Etes vous au courant ?

juillet 22, 2009 on 4:43 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Le gouvernement a pris des engagements de toutes nature quant à être plus amical envers l’environnement.

Le titre ronflant autour des multiples projets s’appelle le Grenelle de l’environnement et aborde toutes sortes de thèmes et questions.

Il peut s’agir du tri sélectif, des types d’ampoules que nous choisissons pour nos éclairages ou encore la taxe ou le bonus pour l’achat d’un véhicule automobile.

Si l’on regarde le choix des ampoules électriques, il s’agit de remplacer le fil à incandescence par des technologies plus récentes, moins consommatrices en électricité, bien rare en période de pointe, même si c’est justement là que se situe la France avec 75% de son bilan électrique provenant de source nucléaire, et à ce titre leader mondial.

Bref, il s’agit de faire plus avec moins.

Et c’est justement ce que propose une petite entreprise, Voltalis, en posant des équipements permettant de mieux contrôler la consommation des logements en période de pic de consommation.

Le compteur Voltalis permet en particulier pour les habitations étant en « tout électrique » de couper le courant de manière insensible pour l’utilisateur, mais aboutissant à 5 voire 10% d’économie sur la facture et surtout à soulager le réseau national au moment où il est le plus sollicité.

N’est ce pas là l’exemple parfait de faire plus en dépensant moins ?

Sauf que ce procédé met le doigt (pas dans la prise, rassurez vous :-) )sur une absurdité.

Ainsi la Commission de régulation de l’énergie, dans une délibération du 9 juillet rappelle l’obligation de rémunérer le fournisseur d’électricité dont une entreprise baisserait la consommation !!

Bref, à compenser EDF parce qu’elle vend moins d’électricité, à taxer Voltalis en faisant faire des économies au consommateur et soulageant le réseau en période de pointe, pour « dédommager » EDF !!!

Non, on n’est pas le premier avril.

Et pourtant, car cette décision est tellement grotesque et absurde que JusMurmurandi a préféré lui donner la priorité par rapport à d’autres sujets d’actualité moins « électriques »‘ alors que le Président d’EDF annonçait encore il y a quelques jours la nécessité d’augmenter les tarifs de 20%….

Mais où est passée la fée électricité ???

Indigeste!

juillet 18, 2009 on 7:17 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi l’avait annoncé, et c’est devenu réalité. La baisse de la T.V.A.consentie aux cafetiers et restaurateurs suivant la promesse de l’ancien Président Jaques Chirac a fait ses preuves. Moins d’un établissement sur 3 tient les engagements pris par la profession de répercuter cette baisse, même de façon très sélective, aux clients.

Au départ, les restaurateurs, chers au cœur de ce grand gourmand de Président, lui font savoir que le différentiel de TVA en faveur de la restauration rapide par rapport à la restauration traditionnelle pousse les Français à déserter leurs tables en faveur des sandwiches et autres formes de malbouffe, et coûte des emplois.

Sensible à cet argument, Chirac promet, mais ne peut tenir vu son manque de poids à Bruxelles. Et la profession de le tenir sans cesse comptable de cet échec, partiellement compensé -déjà- par des baisses de charges.

C’est Sarkozy qui va tenir la promesse de Chirac, au nom de la continuité de l’Etat, pour ne pas se ridiculiser à Bruxelles, et pour montrer que lui sait non seulement promettre, comme son prédécesseur, mais aussi livrer.

Sauf qu’entre temps la profession a changé de chanson. Il ne s’agit plus de créer des emplois, ou si peu, pour contrer la restauration rapide, mais de pouvoir mieux payer ses employés, notoirement mal rémunérés, ce qui laisse des offres d’emplois insatisfaites, et rend donc des offres supplémentaires vaines.

En plus, arrive la crise qui met à mal les caisses des restaurateurs et cafetiers comme celles de presque toutes les entreprises françaises. Oui, mais voilà, la baisse de la TVA va passer par là.

La profession négocie donc a minima la création de 20.000 emplois supplémentaires (il y en aurait eu de toute façon 20.000, donc le chiffre de 40.000 n’est qu’un attrape-couillons) et la baisse a minima des prix, sur seulement 7 articles. Qu’on compte combien il y a de boissons sur la carte d’un cafetier, ou de plats sur celle d’un restaurateur, et chacun verra comment baisser les prix sur 7 articles est totalement dérisoire, ou symbolique.

Plus trace de nouvelle convention collective qui viendrait contraindre, si peu que ce soit, la profession à mieux payer ses employés, qui sont laissés aux bons soins de leurs employeurs. Bons soins dont on sait déjà qu’il sont fort pingres.

Le reste, c’est bien simple, va directement dans la poche des cafetiers et restaurateurs.

Le résultat, c’est une aide de l’Etat, encore une, qui n’aura d’autre effet que de ruiner un peu plus les finances publiques, et de charger la mule des contribuables, qui n’en peuvent déjà plus.

Malheureusement, pour symbolique que soit cet épisode, ce n’est pas une exception, c’est au contraire la règle. En 1993, l’État ouvre le chapitre des aides aux entreprises sur les bas salaires. Elle coûte à l’époque moins de 3 milliards de francs. 16 ans plus tard, le même poste coûte, toutes aides et franchises de charges confondues, 30 milliards d’euros par an.

