L’ Etat, c’est qui?
avril 7, 2010 on 10:20 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésPour Louis XIV, la question ne se posait, l’État, c’était lui, et le Roi Soleil est entré dans l’Histoire avec cette image de monarque absolu. Même pas un siècle plus tard, attisée par les idées de Rousseau et Voltaire, la Révolution décapitait cette idée de la monarchie. Et les différentes restaurations, mises en oeuvre ou avortées, n’ont jamais réussi à recoller les morceaux d’un système irrémédiablement guillotiné.
Irrémédiablement? Quand JusMurmurandi regarde à quel point tous ceux qui ont matière, réelle ou inventée, à se plaindre en France se tournent d’un air geignard vers l’État, la conclusion inévitable est que la France d’aujourd’hui est davantage fille de Louis XIV que des deux philosophes du XVIII siècle.
Les agriculteurs, bien sûr, comme toujours, ne peuvent vivre sans le soutien de l’État, qu’il soit français ou européen. L’idée même que les prix de marché que sont prêts à payer les consommateurs et à facturer les concurrents puissent devenir leur gagne-pain sans complément payé par les Français et autres européens, leur est plus qu’étrangère. Elle est carrément hérétique.
Tous ceux dont l’entreprise ferme, notamment en raison du déclin de l’industrie en France, considèrent qu’il est du devoir de l’État d’assurer la pérennité de leurs emplois.
Les assurés sociaux ne voient pas pourquoi la dégradation des comptes de la Sécu, avec ses déficits béants, devraient se transformer en cotisations supplémentaires ou en remboursements moindres. L’État n’a qu’à…
Les retraités et futurs retraités pensent de même. L’allongement de la durée de vie ne leur fait aucun effet: ils ne veulent ni augmentation des cotisations ni allongement de la durée de cotisation. L’État, vous-dis-je…
Bien sûr, on pourrait penser que c’est aux actifs de payer pour tout cela, et que, fort heureusement, il existe encore des pans entiers de l’économie qui vivent autrement qu’aux basques de l’État. Et notamment, cette nouvelle économie issue du Grenelle, et promise à un bel avenir, des énergies renouvelables. Car, après tout, quoi de plus rentable qu’une énergie gratuite, comme le soleil ou le vent?
Rentable, oui, mais pour qui? Car les filières solaires et éoliennes ont maintenant rejoint les rangs des quémandeurs. Elles veulent, au nom de l’écologie, non seulement que EDF leur achète le courant qu’elles produisent beaucoup plus cher que cela ne lui coûte de le produire elle-même, mais pouvoir produire n’importe où, n’importe quand, n’importe comment, et en quantité illimitée. Illimitée, comme la charge pour l’État qui devra indemniser EDF à hauteur de plusieurs milliards d’euros par an, et ce en garantissant pour des décennies des profits très juteux aux acteurs de la filière.
Le coût ? Oh, pas grand chose. Bien sûr, produire n’importe où, cela multiplie les paysages piquetés d’éoliennes, et les lignes EDF pour raccorder les « granges » construites exclusivement pour porter des panneaux solaires Et, en termes financiers, cela ne dépasse pas 10 fois le bouclier fiscal. Pas grand chose, je vous dis…
Plus intéressant encore, le parlement français vient de voter la mise en conformité de la loi française avec la directive européenne sur les jeux de hasard, ce qui ouvre la voie aux jeux en ligne légaux (jusqu’ici ils opèrent en toute illégalité), une activité promise à un bel avenir, et donc rentable pour l’Etat et la France. Ceci va rapporter à l’État, qui taxe cette activité. Et JusMurmurandi de se réjouir de l’augmentation des recettes, cette fois-ci librement consentie par les joueurs. Une goutte d’eau par rapport aux exigences de dépenses mentionnées plus haut, mais enfin, un pas dans le bon sens.
Mais pas pour tout le monde, car Martine Aubry, eh oui, est contre. On lui souhaite presque d’être élue en 2012, tant la tâche de remettre en ordre les finances françaises sera ingrate et impopulaire. Et là, les absurdités qu’aura débitées l’opposition pendant 10 ans (2002-2012), les promesses qui riment avec largesses, les faux espoirs, tout cela leur reviendrait en pleine figure comme un boomerang.
Non, je pense que la gauche, bien consciente de ces difficultés et fort peu désireuse de s’y coller (on les comprend), va perdre encore une élection imperdable, comme en 2002 et 2007.
Une croissance lente?
avril 5, 2010 on 6:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLe FMI va réviser à la hausse sa prévision de croissance mondiale pour 2010, à 4%. Un chiffre phénoménal, totalement inimaginable quand le monde était au bord du gouffre il y a tout juste un an.
Il en faut pas croire que ceci sera exclusivement le fait des pays du BRIC (Brésil, Inde, Russie, Chine), car si la croissance européenne ne sera que de 0,8%, la croissance américaine sera de 3%.
