nombreux, les emprunteurs insolvables à considérer que c’est la faute des banques.
Irresponsable, ce dirigeant de grande banque faillie qui considère que ce sont les circonstances exceptionnelles qui ont mises à mort sa banque, et non ses décisions de gestion. Ils sont nombreux, les dirigeants en échec qui considèrent qu’ils n’ont pas échoué.
Irresponsable, ce gestionnaire municipal britannique qui à confié ses capitaux à une banque islandaise qui lui verse une plus forte rémunération qu’une banque anglaise, avant que tout ne s’effondre. Il y en a pour 5 milliards de livres, ce qui fait de nombreux irresponsables, qui ne voient pas que leur forte rémunération était lié à un fort risque.
Irresponsable, ce gestionnaire municipal français qui a contracté des emprunts aujourd’hui qualifiés de « toxiques », soit parce qu’ils sont tout simplement à taux variable, auquel cas leur toxicité est très limitée et l’appellation avant tout démagogique, soit parce qu’ils contiennent des « produits structurés » (essentiellement des dérivés, options et autres), et, là, potentiellement très, très coûteux. Sauf que ces produits structurés ont, là aussi, été acquis pour permettre aux municipalités de payer moins cher leur crédit. Un crédit moins cher que le marché, cela veut dire que le risque n’est pas égal. Et un risque, cela peut se révéler toxique. Et maintenant, toutes ces municipalités oublient les avantages qu’elles ambitionnaient pour ne voir que les coûts, et blâment les banques, Dexia en tête.
Pour dire les choses simplement, la capitalisation boursière mondiale a baissé de quelques 30.000 milliards de dollars depuis mai 2008. Ces pertes, il faut bien que quelqu’un les ait subies. Ce sont les fonds de pension, les plans de retraité individuels, les 401K américains ou les PEA français, les portefeuilles des actionnaires de par le monde. Ce à quoi il faut ajouter les pertes opérationnelles des entreprises, banques et compagnies d’assurance en tête, mais pas seulement. Il semble par exemple que 10% des 7000 hedge funds mondiaux ne survivront pas, et que quasiment tous afficheront des pertes substantielles dues à la crise. Comme leur attractivité était fondée sur un rendement important, il faut bien qu’il y ait eu un risque important dans le montage, et ce risque, maintenant, se rappelle au bon souvenir de tous. Il faut enfin ajouter les pertes de tous les propriétaires immobiliers au monde, et, d’abord, ceux qui auront perdu leur maison dans la tourmente, ceux qui sont coincés par des crédits relais ruineux faute de pouvoir vendre leur bien pour refinancer une autre acquisition et tous les autres.
Bref, ces pertes sont proprement immenses. Et personne n’est responsable. Personne sauf « les autres ». Pour une fois, la langue française offre une possibilité unique pour décrire cette situation. Cinquante mille milliards de dollars, perdus à l’insu de leur plein gré…
Le PS est-il le miroir du système financier français?
novembre 2, 2008 on 8:10 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésLes banques françaises, comme toutes les autres d’ailleurs, ont un tel problème de crédibilité qu’il aura fallu que l’Etat intervienne massivement pour garantir des crédits interbancaires qui ne se faisaient plus, faut de confiance.
Le PS a-t-il un problème de crédibilité, inspire-t-il confiance aux Français? Les réponses sont assurément « oui » à la première question, et « non » à la seconde. Exactement comme les banques françaises.
Ne pas faire de crédit interbancaire permet à une banque de ne pas risquer de pertes, mais condamne avec certitude l’ensemble des banques et du système économique et financier. C’est pourtant ce « chacun pour soi » que les banques françaises ont adopté avant l’intervention de l’Etat.