Évidemment le patronat reste dans son rôle en affirmant (menaçant?) que 800.000 emplois disparaîtraient si ces aides étaient supprimées. Même si c’était vrai, et non un chiffre aussi truqué que celui des manifestants donné par les centrales syndicales, cela fait quand même 40.000€ d’aide par emploi et par an, soit beaucoup plus que la totalité de la masse salariale de ces 800.000 emplois.

Ce qui montre à quel point il serait « rentable » de supprimer toutes ces aides.

Oui mais voilà, nous sommes en France. Comme aux États-Unis, où l’Administration Obama semble laisser ses promesses de réforme du système financier à l’état de projet pour ne surtout pas empêcher les banques de se refaire une santé en faisant exactement comme avant la crise -méga-risques et giga-bonus-, les promesses de Sarkozy de baisser les dépenses de l’Etat ne sont tenues qu’à dose homéopathique.

Et c’est aux Français qu’un jour il faudra bien présenter l’addition de toutes ces folies dispendieuses. A n’en pas douter, ils en auront une sérieuse indigestion. Et feront ce que fait tout client qui ne digère pas le repas qu’on vient de lui servir.

Ils changeront de crèmerie.

Chassez le naturel, il revient au galop

juillet 14, 2009 on 7:16 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’hypothèse que l’Homme naît bon et est corrompu par son environnement a de beaux jours devant elle, mais plus encore celle qu’il naît tout simplement imparfait.

Quelques exemples.

Home, le film de Yann Arthus Bertrand est projeté gratuitement le soir de sa sortie sur le Champ de Mars.

Des milliers de spectateurs viennent le visionner.

Et laissent un champ de détritus derrière eux….Cherchez l’erreur.

L’Union européenne, très patiente, décide d’attendre la fin de l’enquête du BEA avant d’ajouter Yemenia à la liste noire des compagnies aériennes interdites en Europe.

Yemenia, comme elle l’a rappelé avec subtilité et délicatesse, a commandé 10 Airbus A350 pour une livraison pendant la prochaine décennie.

Le rapport du BEA est il encore nécessaire ? Cherchez l’erreur….

BNP Paribas, comme les banques américaines, décide de réinstaurer les bonus pour l’année 2009.

La parenthèse de 2008 n’aura duré qu’un an, la crise est déjà finie (pour les bonus s’entend).

Prot, Pébereau et compagnie pourront, suivant les résultats passer à la caisse à hauteur de 80% ou 120% de leur rémunération fixe suivant les fonctions occupées.

Pendant ce temps, la même BNP Paribas augmente massivement le loyer de la célèbre librairie américaine Brentano’s, rare représentante de la langue de Shakespeare avec Galignani ou W.H. Smith’s à Paris.

Cent quinze ans d’histoire qui passent à la casse, le nouveau loyer envoyant la célèbre librairie à la case dépôt de bilan du Monopoly des affaires. Quatorze emplois perdus

On aurait pu croire l’équipe BNP Paribas plus attachée à la culture (ou à la défense de l’emploi…)  que celà…

Julien Dray accorde une longue interview à un hebdomadaire qui appartient à l’un des plus grands capitalistes français (Le Journal du Dimanche, du groupe Lagardère).

Il vitupère contre Bercy et explique que le Ministère du Budget veut l’abattre.

Il manque juste une question et une réponse dans cet entretien.

Comment est il possible que le fait que Juju soit un client VIP d’American Express et qu’il ait une carte Centurion qui coûte la bagatelle de 2.000 Euro à l’année, réservée aux très hauts revenus, ne soit pas abordé ???…

Un détail, certes, direz vous….

Vélib’ fête ses deux ans en fanfare.

16.000 dégradations, 8.000 vols en deux ans, 1.500 réparations par jour !!

C’est surtout le fabricant qui doit se frotter les mains.

Coût prévisible pour les Parisiens : 1,5 millions d’Euro.

Quel Parisien se demande encore où passent, par exemple, les augmentations des taxes d’habitation et foncière, sans parler de Paris plage qui redémarre demain ???

jai bobo à mon vélib

On connaissait les Bobos à Vélib' maintenant ce sont les Vélib' qui ont bobo

AF 447, des miettes qui passent mal

juillet 4, 2009 on 2:53 | In Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le Bureau Enquête et Analyses a publié son premier rapport sur l’accident qui a coûté  la vie à 228 personnes entre Rio et Paris il y a un peu plus d’un mois.

Et, sans vouloir se faire de la publicité, ce rapport est conformer à ce que Jusmurmurandi avait prévu.

C’est à dire qu’il ne dit pas grand chose de nouveau quant aux causes de l »accident.

La seule nouveauté, retenue par la presse en particulier, serait que l’avion est tombé en un seul morceau et ne se serait pas disloqué en vol. Pour preuve, un certain nombre de pièces trouvées qui portent des traces d’enfoncement important, sans parler de la taille de certains de ces morceaux dont le nombre total avoisine 600.

Alors faire un article lorsqu’il n’y a rien de nouveau, uniquement pour pouvoir écrire « on vous avait dit qu’il n’y aurait rien de nouveau et on le confirme après coup », ce serait un peu maigre, non ?

Et vous auriez entièrement raison.

Car il y a des petits morceaux d’information qui suscitent le profond agacement de JusMurmurandi.

La France dépêche des avions, des navires de guerre, des navires civils, un sous marin nucléaire d’attaque, bref toute une armada, mais n’est même pas fichue d’avoir accès aux résultats d’autopsie réalisés au Brésil alors que la Gendarmerie Française est réputée y participer ??? Consternant.

Mais le meilleur se situe encore dans le domaine économique.

