Je te tiens, tu me tiens…
janvier 30, 2009 on 8:15 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Insolite | Commentaires fermésPar la barbichette…
Il faut beau, nous n’allons pas commencer à pousser la chansonnette alors que la météo prévue pour le week end est clémente !!
Revenons en plutôt au thème de notre article, au travers de ce que nous avons vu hier.
Grande journée de mobilisation entre un et deux millions de personnes dans les rues, les syndicats peuvent bomber le torse.
Il faisait beau déjà hier, pour ceux qui ont la possibilité de défiler sans se défiler, pourquoi pas prendre un bol d’air, au frais du contribuable en plus si possible comme certaines lignes RER de la RATP/SNCF ?
Mais au fond était ce si tendu, si réussi que cela?
Il faisait beau, les petits oiseaux chantaient, et après ?
Car premièrement, une manifestation n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle en est à sa première itération. Manifester dans la durée, c’est difficile. Et l’on ne sait pas quelle suite sera donnée à ce coup d’éclat qui risque de n’être qu’un feu de paille.
Et en plus, pour ou contre quoi les défilés ont ils eu lieu ? Le gouvernement avait pris soin de retirer le projet de modification du lycée pour qu’il n’y ait pas de texte majeur de ce type qui aurait servi de fédérateur, et bien lui en a pris.
Donc, déjà, les syndicats ont peut être fait le plein dans la fonction publique, et chez les retraités (de la fonction publique aussi, entre autres) mais il n’y avait pas d’étudiants en nombre significatif.
Deuxièmement, si les taux de grève étaient élevés, ceux de service aux clients (N.D.L.R. JusMurmurandi a exclus de son vocabulaire le mot usager depuis longue date, ne reconnaissant que les clients) l’étaient pour une bonne part aux heures de pointe.
De plus, certains ayant pris leurs précautions, et puisqu’il ne s’agissait que d’une journée, la circulation fut dans l’ensemble fluide, jusqu’à être meilleure qu’en jour « normal ».
Enfin, le service minimum a visiblement marché.
Car les syndicats savent qu’ils ne peuvent aller trop loin. Derrière le non respect de la loi républicaine (eh oui, appelons les choses par leur nom) se profile l’ouverture à la concurrence sur ces segments de marché où ils sont encore en monopole : Poste, transports, contrôle aérien.
S’ils s’aliènent le gouvernement, ce dernier ne se fatiguera pas autant pour défendre les intérêts des entreprises concernées, car les intérêts des syndicats seront moindres que ceux des Français qui profiteront de cette ouverture à des fournisseurs étrangers.
Ils savent aussi qu’à chatouiller le gouvernement sur le non respect de l’esprit de la loi sur le service minimum peut être instauré la réquisition qui rend incarcérables ceux qui refuseraient d’obtempérer. Mesure ultime, mais bel et bien existante. Sans parler de revisiter la loi purement et simplement et supprimer les « niches » grèvistes comme on supprime les niches fiscales.
Si l’on peut légitimement avoir de la compréhension pour les salariés de l’automobile et plus généralement du secteur concurrentiel pour leur angoisse face à la crise, cette même compréhension est au niveau zéro chez JusMurmurandi pour des salariés du public qui ont la garantie de l’emploi et par conséquent plus facilement accès au crédit, et bénéficiaient d’une retraite améliorée jusqu’à la réforme engagée par le gouvernement d’aligner tout le monde au moins sur la durée de cotisation. Égalité, quand tu nous tiens….
Non, vraiment les seuls qui n’avaient rien à perdre, rien à troquer, c’étaient ces braves socialistes qui n’ont pas voulu appliquer la loi républicaine en instaurant l’accueil pour les enfants dans les écoles, comme Bertrand Delanoë à Paris, qui préfère dépenser l’argent des Parisiens pour faire la fête que pour les soutenir dans des conflit où ils sont pris en otages.
Car le seul mode de communication des socialistes depuis 2007, c’est soit l’outrance, soit la négation.
Et hier, par la négation, on a effectivement parlé d’eux, en montrant que certaines mairies ont préféré défendre leur archaïsmes contre l’intérêt collectif, s’arc bouter sur un combat d’arrière garde, plutôt que de faire preuve de pragmatisme au risque de passer pour des « collabos », comme Bockel, Kouchner, Besson, Jouyet, et tant d’autres…
Sauf que pour ces maires aussi qui ne respectent pas la loi républicaine, l’avenir risque de se compliquer si, comme JusMurmurandi l’espère et le souhaite, les Préfets, bras séculiers du gouvernement, décident de les poursuivre devant la justice.
Dura lex, sed lex.
Les queues blanches
janvier 27, 2009 on 2:34 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésRassurez vous, chère amie lectrice, cher ami lecteur, même si JusMurmurandi a récemment mis un lien vers la rubrique matinale de Laurent Gerra, il ne s’agit ni d’un titre coquin, et encore moins d’un sujet à connotation partiale qui serait en rapport avec la couleur de peau…
Mais pour se pencher sur un sujet qui nous a bien agacés.
Que diriez vous d’une entreprise qui a en portefeuille presque quatre années de commandes, autrement dit dont le chiffre d’affaires est quasiment assuré pour les quatre années à venir (au total 438 milliard de Dollars de commande enregistrées) ?
On peut penser qu’elle se porte à merveille, sans préjuger du secteur et de son niveau de concurrence.
Bref, ses produits remportent un franc succès et on peut sans aucun doute non seulement féliciter ses équipes pour ses résultats commerciaux car elle n’est pas en position de monopole (comme par exemple Microsoft avec le système d’exploitation Windows qui occupe 90% du terrain) mais aussi se dire que par les temps qui courent voici enfin une entreprise qui n’aura pas besoin de coup de main.
Las ! Malgré ces résultats éblouissants, le gouvernement français a décidé de venir en aide à Airbus, qui affiche pourtant de si bons chiffres, en mettant à disposition une aide de financement à hauteur de 5 milliards d’Euro.
Car les ventes de ses appareils sont dépendants du système bancaire, la quasi totalité des avions étant vendus à crédit, et 40% de ces crédits venant du secteur bancaire.
Et qui dit vente à crédit, dit ralentissement lorsque le secteur bancaire est en crise. Et c’est à ce moment qu’arrivent les « queues blanches », c’est à dire les avions construits mais qui n’ont pas de clients car ces derniers n’ont pas trouvé les fonds pour financer leurs acquisitions. Les appareils sortent donc de la ligne de fabrication sans le logo de la compagnie aérienne sur l’empennage.
