Un Grand Emprut pour une Grande Cause

décembre 16, 2009 on 10:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 3 Comments

Le Grand Emprunt de Nicolas Sarkozy se voulait avoir des accents gaulliens, avec, en référence, les programmes Airbus, Ariane, ou les centrales nucléaires, où l’intervention de l’État a eu un rôle moteur dans ce qui sont devenu des succès planétaires.

Mais JusMurmurandi doute que l’Histoire soit assez bonne fille pour repasser les plats. Et ce pour plusieurs raisons.

D’abord parce que la France vit dans le cadre européen, lequel cadre interdit toute distorsion de concurrence. Or c’est justement ce que recherche le Grand Emprunt, de déplacer le curseur. De préférence vers l’avant…

Ensuite, parce que le premier poste, auquel seront affectés 11 milliards, est celui de la recherche. Un poste théoriquement déjà largement doté par la réforme précédente. Un poste dont l’inefficacité comparée à nos concurrents suscite un mélange d’hilarité et de consternation. On connaît la célèbre citation sur notre système qui emploie des chercheurs et non des trouveurs…, certains n’ayant ni publié ni breveté pendant des décennies…

Puis parce que le Grand Emprunt rassemble sous le parapluie commun des fonds publics des thèmes divers, automobile électrique, énergie verte, aussi bien que des segments de l’économie: recherche, ou PME innovantes. C’est la garantie de pouvoir « être présent » sur les fronts dont l’avenir semble devoir être fait, mais ce n’est pas la façon dont ces projets devraient être menés. Quel rapport entre l’énergie, où règne un tandem fortement régulé de clients écrasant, EDF et GDF, et l’automobile, où les acheteurs sont individuels? Quand aux PME, seront-elles éligibles seulement si elles sont dans des secteurs prioritaires?

Face à ce mélange d’intentions et d’incertitudes, JusMurmurandi voudrait faire une suggestion qui ralliera tous les suffrages. Un projet dans un secteur où les Français sont un des leaders mondiaux, et, qui plus est, dans le segment « vert » de ce secteur, ce qui ouvre de vastes perspectives à l’exportation. Un projet dont la rentabilité financière est garantie. Un projet qui va améliorer la qualité de vie de millions de Français.

Le secteur, ce sont les transports. Le segment, ce sont les transports en commun. Le projet, c’est l’automatisation complète de la conduite de RER. Quand on sait qu’ils ne conduisent que 2h50 par jour, et partent à la retraite à 50 ans, on imagine combien les conducteurs coûtent à la RATP et à la SNCF. Il en découle l’économie à attendre de ces nouveaux systèmes, dont la technologie existe déjà.

Quand au service pour les usagers, il n’y a qu’à leur demander ce qu’ils en pensent. A ceux de la ligne A, par exemple.

RER

Dans l’indifférence….Lisbonne, Obama, le Grand Paris, l’antiterrorisme, le fromage, le PS tire un Dray…

décembre 2, 2009 on 7:40 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le 1er décembre dernier s’est déroulé dans l’indifférence d’un jour normal. Pourtant certains évènements auraient mérité d’être soulignés, qui vont avoir des conséquences…

Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur, et a remplacé entre autres celui de Nice, si empreint de compromis lâches. Ce Traité a deux avantages. D’abord il sort l’Europe des 27 de l’immobilisme auquel la combinaison de son élargissement et de son immobilisme institutionnel la condamnaient. Donc on va pouvoir recommencer à agir au niveau européen. Excellent! Deuxième avantage, quand quelque chose ira mal en France, il sera facile de blâmer le Traité de Lisbonne et l’Union Européenne pour s’en dédouaner, comme toujours en France depuis des décennies. Mieux encore!

Barack Obama a décidé l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, avec un plan de retrait pour 2012. Quelle que soit la sympathie et le respect qu’inspirent la rhétorique d’Obama et le look de sa femme, il y a des fois où la différence avec George W. Bush n’apparaît pas de façon claire, couleur de peau mise à part…

Le Parlement a voté la loi sur le Grand Paris. Ce qui veut dire le plus grand changement pour la Région Parisienne depuis les années 60, qui avait vu naître les villes nouvelles, le RER et les autoroutes urbaines. On a du mal à imaginer où en serait la région sans elles. Sans préjuger de ce qui se passera, une telle loi est l’illustration, s’il en fallait une, de la rupture Sarkozy. Rien, sauf des adaptations à la marge n’a été fait sous les présidences Pompidou, Giscard, Mitterrand (deux mandats) et Chirac (deux mandats), excusez du peu! Ce qui veut dire que plus de la moitié des franciliens n’a jamais vu de vrai changement de cet ordre…

Il est également symptomatique que ceci soit impulsé alors que ce n’est pas une promesse de campagne, et avec une date de réalisation qui ne cadre pas avec les échéances électorales. Il n’y aura rien de tangible d’ici 2012, sauf peut-être des débats, des soucis, conflits et autres avatars. Pas exactement un avantage de nature électoraliste…
Et l’opposition est restée muette, sauf des protestations pour dire qu’elle avait été active sur ce dossier, que, si elle ne l’avait pas été plus, c’était la faute de l’État-UMP, et contre la méthode « dictatoriale » employée. Bref, rien, ou si peu…

Autre rupture, la fusion de trois forces de police aux missions identiques, le RAID, le GIPN, la Brigade Anticommando. De trois troupes disparates (méthodes, matériels commandements) différents, faire une seule, plus efficace, plus efficiente. Mais aussi de trois fromages, en faire un seul. Oui, vraiment, on voit bien pourquoi Sarkozy est autrement plus mince et sportif que ses prédécesseurs qui les ont multipliés…

Le Gouvernement a tranché et attribué la vente de la division T&D d’Areva au consortium formé d’Alstom et Schneider, face à la concurrence de Toshiba et de General Electric. A noter que les syndicats ont tous souhaité l’attribution aux étrangers plutôt qu’aux Français. Sans doute n’ont-ils pas compris le sens du mot délocalisation… ou alors se disent-ils que l’intégration avec des sociétés françaises leur vaudra moins de fromage…

Pour les Régionales, Julien Dray a été débarqué par le PS de liste de l’Essonne. Jean-Paul Huchon y manifeste une logique de fer: ce n’est pas lui, mais les militants qui ont « tiré un Dray » (désolé, mais le jeu de mots à tiroirs était irrésistible. Ils l’ont même tiré comme un …lapin!). Moyennant quoi, s’il est innocenté (mais il l’est, innocent, jusqu’à la preuve du contraire, pauvre Jean-Paul Huchon), il (Dray) sera réintégré.. apparemment sans vote des militants… Les mots manquent pour dénoncer une telle lâcheté envers un camarade de lutte. Sauf quand on se souvient que Huchon, lui n’est pas innocent, non seulement dans ce calcul politique minable, mais aussi pénalement, ayant, lui, été condamné de façon définitive. D’où son besoin de montrer avec J. Dray son intransigeance avec les affaires d’intégrité… des autres. Il risque d’avoir bientôt un autre exercice périlleux à accomplir dans ce domaine, avec la probable mise en examen de Bertrand Delanoë (Dray, lui n’est pas mis en examen, donc « encore plus innocent », si tant est que cette monstruosité juridique ait un sens) dans une affaire de prise illégale d’intérêts.

