N’est pas Joffrin qui veut, même pour (la) Libération
avril 27, 2009 on 7:14 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsJules Joffrin, homme politique du 19ème siècle qui a sa station de métro à Paris dans le 18ème arrondissement, a courageusement combattu pour la France lors de la guerre de 1870 contre la Prusse.
Il est élu en 1889 comme parlementaire socialiste.
Est ce le point qui le fait ressembler à Laurent Joffrin, Rédacteur en Chef du journal Libération ? Sont ils parents ? JusMurmurandi ne sait répondre à cette question.
Par contre tous les deux sont des combattants.
Laurent utilise sa plume acerbe pour combattre l’ennemi du moment, Nicolas Sarkozy.
Ainsi il l’attaque bille en tête en janvier 2008 lors de la cérémonie des vœux à la presse du Président de la République.
Et cela se passe mal, car la question, audacieuse, impertinente, exagérée, outrancière même suscite une réponse cinglante du Président de la République.
Ecoutez plutôt.
Nicolas Sarkozy Liberation Reglement de Comptes
On comprend dans ces conditions que Laurent Joffrin ait voulu se venger de cette humiliation publique, devant 600 confrères du monde entier.
Il est patient, Laurent Joffrin, attendant jusqu’en avril de cette année, pour « se faire » le Président.
Et il tient son scoop.
En off, Nicolas Sarkozy, d’après les témoins présents (JusMurmurandi n’y était pas…), répondant à Henri Emmanuelli qui disait que José Luis Zapatero n’était pas très intelligent, lui aurait dit que si c’était le cas, au moins il avait le mérite d’avoir été élu deux fois, alors que l’on connaissait des personnes elles réputées comme très intelligentes qui n’étaient pas arrivées au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Et Joffrin de mettre en première page de sa feuille de chou et sans avoir été présent lui même que Sarkozy jugeait Zapatero comme pas très intelligent.
Et la presse espagnole de reprendre la chose à la veille d’une visite dite d’Etat (donc de la plus haute importance) du Président à Madrid.
Zapatero est un homme subtil. C’est ainsi qu’il fait remettre à Sarkozy la plus haute décoration de l’Espagne à son « ami ».
Probablement aussi pour remercier la France dans son aide efficace à combattre l’ETA, ou encore pour avoir soutenu la participation de l’Espagne au G20.
Toujours est il que cette marque d’amitié arrive à point nommé pour faire dégonfler la baudruche Joffrinienne reprise par la presse espagnole.
Car pour ce pauvre Monsieur Joffrin, JusMurmurandi ne peut qu’éprouver sympathie et compassion.
Etre de gauche et travailler pour un Rotschild, déjà cela doit être difficile.
Mais rien à côté du fait que Libération, et malgré tout le « talent » de Laurent Joffrin, reste chroniquement déficitaire.
En 2009, après un exercice 2008 à nouveau en perte, le journal en est donc réduit à faire appel au fond de soutien (de 600 millions d’Euro) à la presse quotidienne mis en place…par Nicolas Sarkozy.
Pauvre Laurent Joffrin, comme cela doit être dur, pénible, humiliant de devoir mendier de l’argent à celui que l’on semble haïr avec passion !

Laurent Joffrin
Mexico, Mexico !!
avril 26, 2009 on 10:10 | In Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTitre d’une chanson de Luis Mariano, le nom du pays juste au sud des Etats Unis (NDLR JusMurmurandi dit cela pour être plus précis que l’AFP, qui situe Gênes au Nord Est de l’Italie à l’occasion de l’atterrissage d’urgence d’un avion d’Air France ) est sur toutes les lèvres.
Car le proverbe bien français « tout est bon, comme dans le cochon ! » ne semble pas se vérifier en ce moment avec la possible arrivée de la grippe porcine au pays des Mayas.
Dans la mesure où nous sommes juste au début d’un phénomène médiatique classique qui se ressemble à s’y méprendre à la tirade de la calomnie extraite du Barbier de Séville (« la calomnie est une venticelle » etc.), JusMurmurandi est curieux de voir si, une fois de plus tout ceci se révèlera aussi insignifiant que l’épidémie de SRAS ou tout aussi terrifiant que la vache folle ou encore la fusion du réacteur de Tchernobyl.
Une chose est sûre et certaine : on va entendre tout et son contraire.
Un avantage pour les média, le phénomène se situe juste à côté de la plus grande force de frappe médiatique mondiale, berceau de CNN etc.
Quelle meilleure caisse de résonance.
Certainement mieux que le Tsunami qui avait fait 200.000 victimes mais dont l’épicentre était tellement loin du monde occidental que quelques semaines après, on en était revenu à nos petits tracas quotidiens.
Un bon exemple bien hexagonal de cette outrance est la disparition de ce jeune homme de 17 ans à Bergues (« Bienvenu chez les Chtis » nous voici).
Gros titre de tous les JT hier soir. Mais quelle que soit l’angoisse bien compréhensible de la famille, on parle d’un seul individu.
Pendant ce temps là d’autres personnes disparaitront d’accidents cardiaques ou automobiles à une « fréquence » supérieure sans susciter aucun émoi de nos présentateurs et rédactions.
D’autre part, une « bonne » pandémie viendrait à point nommé.
D’abord cela donne l’occasion de parler d’autre chose que de la crise dont on nous saoule à tel point que l’on en creuse la profondeur, tellement les Français, les Européens sont tétanisés à l’idée de dépenser, aggravant le mouvement initié par nos banquiers guidés par les deux mamelles que sont Avidité et Cupidité.
Ensuite, cela pourrait nous éviter une éventuelle toute aussi « bonne » guerre.
Car quoi de plus efficace pour faire redémarrer la machine économique que des commandes massives d’armement remettant en marche un pan de l’économie mondiale, et recréant par conséquent de nombreux emplois.
Surtout au moment où Obama semble prendre des décisions courageuses en arrêtant la gabegie de son prédécesseur sur des programmes aussi coûteux que le F22 Raptor, et refusant par exemple de commander une nouvelle tranche d’appareils au delà de la première commande de 185 avions. A plusieurs dizaines de millions de Dollars l’aéronef, c’est significatif.
Donc si cette pandémie qui nous fait dès maintenant retenir notre souffle (elle se transmettrait par la respiration, notez le conditionnel) se révélait fondée, elle permettrait de résoudre bien des soucis, et ferait les choux gras de nombreux pans de l’économie, à commencer, au delà des média, à l’industrie pharmaceutique, où la France heureusement pour elle à des atouts en main.