A ceux qui l’auraient oublié, il faut rappeler que nous évoluons dans un contexte qui est toujours aussi compliqué et récessif.

Que la compagnie Air France est réputée traverser des turbulences comme ses avions, et se préparerait même selon un quotidien économique français à se séparer de près de 4.500 salariés (http://www.latribune.fr/entreprises/services/transport-logistique/20090702trib000395024/exclusif-air-france-veut-supprimer-plus-d-emplois-que-prevu-.html).

A la lumière de cette information, des détails du rapport irritent profondément JusMurmurandi.

Chacun sait qu’en dehors des tarifs proposés pour des vols de type navette, sur des destinations hexagonales héritées d’Air Inter, Air France est chère, très chère, voire prohibitive.

Avec ces détails justement, on comprend mieux pourquoi.

Même si nous n’avons pas les chiffres pour les navigants commerciaux, les heures de vol des trois navigants techniques sur les 6 derniers mois, en moyenne équivalent à 12 heures de travail…par semaine si l’on admet qu’ils n’ont pas pris de vacances pendant cette période.

Mais c’est une moyenne.

Si l’on se penche sur le cas du premier copilote, le chiffre s’élève à 204 heures de vol sur six mois, soit un peu moins de 8 heures de vol par semaine.

Les chiffres ne sont certainement pas exacts, car il ne prennent pas les congés en compte.

Mais ils donnent toutefois un ordre d’idée sur leur charge de travail, avec une combinaison totale de trois atterrissages et décollages sur les 30 derniers jours.

On répondra certainement que les conditions sont difficiles, qu’ils ne sont jamais chez eux avec les conséquences sur leur vie familiale, qu’ils ont de grandes responsabilités etc. Etc.

Mais tomber à moins de 8 heures travaillées, environ, par semaine ?? Pour ma part, je suis resté pantois, en particulier lorsque l’on met côte à côte ces chiffres avec le fait que la Compagnie s’apprête à licencier pour faire des économies.

La conclusion de JusMurmurandi ? Elle est très simple, et fera certainement grincer les dents de certains.

Voici un magnifique exemple pour illustrer « Travailler plus pour gagner plus »….

Le rapport préliminaire du BEA est disponible ici: http://www.bea.aero/docspa/2009/f-cp090601e1/pdf/f-cp090601e1.pdf

Premier prix, et prix de consolation

juillet 1, 2009 on 7:06 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce premier juillet doit voir deux baisses de tarif significatives.

L’une, mandatée de force par l’Union Européenne, plafonne à 11 centimes d’euros le coût d’un SMS envoyé ou reçu sur le territoire de l’Union Européenne. Compte tenu que le coût jusqu’ici était, en moyenne de 28 centimes, le consommateur européen ne peut que se réjouir, surtout alors que débute la période de vacances estivales, où se multiplient ces messages trans-frontières.

Inutile de dire qu’une Union Européenne qui joue les protecteurs de consommateurs rançonnés depuis des années par un cartel d’opérateurs de téléphonie mobile est une Union Européenne populaire. En somme, cette baisse de prix vaut à l’Union Européenne un premier prix de défense des européens.

L’autre, promise par le candidat Jacques Chirac en 1995 est la baisse de T.V.A. sur la restauration. Ce qui devrait, en toute logique, permettre aux cafetiers et restaurateurs de baisser les prix de leurs prestations. C’était d’ailleurs la base de leur revendication, fondée sur le fait que la restauration rapide, elle, n’était taxée qu’au taux réduit, et leur prenait, de ce fait, de plus en plus de clients.

Sauf qu’aujourd’hui qu’entend-on? Qu’il faut augmenter les salaires des employés de cette profession qui a du mal à recruter, et que, donc, il n’est pas possible de tout redistribuer aux consommateurs. Qu’il faut restaurer (normal, dans la restauration, non?) les marges mises à mal par la crise, et que, donc, il sera encore moins possible de tout redistribuer aux consommateurs. Bref, les 2,4 milliards d’euros de manque à gagner pour les finances publiques, pourtant déjà exsangues, ont toutes chance de gonfler avant tout les poches des cafetiers et restaurateurs et de personne d’autre. Un beau cadeau pour les uns, un pas de plus vers la ruine pour le plus grand nombre.

Le plus curieux est que la cause des 14 ans qui séparent la promesse de Chirac de la mise en œuvre de cette mesure est, elle aussi, à Bruxelles. Où l’Union Européenne a tout tenté pour convaincre la France de renoncer à cette mesure aussi fiscalement ruineuse qu’économiquement inefficace.

Là, comme il ne s’agit plus d’imposer une baisse de prix, mais d’en empêcher une, subitement, la popularité de Bruxelles dans l’affaire du prix des SMS s’inverse, et il n’y a pas de mots assez durs pour fustiger cette Union Européenne qui prétend nous empêcher de nous ruiner en paix.

Là, ce n’est plus un premier prix, mais un prix de consolation. Et ceux qui sont inconsolables pourront toujours noyer leur chagrin.. à 5,5%

Mascarades et passez muscade…. où donc passe l’argent?

juin 16, 2009 on 7:01 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Mascarade 1

A Libreville, Jaques Chirac et Nicolas Sarkozy assisteront à l’enterrement d’Albert-Bernard (Omar) Bongo Ondimba, qui fut Chef de l’Etat gabonais pendant 41 ans, et un fidèle allié de la France. Il faudrait se souvenir, pendant ce temps, que les ressources pétrolières de ce pays lui valent un PNB par habitant égal à celui du Portugal. Car le moins qu’on puisse dire, en regardant les gabonais, c’est que ça ne saute pas aux yeux. Où donc passe l’argent?