Les candidats au poste de Premier Secrétaire du Parti Socialiste ont-ils adopté une politique du « chacun pour soi » en préparant leur propre motion pour le congrès de Reims au risque de perdre tout le PS dans une guerre interne totalement déphasée par rapport à la conjoncture et à l’état de l’opinion? Indiscutablement, exactement comme les banques françaises. Banques françaises, dont ils ont tous socialistes pour une fois réunis et d’accord, et c’est une exception en Europe, refusé de voter le plan de sauvetage à un tournant de notre histoire, alors qu’une crise sans précédent frappe le monde occidental.
En revanche, les candidats ne prennent pas la même voie pour tenter de prendre la première place.
Martine Aubry tente de s’allier toutes les fédérations locales, sachant que s’en faire des obligés, c’est se garnir un portefeuille d’obligations.
Bertrand Delanoë de son côté met en avant sa crédibilité non seulement comme premier secrétaire potentiel, mais, plus tard, et plus haut, comme candidat à l’Elysée. Il prend donc des engagements sur la qualité de sa signature.
Ségolène Royal, elle, s’efforce de suivre à la trace l’hyperactif Président Sarkozy pour, à chaque déclaration de celui-ci, en opposer une des siennes, encore plus ambitieuse. Ainsi sur la nécessité d’un ministère du développement économique commun franco-allemand, sur le besoin que l’Etat entre au capital des banques, ou aujourd’hui de refonder tout le système socio-économique, la social-démocratie étant dépassée. C’est dans ces propositions d’actions qu’elle espère faire fructifier les voix de mai 2007 qui, pense-t-elle, la légitiment dans son rôle de première opposante de France.
Si l’on en croit ce qui est arrivé au système financier international, les cours des actions se sont effondrés. Ce qui n’augure rien de bon pour Mme Royal.
Les engagements par signature d’institutions réputées en ont causé la faillite, telles Lehman, ou la perte, telle AIG, Fanny Mae ou Freddy Mac. Ce qui n’augure rien de bon pour Bertrand Delanoë.
En revanche, les obligations ont fructifié en ces temps de fuite vers la qualité et de baisse des taux d’intérêts. Ce pourrait être tout bon pour Martine Aubry.
Encore faudrait-il que, comme un système bancaire dont les acteurs continueraient de « jouer perso », la victoire de l’un ou de l’une ne soit pas la défaite de tous, certains partant pour rejoindre Besancenot, et d’autre Bayrou.
Les socialistes se donnent le droit de s’entre-déchirer maintenant malgré ce risque, certains que, comme à chaque fois par le passé, les mécanismes de compromis interviendront à temps pour permettre la survie du système PS.
Demandez donc aux financiers si faire confiance aux mécanismes qui ont toujours fonctionné par le passé est un bon moyen d’éviter la crise et le risque d’implosion du système. Comme, en outre, ils ont refusé de voter le plan de sauvetage des banques françaises, qui les sauvera, eux, quand leur temps sera venu?
George Bush est-il le roi Dagobert?
novembre 1, 2008 on 6:23 | In Best of, Coup de gueule, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLe roi Dagobert est connu de tous les enfants pour avoir mis sa culotte à l’envers. Et, se faisant, il passe pour ce qu’il faut bien appeler un débile.
A l’heure où s’achève le mandat de George Bush, car, même s’il continuera d’exercer sa fonction pendant encore de longues semaines, la tradition veut qu’il ne prenne pas de décisions majeures pendant cette période de transition, JusMurmurandi se dit que George Bush va s’insérer dans l’histoire à côté de son illustre prédécesseur, dont les lumières ne lui permettaient même pas le bon usage de ses sous-vêtements. Voici pourquoi:
George Bush a été élu comme président sur un programme républicain très conservateur: moins d’État, moins de régulation, moins d’impôts. Des finances laissées, pour l’essentiel, aux citoyens et non à des mécanismes collectifs. Un État fort sur les plans militaire et diplomatique.
Qu’en est-il, 8 ans après?