Bon 2 décembre, anniversaire d’Austerlitz.

Nuit blanche

septembre 27, 2009 on 4:47 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, La Cour des Mécomptes | 2 Comments

La nuit blanche, particulièrement connue chez les « jeunes », est synonyme de journée qui n’en finit pas, de fête.

Comme ce sera le cas à Paris dans quelques jours, sous le haut patronage du Maire de Paris pour la huitième édition du genre.

Mais nuits blanches, c’est aussi l’illustration de celles que l’on passe lorsque l’on est anxieux, angoissé.

Comme c’est le cas dans la capitale depuis quelques jours où les Parisiens qui sont propriétaires de logements ont reçu leur taxe foncière sur laquelle figure une augmentation de 30% par rapport à 2008 !

Nuit blanche, cela sonne singulièrement étrange, de faire la fête alors que l’on vient matraquer les contribuables !

Heureusement, le stationnement, lui, n’a augmenté que de 20%. Ouf ! On a eu chaud !

Delanoë à qui gagne perd…

août 9, 2009 on 6:46 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bertrand Delanoë n’en finit pas de se réjouir. Le Conseil Constitutionnel lui a donné raison, Paris n’a pas un statut particulier qui vaille au maire de ne pas pouvoir décider de l’ouverture des magasins le dimanche.

Mais il y a des victoires qui se transforment en défaite. Pour honorer ses promesses, l’équipe municipale a juré que « tout Paris ne serait pas classée en zone touristique », et commence par décider « de ne pas revenir sur les 7 zones déjà autorisées ». Et d’indiquer que leur première action se ra « d’attendre les décrets d’application ». Bref, de ne rien faire.

Cela étant, il faudra bien, après ces rodomontades, passer aux actes. Car l’ouverture le dimanche est, n’en déplaise aux socialistes, populaire. Notamment pour que ce ux qui travaillent en semaine aient plus d’options pour faire leurs achats.

Et là où ça va faire mal, c’est quand l’équipe municipale va devoir trancher: une rue sera déclarée zone touristique, et sa voisine ne le sera pas. Cela créera des distorsions manifestes de concurrence sur des zones « limitrophes ». JusMurmurandi voit d’ici les commerçants des zones « non touristiques hurler contre un classement qui, vu de leur lorgnette sera aussi injuste qu’imbécile.

Et on connaît l’impact prescripteur de ces commerçants pour une future campagne électorale, où il suffira au candidat UMP de se déclarer prêt à classer tout Paris en zone touristique, ce que Bertrand Delanoë ne pourra pas promettre sans se déjuger gravement.

Dire que le projet de Nicolas Sarkozy évitait à l’édile socialiste de devoir se fourrer dans ce qui ne pouvait être qu’un piège. Sauf que la volonté de pouvoir du Maire de Paris lui a dicté de vouloir maîtriser celui-là aussi.

Sarkozy aurait voulu piéger Bertrand Delanoë qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

Pendant ses vacances, JusMurmurandi conseille à Bertrand Delanoë de relire une certaine histoire où un cheval donné s’est révélé un piège…

Cheval de Troie

Chassez le naturel, il revient au galop

juillet 14, 2009 on 7:16 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’hypothèse que l’Homme naît bon et est corrompu par son environnement a de beaux jours devant elle, mais plus encore celle qu’il naît tout simplement imparfait.

Quelques exemples.

Home, le film de Yann Arthus Bertrand est projeté gratuitement le soir de sa sortie sur le Champ de Mars.

Des milliers de spectateurs viennent le visionner.

Et laissent un champ de détritus derrière eux….Cherchez l’erreur.

L’Union européenne, très patiente, décide d’attendre la fin de l’enquête du BEA avant d’ajouter Yemenia à la liste noire des compagnies aériennes interdites en Europe.

Yemenia, comme elle l’a rappelé avec subtilité et délicatesse, a commandé 10 Airbus A350 pour une livraison pendant la prochaine décennie.

Le rapport du BEA est il encore nécessaire ? Cherchez l’erreur….

BNP Paribas, comme les banques américaines, décide de réinstaurer les bonus pour l’année 2009.

La parenthèse de 2008 n’aura duré qu’un an, la crise est déjà finie (pour les bonus s’entend).

Prot, Pébereau et compagnie pourront, suivant les résultats passer à la caisse à hauteur de 80% ou 120% de leur rémunération fixe suivant les fonctions occupées.

Pendant ce temps, la même BNP Paribas augmente massivement le loyer de la célèbre librairie américaine Brentano’s, rare représentante de la langue de Shakespeare avec Galignani ou W.H. Smith’s à Paris.

Cent quinze ans d’histoire qui passent à la casse, le nouveau loyer envoyant la célèbre librairie à la case dépôt de bilan du Monopoly des affaires. Quatorze emplois perdus

On aurait pu croire l’équipe BNP Paribas plus attachée à la culture (ou à la défense de l’emploi…)  que celà…

Julien Dray accorde une longue interview à un hebdomadaire qui appartient à l’un des plus grands capitalistes français (Le Journal du Dimanche, du groupe Lagardère).

Il vitupère contre Bercy et explique que le Ministère du Budget veut l’abattre.

Il manque juste une question et une réponse dans cet entretien.

Comment est il possible que le fait que Juju soit un client VIP d’American Express et qu’il ait une carte Centurion qui coûte la bagatelle de 2.000 Euro à l’année, réservée aux très hauts revenus, ne soit pas abordé ???…

Un détail, certes, direz vous….

