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juillet 26, 2011 on 9:53 | In Elections présidentielles 2012, France, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Alors que le BEA a promis son dernier rapport sur l’accident de l’Airbus d’Air France pour vendredi prochain, Jacques Mailhot a lui retrouvé les enregistreurs de la suite 2806 du Sofitel.

La trêve grecque

juillet 22, 2011 on 2:12 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Jeux olympiques étaient ce temps où les villes grecques, qui étaient autant d’États indépendants, laissaient tomber leurs guerres intestines quasi-permanentes, et déclaraient un trêve. Le temps que leurs meilleurs athlètes s’affrontent, chacun pour la plus grande gloire de sa ville.

Maintenant, ce sont les Jeux Olympiques de la finance qui ont déclaré une trêve. Une trêve à 156 milliards d’euros, mais une trêve quand même. Parce qu’avant, c’était vraiment génial. Ceux qui prêtaient à la Grèce encaissaient des taux d’intérêts colossaux, y compris supérieurs à 20% sur certaines maturités, avec un risque de change zéro, compte tenu que c’est une dette libellée en euros. C’était génial pour la Grèce, qui finançait des finances publiques parmi les pires au monde à des taux d’intérêts parmi les plus bas au monde.

Maintenant la fête est finie, car le paquet financier contient un « effort » fait par tous les créanciers, terme poli pour dire que la Grèce ne remboursera pas tout. Comme après une faillite….

De cet accord, il y a plusieurs enseignements à tirer.

D’abord que c’est une fois de plus le couple franco-allemand dont l’entente a été le moteur de cet accord. C’est d’autant plus remarquable qu’il y a un total manque d’atomes crochus personnels entre la physicienne fille de pasteur est-allemande, femme austère, froide et rigoureuse, et l’avocat français, activiste, affectif, et juif méditerranéen par sa mère. De notoriété publique, ces deux-là ne s’aiment pas. Quand on voit combien ils réussissent malgré tout à s’entendre et à accomplir, depuis le traité de Lisbonne au début du quinquennat de Sarkozy, on se demande jusqu’où ils iraient si en plus il y avait affinité…

Ensuite, il est clair que cet accord met un point final à l’égalité de traitement qui, trop longtemps, a été consenti à tous les États de la zone euro. Les plus endettés, les plus dépensiers paieront plus. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, qui fait partie des deux catégories. Plus que jamais la politique française va être dominée par le budget et la dette. D’autant, et c’est une ironie cruelle, que nous allons aussi devoir payer en partie pour les folies grecques, comme si nous n’avions pas assez des nôtres…

Enfin, parce qu’il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, comment ne pas citer Harlem Désir, qui fait l’intérim de François Hollande à la tête du PS? Il déclare que c’est bien qu’il y ait un accord, mais que ce n’est pas suffisant car « les Grecs ne sont pas encore sortis de l’austérité ». Que veut le PS par la bouche de M. Désir (oui, je sais, le jeu de mots est facile)? Que les Grecs, qui ont dépensé plus qu’ils n’avaient pendant des décennies, qui ont menti pour entrer dans l’euro, qui font aujourd’hui payer par d’autres (le secteur privé et les contribuables européens) le fait qu’ils ne peuvent pas faire face aux dettes qu’ils ont accumulées, continuent sans rien changer? Pauvres petits Grecs, qui, en dépit de leurs fautes, ne doivent pas souffrir si peu que ce soit. JusMurmurandi se dit que vraiment il est tentant de voir dans cet aveuglement que M. Désir prend ses… envies pour des réalités. Et notamment, que si les socialistes reviennent au pouvoir en 2012, qu’ils puissent, eux aussi, faire payer les autres pour ne pas être obligés de se restreindre si peu que ce soit, même le temps d’une trêve…

Une affaire « normale »?

juillet 19, 2011 on 11:52 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande doit se demander ce qui lui vaut aujourd’hui d’être au cœur d’un tsunami médiatique issu de l’affaire DSK. Après tout, cela fait des années que les accusations de Tristane Banon sont dans le domaine public, et elles concernent Dominique Strauss-Kahn, pas lui.

En fait, on peut même imaginer que le déclenchement de l’affaire DSK a New-York ait été perçu par Hollande et ses soutiens comme une « bonne nouvelle », car elle les débarrassait d’un redoutable concurrent à l’investiture socialiste, même si, au passage, elle salissait le Parti Socialiste.

Sauf que, graduellement, le séisme new-yorkais déclenche une vague qui traverse l’atlantique. De Nafissatou Diallo on en vient à Tristane Banon, autre femme qui se prétend victime de DSK. Et qui, parmi les témoins, cite François Hollande. Lequel commence par nier en bloc « je n’ai été au courant de rien ».

Mais une enquête est lancée, et un politicien sait bien que mentir aux micros de média et aux électeurs, ce n’est pas vraiment grave. Mais mentir à une enquête de police est une toute autre histoire. C’est pourquoi Hollande dit aujourd’hui « si j’ai su quelque chose, je n’ai donné aucun conseil, ce n’est pas au premier secrétaire du PS de la faire pour une affaire de cette nature ».