Alors, nouvelle catastrophe planétaire ou soufflé médiatique qui retombera ?
Il semble en tout cas que les premiers cas de grippe porcine soient avérés dans le Queens à New York….
Affaire à suivre donc.
D’ici là, écoutons cette merveilleuse aria de la calomnie du Barbier de Séville telle que mise en musique par le grand maître Rossini.
La musique adoucit les mœurs, comme chacun sait…
L’Europe? l’Europe? l’Europe?
avril 26, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl est loin, le temps où le Général de Gaulle mettait trois points d’exclamation tant l’idée de l’Europe était une évidence qu’il fallait transformer en réalité. Aujourd’hui voici, sur trois dossiers importants, trois points d’interrogation. Où donc est passée l’Europe, à la veille d’élections qui renouvelleront son Parlement?
L’Europe de la relance?
Pas de plan commun, juste une déclaration d’intention, non mise à jour, sur un pourcentage de PNB à dépenser. Pas de méthode, entre relance des investissements et coup de pouce à la consommation. Pas de co-ordination avec les critères de Maastricht, ce qui conduit à ouvrir une procédure pour déficit excessif contre ceux-là mêmes qu’on vient de pousser à ouvrir les vannes. Et surtout, aucun projet européen, qui aurait pu être adossé à un grand emprunt. Même l’Europe centrale et orientale, qui souffre beaucoup plus que les pays occidentaux, n’a trouvé que des paroles d’encouragement à Bruxelles tandis que les actes du genre sonnants et trébuchants venaient du F.M.I.. Et la BERD? Et les fonds de convergence? N’y avait-il rien à faire pour, par exemple, préparer l’avenir (reconversion des chômeurs, formation, nouvelles technologies, infrastructures, énergies vertes)?
L’Europe des valeurs?
JusMurmurandi a déjà dénoncé le scandale de la participation partielle à la sinistre pantalonnade de Durban II. La conférence de Genève, sous l’égide de l’ONU, qui a servi de porte-voix aux débordements de nations qui ont réglé leurs comptes aux Occidentaux et à Israël par ce biais, le plus souvent au mépris total de ce qui se passe chez elles. Plus que jamais, la phrase de Kissinger « quand je veux appeler l’Europe au téléphone, il n’y a pas de numéro » grince juste.
L’Europe de l’énergie?
La conférence de Sofia vient de prendre fin, qui réunissait une trentaine de pays désireux de consolider et de sécuriser l’approvisionnement en gaz de l’Europe, malené ces dernières années par le conflit russo-ukrainien. Notamment grâce à deux projets de gazoducs, South Stream, mené par la Russie mais passant au sud, donc évitant le « problème » ukrainien, et Nabucco, reliant la mer Caspienne à l’Europe en contournant la Russie par le sud, un projet qui n’a donc pas les faveurs de Moscou, qui verrait son monopole amoindri.
La conférence a, là encore, été généreuse en paroles, mais de décision, point. Notamment sur les financements qui font défaut. Inutile de dire que ces investissements pourraient contribuer à relancer des économies d’Europe centrale qui en ont bien besoin. Mais la preuve de la non-importance de cette conférence est que Vladimir Poutine ne s’est même pas dérangé. C’est dire…
Une Europe qui n’a ni relance, ni valeurs, ni énergie. Dans le même temps, Martine Aubry lance la campagne du PS sur le thème d’ « une Europe moins féroce ». De la férocité? Où donc en a-t-elle vu dans ce qui précède? Chez le si inerte M. Barroso? Au passage, cette Europe de la libre concurrence au sein du Grand Marché Unique à un père. Un Président de la Commission autrement plus inspiré et moins insipide que M. Barroso. Celui qui a donc donné a tonalité dénoncée comme « féroce » par Martine Aubry n’est autre que Jacques Delors. Lequel est le père de Martine. Dénoncé par sa fille, mais où donc va le monde?
Lequel Barroso viendrait semble-t-il de se faire redésigner comme futur Président de la future Commission, dans des négociations obscures dont l’Europe a le secret.
Visiblement, l’Europe du plus petit dénominateur commun a encore de beaux jours devant elle, et son téléphone ne risque pas de s’incarner un jour prochain. Comment s’étonner si la participation à ces élections est elle aussi son plus petit dénominateur commun?
Lamentables et méprisables
avril 24, 2009 on 10:23 | In Coup de gueule, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLamentable, la décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de donner un blâme au juge Burgaud, qui a instruit le désastre d’Outreau. Soit il en était responsable, et il méritait d’être viré, au lieu de cette santion, la plus légère de l’arsenal, soit il ne l’était pas, ou en tout cas seulement à titre collectif, et il n’eut pas dû être le seul à être sanctionné. Le CSM a manifestement une incapacité totale à assumer sa fonction d’auto-régulation. Comme les instances des marchés financiers, d’ailleurs. Avec les mêmes résultats. Sauf qu’on n’a quand même pas versé un bonus au juge Burgaud.
Lamentable, le commentaire du juge Burgaud qui juge la décision qui le frappe -oh, si peu!- de « méprisable ». Pas étonnant que les accusés et emprisonnés par ce juge se soient sentis, eux aussi, méprisés! Sauf que, contrairement à eux, on n’a tout de même pas mis le juge Burgaud en prison.
Lamentable, la confidence de Dominique de Villepin sur son ancienne liaison avec Ségolène Royal. Qu’a-t-il à gagner à cette révélation, sauf d’étaler des fonds de tiroir de vie sentimentale pour passer encore un instant devant les caméras? Une solide réputation de goujat, bien sûr… Ce qui ne vaut pas de bonus, ni ne mérite la prison. Tout juste le mépris.
Lamentables, les Européens incapables de s’unir face à a sinistre farce de la conférence de l’ONU à Genève sur le racisme. Fallait-il y aller ou non? Face aux arguments valables pour l’un comme pour l’autre position, il fallait avant tout qu’elle soit commune. Elle ne l’a pas été. Exemple des folies du document de conclusion: les États qui « adoptent » certaines religions qui « obligent » à certains comportements en sortent légitimés, alors que certaines démocraties sont condamnées pour ne pas autoriser tout ce que la religion exige. Et on a signé ça? Là, nous nous sommes méprisés nous-mêmes.