George Bush a hérité de son prédécesseur, Bill Clinton, un budget en large excédent, au point qu’il était devenu possible d’espérer que la dette américaine, longtemps une ombre menaçant la stabilité du système financier international, soit remboursée. Soit dit en passant, la simple mention de la dette américaine comme menace fait sourire avec amertume tant nous n’en sommes plus là… Par rapport à cela, George Bush laisse un déficit abyssal, et ce, avant même que la crise économique et le plan Paulson de renflouement des banques ne le creusent encore massivement. Ce qui, inévitablement, promet aujourd’hui les hausses d’impôts de demain, à l’envers de son credo politique.
George Bush a hérité de son prédécesseur une Amérique appréciée sur le plan international, qui a contribué à la paix en Irlande du Nord, à la paix dans les Balkans (quoique…) et failli réussir un improbable accord de paix entre Palestiniens et Israéliens. Aujourd’hui, l’Amérique est tout simplement le pays le plus détesté du monde pour la guerre d’Irak. Même ses alliés historiques, tels la France ou le Canada se sont abstenus de la suivre dans cette aventure. La coalition rassemblée avec brio par George Bush père pour la première guerre d’Irak n’a pas pu être reformée, et, si la guerre proprement dite a été gagnée, la paix ne semble pas envoie de l’être. Ceci au prix de centaines de milliers de morts irakiens, de milliers de morts américains, de 1500 milliards de dollars. Et cette Amérique, embourbée en Irak comme dans un nouveau Vietnam, a perdu respect et crédibilité
George Bush a hérité de son prédécesseur d’une économie en bon état, prospère et en croissance. Il laisse une crise dont les seules questions qu’on se pose à son endroit sont: quel est l’aspect le plus grave, le financier ou l’économique, et va-t-elle détrôner la crise de 1929 comme la plus grave de l’Histoire? Le plus invraisemblable de cette récession dont on voit seulement poindre le début est que c’est l’État américain qui aura du sauver la mise des banques et du système financier, au prix d’une intervention sans précédent, New Deal rooseveltien y compris. George Bush le libéral aura présidé au plus grand retour de l’État de l’Histoire américaine….
George Bush a hérité de son prédécesseur une Amérique dont les institutions et les libertés civiles faisaient l’admiration du monde libre et servaient souvent d’exemple. Pour cause de guerre au terrorisme, son administration les a démantelés, y compris des piliers comme l’habeas corpus. Et alors que les conservateurs texans religieux, dont le Président fait partie, ont une vision quasi satanique de l’Etat, celui-ci est maintenant libre de rentrer au plus profond de l’intimité des citoyens sans même de décision de justice. Sans parler de Guantanamo, zone de non-droit exemplaire de tout ce qu’il ne faut pas faire, de la pratique de la torture légitimée par cette administration, du vice-Président Cheney, âme damnée de son patron, qui défie le Congrès en prétendant qu’il n’appartient pas à l’Exécutif et autres énormités.
Le lecteur aura remarqué que JusMurmurandi ne porte pas au débit de ce triste Président ni le 11 septembre ni la guerre en Afghanistan. Car, s’il y a tous ces héritages positifs de Clinton, il en a aussi hérité Osama bin Laden, ce qui n’est pas vraiment de sa faute. Ne pas avoir réussi à lui régler son compte n’est pas, en revanche, un grand succès…
Bref, sur ces 4 points fondamentaux que sont la place de l’Amérique dans le monde, l’état de ses finances et les impôts, son économie et le rôle que l’Etat y joue, la vie citoyenne et les institutions, la présidence de George W. Bush aura combiné des résultats exécrables et le recours à l’exact inverse de ce qu’il prêchait pour se faire élire. Vous me direz, quel rapport avec le roi Dagobert et son usage en matière de sous-vêtements?