Comment se fait-il que le pays dont tout est parti (le sur-endettement grotesque des ménages modestes, le levier monstrueux des banques, les techniques de sécurisation en cascade) se retrouve aussi vite à croitre prestement alors que la zone euro, beaucoup moins aventureuse, en soit réduite à un pas d’escargot?
D’abord, en regardant la chose d’un point de vue franco-français, on pourrait penser que c’est parce que notre continent a beaucoup moins souffert, la récession française en 2009 ayant été beaucoup moins violente: la baisse du pib français a été un tiers de la baisse aux États-Unis. Si on purge moins, il y a moins de récupération après.
Mais ceci n’est pas vrai du tout ailleurs. D’abord l’Espagne, qui, a connu une bulle immobilière pharamineuse, devra faire face et à une véritable dépression (chômage à 20%) et à une sortie ultra-lente, et tardive.
Ensuite parce que de nombreux pays européens sont entrés en crise avec déjà des déficits publics beaucoup trop élevés, ayant gaiement dépensé pendant la phase de croissance, et donc n’ayant pas du tout préparé les années de vaches maigres. Si la Grèce est l’exemple le plus connu, l’Italie et la France sont clairement dans ce cas.
Mais l’Allemagne est sur un modèle tout à fait différent. Sa récession a été forte, quasiment le triple de la France, du fait de la chute de ses exportations. Quand on en vit, ce qui est leur cas, la baisse des marchés mondiaux se répercute nécessairement chez soi. Mais on en profite aussi à la reprise. Et la chancelière Angela Merkel a fait voter une hausse brutale des impôts pour ne pas laisser le pays s’enfoncer dans le déficit public.
Tout le contraire de la France, qui exporte de moins en moins à mesure que son industrie décline. De ce fait, l’économie n’a pas importé beaucoup de baisse du reste du monde, et n’importera pas non plus de retour à la croissance.
Et comme le gouvernement ne veut rien faire de brutal, ni hausse d’impôts ni coupes sombres dans les dépenses publiques, les déficits s’envolent.
Un jour, il faudra bien que les conséquences de cette divergence fondamentale trouvent leur solution, comme la montée en pression du magma finit par une éruption volcanique.
Les députés allemands, très réticents à payer pour les cigales grecques, ont suggéré que la ventes de quelques îles serait une bonne solution. De là à ce qu’ils nous demandent de leur vendre la Corse, il n’y a qu’un pas, qui, au rythme actuel, sera vite franchi.
Le problème, c’est qu’une majorité de Français pourrait bien accepter. Non, je plaisantais. Non, vraiment, c’était pour rire…
Mensonge ou manipulation?
avril 2, 2010 on 9:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLa presse française se fait l’écho scandalisé de l’accroissement de l’écart de richesse entre les pauvres et les plus riches. En clair, cela signifie que le revenu des riches et très riches a augmenté plus vite que celui des pauvres. Elle ne trouve pas de mots assez durs pour stigmatiser une situation aussi injuste qu’insupportable.
Il y a simplement deux « petits » problèmes avec cette étude.
Le premier est qu’elle concerne les revenus avant impôts, et non pas après. Comme l’impôt sur le revenu est progressif en France, cela veut dire que la progression après impôts de ces hauts revenus est nettement moins rapide qu’avant impôts. Et pas forcément plus rapide que celle des revenus modestes, qui eux, ne paient pas d’impôt sur le revenu du tout (50% des foyers français ne paient pas un centime au titre de cet impôt).
Donc cette mesure, statistiquement correcte, est en fait vide de sens faute de mesurer ce qui est économiquement et socialement pertinent. Sauf si la pertinence, justement est d’arriver par tous moyens à démontrer l’accroissement des inégalités en France.
Le deuxième problème est que cette étude, publiée en 2010 après 18 mois de crise aiguë, porte en fait que la période 2004-2007, soit 4 ans de croissance forte. Laquelle période est évidemment propice pour ceux qui ont de revenus peu ou prou reliés à l’évolution boursière. Sauf que ces revenus se sont bel et bien amoindris depuis 2007, à la différence des revenus salariaux, en particulier ceux des fonctionnaires. Donc il n’est pas besoin d’attendre 3 ans pour dire que la tendance 2007-2010 est à l’amoindrissement des inégalités.
Sauf que les articles disent le contraire en gros titres, alors même que l’information est dépassée et que la tendance s’est inversée, comme à chaque fois que l’économie entre en phase de contraction. Mais la presse suggère aux lecteurs qu’en période de crise, les riches deviennent plus riches…
Alors, mensonge, manipulation, ou simples paresse et incompétence?
Banlieue, vous avez dit banlieue?
avril 1, 2010 on 9:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésBanlieue N°1: Tremblay en France.
- Le reportage de TF1 est édifiant: des dealers de drogue qui sont en terrain conquis: deals tranquilles, populations terrorisées. On ne peut que se demander: mais où donc sont les Kärcher?