Vélib’ fête ses deux ans en fanfare.

16.000 dégradations, 8.000 vols en deux ans, 1.500 réparations par jour !!

C’est surtout le fabricant qui doit se frotter les mains.

Coût prévisible pour les Parisiens : 1,5 millions d’Euro.

Quel Parisien se demande encore où passent, par exemple, les augmentations des taxes d’habitation et foncière, sans parler de Paris plage qui redémarre demain ???

jai bobo à mon vélib

On connaissait les Bobos à Vélib' maintenant ce sont les Vélib' qui ont bobo

Cheese

mai 12, 2009 on 7:32 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cheese est ce que l’on dit aux enfants anglo saxons pour qu’ils sourient lorsque l’on souhaite les prendre en photo.

C’est aussi le mot qui signifie fromage en Anglais.

Et lorsque l’on voit le déballage qui a lieu outre Manche, on a bien l’impression que la deuxième  signification gagne à être connue.

Car un journal, le Daily Telegraph, est allé jusqu’au fin fond des allées du pouvoir pour sortir les notes de frais des parlementaires britanniques en mettant la main sur un disque contenant l’ensemble des déclarations fiscales des Membres du Parlement de Sa Gracieuse Majesté depuis 2004.

On lit une liste qui faire monter la colère dans les chaumières au moment où la crise bat son plein, amplifiée par la baisse massive de la livre sterling vis à vis des autres devises majeures que sont l’Euro et le Dollar. Et par conséquent appauvrit les citoyens britanniques qui achètent des produits étrangers ou veulent se rendre en voyage en dehors de Grande Bretagne.

2.300£ pour faire remplacer un tuyau sur un court de tennis privé, intervention d’un électricien à domicile pour un remplacement d’une ampoule à 90£ ou encore 30.000£ pour assurer la protection de l’épouse de l’écrivain Ken Follett qui avait été agressée près de son domicile, tout est bon pour être mis sur la note de frais.

On comprend que ce fromage ne fasse rire ou sourire personne au pays du flegme…

En parallèle, il faut savoir que le montant de l’indemnité parlementaire, et d’environ 70.000£, ne représente que la moitié des frais que chacun se fait rembourser tous les ans.

Pour ceux d’entre vous qui auraient eu la « joie » d’avoir un contrôle fiscal, il ou elle sait que le fait d’avoir des frais deux fois plus élevés que le revenu équivaut à un redressement immédiat pour dissimulation de revenu. Mais bon quand on est parlementaire….

Un des abus les plus excessifs c’est le fait de changer la nature de domicile principal ou secondaire entre plusieurs maisons ou appartements qu’ils possèdent afin de pouvoir diminuer ses impôts car une partie des frais de rénovation peut justifier d’une baisse de la charge fiscale à hauteur de 35.000£ en Grande Bretagne.

Un peu comme d’autres, en France, dans le Béarn, appellent ferme ce qui devrait s’intituler haras et se permettent ainsi d’échapper à l’ISF…

Mais il est vrai que notre presse hexagonale, pour l’essentiel anti sarkozyste, est tellement occupée à lancer l’hallali en permanence contre tout ce que fait, dit ou ne fait pas ou ne dit pas Nicolas Sarkozy qu’elle en oublie de « soigner » le pouvoir législatif.

Le plus délicieux, dans ce brouhaha anti sarkozyste « quasi obsessionnel » comme le qualifie le socialiste Manuel Valls, n’est il pas alors d’entendre ce malheureux Julien Dray parler de « lynchage médiatique » pour la publication de ses dépenses avec sa carte de crédit qui se montent à de centaines de milliers d’Euro ??

Gordon Brown, lui, a préféré présenter ses excuses au nom de la classe politique. Et les parlementaires britanniques commencent à rembourser leurs frais abusivement perçus. C’est déjà ça.

Gross Paris

avril 29, 2009 on 7:45 | In C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

Paris, ville Lumière, a toujours suscité l’émerveillement, l’envie.

A titre d’exemple, dans la guerre de 1870 qui oppose ce qui n’est « que » la Prusse à la France, les Allemands ont un seul mot à la bouche « Nach Paris !! »

Tout le monde veut aller voir Paris.

Seulement, Paris n’a plus fait grand chose de révolutionnaire…depuis Haussmann, génie qui sous Napoléon III eut carte blanche pour redessiner la capitale.

Il faut rappeler par exemple que la colline qui mène de la Concorde à l’Etoile est artificielle, et que les douze avenues qui partent de cette dernière sont larges…pour mieux permettre à la cavalerie de charger en cas de manifestation d’après Haussmann.

Depuis la fin du 19ème donc, peu de travaux, hormis la Défense ou le Périphérique qui virent le jour il y a plus de trente ans.

Un peu à l’image de la France qui depuis les années 70 (1970 :-) ) n’a plus fait de grands travaux d’infrastructure.

Les grands projets de type centrales nucléaires, Concorde/Airbus, fusée Ariane, TGV non seulement bons pour la Nation mais aussi pour sa balance commerciale ne voient plus le jour.

Que reste-t-il des doubles mandats de Mitterrand ou de Chirac ? Des musées, un opéra et quelques colonnes à Paris. JusMurmurandi ne saurait s’aventurer pour dire que le viaduc de Millau se compare à Airbus ou au TGV.

Bref, peu de chose.

Or les grands projets français auxquels on peut ajouter la force de frappe, mêmesi aujourd’hui elle n’est plus force et ne frappe plus grand chose non plus, sont typiquement gaulliens.

C’est donc dans cette trace que s’inscrit le projet présenté aujourd’hui de « Gross Paris » ou Grand Paris dans la langue de Molière.

Ils sont destinés à (re)dorer le blason de la capitale qui est bien en retard.

Qui est allé dans une grande capitale sait par exemple qu’il faut des moyens de transport adéquat pour y entrer et y circuler.

Depuis 1975 (!) que Roissy Charles de Gaulle a ouvert ses portes, on parle d’une liaison ferroviaire rapide, qui relierait le 6ème aéroport mondial à la ville, comme elle existe à Londres ou New York par exemple.