D’après le Directeur Commercial d’Airbus, il se peut que 30% du carnet de commandes manque à l’appel. Si l’on rapproche cela des quatre années déjà engrangées, cela laisse encore plusieurs années de répit pour que les banquiers retombent sur leur pied.
Et qui plus est, Airbus est une société multinationale, avec des intérêts majeurs en Allemagne, Espagne ou encore Angleterre, et à nouveau JusMurmurandi ne comprend pas que cette aide vienne de façon unilatérale de l’hexagone.
Bref, si le gouvernement français se met à venir en aide à toutes les entreprises dont la situation est aussi florissante que celle d’Airbus, la CGT, le PC, le PS et tous les autres peuvent mettre bas les armes pour jeudi prochain, car, c’est sûr et certain, il y aura de l’argent pour tout le monde…

Airbus en pleine ascension
Presse à vendre ?
janvier 25, 2009 on 7:45 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésParis résonne encore du fracas qu’a causé l’article du projet de loi donnant au pouvoir exécutif le pouvoir de nommer le Président de France Télévision. Que n’a-t-on pas entendu sur la régression à avant mai 68, sur l’évolution vers un régime autoritaire, entre autres cris déchirants. JusMurmurandi s’y serait associé, car la liberté de l’information nous est chère, si nous avions cru au danger.
Plus étrange, en revanche, est le grand silence médiatique qui entoure la décision sarkozyenne de donner 600 millions d’euros pour la presse écrite. Car là, il y a un vrai sujet. Sujet comme sujet d’article. Sujet comme sujétion, ou assujettir. Car qui peut imaginer que 600 millions de subventions ne donne ni droit de regard, ni influence?
Le problème, c’est que personne ne veut payer pour des quotidiens généralistes structurellement déficitaires. Leurs ventes sont modestes, comme les recettes qu’ils en tirent tant en prix de vente qu’en publicité. Ceci les condamne à un cercle vicieux de panne de moyens et de lectorat limité, tandis que leur financement, et le contrôle qui va avec, tourne souvent au feuilleton, comme au Monde ou à Libération.
Ce qui veut dire explicitement qu’il n’y pas assez de clients acceptant de payer assez cher, et partant, pas assez d’annonceurs, pour faire vivre ces entreprises.
S’ajoute à cela une profession journalistique intransigeante sur ses avantages aussi bien que sur le droit d’un propriétaire de financer à fonds perdus sans avoir le droit de rien dire ou faire.
Se surajoute la présence très onéreuse de la CGT du Livre, syndicat disposant (on croit rêver!) du monopole d’embauche, et d’une distribution archaïque effectuée par un autre monopole, les NMPP, elle aussi gangrenée par des pratiques sociales verrouillées par la CGT.
Dernière couche de misère pour les quotidiens déjà mal partis: la distribution de concurrents gratuits, faciles et rapides à lire, qui drainent un lectorat de gens allant au travail en transports en commun.
Sans compter, bien sûr, la concurrence des autres media, radio, télévision, et maintenant la lecture souvent gratuite de la presse sur Internet.
Bref, un spectacle de désolation économique sur fond de menace pour la pluralité de l’information. Un spectacle qui n’a pas de fatalité, car, si certaines industries sont frappées structurellement et donc internationalement, les causes de ce mal là sont bien françaises. Il n’y a qu’à regarder la diversité et les tirages de la presse britannique pour s’en convaincre
C’est là qu’arrive, les bras chargés de fonds, Sarkozy tel le roi mage portant des cadeaux. Sauf que là ce n’est pas à un bébé né dans la pauvreté quoique porteur de l’avenir du monde, mais à un métier anciennement riche et tombé dans la misère de la vieillesse.
Cadeaux qui ne sont pas négligeables, puisque 600 millions d’euros par an, cela fait 4 milliards de francs, ce qui fait qu’en 7 ans, on atteint le montant des pertes abyssales du crédit Lyonnais. On n’en est donc pas au naufrage du Titanic, mais c’est plus que le naufrage d’un concurrent du Vendée Globe…
Et là, contrairement à la nomination du président de France Télévisions, pas un mot contre la manne présidentielle, qui, pourtant, devrait faire débat en termes de liberté et de pluralité de la presse. Pas un commentaire pour demander de quel droit l’argent des contribuables doit servir à financer un produit dont les clients ne veulent plus assez pour le payer à son juste coût. Pas un commentaire pour demander qu’en contrepartie du nouvel avantage, les parties prenantes renoncent aux leurs (convention collective des journalistes, NMPP, CGT du Livre), alors qu’il y a eu un tonnerre pour exiger que les banquiers abandonnent leurs bonus et les actionnaires leurs dividendes.
Non, rien. Le silence. Comme s’il y avait un panneau rouge à l’entrée d’une grande salle à manger, marqué « silence, on mange! ». Un lâche silence pendant qu’on observe ce qui, en fait, revient ni plus moins à la nationalisation de la presse quotidienne. Une situation que n’a pas encore osé (on n’ose dire « réussi ») mettre en pratique la Russie de Medvedev et Poutine.
Liberté de la presse, indépendance des journalistes ne sont plus que des mythes, qu’on pourra enterrer au Panthéon, à coté de celui de la Résistance incarné par Jean Moulin. Sauf que Jean Moulin a souffert la torture et la mort pour ses idéaux.
Alors que la presse quotidienne a simplement vendu les siens au milieu du silence de tous, lâchement heureux d’éviter le désastre même au prix de ce qu’il faut bien appeler une nationalisation massive. Le même silence qu’on a noté quand le fils d’un oligarque russe a racheté France-Soir, exsangue depuis des années, alors que le rachat des Echos, quotidien prospère, par M. Arnault de LVMH qui est quand même beaucoup plus fréquentable à tous points de vue que le riche moscovite, a déclenché grève et levée de boucliers.
Ainsi, Nicolas Sarkozy ne domine pas les consciences comme pouvait le faire De Gaulle. Il ne les inspire pas, comme Pompidou. Il ne leur raconte pas de belles histoires , comme Miterrand. Il ne les anime pas, comme Chirac. Il les achète!
La faute à qui?
janvier 24, 2009 on 9:16 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés« Il est tombé par terre, c’est la faute à Voltaire; le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau » Ces mots mis dans la bouche de Gavroche par Victor Hugo sonnent juste: notre système financier est par terre, et nous sommes le nez dans le ruisseau. La question qui émerge avec force est: c’est la faute à qui? Et derrière cette formulation se cachent en fait plusieurs questions: qui sont les gagnants, s’il y en a? Qui a fauté? Qui s’est trompé? A partie de quel moment est-on non plus simplement une victime (de la crise, d’un licenciement, de pertes immobilières ou en bourse, d’un refus de crédit), mais une Victime (de Madoff, de Lehman, d’emprunts « toxiques »)?