- En fait, le matin même de la diffusion du reportage, un descente musclée des forces de l’ordre à permis de saisir un million d’euros en liquide, et des kilos de drogues. JusMurmurandi se dit: force reste à la loi! Mais aussi que, la prochaine fois qu’ils voudront faire un reportage « discret », les gens de TF1 vont prendre des risques….
- Le lendemain, début d’émeute. Bus incendiés, voitures caillassées. Visiblement les dealers n’ont pas aimé se retrouver sans argent de poche pour le long week-end de Pâques. Ils veulent montrer que la paix civile dépend de leur bon vouloir, c’est-à-dire de la liberté qu’on leur laisse de faire comme bon leur semble.
Banlieue N°2: le Grand Paris
- Jean-Paul Huchon ne décolère pas: le Sénat va discuter à partir du 6 avril le projet du Gouvernement appelé Grand Paris, et notamment de sa composante phare, un métro automatique ultra-moderne de 130km pour relier les pôles de développement de la région capitale. Lequel projet coupe l’herbe sous le pied de celui du Président de la région Ile de France, moins ambitieux mais tout aussi ultra-moderne, qui consistait en un anneau périphérique à courte distance autour de Paris. Comme le gouvernement et la région ont l’air aussi prêts à coopérer que deux mâles en rut désirant la même femelle, la seule chose qui est sûre est que ni l’un ni l’autre projets ne sont près d’avancer, sans même parler d’aboutir.
L’autre chose qui est sûre, c’est que ni l’un ni l’autre projet ne proposent de gare à Tremblay en France. Oh, pour de simples raisons de topographie, bien sûr…
L’arnaque du bouclier fiscal
mars 31, 2010 on 1:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 3 CommentsLe bouclier fiscal est en train de devenir le symbole de l’injustice fiscale à la mode Sarkozy. Même un certain nombre de députés UMP, et pas des moindres, sont maintenant en train de demander sa suppression.
Comme si le fait de faire ce que demande l’opposition, qui ne fait que demander le contraire de ce que fait la majorité, constituait un programme.
La vérité est que ce bouclier fiscal n’est un symbole de quoi que ce soit que pour ceux qui n’y connaissent rien. Ou ne veulent rien y connaitre, histoire de pouvoir, de bonne foi, raconter n’importe quoi.
Car le bouclier fiscal a consisté à restituer 578 millions d’euros à 19.000 contribuables en 2008. Rappelons que chacun des ces bénéficiaires aura donné à l’État 50% de l’ensemble de ses revenus, ce qui n’est pas exactement peu de choses.
578 millions d’euros, c’est une goutte d’eau à l’échelle des données budgétaires françaises. La baisse de la TVA pour la restauration, c’est 4 fois plus. La défiscalisation des heures supplémentaires, destinée par définition aux revenus modestes, c’est 6 fois plus. Le plan de relance, c’est 40 fois plus. Le déficit budgétaire, c’est 100 fois plus.
La suppression du bouclier fiscal ne réduirait le déficit budgétaire que de 1%, c’est à dire rien. Ce n’est pas un bouclier fiscal, c’est un dé à coudre.
En revanche, en montrant qu’une fois de plus l’État ne tient pas ses promesses, elle ferait reprendre le flux des Français riches vers l’étranger. Les villes de Genève, de Bruxelles, de Londres, sont ravies d’avoir des quartiers entiers de ces Français riches qui n’en peuvent plus de n’être que des vaches à lait des politiques inconséquents qui gaspillent leur argent et les vouent à la vindicte publique en plus.
Décidément, être entrepreneur en France, c’est déjà un sacerdoce. Être riche en plus, c’est du masochisme.
Quand aux députés de droite qui comptent là-dessus pour se refaire une popularité, ils sont aujourd’hui ni plus ni moins que le meilleur espoir de la gauche. Comment mieux montrer que le navire coule qu’en montrant les rats qui le quittent?
Sus aux entreprises!
mars 31, 2010 on 7:40 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLe fabricant de pneus allemand Continental n’en finit pas de son chemin de Clairoix, pardon, de croix. Ayant entamé la procédure légale de fermeture de cette usine, il vient de proposer à son personnel de les recaser en Tunisie, aux conditions tunisiennes, soit un peu plus de 100 euros mensuels.
Et toute l’opposition de critiquer Continental pour indécence, immoralité, ignominie, etc…
C’est une hypocrisie sans fin, car c’est la loi qui oblige tous les employeurs à proposer aux futurs ex-employés toutes les solutions possibles de reclassement à l’intérieur du groupe.
Pour ne pas l’avoir fait, le fabricant de maillots de bain Olympia s’est vu condamné à plus de 2 millions d’euros de pénalité. Or Olympia savait bien qu’offrir cent euros et des emplois en Roumanie n’avait aucune chance de « convenir » à un seul employé français, mais allait lui valoir d’être cloué au pilori par les « politiques » et dans les média, une mauvaise publicité ravageuse pour l’image de marque.