Lamentable, le grand écart des socialistes pour être d’accord avec les mesures décidées par Nicolas Sarkozy pour l’emploi des jeunes. Parce que ces mesures attribuent aux entreprises des exonérations quand elles embauchent ou prennent en contrat d’apprentissage. Ces exonérations sont exactement ce que les mêmes socialistes critiquent dans les mesures du paquet TEPA, et le fait qu’elles profitent aux entreprises est exactement ce qu’ils critiquent dans le plan de relance. Mais là, ils n’ont pas osé contredire ces mesures. D’où les étranges contorsions auxquelles ils sont aujourd’hui contraints de se livrer pour avoir voulu s’opposer à tout en en tout.
Lamentable, l’élection de Jacob Zuma à la présidence de l’Afrique du Sud. Compte tenu des graves présomptions de viol et de corruption qui pèsent sur lui, l’imaginer en chef d’État le plus puissant du continent africain aurait tendance à légitimer un certain passage d’un certain discours de Dakar d’un certain Président français….
Ooops! Voilà que JusMurmurandi est une fois encore contraint de présenter des excuses. Sinon quelqu’un d’autre le fera à notre place…
Nous sommes tous des victimes! Tous, non, car un homme seul résiste…
avril 22, 2009 on 8:20 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y en a marre! Il y a quelques semaines, JusMurmurandi mettait en avant à quel point se poser en victimes permettait à certains de se croire le droit de faire n’importe quoi. Depuis, les exemples se sont multipliés jusqu’à l’indécence la plus totale.
Indécent (le mot est faible), le lamentable Ahmadinejad quand il se pose, avec tous les musulmans, en victime de la création de l’Etat d’Israël. Comment cela a affecté l’Iran, qui n’est ni arabe, ni sémite, ni voisin, nul ne le sait sauf lui. Si le seul grief qu’il a contre Israël est que celui-ci ne traite pas les Palestiniens, ses frères musulmans, comme lui, Ahmadinejad le voudrait, alors tout l’Occident est aussi coupable qu’Israël. Il faudrait quand même lui rappeler que l’Islam n’est pas un, mais pluriel, que les guerres entre sunnites et chiites ont fait infiniment plus de morts qu’entre juifs et arabes, et que la dernière guerre qui ait impliqué l’Iran était avec son voisin irakien, sémite et arabe. Une victime, Ahmadinejad?
Indécents, les employés de GDF et EDF qui coupent le courant pour obtenir de meilleurs salaires alors qu’ils sont, par construction, dans ces entreprises où règne la garantie de l’emploi, les seuls Français avec les fonctionnaires à n’être absolument pas touchés par la crise. Des victimes, les gaziers et électriciens? Qu’ils en parlent aux licenciés de Continental ou de Molex, et ils devront la ramener un peu moins. Lesquels futurs ex-employés se croient le droit de faire n’importe quoi, comme de prendre des otages et casser une sous-préfecture au nom de leurs droits de victimes. Sans se rendre compte qu’ils dégoutent absolument tout repreneur potentiel de leurs sites et tout investisseur sur leur bassin d’emploi. Qu’ils se souviennent que les principales victimes du combat jusqu’au-boutiste des Lip à Palente ont été les ouvriers eux-mêmes, qui se sont rendus inemployables par leur extrémisme.
Indécents le commentaires anxiogènes des médecins qui s’élèvent contre la loi Bachelot de réforme le la santé. Les faits sont clairs, même si ces mandarins veulent les dissimuler: le système de santé français est l’un des plus chers au monde (le second en pourcentage du PIB après les USA), sans bénéfice de santé ou de confort visibles par rapport à son voisin allemand, moins cher d’un quart. Et si la santé coûte de plus en plus cher, poussée en avant par le vieillissement de la population et les thérapies nouvelles très onéreuses, c’est un argent qui se retrouve dans les poches de la profession médicale au sens large, qui ne connaît pas la crise. Alors affoler les Français en leur donnant à craindre un rationnement des soins et une approche minimaliste à l’anglaise pour obtenir le droit de continuer à émettre des chèques en blanc payés par les assurés, cela ne fait pas d’eux des victimes du ministre Bachelot. Ce sont au contraire les Français qui sont victimes de ces mauvaises pratiques ruineuses masquées par un bon niveau de santé que les médecins présentent comme inséparablement liés.
Indécents les commentaires de tel ou tel homme ou femme politique qui, à propos de tout et de rien, dit que Sarkozy « casse » la France, qui est de cette façon, sa victime. C’est oublier ce que ce mot de « casse » veut dire. La France sarkozyenne est, comme avant, un pays de droit et de loi, où la démocratie donnera des possibilités multiples à l’opposition de revenir aux affaires et de défaire, s’ils n’ont rien de mieux à faire, tout ce qu’aura monté leur prédécesseur. Et la lecture de la presse montre que, s’il y a une victime à chercher, ce n’est pas la France victime de Sarkozy, c’est Sarkozy victime d’une presse quasi-unanimement hostile. JusMurmurandi rit encore des commentaires de la même tendance qui affirmait il y a deux ans que la France ne serait plus pluraliste parce que le Président entretenait des rapports dominateurs avec les patrons de presse. Cet anathème jeté trop vite montre à quel point ils ont raconté n’importe quoi, tant il est difficile de trouver aujourd’hui un journal ou un magazine qui ne soit pas d’opposition.
Il est d’ailleurs caractéristique que Nicolas Sarkozy ne se pose pas, lui, en victime de qui ou de quoi que ce soit. Au lieu de se plaindre de la crise, dont pourtant il n’est en rien responsable, et qui torpille les plans qu’il avait pour sa présidence, il se borne à dire qu’il faut travailler plus et plus encore pour s’en sortir, et montre l’exemple. C’est peut-être pour cela qu’à force de ne pas se poser en victime, il n’est plus en phase avec une société française où tout le monde rêve de l’être, pour ne plus être responsable de rien et avoir droit à tout.
Il y a une vingtaine d’années, tous les Français rêvaient d’une carrière de fonctionnaire, à l’abri du chômage. Maintenant ils rêvent d’un rôle de victime, à l’abri de la réalité et des devoirs.
Et, en attendant, qui va payer?
L’Affreux!
avril 21, 2009 on 2:25 | In Coup de gueule, Incongruités, International | Commentaires fermésDick Cheney ne changera jamais. Lui, qui passait pour l’inspirateur des positions les plus radicales de George W. Bush, n’a vraiment rien appris de son passage au pouvoir, et continue de plus belle.
Ainsi Barack Obama a-t-il déclassifié, dans un louable effort de transparence, les documents de la C.I.A. établissant combien de fois a été pratiquée la torture dite de « waterboarding » (en français, il n’y a pas d’équivalent direct, ce qui s’en rapproche le plus est la « baignoire »), où la victime subit les affres de la noyade. Ces archives montrent que Khalid Sheikh Mohammed, la plus grosse prise américaine en Afghanistan, l’homme qui sera sous peu accusé d’avoir organisé le 11 septembre, a été torturé de la sorte 183 fois.