Mascarade 2

La TVA sur la restauration « coûte » 2,5 milliards de francs au budget de la France. Et, maintenant qu’elle a été adoptée après des années de combat à Bruxelles, le gouvernement admet qu’elle ne créera pas plus d’emplois que le dispositif précédent qui ne coûtait « que » 650 millions par an. Où donc passe l’argent?

Mascarade 3

Le déficit de la Sécurité Sociale s’élève à 20 milliards d’euros par an, un nouveau record. Ce n’est pas une surprise, car les causes sont connues: cotisations mutilées par la crise économique, et dépenses en hausse beaucoup trop rapide. Mais si ces dépenses augmentent trop rapidement, il y a bien des bénéficiaires. Or tout le secteur pleure misère: les médecins qui ne cessent de demander des revalorisations de leurs tarifs de consultation, les hôpitaux qui hurlent au démantèlement de la santé à la française parce que le gouvernement veut introduire des notions de contrôle budgétaire, les laboratoires pharmaceutiques qui affirment que les prix des médicaments en France sont les plus bas du monde. Où donc passe l’argent?

Mascarade 4

Les paysans ont bloqué les centres de distribution des grandes surfaces, prétextant que celles-ci s’en mettent plein les poches avec des marges abusives, payant trop peu les produits alimentaires, et les vendant cher aux consommateurs. les grandes surfaces répliquent que leurs marges sont modestes, réduites, et transparentes. Si donc tous les acteurs de la chaîne sont aussi vertueux, où donc passe l’argent?

De ces exemples, JusMurmurandi ne peut tirer qu’une seule conclusion: il est temps que nous apprenions tous à compter!

12% de défauts

juin 9, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La Caisse Nationale d’Assurance Maladie le dit: suite à 1.200.000 contrôles, 12% des arrêts maladie sont soit injustifiés, soit trop longs.

Qu’on imagine: 12% des Airbus A330 qui tombent. Au bout de quelques jours, il n’y en aurait plus un seul qui vole. D’abord parce qu’ils seraient tous tombés, ensuite parce que plus personne n’accepterait de voler sur cet avion.

Voler, vol, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car un arrêt de maladie injustifié, c’est ce qu’en France on considère comme « bien joué », quand on s’est « bien débrouillé ».

Or quelqu’un paye pour toutes ces vacances maquillées. Ce sont les Français qui bossent.

Sauf que ce vol fait des victimes anonymes, invisibles, sans visages. Alors ça ne gêne personne. Et quand la CNAM veut resserrer le maillage des contrôles, la levée de boucliers est générale, depuis les médecins qui prescrivent abusivement et encaissent ainsi des honoraires rapides et indolores, jusqu’à tous ceux qui pensent que tout contrôle est fasciste et liberticide par nature.

Quel serait le sort d’un ouvrier qui ferait son travail avec 12% de défauts? Il serait viré, et vite, et tout le monde trouverait cela juste, pour que l’entreprise puisse lutter à armes égales avec ses concurrents. Si le sort des médecins abuseurs, car il ne faut pas penser que tous soient responsables de ces abus, il y en a, comme toujours, une large majorité d’intègres, et d’autres qui fonctionnent comme de véritables usines à arrêts de maladie, n’est pas aligné sur celui des ouvriers, cela signifie une chose.

En France, la Révolution qui abolira les privilèges reste à faire. Et qu’accessoirement, la CNAM déplore cette montagne d’abus. Mais que fait-elle pour que cela change?

Cheese

mai 12, 2009 on 7:32 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cheese est ce que l’on dit aux enfants anglo saxons pour qu’ils sourient lorsque l’on souhaite les prendre en photo.

C’est aussi le mot qui signifie fromage en Anglais.

Et lorsque l’on voit le déballage qui a lieu outre Manche, on a bien l’impression que la deuxième  signification gagne à être connue.

Car un journal, le Daily Telegraph, est allé jusqu’au fin fond des allées du pouvoir pour sortir les notes de frais des parlementaires britanniques en mettant la main sur un disque contenant l’ensemble des déclarations fiscales des Membres du Parlement de Sa Gracieuse Majesté depuis 2004.

On lit une liste qui faire monter la colère dans les chaumières au moment où la crise bat son plein, amplifiée par la baisse massive de la livre sterling vis à vis des autres devises majeures que sont l’Euro et le Dollar. Et par conséquent appauvrit les citoyens britanniques qui achètent des produits étrangers ou veulent se rendre en voyage en dehors de Grande Bretagne.

2.300£ pour faire remplacer un tuyau sur un court de tennis privé, intervention d’un électricien à domicile pour un remplacement d’une ampoule à 90£ ou encore 30.000£ pour assurer la protection de l’épouse de l’écrivain Ken Follett qui avait été agressée près de son domicile, tout est bon pour être mis sur la note de frais.

On comprend que ce fromage ne fasse rire ou sourire personne au pays du flegme…

En parallèle, il faut savoir que le montant de l’indemnité parlementaire, et d’environ 70.000£, ne représente que la moitié des frais que chacun se fait rembourser tous les ans.

Pour ceux d’entre vous qui auraient eu la « joie » d’avoir un contrôle fiscal, il ou elle sait que le fait d’avoir des frais deux fois plus élevés que le revenu équivaut à un redressement immédiat pour dissimulation de revenu. Mais bon quand on est parlementaire….

