La fin de l’Amérique ?

avril 10, 2009 on 1:43 | In Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

 

Chapatte International Herald Tribune

Chappatte International Herald Tribune

La toute-puissance des victimes

avril 9, 2009 on 6:13 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermés

C’est à la mode. Les victimes sont les nouveaux notables de notre société. Rien de tel que d’être une victime pour avoir tous les droits. Car être une victime donne droit à des compensations. Et il est terriblement politiquement incorrect de ne pas reconnaître ces droits aux victimes, même quand il y a des abus manifestes, même quand il n’y a absolument aucun lien entre le droit que s’arroge la victime et la cause de son état.

Quelques exemples: en France, le « truc » pour obtenir plus d’argent en cas de licenciement, c’est de séquestrer le patron. Comme ça l’air de marcher, les cas se multiplient, notamment chez Caterpillar. Nicolas Benoît, délégué CGT du comité d’entreprise de Caterpillar, le dit sans ambages: les salariés licenciés sont victimes d’un licenciement. Du coup, il demande 3 mois d’indemnités pour chaque année d’ancienneté. Ce qui fait, pour quelqu’un qui a 20 ans de maison, pas moins de 5 ans de salaire, sans impôts. Même s’il retrouve un emploi le lendemain. Victime, à ce compte là, ce ne serait pas si mal.

De même, Ségolène Royal indique que les salariés licenciés ont le droit de tout faire « pour forcer le barrage de l’injustice absolue ». Et le PS, Martine Aubry et Benoit Hamon en tête, d’approuver les propos de Ségolène Royal.

La définition que donne Wikipedia de « victime » est la suivante: Une victime est une personne qui subit personnellement un dommage. C’est une personne qui subit les mauvais traitements, les injustices d’autrui, ou qui subit les conséquences d’un accident, d’une catastrophe, d’un cataclysme. »

A partir de là, il faut savoir si une personne victime d’un licenciement est victime d’un accident ou d’un mauvais traitement, d’un injustice ou d’une catastrophe.

Vous me direz: quelle importance que ce débat linguistique et sémantique? C’est que, contre les conséquences catastrophes et les accidents, il y a des assurances. Comme la conséquence du licenciement est, au moins transitoirement, le chômage, ce n’est pas par hasard qu’on observe qu’il y a une assurance-chômage.
Mais, s’il y a des mauvais traitements et de l’injustice, alors il y a des dommages et intérêts, et, s’il y a vengeance, des circonstances atténuantes. C’est clairement sur ce terrain-là que se situent les socialistes.

Donc, s’il y a injustice et mauvais traitements, cela veut dire que les patrons et les entreprises sont coupables. Ce qui, évidemment arrange le PS, qui peut les désigner à la vindicte publique et reprendre, sous cette forme modernisée, sa vieille lune de lutte des classes.

Tant qu’à faire, ce sont tous les travailleurs qui sont désignées « victimes de la crise », ce qui permet de revendiquer en leur noms des avantages même quand ils n’ont subi aucun dommage. Car, comme d’habitude en France, ce sont les gens qui ont un emploi qui revendiquent, contribuant à s’attribuer plus d’acquis, au lieu de les voir attribuer à ceux qui n’en ont pas. Il faut dire que les syndicats sont des syndicats de travailleurs et non pas des syndicats de chômeurs. Un exemple: la Guadeloupe et la Martinique, où la principale revendication a été 200€ de plus pour tous les bas salaires. On sait bien que le coût du travail en hausse se traduit par un emploi en baisse. Qu’importe à M. Domota! Ce sera la faute aux békés et à l’Etat, dont les Guadeloupéens seront les victimes, victimes qu’il conviendra donc de dédommager encore plus…

Du point de vue de la victimologie, Nicolas Sarkozy et une vraie bénédiction pour la gauche. Il est tellement facile de se dire victime de Sarkozy, de son activisme, de sa politique, de la crise. Et de s’en servir pour s’attribuer une supériorité morale si chère à la gauche. Un exemple: Ségolène Royal à Dakar.

Elle, qui y est née, trouve que les Africains ont été victimes d’un discours du Président français. Et elle demande pardon aux Africains pour le discours présidentiel, et les assure qu’il ne représente ni la France ni les Français. En quelque sorte, la France et les Français sont victimes de Sarkozy. Évidemment on comprend le bénéfice politique, le succès facile de Ségolène, sous l’œil des caméras. Il est beaucoup plus populaire de « plaindre » les Africains que de les encourager à se prendre en main. Beaucoup plus facile de jouer sur la compassion larmoyante que de les traiter en adultes capables de se débarrasser des tares de le leurs sociétés, mal gouvernées, c’est le moins qu’on puisse dire, par trop de dirigeants autoritaires, corrompus et incompétents.