Bref, JusMurmurandi ne peut que soutenir le projet ambitieux de 35 milliards d’Euro destiné à réunir Paris et les villes voisines. Il comprend, aussi, une ligne de métro totalement nouvelle de 130km tout autour de Paris; créateur d’emplois, il est de nature à augmenter l’attractivité de notre capitale en concurrence avec Londres par exemple, qui elle fait peau neuve autour des Jeux Olympiques de 2012 qu’elle a ravis à Paris (pas que cela ne ravisse pas JusMurmurandi justement, au prix que ces jeux vont coûter à nos amis anglais). on peut y trouver un million d’arbres plantés à Roissy, une ligne de TGV pour faire du Havre le port de Paris, redonnant à la Seine le rôle d’artère qu’elle avait sous l’empire Romain, et des pôles d’importance mondiale, finances à la Défense, Recherche à Saclay, création à Saint Denis. Sans compter, bien sûr, la ligne exprès pour Roissy, et la modernisation de tous les RER. Bref, du lourd, du très, très lourd…

Et il a même semblé réunir les suffrages de certains élus socialistes comme Claude Bartolone qui, séduit, ne put s’empêcher de lancer un « chiche » lors de la présentation aujourd’hui. L’ouverture en marche dans la capitale ? Ce d’autant plus que le projet présidentiel impose le Grand Paris dont ne vaut à aucun prix Bertrand Delanoë, qui y voit une menace pour son pouvoir, ni Jean-Paul Huchon qui voit la région Ile de France en maître d’eouvre pour un projet beaucoup moins ambitieux, puisqu’il se « contente » de mettre en place des palliatifs contre les défaillances actuelles. Ce qui reflète, et ce n’est pas forcément un hasard, la différence d’approche entre l’UMP et le PS. L’UMP réforme, ce qui présente nécessairement des risques, en bien comme en mal. Pendant ce temps-là, le PS propose en tout et pour tout de réparer demain ce qui est cassé aujourd’hui…

Car « Gross Paris » est bien entendu aussi un projet politique et, Nicolas Sarkozy met aussi, au passage, une pierre dans le jardin des syndicats en souhaitant prolonger la seule ligne jamais en grève de la RATP, la 14, entièrement automatisée.

Mais ce qui fait le plus sourire JusMurmurandi, c’est qu’alors que l’on entend ad nauseam certains journalistes et autres anti sarkozistes « obsessionnels » critiquer le Président à l’envi, en particulier en ce moment où l’on arrive au deuxième anniversaire de son élection, JusMurmurandi se dit que l’on a pas fini d’en entendre parler du Président.

Et bien au delà de son mandat présidentiel.

D’abord parce que les travaux vont durer nettement plus longtemps que jusqu’en 2012.

Mais surtout parce que par leur ampleur, ils feront nécessairement entrer Sarkozy de manière indélébile dans les livres d’histoire, un peu comme Hercules et ses douze travaux, ou…Haussmann.

Bref, ils n’ont pas fini de s’en faire rebattre les oreilles du Gross Paris de Nicolas Sarkozy.

Il va falloir qu’ils prennent leur mal en patience…

Brèves

avril 12, 2009 on 7:00 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 1 Comment

Quick, Quick !

C’est la vitesse à laquelle a démissionné un haut responsable de l’activité anti terroriste britannique.

Sortant de sa voiture avec des dossiers confidentiels pour un entretien avec le Premier Ministre Gordon Brown, il a été photographié tenant à la main les détails parfaitement visibles d’un projet d’opération anti terroriste affichant le nom des personnes à arrêter.

L’opération étant éventée, il a fallu avancer son déroulement. Devant le scandale, Bob Quick le maladroit a démissionné sur le champ.

La police anglaise voit une fois de plus sa réputation ternie.

On se souvient de la bavure qui avait valu la remise en cause de Sir Ian Blair avec un jeune brésilien, Charles De Menezes. Lors du G20 des policiers avaient sous les objectifs des caméras bousculé violemment un homme, Ian Tomlinson, qui meurt d’une crise cardiaque peu après.

Pas nous, pas nous !

Blague belge relative à une partie de chasse, c’est hélas ce qui semble être arrivé au large de la Somalie.

La Marine nationale a eu beau prévenir des plaisanciers français d’annuler une étape kenyane, ces derniers ont transgressé les conseils, et ont été pris en otages par les pirates somalis.

Qui sont de plus en plus armés et de mieux formés au fur et à mesure des prises d’otages suivies de paiement de rançons.

Malheureusement dans le cas présent, cela s’est mal passé.

Les Commandos de Marine, hommes surentrainés à l’abri des feux de la rampe, n’ont pu éviter l’accident; si 4 des cinq otages ont été libérés, le possesseur du bateau est mort lors de l’assaut.

Faut il être triste pour la famille, ou exaspéré par celui qui a mis les passagers du bateau (sa famille et des amis) en danger en dépit des conseils, et obligeant la Marine à intervenir, avec tous les dangers collectifs et coûts que cela implique ?

Le Ministre de l’économie

René Monory, homme politique français, nous a quittés hier.

Ayant commencé comme garagiste, c’était un homme qui avait fait sa carrière à la force du poignet, loin des énarchies omnipotentes des années 70.

Un point le rend particulièrement sympathique à JusMurmurandi, son bon sens.

Ministre de l’Economie de 1978 à 1981, il déclara en particulier « il y a 40 ministres de la dépense, et je suis le seul ministre de l’économie ».

Plus de 21.000 Euro de dettes par Français aujourd’hui. Une phrase qui devrait faire réfléchir…

René Monory

René Monory

Bras de fer, ou …..??

mars 30, 2009 on 9:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bras de fer ou chantage – définition

Didier Le Reste, tête de pont de la CGT déclare dans les Echos du jour « le rapport de force ne vaut que s’il est mis au service de la négociation ».

Question : y a t il encore négociation quand il y a rapport de force ????

Deuxio : à votre avis, qui va trinquer avec la CGT en syndicat majoritaire à la SNCF ?

Réponse : Syndicat 1 – citoyens voyageurs 0.

Bras de fer ou gaspillage – définition

Mettez un groupe de pays ayant besoin d’un avion militaire, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre :-)

En face, mettez un groupe d’industriels, avec d’un côté un fabricant de cellule et de l’autre un groupe pour créer un nouveau moteur.

Agiter, puis essayer de laisser reposer.

Le résultat est un avion militaire qui tout en n’ayant jamais décollé, risque même de s’écraser !

Pour le plus grand bonheur des fabricants américains et russes.

A tous les hommes politiques européens, et français en particulier, qui donnent des leçons aux patrons, en voici une qui va, encore une fois, nous coûter cher – même si le programme A 400M décolle un jour.