Un des abus les plus excessifs c’est le fait de changer la nature de domicile principal ou secondaire entre plusieurs maisons ou appartements qu’ils possèdent afin de pouvoir diminuer ses impôts car une partie des frais de rénovation peut justifier d’une baisse de la charge fiscale à hauteur de 35.000£ en Grande Bretagne.

Un peu comme d’autres, en France, dans le Béarn, appellent ferme ce qui devrait s’intituler haras et se permettent ainsi d’échapper à l’ISF…

Mais il est vrai que notre presse hexagonale, pour l’essentiel anti sarkozyste, est tellement occupée à lancer l’hallali en permanence contre tout ce que fait, dit ou ne fait pas ou ne dit pas Nicolas Sarkozy qu’elle en oublie de « soigner » le pouvoir législatif.

Le plus délicieux, dans ce brouhaha anti sarkozyste « quasi obsessionnel » comme le qualifie le socialiste Manuel Valls, n’est il pas alors d’entendre ce malheureux Julien Dray parler de « lynchage médiatique » pour la publication de ses dépenses avec sa carte de crédit qui se montent à de centaines de milliers d’Euro ??

Gordon Brown, lui, a préféré présenter ses excuses au nom de la classe politique. Et les parlementaires britanniques commencent à rembourser leurs frais abusivement perçus. C’est déjà ça.

PAC = Politique Agricole Commune ou Piège A Cons ???

mai 11, 2009 on 5:58 | In Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Mise en place en 1962, la Politique Agricole Commune est destinée au sein de la Communauté européenne naissante de soutenir l’agriculture, de lui permettre de se moderniser afin d’être plus compétitive face à la concurrence, américaine par exemple

Mais c’était en 1962; et les choses ont bien changé depuis.

Sous la pression de l’Union Européenne, 26 des 27 pays (l’Allemagne a décliné l’invitation…)  qui la composent ont accepté de révéler la liste des principaux bénéficiaires de cette manne (=vos impôts) totalisant….50 milliards d’Euro

Sur l’ensemble des subventions, 700 privilégiés ont reçu plus de 1 million d’Euro, le pompon revenant à la société italienne Italia Zuccheri pour un montant total de 140 millions.

Donc on découvre avec intérêt qu’il ne s’agit pas uniquement d’agriculteurs, mais également d’entreprises.

Pour ce qui concerne les agriculteurs, JusMurmurandi reste sans voix qu’ils puissent recevoir de tels montants qui se montent à des millions d’Euro.

Et pour les entreprises (qui incluent des banques(???), JusMurmurandi est de nouveau pantois en écoutant la justification officielle bruxelloise expliquant qu’il s’agit, dans certains cas, de paiements uniques afin d’aider les réductions de capacités. Cas unique dans l’industrie.

On ne voudrait même pas imaginer ce que l’industrie automobile européenne, aujourd’hui à genoux, pour réduire ses capacités… Sans parler des autres pans de l’économie, pris dans la nasse du ralentissement économique et qui se trouvent eux aussi face à une surcapacité, au moins momentanée.

Dans la dernière scène du « Grand Blond à la Chaussure Noire », Bernard Blier entend avant de mourir la réponse de celui qui vient de le mitrailler pour savoir qui est vraiment le Grand Blond: « C’est un piège à cons, Monsieur ».

Il semblerait que l’on ait droit à un remake, autrement moins drôle.

La liste détaillée se trouve ici:

http://spreadsheets.google.com/pub?key=r5pIfU8L2VbV3FC8Ty684ZA&gid=1

Lamentables et méprisables

avril 24, 2009 on 10:23 | In Coup de gueule, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Lamentable, la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de donner un blâme au juge Burgaud, qui a instruit le désastre d’Outreau. Soit il en était responsable, et il méritait d’être viré, au lieu de cette santion, la plus légère de l’arsenal, soit il ne l’était pas, ou en tout cas seulement à titre collectif, et il n’eut pas dû être le seul à être sanctionné. Le CSM a manifestement une incapacité totale à assumer sa fonction d’auto-régulation. Comme les instances des marchés financiers, d’ailleurs. Avec les mêmes résultats. Sauf qu’on n’a quand même pas versé un bonus au juge Burgaud.

Lamentable, le commentaire du juge Burgaud qui juge la décision qui le frappe -oh, si peu!- de « méprisable ». Pas étonnant que les accusés et emprisonnés par ce juge se soient sentis, eux aussi, méprisés! Sauf que, contrairement à eux, on n’a tout de même pas mis le juge Burgaud en prison.

Lamentable, la confidence de Dominique de Villepin sur son ancienne liaison avec Ségolène Royal. Qu’a-t-il à gagner à cette révélation, sauf d’étaler des fonds de tiroir de vie sentimentale pour passer encore un instant devant les caméras? Une solide réputation de goujat, bien sûr… Ce qui ne vaut pas de bonus, ni ne mérite la prison. Tout juste le mépris.

Lamentables, les Européens incapables de s’unir face à a sinistre farce de la conférence de l’ONU à Genève sur le racisme. Fallait-il y aller ou non? Face aux arguments valables pour l’un comme pour l’autre position, il fallait avant tout qu’elle soit commune. Elle ne l’a pas été. Exemple des folies du document de conclusion: les États qui « adoptent » certaines religions qui « obligent » à certains comportements en sortent légitimés, alors que certaines démocraties sont condamnées pour ne pas autoriser tout ce que la religion exige. Et on a signé ça? Là, nous nous sommes méprisés nous-mêmes.