Il est clair que se voir « offrir » un poste dix fois moins rémunéré que celui qu’on occupe est difficile à supporter. Mais c’est la loi.
Et critiquer l’entreprise pour avoir respecté une loi pareille, c’est le degré zéro de l’honnêteté en politique.
Comment mieux faire comprendre à Continental qui y a 7 usines (je devrais écrire, « encore 7 usines »), qu’il n’est pas le bienvenu en France? Pas plus que n’importe quel employeur, qui se voit contraint par un Code du Travail d’une complexité unique au monde, des inspecteurs du travail autogérés, et une classe politique qui juge « rentable » de leur taper dessus pour satisfaire son électorat.
Ce qui, au passage, justifie toutes les violences pour tenter de se faire payer plus quand il y a fermeture. Prises d’otages, séquestrations, déprédations, toutes « justifiées » par le « sort » fait aux licenciés.
Au moins, quand il n’y aura plus que des fonctionnaires en France, parce que toutes les entreprises privées, dégoutées, vilipendées, honnies, seront parties, il n’y aura plus ce genre de soucis.
Il n’y aura plus d’argent pour les payer non plus.
Bah, ce n’est pas grave, nos politiques de gauche trouveront bien quelqu’un d’autre à en rendre responsable et coupable.
Est-Ouest devient Nord-Sud
mars 27, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNon, il ne s’agit de bridge, mais d’Europe.
Il y a 21 ans, la division en 2 de l’Europe, matérialisée par le Rideau de Fer, s’effondrait, mettant fin à ce que l’on appelait l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une autre division de l’Europe, cette fois-ci en Nord-Sud.
Car on voit que les pays de la zone Euro regroupés dans l’acronyme PIIGS, matérialisant qu’ils ont géré leurs finances comme des cochons, sont tous des pays de l’Europe du sud: Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne. Oui, je sais, dans le « club », il y a l’Irlande, mais cette exception ne suffit pas à invalider la règle.
Fondamentalement, l’Europe du Sud a géré comme des cigales et l’Europe du Nord comme des fourmis.
Et, à l’heure d’aider la plus cigale de toutes à ne pas boire la tasse, l’Europe du Nord se montre frileuse, voire carrément réticente. Le symbole de cette réticence a été administré par des politiciens allemands qui ont suggéré le moyen pour la Grèce de sortir de son déficit et de sa dette: la Grèce n’aurait qu’à vendre certaines de ses îles. On imagine la suite: la géographie européenne devenant du Monopoly…
Dans la même veine, Angela Merkel a suggéré qu’il était temps de mettre au point un mécanisme permettant d’éjecter un pays de l’Euro. Ce qui lui vaut une forte popularité en Allemagne, avec le surnom de Germania, nom de l’Allemagne dans l’antiquité. Mais qui la laisse isolée en Europe, sauf le lien historique avec la France, créant ainsi un tandem aussi improbable que dissymétrique avec Nicolas Sarkozy.
Toujours est-il que Merkel a obtenu ce qu’elle voulait: l’accord européen pour soutenir la Grèce est en fait une magistrale fin de non recevoir. Il ne sera jamais appliqué car il est inapplicable. D’abord il y faut l’accord du FMI, qui doit financer un tiers des besoins. Autant dire que c’est à ce dernier que sera dévolu le rôle de Père Fouettard chargé d’enfermer le pays dépensier dans une véritable camisole de force financière. Ensuite car, pour que l’accord soit mis en œuvre, il faut que ce soit à l’unanimité des membres de la zone euro. Une unanimité à 16 pour payer pour d’autres, voilà qui ne paraît pas probable.
D’autant que chacun sait que derrière la Grèce, pays somme toute d’une taille « gérable », comme le Portugal et l’Irlande, se profilent les cas espagnols et italiens, autrement plus gros, voire celui de la France. On peut même se demander si l’attitude rigide la chancelière allemande n’est pas, et aucun commentateur n’a osé proférer cette hypothèse tant elle est sacrilège, avant tout un message à la France de devoir mettre ses affaire en ordre au plus vite, faute de se voir lâchée à son tour.
JusMurmurandi voit déjà les députés allemands faire des suggestions aux Français pour se débarrasser à leur tour de a dette nationale gigantesque que des politiciens plus avides de pouvoir et de votes que soucieux de bien gérer ont causée. Vendre à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine!
L’ironie de l’Histoire
mars 22, 2010 on 6:53 | In Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésBarack Obama l’a fait, et la réforme du système de santé américain a été votée hier soir. 32 millions d’américains, aujourd’hui non couverts par une assurance, pourront et devront s’assurer.