Bras de fer ou piège à cons – définition

Encore deux navires capturés au large de la Somalie en 24 heures en fin de semaine dernière.

Un navire grec de 9.000 tonnes avec 19 membres d’équipage et un bateau norvégien de 23.000 tonnes avec 27 personnes.

Plus on paye les rançons, plus on équipe les pirates.

Plus on équipe les pirates, plus ils saisissent nos navires.

Plus ils saisissent de navires, plus on paye les rançons.

Plus on paye les rançons etc. etc. etc.

Rançon, piège à cons.

Bras de fer – ou prisonnier

Une à une, chaque grande ville, région etc. « est acculée à la rigueur budgétaire » nous livrent encore les Echos ce jour.

Après Paris et ses 9%, voici Marseille avec 4.9%.

« Les impôts sont notre seule variable d’ajustement » déclare ainsi l’adjoint aux finances de la ville phocéenne.

« Nous devons tout faire pour poursuivre l’élan engagé depuis 1995 à Marseille ».

A le lire JusMurmurandi pense plutôt que les finances de la ville vont dans le mur et qu’au lieu de prendre des décisions courageuses en réduisant le train de vie de la ville  d’autant que les recettes baissent, on préfère tondre le contribuable.

A cette classe politique qui conspue tant les chefs d’entreprise, rappelons que ces derniers lorsqu’ils sont mandataires sociaux sont révocables « ad nutum ». Cela veut dire virables dans l’instant.

Comme Christian Streiff, Président de PSA remplacé ce week end par le conseil d’administration.

A quand des politiques soumis au même régime ?

Quant aux socialistes qui réclament à cor et à cri plus de décentralisation, on vous aura prévenu, Cher Lecteur.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…

Sauf chez JusMurmurandi !

On n’a rien demandé à personne. « On » a juste demandé aux futurs subventionnés s’ils voulaient bien l’être.

Résultat : avec 61% de votes exprimés, les Mahorais vont nous coûter « 200 millions d’Euro par an pour atteindre l’intégration complète…. d’ici 20 à 25 ans. » Dixit Yves Jego, le Secrétaire d’Etat à l’Outre mer. Et on entend les Comoriens, jusqu’en Métropole qui disent « Et nous, et nous, et nous !!! ».

Heureusement Jégo déclare aussi « Mayotte peut servir de modèle, y compris pour la métropole ».

Ouf, JusMurmurandi est rassuré…

Ah bon ?? Pas vous  ???

A l’hallali ! A l’Hadopi !

mars 10, 2009 on 9:37 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a décidé une fois de plus de faire le poil à gratter et d’entrer dans le vif du sujet avec cette fois la loi « Hadopi » destinée à sanctionner les personnes qui utilisent leur connexion internet afin de télécharger du contenu sans en acquitter les droits.

Mais avant que de conclure par ces piques que nous chérissons, tentons avec modestie et sans polémiquer de présenter les faits tels que nous avons pu en disposer.

D’un côté on regarde le côté économique de la chose où l’on nous dit que les « producteurs » de contenu, maisons de disques, artistes, réalisateurs de cinéma et distributeurs respectifs voient leurs oeuvres acquises illégalement, et par conséquent subissent un appauvrissement directement mesurable (baisse des ventes de disques, de fréquentation au cinéma etc.)

D’un autre, on entend les internautes qui se plaignent à pleins poumons sur les sites de journaux, blogs etc. que l’offre ne correspond pas à la demande, que la loi est liberticide, que l’on s’achemine vers un contrôle absolu de l’internet, que cette loi est contre l’esprit du filet (« net ») etc. etc.

Quelques éléments de réflexion. D’une part, rappelons nous lorsque la bonne vieille cassette audio est née dans les années 60, vierge de tout contenu, personne n’a hurlé que l’on allait copier un disque 33 cm pour son copain sans acquitter les droits d’auteur. On parle d’une question d’échelle, mais le principe de base est le même.

Deuxièmement, soyons clair, les possibilités de détourner la loi sont multiples. Et en particulier, si la France est seule à mettre en place une loi de ce type, autant dire que ce sera une goutte d’eau dans un vase et que n’importe quel internaute un peu débrouillard pourra aller se connecter au travers d’une autre machine dans un pays où le téléchargement est libre sans subir les foudres albanelliennes.

Troisièmement, se pose la question de ceux qui bénéficient de l’offre triple (téléphone, internet télévision); techniquement la ségrégation des trois services visant à interrompre uniquement la connexion internet est, à notre connaissance, irréalisable. Couper l’internet, c’est une chose, interrompre la liaison téléphonique, on ne joue plus dans la même cour.

Citons enfin que l’un des principaux fournisseurs de contenu au monde est Apple au travers de son iTunes, dont les musiques etc. ne sont accessibles qu’en mode protégé et… payant.

On le voit donc, la situation est complexe et il ne serait à la fois pas tolérable de piller les œuvres des uns sans pour autant entrer dans la société policée que d’autres brandissent comme un épouvantail (en toute naïveté ou incompétence – ou les deux; pour s’en assurer, faites un petit passage sur le site de la Commission de l’informatique et des libertés, www.cnil.fr, et vous allez rapidement prendre peur, alors que la loi n’est qu’en discussion -on sait tout de vous lorsque vous vous « promenez » sur le filet).

Bref, sujet complexe où il n’y a pas de réponse évidente.

Si ce n’est qu’il fait l’unanimité au parti socialiste, une fois de plus vent debout devant un projet gouvernemental, comme d’habitude. Et rien à proposer, comme d’habitude. Il est d’ailleurs à noter que tout le monde sait que l’industrie de la musique est en train de mourir du piratage, et que le film suivra, mais que personne ne fait rien. Sauf Hadopi.

Là où c’est encore plus croustillant que précédemment, c’est qu’une large majorité d’artistes, musiciens, compositeurs, cinéastes, acteurs (sauf peut être Sophie Marceau…) que la loi souhaite protéger est (ou en tout cas se dit) de gauche…..

Le PS est-il en train de tourner le dos à sa frange caviar ? Ou craint-il qu’afficher ses affinités avec le show-biz paraisse excessivement…bling-bling?

Quand Vélib’ perd les pédales…

février 10, 2009 on 7:34 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Des informations sur la situation de Vélib’ ont beaucoup intéressé JusMurmurandi.