Alors, bien sûr, la première réponse, sur laquelle tout le monde est d’accord est de déclarer que « c’est la faute aux banquiers ». Parce que c’est là que les symptômes de la crise sont les plus visibles: pertes abyssales, effondrement du crédit interbancaire et vers les clients, besoins gigantesques d’argent public. Ce qui, couplé à des rémunérations pharaoniques, a tout pour créer un cocktail plus toxique que n’importe quel emprunt.
D’où des clameurs pour clouer au pilori les banquiers, leurs rémunérations, et le pouvoir qu’ils détenaient de « planter » ainsi le système financier mondial et de nous plonger dans une crise économique dont JusMurmurandi n’a eu de cesse d’écrire (et jusqu’ici amplement à raison, malheureusement) qu’elle serait pire que tout ce que nous avons connu au moins depuis les années 30. Plus de bonus pour les banquiers! Plus de dividendes pour leurs actionnaires! Nationalisons les! Régulons et encadrons-les! Faisons-les contrôler en permanence par leurs propres administrateurs. Renforçons les audits. Et surtout, blâmons-les pour tout!
Deuxième coupable évident: le système! Sans aller jusqu’à remettre en cause le capitalisme, faute d’avoir quoi que ce soit à proposer comme alternative, hormis, Besancenot et les ultras du genre du groupe de Julien Coupat, c’est la faute au système! Focalisation excessive sur le profit, et en particulier sur le profit à court terme, priorité aux services, et notamment aux services financiers, désintérêt envers l’industrie. A se demander comment nous avons pu exister avec un système perclus de tant de maux si graves.
Troisième catégorie de coupables indéfendables: les experts, agences de notation ou économistes de tout poil. Ils n’ont rien vu venir, rien annoncé, rien mis en place pour éviter ou amoindrir les conséquences de la crise, et ils sont muets pour nous en sortir.
Regardons cela de plus près:
D’abord, les hommes. Certains ont échoué, d’autres ont failli, d’autres encore ont fauté. Mais jeter la pierre aux hommes, c’est ignorer que, pour beaucoup, ce sont les plus brillants de leur génération. On peut être ahuri devant le désastre des constructeurs américains de voitures, aveugles au point de tout risquer sur les profits tirés des seuls gros véhicules sans voir qu’un jour un retour de balancier les précipiterait (et beaucoup d’entre nous avec) dans l’abîme. Mais combien de brillants jeunes diplômés ont choisi, ces 30 dernières années d’aller travailler chez General Motors plutôt que chez Goldman Sachs? Et si la crise actuelle est bien due à des excès financiers, la finance mondiale a créé une abondance sans précédent.
Ensuite le système. Jeter le système aux orties en raison de la crise actuelle, c’est oublier que la prospérité mondiale a cru de manière continue depuis des décennies, et ce pour le bien du plus grand nombre, y compris depuis 10 ans, de centaines de millions de Chinois et d’Indiens. Cela ressemble à condamner l’industrie pharmaceutique toute entière pour tel ou tel gaspillage, abus, échec ou scandale sans voir que l’espérance de vie de la population mondiale croît de façon régulière, et ce, avant tout, en raison de a disponibilité croissante de médicaments toujours plus efficaces.
Enfin, les experts. Les considérer comme de grands coupables serait leur faire trop d’honneur. Il suffit de voir qu’un trader de pointe gagnait en un jour ce que gagnait un « expert » universitaire en un mois ou un an pour se faire une idée de leur importance relative.
Alors, la faute à qui? Qui sont nos Voltaire, nos Rousseau? Bien sûr, on peut encore faire un dernier effort pour blâmer le désormais ex-Président Bush et ses âmes damnés (on a envie d’écrire « ses ânes damnés ») Cheney, Karl Rove et les néo-conservateurs. Ce qui conduit à accueillir Obama comme le Messie, et à en attendre qu’ils nous sauve tous. Mais comme JusMurmurandi n’a pas vu d’étoile filante ni 3 rois mages, il y a de très fortes chances que ceux qui y croient le plus soient les plus déçus.
La réalité, c’est que nous sommes tous les responsables, et que, s’il y a des coupables, c’est nous. Il est facile de dénigrer la mondialisation et la perte d’emplois qu’elle vaut à notre industrie. Mais qui se précipite pour acheter au moins cher, souvent en provenance de Chine? Si les consommateurs que nous sommes ne privilégiaient pas avant tout le prix dans notre choix, les entreprises ne pressureraient pas avant tout les coûts dans les leurs. D’autres choix sont possibles, comme le lieu de fabrication, l’éthique, le développement durable, l’innovation, la performance, la qualité. Mais non, nous, c’est le prix, donc le coût, donc la Chine.
La même chose est vraie avec le système économico-financier. Il est facile de vouer aux gémonies les fonds de pension qui exigent une rentabilité toujours plus forte, mais le feraient-ils si leurs clients, c’est-à-dire ceux qui leur confient l’argent de leurs futures retraites, ne choisissaient pas les gestionnaires sur le critère de la rentabilité, alors que les mêmes choix alternatifs sont possibles. Et ce système a créé une accumulation de richesses proprement incalculable. Car, pour perdre les sommes que l’on a vu fondre en bourse ou dans l’immobilier, il fallait d’abord qu’elles y soient arrivées.
Le plus intéressant peut-être est de constater que, quand nous sommes en période de prospérité, nous n’avons de cesse de trouver que nous n’allons pas si bien que cela, et que l’argent, somme toute ne fait pas le bonheur. Mais, que survienne une crise, et on constate bien vite à quel point la consommation nous est douce. Et que, si l’argent ne fait pas le bonheur, qu’il nous manque quand nous n’en avons plus tout à fait assez!
Au secours, la gauche de Martine Aubry revient… à ses anciennes méthodes!
janvier 21, 2009 on 2:21 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésMartine Aubry n’a pas perdu de temps. A peine élue, elle montre, avec son contre-plan de relance, où en est la pensée de la gauche en 2009. Et la réponse est simple, en 1981, compte tenu de la similitude de la pensée qui sous-tend cet ensemble de mesures avec les propositions du candidat PS.
Elle remonte beaucoup plus loin encore si on se souvient que le programme de 1981 de François Mitterrand n’était que le prolongement de celui de 1974, élaboré avant le premier choc pétrolier, à une époque qu’aujourd’hui on appelle « les trente glorieuses ». Un tout autre monde…
Quelques exemples:
- le PS veut transformer les aides déjà versées aux banques (qu’ils ont d’ailleurs refusé de voter) en prises de participation. C’est illégal parce qu’unilatéral et rétroactif. Qu’importe!