Ceci représente un changement majeur dans le système le plus cher du monde (18% du p.i.b., soit quasiment le double de l’Allemagne!, alors même qu’il laissait de côté des dizaines de millions de gens). Tous les candidats démocrates des 30 dernières années avaient promis de le mettre en œuvre s’ils étaient élus, et tous ceux qui l’ont été s’y sont essayé et cassé les dents. Dont Bill Clinton, pour qui cela restera son échec politique le plus marquant.
Les Républicains étaient totalement opposés à cette réforme, qui représente tout ce qu’ils détestent: l’intervention de l’Etat, une hausse des impôts au profit des pauvres, la régulation d’un secteur privé gros contributeur de finances électorales.
Maintenant que c’est voté, Obama aura tenu sa plus importante promesse électorale, et marqué l’Histoire en réussissant, après de nombreux échecs, la plus importante réforme depuis celle portant création de Medicare et Medicaid, les systèmes de santé couvrant certaines personnes âgées et certains nécessiteux.
Sauf que l’Histoire n’accorde pas une place si importante que cela au Président qui mit en œuvre cette réforme dans les années 60: Lyndon Johnson, alors même qu’elle a transformé les conditions de vie de dizaines de millions d’Américains…
Au passage, on notera une similitude et une différence importantes avec l’action de Nicolas Sarkozy. Alors que le Président français a ouvert en parallèle un grand nombre de chantiers de réforme, Obama a toujours été très clair sur la priorité donnée à ce seul projet, quitte à mettre sa politique étrangère par exemple en suspens en attendant.
Et Sarkozy a maintenant son grand chantier qui l’attend pour 2010: la nième réforme des retraites, dont tout le monde veut bénéficier sans la payer… réforme dont, bien entendu, personne ne lui saura gré…
Même pas peur….. du ridicule!
mars 19, 2010 on 9:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés- Le Comité international sur la gestion des espèces menacées a refusé d’interdire la pêche du thon rouge, espèce très largement surpêchée car elle fournit au Japonais des sushis délicieux. Non content de cette défaire en rase campagne, ledit comité confie la gestion de l’espèce à un autre comité… constitué de pêcheurs!
- Martine Aubry, après avoir s’être donné très publiquement bonne conscience en désavouant George Frèche et en soutenant une candidature contre lui, appelle maintenant à voter pour lui, histoire de faire barrage, dit-elle, à la droite. Or la droite n’a aucune chance… Entre ses nobles convictions et un sordide avantage comptable, Martine et le PS ont fait leur choix…
- Corinne Lepage a démissionné du MODEM, qui a enregistré une monumentale claque électorale aux régionales après celle des européennes. Un sénateur en profite pour lui demander de restituer son mandat de député européenne, arguant qu’elle a été élue comme MODEM et ne serait plus légitime maintenant qu’elle a quitté le parti, ce qu’elle refuse. Le sénateur aurait-il oublié que le MODEM est né avec des membres de l’UDF, tous élus à droite, et tous passés dans l’opposition sans que qui que ce soit ait rendu son mandat?
- L’US Air Force fait savoir qu’elle pourrait allonger le délai de son appel d’offres pour les avions ravitailleurs, histoire de permettre à EADS de présenter une offre seul, après la défection de son partenaire américain Northrop. On comprend bien la logique américaine: une offre européenne permettrait tout à la fois de montrer à quel point il n’y pas de protectionnisme, et de peser sur les prix de Boeing du fait de l’existence d’un concurrent. Comment l’Air Force peut imaginer que cela ait le moindre attrait pour des Européens éliminés par un cahier de charges biaisé et affaiblis par la défection de leur partenaire local relève d’un mystère plus impénétrable que celui du Triangle des Bermudes.
- Barack Obama, après la retentissante gifle donnée par Israël au Vice Président Joe Biden lors de sa visite à l’Etat hébreu: « il n’y a pas de crise entre les Etas-unis et Israël »…
- L’Union Européenne, dont les membres se gardent bien d’annoncer le moindre plan concret pour aider la Grèce à faire face à ses besoins de financement, multiplie les déclarations de soutien. Comme la corde soutient le pendu?
Le grand « squeeze » et la grande bagarre
mars 18, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésEn anglais, le verbe « to squeeze » signifie aussi bien pincer, éventuellement gentiment, que prendre en tenaille. C’est ce qui risque d’arriver à une économie mondiale qui n’a pas besoin de ça, parce qu’elle en a eu trop besoin. Et toute la question est de savoir quelle sera l’intensité du pincement.
Car, dans l’ombre, des experts nous préparent des normes de prudence bancaire dites « Bâle 3″, qui vont entrer en vigueur fin 2012, c’est à dire demain.
