Uniquement Moi Président !

mars 15, 2010 on 10:11 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

C’est ainsi que Laurent Gerra illustrait les initiales de l’UMP lors de la campagne de 2007, en parlant du candidat Sarkozy.

Et si c’était ce que nous sommes en train de vivre tandis que se déroule devant nous la campagne électorale des élections régionales.

En effet, qui est ce que Sarkozy redoutait le plus au PS en 2007 ? Strauss Kahn.

Quel ne fut donc pas son soulagement de constater que celui ci fut éliminé par les militants socialistes eux mêmes, qui confièrent la mission à Royal de représenter le PS.

Or que se passe t il en 2010, lors de ces régionales ?

Tout d’abord, il faut rappeler le point de départ, désastreux.

La majorité présidentielle ne détient que deux régions.

Par conséquent, on peut difficilement faire pire.

Et deuxio, on entend ainsi Martine Aubry dire qu’elle vise le grand chelem. Erreur tactique.

Tertio, il est important de faire revenir Royal au premier plan; ça marche, elle a obtenu 40 % des voix ou presque au premier tour; tant pis pour Bussereau.

Quarto, il faut que le PS ait autant de candidats potentiels possibles pour 2012 pour faire monter la mayonnaise et les dagues rue de Solférino.

De nouveau, la stratégie présidentielle est en marche. Avec son succès régional, Martine, qui n’a toujours pas le moindre programme pas plus que le PS, se pose en candidate crédible pour 2012 avec un PS qui devient le premier parti de France (même si l’on oublie les abstentionnistes au passage).

Un petite pincée de sel pour exciter les esprits chagrins, c’est le Languedoc Roussillon pour le quel Benoit Hamon dit qu’il faut faire obstacle à Sarkozy sans appeler à voter pour Frêche…

Un doigt de piment, c’est le mauvais score de l’UMP qui permet au Président de rappeler à ses troupes que dès lors qu’il n’est pas à la manœuvre, c’est la cata.

Et une pointe d’ironie puisqu’avec le pincement d’un étage aboutissant aux conseillers territoriaux, le scrutin de 2010 ne vivra que quatre ans là où il avait une durée de six années précédemment….

Là où cela se complique, c’est comment les Verts vont expliquer à leurs électeurs que l’écologie n’est qu’une pastèque, verte à l’extérieur, mais surtout obligatoirement rouge à l’intérieur impliquant une alliance avec le seul PS. Corine Lepage, où êtes vous ?

Et enfin, comment  justifier la remontée du FN si ce n’est en s’érigeant en barrière démocratique contre le Front en 2012, comme Sarkozy le fit en2007, pour éviter un bis répétita de 2002 ?

Bref, et si les élections régionales de 2010 n’étaient qu’une étape, réussie,  destinée à faciliter la réélection de Nicolas Sarkozy dans deux ans ?

Bon sang, mais c’est bien sûr !

Mission impossible

mars 15, 2010 on 8:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Mission impossible
Le titre était prédestiné.
JusMurmurandi ne va pas vous parler,en choisissant ce titre, des élections régionales.
De la déculottée, deuxième du nom après les élections européennes, de François Bayrou.
De la déculottée de Me. Mandroux en Languedoc Roussillon face à un George Frêche triomphant, ni du P.S. qui dit ce matin qu’il faut faire obstacle à la droite sans donner de consigne de vote…MDR
De la déculottée du facteur de Neuilly (sur Seine) qui fait moins que le front de gauche et encore moins qu’aux élections européennes.
Du fait que le parti présidentiel n’est pas le premier parti de France au vu des résultats d’hier soir.
Que le premier parti de France pour ce premier tour est…. le parti des non votants qui n’ont pas voulu s’exprimer pour toutes sortes de raisons (désintérêt, exaspération etc.)
Non, JusMurmurandi voudrait juste vous parler de la disparition de Peter Graves alias Jim Phelps, l’acteur fétiche de….Mission Impossible que nous avons tant aimé.
Dans quelques instants, cet article va s’autodétruire….

Protester sans voter, c’est plus facile

mars 14, 2010 on 8:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Français sont frondeurs, c’est bien connu. A tel point qu’ils sont l’un des peuples les moins mal lotis par la crise économique, mais l’un de ceux dont le moral est le plus bas.
Les principaux partis politiques ne sont pas au mieux non plus. Que ce soient l’UMP, le PS ou le MODEM, chacun est à des titres divers en délicatesse avec son électorat.