C’est que, non content de tout faire à l’envers, George W. Bush est arrivé au pouvoir fort de certitudes simples et dénuées de toute modération. C’est ce qu’on appelle être culotté. La série de défaites qu’aura subies son pays sous sa présidence sont ce qu’il faut bien appeler, même si l’on aime, et peut-être surtout si l’on aime les Etats-Unis, dont l’Histoire ne saurait se résumer à un seul Président, une forte déculottée. Et les renoncements idéologiques auxquels il aura été contraint de vive force, sont autant de cas où il aura baissé culotte.
Ce qui conduit la première puissance du monde à une situation quasi-crépusculaire. Sans argent, sans beaucoup d’amis, sans fondements solides au moment d’affronter les défis qui l’assaillent. Cela s’appelle être en petite culotte.
Courage, ou camisole de force?
octobre 30, 2008 on 6:40 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésL’Islande est en faillite. Malgré des plans de soutien d’envergure internationale, les banques de cette île avaient vraiment poussé le bouchon trop loin. JusMurmurandi vous a déjà narré comment le morceau de glaçon est devenu le Titanic du 21e siècle. Résultat: les taux d’intérêt sont de 18% pour soutenir une monnaie qui a déjà perdu 50% de sa valeur. Ce qui est un cercle vicieux, parce que toute baisse de la monnaie fait gonfler la valeur locale d’un endettement en devises, dont l’augmentation fait baisser la monnaie. Conséquence: le gouvernement prévoit une baisse de PNB de l’ordre de 10%. On imagine la brutalité d’un tel « ajustement », ou effondrement, comme on voudra.
Mais l’Islande n’est pas seule. La Hongrie ne va guère mieux, quoique pour des raisons différentes. Son problème n’est pas que ses banques, par ailleurs essentiellement entre des mains étrangères, aient perdu toute mesure, mais que son déficit budgétaire considérable l’oblige à emprunter beaucoup. Comme les marchés de crédit ne disposent plus d’assez de capitaux, les prêteurs font les difficiles et recherchent avant tout des emprunteurs de qualité, plutôt que des républiques de l’Est européen surendettées et en déficit. Résultat: le gouvernement hongrois, pour obtenir un total de 25 milliards de dollars de prêts, s’est engagé à un plan de « stabilisation », ou d’amaigrissement qui ramènera le déficit budgétaire de 9,2% du PIB aujourd’hui à 5,6% l’année prochaine, puis 2,8% en 2010. On imagine la brutalité d’un tel « ajustement », ou effondrement, comme on voudra.
Vous me direz, l’Islande, la Hongrie, ce sont des Etats mineurs et notoirement risqués. Rien à voir avec le coeur de l’économie mondiale, et les grandes puissances, dont la France sarkozyenne. Vraiment? Car la France aborde cette période de crise avec un déficit public déjà proche de 3%, et des perspectives carrément sombres si l’on tient compte que la démographie plombe chaque années le système de retraites et que nul ne s’est avisé de mesures qui interrompraient la croissance vertigineuse des dépenses de santé.
S’ajoute à cela que la crise va gravement amputer les recettes fiscales prévues, aussi bien que celles des régimes sociaux. Moins de cotisants au travail, et plus de chômeurs à indemniser… Plus encore, s’y ajoutent les fonds qu’il va falloir injecter dans le système financier. Mais cette situation exige davantage, notamment pour le soutien à l’économie, ce qui excite la fibre interventionniste très gaullienne de Nicolas Sarkozy. Maintenant qu’il est débarrassé du corset du plafond de déficit public fixé à 3% du PIB par le traité de Maastricht, il promet plans de relance, plans d’aide et fonds souverains, qui, tous, vont faire gonfler un déficit déjà abyssal.
Il est véritablement à craindre qu’un tel dérapage ne transforme la France en Hongrie-bis, et n’oblige à recourir bientôt à un prêt du Fonds Monétaire International pour remplacer des prêteurs effrayés par notre incurie financière. Mais on verrait alors la camisole de force du FMI remplacer, en beaucoup plus sévère, le corset de Maastricht. Même si Nicolas Sarkozy peut compter sur son directeur actuel, Dominique Strauss-Kahn, qui lui doit beaucoup, pour ne pas trop serrer les sangles du dispositif.