Schématiquement, les banques prêtent de l’argent qu’elles empruntent. Ce qui fait que si les bénéficiaires des prêts bancaires ne remboursent pas la banque, celle-ci ne peut pas rembourser ses propres emprunts, et c’est la faillite. Et ce sont les fonds propres de la banque qui jouent le rôle d’amortisseur pour éviter la culbute à la première secousse. Donc, si la banque a beaucoup de fonds propres par rapport aux capitaux prêtés et empruntés, elle sera solide et fiable même en cas de secousse conjoncturelle. Mais si elle en a peu, à la première convulsion elle peut « sauter ».
Le « hic », c’est qu’une banque qui prête beaucoup par rapport à ses fonds propres va avoir plus d’activité qu’une autre qui prête moins, donc pourra gagner plus d’argent, ce qui fera monter le cours de son action et son dividende, et, en même temps le prestige et les rémunérations de ses dirigeants.
Ce qu’on a observé en 2006-2008 et qui a conduit à la grande crise financière de 2008 est que les banques ont pris, comme en 1929, beaucoup trop de risques par rapport à leurs fonds propres.
Il y avait des normes à respecter, dites « Bâle 2″, mais l’invention de nouveaux produits financiers leur a permis de croitre sans les violer.
D’où le souhait du comité de Bâle, qui réunit experts et banquiers centraux, d’émettre de nouvelles normes qui encadrent aussi ces nouveaux produits financiers de manière plus stricte pour éviter une répétition de la catastrophe de 2008.
Le problème, c’est que si l’on limite strictement les risques que les banques peuvent prendre par rapport à leurs fonds propres, on assure leur stabilité, mais on limite leur activité, et donc, en même temps, l’activité économique qu’elles peuvent alimenter. Des banques qui prêtent peu, et c’est toute l’économie qui se contracte, raison pour laquelle le gouvernement français a exigé qu’en contrepartie des aides accordées aux banques en 2008 celles-ci continuent de prêter comme avant.
L’objectif de Bâle 3, la stabilité bancaire, est donc contradictoire de celle des États, qui veulent de l’activité et de la croissance.
Il y a bien une solution, ce serait que les banques augmentent leurs fonds propres. Mais ceci suppose (1) qu’il y ait des investisseurs intéressés dans des banques qui ont toutes plus ou moins frôlé la faillite, et (2) que ces banques qu’on force à tourner au ralenti gagnent néanmoins assez d’argent pour verser des dividendes satisfaisants pour les actionnaires.
Et comment gagner plus d’argent si ce n’est en prenant plus de risques? La boucle est bouclée, et le cercle est vicieux.
Ce qui énerve puissamment JusMurmurandi, c’est que ce débat, si important pour notre avenir financier à tous, comme celui sur les réformes du système bancaire, l’encadrement des hedge funds, etc… se fait à huis clos, entre experts non politiques et politiques non experts.
Ainsi, toujours sur le même thème, une bagarre intra-européenne se prépare depuis que Gordon Brown a décidé pour des raisons de convenance électorale, de ne pas donner suite au projet de passeport européen, que Merkel et Sarkozy voulaient créer pour encadrer les fonds européens et limiter l’accès des fonds trop risqués non européens au marché financier de l’Union. Inutile de dire que ce projet constitue un magnifique sujet de discorde avec les Américains qui veulent que leur entreprises financières puissent faire ce qu’elles veulent sur le Vieux Continent.
Et pendant ce temps-là, vous voulez que nous nous intéressions à l’importance des élections régionales?
Obama ou Schwarzenegger à la Maison Blanche ?
mars 17, 2010 on 9:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Oncle Sam est de retour. Et ça va faire mal. Après une période de relative absence en termes de leadership mondial, plombé par la double guerre d’Afghanistan, plaidable, et d’Irak, lamentable, et par la crise économique et financière, née d’une orgie tolérée de crédit aux États-Unis, les signes se multiplient.
D’abord Barack Obama reçoit le Dalaï Lama, geste contentieux avec Beijing, qui s’est peut-être vu trop beau trop vite en croyant pouvoir faire faire ses 4 volontés au reste du monde. Puis il vend des armes à Taïwan, geste qui ne se contente plus, comme le précédent, d’une valeur symbolique. Ensuite, histoire de montrer que ce n’est pas qu’en direction de la Chine, son administration accorde à Boeing un cahier de charges sur mesures pour leur faire gagner un marché de 35 milliards d’euros pour des avions ravitailleurs, auparavant dévolu aux Européens.
Mais tout ceci c’est encore qu’une mise en bouche, une modeste entrée en matière, comparé à ce qui se fait en ce moment dans la discrétion et l’indifférence.
Le Sénat américain discute de la proposition, à caractère quasi-officielle, du Sénateur Charles Schumer, de donner aux États-unis la possibilité législative de prendre toutes sortes de sanctions contre des pays qui sous-évalueraient leur monnaie.
Parmi ces sanctions, bien sûr, des droits de douane sur les importations.