Et le voilà aujourd’hui, lui qui voudrait tant faire une campagne « normale » en tant que candidat « normal », sans arrêt questionné non sur son programme mais sur l’affaire Banon.

Cette affaire en rappelle une autre à JusMurmurandi, l’affaire Woerth. Elle commence, elle aussi, bien loin du ministre des affaires sociales, par un conflit entre la fille de la femme la plus riche d’Europe, Liliane Bettencourt, et un photographe, François-Marie Banier, envers qui elle se montre d’une générosité qui se chiffre en milliards. Mais une chose en appelle une autre. La femme de Woerth travaille pour la société de Mme Bettencourt. Laquelle a été « généreuse » avec infiniment plus de gens que le seul Banier. Et, de proche en proche, de conversations enregistrées en toute illégalité en île non déclarée au fisc, on en arrive à celui qui était alors ministre du budget et mari d’une collaboratrice, Eric Woerth.

Comme Hollande aujourd’hui, il n’est accusé de rien, sauf d’un très mauvais mélange des genres, qui peut avoir les apparences de la complaisance quand on apprend qu’il a décoré le patron de sa femme de la Légion d’Honneur.

On connait la suite. Qui se souvient aujourd’hui qu’Eric Woerth a fait, pendant un moment, figure de premier ministrable possible?

Là encore, Hollande n’est accusé de rien, sauf peut-être de complaisance avec l’éléphant du parti, Dominique Strauss-Kahn, vis-à-vis du comportement duquel « ne rien voir, ne rien entendre, ne rien faire » était peut-être un peu léger.

Mais il y a fort à parier qu’il va avoir autant de mal à se débarrasser d’une affaire malodorante où rien ne lui est reproché mais qui le salit quand même que l’ancien ministre retombé dans l’oubli. On est à mille lieues du candidat « normal »

François Hollande devrait méditer la leçon qui nous a été encore récemment rappelée par le Japon: qu’un tsunami, quand il déferle, emporte tout sur son passage, les innocents aussi facilement que les coupables.

Le Bal des Faux-Culs (2)

juillet 18, 2011 on 10:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ils ont de l’estomac, les candidats à la Présidentielle!

Ceux qui n’ont pas arrêté de dépenser plus quand ils étaient au pouvoir, de dire qu’il eût fallu dépenser plus quand ils étaient dans l’opposition, de promettre de dépenser plus s’ils reviennent ou se maintiennent au pouvoir, eh bien tous ceux-là promettent maintenant de réduire le déficit public plus vite que Lucky Luke ne pouvait tirer une balle, lui qui tirait pourtant plus vite que son ombre!

Il faut reconnaître qu’il y a un candidat qui n’a pas, lui au moins, changé de chanson sur ce sujet, c’est François Bayrou, qui faisait de la dette l’un de ses principaux thèmes de campagne de 2007. Pas de titre de Faux-Cul pour lui…

Il faut reconnaître aussi que Sarkozy s’est essayé à une certaine modération des dépenses de l’État, au rabotage des niches fiscales et à la multiplication de taxes diverses, toutes démarches aussi impopulaires que salutaires du point de vue de la dette. Mais son vrai tropisme interventionniste l’a vite rattrapé dès lors que la crise financière puis économique a frappé. Et le résultat chiffré n’a pas tardé à le montrer, avec un déficit record. Ses budgets futurs montrent plus de réduction due à une croissance espérée, mais loin d’être garantie, qu’à une action vigoureuse. Et encore faudrait-il que, pour que cela serve à quelque chose, il s’abstienne de dépenser en mesures catégorielles, en bon élève de Chirac. Donc, un Prix Spécial du « Faites Ce Que Je Dis, Pas Ce Que Je Fais » pour Nicolas Sarkozy!

Mais là où JusMurmurandi s’en est étranglé de stupéfaction, c’est d’entendre Hollande et Aubry faire assaut de vertu déficito-réductrice! Dès 2014 à 3% dit l’une, non en 2013, surenchérit l’autre!

Car, pour avoir le moindre espoir de tenir cette promesse, il leur faudra des ressources fiscales massives. Compte tenu que l’équipe Sarkozy a déjà incorporé dans ses chiffres une croissance soutenue, il n’y a rien à « gratter » de ce côté-là, le seul qui soit indolore. JusMurmurandi n’imagine pas une seconde qu’un Président socialiste fraîchement élu réduise les dépenses d’un État déjà mis à une diète modérée pendant 4 ans. Donc, là, rien non plus. Restent, bien sûr, comme toujours, les hausses d’impôts. Que peut-on imaginer?

D’abord que tous les « cadeaux fiscaux » soient annulés. Plus de défiscalisation des heures supplémentaires. Le rétablissement du taux de l’ISF à ce qu’il était avant le « paquet » de 2011, sans rétablissement des contre-parties (droits de donation, bouclier fiscal etc…). Ensuite une poursuite du rabotage des « niches », notamment toutes celles qui peuvent en quoi que ce soit « avantager les riches », notamment la déduction des emplois à domicile, ou le paiement de l’ISF sous forme d’investissement dans les PME innovantes. Sans compter, évidemment, la renonciation à l’annulation, pourtant maintes fois promise, de toutes les mesures d’économie de l’ère Sarkozy…

Mais tout ceci n’est pas ce qui scandalise JusMurmurandi et vaut à tous ces candidats en carton-pâte une invitation nominative au Bal des Faux-Culs. C’est que, si réduction du déficit et maîtrise de la dette il y a, ce ne seront pas les politiciens qui feront les efforts, mais les Français. Il est donc un mensonge scandaleux de dire « je réduirai le déficit », quand leur seule contribution (non fiscale celle-là) sera de faire voter une loi. Il faut dire « vous réduirez le déficit! ».