Dick Cheney indique qu’il veut que la C.I.A. déclassifie aussi ce qui révèlera au peuple américain à quel point ces méthodes ont permis de récolter des bonnes informations.
Ce qui montre à quel point il ne comprend rien au débat même sur la torture. Personne ne conteste que, sauf avec des très rares personnes qui combinent résistance physique et résistance morale hors du commun, ou qui trouvent le courage et le moyen de se suicider pour éviter de parler, comme Jean Moulin, la torture donne des résultats en matière de renseignements.
Cette torture-là n’a rien à voir avec une punition sadique telle que pouvait l’administrer un Saddam Hussein pour épouvanter plus encore les vivants devant les souffrances indicibles infligées à quiconque avait déplu.
Non, le débat n’est pas sur l’efficacité ou l’efficience de la méthode. Il est sur la morale. Une nation peut-elle torturer sans se mettre au ban des autres nations? Que répondre à ce célèbre dilemme sur la possibilité de torturer si cela peut arracher des informations permettant de sauver des vies? Peut-on torturer sans priver les victimes de droits dits fondamentaux? Est-il imaginable d’en être réduit, comme aujourd’hui JusMurmurandi, à accoler à cette ordure de Khalid Sheikh Mohammed l’épithète de victime compte tenu de ce à quoi il a été soumis?
Dick Cheney n’a toujours pas compris. C’est pour lui qu’il existe des épithètes comme affreux.
Excuses, excuses!
avril 20, 2009 on 9:05 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésS’excuser de ce qu’on a (mal) fait n’est pas très agréable. C’est d’ailleurs pour cela que c’est un exercice insuffisamment pratiqué. Alors, comment expliquer l’ardeur de certains à s’excuser pour ce que d’autres ont fait?
D’autant que les propos de Nicolas Sarkozy sont, d’après Libération même, tout sauf insultants pour José Luis Zapatero. Mieux même, Sarkozy défendait Zapatero contre l’avis d’Emmanuelli, pourtant socialiste comme le chef de gouvernement espagnol.
Sauf que, quand Laurent Joffrin « s’étonne » que la presse espagnole ait pris au premier degré les propos tels que relaté par Libé, et se soit offusquée, on peut se demander si Joffrin ne devrait pas présenter des excuses pour avoir soulevé une telle tempête. A moins qu’ils ne chargent Ségolène de cette besogne, que les journalistes détestent par dessus tout. Ce d’autant que Joffrin, qui s’est fait publiquement moucher par Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse, n’est certainement pas désolé d’avoir embarrassé le Président et de lui rendre la monnaie de sa pièce. Ou la monnaie de sa presse, comme on voudra.
En attendant, il y en a deux qui attendent depuis des années des excuses de Ségolène Royal, ce sont ses ex-employées qui lui réclamaient des heures de travail non payées, et qui ont fini par gagner, car le dernier recours de la candidate perpétuelle a été rejeté.
Pendant ce temps-là, c’est Jack Lang qui prend exemple sur elle, en présentant, lui aussi, des excuses pour autrui. Pour elle, en l’occurrence, en demandant aux Espagnols de bien vouloir l’excuser.
Maintenant, passons aux excuses, qui, elles, mériteraient vraiment d’être faites. Il y en a tant et tant…
- Barack Obama pourrait s’excuser, au nom des Etats-Unis, pour Guantanamo. Sans parler de toute la guerre d’Irak. Sauf que, s’il commence à présenter des excuses pour ce qu’a fait son prédécesseur, il n’a pas fini…
- Daniel Bouton pourrait s’excuser pour la perte colossale autour de Jérôme Kerviel, majorée de celles dues à la crise. Sauf que, si tous les banquiers impliqués dans des pertes importantes commencent à s’excuser, ça va prendre un moment…
- Mahmoud Ahmadinejad pourrait s’excuser d’avoir voulu rayer Israël de la carte. Sauf que si tous les antisémites et négationnistes commencent à s’excuser, il faudra compter en années…
- Robert Mugabe pourrait s’excuser d’avoir précipité le Zimbabwe dans une misère abjecte et causé la mort de milliers de citoyens. Sauf que si tous les gouvernants coupables commencent à s’excuser, ça va faire la moitié de la planète…
- Joseph Ratzinger pourrait s’excuser d’avoir, en tant que pape Benoît XVI, désespéré des millions de catholiques de par le monde et les avoir dégoûté de la fréquentation des églises et de la foi. Sauf que s’il faut revenir sur toutes les déclarations papales, nonobstant leur infaillibilité, pour voir s’il n’y a pas d’excuses à présenter, ça fait 2000 ans de matière souvent complexe à trier…
Et enfin, pour conclure. Si vous vous êtes jamais ennuyés à la lecture de nos billets, JusMurmurandi vous présente ses plus plates excuses.
Comment ça, z’êtes pas contents??? Vous voulez quoi en plus???? Non mais!!!
L’ONU ne produit-il que des pourriels?
avril 19, 2009 on 6:54 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe 20 avril commencera à Genève un cycle, dit « Durban II » de conférences de l’ONU sur le racisme. On se demande d’ailleurs à quoi cela va servir, car le texte de la résolution finale a déjà été largement agréé par tous les participants.
Enfin, cela permettra toujours à tous les délégués de passer un bon moment ensemble à Genève aux frais de leurs contribuables respectifs et de se prendre pour des gens importants.
Plus intéressant, les États-Unis viennent d’indiquer qu’ils ne participeront pas à la conférence, faute d’être d’accord avec le texte de cette résolution. En cause, des passages sur le traitement des Palestiniens par Israël, et la façon dont est traité l’antisémitisme.
Ceci serait d’une grande banalité vu l’habitude des Etats-Unis de ne pas se solidariser avec les grands textes à vocation planétaire (protocole de Kyoto, Tribunal Pénal International notamment), s’il n’y avait eu un changement récent. L’élection de Barack Obama.
Il est en effet difficile de dire que les États-Unis sont un pays raciste quand ils viennent de porter au pouvoir un métis né d’un père étranger. Ce qui vaut tant pour le Président que pour ses électeurs.