Sous cet abord technique, il s’agit d’une véritable bombe atomique, dirigée en premier contre la Chine, dont les exportations quasi-illimitées exaspèrent une Amérique qui souffre de 10% de chômage. Laquelle Amérique se lamente que ce déséquilibre est du avant tout à une sous-évaluation massive de la monnaie chinoise le yuan. Ce que confirme le Fonds Monétaire International.
Car ce que dit cette loi, c’est que les États-Unis se reconnaissent comme seuls juges de savoir si un pays « joue le jeu ». Ce qui atomise purement et simplement toute démarche multilatérale, telle que l’OMC, le cycle de Doha, et la tentative d’ouverture toujours plus grande du commerce mondial.
Quand on sait à quel point les États-unis ont, eux-mêmes joué sans aucune vergogne de la baisse de leur dollar quand ça les arrangeait, on ne peut qu’être inquiet.
Quand en plus on se souvient qu’il y a non seulement les problèmes d’échanges commerciaux qui son liés à la valeur, mais aussi le financement des déficits internationaux, et notamment l’énorme flux d’achat chinois de dette américaine, l’inquiétude devient pétrifiante.
Si le monde pensait en avoir fini avec une administration américaine unilatérale et autoritaire, on risque de voir que, comme à la SNCF, « un train peut en cacher un autre ».
Il y en a qui vont avoir l’air fin si c’est le cas, ce sont les membres du jury du Prix Nobel de la Paix. Et d’autres qui vont se sentir cocus, croyant avoir élu un émule de Martin Luther King, et se retrouvant avec un disciple de Schwarzenegger…
Payer pour ses fautes?
mars 14, 2010 on 6:24 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésUne cour brésilienne vient de condamner Air France à une indemnité importante (supérieure à un million d’euros) pour la mort d’un passager du vol AF447 Rio-Paris. L’avion est tombé, c’est la faute d’Air France, qui n’a qu’à payer. L’assureur d’Air France, AXA, a fait appel de cette décision.
Un rapport est sorti qui critique violemment les dirigeants de la banque américaine Lehman Brothers, principaux responsables de sa faillite. Ce qui ouvre la porte à un procès contre eux en responsabilité civile. La banque a coulé, c’est la faute des dirigeants, qui n’ont qu’à payer.
HSBC Suisse admet que 15.000 clients ont vu leur données volées, dont 3.000 les ont vues remises au fisc français par Hervé Falciani. S’ils sont redressés par le fisc, ces clients pourraient bien faire le raisonnement suivant: la banque s’est fait pirater par un de ses employés, c’est sa faute, elle n’a plus qu’à payer.
Si bien que HSBC risque de voir non seulement sa clientèle privée en ruines (qui voudrait faire confiance à une banque qui met ses clients les plus demandeurs de « discrétion » dans une telle situation?), mais aussi devoir les indemniser, ce qui pourrait coûter des montants énormes.
Sauf que, pour cela, il faudrait que les clients dévoilent leur identité, les montants cachés en Suisse, et le coût de leur redressement fiscal. Cruel dilemme: être indemnisé à la condition de dévoiler ce qu’on voulait cacher.
JusMurmurandi attend avec intérêt que la même logique s’applique aux politiques. Mais non, je sais, des politiques responsables de leurs fautes, ce n’est qu’un rêve…
Quand « Européens » rime avec « crétins », ou l’Europe trahie par la Grande-Bretagne
mars 13, 2010 on 2:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Grande-Bretagne a une relation compliquée à l’Europe, et inversement. La faute à une « relation privilégiée » qu’entretient le royaume avec les États-Unis, son ancienne colonie.
Le doute quant à savoir laquelle de ses deux relations, la continentale, qui est celle qui fait l’essentiel de ses échanges, et l’atlantique, qui partage l’histoire, la défense et la langue, la Grande Bretagne privilégierait en case de dilemme empêche celle-ci de jouer un rôle européen à la hauteur de son importance.
Ceci vient encore de se voir en matière d’achats militaires.
Les États-unis viennent de privilégier outrageusement Boeing contre l’européen EADS dans l’affaire des avions ravitailleurs de l’USAF. Gordon Brown, premier Ministre, rejoint son invité Nicolas Sarkozy pour condamner ensemble le protectionnisme américain, et indiquer que ceci ne restera pas sans conséquence.
Le lendemain, oui, pas même 48 heures après, le ministère de la Défense britannique indique que, pour un appel d’offres d’un milliard de livres portant sur 750 véhicules blindés, la préférence est donnée à l’américain General Dynamics sur le britannique BAE.
JusMurmurandi hésite pour qualifier ceci d’insondable naïveté, d’angélisme incurable, de masochisme obsessionnel, ou de duplicité totale. Quoique la possibilité existe que la Grande-Bretagne soit atteinte des quatre syndromes à la fois.
Les ouvriers britanniques sauront s’en souvenir dans quelques semaines lors des élections générales où les travaillistes de Gordon Brown auront besoin de chaque voix pour ne pas perdre le pouvoir. Et notamment de chaque voix ouvrière, dans un pays quasi totalement désindustrialisé.