Comme nous l’avions dit précédemment, si Vélib’ est une idée intéressante, elle n’est qu’une copie de l’original Vélov lyonnais; et les stations ont été implantées exprès pour pourrir la vie des automobilistes parisiens ou franciliens.

Le problème c’est que Vélib perd ses pédales.

Le bilan civico-économique est accablant.

Sur les 20.000 installés, 7.800 se sont envolés (eh oui, les vélos volent dans la capitale) et 11.600 ont été vandalisés.

Deux fois plus de vélos volés à Paris qu’à Lyon, et le parc de la capitale a déjà été entièrement renouvelé.

A telle enseigne que si la maintenance quotidienne assurée par Decaux s’arrêtait, il ne faudrait que dix jours pour que l’ensemble du parc soit immobilisé…. Consternant.

Alors que le Conseil d’Etat a maintenant autorisé Vélib’ a se déployer dans les villes limitrophes, le problème ne va qu’augmenter.

Clear Channel, concurrent malheureux face à  Decaux, doit se frotter les mains.

Et bien évidemment Bertrand Delanoë refuse que les stations les plus criminogènes soient supprimées. Ce serait trop simple.

La société de la peur

février 6, 2009 on 11:59 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | 4 Comments

Nous avons peur. Peur de ce que nous savons, et plus encore de ce que nous ne savons pas. Et la peur devient l’un des moteurs principaux de l’opinion publique, relayée efficacement par des média qui y voient l’occasion d’augmenter leur diffusion.

Le exemples récents abondent. Bouygues Telecom a été condamné par le Tribunal de grande instance de Nanterre à démonter une antenne émettrice pour téléphones portables. Aucun problème médical n’a pu être imputé de façon certaine à ces antennes, mais la peur existe. Alors le tribunal, sans doute de peur de mal faire et de se retrouver responsable un jour, condamne au démontage. Même si les cours d’appel ont toujours inversé ces jugements de première instance. En attendant, cette condamnation contribue à faire peur à tous ceux qui ont des antennes à proximité de leurs maisons, bureaux ou écoles.

Et on peut comprendre les juges du TGI de Nanterre. Ce jugement spectaculaire leur vaut une remarquable couverture de presse, et une saine réputation de prudence. Alors que, s’ils avaient débouté les plaignants, qu’auraient-ils eu, sinon la réputation d’être des valets d’un pouvoir vendu aux intérêts d’un ami du Président?

Qu’importe, au passage, l’intérêt des usagers des téléphones mobiles, dont la couverture de réseau deviendra problématiques si des jugements de cet ordre deviennent exécutoires.

Autre peur qui est développée à satiété par des média avides de sensationnel: les morts « imprévues » dans les hôpitaux. UN exemple tragique aujourd’hui: le décès d’un enfant opéré quelques jours plus tôt des amygdales. On a déjà peine à imaginer le drame pour des parents qui se reprocheront toujours d’avoir ordonné une opération si banale qu’elle en est devenue fatale, et dont les nuit seront hantées par le souvenir de leur marche derrière un cercueil dont la trop petite taille indique qu’il est contre nature.

Est-il pour autant besoin que des meutes de journalistes assaillent ces parents au summum de leur deuil? Cela sert-il quelqu’un que de faire peur à ces millions de Français qui ne pourront plus passer la porte d’un hôpital sans angoisse?

Ils rejoindront les armées d’épargnants qui auront maintenant peur que leur argent n’ait été confié par leur banque, solide et rassurante, au patelin Bernard Madoff, qu’il faudrait vraiment appeler Docteur Mabuse, comme les légendaires films de Fritz Lang, tant il a abusé de gens.

Tant qu’à faire, ils rejoindront aussi les bataillons de ceux dont la Justice estime qu’elle a le droit de les envoyer en détention préventive (qui comptent pour plus de la moitié de la population carcérale française, ce qui est un taux honteux). Ainsi, avec le juge d’instruction, il est possible de se retrouver derrière les barreaux sans
avoir rien fait, et de se voir brisé et sa vie en ruines parce qu’un homme a acquis une intime conviction. La suppression proposée de cette fonction de juge d’instruction soulève de vives objections de la part de ceux qui craignent (la peur, toujours) que cela ne permettre d’étouffer des « affaires » comme l’affaire Elf, susceptibles d’éclabousser des politiques A ces objecteurs, JusMurmurandi voudrait dire que laisser en liberté les escrocs d’Elf lui paraît infiniment moins dommageable que d’incarcérer les innocents d’Outreau. Mais il est tellement plus payant de dénoncer les frasques de tel ministre et de sa maîtresse, et de clamer « tous pourris » que de manifester pour la libération de familles dont le moins qu’on puisse dire qu’elle n’appartiennent à aucun lobby puissant qui les soutiendrait.

George Orwell avait déjà prédit cette situation du gouvernement par la peur. Dans son univers totalitaire, la guerre était permanente avec l’un ou l’autre des 2 empires rivaux, qui balançaient des bombes sur la population civile comme le Hamas des roquettes. Sauf qu’on ne savait pas si ces bombes étaient vraiment le fait d’ennemis réels, ou du régime lui-même pour mieux maintenir la population en état de totale obéissance.

Toute ressemblance avec le fait que les massacres du Théâtre de Moscou et de Beslan soient peut-être le fait des forces de l’ordre russes, lesquelles ont comme par hasard comptabilisé des attentats meurtriers à chaque campagne électorale majeure, serait une coïncidence fortuite.

Comme aussi le fait que l’administration Bush rehaussait périodiquement le degré d’alerte terroriste sur le sol américain, ce qui maintenait le peuple dans la conscience aiguë de la dangerosité du monde et le devoir de donner à son Administration tous les moyens pour combattre les redoutables Osama Bin Laden, Al-Quaeda et autres mystérieux ennemis mortels de l’Oncle Sam

Entendons-nous bien. Il n’est pas question de dire que ces menaces n’existent pas, tant celles des terroriste islamistes que celles des accidents hospitaliers. Ni que les attentats sont le fait d’un gouvernement contre ses propres citoyens. Mais il est visible que la peur est devenue un puissant moyen de gouvernement, dont la diffusion sert les partis au pouvoir.

Du temps des Romains, il fallait, pour plaire au peuple et pouvoir gouverner en paix, lui donner « panem et circenses », du pain et des jeux. Maintenant il faut ajouter la peur à ce tandem.