Il est également difficile de garder son sérieux quand cette conférence accueille le Président iranien Ahmadinejad, dont le pays n’est pas véritablement en état de donner des leçons à qui que ce soit en cette matière. Surtout après avoir condamné à 8 ans de prison pour « espionnage » la journaliste irano-américaine Roxana Saberi, après un procès dont le caractère inique a été souligné par tous les observateurs non iraniens. Ce procès a été plié en une seule journée, et l’accusée n’a même pas pu bénéficier de la présence de son avocat. Cette économie de temps, qui rappelle par son côté expéditif celui de la justice chinoise, si appréciée par Ségolène Royal, permet de faire des économies qui servent sans doute à financer le voyage à Genève du Président et des délégués iraniens.
Il est tout à fait possible que l’Iran ne soit pas un pays raciste, JusMurmurandi n’a pas, là-dessus, d’avis autorisé. Mais si Roxana Saberi n’avait pas eu la quadruple « qualité » de femme, d’américaine (elle a la double nationalité), de journaliste et d’indépendante, nul doute qu’elle ne pourrirait pas dans la sinistre prison d’Evin.
Ce qui montre un Iran américanophobe, totalitaire, où les droit sont pour les hommes et les devoirs pour les femmes.
Ce qui ne l’empêche pas d’être signataire du rapport de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, dite « Durban I », de 2001, prédécesseur de « Durban II ».
Ce qui montre à quel point les résolutions de l’ONU sont vides de tout pouvoir. Et à quel point elle fera une belle jambe à Roxana Saberi au fond de sa prison
Une étude récente montre que les pourriels (spams) « coûtent » autant de C0² que plusieurs millions de voitures selon l’éditeur Mac Afee.
JusMurmurandi se demande: quelle est la différence entre une résolution de l’ONU et un pourriel?
Droit, Travail, Justice, ou média ?
avril 18, 2009 on 4:49 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésJustice ou média, Christine Albanel est elle Evo Morales ?
Christine Albanel, Ministre de la Culture, a déclaré que son texte emblématique, la loi Hadopi pour la protection de la création artistique et Internet, sera voté, faute de quoi elle démissionnera.
Evo Morales, Président de la République bolivarienne a récemment fait une grève de la faim au motif que le Parlement refusait de voter une loi électorale qui doit réglementer le vote des Boliviens à l’étranger, ou encore le nombre dévolu aux minorités indigènes (dont est issu Morales NDLR).
Christine Albanel fera t elle une grève de la faim si la loi HADOPI n’est pas votée ? Ce serait autrement plus spectaculaire que de rendre son tablier, et plus embarrassant pour les Karoutchi et autres Copé, qui visiblement jouit de pouvoir jouer les trublions face à Nicolas Sarkozy.
Mais revenons-en au fond de l’affaire, le découpage électoral (oui, vous avez compris, le fond de l’affaire bolivienne, pas la loi française sur laquelle JusMurmurandi s’est déjà prononcé.)
Car en France aussi la question du découpage électoral est à l’ordre du jour. Pour fusionner quelques régions entre elles (33 circonscriptions disparaîtraient dans l’état actuel du projet), afin de réduire les coûts de fonctionnement. Car qui dit région dit coûts fixes à chaque fois. Donc moins de régions égal moins de frais (de gâchis ???), donc (peut être ???) moins d’impôts…
Alain Marleix, Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, est en charge du dossier.
Si le PS n’est pas d’accord, Martine Aubry est elle prête à faire la grève de la faim ?
Pour JusMurmurandi, elle est prête !
Droit, Travail, Justice, ou média ?
Les Français assistent à chaque journal télévisé à une noria de salariés en colère qui prennent de ci de là des dirigeants de sites ou d’entreprises en otages.
Ceci est contraire au mot Liberté qui s’affiche au fronton des bâtiments publics, au sens de la liberté d’aller et venir.
Hier, fait exceptionnel, on a vu la Justice condamner les salariés qui ont établi un piquet de grève à l’entrée de l’usine Caterpillar, car ils empêchent ceux qui veulent aller travailler de se rendre à leur poste.
Et les chaînes télévisées, y compris les chaînes publiques prétendument sous contrôle présidentiel, de diffuser des images des salariés, condamnés de ne pas avoir respecté le Droit, hurlant à la mort: non défense des petits face aux puissants, que cela ne s’arrêterait pas là etc. etc.
Typique. Typique de ces média qui ne diffusent plus de l’information mais leur version de l’information.
Car en France, comme dans tous les Etats dits de droit, il n’y en a qu’un seul. Or lorsque l’on empêche quelqu’un d’aller et venir, c’est être hors la loi.
Qui, ayant ne serait ce qu’une vague connaissance de 2.600 pages du code du travail, ne sait pas même vaguement ce qu’est le délit d’entrave, lorsqu’un responsable entrave, par exemple le droit syndical. C’est puni, et pénalement encore. Mais là, c’est normal car on punit le patron, l’employeur, le nanti, le puissant.
Quant au fait que cela ne serait pas fini comme le clament ces syndicalistes jusqu’auboutistes, ils ont tort, ce sera bel et bien fini de cette France industrielle où viennent investir les entreprises étrangères.
Car comment ne pas voir que celles qui partent sont justement les entreprises étrangères, Continental, Sony et autres Caterpillar qui en ont ras le bol de cet état de non droit qui émeut, bien tardivement notre Premier Ministre, ancien…Ministre du Travail dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Mais le clou, ce sont encore et toujours les média, qui ont toujours cette vue partielle et partiale de la justice rendue.
Elles ne parlent par exemple pas des entreprises où la gestion du ralentissement se passe pour l’instant du moins de manière pacifique, comme Bénéteau qui annonce plusieurs centaines de suppressions de postes, face à un carnet de commandes en baisse de 49%. Mais les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent jamais personne, et le social sans conflit n’est qu’une anormalité qu’il serait criminel de rapporter.
Car en France social doit être nécessairement synonyme de conflit. Sinon, on sort de la dialectique marxiste, et tout ce petit monde serait bien perdu sans papa Karl…
Il est un employeur en conflit avec plusieurs salariés depuis plus de dix ans, et dont tout le monde parle, sauf quand il s’agit de ce conflit justement. Vous allez voir, c’est aussi bizarre qu’étrange.
Car cet employeur vient de perdre en cassation, soit l’ultime recours offert par le système judiciaire français.
Bref, il a perdu devant les prud’hommes pour non respect du Droit du Travail, devant la Cour d’Appel, et la Cour de Cassation vient de confirmer le jugement de cette dernière.
Cet employeur n’avait certes à son service que deux salariées.
Mais en même temps, il n’hésite pas à se montrer devant toutes les caméras pour faire croire qu’il défend(rait) les droits des salariés (quand ce ne sont pas les siens).