- le PS veut supprimer le paquet fiscal. Les premiers bénéficiaires sont ceux qui font des heures supplémentaires et leurs employeurs, c’est-à-dire des gens aux revenus modestes ou moyens et des entreprises, précisément ceux qu’il faudrait aider. Qu’importe!
- le PS veut augmenter de 3% le SMIC. Voilà comment on peut distribuer de l’argent sans augmenter les impôts ou le déficit. Les entreprises, dont beaucoup sont déjà en difficulté n’auront pas les moyens de payer, et ce sera une incitation supplémentaire à licencier et délocaliser. Qu’importe!
- le PS veut empêcher de licencier toutes les entreprises qui ne sont pas en grande difficulté. C’est le meilleur moyen qu’elles le soient quand on augmente les charges dans un monde ouvert à la concurrence. Qu’importe!
- le PS veut baisser la TVA de 1%, alors qu’on sait très bien que les distributeurs ne répercuteront pas ou pas entièrement cette baisse, et que l’augmentation de la consommation profitera avant tout aux produits importés. Qu’importe!
Bref, on voit le profil: 2 fois plus d’argent dépensé que la droite. Des dépenses à caractère pérenne (hausse du SMIC), des hausses d’impôts (suppression du paquet fiscal) un rôle accru de l’État (prime pour ne rien faire, hausse des allocations), taxation à mort (au sens propre du terme) des entreprises. Tout un programme, visiblement calibré pour cibler les électeurs de Besancenot au lieu de ceux de Bayrou, qui a du s’étrangler à la pensée rétroactive d’avoir failli s’allier avec ce PS-là.
Après la branchitude de Ségolène Royal, on sait maintenant quelle voie a pris le PS.
Celle de l’antiquititude.
S’ils n’étaient dans l’opposition pour encore au moins 3 ans, il y aurait des réels motifs d’inquiétude.
Et en espérant qu’ils restent encore longtemps dans la désuétude.
Vous avez dit…videndes??? Et pourquoi pas des bonus en plus?
janvier 19, 2009 on 10:07 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 6 CommentsDes dividendes? Et puis quoi encore? JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre ahurissement et hallucination. Après une année 2008 sans précédent, où les banques ont dû, de par le monde, être renflouées par les Etats pour éviter d’être emportées comme la maison de paille du petit cochon par le souffle du grand méchant loup et d’être dévorées toutes crues par la crise, elles veulent faire comme si tout allait bien.
Et notamment distribuer des dividendes aux actionnaires et des bonus aux dirigeants. Argent qui, nécessairement sortirait d’un bilan renfloué et garanti par l’Etat, c’est-à-dire par les impôts des contribuables.
Les bonus, ou part variable de rémunération, comment les dirigeants pourraient-ils imaginer en toucher quand la survie même de leur Établissement a été mise en péril par les conséquences de leurs actes de gestion? Ce serait comme un guide de montagne ou un marin professionnel qui demanderaient leur salaire à des touristes qu’ils auraient emmenés au bord de la mort et qui n’auraient dû leur salut qu’à l’intervention de sauveteurs.
BNP-Paribas, qui mérite bien que l’on dise qu’elle a beaucoup mieux fait (ou moins mal, comme on voudra) que l’immense majorité de ses concurrentes, et qui est restée largement bénéficiaire en 2008, eût été la seule à pouvoir prétendre verser dividendes et bonus, vu qu’il y a effectivement des bénéfices à distribuer au lieu de feuilles de licenciement par dizaines de milliers comme ses concurrentes.
C’est, comme par hasard, celle qui a annoncé que ses dirigeants, MM Pébereau et Prot renonçaient à leurs bonus.
L’argument en faveur du versement des dividendes est plus fallacieux encore. Les actionnaires ont beaucoup souffert de la chute des cours des actions des banques en 2008. Ne pas leur verser de dividendes serait, à en entendre les apologues, les pénaliser plus encore.
JusMurmurandi rappelle qu’il y a des produits financiers à revenu garanti, qui s’appellent les obligations. Si les actionnaires avaient voulu, ils n’auraient eu qu’à en acheter à la place des actions. Mais, évidemment, ils n’auraient pas eu les fortes hausses de cours des dernières années. Bref, après avoir eu le meilleur, ils veulent éviter le pire, ou plutôt le refiler à l’Etat, suivant la tradition française de la privatisation des profits et de la nationalisation des pertes.
Et si les Etats ont du intervenir, c’est parce que les actionnaires n’avaient pas souhaité renflouer des banques en lesquelles ils ne croyaient visiblement plus. Et qui avaient donc de fait fait une croix sur tout dividende possible. Cette défection des actionnaires montre bien qu’il n’est pas nécessaire de leur verser un dividende pour éviter qu’ils ne s’abstiennent dans l’avenir, vu qu’ils s’abstiennent déjà massivement. C’est pour cela que les cours des actions des banques se sont effondrés, nettement plus que la moyenne des marchés. Et ces actionnaires devraient déjà être ravis que les Etats soient venus sauver leur capital en sauvant leurs banques, tels Zorro ou le Père Noël. Et en France cela ne diluera même pas ces actionnaires, contrairement aux Etats-Unis ou à la Grande-Bretagne.
Ces mêmes banques, pour certaines d’entre elles, ont conseillé à leurs clients des investissements qui se sont retrouvé dans le gigantesque trou noir creusé par Madoff. Et après avoir vanté la qualité de leur gestion, leur prudence, leur réputation, leur diligence à vérifier les fonds qu’elles recommandaient, la sécurité de actifs sous-jacents dans des prospectus où le nom de Madoff ne figurait pas même en petits caractères, mais leur leur en gros, elles voudraient se laver les mains des conséquences de leur inconséquence. Et ne pas indemniser les victimes.
Il faut dire que, si elles indemnisaient les clients qu’elles ont induit à cet investissement catastrophique, il resterait moins d’argent pour les dividendes et les bonus.
Vous me direz que je fais un raccourci abusif, que ce n’est pas le même argent, et pas toutes les banques, et vous aurez raison.
Mais c’est la même attitude d’irresponsabilité.
Le Japon a une tradition de « seppuku », plus connu pour sa phase finale, le « hara-kiri », ou suicide rituel de celui qui s’est déshonoré.
Pour les uns, c’est manifestement impossible, vu qu’ils n’ont jamais eu d’honneur
Pour les autres, JusMurmurandi tient des sabres à votre disposition. Enfin, disons qu’une démission sans prévis ni indemnités suffira.
Get well soon, Steve Jobs !
janvier 15, 2009 on 2:19 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermésIl y a des entreprises où les patrons occupent une place exceptionnelle.