Ça, ce serait une promesse à laquelle les Français croiraient. Et pour cause, les effets de manches pour les politiciens et les efforts pour les Français, c’est une histoire qu’ils connaissent par cœur…

Le pays où on ne peut plus dire la vérité

juillet 16, 2011 on 11:14 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un pays où la vérité n’est plus bienvenue. Oh, pas toutes les vérités, bien sûr. Seulement certaines vérités qui gênent. Voilà deux histoires de ce pays.

Un jour un journaliste remarqua, à la télévision, que certaines catégories de la population étaient plus susceptibles de certains comportements sociaux que d’autres. Vous pensez qu’il s’agit d’une innocente observation sociologique. Manifestement pas si on en croit les réactions, violentes, qui ont immédiatement exigé l’épuration (on ne peut pas appeler cela autrement) du journaliste. Visiblement, voir des différences de comportement par catégorie sociale n’est plus possible dans ce triste pays.

Un autre jour, un responsable éducatif détailla son analyse des statistiques d’alphabétisation du pays. Et indiqua que ces statistiques n’étaient pas les mêmes selon qu’on incluait toutes les catégories de la population, ou seulement certaines. Là encore, vous penserez qu’il s’agit d’une contribution à une meilleure compréhension de la segmentation de la population. Là encore, la clameur réclame immédiatement sa démission.

Trois observations. Dans les deux cas, les observations de la responsable et du journaliste n’ont été contestées par personne. JusMurmurandi en conclut que tout le monde est d’accord pour dire qu’ils ont dit la vérité. Et que c’est le fait d’avoir dit la vérité qui, dans ce triste pays, vaut, pour certains, d’être impitoyablement éliminé, ou épuré.

Ensuite, JusMurmurandi se demande, si cette vérité-là est si gênante, comment faire pour la modifier, si on ne commence pas par la prendre en compte.

Enfin, quelle espèce de démence a saisi ceux qui prétendent interdire de dire la vérité? N’est-ce pas, au contraire, donner à cette vérité le poids et l’importance d’une bombe? Que fait-on avec les bombes? On fait semblant qu’elles n’existent pas, ou on les désarme?

Ah, au fait, ce triste pays, mais vous l’avez compris, c’est la France.

Pour ceux qui n’auraient pas reconnu les faits, la première déclaration porte sur la fait que la majorité des gens emprisonnés en France sont d’origine africaine et maghrébine, la seconde, que les statistiques de l’illettrisme deviennent beaucoup plus comparables à celles des autres pays dits développés si on les retraite en excluant les données des jeunes issus de l’immigration.

Des chiffres qui font mal. Très mal. Mais qu’est ce que casser le thermomètre va pouvoir arranger ? Et l’atteinte à la liberté de parole, ce n’est rien peut-être?

Malheureusement, au moment de publier, encore un exemple de vérité qu’on ne peut plus dire. On ne peut plus faire mention d’une double nationalité. Pourtant, elle est vraie… mais il semble que, pour certains, toujours les mêmes, celles et ceux qui dénoncent les deux premiers cas, avoir osé dire qu’une candidate n’était pas française de naissance soit un crime…

Eva dans le mur ?

juillet 15, 2011 on 2:15 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

JusMurmurandi consacre peu de temps à Me. Joly, car nous appliquons la maxime de Chateaubriand, à savoir, » il faut être économe de son mépris étant donné le grand nombre de nécessiteux ».

A celle ci pourrait s’ajouter celle de Winston Churchill « une femme modeste, avec de nombreuses raisons de l’être » (en fait il avait dit cela d’un homme « a modest man, with a lot to be modest about »).

Mais en fait cette fois, elle suscite le respect de JusMurmurandi en faisant l’unanimité de la classe politique.

Alors que l’on n’arrivera pas à faire passer la règle d’or pour que la dette nationale soit plafonnée, sujet ô combien important, faire l’unanimité c’est remarquable, exceptionnel, extra ordinaire au sens premier du terme.

Le seul problème c’est que c’est contre elle.

Sa déclaration sur la nécessité d’arrêter le défilé militaire du 14 juillet a généré un tollé unanime.

De droite comme de gauche. L’union sacrée.

Mais faut il lui en vouloir à Gro Eva Farseth, de son nom de jeune fille, n’est elle pas française que par le mariage ?… Visiblement, elle n’a pas épousé le 14 juillet…

Le tsunami de la dette

juillet 14, 2011 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les pays qui ont souffert de la crise de 2008 se sont endettés pour s’en sortir. Tous. Le problème, c’est que ceux qui avaient déjà un budget fortement déficitaire se sont trouvés avec un abîme sous leurs pieds. Et ceux qui, en plus, ou plutôt, en moins, avaient déjà une dette publique importante, constituée d’années de déficits cumulés, se sont trouvés face à une montagne qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Voilà pour la photo.