Il s’agit, Mesdames et Messieurs, Chère Lectrice, Cher Lecteur, de la Présidente de la région Poitou Charente, anciennement candidate à la Présidence de la République, rien de moins !!
10 ans après les faits, Ségolène Royal présentera t elle ses excuses aux deux personnes dont elle s’est séparée sans respecter leurs droits, au nom de la France, au nom de la région Poitou Charente, ou en son nom propre ?????

Ségolène Royal et la Fraternité
Histoire de cagoules
avril 17, 2009 on 5:13 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 5 CommentsLes cagoules, vous connaissez? Ce sont celles qui recouvrent les visages de tous ceux qui craignent d’être reconnus. Voyous corses jouant aux indépendantistes jouant eux-mêmes aux bandits d’honneur. Braqueurs de banques et de fourgons. Sans compter, bien sûr les cagoulards, ou hommes de la Cagoule, cette organisation prétendument secrète d’extrême droite qui voulait prendre de pouvoir en France dans les années trente, et dont le putsch avorta par un manque de moyens effarant.
Les cagoules sont sur le devant de la scène parce que c’est l’ornement vestimentaire favori des « bandes » de casseurs qui se joignent aux manifestations et, dans la confusion, cassent tout ce qu’ils peuvent, à commencer par des vitrines de magasins achalandés de produits désirables. La cagoule sert, comme d’habitude à masquer les visages et donc l’identité de ces casseurs.
Une loi va interdire le port des cagoules pendant les manifestations, sous peine d’une amende de 1500€.
C’est loi est, comme l’eût dit Pagnol, d’une stupidité verticale. Non seulement elle sera totalement inefficace, et est donc à seul usage de rassurer le bon peuple, mais, même pour prétendre être utile à cette fin, elle suppose que celui-ci soit collectivement atteint de la maladie dite « du lapin crétin ».
Casser est interdit, est-ce pour autant que cela arrête les casseurs? Non. C’est même justement à cela qu’on reconnaît qu’ils sont des casseurs. Arrêter un casseur avéré pour port de cagoule, c’est comme poursuivre Oswald pour avoir violé les droits civiques de John Fizgerald Kennedy.
Reste évidemment qu’on peut espérer arrêter les cagoulés avant qu’ils ne deviennent des casseurs. Mais ceux-ci ne sont pas eux, totalement crétins. Une cagoule, ça s’enfile en même pas une seconde. Un simple geste juste avant de casser, une bonne baston, le même geste à l’envers, et, ni vu ni reconnu, on se fond de nouveau dans l’anonymat à visage découvert de la foule des manifestants.
Par ailleurs, la cagoule n’est pas le seul moyen de se masquer le visage. Le casque de moto le fait très bien aussi. Ca s’achète dans les mêmes magasins que ceux qui vendent des cagoules, et, accessoirement, ça protège aussi des coups sur la tête. Mieux encore, pourquoi ne pas profiter de la prochaine manif pour casser un magasin de moto où prendre un casque sans payer pour remplacer sa cagoule et rentrer dans la légalité?
Bien sûr me direz-vous, mais il sera simple d’étendre l’interdiction des cagoules aux casques de moto. Sauf que là, les motards, les vrais protesteront. En fait ils manifesteront, laquelle manifestation sera l’occasion pour les casseurs cagoulés de se manifester et de manifester casqués, ce qui leur vaudra l’anonymat le plus total. Ils protesteront contre la discrimination d’une telle loi envers les motards, et leur défilé aboutira devant le siège de la HALDE, qui ne manquera pas de prendre leur parti.
Laquelle HALDE vient d’annuler un concours de police au motif qu’un candidat avait été, à l’oral, interrogé sur ses origines maghrébines et ses pratiques religieuses. Voilà un candidat qui aurait été bien servi de se présenter sous une forme anonyme. La tête masquée par une cagoule par exemple…
Nous sommes tous des pirates somaliens!
avril 16, 2009 on 8:51 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’un des grands braqueurs qu’a connu l’Amérique, Dillinger se vit un jour demander par le juge « dites-moi, M. Dillinger, pourquoi braquez-vous des banques? » et Dillinger de répondre: « parce que c’est là que se trouve l’argent, votre Honneur! ».
Laissons de côté le fait que ce n’est plus nécessairement possible de trouver dans de nombreuses banques autre chose que des actifs toxiques, des dettes et des aides gouvernementales. La question en fait s’applique aux pirates dont les actes fleurissent de par le monde.
Pourquoi les Somaliens s’attaquent-ils aux bateaux qui passent à proximité? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les futurs ex-employés furieux séquestrent-ils des cadres de leur entreprise? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les pêcheurs français prennent-ils les ports et leurs marchandises en otage? Parce que c’est là que, pour eux, se trouve l’argent.
Pourquoi les « honnêtes gens » sont-ils furieux des aides gouvernementales aux banques? Parce qu’ils ont le sentiment de s’être fait pirater leur argent. Et pas une fois, mais deux. La première fois quand une bonne partie de leur épargne (en actions, ou en immobilier) s’est volatilisée dans la crise dont les banquiers sont perçus comme responsables, et une seconde fois sous forme d’aides d’État.
Il y a véritablement en France en ce moment un profond mouvement de soutien à toute action pour « prendre l’argent ». Plus de la moitié des Français, et ce y compris au sein des catégories cadres et professions libérales, et y compris chez les partisans de la majorité, approuvent les séquestrations de dirigeants. Les voilà donc, d’une certaine façon, légitimées à défaut d’être légalisées.
Pourquoi ces Français qui ont élu Nicolas Sarkozy sur un programme « travail, loi et ordre » se retrouvent-ils derrière des actions « piraterie et désordre »? Il serait trop facile de répondre avec une condescendance un rien méprisante que le peuple est changeant. Il y a, à mon sens, trois réponses, chacune importante.
- alors que la hausse vertigineuse des prix des matières premières est pour beaucoup dans la crise actuelle, de la même façon qu’elle a causé les deux précédents chocs pétroliers, c’est la profession bancaire qui est créditée (si l’on peut dire) d’en être la cause. Donc une cause « interne » et non externe. Une crise de système et non un choc circonstanciel. Dès lors, c’est tout le système qui est délégitimé. Et, en attendant qu’on (qui donc?) le refonde (quoi donc?), nous vivons une sorte de période intérimaire où le chacun pour soi est roi.