Non, la question que se pose JusMurmurandi est celle-ci. Cela fait, disons, 15 ans que la France court après des déficits considérables et une dette qui enfle. Aucun gouvernement n’a pris le taureau par les cornes, chacun espérant qu’une vague de croissance prochaine vienne restaurer un équilibre durable. Et chacun s’empressant de dépenser à l’avance les recettes futures (35 heures, CMU, RMI, RSA ont été autant de chèques en blanc tirés sur l’avenir).
Mais, si la Hongrie, bien obligée, peut en 2 ans réduire son déficit de 9,2% à 2,8% du PIB, et ce en période de crise économique, la France, plus riche et moins profondément déficitaire ne peut-elle pas en faire autant? Car, avec 6,4 points de PIB de déficit en moins, il y a de quoi revenir à l’équilibre tout en finançant force « plans ». Evidemment, un tel « ajustement » se situe quelque part entre le profondément douloureux et le cruel. Mais il règle d’un coup le problème. L’alternative est une asthénie prolongée de dizaines d’années, comme l’a montré le Japon, qui n’a pas voulu de remède de cheval pour sortir de la crise des années 80.
Et, curieusement, il y a maintenant une vraie opportunité historique d’appliquer ce traitement de choc. La crise est réelle, profonde, internationale, sans précédent, et les Français savent déjà, car ils sont plus intelligents que les politiques ne le pensent, qu’ils vont devoir se serrer la ceinture. Alors qu’en temps plus cléments, un plan « dur » serait perçu comme peut-être évitable. Accessoirement, l’UMP et le Président ont cet avantage que l’opposition socialiste est en pleine déconfiture, allant à son congrès de Reims voter sur des textes, programmes, et promesses écrits avant la crise financière et donc déjà totalement dépassés.
L’élection de Nicolas Sarkozy, né de père hongrois, a eu une résonance particulière dans ce pays. Il y a même eu des journalistes hongrois facétieux pour proposer en 2007 aux Français de troquer leur Président nouvellement élu et alors populaire contre leur très impopulaire Premier Ministre, Ferenc Gyurcsany. Peut-être, vu le courage de ce dernier, faudrait-il leur dire aujourd’hui « chiche »?
Le SIDA bancaire
octobre 28, 2008 on 7:56 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésEt si on comparait justement le Syndrome Immuno Dépresseur Acquis à la crise bancaire ?
Vous y allez fort répondrez vous certainement.
Si fort que cela ?
Le SIDA, maladie du siècle dernier, qui fait des ravages, tant parmi les « innocents » transfusés que ceux et celles qui ont des rapports non protégés avec des inconnu(e)s.
Nous l’abordions brièvement dans notre dernier article, les « découvertes » récentes sur la cupidité et l’hypocrisie des banques atteint des niveaux sans précédent tandis que deux chercheurs français reçoivent le prix Nobel de médecine, la première fois depuis 28 ans, pour leurs travaux sur le SIDA, .
Citons quelques exemples pour illustrer à quel point nous, qui peinons chaque jour à garder notre emploi et maintenir ceux d’autres qui éventuellement nous font confiance, sommes ivres de rage.
Goldman Sachs et Morgan Stanley, banques d’affaires américaines, et bénéficiaires du plan Paulson à hauteur de 10 milliards de dollars chacune au titre de l’aide aux « banques en péril », ont provisionné la somme de 13 milliards de dollars pour versement de bonus de fin d’année.
Pour Goldman, cela revient en moyenne à 210.000 dollars par employé.
Pour Merril Lynch, le montant est plus faible, seulement 110.000 dollars par personne.
Mais il est en hausse par rapport à l’année précédente où il ne totalisait que 108.000 dollars.
Parce que 3.000 postes ont été supprimés.