Certains les ont dirigées (comme Alfred Sloan chez General Motors pendant une bonne partie du 20ème siècle, ou Jack Welch chez General Electric); d’autres les ont même crées, comme Steve Jobs chez Apple.
L’entreprise est célèbre pour avoir débuté au cours des années 70 dans un garage et introduit l’ordinateur dit personnel sur le marché.
Ce fut le commencement avec l’Apple II, qui permit aux foyers d’avoir une puissance de calcul, des jeux jusqu’alors inconnus.

Apple II
Au début des années 80, ce fut une nouvelle révolution; la collaboration avec les techniciens de Rank Xerox et le célèbre PARC (Palo Alto Research center) donne naissance au Macintosh, et sa fameuse souris dont on vient de fêter le quarantième anniversaire.

Apple Macintosh
Même si l’architecture était dite « fermée », tant du point de vue matériel que logiciel, ce fut une vraie révolution.
Convivial, facile à utiliser, beaucoup plus que son concurrent de chez IBM, le PC, il marqua son temps de manière très significative.
Les Macbook qui sont vendus aujourd’hui sont toujours les descendants, bien améliorés de cette technologie.
Enfin dans les années 2000, c’est l’arrivée de la musique « portable » sans support matériel.
Après les Walkman et Discman de Sony qui marchent avec cassette ou CD, Apple lance un troisième pavé dans la mare avec l’ Ipod. On peut désormais emporter sa musique sur soi, facilement.

Apple Ipod
Dernière étape en date, l’iPhone lancé en 2007 qui réunit, entre autres, un téléphone GSM, un Ipod et la possibilité de sufer sur internet avec quelques grammes dans la poche.

Apple Iphone
Alors à l’heure où le génie et père de cette fantastique aventure se retire pour raison de santé au moins jusqu’au mois de juin, il nous est apparu tout naturel de lui souhaiter tous nos voeux de prompt rétablissement.
Get well soon, Steve Jobs !
Une agression peut en cacher une autre
janvier 14, 2009 on 8:36 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésUne fois de plus les cheminots de la SNCF se sont distingués. Une grève « spontanée » a causé la fermeture de la gare St Lazare pendant la journée d’hier, et rendu misérable le transit de centaines de milliers de passagers (on n’ose dire usagers, encore moins clients). Sans compter les automobilistes coincés dans les encombrements qui en ont résulté.
La raison de cette grève: une agression sur un conducteur du RER A. Quel rapport avec les lignes de train de St Lazare? On se le demande encore. Sauf que, comme par hasard, un conflit durait à St Lazare depuis un mois. Et que les déclarations syndicales indiquant que l’agression du RER était liée à l’insatisfaction des usagers de St Lazare est fausse, et donc un mensonge éhonté et effronté. L’occasion était trop belle. Et la méthode choisie, créant délibérément un maximum de perturbation, met la direction de la SNCF sous un maximum de pression pour régler le problème à chaud. En lâchant, comme par hasard, des avantages sonnants et trébuchants aux grévistes.
Toute relation avec les élections professionnelles à venir à St Lazare en mars n’est que pure coïncidence, n’est-ce pas?
Toute ressemblance avec la technique russe de renégociation du prix du gaz vers l’Ukraine, entre les méthodes de Gazprom et Vladimir Poutine d’un côté et les syndicats SUD-Rail n’est que pure coïncidence, n’est-ce pas?
Sauf que le modus operandi est le même. Sauf que tous ont été formés aux méthodes marxistes de la lutte des classes.
Il ne manque plus que l’habituel concert de commentaires indiquant que distribuer des avantages aux cheminots grévistes, c’est à tout prendre bon pour le pouvoir d’achat et la relance, et donc bon pour le pays.
A noter que, ce matin encore, les encombrements sont énormes en région parisienne, tant les voyageurs échaudés hier font peu confiance aux cheminots pour tenir leurs engagements de reprendre le travail.
Quand on sait qu’une grève de 59 minutes pour une journée coûte à un cheminot 10 euros de revenus mais désorganise le service pour la journée, on voit l’attrait du système. Il se dit même que certains petits malins feraient grève de 59 minutes le matin pour être appelés en renfort et en heures supplémentaires payées cher à l’heure de pointe du soir, ce qui leur ferait gagner de l’argent en net, on comprend les malheureux chômeurs du matin, si enclins à un version très originale du « travailler plus pour gagner plus ».
Tant que dureront ces pratiques, les passagers se sentiront comme des mètre-cubes de gaz qu’on transfère ou non par des pipe-lines en fonction de combats politico-financiers. On se demande comment les Verts et leur allié Bertand Delanoë espèrent convaincre les automobilistes d’abandonner leur voiture si c’est pour tomber dans de tels guet-apens.
Tiens, aujourd’hui ce sont les transports en commun de la ville de Marseille qui sont en grève à la suite d’une agression contre un conducteur. Et les usagers, n’ont-ils pas le droit de se sentir agressés, eux aussi?
Ne pas désespérer
janvier 11, 2009 on 8:06 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés3 morts ont récemment défrayé la chronique, un chef d’entreprise français, un financier français à New York, un milliardaire allemand. Leur point commun: s’être donné la mort face aux difficultés et à la ruine probable.
Le financier français de New York avait fait sa pelote en drainant l’argent de ses clients et ses amis (plus d’un milliard de dollars) vers un gestionnaire de fonds américains aux rendements remarquables par leur niveau élevé et surtout constant même en temps de crise, le très respecté Bernard Madoff. Face au fait d’avoir ruiné ses clients et amis, il s’est ouvert les veines. Ce qui a valu à sa mémoire un éloge unanime pour un courage et une honorabilité intactes, à la hauteur des Anciens grecs et romains. Peut-être eût-il été plus courageux de rester et de faire face à ses responsabilités, et permettre à ses clients, qu’il faut bien appeler ses victimes, de mieux faire le deuil de leurs fortunes envolées. Car, s’il est clair qu’il n’avait aucune idée que Madoff était un escroc, ce qui l’absout de toute malhonnêteté, sa « responsabilité de suivi et de supervision » était engagée, comme l’a rappelé le régulateur du Grand-Duché de Luxembourg, en accord avec la directive européenne.
Sur le même sujet, à noter la disparition (pas le décès, « seulement » la disparition) de la très charismatique banquière autrichienne Sonja Kohn, fondatrice et dirigeante de la Banque Medici. Celle-ci a apporté 1,2 milliards de dollars de fonds de ses clients à Madoff. La raison officieuse de cette plongée dans la clandestinité serait que, parmi les clients de Mme Kohn figureraient des oligarques russes et ukrainiens, et que ceux-ci auraient le dépit plus menaçant et violent que d’autres face aux nouvelles que leur argent s’est envolé.