- en France tout particulièrement, l’Etat, qui est censé faire respecter la loi (et qui s’attaque maintenant, non sans un certains succès) aux pirates somaliens, mais pas encore aux pirates des entreprises françaises, est également le même qui (re)distribue près de la moitié du PIB français sous des formes diverses (prestations sociales, subventions, exonérations). Donc il est facile d’obtenir que l’Etat soit plutôt banquier que policier, et achète sa paix à défaut de la rétablir. Les configurations où il l’achète avec l’argent des autres sont même particulièrement croustillantes, comme aux Antilles, où il (l’Etat) a concédé des hausses massives de salaires par les entreprises…
- alors que le monde bruit de « retour de l’Etat » parce que c’est la puissance publique qui a renfloué les institutions financières égrotantes et restauré un minimum de confiance, en fait la solidarité n’a jamais été aussi limitée. Chacun veut, alors même que les finances sont censées être au-delà d’épuisées, en dépecer toujours un peu plus, et à son seul profit, la carcasse encore pantelante. Et peu importe que les avantages obtenus aujourd’hui le soient au détriment des autres catégories sociales, ou que les dettes à venir étranglent les générations de nos enfants, c’est le niveau zéro de la solidarité.
Ce qui est d’autant plus intéressant que, quand on écoute les déclarations des pirates somaliens, ils sont, eux, très solidaires entre eux!
La belle campagne…
avril 13, 2009 on 9:30 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésAprès avoir utilisé un doigt (il parait que c’était le pouce, rétrospectivement n’était ce pas le médius ?…) pour symboliser le « coup de pouce » que pouvait donner la Société Générale à ses clients, cette dernière vient de lancer une nouvelle campagne publicitaire, que vous aurez peut être vue dans la presse quotidienne nationale.
Sinon, la voici:
Plusieurs prénoms sont cités pour demander au lecteur qui les aide, Ouali, Jehanne, Hugues, ou encore Rose, tous clients ou enfants de clients de la Société Générale.
JusMurmurandi aurait pu proposer un autre prénom, Daniel, avec comme slogan « Mais qui aide Daniel ? Mais vous, bien sûr. Les Français ont tous mis la main à la poche pour l’aider »…mais là, la campagne aurait légèrement changé de cible…..

Daniel Bouton, on a tous dû être là pour l'aider....
Bien sous tout rapport ?
avril 13, 2009 on 7:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésUn rapport sur les inégalités publié par l’OCDE a attiré l’attention de JusMurmurandi.
Chacun sait que s’il est un des trois mots au fronton de tous les bâtiments publics français qui suscite attention jusqu’à la jalousie entre Liberté, Egalité et Fraternité, c’est bien celui du milieu.
Or que dit ce rapport ?
Sur un plan général, que les inégalités ont augmenté au sein des pays de l’OCDE au cours des vingt dernières années.
Dans tous les pays ? Non, uniquement dans la plupart.
En particulier, pas en France, qui est l’un des cinq pays recensés où « l’inégalité des revenus et la pauvreté ont baissé ».
Les 10% de Français les plus riches ont des revenus dans la moyenne de ceux de l’OCDE, le taux d’emploi des moins instruits a augmenté (également une caractéristique unique de la France d’après le rapport), le taux de personnes vivant en « pauvreté monétaire » pendant une longue période est deux fois moins élevé que la moyenne, bref toute une série de faits dont personne ne parle.
Alors, en poil à gratter qu’il est, JusMurmurandi s’est demandé pourquoi.
Si Nicolas Sarkozy en avait fait la promotion, sachant que la période s’étend pour l’essentiel pendant les mandat de son prédécesseur Jacques Chirac, comment pourrait il le critiquer ?
De plus, la rupture par rapport à une France « sociale » serait elle possible, « vendable » alors même que les Français sont enamourés de l’ »Égalité »?
Bref, avec un tel rapport, il est difficile de défendre « travailler plus pour gagner plus » tandis que l’ascenseur social marche tellement bien que l’écart entre pauvres et riches se resserre pendant une période où l’on est supposé avoir eu un gouvernement dit de droite sur l’essentiel de la période.
Sans parler de la nouvelle « règle » dite des trois tiers quant au partage des profits des entreprise entre salariés, actionnaires et dirigeants qui tomberait d’un seul coup d’un seul.
A la gauche quant à elle, que lui resterait-il de fond de commerce si l’on apprenait qu’avec un gouvernement dit de droite justement les inégalités baissaient en France, et ce de manière exceptionnelle par rapport aux autres pays de l’OCDE ?
Rien, nada, nichts, nothing, nichevo etc.
Bref, le rapport de l’OCDE dérange tout le monde. Car il dit qu’une France censée avoir un gouvernement libéral se retrouve avoir des résultats dignes d’un gouvernement socialiste efficace (ce qui n’est pas facile à trouver en France). Le monde à l’envers.
Conclusion, tout le monde l’enterre.
Ou plus exactement, personne n’en parle, presque personne….
Le caniche?
avril 13, 2009 on 12:53 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVous vous en souvenez peut-être, Tony Blair, le charismatique Premier Ministre britannique était accusé de n’être « que » le caniche de George Bush, compte tenu qu’il suivait toutes les initiatives du Président américain, jusques et y compris l’attaque de l’Irak sur des bases totalement fallacieuses (les fameuses armes de destruction massive que Saddam Hussein était accusé de posséder).
Voilà maintenant que Nicolas Sarkozy est accusé d’être le larbin des Américains parce qu’il a réintégré la France au commandement intégré de l’OTAN. Ce ne serait qu’un épisode banal de l’opposition systématique d’un PS qui est prêt à tout lors qu’une opportunité se présente de critiquer le Président, si ne se joignaient à ces protestations celles d’une partie de la majorité.
Notamment ceux qui se considèrent comme des Gaullistes historiques rappellent à l’envi que l’action présidentielle inverse la décision du Général de sortir de cette instance de l’OTAN. Dominique de Villepin, notamment, ne rate pas, lui non plus, cette occasion de tenter de tailler des croupières au Chef de l’Etat.
Au PS, JusMurmurandi remet en mémoire le rôle central et déterminant du soutien du Président Mitterrand au déploiement de missiles américains Cruise en Europe pour faire pièce aux SS20 soviétiques. Sans notamment un discours historique au Bundestag, il n’est pas sûr que l’aval allemand eût été obtenu et le déploiement effectué. La chute de l’Union Soviétique et la fin de la Guerre Froide eussent peut-être pris un autre tournant. Faut-il pour autant dire que Mitterrand a été le caniche des Américains, présidés à l’époque par un Ronald Reagan avec qui le Président français ne partageait pas grand chose?
