Plus qu’un erreur, une faute!

janvier 15, 2009 on 5:33 | In France | Commentaires fermés

« Plus qu’une erreur, une faute! » Cette phrase est prêtée à Talleyrand quand il a appris l’éxécution du Duc d’Enghien. Une erreur, une faute, quelle différence? En cas d’erreur, il y quelqu’un qui s’est trompé. En cas de faute, il y a un coupable. Ce n’est pas pareil.

Cesare Battisti, condamné par contumace par la justice italienne pour 4 meurtres a trouvé au Brésil un oreille compatissante, et le statut de réfugié politique devrait lui être accordé, au motif que son retour en Italie ne serait pas entouré de toutes les garanties d’impartialité voulues pour une bonne administration de la justice.

Les médecins et pharmaciens français jugés dans l’affaire de l’hormone de croissance ont trouvé une oreille compatissante, et le relaxe générale qui a été prononcée hier laisse peu d’espoir même en appel.

Dans les deux cas, les familles des victimes hurlent de douleur et crient à l’injustice. De plus en plus, toute mort réclame justice par la voix de la famille. Les récents décès à l’hôpital en sont une illustration.

Et, en fait de justice, les victimes réclament une condamnation. Parce que, s’il n’y pas de condamnation, il n’y a pas de coupable. S’il n’y pas de coupable, il n’y a pas de victimes.

Et s’il y a condamnation, mais pas de peine effectuée, comme dans le cas de Battisti, l’équation peine subie par les victimes = peine effectuée par le coupable ne peut se déployer. L’équivalent judiciaire du vieil « oeil pour oeil, dent pour dent ».

Il est évidemment tentant de rapprocher l’affaire de l’hormone de croissance de celle du sang contaminé. Dans celle-ci, la France a été le deuxième pays le plus « rapide » à arrêter l’emploi de produits sanguins non chauffés. Malgré ce qui semble donc montrer une diligence réelle des acteurs français, la justice a condamné. Dans l’affaire de l’hormone de croissance, la France a représenté à elle seule la moitié des malades mondiaux de la maladie de Creutzfeld-Jacob, ce qui semble donc montrer l’inverse, et la justice elle aussi, a fait l’inverse. Ce qui, à défaut de savoir si c’est juste, n’est pas compréhensible.

D’où le criant sentiment d’injustice des familles. Sauf que la mission de la justice n’est pas d’apaiser à tout prix la douleur des familles.

Ce qui nous amène tout droit au sujet à la mode en ce moment, la volonté de Nicolas Sarkozy de supprimer le juge d’instruction, de confier celle-ci clairement au parquet, et de la faire superviser par un juge de l’instruction.

Bien entendu, chacun pourra trouver d’excellents -parce que scandaleux- exemples pour appuyer son soutien ou son opposition à la proposition. Des cas où le juge d’instruction a poursuivi envers et malgré le parquet, une affaire qui, sans cela eût été enterrée. Des cas où le juge d’instruction a non seulement instruit uniquement à charge, mais encore a poursuivi des innocents et les a envoyé en prison avec une instruction manifestement défaillante.

Le fait est que les prisons françaises sont « peuplées » à plus de 50% de prisonniers en détention préventive, ce qui est un scandale. Surtout quand on connaît la propension des juges à condamner à due concurrence de la préventive pour éviter qu’il puisse y avoir à reconnaître une erreur et à en indemniser les conséquences. Comme si l’argent pour reconstituer une vie brisée.

Toute mesure qui ira dans le sens d’une plus grande équité de l’instruction est donc bonne pour JusMurmurandi, car on sait bien que la charge du juge d’instruction d’instruire « à charge et à décharge » est aujourd’hui mieux remplie à charge que l’inverse.

Il y aura donc une enquête menée par le parquet et surpervisée par un juge de l’instruction, et une défense qui aura immédiatement accès au dossier, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, se traduisant par un « habeas corpus » à la française.

Ce qui pose un problème. Si, avec le nouveau système, une erreur se produit, et il y en aura sans nul doute, il ne sera pas simple de trouver le coupable que réclame toujours plus fort l’opinion publique et les victimes réelles ou autoproclamées; Car aujourd’hui, le juge d’instruction est le coupable tout désigné, et un bouc émissaire parfait.

Supprimer un bouc émissaire si parfait, le Président aurait-il perdu l’esprit? Ce qui reviendrait à supposer qu’il s’intéresse plus à la justice qu’à être approuvé par l’opinion publique. Insensé, vous dis-je. Au moins, si je me trompe, n’est-ce qu’un erreur. Et pas une faute.

Get well soon, Steve Jobs !

janvier 15, 2009 on 2:19 | In Economie, Insolite, International | Commentaires fermés

Il y a des entreprises où les patrons occupent une place exceptionnelle.

Certains les ont dirigées (comme Alfred Sloan chez General Motors pendant une bonne partie du 20ème siècle, ou Jack Welch chez General Electric); d’autres les ont même crées, comme Steve Jobs chez Apple.