Lamentable, le grand écart des socialistes pour être d’accord avec les mesures décidées par Nicolas Sarkozy pour l’emploi des jeunes. Parce que ces mesures attribuent aux entreprises des exonérations quand elles embauchent ou prennent en contrat d’apprentissage. Ces exonérations sont exactement ce que les mêmes socialistes critiquent dans les mesures du paquet TEPA, et le fait qu’elles profitent aux entreprises est exactement ce qu’ils critiquent dans le plan de relance. Mais là, ils n’ont pas osé contredire ces mesures. D’où les étranges contorsions auxquelles ils sont aujourd’hui contraints de se livrer pour avoir voulu s’opposer à tout en en tout.

Lamentable, l’élection de Jacob Zuma à la présidence de l’Afrique du Sud. Compte tenu des graves présomptions de viol et de corruption qui pèsent sur lui, l’imaginer en chef d’État le plus puissant du continent africain aurait tendance à légitimer un certain passage d’un certain discours de Dakar d’un certain Président français….

Ooops! Voilà que JusMurmurandi est une fois encore contraint de présenter des excuses. Sinon quelqu’un d’autre le fera à notre place…

La belle campagne…

avril 13, 2009 on 9:30 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Après avoir utilisé un doigt (il parait que c’était le pouce, rétrospectivement n’était ce pas le médius ?…) pour symboliser le « coup de pouce » que pouvait donner la Société Générale à ses clients, cette dernière vient de lancer une nouvelle campagne publicitaire, que vous aurez peut être vue dans la presse quotidienne nationale.

Sinon, la voici:

jm-campagne-sg-2-13042009

Plusieurs prénoms sont cités pour demander au lecteur qui les aide, Ouali, Jehanne, Hugues, ou encore Rose, tous clients ou enfants de clients de la Société Générale.

JusMurmurandi aurait pu proposer un autre prénom, Daniel, avec comme slogan « Mais qui aide Daniel ? Mais vous, bien sûr. Les Français ont tous mis la main à la poche pour l’aider »…mais là, la campagne aurait légèrement changé de cible…..

Daniel Bouton, on a tous dû être là pour l'aider....

Bien sous tout rapport ?

avril 13, 2009 on 7:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Un rapport sur les inégalités publié par l’OCDE a attiré l’attention de JusMurmurandi.

Chacun sait que s’il est un des trois mots au fronton de tous les bâtiments publics français qui suscite attention jusqu’à la jalousie entre Liberté, Egalité et Fraternité, c’est bien celui du milieu.

Or que dit ce rapport ?

Sur un plan général, que les inégalités ont augmenté au sein des pays de l’OCDE au cours des vingt dernières années.

Dans tous les pays ? Non, uniquement dans la plupart.

En particulier, pas en France, qui est l’un des cinq pays recensés où « l’inégalité des revenus et la pauvreté ont baissé ».

Les 10% de Français les plus riches ont des revenus dans la moyenne de ceux de l’OCDE, le taux d’emploi des moins instruits a augmenté (également une caractéristique unique de la France d’après le rapport), le taux de personnes vivant en « pauvreté monétaire » pendant une longue période est deux fois moins élevé que la moyenne, bref toute une série de faits dont personne ne parle.

Alors, en poil à gratter qu’il est, JusMurmurandi s’est demandé pourquoi.

Si Nicolas Sarkozy en avait fait la promotion, sachant que la période s’étend pour l’essentiel pendant les mandat de son prédécesseur Jacques Chirac, comment pourrait il le critiquer ?

De plus, la rupture par rapport à une France « sociale » serait elle possible, « vendable » alors même que les Français sont enamourés de l’ »Égalité »?

Bref, avec un tel rapport, il est difficile de défendre « travailler plus pour gagner plus » tandis que l’ascenseur social marche tellement bien que l’écart entre pauvres et riches se resserre pendant une période où l’on est supposé avoir eu un gouvernement dit de droite sur l’essentiel de la période.

Sans parler de la nouvelle « règle » dite des trois tiers quant au partage des profits des entreprise entre salariés, actionnaires et dirigeants qui tomberait d’un seul coup d’un seul.

A la gauche quant à elle, que lui resterait-il de fond de commerce si l’on apprenait qu’avec un gouvernement dit de droite justement les inégalités baissaient en France, et ce de manière exceptionnelle par rapport aux autres pays de l’OCDE ?

Rien, nada, nichts, nothing, nichevo etc.

Bref, le rapport de l’OCDE dérange tout le monde. Car il dit qu’une France censée avoir un gouvernement libéral se retrouve avoir des résultats dignes d’un gouvernement socialiste efficace (ce qui n’est pas facile à trouver en France). Le monde à l’envers.

Conclusion, tout le monde l’enterre.

Ou plus exactement, personne n’en parle, presque personne….

http://www.oecd.org/dataoecd/48/9/41530189.pdf<

Bras de fer, ou …..??

mars 30, 2009 on 9:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bras de fer ou chantage – définition

Didier Le Reste, tête de pont de la CGT déclare dans les Echos du jour « le rapport de force ne vaut que s’il est mis au service de la négociation ».

Question : y a t il encore négociation quand il y a rapport de force ????

Deuxio : à votre avis, qui va trinquer avec la CGT en syndicat majoritaire à la SNCF ?