Mais, avec les élections régionales, une nouvelle majorité politique est sortie des urnes dès le premier tour. Celle des abstentionnistes.

Ce qui fait qu’il est impossible de savoir ce que pèsent réellement les différentes formations dans l’électorat, vu que chacune dispose de réserves considérables de voix d’électeurs ayant choisi de rester chez eux.

Cela risque, au deuxième tour, si la tendance se maintient, de donner des exécutifs régionaux élus par nettement moins de 25% des électeurs inscrits là où il y aura triangulaire.

Et cela permettra d’autant plus aux Français de protester qu’ils ne se sentiront aucune responsabilité dans ce qui se sera passé.

Le contraste avec les citoyens qui vont voter au péril de leur vie, comme les Irakiens, avec ceux qui vont voter en sachant que prendre un bulletin d’opposition est un geste dangereux, avec ceux qui vont voter en sachant que leur vote a toute chance d’être au mieux inutile, au pire détourné par des fraudes massives, ce contraste là n’est pas à l’honneur des Français abstentionnistes.

Ce soir, JusMurmurandi est triste pour la pauvre Marianne.

Payer pour ses fautes?

mars 14, 2010 on 6:24 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une cour brésilienne vient de condamner Air France à une indemnité importante (supérieure à un million d’euros) pour la mort d’un passager du vol AF447 Rio-Paris. L’avion est tombé, c’est la faute d’Air France, qui n’a qu’à payer. L’assureur d’Air France, AXA, a fait appel de cette décision.

Un rapport est sorti qui critique violemment les dirigeants de la banque américaine Lehman Brothers, principaux responsables de sa faillite. Ce qui ouvre la porte à un procès contre eux en responsabilité civile. La banque a coulé, c’est la faute des dirigeants, qui n’ont qu’à payer.

HSBC Suisse admet que 15.000 clients ont vu leur données volées, dont 3.000 les ont vues remises au fisc français par Hervé Falciani. S’ils sont redressés par le fisc, ces clients pourraient bien faire le raisonnement suivant: la banque s’est fait pirater par un de ses employés, c’est sa faute, elle n’a plus qu’à payer.

Si bien que HSBC risque de voir non seulement sa clientèle privée en ruines (qui voudrait faire confiance à une banque qui met ses clients les plus demandeurs de « discrétion » dans une telle situation?), mais aussi devoir les indemniser, ce qui pourrait coûter des montants énormes.

Sauf que, pour cela, il faudrait que les clients dévoilent leur identité, les montants cachés en Suisse, et le coût de leur redressement fiscal. Cruel dilemme: être indemnisé à la condition de dévoiler ce qu’on voulait cacher.

JusMurmurandi attend avec intérêt que la même logique s’applique aux politiques. Mais non, je sais, des politiques responsables de leurs fautes, ce n’est qu’un rêve…

Quand « Européens » rime avec « crétins », ou l’Europe trahie par la Grande-Bretagne

mars 13, 2010 on 2:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La Grande-Bretagne a une relation compliquée à l’Europe, et inversement. La faute à une « relation privilégiée » qu’entretient le royaume avec les États-Unis, son ancienne colonie.
Le doute quant à savoir laquelle de ses deux relations, la continentale, qui est celle qui fait l’essentiel de ses échanges, et l’atlantique, qui partage l’histoire, la défense et la langue, la Grande Bretagne privilégierait en case de dilemme empêche celle-ci de jouer un rôle européen à la hauteur de son importance.
Ceci vient encore de se voir en matière d’achats militaires.

Les États-unis viennent de privilégier outrageusement Boeing contre l’européen EADS dans l’affaire des avions ravitailleurs de l’USAF. Gordon Brown, premier Ministre, rejoint son invité Nicolas Sarkozy pour condamner ensemble le protectionnisme américain, et indiquer que ceci ne restera pas sans conséquence.

Le lendemain, oui, pas même 48 heures après, le ministère de la Défense britannique indique que, pour un appel d’offres d’un milliard de livres portant sur 750 véhicules blindés, la préférence est donnée à l’américain General Dynamics sur le britannique BAE.

JusMurmurandi hésite pour qualifier ceci d’insondable naïveté, d’angélisme incurable, de masochisme obsessionnel, ou de duplicité totale. Quoique la possibilité existe que la Grande-Bretagne soit atteinte des quatre syndromes à la fois.