L’entreprise est célèbre pour avoir débuté au cours des années 70 dans un garage et introduit l’ordinateur dit personnel sur le marché.

Ce fut le commencement avec l’Apple II, qui permit aux foyers d’avoir une puissance de calcul, des jeux jusqu’alors inconnus.

Apple II

Apple II

Au début des années 80, ce fut une nouvelle révolution; la collaboration avec les techniciens de Rank Xerox et le célèbre PARC (Palo Alto Research center) donne naissance au Macintosh, et sa fameuse souris dont on vient de fêter le quarantième anniversaire.

Apple Macintosh

Apple Macintosh

Même si l’architecture était dite « fermée », tant du point de vue matériel que logiciel, ce fut une vraie révolution.

Convivial, facile à utiliser, beaucoup plus que son concurrent de chez IBM, le PC, il marqua son temps de manière très significative.

Les Macbook qui sont vendus aujourd’hui sont toujours les descendants, bien améliorés de cette technologie.

Enfin dans les années 2000, c’est l’arrivée de la musique « portable » sans support matériel.

Après les Walkman et Discman de Sony qui marchent avec cassette ou CD, Apple lance un troisième pavé dans la mare avec l’ Ipod. On peut désormais emporter sa musique sur soi, facilement.

Apple Ipod

Apple Ipod

Dernière étape en date, l’iPhone lancé en 2007 qui réunit, entre autres, un téléphone GSM, un Ipod et la possibilité de sufer sur internet avec quelques grammes dans la poche.

Apple Iphone

Apple Iphone

Alors à l’heure où le génie et père de cette fantastique aventure se retire pour raison de santé au moins jusqu’au mois de juin, il nous est apparu tout naturel de lui souhaiter tous nos voeux de prompt rétablissement.

Get well soon, Steve Jobs !

Une agression peut en cacher une autre

janvier 14, 2009 on 8:36 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Une fois de plus les cheminots de la SNCF se sont distingués. Une grève « spontanée » a causé la fermeture de la gare St Lazare pendant la journée d’hier, et rendu misérable le transit de centaines de milliers de passagers (on n’ose dire usagers, encore moins clients). Sans compter les automobilistes coincés dans les encombrements qui en ont résulté.

La raison de cette grève: une agression sur un conducteur du RER A. Quel rapport avec les lignes de train de St Lazare? On se le demande encore. Sauf que, comme par hasard, un conflit durait à St Lazare depuis un mois. Et que les déclarations syndicales indiquant que l’agression du RER était liée à l’insatisfaction des usagers de St Lazare est fausse, et donc un mensonge éhonté et effronté. L’occasion était trop belle. Et la méthode choisie, créant délibérément un maximum de perturbation, met la direction de la SNCF sous un maximum de pression pour régler le problème à chaud. En lâchant, comme par hasard, des avantages sonnants et trébuchants aux grévistes.

Toute relation avec les élections professionnelles à venir à St Lazare en mars n’est que pure coïncidence, n’est-ce pas?

Toute ressemblance avec la technique russe de renégociation du prix du gaz vers l’Ukraine, entre les méthodes de Gazprom et Vladimir Poutine d’un côté et les syndicats SUD-Rail n’est que pure coïncidence, n’est-ce pas?

Sauf que le modus operandi est le même. Sauf que tous ont été formés aux méthodes marxistes de la lutte des classes.

Il ne manque plus que l’habituel concert de commentaires indiquant que distribuer des avantages aux cheminots grévistes, c’est à tout prendre bon pour le pouvoir d’achat et la relance, et donc bon pour le pays.

A noter que, ce matin encore, les encombrements sont énormes en région parisienne, tant les voyageurs échaudés hier font peu confiance aux cheminots pour tenir leurs engagements de reprendre le travail.

Quand on sait qu’une grève de 59 minutes pour une journée coûte à un cheminot 10 euros de revenus mais désorganise le service pour la journée, on voit l’attrait du système. Il se dit même que certains petits malins feraient grève de 59 minutes le matin pour être appelés en renfort et en heures supplémentaires payées cher à l’heure de pointe du soir, ce qui leur ferait gagner de l’argent en net, on comprend les malheureux chômeurs du matin, si enclins à un version très originale du « travailler plus pour gagner plus ».

Tant que dureront ces pratiques, les passagers se sentiront comme des mètre-cubes de gaz qu’on transfère ou non par des pipe-lines en fonction de combats politico-financiers. On se demande comment les Verts et leur allié Bertand Delanoë espèrent convaincre les automobilistes d’abandonner leur voiture si c’est pour tomber dans de tels guet-apens.

Tiens, aujourd’hui ce sont les transports en commun de la ville de Marseille qui sont en grève à la suite d’une agression contre un conducteur. Et les usagers, n’ont-ils pas le droit de se sentir agressés, eux aussi?

Tchao, Pantin!

janvier 12, 2009 on 6:05 | In France | 2 Comments

La liste des gens avec qui il a travaillé ne tiendrait pas dans un seul article.