Mais, si on regarde la situation avec une vue dynamique, le film est pire. Parce que ces États ont bénéficié, jusqu’ici, de taux d’intérêts extraordinairement bas. Si tel n’avait pas été le cas, les déficits eussent été encore bien pire, et leur incapacité à rembourser de même.

Vous pensez que je suis en train de vous bassiner, pour la nième fois, de la crise grecque. Eh bien non. Le sort des Grecs est déjà scellé, ils sont bel et bien faillite, et ce sont les créanciers, lire les grands argentiers européens, qui fixent maintenant les efforts à faire de la part du pays exsangue. Pour vous donner une ordre de grandeur, la Grèce verra son économie se contracter de 4% en 2011 du fait de l’austérité requise pour passer d’un giga-déficit structurel à un déficit modeste. On est encore loin du moindre espoir de remboursement de quoi que ce soit.

Alors quel est ce pays menacé? L’Irlande? Non, son sort est aussi réglé que celui des Grecs. Non, je vous parle aujourd’hui de deux groupes de pays. L’Espagne et l’Italie d’une part, la France et les États-Unis de l’autre.

L’Espagne et l’Italie se débattent pour ne pas en arriver là où sont les Grecs. Ainsi Berlusconi, dont toute idée de vertu budgétaire s’accorde mal avec la fibre populo-électoraliste, vient de voter un plan d’austérité de 47 milliards d’euros pour « rassurer les marchés ». Et l’Espagne de même est à la diète.

Alors, pourquoi la France et les États-Unis? Justement par ce qu’ils ne font rien quand les autres font tout pour ne pas succomber. Les Etas-Unis ont un déficit abyssal, constitué grosso modo de phénoménales baisses d’impôts pour les riches votées par Bush et de hausses des dépenses votées par Obama, cumulées avec les effets et méfaits de la crise. Le problème, c’est que les Républicains tiennent le pouvoir législatif et les Démocrates le pouvoir exécutif, et qu’il faut un compromis pour arriver à faire quoi que ce soit. Et de compromis, pour le moment, il n’y a pas trace. Bien au contraire. Les Républicains refusent toute hausse d’impôts, si minime soit-elle, comme la suppression de la niche fiscale pour les avions d’affaires, et exigent que tout vienne d’une réduction des dépenses, notamment des programmes sociaux. Ce qui est exactement le contraire de ce que veulent les Démocrates. Et, comme on en est là, le pays va toucher bientôt le plafond de la dette nationale qui est autorisé par le législateur, et, là, ce sera le chaos si aucune solution n’est trouvée avant, quand l’État sera au point mort, sans services publics, ni fonctionnaires. Les agences de notation l’ont bien compris, qui ont menacé de retirer le fameux AAA, signe d’une solidité financière maximale à un pays si mal géré. Et il ne faudra pas s’en prendre aux agences si la terre tremble dans la planète finance ce jour là.

El la France? Elle avance gaillardement vers un séisme de même nature. Les efforts réels de l’équipe Sarkozy pour réduire les dépenses de l’État ne doivent pas être minimisés, tant ils lui coûtent électoralement, et tant ils sont contraires aux dépenses sans frein des décennies précédentes. Mais ce n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur des enjeux. Nicolas Sarkozy le sait, qui avance sur la ligne de crête du « maximum possible », comme il l’a fait avec la réforme, très insuffisante, des retraites. C’est pourquoi il met les socialistes au pied du mur. Du mur de la dette bien sûr, en mettant sur la table la « règle d’or », et son inscription dans la Constitution, qui impose un retour à l’équilibre budgétaire. Pour cela, il faut à la droite au moins 40 voix de gauche. Laquelle gauche n’a aucune intention de voter une telle réforme. Surtout au moment où droite et gauche entament la périodes des cadeaux d’année électorale.

On verra à ce moment-là, qui se soucie sérieusement de ce problème terrifiant, et qui se satisfait de gagner les élections d’aujourd’hui. Qui veut éviter à son pays d’être la Grèce de demain, mais en bien pire, parce que l’Allemagne a les moyens de payer la faillite grecque, mais pas la faillite française, qui aura sans doute été entre temps précédée de l’Italie et/ou de l’Espagne, mais pas la faillite française. A ce moment là, il sera facile de blâmer tel ou tel. Les agences de notation, bien sûr. Les banques aussi. Les hommes politiques enfin. Mais ce serait comme blâmer les dirigeants qui ont concédé la capitulation de Munich face à Hitler? Que pouvaient-ils faire, face un peuple français qui ne voulait à aucune prix se battre?