Il y a d’ailleurs chez Ségolène une constance à se dire attaquée, vilipendée, calomniée. Elle a dit qu’au temps de Jeanne d’Arc, elle eût été brûlée, qu’aucune femme politique n’avait été autant attaquée qu’elle. Autant de tentatives de s’ériger en victime pour en obtenir une position de supériorité morale à partir de laquelle tirer à boulets rouges sur ses contradicteurs, nécessairement vils et infâmes.

Vous n’y croyez toujours pas? Il vous suffirait de lire les commentaires de tout blog sur un thème comme celui-ci, et de constater la supériorité morale que s’arroge la prétendue victime (autoproclamée) de mon post. Pour y arriver, il me suffit de donner quelques exemples bien croustillants, comme la façon dont un Le Pen ou un Dieudonné multiplient sciemment les provocations de façon à être attaqués et condamnés, les élevant ainsi au rôle de martyre de la liberté d’opinion et de parole…

Sauf que, quand toute la France se sera persuadée d’être une victime, quand tous les patrons voyous, c’est à dire tous les patrons, auront été envoyés au bagne de l’Île du Diable, fers aux pieds et aux mains, quand Sarkozy aura été dépossédé de son bureau élyséen, quand nous pourrons tous nous prélasser dans notre supériorité morale, d’où viendra l’argent de nos indemnités?

Lapidation : l’imam Anjem Choudary aurait-il un coeur de pierre ?

avril 7, 2009 on 8:25 | In France | 2 Comments

Le monde médiatique, depuis le départ de G. W. Bush, devait faire face à un grand vide : il n’avait plus de grand méchant à dénoncer, d’abominable monstre à haïr, de salaud à conspuer ; le prurit de la dénonciation tournait à vide, l’envie d’éprouver sa propre pureté en accablant le salaud intégral ne trouvait plus de débouché ; puis ce fut la délivrance, le salut, l’apothéose : Benoît XVI. Il avait parlé ; du préservatif ; en mal ; ou presque, peu importe…Qui pouvait offrir de plus réjouissant visage de salaud que ce pape qui cumulait tous les vices ? Chrétien, catholique, blanc, partisan d’une Europe chrétienne et doutant que l’Europe fût tout aussi musulmane que chrétienne, l’occasion était trop belle. Et surtout sans risques. Que craindre en effet comme représailles après la déformation de propos papaux et aériens, sinon une dizaine de lettres de catholiques indignés et inactuels, dont les moyens d’action se limitent à la prière ?

 

Ah ivresse de la dénonciation sans risques, de la haine tranquille, quand tu nous tiens… Cette sécurité de la haine à l’encontre du pape fut une tempête ; que dis-je une tempête ? Un déluge ! Le pape était a priori coupable, et doublement coupable : coupable parce que catholique, et coupable parce que parlant d’un sujet qu’il n’avait pas personnellement connu. Etonnant argument que ce dernier et qui pousse JusMurmurandi à la réflexion : si l’hydre médiatique invite le pape au silence sur le sujet sous le seul prétexte qu’il ne fait probablement pas un usage quotidien de la capote, devons-nous en déduire que c’est en vertu d’une participation active à l’OAS que Benjamin Stora est autorisé à en parler ? 

 

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Mais derrière cette tempête médiatique mondiale dans un verre d’eau catholique de plus en plus tiède, incriminant de simples propos informels et déformés à l’envi, JusMurmurandi a tendu l’oreille pour entendre la véritable fureur du monde, et non l’écume sale du théâtre mondial ; cette fureur, c’est par exemple celle révélée le 22 mars par le London Daily Mail qui nous apprend que, lors d’une conférence de presse par lui organisée, le sémillant Anjem Choudary, aimable tenant de l’application de la Charia au Royaume-Uni et de l’extermination des impies, a réclamé que les homosexuels reconnus comme tels, fussent mis à mort par lapidation en même temps que les femmes adultères, c’est-à-dire « killed by stoning »[1] pour reprendre les termes du charmant personnage. Naturellement, nul ne crut bon de s’émouvoir des paroles pleines d’amour et de tolérance issues de cet imam anglais, bras droit d’Omar Bakri, alors que le pape, personnage haineux en raison même de sa fonction comme chacun sait, s’interrogeait au même moment sur les bienfaits de la fidélité. Mais il est vrai qu’entre un homme interrogeant les vertus de la fidélité, et un autre appelant à la lapidation, la vigilance démocratique sut identifier avec une pertinence rare le véritable ennemi du genre humain…

 