Aux opposants systématiques de son propre parti, JusMurmurandi rappelle que la question du commandement intégré de l’OTAN à l’époque du Général de Gaulle tournait autour de l’indépendance nucléaire française. Sans en sortir, la France eût été dépourvue de toute force nucléaire indépendante, comme la Grande-Bretagne l’est. Incapable de déclencher le feu nucléaire sans l’aval des Américains, mais engagée dès lors que les Américains l’auraient décidé. Telle n’est plus la situation aujourd’hui, où, grâce au Général de Gaulle justement, la France est indépendante sur ce plan là et le restera. Quand à l’argument prédisant que la France sera obligée de participer à toutes les initiatives américaines quelles qu’elles soient, et donc eût été contrainte de guerroyer en Irak, c’est purement et simplement un mensonge. L’Allemagne est membre de toutes les instances de l’OTAN et n’a pas participé à la seconde guerre d’Irak, ni à l’occupation.
Plus intéressant encore, une tribune du Monde qui fait le lien avec l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne, adhésion souhaitée publiquement par Barack Obama et refusée par Nicolas Sarkozy. Là encore, les anti-sarkozystes primaires, ce qui fait autant de monde que la ligne A du RER aux heures de pointe, s’engouffrent dans ce qu’ils croient être une nouvelle brèche pour traiter le Président de caniche des Américains. Comme il leur aura cédé sur l’OTAN (c’est leur version des faits), il ne pourra longtemps leur résister dans l’affaire turque. Sauf que, manque de chance pour eux, et notamment pour Dominique de Villepin, qui, lui, est bel et bien le caniche de Chirac, son maître est partisan de l’adhésion turque pour ancrer ce pays à l’Occident. Le problème insoluble qui leur est posé est de faire passer cette attitude pro-turque pour du gaullisme historique. Alors que De Gaulle a, à lui seul, torpillé l’entrée de la Grande-Bretagne pour ne pas réduire la vitesse de progression de l’Europe en la diluant avec un pays pas assez européen.
Parce que, dans cette affaire, c’est bel et bien Nicolas Sarkozy qui est gaulliste. Imagine-t-on le Général accepter la Turquie en Europe? Pas une seconde!
Il est d’ailleurs légitime de se demander si le Président a été si non-gaulliste que cela en rentrant dans le commandement intégré de l’OTAN. Car le fait est que les forces militaires françaises sont sans le sou. Écartelées entre des systèmes d’armes de prestige imposés pour des raisons tenant plus à l’industrie française et à un modèle de conflit de la guerre froide qu’aux réalités modernes, une professionnalisation dont les moyens financiers ne lui ont pas été donnés et un budget en berne depuis des années. Le char Leclerc, le Rafale, les beaux restes du porte avions Charles de Gaulle (!), autant de systèmes d’armes hors de prix qui montrent par leur singulier échec à l’exportation à quel point l’armée française n’en a pas eu pour son argent, pourtant déjà chichement compté.
Donc, quand on n’a pas les moyens de sa politique, il vaut mieux avoir la politique de ses moyens. Une maxime auquel un pragmatique comme le Général de Gaulle aurait pu souscrire. Et, parce ce que c’était lui, personne n’aurait osé suggéré que, ce faisant, il capitulait. Ni qu’il était le caniche de qui que ce soit…
Le temps des otages
avril 13, 2009 on 5:40 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésVous pourriez vous attendre, en ce temps de Pâques, à ce que JusMurmurandi vous parle des cloches qui sonnent, sonnent, sonnent. Ou en ce début de printemps, des première fleurs qui constellent la nature. Las! Ce sont les bruits de prises d’otages qui sonnent partout, et qui constellent la nature.
Prises d’otages au large de l’Afrique. Un bateau français, le Tanit en est la victime avec 4 personnes. Les forces françaises interviennent pour forcer leur libération. Un otage français en est la victime. Il est à noter que la France a manifestement décidé d’user de la force pour libérer ses otages, avec le Tanit comme auparavant avec le Ponant. Les pirates somaliens finiront par se rendre compte qu’attaquer un bateau au pavillon tricolore peut rapporter du plomb en partage, et pourraient se replier sur des pavillons plus riches en dollars et plus pauvres coups de feu. Sauf que l’Administration Obama vient de donner le signal qu’elle aussi est prête à aller au charbon, en libérant par la force le capitaine d’un bateau déjà libéré par son propre équipage. Il semble que le temps des prises d’otages sans risques mais pas sans profit est terminé pour les pirates du Puntland.
La même dialectique est à l’œuvre avec les « séquestrations » de cadres d’entreprises qui se multiplient en France. D’abord, je n’ai pas trouvé de différence de mise en œuvre avec les prises d’otages somaliennes. Et, comme elles, jusqu’ici cela paye à tout coup. Sans risques, mais pas sans profit. Elles vont donc se systématiser, d’autant plus que les entreprises dont les cadres en sont victimes ne portent pas plainte, sans doute pour ne pas attiser encore plus les flammes du conflit. On peut prédire qu’après cette phase viendra, comme en Somalie, la phase du plomb, quand l’Etat démontrera que force doit rester à la loi. La gauche et les syndicats qui « comprennent » sans « excuser », qui expliquent que tout ceci fait partie d’une légitime volonté de « négocier » auront alors beau jeu de hurler au pouvoir facisto-policier.
Autre prise d’otages dont le nom n’est jamais prononcé: nous tous. Les preneurs d’otages sont les banques qui ont frôlé la grande culbute l’année dernière. On nous a bel et bien pris des dizaines de milliards pour les leur transférer et rétablie une confiance enfuie. C’était ça, et payer, ou mourir, comme en Somalie. Là où ça va devenir croustillant, c’est quand ces établissements vont se pavaner, comme les pirates le font avec leurs 4×4 flambants neufs (le Puntland est en train de devenir la région la plus riche d’Afrique en termes de 4×4, c’est dire), et exhiber de plantureux bénéfices pour le premier trimestre 2009, comme le fit déjà la banque américaine Wells Fargo. La poudre a déjà parlé contre les bonus et autres stocks options et parts variables que des banquiers et autres traders autistes voulaient se verser et percevoir après que leur entreprise ait failli verser. Visiblement, ce n’était que la première salve, et d’autres sont à venir!
Car la différence avec la Somalie, c’est que nous ne pouvons pas, comme on l’avait conseillé au Tanit, passer au large. Les banques sont un passage obligé de notre économie. C’est pourquoi il n’est pas possible de payer en plomb ou en monnaie de singe. Ce n’est pas demain que Sarkozy enverra les fusiliers de Marine à l’assaut de BNP-Paribas. Joyeuses Pâques!