Les ouvriers britanniques sauront s’en souvenir dans quelques semaines lors des élections générales où les travaillistes de Gordon Brown auront besoin de chaque voix pour ne pas perdre le pouvoir. Et notamment de chaque voix ouvrière, dans un pays quasi totalement désindustrialisé.

Gordon Brown

L’ONU est-elle une Organisation Non Utile?

mars 11, 2010 on 7:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est bien connu que, dans notre monde où tout est régi par l’argent, celles et ceux qui agissent de façon désintéressée sont, par nature, meilleurs, plus honnêtes, plus crédibles que le reste d’entre nous.

Ce qui leur permet, au nom de ce désintérêt présumé vertueux, de donner des leçons de morale avec la certitude de ceux qui ont, de toute façon, raison. Ainsi sur les libertés dans le monde, l’aide aux déshérités, la préservation de notre environnement ou le changement climatique, les ONG s’auto-proclament dépositaires de la supériorité éthique et morale.

Un frappant exemple nous en est donné par un programme clef de la plus grande ONG au monde, l’ONU, à savoir le programme alimentaire mondial, et son action dans l’un des pays les plus pauvres qui soient, la Somalie.

Un rapport interne de l’ONU dit tout simplement que 50% au moins de ce qui devrait servir à nourrir des gens qui, sans cette aide, mourraient de faim au sens propre du terme, est détourné.

Les bénéficiaires sont un cartel d’intermédiaires qui revendent la nourriture au marché noir au lieu de la distribuer, et qui sont devenus par la grâce de l’ONU certains des hommes les plus riches et influents de tout le pays.

Mais parmi les bénéficiaires, il y a aussi des militaires, des islamistes, et des employés locaux de l’ONU. Bref, tous ceux qui peuvent mettent la main dans le pot de confiture se goinfrent.

Qu’il y ait ce qu’on appelle pudiquement du « coulage » dans un pays où loi et ordre se résument souvent à sa voir de quel côté de l’arme on se trouve, c’est évident, et l’angélisme n’est pas de mise.

Mais plus de la moitié de l’aide évaporée dans les pires mains possibles, ce n’est plus du coulage, mais une inacceptable complicité. C’est, toutes proportions gardées, comme, en France, le scandale de l’ARC avec le triste Crozemarie.

On rappellera que ce n’est pas le seul « incident » de ce genre, la gestion, toujours par l’ONU, du programme « pétrole contre nourriture » avec l’Irak de Saddam Hussein ayant entrainé, elle aussi, de lamentables débordements d’argent destinés à nourrir les nécessiteux dans des poches privées de gens riches et puissants.

Quand on pense que, si le « sommet de Copenhague » sur la lutte contre le réchauffement climatique avait atteint les objectifs qui lui étaient assignés, cela se serait traduit par la mise à disposition de l’ONU de 100 milliards d’euros par an à destination des pays du tiers-monde, JusMurmurandi se dit que, finalement, l’échec de ce sommet doit être encore plus déploré par ceux qui comptaient s’en mettre plein les poches que par les défenseurs de la planète.

Des excuses, chers lecteurs

mars 11, 2010 on 7:17 | In France | 2 Comments

Pendant plusieurs jours, ceux d’entre vous qui avez essayé de lire JusMurmurandi avec Internet Explorer avez eu des difficultés, ne voyant qu’un site très partiel.

Comme il se trouve qu’aussi bien les auteurs que les techniciens en charge du site utilisent Firefox, avec lequel il n’y a jamais eu de problème, le problème est resté non identifié malgré vos messages et nos efforts.

Il semble que maintenant tout soit rentré dans l’ordre.

Nous vous exprimons nos regrets et vous prions d’accepter nos excuses.

Leçon de crise

mars 10, 2010 on 12:51 | In Economie, Europe, France, International | 2 Comments

Le monde a cru se retrouver en 2008/2009 face à une crise identique à celle des années 30. Il faut dire qu’il y avait de quoi: comme il y a presque un siècle, une orgie de crédit déclenchée par des banques prêtant sans précaution ni mesure a entraîné une hausse des valeurs de toute nature: actions, immobilier, matières premières, et une activité en plein « boom ».

Comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, quoiqu’en pensent les experts qui ne assurent à chaque fois que « cette fois-ci ce sera différent, ce n’est pas une bulle, les règles économiques ont changé », l’inévitable a été inévité et le crash a suivi, entraînant la chute brutale de toutes les valeurs, la contraction brutale du crédit, et les faillites en série, en prélude à une récession mondiale.