Il est également vrai que ce cher Choudary, dont JusMurmurandi rappelle qu’il est un imam influent au point de convoquer à sa guise des conférences de presse lorsque le moment lui semble opportun, n’en est pas à son coup d’essai ; en 2006, énonçant ce que l’on pourrait appeler sa déclaration de politique générale, il avait prévenu les infidèles de ses intentions amicales et saturées de tolérance : « Quiconque insulte le message de Mahomet sera sujet à la peine capitale. […] Il peut y avoir des gens en Italie ou dans d’autres régions du monde qui voudront s’en charger. » Toujours dans la même veine, notre sympathique imam avait affirmé un peu plus tôt, en 2000, que c’était une obligation islamique pour les musulmans où qu’ils soient de soutenir le djihad contre ceux qui combattent les musulmans en quelque endroit du monde, ou qui occupent la terre musulmane. […] Si vous soutenez Israël financièrement, verbalement ou physiquement, vous ferez partie du conflit. »

Des intimidations islamistes ? Des menaces inacceptables en démocratie ? Non, sire ; une juste menace de représailles à l’encontre de quiconque ne vomirait pas Israël de tout son être… Mais en France, pays laïc comme chacun sait, de tels propos ne sauraient trouver le moindre écho, puisque l’immense majorité des musulmans est modérée et républicaine ; bien entendu… Pourtant JusMurmurandi s’interroge : imaginons, par exemple, que plusieurs dizaines de barbus, aidés de quelques gauchistes triés sur le volet, investissent un supermarché, détruisent tous les produits israéliens et menacent les clients français qui oseraient acheter des produits israéliens de délectables supplices ; et que cela se passe en toute impunité, la direction du magasin étant terrorisée à l’idée d’intervenir ; imaginons que cela se passe en France… Impensable ? Vraiment ? JusMurmurandi craint que la réalité dépasse parfois son imagination ainsi qu’en témoigne cette vidéo filmée dans un Carrefour d’Aulnay-sous-Bois… http://www.liveleak.com/view?i=951_1237395599



[1] Cf. London Daily Mail, march 22nd, 2009

Shocking – 2

avril 7, 2009 on 5:54 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

Après Mister Obaaamaaa à Londres, Silvio Berlusconi se comporte en parfait goujat avec Angela Merkel.
S’il pouvait être pris pour un bouffon précédemment, il est d’une muflerie qui écorne l’image de « l’Italian Lover ».
A moins que ce ne soit encore un cas d’homme politique analogique dans un monde numérique ????


Berlusconi keeps Merkel waiting to take phonecall

Obamaboul?

avril 6, 2009 on 6:42 | In France, Incongruités | 2 Comments

On dirait que le PS devient maboul. A force de se vouloir anti-sarkozyste à fond, ils accumulent les déclarations les plus ahurissantes. Comme au passage, ils sont béats d’admiration devant Barack Obama, qui, d’une certaine façon a réussi là où Ségolène Royal et le PS ont échoué, quand une possibilité de donner raison à Obama contre Sarkozy se présente, ils ne se font pas prier.

Le problème, c’est que ce calcul exclusivement politique peut parfois se fracasser sur la réalité. C’est ce qui arrive quand Vincent Peillon, député européen PS, déclare que l’opposition de Sarkozy à l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne est « irresponsable ».

Déjà il faut se demander si l’avis du Président américain, concernant une Union Européenne que ses prédécesseurs ont toujours tenté d’affaiblir, est si amical que cela. Car l’entrée de la Turquie, si peu européenne par la tradition, par la culture, par le niveau de vie, par la géographie, par la religion, mais au contraire prégnante par son poids démographique, rendrait l’UE non seulement encore plus hétérogène, mais plus hétéroclite.

Est-ce bien indispensable au moment où la crise montre le différentiel massif entre la « vieille Europe », naguère brocardée par l’Administration américaine -de l’ère Bush, mais Administration quand même- et la jeune Europe, hier flambarde, voire goguenarde, mais qui aujourd’hui mendie les subsides du FMI tant la crise la frappe au cœur?

Mais Vincent Peillon va plus loin, et déclare: « Les négociations sont très longues et très complexes, mais dire ‘a priori, je ne veux pas’, c’est prendre une très lourde responsabilité historique à l’égard du siècle qui s’ouvre et des enjeux géostratégiques qui sont ceux de demain ». Bref, pour lui, négocier, ce n’est pas préjuger de l’issue. On pourra négocier 5 ans, voire 10 ou 20 ans, puis ensuite éconduire les Turcs auxquels ces années de négociation auront donné des espoirs légitimes. Ce qui d’ailleurs a été jusqu’ici la politique européenne, pour qui négocier aura été le moyen lâche de reporter le problème à plus tard.