Quant à inscrire dans la Constitution le principe qu’on ne peut dépenser de l’argent qu’on n’a pas, quelle cruelle et lamentable ironie qu’il n’y ait pas assez de députés et sénateurs courageux, alors même qu’ils se sont bousculés pour voter le « principe de précaution ». Comme si accumuler une telle dette et risquer une telle faillite était le signe de la moindre précaution…

C’est pourquoi, vers 2014-2015, JusMurmurandi changera son nom en « JusMurmurandis ». Cela fera plus Grec…

Caresser ou insulter l’avenir?

juillet 12, 2011 on 8:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qu’il y a de bien avec les Verts, c’est qu’ils ne doutent de rien. Après la primaire qu’aura largement gagnée Eva Joly, elle et son alliée Cécile Duflot n’arrêtent pas d’appeler le perdant, Nicolas Hulot à « l’union », et d’assurer qu’il pourra avoir une place importante dans la suite des événements.
Le problème, c’est qu’Eva Joly, entre moult autres amabilités, a traité Hulot de « ancien animateur de télé, représentant des multinationales, suppôt de la droite », et qu’après, prétendre qu’il ne s’est rien passé et s’embrasser, ça fait quand même un peu curieux…
Il y a certainement une leçon pour les socialistes, qui, à leur tour, entament leur primaire. Insulter les concurrents, c’est insulter l’avenir. il n’y a qu’à demander à Ségolène ce qu’elle pense du « soutien » qu’elle a reçu (ou pas) des strauss-kahniens et fabiusiens en 2007.

Que reste-t-il de l’image d’Eric Woerth? Un ministre poussé hors du Gouvernement pour avoir donné l’impression de s’être compromis quand sa femme Florence travaillait pour Liliane Bettencourt, femme la plus riche d’Europe, et, accessoirement, pas en règle avec le fisc, alors que le mari de son employée était ministre du budget et donc des services fiscaux. Bref, difficile de faire plus que le couple Woerth dans le genre « cadeaux pour les riches et avantages pour soi-même ».
Le problème, c’est que le même Woerth a lancé une chasse aux comptes à l’étranger, sur la base d’une liste de comptes détenus par des français à la banque HSBC et volée par l’informaticien Falciani. Les menaces du ministre ont poussé 4575 (!) contribuables à faire une demande de régularisation, dont 68 seulement étaient sur la fameuse liste. Pour tout autre ministre, on eût crié à l’exploit, et mis en avant ce résultat significatif dans la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, aux antipodes de l’image de l’équipe Sarkozy. Comme c’est de Woerth, le « bettencourtisé » qu’il s’agit, le gouvernement se tait pour ne pas remuer des souvenirs peu glorieux…

Les Français pensent que la rencontre imprévue de Nafissatou Diallo a fracassé la vie de DSK. Au lieu de se retrouver sous peu Président, il sera toujours, à supposer même qu’il sorte blanchi de ses deux accusations de tentative de viol, ce qui n’est pas encore acquis, un personnage sulfureux. Adieu les juteuses conférences internationales et autres gras arbitrages auxquels l’ancien ministre des finances et directeur du FMI aurait pu de toute façon prétendre, et bonjour le risque de se faire, à tout moment apostropher, insulter ou agresser dans la rue.
Et si c’était l’inverse? On connait maintenant l’addiction de DSK aux femmes et au sexe. Ce qui était un « secret » est maintenant public. Imaginons qu’il ait été élu. Qui peut penser que le Président eût pu s’imposer une discipline qui a tant fait défaut au candidat? Donc, imaginons qu’il eût eu, en tant que premier des Français le même comportement, avec toutes les possibilités et tentations et pressions de la fonction. Il eût certainement risqué de se retrouver le premier président français à être chassé de son poste depuis Wilson, dont le gendre trafiquait des Légions d’Honneur. Les dégâts eussent été infiniment plus graves, tant pour la France que pour lui. Alors, à tout prendre, peut-être Nafissatou a-t-elle, sans le savoir bien sûr, évité le pire…

Les retards de la SNCF qui ont de l’avance

juillet 12, 2011 on 8:52 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout le monde les connait, chacun en parle, tous s’en plaignent.

Les clients (désolé, JusMurmurandi ne se résout pas à les ravaler au rang d’usagers) de la SNCF les subissent tantôt avec agressivité tantôt avec stoïcisme ; les retards laissent rarement indifférent.

Leur dernière manifestation est d’ailleurs particulièrement croustillante.

Le Président de la société annonce, en avance de phase, que les trains vont avoir du retard. Pendant des années. Comme si c’était quelque chose de nouveau.

En général lorsque les trains n’arrivent pas à l’heure prévue, on ne le sait qu’après l’évènement.

C’est par conséquent une nouveauté que l’on sache en avance que l’on va être en retard. C’est révolutionnaire, même.

Quelle est la raison invoquée, cette fois ci ? Les rails de nombreuses lignes doivent être rénovés.

Bref, nous sommes au 21 ème siècle, et l’on n’est même pas capable de prendre les mesures qui faut pour préserver le service au client d’une fonction aussi vitale que le transport d’un point à un autre.

Pour une entreprise qui a mission de service public.

Entreprise qui a profité pendant des décennies des infusions de cash des contribuables tellement elle était chroniquement en déficit.

Bref, on officialise son incapacité à faire face aux aléas de la modernisation.

Comme si l’on ne pouvait pas organiser le travail de telle façon à ce qu’il soit fait pendant des heures où il y a moins de trafic.

Même si cet assaut de franchise peut avoir une certaine valeur, c’est surtout l’aveu de son incompétence qui afflige JusMurmurandi.