Réponse : Syndicat 1 – citoyens voyageurs 0.

Bras de fer ou gaspillage – définition

Mettez un groupe de pays ayant besoin d’un avion militaire, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre :-)

En face, mettez un groupe d’industriels, avec d’un côté un fabricant de cellule et de l’autre un groupe pour créer un nouveau moteur.

Agiter, puis essayer de laisser reposer.

Le résultat est un avion militaire qui tout en n’ayant jamais décollé, risque même de s’écraser !

Pour le plus grand bonheur des fabricants américains et russes.

A tous les hommes politiques européens, et français en particulier, qui donnent des leçons aux patrons, en voici une qui va, encore une fois, nous coûter cher – même si le programme A 400M décolle un jour.

Bras de fer ou piège à cons – définition

Encore deux navires capturés au large de la Somalie en 24 heures en fin de semaine dernière.

Un navire grec de 9.000 tonnes avec 19 membres d’équipage et un bateau norvégien de 23.000 tonnes avec 27 personnes.

Plus on paye les rançons, plus on équipe les pirates.

Plus on équipe les pirates, plus ils saisissent nos navires.

Plus ils saisissent de navires, plus on paye les rançons.

Plus on paye les rançons etc. etc. etc.

Rançon, piège à cons.

Bras de fer – ou prisonnier

Une à une, chaque grande ville, région etc. « est acculée à la rigueur budgétaire » nous livrent encore les Echos ce jour.

Après Paris et ses 9%, voici Marseille avec 4.9%.

« Les impôts sont notre seule variable d’ajustement » déclare ainsi l’adjoint aux finances de la ville phocéenne.

« Nous devons tout faire pour poursuivre l’élan engagé depuis 1995 à Marseille ».

A le lire JusMurmurandi pense plutôt que les finances de la ville vont dans le mur et qu’au lieu de prendre des décisions courageuses en réduisant le train de vie de la ville  d’autant que les recettes baissent, on préfère tondre le contribuable.

A cette classe politique qui conspue tant les chefs d’entreprise, rappelons que ces derniers lorsqu’ils sont mandataires sociaux sont révocables « ad nutum ». Cela veut dire virables dans l’instant.

Comme Christian Streiff, Président de PSA remplacé ce week end par le conseil d’administration.

A quand des politiques soumis au même régime ?

Quant aux socialistes qui réclament à cor et à cri plus de décentralisation, on vous aura prévenu, Cher Lecteur.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…

Sauf chez JusMurmurandi !

On n’a rien demandé à personne. « On » a juste demandé aux futurs subventionnés s’ils voulaient bien l’être.

Résultat : avec 61% de votes exprimés, les Mahorais vont nous coûter « 200 millions d’Euro par an pour atteindre l’intégration complète…. d’ici 20 à 25 ans. » Dixit Yves Jego, le Secrétaire d’Etat à l’Outre mer. Et on entend les Comoriens, jusqu’en Métropole qui disent « Et nous, et nous, et nous !!! ».

Heureusement Jégo déclare aussi « Mayotte peut servir de modèle, y compris pour la métropole ».

Ouf, JusMurmurandi est rassuré…

Ah bon ?? Pas vous  ???

La France malade de Louis XIV

mars 22, 2009 on 4:37 | In Best of, Coup de gueule, France, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

Louis XIV est sans doute le Français à qui l’enseignement de l’Histoire de France accorde le plus de place. D’abord, sans doute, parce que la longueur de son règle lui a donné une vie bien remplie. Ensuite par la splendeur de sa face lumineuse, un rayonnement mondial, Versailles, une génération sans égale de génies artistiques. Et aussi la face sombre, les guerres, la révocation de l’Edit de Nantes.

Mais si Louis XIV est connu, c’est aussi pour avoir prononcé une phrase lapidaire: « l’Etat, c’est moi! ». Vous direz, quel rapport avec la crise qui frappe aujourd’hui?

JusMurmurandi s’interroge sur la fait que, dans cette conjoncture qui frappe grosso modo tous les pays développés de manière semblable, même s’il y a des différences d’intensité, la France est le seul d’entre eux où la crise ait déclenché des revendications sociales massives. Le plus étonnant est que, alors même que beaucoup de Français ne souffrent pas concrètement, tous demandent, protestent, exigent. Et sans nul doute se convainquent qu’ils sont des victimes.

Une cause saute aux yeux, à savoir que l’État, présumé jusque là impécunieux terminal, a trouvé des sommes considérables pour permettre aux banques françaises de ne pas sombrer, ce qui eût entraîné tout le pays avec elles. Dès lors le « mythe » de la « misère » de l’État a volé en éclats, et tous de se précipiter vers la mangeoire qui avait révélé un compartiment secret plein de nourriture en criant « et moi! et moi! et moi! ». Vous noterez au passage, que ce n’est même pas « et moi? et moi? et moi? » formulé comme une demande, mais avec un point d’exclamation qui indique l’exigence et l’ordre de faire.

Pourquoi n’en est-il pas de même dans les autres pays? La Grande-Bretagne, pourtant plus touchée que la France, a baissé sa T.V.A., mais pas à la suite de revendications, mais dans un désir gouvernemental de relancer au plus vite une machine économique en panne. Aux États-unis, les propriétaires menacés d’expulsion demandent bien à l’Etat de les dégager de leurs dettes inremboursables, mais de demande sociale générale, point. En Allemagne ou au Japon, rien.