L’ONU est-elle une Organisation Non Utile?
mars 11, 2010 on 7:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl est bien connu que, dans notre monde où tout est régi par l’argent, celles et ceux qui agissent de façon désintéressée sont, par nature, meilleurs, plus honnêtes, plus crédibles que le reste d’entre nous.
Ce qui leur permet, au nom de ce désintérêt présumé vertueux, de donner des leçons de morale avec la certitude de ceux qui ont, de toute façon, raison. Ainsi sur les libertés dans le monde, l’aide aux déshérités, la préservation de notre environnement ou le changement climatique, les ONG s’auto-proclament dépositaires de la supériorité éthique et morale.
Un frappant exemple nous en est donné par un programme clef de la plus grande ONG au monde, l’ONU, à savoir le programme alimentaire mondial, et son action dans l’un des pays les plus pauvres qui soient, la Somalie.
Un rapport interne de l’ONU dit tout simplement que 50% au moins de ce qui devrait servir à nourrir des gens qui, sans cette aide, mourraient de faim au sens propre du terme, est détourné.
Les bénéficiaires sont un cartel d’intermédiaires qui revendent la nourriture au marché noir au lieu de la distribuer, et qui sont devenus par la grâce de l’ONU certains des hommes les plus riches et influents de tout le pays.
Mais parmi les bénéficiaires, il y a aussi des militaires, des islamistes, et des employés locaux de l’ONU. Bref, tous ceux qui peuvent mettent la main dans le pot de confiture se goinfrent.
Qu’il y ait ce qu’on appelle pudiquement du « coulage » dans un pays où loi et ordre se résument souvent à sa voir de quel côté de l’arme on se trouve, c’est évident, et l’angélisme n’est pas de mise.
Mais plus de la moitié de l’aide évaporée dans les pires mains possibles, ce n’est plus du coulage, mais une inacceptable complicité. C’est, toutes proportions gardées, comme, en France, le scandale de l’ARC avec le triste Crozemarie.
On rappellera que ce n’est pas le seul « incident » de ce genre, la gestion, toujours par l’ONU, du programme « pétrole contre nourriture » avec l’Irak de Saddam Hussein ayant entrainé, elle aussi, de lamentables débordements d’argent destinés à nourrir les nécessiteux dans des poches privées de gens riches et puissants.
Quand on pense que, si le « sommet de Copenhague » sur la lutte contre le réchauffement climatique avait atteint les objectifs qui lui étaient assignés, cela se serait traduit par la mise à disposition de l’ONU de 100 milliards d’euros par an à destination des pays du tiers-monde, JusMurmurandi se dit que, finalement, l’échec de ce sommet doit être encore plus déploré par ceux qui comptaient s’en mettre plein les poches que par les défenseurs de la planète.
Leçon de crise
mars 10, 2010 on 12:51 | In Economie, Europe, France, International | 2 CommentsLe monde a cru se retrouver en 2008/2009 face à une crise identique à celle des années 30. Il faut dire qu’il y avait de quoi: comme il y a presque un siècle, une orgie de crédit déclenchée par des banques prêtant sans précaution ni mesure a entraîné une hausse des valeurs de toute nature: actions, immobilier, matières premières, et une activité en plein « boom ».
Comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, quoiqu’en pensent les experts qui ne assurent à chaque fois que « cette fois-ci ce sera différent, ce n’est pas une bulle, les règles économiques ont changé », l’inévitable a été inévité et le crash a suivi, entraînant la chute brutale de toutes les valeurs, la contraction brutale du crédit, et les faillites en série, en prélude à une récession mondiale.
Sauf que là, les schémas divergent. Non seulement les principaux pays occidentaux ont retrouvé le chemin de la croissance environ un an seulement après la phase aigue de la crise, mais ils n’ont subi qu’une contraction infime du p.i.b. par rapport aux 30% perdus dans les années 30.
Qui plus est, les entreprises n’ont quasiment pas cessé d’être bénéficiaires. Ainsi, par exemple, celles du CAC 40 n’ont vu leur bénéfice cumulé chuter « que » de 20% en 2009 par rapport à 2008. Certes, la chute est plus forte si on les compare aux bénéfices 2007, année la plus faste du cycle. Mais c’est une différence gigantesque par rapport à l’avalanche de faillites qui décima l’industrie et surtout la finance mondiales 80 ans avant.
Il est évident que les interventions massives et rapides des États ont joué un rôle majeur dans la non-prolifération de la crise. De même que l’adaptation rapide des entreprises.
Le bilan n’est pas glorieux: de la dette jusqu’au plafond et 10% de chômage quasiment partout. Mais, par rapport à l’enfer des soupes populaires américaines et de l’hyper inflation allemande des années trente, c’est quasiment le paradis.
Et si c’était cela, le progrès?