Sauf que là, les schémas divergent. Non seulement les principaux pays occidentaux ont retrouvé le chemin de la croissance environ un an seulement après la phase aigue de la crise, mais ils n’ont subi qu’une contraction infime du p.i.b. par rapport aux 30% perdus dans les années 30.

Qui plus est, les entreprises n’ont quasiment pas cessé d’être bénéficiaires. Ainsi, par exemple, celles du CAC 40 n’ont vu leur bénéfice cumulé chuter « que » de 20% en 2009 par rapport à 2008. Certes, la chute est plus forte si on les compare aux bénéfices 2007, année la plus faste du cycle. Mais c’est une différence gigantesque par rapport à l’avalanche de faillites qui décima l’industrie et surtout la finance mondiales 80 ans avant.

Il est évident que les interventions massives et rapides des États ont joué un rôle majeur dans la non-prolifération de la crise. De même que l’adaptation rapide des entreprises.

Le bilan n’est pas glorieux: de la dette jusqu’au plafond et 10% de chômage quasiment partout. Mais, par rapport à l’enfer des soupes populaires américaines et de l’hyper inflation allemande des années trente, c’est quasiment le paradis.

Et si c’était cela, le progrès?

Grève ou trève de charité?

mars 10, 2010 on 11:38 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une grève a eu lieu hier. Les employés manifestent devant l’entrée du siège, à la veille de négociations « décisives ».

La déléguée CGT indique que « la direction nous parle maintenant plus d’objectifs chiffrés que des gens que nous accueillons », ce qui provoque un « raz-le-bol général ».

Les revendications: une meilleure rémunération, de meilleurs conditions de travail, et plus de reconnaissance du travail accompli.

Un tableau connu, des thèmes rebattus. Vous pensez à la grève des personnels de la Justice (ou autre segment de la fonction publique) qui ne veut pas de ce qu’ils appellent une casse du service public.

Vous avez tout juste. Sauf que c’est de la Fondation Emmaüs qu’il s’agit, et de ses 500 salariés. Vous savez, celle qu’a fondée l’Abbé Pierre.

Est-il besoin d’en dire plus?

Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables

mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.

Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.

Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.

Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.

Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.

Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.

Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.

Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.

C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.

Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.

Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.

On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.

Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.

Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…

Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…

Qui doit payer?

mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».

Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.

Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.

Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.

Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.

Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…

Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?

En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.

Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….

Dents longues et mémoires courtes

mars 6, 2010 on 10:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est la semaine du Salon de l’Agriculture. Plus encore que chaque année, cette vitrine de la vie paysanne est parcourue par des politiques soucieux de se concilier les bonnes grâces de cet électorat clientéliste, eu égard aux élections régionales à venir dans deux semaines.

Le fait que Nicolas Sarkozy n’inaugure pas ce Salon est qualifié par les agriculteurs furieux de preuve de désintérêt, d’indifférence, de mépris sans précédent de la part du Président de la République.

Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? François Mitterrand, en 2 mandats et 14 ans de présidence, non seulement n’a pas inauguré une seule fois le Salon, mais ne l’a même jamais visité. Que la mémoire est donc sélective….

Mais il est utile de se faire passer pour des victimes au moment, où, comme toujours, les paysans réclament l’aide de l’État. Ils arguent de la chute sans précédent des cours qui affecte leurs productions.

Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? En 2006-2008 les produits agricoles, que ce soient le lait ou le blé, avaient atteint des cours records, poussés par la prospérité mondiale, la culture destinée à la production d’éthanol et la spéculation. Imaginer que ces cours allaient rester à ces sommets, c’étaient supposer que le pétrole ne retomberait jamais sous les 147$ le baril qu’il a atteints en 2008. Laquelle baisse du prix du pétrole a permis d’inverser la hausse du coût du gazole et des engrais, hausse qui « les tuait », et dont la disparition est passée sous silence par une profession à la mémoire bien sélective.

Mais Baste!, de tels propos, pour exagérés et partisans qu’ils soient ne sont que le reflet d’une action de lobbying politique classique, qui a si bien réussi dans le passé, où pendant des décennies, les prix garantis ont ruiné l’Union européenne et ses consommateurs pour garantir sans limite aux paysans des cours beaucoup plus hauts que nulle part ailleurs dans le monde.

Le problème que risque de rencontrer la gent paysanne, c’est qu’à forcer de crier sas arrêt à leur ruine imminente, il ne lassent leurs interlocuteurs et l’opinion publique. Car ils protestent pour tout, que ce soit l’interdiction de chasser pendant les périodes de nidification des oiseaux, ou la réintroduction des loups dans leurs habitats historiques, lesquels dévorent quelques dizaines de brebis par an.