Autre mort, un milliardaire allemand, qui avait emprunté de l’argent à une de ses sociétés cotées pour spéculer sur le titre Volkswagen. Le cours de celui-ci a été fort agité, avec une hausse colossale puis une baisse tout aussi brutale après un communiqué de Porsche, qui était en train d’en prendre le contrôle, ait fait état d’une participation plus importante que généralement admise, ce qui a obligé les acheteurs à découvert à se couvrir à n’importe quel prix, faisant flamber le cours. Avant qu’un communiqué rectificatif le fasse retomber tout aussi vite. Une étrange affaire avec des côtés sulfureux qui en rappelle d’autres qui jalonnent la carrière de Ferdinand Piëch, petit-fils de Ferdinand Porsche, le génial inventeur qui créa la Volkswagen pour Adolf Hitler, lequel petit-fils n’a eu de cesse de tout faire pour reprendre le contrôle des deux entreprises créées par son grand-père, ce qui est fait aujourd’hui puisqu’il contrôle Porsche qui contrôle Volkswagen.
Ce qui est curieux, c’est que le dit milliardaire allemand, qui s’est jeté sous un train, était en voie d’aboutir à un refinancement de son empire. Et que donc, même encadré par les banques, ou rétréci, celui-ci n’était pas en poussière comme les avoirs des déposants de Madoff. Car si tous les « presque ruinés » doivent se donner la mort dès lors qu’ils ne sont « plus que » riches à milliards après avoir l’avoir été par dizaines de milliards, alors il faut d’urgence agrandir les cimetières de Moscou, de Shanghai ou de Mumbay…
Enfin, un sujet que JusMurmurandi a déjà traité, un chef d’entreprises français qui s’est suicidé après n’avoir pas pu éviter le dépôt de bilan de son chantier naval. Et là encore, la presse de lui tresser des couronnes de héros à l’ancienne. Pour autant, et si son intégrité et son sens de l’honneur sont infiniment respectables, est-ce bien de laisser sa fille seule face à son désir de faire face? Le père n’aurait-il pu l’accompagner dans sa lutte? Lui, qui connaissait mieux que tout autre les ressources possibles de son entreprise ne pouvait-il les mettre à la disposition de l’administrateur judiciaire pour que la meilleure solution possible soit trouvée? S’il s’estimait responsable de la très mauvaise passe où se trouvait le chantier, ne fallait-il pas qu’il contribue à l’en sortir? Car, là encore, si tous les chefs d’entreprise qui vont connaître le tribunal de commerce dans les prochains mois devaient se suicider, il faut d’urgence agrandir les cimetières. Ce serait un gâchis incommensurable en plus d’une souffrance immense pour les proches qui ne peuvent s’empêcher, même quand ils n’y sont pour rien, de culpabiliser en se demandant ce qu’ils n’ont pas su faire pour empêcher la vague de désespoir de tout emporter.
Non, face aux difficultés, il ne faut pas désespérer. D’autant qu’un rebond est toujours possible. Combien de carrières se sont redressées après un échec.
JusMurmurandi a cherché un exemple de rebond pour prouver cette affirmation et terminer cet article à la tonalité grave sur une note d’espoir. Sauf que le meilleur exemple de rebond, de la part d’un homme qui ne s’est jamais avoué battu est-il un si bon exemple que cela? Sa première entreprise capote, n’importe, il en fera d’autres, et surtout il en reprendra nombreuses au tribunal de commerce, créant un petit empire et brassant des milliards. Sa notoriété au zénith, son nom en train de devenir un nom commun, il devient ministre malgré sa sulfureuse réputation. Puis tout s’effondre. Faillite, banqueroute, prison. Mais lui ne se suicide pas, il se bat, et, à la stupéfaction de tous, après 15 ans de procédures, obtient un arbitrage qui va lui rendre un pécule non négligeable.
Ce spécialiste du rebond, mais qui n’est pas un exemple, vous l’avez reconnu. C’est Bernard Tapie! Décidément, un article qui va de Madoff à Tapie pour parler d’espoir. De Bernard à Bernard, il y aurait de quoi se méfier de ce prénom, sauf que le nom du chien d’avalanche salvateur qui vous sauve quand tout est perdu, c’est le Saint-Bernard!
Qui se ressemble s’assemble
janvier 10, 2009 on 9:14 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésToute la presse hexagonale annonce à renfort d’articles le rapprochement entre ce qui reste d’Alitalia et le groupe Air France KLM, devenu un des deux premiers transporteurs aériens mondiaux.
Tout au long de ces derniers mois, on a longuement décrit Alitalia comme un grand européen dont il ne reste que quelques (mauvais) souvenirs, tant la concurrence, la mauvaise gestion et la faiblesse permanente des gouvernements successifs face aux oukases syndicaux.
En parallèle, les Français se rengorgent du succès de l’alliance Air France avec KLM, avec bons chiffres à l’appui.
Pour JusMurmurandi, la réalité est bien différente.
Si la taille des deux entreprises est clairement à la faveur des Français, bien des mauvaises pratiques si facilement décriées chez la compagnie transalpine se retrouvent chez nous.
Syndicats outranciers et personnels trop gâtés: si les pilotes Italiens se font toujours chercher par leur employeur en voiture à leur domicile pour se rendre au pied de l’avion, avantage négocié dans les années 70, qui a oublié toutes les grèves historiques d’Air France, y compris à la veille de la coupe du monde de football en 1998 ?
Ou encore les pilotes d’Air Inter, seuls au monde qui réclamaient le pilotage de l’Airbus A 320 à trois ?
Ou récemment encore, la grève pour s’opposer à la faculté qui serait accordée à ces pilotes qui souhaitent retarder leur départ en retraite ?
Sans parler de ce qui avait fait l’objet d’un article particulier de JusMurmurandi, le formidable fromage des GP (gratuits personnel) qui n’étaient soumis ni à l’impôt ni aux charges sociales ??
Le soutien public au détriment de la concurrence.: combien de milliards ont été gaspillés chez Alitalia, y compris récemment par Berlusconi, qui, encore candidat, s’opposait avec véhémence à un rapprochement franco italien?
Combien de manœuvres ont été accomplies afin que la France reste le seul pays majeur d’Europe qui ne compte pas une compagnie à coûts réduits pour les moyens courriers comme on les connait en Allemagne (German Wings, Air Berlin), en Espagne (Vueling, Clickair), Grande Bretagne (BMI, FlyBe, Ryanair, easyJet, Jet2…), Italie (Volareweb, Meridiana) ?