Quel progrès en 20 siècles!

Désir d’avenir

février 1, 2009 on 4:25 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

C’est tout ce que se souhaitent les socialistes en ce moment.

Car depuis bientôt deux ans que Ségolène Royal a perdu les présidentielles, les deux seules mamelles existentielles ont été l’outrance ou la négation comme l’indiquait JusMurmurandi hier.

On serait tenter de penser que les choses vont changer.

Tout d’abord parce qu’ils se réunissent aujourd’hui dimanche à la Mutualité. Or si c’est le dernier jour de la semaine qu’ils se retrouvent, n’est ce pas un signal qu’ils sont prêts à travailler le dimanche, et ne refuseraient donc plus le projet présidentiel de libérer les commerces eux aussi de cette contrainte???

Mais lorsque l’on écoute Bertrand Delanoë, on se rend compte que la tentation de l’outrance est encore bien ancrée dans les esprits de la rue de Solférino.

Bertrand Delanoë, que l’on pourrait surnommer le Général Boulanger du PS parce qu’il a tant créé d’espérances sans jamais aboutir (voir notre article « le Maire du vide », déjà en février 2007 http://www.jusmurmurandi.com/?p=91).

Récemment encore, après sa candidature pour la tête du PS, il a jeté l’éponge en plein combat (voir le Maire de la capitule http://www.jusmurmurandi.com/?p=1960), laissant sur le carreau tous ceux qui le suivaient.

Bertrand  Delanoë, donc, dénonce ainsi un « pouvoir brutal ».

JusMurmurandi est pris de spasmes incontrôlés en se disant que le maire de la capitale ferait bien de se regarder dans le miroir.

Qui a brutalement imposé une circulation prétendument douce en faisant perdre des heures dans la circulation aux Franciliens avec comme seul but réel de s’acheter la paix avec ses alliés verts pendant son premier mandat ?

A-t-on vu la moindre tentative de discussion sur le sujet ? Non. Un quelconque programme qui aurait annoncé l’étendue des dégâts ? Pas non plus.

Et les Parisiens se sont vus infliger des kilomètres de couloirs de bus aussi vides que coûteux, tout au long des sept longues années de sa mandature.

Vous avez dit « pouvoir brutal » tandis que « les Français sont dans le désarroi » (sic).

Mais qui est le maire qui augmente soudainement les impôts locaux avec une augmentation à deux chiffres parce qu’il n’a rien fait pour bien exploiter le fruits d’un marché immobilier porteur pendant de longues années ???

Ainsi les Parisiens se trouvent une fois de plus être le dindon de la farce, alors que Bertrand Delanoë parle de « politique fiscale clientéliste » de la part du gouvernement.

On serait presque tentés de penser qu’il fait son autocritique.

Mais bon, il est certain que Bertrand Delanoë n’est pas le PS, et pour cause, il a laissé la place à Martine Aubry.

Il est donc intéressant de voir cette dernière annoncer que ce dimanche est une journée de travail, afin de proposer un nouveau modèle de société et préparer les élections européennes. Même si ces braves gens auront mis du temps à se réveiller car on est en février et les problèmes économiques qui procèdent de la crise financière datent de septembre dernier….

Par conséquent JusMurmurandi imagine que, continuant à tout prendre à contrepied puisqu’ils travaillent le dimanche, les socialistes vont désormais se reposer la semaine ???

Wall Street et le Bûcher des Vanités

janvier 31, 2009 on 7:12 | In Best of, C'est ça, Paris?, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Nous connaissons tous la publicité d’Adidas « impossible is nothing », amusante inversion de l’évident « nothing is impossible ». En Français, cela donne « l’impossible n’est rien ». Malheureusement, cela ne s’applique pas toujours aussi facilement, puisque voici un exemple de quelque chose qui n’est pas impossible, bien que nous l’eussions cru (notez l’usage de l’irréel du passé, car, en vérité, cela paraît en effet irréel), et ce quelque chose n’est certes pas rien.

Ce à quoi pense JusMurmurandi, c’est aux quelques 18 milliards de dollars de bonus que ce sont attribués les banquiers de Wall Street au titre de 2008. Compte tenu que cette année restera dans les livres d’histoire comme la pire depuis 80 ans, il était évident que ce serait zéro. Un zéro pointé, même, pour l’élève WS, qui rendit une copie tellement affreuse que les grandes banques ne durent leur salut qu’à l’absorption par une banque plus robuste ou par le sauvetage par les milliards de dollars des contribuables.

Oui mais voilà, pour certains, ce n’est pas une raison suffisante pour qu’il n’y ait pas de bonus. Il est à noter que 18 milliards sont un montant inférieur de 44% à celui distribué en 2007. C’est certes une baisse significative, mais c’est ce qu’on attendrait d’une année médiocre, pas d’une catastrophe planétaire.

Comment cela est-il possible?

Faut-il imaginer que les banquiers de Wall Street sont à tel point déconnectés du monde extérieur qu’ils ne réalisent pas que les chiffres de leurs résultats différent de ceux d’une console de jeu vidéo en ce que, sur une console de jeu, il suffit d’appuyer sur le bouton « reset » pour avoir une nouvelle « vie » et recommencer à zéro ? Ne réalisent-ils pas la réalité de la misère de ceux à qui des prêts irresponsables ont fait perdre la maison de leurs rêves, ou dont la plongée de la bourse à laminé les économies et l’épargne d’une vie, les ouvriers de l’automobile ou de la sidérurgie licenciés et sans espoir de retrouver un emploi, les migrants chinois renvoyés chez eux où ne les attend qu’un bol de riz, la foi de tous ceux qui croyaient qu’en travaillant dur ils auraient droit pour eux et leurs enfants à un avenir meilleur?

Faut-il se dire que, même si l’année a été catastrophique, les établissements de Wall Street ont peur de perdre leurs meilleurs éléments au profit de la concurrence, et les gardent donc « au chaud » par des bonus même aussi manifestement non mérités?

Faut-il en conclure que l’absence de bonus aurait conduit ces golden boys au désastre financier, y compris la perte de leurs somptueuses résidences dans les Hamptons, leurs villas dans le comté de Westchester, leurs penthouses à Manhattan, et que leur voter des bonus, c’est participer à la relance au lieu d’aggraver la crise de l’immobilier haut de gamme?