La somme globale des bonus versés par Goldman Sachs, Merril Lynch, Bear Stearns, Morgan Stanley, et Lehman Brothers avait atteint la somme record de….39 milliards de dollars en 2007 !
Chez Lehman Brothers Europe, maintenant reprise par la banque japonaise Nomura après une faillite retentissante, le nouveau propriétaire a promis aux salariés repris le même bonus que l’année passée.
Tout ceci pour des employés qui touchent des rémunérations fixes qui varient entre 80.000 et 600.000 dollars.
Vous imaginez l’état de fureur incandescente dans laquelle se trouve JusMurmurandi en lisant ces informations.
Et pendant ce temps là, Nicolas Mérindol qui, fraîchement débarqué de la Caisse d’épargne après les 650 millions d’Euro évaporés la semaine dernière, était sur le point de prendre la direction du Crédit Foncier de France…
Car le problème, c’est que comme le SIDA, l’économie mondiale est touchée progressivement à tous les niveaux, avec des fermetures d’entreprises, des chômages techniques….
Et en même temps, en toute inconscience, hypocrisie et cupidité, certains banquiers continuent à distribuer l’argent de leurs clients et des contribuables comme si de rien n’était, et fusionnent entre eux comme d’autres s’accouplent sans se soucier de protéger son ou sa partenaire. Seuls les banquiers semblent immunisés, le restant de la population ayant besoin d’anti..dépresseurs.
Cela évoque une phrase célèbre d’un socialiste, candidat infortuné à la Mairie de Paris aux élections municipales.
Qui se souvient encore de Paul Quilès, si ce n’est par cette déclaration outrancière, qui, quelque part, rejoint d’une certaine façon l’opinion de JusMurmurandi ce soir: « il ne faut pas dire les têtes vont tomber, mais lesquelles et tout de suite !! »
N’en mangez pas, c’est Bové pour la santé!
octobre 27, 2008 on 6:05 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermésOui, c’est très, très Bové! Il s’agit de tomates pourpres. Pas vertes, comme dans le film « beignet de tomates vertes », ni tueuses, comme dans cet autre chef-d’oeuvre du septième art, « l’attaque des tomates tueuses », non, elles sont pourpres.
Et non seulement elles ne sont pas tueuses, mais elles pourraient bien être sauveuses, ces tomates. Parce que leur couleur pourpre (tiens, encore un titre de film, cette fois c’est du Spielberg) est due à une concentration très élevée d’agents anti-oxydants appelés anthocyanines.
Ces anthocyanines, concentrées à l’état naturel dans des fruits comme les mures ou les airelles, sont non seulement anti-oxydantes, mais aussi anti-inflammatoires, et ont vraisemblablement des propriétés anti-obésité, voire anti-diabétiques ou retardatrices de maladies dégénératives.
Mais le plus probant est leur action contre le cancer. Notamment contre la propagation du cancer du côlon.
Voilà pourquoi, pour en faciliter la consommation humaine, des scientifiques britanniques ont pris deux gênes de fleurs, responsables de la production d’anthocyanines, et les ont implantés dans des tomates, puis activés. C’est cette anthocyanine, concentrée dans la peau aussi bien que dans la chair, qui donne aux tomates leur couleur pourpre sombre.
Pourquoi des tomates? Parce que le but de la recherche est d’obtenir des végétaux très répandus dans l’alimentation humaine, et que les tomates, en outre, sont déjà riches en anti-oxydants, les flavonoïdes et le lycopène.
Les résultats des premières études sont clairs. Des souris préalablement fragilisées face au cancer ont reçu un régime riche en tomates pourpres tandis qu’un groupe de contrôle mangeait des tomates non modifiées. La durée de vie des mangeuses de tomates pourpres a été significativement plus longue.
Il n’est pas possible d’extrapoler avec certitude de ce résultat un quelconque effet des tomates pourpres sur la santé humaine, mais le seul moyen de le savoir sera de faire des essais sur nos semblables.