Mais le retard n’est il pas la marque de fabrique de tout un chacun à la SNCF ?

La question mérite d’être posée lorsque l’on voit un de ses salariés qui dépose une plainte aux prud’hommes pour avoir été obligé par son chef d’enterrer ceux des « restes » d’un collaborateur écrasé qui n’avaient pas été évacués par les services de police lors d’un accident avec un TGV.

Pourquoi citer ces faits macabres en conclusion d’un article sur les retards, direz vous?

Parce que nous sommes en 2011 et que les faits remontent….à 1997 !

Journalistes responsables?

juillet 10, 2011 on 12:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Oui, je sais, cette question, venant juste après un article intitulé « banquiers responsables? », a tout de la provocation.

Pourtant, la question mérite d’être posée quand intervient un évènement rarissime, sinon unique. Un patron de presse va fermer un journal, pourtant rentable, pour avoir « dépassé les bornes ».

Le tabloïd anglais « News of the World » paraîtra demain dimanche pour la dernière fois de son histoire. Son crime: avoir publié des informations obtenues par piratage des communications téléphoniques de centaines de gens célèbres.

Ceci n’est pas une première. JusMurmurandi se souvient du piratage de la ligne du prince Charles, disant à Camilla, bien avant leur mariage, ou même la mort de Lady Di, qu’il aimerait tant être ce petit objet intime qu’elle glissait une fois pas mois au plus profond d’elle-même…

Mais le comble a été atteint quand le piratage le touché le téléphone portable d’un enfant disparu, présumé victime d’un enlèvement. Non seulement l’équipe du journal a écouté les messages de plus en plus angoissés des parents, suppliant leur enfant de donner de ses nouvelles, mais elle en a même effacé pour faire de la place quand elle a été saturée. Ce qui lui a permis d’en écouter toujours plus, mais a aussi fait croire au monde que l’enfant était encore en vie à ce moment-là, puisque « quelqu’un » écoutait les messages et en effaçait certains.

En fait, il s’agissait bel et bien d’un meurtre.

Ceci pose crûment la question de jusqu’où les journalistes et les organes de presse qui les emploient peuvent aller trop loin, question qui se pose aussi au même moment concernant l’affaire DSK.

Quel « droit de savoir » a le public, et, par conséquent, quel droit d’enquêter et de publier a la presse? Vous noterez l’expression « droit de savoir », qui est justement celle que les journalistes utilisent à chaque fois qu’ils sont accusés d’en faire trop. Or il n’existe aucun « droit de savoir ». Ni dans la loi, ni dans la Constitution, dans aucun pays. C’est une pure invention médiatique.

Ce qui existe, c’est la liberté de la presse, mais qui est encadrée, notamment par les notions de vie privée et de diffamation.

Là, ce qui a tué le « News of the World », ce n’est pas la conscience morale de son propriétaire, le redoutable groupe Murdoch, c’est le sens bien compris de son intérêt. D’abord parce que des annonceurs avaient décidé de boycotter le journal, ce qui faisait des annonceurs résiduels des cibles potentielles d’un public écœuré (oubliant au passage, que c’est lui, le public, dont le goût pour le sensationnel à tout prix permet à de tels « journaux » d’exister et de prospérer).
Ensuite parce que les victimes d’écoutes ont commencé à se voir attribuer des indemnités significatives par les tribunaux, et que la fermeture du journal permettra aux avocats de Murdoch de montrer qu’il s’agissait tout au plus d’une action isolée d’un groupe de journaleux perdus, et non du résultat d’une politique agressive de tout le groupe de presse.
Enfin parce que le groupe Murdoch essaie de mettre la main sur le réseau de télévision par satellite Sky, laquelle opération, considérable, est suspendue à l’accord des pouvoirs publics britanniques. Pas question de mettre en danger des milliards de livres pour quelques gratte-papiers égarés, n’est-ce pas M. Murdoch?

Et JusMurmurandi de constater avec tristesse qu’il n’est ici, pour « régler » cette affaire, ni de morale, ni d’éthique, ni de loi, mais tout simplement de gros sous. Que disait Napoléon de la Grande-Bretagne? Que c’est une nation de boutiquiers….

Banquiers responsables?

juillet 8, 2011 on 3:19 | In Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Oui, je sais, ça ressemble furieusement à une contradiction. Banques et banquiers sont bien présents pour encaisser profits et bonus extravagants quand tout va bien. Mais, que vienne le coup de tabac, et toute menace sur la pérennité des établissements financiers amène les pouvoirs publics de chaque État à prendre le « problème » (lire, les pertes colossales) à sa charge, et le faire payer, non aux banques qui l’ont causé, mais aux contribuables.

C’est exactement le scénario de 2008, sauf en France, où les banques n’ayant pas, sauf deux, sombré dans les plus scabreuses extravagances, n’ont pas eu recours à un « sauvetage d’État », mais bien à des prêts aujourd’hui remboursés et à des taux qui n’avaient rien d’un cadeau.