Ah si, il y en a bien une, c’est Transavia…qui est une ancienne filiale de KLM relancée par le nouveau groupe. Et pendant qu’Air France facture avec une audace sans pareil 50 Euro la possibilité de s’asseoir à côté d’une issue de secours pour avoir plus de place, elle vend des billets à 65 Euro pour faire l’aller retour Paris Porto. Allez comprendre. Ainsi, combien d’emplois n’ont pas été crées au seul bénéfice de protéger Air France ?
Une flotte surannée: Si Alitalia se débarrasse de ses vieux clous, DC 9 et autres MD 80 qui sont très gourmands, les premiers A 320-100 d’Air France, qui ont plus de 20 ans volent toujours. On les reconnait facilement, ils n’ont pas de saumon ou « winglet » au bout des ailes. Heureusement, le tableau est plus favorable pour les longs courriers où Air France a fait la part belle à Boeing et son 777.
Sur les lignes internationales américaines, où elle est seule avec son alliée Delta (Miami par exemple), vous paierez en classe économique deux, trois fois le prix que proposent certains concurrents pour des destinations équivalentes dans des conditions de transport comparables à la classe affaires.
Ahurissant, mais vrai. Tout au profit de la compagnie, tout au détriment du client. Pardon du passager.
Si le carburant a beaucoup baissé (plus que les taxes, surtaxes du même nom d’ailleurs), le nombre de passagers va suivre la même tendance avec le ralentissement économique et il va falloir être vigoureux. Bon moment pour passer la main comme le fait Spinetta à Gourgeon pour Air France…
Bref, à l’heure où tout le monde semble se réjouir de ce rapprochement, en particulier parce qu’il empêche Lufthansa ou British Airways de mettre la main sur Alitalia, gageons qu’il n’y aura pas de choc de cultures d’entreprises. Tout ce petit monde se retrouvera en pays de connaissance.
Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es…
La matelas et le ressort
janvier 10, 2009 on 8:08 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 4 CommentsOn le sait, pour qui veut bien dormir, un bon matelas est indispensable. Mais à quoi sert un bon matelas sans un bon sommier? Et notamment, parmi les meilleurs, un sommier à ressort?
Avec cette entrée en matière, JusMurmurandi serait-il devenu soit marchand de sommeil, soit Webmarchand en périodes de soldes? Ni l’un ni l’autre, puisqu’il s’agit en fait de crise économique, plutôt du genre à vous faire perdre le sommeil.
Ce qui est intéressant, dans le genre glauque, c’est de constater que l’économie américaine a détruit, en 2008, la bagatelle de 2,6 millions d’emplois, le pire chiffre depuis 1945, et un cauchemar pour Barack Obama. Pendant ce temps, le chômage remontait à 7,2%, son plus haut niveau depuis 1993.
Pendant ce temps-là, en France, le chômage est repassé au dessus de la « barre » des 2 millions de chômeurs. Or, en 1993, le compte était à 3 millions. Faut-il en déduire que la France fait mieux, beaucoup mieux que les USA en termes de chômage, alors qu’on pense couramment le contraire?
En fait, l’économie française n’a pas encore commencé à détruire des emplois en masse. Les délais légaux de communication aux comité d’entreprise, de négociations obligatoires, de recours innombrables font qu’il s’écoule au moins 6 mois entre la décision et les licenciements. Et que ceux-ci sont assortis de préavis et d’indemnités qui allongent encore de nombreux mois le moment où le chômeur sera face à une pénurie de revenus. Pénurie atténuée par des versements d’allocations très supérieures, sauf exceptions, à celles en vigueur aux Etats-Unis.
La vague qui a frappé les USA est donc en avance sur la nôtre sur ce plan, mais nous ne l’éviterons pas. Notre système de délais sert de matelas amortisseur, comme aussi nos nombreux millions de fonctionnaires et autres employés de services publics et para-publics réputés intouchables. Alors que les Etats-Unis sont en récession depuis la fin 2007, la France aborde 2009 en l’ayant non pas évitée, mais retardée.
Et quand on regarde ce qui s’est passé entre 1993 et 2008, il est clair que les Etats-unis ont passé beaucoup plus de temps en plein emploi, avec des taux de chômage de moins de 5%, que la France, qui n’y est jamais parvenue depuis les années 60, et où la lente décrue du chômage est en partie due à une démographie en baisse.
Donc, avant de dauber sur les problèmes de l’économie américaine à l’aune de leurs déboires, qui sont réels et massifs, de ricaner sur la fin du leadership américain dans une forme de schadenfreude (joie trouble provoquée par les difficultés des autres) à la française, et de gloser sur la supériorité de notre matelas, gardons-nous de sous-estimer le ressort américain, qui leur a si souvent permis de sortir d’une crise plus vite et plus fort.
Car un matelas qui n’est pas couché sur un sommier avec du ressort devient vite mou et inerte. Le sommeil du dormeur s’y révèle inconfortable, et celui-ci a bientôt du mal à s’en extirper. C’est la langueur japonaise des années 80 et 90. Sauf que le dormeur japonais qui n’a certes pas de ressort pour se redresser, n’a pas, avec son futon, de matelas non plus pour amortir sa chute.
En attendant, les employés des hôpitaux, non contents d’avoir la sécurité de l’emploi, avantage dont on verra en 2009 tout le prix, demandent sans vergogne à Sarkozy plus de fric au motif que, s’il a aidé les banques, il peut bien aider aussi les personnels hospitaliers.
Ils ont aussi peu de chance d’être entendus par un Etat français qui n’a justement plus d’argent pour eux, ni pour d’autres d’ailleurs, au motif qu’ils ne sont pas les plus à plaindre et qu’il fallait absolument sauver les banques, pour irresponsables qu’elles aient été, que de voir voir le Prince Charmant réveiller la Belle Endormie.
Tiens, c’est de saison, il y a justement de la neige dehors, et tout est blanc.
Air Force One : Battlestar Galactica entre Airbus et Boeing
janvier 9, 2009 on 8:57 | In Economie, Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermésIls se battent combat terrible, voici longtemps que leurs chevaux sont morts…
Qui ne connait pas ces vers de Victor Hugo, ô combien appropriés pour illustrer la concurrence entre Airbus et Boeing.
Elle s’exprime sur le terrain de l’aviation civile (avions commerciaux et jets de luxe dérivés) et militaire avec le méga contrat-mirage des avions ravitailleurs américains.
D’abord en tête, Boeing a été puni pour avoir recruté des personnes trop proches du contrat.
Puis Airbus a remporté une manche, avec la première tranche du contrat, qui fut ensuite annulée par voie judiciaire.