Car il ne sert à rien de négocier si les objections sont telles qu’aucune négociation ne puisse les lever. Ainsi, pour ceux pour qui la géographie de l’Europe n’est pas compatible avec des frontières aux confins du Caucase ou avec l’Irak, à quoi rimerait de négocier? En attendant que la géographie change?

En d’autres termes, Vincent Peillon conseille de négocier même si, in fine, il est possible qu’il n’y ait rien eu à négocier du tout. Il est à noter que Vicnent Peillon n’est pas n’importe qui, ayant été le bras droit de Ségolène Royal. Ce qui peut éclairer François Bayrou, lui aussi anti-sarkozyste binaire, sur la valeur réelle des négociations d’entre-deux tours de présidentielle 2007 qu’il faillit entamer avec le PS.

C’est pourquoi l’Obamania du PS montre vite ses limites. Car une quelconque ouverture à Bayrou, ce n’est pas une ouverture à un adversaire, mais simplement une alliance d’opportunité. L’ouverture d’Obama, elle, inclut des Républicains, comme celle de Sarkozy inclut des socialistes.

S’il y a une chose que la crise actuelle nous apprend, c’est que les sensations de différences entre groupes sociaux sont exacerbées. C’est pourquoi Obama passe son temps à prêcher le « tous ensemble ». Et quand il faut condamner, il le fait sélectivement, et non en jetant l’anathème sur un groupe, et non sans s’inclure le cas échéant dans un quelconque mea culpa. Tout le contraire de ce que fait le PS, qui attise les ressentiments et condamne collectivement.

En fait, il arrive quand même que le PS condamne sélectivement et non pas collectivement. Ségolène Royal en sait quelquechose…

Après terroriser les terroristes, surtout ne pas casser les casseurs ?

avril 5, 2009 on 7:28 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International, Non classé | 4 Comments

JusMurmurandi est en colère – une saine colère, on vous rassure.

Car tous ces temps derniers, on voit, on entend vraiment n’importe quoi sur ces sauvageons de tout crin qui se déchaînent, le tout sous les objectifs des caméras de télévision et les objectifs des photographes travaillant en toute sérénité.

Syndicalistes qui retiennent des dirigeants d’entreprise en otage (la CGT se prend elle pour Josef Fritzl ? Il est vrai qu’elle est soupçonnée depuis longtemps de violer….la loi), casseurs encagoulés qui s’en prennent aux banques à Londres, détruisent des biens en Corse pour manifester contre la justice, ou encore se déchaînent sans autre motif que celui de détruire à Strasbourg, par exemple.

Ministre de l’Intérieur de la première cohabitation mitterrandienne de 1986, Charles Pasqua déclara qu’il fallait terroriser les terroristes, remettant derechef en prison les barbares d’action directe, remis en liberté on ne sait pour quelle raison par le tandem Tonton Badinter en 1981 [RIP le Général Audran et Georges Besse, P-DG de Renault].

Mais il y eut un hic; ce hic s’appela Malik Oussekine, étudiant sous dialyse qui alla manifester et décéda sous les assauts de la police lors de manifestations estudiantines contre le projet du Ministre de l’éducation Alan Devaquet en 1986.

Si l’on peut légitimement se demander si sa place était au sein d’une manifestation alors que sa santé était notoirement déficiente, les conséquences de sa mort, les répliques de ce tremblement politique sont encore perceptibles aujourd’hui.

Car aujourd’hui encore, les gouvernements de droite sont terrorisés par la possibilité d’une « bavure ».

Que n’entend on déjà Martine Aubry dénoncer les fantasmatiques « volontés totalitaires » de Nicolas Sarkozy. Alors imaginez qu’un casseur se fasse casser la tête avant que d’avoir pu lui même…se casser !!

Car lorsqu’un incident arrive, nos démocraties n’en ont pas fini avec l’hypocrisie.

En Italie par exemple, à la suite du G8 de Gênes, un de ces excités se prépare à balancer un extincteur sur un véhicule des forces de l’ordre.

Un représentant des dites forces, du même âge que l’assaillant, et terrorisé fait feu pour se protéger, et tue l’extrémiste.

Aujourd’hui, pour célébrer la mémoire de Carlo Giuliani, l’attaquant à l’extincteur, une stèle a été érigée au sein du parlement italien. Un homme qui s’apprêtait à balancer un extincteur sur un véhicule de police !!!

Alors on comprend mieux que la police laisse séquestrer des dirigeants par des salariés excédés, laisse faire à Londres, en Corse ou encore dans une partie populaire de Strasbourg.

Car plusieurs dizaines de policiers blessés, millions d’Euro de dégâts ne sont rien par rapport au dommage collatéral que serait la mort d’un de ces « sauvageons » comme les appela un Ministre de l’Intérieur….socialiste, J-P Chevènement.