C’est encore le scénario de la Grèce, que les autres pays de l’Union Européenne vont refinancer. Pas parce que le pays le « mérite », mais parce que ne pas le faire couterait trop cher aux banques européennes qui se sont gorgées de dette grecque, plus rentable que de la dette de meilleure qualité, comme la dette allemande ou française.

Prendre les profits, et repasser les pertes à d’autres, ne voilà-t-il pas une recette parfaite. Faut-il s’étonner que les banquiers recommencent à appliquer une formule qui les sert si bien ainsi que leurs employeurs?

Sauf que, là, quelque chose va changer. La FDIC, organisme public américain qui assure les dépôts et déposants, jusqu’à un certain montant, contre la faillite des banques, vient de faire passer une nouvelle règle. Les dirigeants des banques pourront être tenus responsables, en cas de faillite, sur les salaires et autres rémunérations qu’ils auront touchés. En d’autre termes, s’ils sont jugés coupables de négligence, de défaut d’attention, de prudence ou de compétence, ils pourront être forcés de rembourser tout ce qu’ils auront touché pendant les années mises en cause.

Bien sûr, il ne faut pas attendre que cette seule règle fasse des miracles. D’abord parce que son initiatrice, Sheila Bair, nommée 2e femme la plus puissante du monde en 2008 au cours de la crise financière, quitte le poste auquel elle a été nommée par George Bush. Et ne sera donc pas là pour voir si la FDIC poursuit effectivement les banquiers trop avides de risques aux dépens des autres.

Mais, pour autant, c’est un pas dans la bonne direction. Un principe simple, équitable, et qui pourrait, si elle était importe chez nous, mettre un terme, en France, à la stupide polémique sur les super-rémunérations. Car personne ne conteste qu’une personne dont la performance a immensément contribué à la prospérité générale, via la société qu’il ou elle dirige, soit immensément rémunérée. Ce qui choque, c’est que les rémunérations soient énormes quand les performances sont médiocres, voire tragiques. Et là, le risque de devoir rembourser rendra à la fois les dirigeants moins prompts au risque, et leur rémunération plus justifiée parce que liée à la bonne fin économique de leur entreprise.

Le scandale de dirigeants riches parmi des contribuables pauvres aura pris fin. Merci, Mme Bair!

Le feu est au Vert! Mais pour qui?

juillet 6, 2011 on 4:50 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les résultats sont tombés, et Eva Joly devance largement Nicolas Hulot aux primaires d’Europe-Écologie-Les Verts. A quelques dizaines de voix près, elle était élue au premier tour, et elle peut aborder sereinement le second tour.

Une fois de plus, le phénomène des primaires, comme c’est le cas aux États-Unis, reflète avant tout l’opinion des militants d’un parti, et par forcément celui des sympathisants, au sens plus large du terme. Et donc le processus désigne souvent un « dur », idéologiquement bien identifié, plutôt qu’un rassembleur à l’attrait plus étendu. C’est clairement le cas dans le duel Joly-Hulot.

Sauf que les conséquences pourraient aller très loin. Pas vraiment pour les Verts, pour qui une déculottée à l’élection présidentielle ne serait ni une nouveauté ni un désastre. Mais peut-être pour la gauche. Car Eva Joly n’est pas, loin s’en faut, avec son approche permanente de « mère fouettarde », capable d’attirer autant de voix que le gentil, le télégénique, le moderne Nicolas Hulot.

Ce qui risque de laisser de nombreux électeurs orphelins, qui auraient pu voter écolo faute d’aimer Sarkozy et aussi faute de trouver quelque raison de voter PS, dont la seule contribution est de contredire Sarkozy en tout et pour tout.

Lesquels orphelins pourraient alors gonfler les rangs des électeurs d’un éventuel candidat centriste, comme Bayrou ou Borloo. Pas vraiment bon pour la gauche.

Le second problème que posera Eva Joly aux socialistes est celui d’une alliance au second tour. Il ne faut pas compter sur elle pour des concessions de type « realpolitik ». Battre Sarko n’est pour elle qu’un épiphénomène de l’avènement d’une écologie stricte. Comme, de leur côté, les socialistes ne sont pas vraiment partageurs, et ont du temps à rattraper depuis qu’ils courent en vain après une présidence rose, un score faiblard de Joly ne va pas les inciter à être généreux dans l’alliance.

Joly, l’ayatollah de la démocratie « pure » alliée avec le parti qui n’exclut ni Huchon, ni Mahéas, pourtant tous deux condamnés par la justice, ni Guérini, pourtant décrit par les socialistes eux-mêmes comme mafieux, avec le parti dont les élections au poste de premier secrétaire ont été marquées par la fraude, les négociations vont valoir le coup, et JusMurmurandi regrette de ne pas y assister…

A moins bien sûr que les socialistes, voyant ce que la victoire de Joly aux primaires risque de leur coûter, ne se mettent à voter eux-mêmes à ces primaires pour Hulot…:-)

La calomnie est une venticelle…et devient un crescendo public

juillet 2, 2011 on 11:38 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout le monde connait cette magnifique aria de Rossini dans son opéra « le Barbier de Séville » d’après Beaumarchais.
Utilisant son titre, JusMurmurandi revient sur le sujet qui a pris en moins de 24 heures dans les média la place de la libération des otages français, le nouveau développement du procès DSK.