Retour à la case départ, sauf qu’entre temps la capacité de projection américaine vieillit, et vieillit mal et à coût élevé, les avions susceptibles d’être remplacés étant très, très vieux.
Affaire à suivre, l’administration Bush ayant jeté le torchon, laissant clairement à l’administration suivante le soin de reprendre les études (en imaginant bien sûr que cette dernière arrive à boucler au moins une partie de l’affaire dans les quatre ans du prochain mandat qui débute…dans 11 jours)
Mais le duel autrement plus important est en train de commencer quant au prestige qui lui est attaché.
Celui de la succession d’Air Force One, l’avion du Président des Etats Unis.
Car son avion, un VC 25, dérivé du Boeing 747-200, livré en 1990, verra se terminer son service en 2017; entre temps, la version 200 du 747 est totalement dépassée, et les pièces coûtent de plus en plus cher.
Or en 1987, date de la signature du contrat, Boeing était seul. Lockheed avait disparu, Airbus n’avait pas d’avion concurrent et Mac Donnell Douglas n’était pas dans la course non plus avec son DC-10/MD 11.
Aujourd’hui, alors que l’USAF (armée de l’air américaine) entame sa recherche, les temps ont changé et Airbus a une offre des plus concurrentielles face au 747, dont les débuts remontent à….1968, sous la forme de l’A 380.
Bref, le suspense est à son comble et ceci d’autant plus que le remplaçant de Marine One, l’hélicoptère du président américain est en phase de remplacement, et par un modèle italien produit par AgustaWestland du groupe Finmeccanica. Il est donc acquis qu’en 2010 le moyen de transport à aile horizontale ne sera pas américain.
Qu’en sera-t-il pour l’avion le plus mythique de la planète?
Les études viennent d’être lancées hier…
Si vous êtes intéressé pour faire une offre…
Et dire qu’entre temps, les esprits petits et mesquins critiquent l’ETEC d’acheter un Airbus de 10 ans d’âge pour le Président de la République française…

Air Force One
Quand les bourses peuvent venir au secours de la bourse
janvier 8, 2009 on 9:35 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésLa facilité avec laquelle l’Oncle Sam a trouvé -à crédit, mais trouvé quand même- des centaines de milliards de dollars pour soutenir les banques, les compagnies d’assurances, les constructeurs automobiles américains menacés par la crise, cette facilité attise les convoitises.
Deux leaders d’un secteur qui génère 13 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel demandent au Congrès une aide de 5 milliards pour combattre la baisse d’activité qu’ils voient arriver. En effet, les Américains, déprimés par la crise, vont, d’après eux, moins consommer.
Or, toujours d’après eux, si les Américains peuvent se passer de beaucoup de produits ou de services, le leur est absolument indispensable.
Le secteur est l’industrie du sexe. L’un des deux signataires de la demande est le pornographe notoire et patron de presse Larry Flynt, l’autre, Joe Francis, est un éditeur de DVD porno, et a été récemment en prison pour faits liés à la prostitution.
Ils souhaitent donc que le Congrès vote une aide pour relancer l’appétit sexuel des Américains.
JusMurmurandi se demande ce qu’il faut penser de cette demande. D’un côté, aider des pornocrates, c’est un peu raide. D’un autre, il est exact que les périodes de crise ont toujours été fastes pour les industries de la détente et du délassement, alors pourquoi pas celle du plaisir? Enfin, il faut leur donner acte que la lecture des journaux et la vision des informations télévisées ne donnent pas à priori des envies de galipettes.
D’un autre côté, les débats autour d’une telle aide ne pourraient qu’être très réjouissants. Si elle était votée pour relancer l’appétit sexuel des Américains, il faudrait donc la cibler vers ceux qui n’en ont plus, mais pourraient en ravoir. Ce qui par exemple, pourrait concerner les produits tels le Viagra. Je ne suis pas persuadé que ce soit ce que Larry Flynt ait en tête. Ensuite, il faudrait la diriger vers ceux qui ne consomment pas, car aider ceux qui consomment déjà donnerait naissance à ce qui, en économie, s’appelle un effet d’aubaine.
Il faudrait aussi se pencher sur le fait que, pour qu’il y ait consommation, il faut qu’il y ait à la fois offre et demande. On imagine les discussions dans un couple si l’un des deux membres veut consommer pour bénéficier de l’aide, et que l’autre refuse, ce qui empêche toute subvention.
On se demande comment il pourra y avoir vérification de consommation. Même le Patriot Act ne donne pas ce genre de pouvoirs à l’administration américaine.
Mais, en fait, JusMurmurandi doute fort que cette demande soit prise au sérieux par les membres du Congrès. Parce que, si l’on pense au nombre d’entre eux qui se font prendre en flagrant délit d’infidélité, il semble difficile qu’ils s’identifient à une Amérique dont on ait besoin de relancer l’appétit sexuel…
Combattre la crise – 2 !
janvier 8, 2009 on 9:19 | In Economie, France, Insolite, International | 2 CommentsCombattre la crise !
janvier 8, 2009 on 8:07 | In Economie, Europe, France, Insolite | Commentaires fermésC’est bien connu, en période de ralentissement économique, il est important, dans la mesure où c’est possible, de se faire plaisir de temps en temps afin de rompre un cycle d’économies imposé.
Bref, JusMurmurandi a cherché quelques idées à vous proposer, qui sont des destinations accessibles.
La première vous permettra de prendre un peu de hauteur, tout en restant à Paris.
Un hôtel installé original vous permettra de passer une nuit unique (car chaque réservation ne vous permet de réserver qu’une seule nuit à la fois). Et avoir une vue unique (elle aussi) sur la capitale.
Voici Everland. Mais dépêchez vous, la disponibilité n’est assurée que jusqu’en avril prochain.
Car il est posé sur le Palais de Tokyo et sera bientôt déplacé.

Hotel Everland Paris
Si vous cherchez quelque chose de plus original, genre je m’envoie en l’air tout en restant au sol, JusMurmurandi vous propose de vous rendre à Stockholm.
Tout d’abord, même s’il fait particulièrement froid en ce moment en France, il risque quand même de faire encore plus froid en Suède.
Rendez vous donc à l’aéroport d’Arlanda, où vous pourrez accéder par un vol régulier. Et pas la peine d’aller plus loin.
Car un ingénieux chef d’entreprise a racheté un Boeing 747 d’une compagnie en faillite et l’a transformé…en hôtel.
25 chambres de différentes classes, y compris une installée dans le cockpit et une suite nuptiale, seront disponibles en principe à la mi janvier.

Jumbo hostel
Alors qui a dit que JusMurmurandi allait vous laisser tout seul, dans un coin, en train de broyer du noir ?
Pour en savoir plus :