Le lecteur aura compris depuis belle lurette où JusMurmurandi veut en venir. A l’imbécillité crasse qui consiste à se priver par avance et par principe de toute avancée potentielle de ce genre au nom du « principe de précaution ». Car, bien sûr, ces tomates à gènes de fleurs sont des OGM, interdites par l’ayatollisme de José Bové et la capitulation des hommes politiques.
Car prévenir le cancer par une alimentation optimisée est une forme comme une autre de prophylaxie, aujourd’hui perçue comme de loin la meilleure méthode pour faire progresser la santé humaine.
Juste une question, Monsieur Bové. Imaginons, pure hypothèse, que le virus du SIDA connaisse une mutation (il mute constamment) qui le fasse traverser le latex d’un préservatif. Et que la seule barrière qui le contienne soit celle d’un préservatif en latex plus étanche obtenu par génie génétique. Oseriez-vous vous opposer à ce que les hévéas, ces arbres qui donnent le latex, soient génétiquement modifiés pour donner au monde des moyens efficaces de se protéger?
Oseriez-vous troquer des millions de morts certaines et immédiates contre des risques potentiels et futurs?
C’est ce que vous faites en bloquant tout développement des tomates pourpres.
Déshabillez-moi !
octobre 26, 2008 on 7:25 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermésLa chanson de Juliette Gréco a laissé des traces.
Des traces tellement importantes, qu’elles semblent avoir convaincu la Commission européenne.
A moins que ce ne soit le Zizi de Pierre Perret (http://fr.youtube.com/watch?v=IIvLqgvO5Tg)?
Bref, on ne sait pas ce qui a pris les membres de la Commission, car leur intimité, bref, les membres de ces derniers, risquent d’être dévoilés très prochainement, et le tout à l’insu de leur plein gré.
Chaque fois qu’ils prendront l’avion.
Si les eurodéputés votent la proposition qui leur sera faite jeudi prochain, on va installer des scanners corporels dans tous les aéroports européens.
Et les hommes, par exemple, seront donc obligés de montrer s’ils en ont un gros touffu ou un petit joufflu, ou encore un modèle du troisième type.
Bref, l’individu en charge de nous contrôler aura 10 secondes pour nous observer sous toutes les coutures.
Dans notre intérêt, pour notre sécurité, bref pour notre bien, c’est entendu.
Vous n’êtes pas rassuré ? Nous non plus.
Car si l’on regarde l’évolution sur les dernières années des mesures mises en place pour prétendument assurer notre sécurité, l’arsenal est impressionnant.
Passons sur le Patriot Act américain qui permet sans recours judiciaire de regarder l’ensemble de l’historique médical, bancaire, téléphonique des Américains etc pour ne se concentrer que ce que les nouvelles technologies nous réservent de mieux.
Avec les passeports biométriques, qui soit dit en passant augmentent en France dans les jours prochains (mais ce n’est pas un nouvel impôt, rassurez vous, même si les enfants qui ne payaient pas devront désormais acquitter 20 Euro pour en avoir un), on peut vous suivre beaucoup mieux.
Avec un téléphone portable, on peut voir vos déplacements en temps réel.
Avec les caméras vidéo (Bertrand Delanoë le libéral venant d’en autoriser 1000 à Paris), on vous observe.
La nouvelle technologie dite RFID permettra de glisser des mouchards jusque dans des gouttes d’eau.
Avec Google Chrome, vos visites sur Internet sont enregistrées.
Bref, nous n’aurons plus aucun espace de liberté.
Avec cette disposition qui permettra d’étaler vos corps sur la place publique et de dévoiler vos membres, les membres de la Commission, sont en train de…démembrer le dernier espace de liberté qui nous reste encore.
Mais on vous l’a déjà dit, c’est pour notre bien.
Si JusMurmurandi avait le choix, il préfèrerait quand même éfeuiller Mylène Farmer…
http://fr.youtube.com/watch?v=6dHD-4oG78E