Sauf que l’on ne parle jamais des dégâts supportés par l’image de la France, risée internationale devant la mollesse du Droit dans l’hexagone; on en vient même à inventer un nom, bossnapping, en Angleterre pour parler de la séquestration de dirigeants d’entreprises.

Heureusement si la police ne peut rien ou peu, sur ordre, il nous reste bien heureusement le rempart solide, impartial, inattaquable de la Justice.

Solide, impartial, inattaquable ???

C’est certainement pour cela qu’Eva Joly, en attente de mandat électoral chez les Verts, et ancienne juge très en vue du pôle financier a récemment déclaré à la télévision toute sa compréhension pour les salariés preneurs d’otages lorsqu’elle était interrogée par un journaliste qui ne comprenait pas qu’il puisse y avoir plusieurs interprétations du code pénal.

Bref, pour JusMurmurandi, tout cela ressemble trop à pas assez de police et trop de justices.

Car vue par nos politiques, avec la complicité active des média, bras séculier du « direct » bon ou mauvais, légal ou illégal, la vraie mesure de la démocratie ne semble pas le degré d’ordre qui règne, le calme des citoyens apaisés, mais la possibilité pour les casseurs de s’exprimer tranquillement sans être réprimés.

Très en colère, on vous dit ! :-)

Cynisme et opportunisme Royal

avril 5, 2009 on 5:44 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | 2 Comments

L’opposition politique, en démocratie, a cet avantage immense qu’elle peut dire ce qu’elle veut parce que qu’elle n’a pas la charge des affaires. Ce qui lui permet de s’en donner à cœur joie sur le registre des « yaka ». Yaka distribuer, yaka sauver, yaka interdire, et j’en passe. Et c’est de bonne guerre.

Mais il y a des limites à ne pas dépasser. Notamment fopa (le négatif de yaka) donner des faux espoirs aux gens, ni utiliser de vraies détresses à des fins politiques.

Or c’est exactement ce que fait Ségolène Royal sur le dossier Heuliez. Heuliez est des plus gros employeurs (1000 emplois directs) de la région qu’elle préside, donc il est légitime qu’elle s’en soucie, car Heuliez est au bord du dépôt de bilan. Ce qui n’est pas vraiment une situation exceptionnelle pour une entreprise automobile dans le monde d’aujourd’hui, où General Motors (GM) et Chrysler ont reçu des ultimatums de 30 et 60 jours de leur bailleur de fonds, l’État américain.

Le problème de Heuliez est simple, et commun au secteur: la baisse de volume. En particulier de leur activité de fabrication de voitures en petites séries. Il leur reste une production de 20 Opel Tigra par jour, et ce pour quelques semaines avant que ce modèle disparaisse. Si ce n’est avant, car Opel est une filiale de GM, et donc un client très vulnérable même à très court terme.

Tout ceci serait un drame industriel malheureusement ordinaire en temps de crise, mais Ségolène Royal a choisi de le traiter à la mode dramatisation-show business dont elle est maintenant friande. Elle explique que le sauvetage de Heuliez est nécessaire en raison de la richesse de cette entreprise en innovation et matière grise. Elle a raison. C’est notamment Heuliez qui a inventé et produit le toit ouvrant métallique repliable qui a fait les beaux jours de la Peugeot 206 CC, et qui s’est généralisé à presque tous les constructeurs automobiles, mais pas toujours produits par Heuliez malheureusement.

Mais là où le débat industriel s’arrête pour céder le pas au crique et à la prestidigitation, c’est quand elle explique que la sauvetage de Heuliez, qui rappelons-le est à des jours ou des semaines de la grande culbute, viendra d’un véhicule électrique « révolutionnaire ».

Sans rentrer dans les détails, aucune voiture électrique n’a réussi à se vendre jusqu’ici, sauf en série minuscule. Les batteries sont lourdes, l’autonomie trop limitée, le rechargement long et peu commode. Et, le volume n’étant pas au rendez-vous, le prix est élevé. Des annonces ont été faites que des nouveaux modèles, fondés sur de nouvelles batteries vont enfin sortir de ce cercle vicieux.

Mais un véhicule qui n’est pas encore en production, comme c’est le cas chez Heuliez, ne sort pas des chaînes de montage (lire: ne donne pas de travail ni de chiffre d’affaires) sur un claquement de doigts, fussent-ils aussi féminins que ceux de la présidente de Poitou-Charentes. Il faut des années pour l’industrialisation, l’homologation, la commercialisation. Il n’y a aujourd’hui ni marché, ni réseau de vente, ni logistique de support, ni produit homologué. Et c’est ça, la solution pour une entreprise qui n’a plus que quelques semaines de trésorerie?