Pourtant, la querelle contre Sarkozy ressemble aux griefs du loup contre l’agneau dans la fable, qui n’existent que parce que le loup veut que sa faim soit satisfaite, et que, pour cela, tous les prétextes sont bons. Mais, qu’ils prennent garde, pleurer misère tout le temps, c’est risquer qu’au bout d’un moment, plus personne ne prenne leurs appels au sérieux et ne vienne les secourir. C’est la fable de Pierre et le loup…

La Terre pollueuse?

mars 5, 2010 on 8:06 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les écologistes recyclent la bonne vieille théorie marxiste du déterminisme historique. A savoir qu’il y a un sens à l’Histoire, et qu’il est vain de tenter d’aller à contre-sens. Les communistes ont soutenu pendant 150 ans que le communisme était l’aboutissement inévitable de notre évolution historique, et que, donc, toute étape qui permettait d’avancer vers le communisme était justifiée par l’Histoire. Y compris les étapes les plus sombres de l’Union Soviétique, qui firent des dizaines de millions de morts.

Maintenant, l’évolution historique inévitable est le réchauffement climatique du fait de l’activité humaine, et, partant, toute personne qui ose se poser des questions ou dire qu’on ne peut quand même pas tout sacrifier à la réduction des gaz à effet de serre se voit invalidée avec la même dose de certitudes purement idéologiques que celle qui disait que le communisme n’était pas la seule issue possible.

Ceci même quand les théories « écologiques » conduisent à de redoutables contre-sens, comme quand les Verts de la planète ont préféré pendant des décennies des centrales brûlant des énergies fossiles, et dégageant force CO², à des centrales nucléaires. Ou quand on s’aperçoit que le rapport du GIEC, pierre angulaire de leur thèse comporte des erreurs factuelles majeures, comme la fonte totale des glaciers himalayens en 2035 et non 2350. Ou quand on trouve la trace d’instructions de détruire tous les rapports mentionnant des faits n’allant pas dans le sens de leurs théories.

Cette semaine livre quelques faits qui mettent perspective certains de leurs dogmes. Ou plutôt les mettraient s’ils avaient l’ouverture d’esprit qui pousse à regarder les faits, tous les faits, avant de se forger une opinion.

Par exemple, un panel mondial de scientifiques conclut de façon certaine que l’extinction des dinosaures, entre autres innombrables espèces, à l’époque du crétacé tertiaire, est due à l’explosion et à l’impact d’un météorite à Chicxulub, au Mexique, il y a 65 millions d’années. Cet événement a représenté l’équivalent d’un milliard de fois l’énergie de la bombe atomique d’Hiroshima. Et il y en a eu 4 autres au moins équivalents dans l’histoire de notre globe. Leur conclusion met un terme à la théorie suivant laquelle cette extinction massive de vie sur Terre était due à une activité volcanique dans le Deccan qui a généré 1.000.000 de kilomètres cubes de lave, soit assez pour remplir deux fois la Mer Noire.

Ce qui montre l’ampleur inimaginable des spasmes que s’inflige elle-même notre planète – et auxquels elle résiste-.

Pendant ce temps-là, d’autres scientifiques se rendent compte que le permafrost sous-marin libère des quantité beaucoup plus importantes que prévu de gaz méthane, trente fois plus actif sur le plan effet de serre que le CO². Et ceci n’est pas du aux carburant fossiles, mais est un phénomène naturel probablement aussi vieux que le permafrost lui-même. Moyennant quoi il faut refaire les calculs avec un modèle « rectifié »…

De son côté, le très sérieux Lawrence Livermore Laboratory estime maintenant que l’impact de l’explosion catastrophique du volcan indonésien Krakatoa en 1883 a eu un impact climatique qui a duré non pas quelques années, comme le pensaient les scientifiques jusqu’ici, mais jusqu’à un siècle… encore un « modèle » à revoir…

Tout ceci n’a pas pour but de dire qu’il ne faut rien faire pour limiter l’émission de gaz à effet de serre, et autres impacts de l’homme sur notre monde. Mais bien plutôt qu’il faut se garder de suivre aveuglément les experts au seul motif qu’ils sont experts. Que ce soit en matière d’écologie, ou en matière de finance, qui connaît aussi ses volcans, tremblement de terre, météorites et autres tsunamis…

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