En France même, on voit bien, que ce soit dans les propositions du PS ou dans les revendications des DOM TOM qu’il n’y a aucun rapport entre souffrir et exiger. Les fonctionnaires, qui sont statutairement totalement à l’abri de toute conséquence de la crise, ont encore une fois fourni les gros bataillons des grévistes de cette semaine. Le « coup de fouet » de Martine Aubry, c’est 500€ pour tous tout de suite, comme la hausse de 200€ des bas salaires dans les Antilles. On en est même à ce stade grotesque et choquant qu’un néo-chômeur, vraie victime de la crise, ne toucherait pas la prime Aubry, contrairement à un ouvrier ou employé qui ne serait pas touché.

Alors pourquoi?

Il semble que ce soit un héritage de la phrase de Louis XIV. En disant « L’État, c’est moi! », le roi-soleil signifiait clairement que l’État, c’était lui et lui seul, et donc personne d’autre. Ce que confirmait la pratique royale de lever des impôts dont les seuls partisans étaient ceux qui ne les payaient pas, l’aristocratie et le clergé, et ce contre l’immense majorité qui payaient ces impôts dont ils ne voulaient pas. Donc tous les Français peuvent avoir le sentiment que l’État, ce n’est pas eux. Donc qu’obtenir de l’argent de l’État, c’est tout bénéfice, puisque ce n’est pas eux qui paieront. Il y aurait donc une entité « État » indépendante des Français, puisque chacun est persuadé que c’est les autres. Ce qui pourrait se voir confirmé par le sentiment général que frauder le fisc, la Sécu ou les Assedic, ce n’est pas vraiment frauder, puisque ce « n’est que » l’argent de l’État. État d’esprit qui, soit dit en passant, est aussi celui des pirates de l’Internet, qui téléchargent sans payer de droits. Ils ne se conçoivent pas comme des voleurs, mais simplement comme des astucieux qui ne voient pas pourquoi payer quand on peut ne pas le faire « et que tout le monde le fait.

Il est d’ailleurs symptomatique -et quelque peu effrayant- de se dire que cette déconnexion entre les Français et l’État rappelle le sentiment des Français, à mesure que la dynastie des Louis avançait vers le fatal chiffre XVI, que le Roi, c’était de moins en moins « eux ». Louis XV jeune était le « bien-aimé ». Louis XV vieux n’était que l’amant de la vulgaire roturière rebaptisée Mme du Barry. Et Louis XVI eût été heureux avec une vie d’horloger. Les Français sont arrivés à la conclusion que payer pour cette caste-là n’était plus de mise.

C’est pourquoi JusMurmurandi a une interprétation complètement différente de celle qu’on lit couramment dans la presse de l’état d’esprit de la population. Fabius annonce avec des prudences de chattemite que les Français sont au bord de l’insurrection. Mais ce ne serait pas plus une insurrection de gauche que la Révolution n’a été de gauche. Ceux qui ont eu le pouvoir à la fin du cycle révolutionnaire, c’était la bourgeoisie, qui, jusque là n’avait pas eu son mot à dire quand bien même elle payait pour tout le pays. La situation n’est pas très différente aujourd’hui, où la classe moyenne paye pour tout. Pour les classes moins moyennes, qui ne payent pas d’impôt sur le revenu (50% de ménages ne le payent pas!), vivent dans des HLM largement subventionnés (pourquoi?) et touchent toutes sortes d’allocations et aides. Pour les classes supérieures qui soit ont un moyen de ne pas payer trop d’impôts grâce à d’innombrables niches fiscales, soit s’en vont purement et simplement (ici, l’émigration, c’est avant la Révolution, pas après comme en 1789).

Pour éviter cette nouvelle explosion d’une classe moyenne conservatrice,mieux vaudrait peut-être, après avoir enterré Marx et la révolution prolétarienne, commener par enterrer Louis XIV, et comprendre qu’en France aussi, l’Etat, c’est nous.

Brèves

mars 15, 2009 on 10:12 | In Economie, France, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Michel Rocard, éternel second du PS sous François Mitterrand comme Poulidor le fut au cyclisme et à Eddy Merckx, va finalement accepter une mission de Nicolas Sarkozy.

Après avoir qualifié ce dernier de dangereux lors de la campagne à l’élection présidentielle, il accepterait de travailler sur la situation de l’Arctique et de l’Antarctique.

C’est aussi lui qui avait dit que le score de Ségolène Royal en 2007 n’était pas une « victoire » comme l’affirmait la candidate malchanceuse, mais « un point bas » pour le PS.

Allons nous étonner ensuite que l’on lui confie une mission sur les climats aux extrêmes terrestres, lui qui entretient une relation polaire avec la rue de Solférino.

Le porte avions Charles de Gaulle retourne en révision aussitôt après en être sorti.

300 millions d’Euro pour le remettre au goût du jour, 18 mois d’immobilisation pour un navire éternellement en retard pendant sa gestation qui a duré 14 ans, avec un nombre de péripéties impressionnant (incendie de chantier, hélice qui casse etc.); le tout pour un coût total de 3 milliards d’Euro.

Motif invoqué pour ce retour au garage sitôt après la sortie ?

Des vibrations dans les moteurs.

18 mois de révision pour arriver à un tel résultat. A ce tarif là, ce sont surtout les contribuables qui devraient avoir de mauvaises vibrations…
On comprend mieux la volonté de la France de rejoindre l’Otan lorsqu’elle passe de deux porte avions historiques à n’être même plus capable d’en projeter un seul….

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