Alors, bien sûr, il est plus payant de se payer le Président de la République devant les caméras en arguant que c’est de sa faute, car son ami Vincent Bolloré va sortir un véhicule électrique auquel celui de Heuliez aurait fait de l’ombre, ombre qu’il faut effacer en laissant le concurrent potentiel sombrer, que de prendre le problème à bras le corps et en travaillant sur des solutions réalistes. Même si elles sont douloureuses, ce qui n’a pas forcément sa place dans l’univers fra-ter-nel et paillettes de la candidate de 2012.

Le problème avec Ségolène, c’est qu’on ne sait jamais, quand elle profère une ânerie, si elle s’en rend compte. Peut-être croit-elle effectivement à la solution qu’elle propose. Mais alors elle est d’une telle ignorance de la moindre réalité industrielle et commerciale qu’elle est plus digne de remplacer la co-animatrice de la Roue de la Fortune sur TF1 que de présider aux destinées de la France.

Ou alors, si elle n’y croit pas, ce dont JusMurmurandi, par égard à la France, à l’ENA dont elle est sortie et aux millions de Français qui ont voté pour elle, la crédite volontiers, et alors elle surfe sur la détresse et fait naître des espoirs totalement factices dans le seul but d’un passage positif à la télé. Et ramène la politique française à sa seule dimension de bac à sable (j’aide mes copains, qui sont pas les tiens, na!), qui est son niveau zéro.

On en viendrait presque à plaindre Martine Aubry, qui, elle, ne fait pas vraiment dans le genre séduction superficielle.

La malédiction afghane

avril 4, 2009 on 11:55 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Incongruités, International | Commentaires fermés

Le vieux diction qui dit que les ennemis de nos ennemis sont nos amis se traduit mal en pashto, la langue de l’ethnie principale d’Afghanistan. Rappelez vous: les Talibans étaient les ennemis des Soviétiques, lesquels étaient les ennemis des Américains. Ce qui a fait, le temps d’une guerre, que les Américains ont aidé, financé, entraîné, armé les Talibans. C’est à cette occasion notamment que la CIA a formé Osama Bin Laden. On connaît la suite.

Il semble que l’histoire adore se répéter. Hamid Karzaï est l’ennemi des Talibans, entre temps devenus nos ennemis (un certain 11 septembre, en particulier, y a beaucoup contribué). Donc il est notre ami, et nous faisons tout pour le maintenir au pouvoir après l’y avoir installé. Le problème, c’est que cet « ami », outre sa grande faiblesse, qui fait que les Talibans progressent dans leur lutte de reconquête de l’Afghanistan, n’est pas forcément fréquentable.

Il vient en effet de signer une loi qui autorise un homme à battre sa femme (si elle lui en a donné un motif, bien entendu, comme toujours, n’est-ce pas?), interdit à sa femme de refuser un rapport sexuel à son mari, et lui interdit de sortir dans la rue non accompagnée. bref, la différence entre Karzaï et les Talibans devient un peu ténue.

Dans le même temps, le Pakistan voisin a « concédé » une région à ses propres Talibans pour avoir la paix. Région qui s’appelle le Swat, à rapprocher du SWAT, ou force d’intervention d’urgence aux Etats-unis.

Évidemment les Talibans ont installé la loi coranique au Swat, au nom de laquelle une femme vient d’être sévèrement fouettée pour être sortie de chez elle accompagnée d’un homme qui n’est pas son mari. Attention, la vidéo n’est pas pour les âmes sensibles.

On voit la similitude des deux situations: l’Afghanistan comme le Pakistan « achètent leur paix » avec les Taliban. Et ceux-ci, en échange, ne font aucune concession.

Comme d’autres intégristes, d’ailleurs, dont l’Eglise catholique a annulé l’excommunication. C’est même le propre de l’intégrisme que de croire tellement fort qu’on a raison qu’il n’y a aucune raison de transiger.

Ce qui était aussi le cas de l’administration Bush. Qui, donc, se retrouvait d’égal à égal avec les Talibans, sur le plan du refus des concessions.

Et merde! JusMurmurandi a osé l’écrire! L’administration Bush aurait-elle eu, en quoi que ce soit, raison dans son approche de la guerre avec les Talibans?

Shocking!!

avril 3, 2009 on 9:21 | In Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Berlusconi au G20 de Londres qui se fait rabrouer par la Reine d’Angleterre lorsqu’il glapit le nom du Président des Etats Unis pour se faire remarquer…

Noté: zéro pointé!

avril 3, 2009 on 6:32 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | 5 Comments

Enfin, le G20 a accouché d’une résolution pertinente. Pas les 1100 milliards de dollars promis pour la relance immédiate, ni les 5000 milliards à terme, ni le quadruplement des ressources du Fonds Monétaire International, quoi que toutes ces mesures soient loin d’être négligeables. Pas les mesures de supervision des hedge funds, quoi que ceci soit certainement une étape dans la bonne direction. Pas l’exigence que tous les pays imposent une supervision des risques des acteurs économiques qui s’y trouvent, mettant ainsi fin aux paradis fiscaux incontrôlés, quoique cela aussi ne puisse que réduire les menaces contre la stabilité du système financier mondial.