Bref, c’est grotesque, indécent, plus obscène qu’un film de cul. Il est intéressant de voir qu’en France, où les excès ont été bien moindres et bien moins catastrophiques, quelques banques exceptées (Dexia, Natixis, Caisses d’Epargne, notamment), il a fallu que le Président tape du poing sur la table pour obtenir qu’il n’y ait pas de bonus, mais enfin il l’a obtenu.

Non, la question que cela pose pour JusMurmurandi est la suivante. La crise actuelle montre à quel point le monde a besoin de ses banques, puisque, clairement, sans banques qui fonctionnent et prêtent de l’argent, plus de monde tel que nous le connaissons, et l’apprécions depuis qu’il est menacé.

Mais avons-nous besoin des banquiers, ces jeunes arrogants, ces Maîtres du Monde, issus des meilleures universités et payés mille fois plus que de simples prix Nobel? Pour ceux qui en voudraient une description saisissante de réalisme et qui n’a pas vieilli en 20 ans, JusMurmurandi recommande la lecture de « Bucher des Vanités » de Tom Wolfe.

Ce bûcher des vanités tire son nom de ce qui s’est passé le jour de Mardi Gras 1497 quand le moine Savonarole fit brûler par les Florentins toutes sortes d’objets d’art, livres, tableaux et autres chefs d’oeuvre de la Renaissance, mais jugés trop splendides, athées, licencieux, obscènes, sataniques par l’intransigeant moins dominicain.

Or Mardi Gras est le jour où l’on festoie avant de se plonger dans l’abstinence du Carême.

Toute ressemblance avec le bûcher où les banquiers de Wall Street sont conviés à brûler leurs bonus pour avoir plongé le monde dans une phase longue et dure d’abstinence n’est pas fortuite.

Et il est à souhaiter qu’il n’y ait pas de moine illuminé et prophétique qui prenne le pouvoir, porté par le désespoir des gens ordinaires.

Je te tiens, tu me tiens…

janvier 30, 2009 on 8:15 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Insolite | Commentaires fermés

Par la barbichette…

Il faut beau, nous n’allons pas commencer à pousser la chansonnette alors que la météo prévue pour le week end est clémente !!

Revenons en plutôt au thème de notre article, au travers de ce que nous avons vu hier.

Grande journée de mobilisation entre un et deux millions de personnes dans les rues, les syndicats peuvent bomber le torse.

Il faisait beau déjà hier, pour ceux qui ont la possibilité de défiler sans se défiler, pourquoi pas prendre un bol d’air, au frais du contribuable en plus si possible comme certaines lignes RER de la RATP/SNCF  ?

Mais au fond était ce si tendu, si réussi que cela?

Il faisait beau, les petits oiseaux chantaient, et après ?

Car premièrement, une manifestation n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle en est à sa première itération. Manifester dans la durée, c’est difficile. Et l’on ne sait pas quelle suite sera donnée à ce coup d’éclat qui risque de n’être qu’un feu de paille.

Et en plus, pour ou contre quoi les défilés ont ils eu lieu ? Le gouvernement avait pris soin de retirer le projet de modification du lycée pour qu’il n’y ait pas de texte majeur de ce type qui aurait servi de fédérateur, et bien lui en a pris.

Donc, déjà, les syndicats ont peut être fait le plein dans la fonction publique, et chez les retraités (de la fonction publique aussi, entre autres) mais il n’y avait pas d’étudiants en nombre significatif.

Deuxièmement, si les taux de grève étaient élevés, ceux de service aux clients (N.D.L.R. JusMurmurandi a exclus de son vocabulaire le mot usager depuis longue date, ne reconnaissant que les clients) l’étaient pour une bonne part aux heures de pointe.

De plus, certains ayant pris leurs précautions, et puisqu’il ne s’agissait que d’une journée, la circulation fut dans l’ensemble fluide, jusqu’à être meilleure qu’en jour « normal ».

Enfin, le service minimum a visiblement marché.

Car les syndicats savent qu’ils ne peuvent aller trop loin. Derrière le non respect de la loi républicaine (eh oui, appelons les choses par leur nom) se profile l’ouverture à la concurrence sur ces segments de marché où ils sont encore en monopole : Poste, transports, contrôle aérien.

S’ils s’aliènent le gouvernement, ce dernier ne se fatiguera pas autant pour défendre les intérêts des entreprises concernées, car les intérêts des syndicats seront moindres que ceux des Français qui profiteront de cette ouverture à des fournisseurs étrangers.

Ils savent aussi qu’à chatouiller le gouvernement sur le non respect de l’esprit de la loi sur le service minimum peut être instauré la réquisition qui rend incarcérables ceux qui refuseraient d’obtempérer. Mesure ultime, mais bel et bien existante. Sans parler de revisiter la loi purement et simplement et supprimer les « niches » grèvistes comme on supprime les niches fiscales.

Si l’on peut légitimement avoir de la compréhension pour les salariés de l’automobile et plus généralement du secteur concurrentiel pour leur angoisse face à la crise, cette même compréhension est au niveau zéro chez JusMurmurandi pour des salariés du public qui ont la garantie de l’emploi et par conséquent plus facilement accès au crédit, et bénéficiaient d’une retraite améliorée jusqu’à la réforme engagée par le gouvernement d’aligner tout le monde au moins sur la durée de cotisation. Égalité, quand tu nous tiens….

Non, vraiment les seuls qui n’avaient rien à perdre, rien à troquer, c’étaient ces braves socialistes qui n’ont pas voulu appliquer la loi républicaine en instaurant l’accueil pour les enfants dans les écoles, comme Bertrand Delanoë à Paris, qui préfère dépenser l’argent des Parisiens pour faire la fête que pour les soutenir dans des conflit où ils sont pris en otages.

Car le seul mode de communication des socialistes depuis 2007, c’est soit l’outrance, soit la négation.

Et hier, par la négation, on a effectivement parlé d’eux, en montrant que certaines mairies ont préféré défendre leur archaïsmes contre l’intérêt collectif, s’arc bouter sur un combat d’arrière garde, plutôt que de faire preuve de pragmatisme au risque de passer pour des « collabos », comme Bockel, Kouchner, Besson, Jouyet, et tant d’autres…

Sauf que pour ces maires aussi qui ne respectent pas la loi républicaine, l’avenir risque de se compliquer si, comme JusMurmurandi l’espère et le souhaite, les Préfets, bras séculiers du gouvernement, décident de les poursuivre devant la justice.

Dura lex, sed lex.

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