Il aura suffi d’un seul article du New York Times pour créer un tonnerre…d’inepties.

Parce qu’en fait, ce qui s’est passé aujourd’hui était prévisible.

Il était attendu que les avocats de DSK tenteraient de chercher dans les hauts et les bas-fonds de la vie de la plaignante pour essayer de trouver quelque peccadille ou plus de nature à mettre en question sa crédibilité.

Ainsi, Me. Diallo n’aurait pas été (notez le conditionnel) totalement honnête dans sa demande d’asile. Et hop, pour le quotidien américain, elle redevient derechef guinéenne.
Deuxio, elle aurait reçu des virements de montants importants sur son compte de sources douteuses. Et hop, autant pour le secret bancaire.
Enfin, elle aurait communiqué avec un condamné avec pour objectif d’optimiser le rendement de « l’affaire ». Et autant pour le secret de l’instruction.

Entendons nous bien. JusMurmurandi n’entend pas prendre position vis-à-vis de ces « découvertes ».

Simplement de rappeler que ces faits sont totalement hors sujet.

Même si cela a ému le P.S. dont les primaires viennent de débuter à commencer par les Strauss Kahniens qui se sont répartis entre l’homme « normal » et la dame des 35 heures, cela ne change rien au sujet.

L’unique question est de savoir s’il y a eu rapport sexuel consenti ou non dans la suite du Sofitel (car rapport sexuel il y aurait bien eu) ? Bref de déterminer sans l’ombre d’un doute qui dit la vérité.

Mettre en cause la probité de la plaignante, c’était dans les cartes. Alors que les beaux parleurs se calment, et se renseignent, c’est monnaie courante aux Etats Unis.

Le juge Michael Obus n’a pas cédé à ce nouveau « coup de théâtre »…dans un verre d’eau durant l’audience qui vient de s’achever; il a simplement allégé la pénibilité de l’attente de DSK en enlevant l’assignation à résidence et l’obligation de caution. Mais il n’a pas rendu son passeport à DSK.

Par conséquent, respectant le calendrier initial, le prochain rendez-vous est toujours prévu le 18 juillet.
5 jours après la date de clôture des primaires socialistes.

Martine, Ségolène, François, Manuel et les autres peuvent souffler.

Les forts en thèmes (de campagne)

juin 30, 2011 on 2:59 | In Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, la campagne présidentielle est lancée! Aujourd’hui le PS démarre ses primaires, qui touchent à leur terme chez les Verts. Borloo se donne du temps, alors que Bayrou, comme Marine le Pen, a déclaré ses intentions depuis longtemps, et personne ne doute que Nicolas Sarkozy sera candidat à sa propre succession.

Jusqu’il y a peut-être trois mois, les thèmes de campagne prévisibles étaient le chômage, le pouvoir d’achat la justice sociale, la sécurité. Bref, du classique de chez classique en France.

Et puis voilà des événements inattendus se sont produits, et tout est chamboulé. 4 séismes très différents, et tout est à refaire pour les auteurs de plateforme électorale.

Premier séisme, qui démarre à la fin de l’année dernière, qui déracine les autocrates tunisien et égyptien et en déstabilise de nombreux autres. Du coup, Michèle Alliot Marie, invitée récente du despote BenAli doit s’en aller, et la liste des obligés du leader tunisien va s’allonger dans de prochaines publications dans la presse? Et voilà la moralité en politique qui s’invite dans la campagne, en même temps que celui des immigrés et réfugiés.

Deuxième séisme, au sens propre, qui ravage une région du Japon et déclenche un tsunami meurtrier qui rend commun et sale le nom propre de Fukushima. Et voilà l’avenir -ou non- du nucléaire qui devient un thème majeur sur lequel les candidats devront dire leurs convictions et faire entendre leur différence.

Troisième séisme, qui sidère les Français et fracasse le favori des sondages, l’arrestation et l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour le viol d’une femme de chambre à New-York. Cette affaire, le rôle discuté de la presse, qui savait plus ou moins et n’a rien dit, la mise en examen de Georges Tron, les accusations non nominatives de Luc Ferry, et la liste n’est certainement pas plus close que celle des invités des dictateurs, et voici la vie privée, jusqu’ici taboue en France, et les mœurs au cœur de la campagne.

Quatrième séisme: malgré un plan d’aide de 110 milliards d’euros il y a quelques mois, la Grèce va faire faillite d’ici quinzaine si elle ne reçoit un nouveau plan d’aide, lequel ne lui sera accordé que contre un nième plan d’austérité, par rapport auquel les efforts français de maîtrise de son déficit font figure d’homéopathie comparée à une chimio lourde. Et voilà la problématique de la dette qui va sérieusement limiter les capacités de nos candidats à promettre tant et plus, ce qu’ils auraient sans cela tous fait sans la moindre vergogne.

Alors, quelle conclusion tirer de ce bouleversement des thèmes à venir? Qu’il y a encore 11 mois jusqu’à l’élection. Loin de prédire quel en sera le résultat, JusMurmurandi prédit que ces onze mois seront, selon toute probabilité, aussi pleins d’imprévus que les quelques mois qui viennent de s’écouler…

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