Ce que JusMurmurandi a vu avec ravissement, c’est un petit paragraphe de 3 lignes et demie concernant les agences de notation. Car il ne faut pas sous-estimer leur rôle dans la crise actuelle.

C’est parce qu’il existe des agences de notation que des milliards de dollars peuvent être investis dans des actifs auxquels l’investisseur ne comprend rien. Il lui suffit de se fier à la note délivrée par l’agence.

Les autorités locales anglaises, comtés et municipalités ont confié des milliards de livres à des banques islandaises sans avoir jamais mis les pieds en Islande, lesquels milliards sont maintenant menacés de couler avec toute l’économie islandaise. Ils ne l’auraient jamais fait si les banques islandaises n’avaient pas été bien notées par les agences de notation.

Le marché des CDS, ou credit default swaps, n’aurait pas atteint le niveau faramineux de dizaine de milliers de milliards de dollars (il n’existe pas de chiffre précis et concordants sur le sujet!) si les agences n’avaient pas béni le fait que ces CDS permettaient de se débarrasser d’un risque trop important. Demandez donc à Lehman ou à AIG si ça a vraiment fonctionné comme ça…

Le marché de la titrisation n’aurait jamais permis de disperser des actifs au quatre coins du monde financier si ces actifs titrisés n’avaient pas bénéficié de bonnes notes des agences, suscitant une confiance dont les événements ont montré ce qu’elle valait.

Les crédits subprimes ne se serait jamais développé si les agences n’avaient pas noté au mieux des paquets de ces crédits simplement parce qu’ils avaient été garantis par la signature d’un assureur en tant que réhausseur de crédit. A preuve qu’il ne reste plus un seul réhausseur de crédit important aux États-unis qui n’ait été sauvé par l’État, à commencer par les gigantesques -et indispensables- Fanny Mae et Freddie Mac.

Bref, les agences qui ont régné sur un monde où leurs notes faisaient la pluie et le beau temps, ces agences ont mérité un zéro pointé. Un peu comme si les restaurants notés « trois étoiles » par le guide Michelin ou « 19/20″ par le Gault et Millau avaient servi de la viande tellement avariée que des centaines de clients se soient retrouvés aux urgences, en réanimation et en unité de soins intensifs.

Et pourtant, quel pouvoir a été le leur! Tous les PDG devaient servilement suivre la politique préconisée par tel ou tel analyste pour espérer continuer à bénéficier d’une bonne note. Ce sont les agences qui ont imposé les normes de bénéfice, voire carrément les plans de restructuration. Et oser différer, se cabrer, c’était se faire sabrer, et voir sa note dégradée, comme un officier dégradé devant le front des troupes. L’humiliation et le rétrogradation totales, signe évident pour un Conseil d’administration de l’échec du PDG. Qui devait donc aller à Canossa et ramper aux pieds de l’analyste tout-puissant.

Le plus hallucinant de tout le montage, c’est que c’étaient les entreprises qui devaient payer les agences qui les notaient. Imaginez que ce soient les parents d’élèves qui payent directement le professeur de leurs enfants… On appelle cela poliment un conflit d’intérêt. JusMurmurandi, à qui ces agences n’inspirent pas forcément une grande charité chrétienne, rappelle simplement qu’Enron a bénéficié de la meilleure note possible jusqu’à peine quelques semaines avant sa retentissante faillite. Note sans aucun rapport, on s’en doute avec le fait qu’Enron avait rapporté gros aux agences qui le notaient si bien…

Il est donc essentiel que le G20 impose enfin un code de transparence et de régulation à ces agences.

Et qu’elles commencent non seulement à noter des comptes, mais aussi à en rendre. JusMurmurandi attend avec impatience de voir ces entreprises jusqu’ici si arrogantes, les Standard & Poors, Moody et autres Fitch devoir se justifier.

Cela ressemblera à certains enseignants-chercheurs qui veulent bien noter les travaux de leurs étudiants, mais absolument pas qu’ils soient eux-mêmes notés.

Ah, non! Voilà que JusMurmurandi fait maintenant du mauvais esprit. Cela n’a rien à voir, bien sûr…

Scoop: démission du Président de la République

avril 1, 2009 on 1:30 | In Elections présidentielles 2007, France, Poil à gratter | 5 Comments

En exclusivité pour JusMurmurandi, Nicolas Sarkozy nous livre le texte intégral de sa déclaration prévue pour aujourd’hui.

Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Ma deuxième année de mandat s’achève et lorsque je fais le bilan de ces deux ans de Présidence, que je considère tout les événements qui se sont produits, les transformations de notre société que j’ai tenté d’apporter depuis mon élection (je vous rappelle que c’est vous qui m’avez élu en mai 2007), je me dis que les Français sont d’éternels insatisfaits et que quoi qu’on fasse, il y aura toujours 50 % de mécontents, le reste n’étant pas heureux non plus.

Même si j’ai parfois un peu dérapé, j’ai voulu que notre pays entre dans la modernité.

Alors, Carla et moi, avons décidé de vous offrir le plus beau cadeau que vous semblez appeler de tous vos vœux.

Je vous présente ici ma démission de Président de la République Française,.

J’ai décidé de partir au bout du monde, Carla, moi et toute ma petite famille, avec notre « bling bling » qui vous fait tellement rigoler, ma Breitling à 58.000 euros, et tout le reste…

Je vais vendre mon magnifique appartement de Neuilly que vous aimeriez bien posséder, et je vais vivre avec l’argent qu’il me rapportera ainsi que des retraites que je vais toucher de toutes mes précédentes fonctions.

Nous bronzerons nos corps de riches sur les yachts de Vincent (Bolloré), nous irons visiter à nouveau les pyramides en compagnie de notre ami le roi du Maroc, et surtout vous arrêterez de nous faire chier avec vos éternelles jérémiades.

Je n’aurai plus à m’occuper de tous ces connards d’étudiants encapuchonnés et toujours prêts à casser du CRS et du ministre de l’éducation.

Je n’aurai plus à serrer la main de tous ces guignols de syndicalistes de merde qui cassent les pieds de tous les Français avec leurs grèves à répétition, malgré leur seulement 7 % de syndiqués, qui croient qu’ils ont la solution à tous les problèmes actuels mais qui refusent de participer au nom d’un sectarisme archaïque et qui laissent le pays sans le sou.

Je ne verrai plus les tronches de cake de socialistes toujours prêts à défendre les sans-abri mais qui, eux, les pauvres, habitent Place des Vosges. Je n’aurai plus à m’emmerder avec des Chinois constipés par leur riz mélaminé.

Fini de me laisser enquiquiner par tous ces penseurs qui veulent faire croire aux Français que notre pays est une dictature, un pays où la police est partout présente et prête à casser de l’immigré, mais qui gueulent après l’absence de flics dès qu’on touche à leur bagnole ou à leur portable.

Finies, les grèves de la SNCF et de la RATP, déclenchées pour une minute de travail en plus, payée double qui plus est, mais dont les salariés voyagent gratuitement sur toutes les lignes à longueur d’année et de vacances.

Terminé, les journalistes qui passent leur temps à critiquer mon train de vie et qui voudraient bien avoir le même mais qui sont heureux dès que je les emmène se balader aux quatre coins de la planète aux frais du contribuable.

Débrouillez vous avec Aubry, la CGT, la Fédération des Parents d’Elèves, les heures sup’, le chômage, la retraite à 55 ans, le sida, EDF GDF, le Dalaï-Lama, BHL et Fabius, et tant pis pour Nicolas Canteloup et Ruquier.

Arrangez-vous avec la hausse du pétrole qui va bientôt repartir, avec la récession qui vous tenaille, vous qui avez voulu être plus malins que les autres, cru que vous alliez pouvoir placer votre argent mieux que votre voisin de palier, et qui aujourd’hui demandez à l’Etat de prendre en charge vos pertes en les déduisant de vos impôts, comme si c’était sa faute.

Demandez aux socialistes, demandez à Ségolène Royal, Madame « je-sais-tout-sur-tout-et-vous-offrirai-la-belle-vie-si-vous-votez-pour-moi-bonjour » et son « Désir d’Avenir » définitivement embourbé dans un passé sans espoir de retour.

Demandez leur de vous faire travailler moins et gagner plus, demandez leur de rétablir enfin la démocratie dans notre horrible pays, demandez leur de combler vos fins de mois difficiles et de vous payer vos prochaines vacances en Martinique ou en Guadeloupe (tiens, je les avais oubliés, les assistés des DOM-TOM).

Demandez-leur de prendre leur argent aux riches pour le donner aux pauvres que vous êtes forcément, lesquels voudraient bien devenir riches.

Et quand les riches seront pauvres, moi je serai loin et H.E.U.R.E.U.X, sans vous bien sûr, qui avez souhaité mon départ avec tant de ferveur.

Mes chers compatriotes, je vous souhaite le 1er avril que vous avez bien cherché et que vous avez enfin.

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