Tantôt sentimentalement ou dramatiquement autobiographique, tantôt découvreur de talents.

Financier du plus grand succès français de tous les temps comme de projets ambitieux et risqués

Aussi à l’aise dans la comédie que dans le drame

Personnage drôle ou chiant, mais aussi grand dépressif

Après des années de galère, il commence avec « Le vieil homme et l’enfant », qui offre à Michel Simon un rôle sur mesure de vieil homme bougon maréchaliste et sentimental. Il finit en producteur du prodigieux succès des « ch’tis ». Entre temps, il aura produit ou réalisé Tess, Jean de Florette, Manon des sources, Tchao Pantin!, Germinal, la reine Margot, Astérix et Obélix contre César, l’Ours, l’Amant, Tout sur ma mère, parmi de très nombreux autres films.

Inclassable, touche-à-tout, parrain du cinéma français, il cumule tous les portraits et toutes les épithètes.

La crise des années 30, par le besoin absolu des gens de retrouver au cinéma un peu de rêve, a offert à Hollywood l’un de ses âges d’or. Sans Claude Berri, mort aujourd’hui, l’éventuel âge d’or du cinéma français, si la crise actuelle lui en donne l’occasion, sera bien terni.

JusMurmurandi salue en lui un homme qui représentait à lui seul un pan entier du 7e art à la française, un homme en qui l’art et le succès n’ont jamais été inconciliables, un homme que sa difficulté d’être a stimulé au lieu de l’arrêter. Qui d’autre que lui, fils de fourreur juif du faubourg Poissonnière, pouvait voir en Coluche l’acteur pour incarner dans Tchao Pantin qu’il a écrit, produit et réalisé un ex flic facho devenu un pompiste de nuit alcolo ?

C’était tout le génie de Claude Berri qui s’est éteint trop tôt, à 74 ans en plein tournage, donnant à celui à qui son succès n’a pas vraiment donné le bonheur, une mort à la Molière, comme il revient de droit aux vrais géants
Claude Berri

photo Fred Marigaux

Elle pour elle, dent pour dent!

janvier 12, 2009 on 3:29 | In Best of, France | 2 Comments

Pauvre Rachida Dati! Voici un soutien dont elle se serait bien passé, celui de Ségolène Royal. La présidente de la région Poitou-Charentes et candidate autoproclamée à l’élection présidentielle de 2012 veut sans nul doute se montrer en soutien des femmes tout en enfonçant davantage le coin dont on dit qu’il sépare désormais le Garde des Sceaux du Président de la République.

Sauf que, si Ségolène est très forte dans sa capacité à bien capter un thème qui résonne dans l’opinion publique, elle n’a toujours pas maîtrisé l’art d’en dire des choses qui font du sens, ni même qui vont dans son sens.

Car, en montrant Rachida Dati en victime du Président, dont elle fait un harceleur, ce qui est quand même, excusez du peu, une qualification pénale, elle montre le Garde des Sceaux en victime impuissante et consentante, bref, en potiche, ce qui, au lieu de la soutenir, la fait voir en position humiliante et humiliée. Comme soutien, on a vu mieux. Et qui donne à l’intervention de Ségolène un côté intéressé et politicien qui est justement aux antipodes de sa prétendue solidarité de femme.

De plus, comment ne pas regarder la déclaration de Ségolène au travers de sa propre grossesse ministérielle? Elle confesse elle-même avoir caché la sienne à Pierre Bérégovoy, faute de quoi elle eût, craignait-elle, perdu le maroquin qu’elle convoitait. Belle démonstration d’intégrité de Mme Royal, car, là, c’est elle qui contrevient à la loi. Et qui peint le Premier ministre de l’époque et les moeurs de son parti sous des couleurs peu flatteuses. Mais cela montre Ségolène en victime, un parti-pris dont elle ne sait pas se déprendre. Elle devrait pourtant, si devenir Présidente lui tient vraiment à coeur, compter combien de Présidents se sont fait élire avec une attitude de victime. Le compte est vite vu et devrait encourager l’autocandidate à ranger ses jérémiades au rayon des accessoires démodés.

D’autant plus intéressant que Nicolas Sarkozy savait, en la nommant Garde des Sceaux, qu’avoir un enfant tenait très à coeur à Rachida Dati, et ceci n’a pas empêché cela, contrairement aux moeurs que Mme Royal prête au PS. Mme Aubry appréciera la comparaison.

En fait, ce n’est pas « pauvre Rachida » qu’il eût fallu écrire pour commencer cet article, mais « pauvre Ségolène ». Car sa sortie contre la reprise rapide de Rachida a un goût d’amertume devant le temps qui passe. Comment ne pas voir qu’à l’époque, la jeune star pleine d’avenir, c’était elle, la femme qui était mère et ministre, c’était elle, la femme sur les photos, c’était elle.

Aujourd’hui, elle fait les commentaires sur la base de son expérience passée, comme un ancien footballeur qui devient, l’âge venu, commentateur de radio-télévision. C’est l’une des deux professions qui s’ouvrent à eux, l’autre étant entraîneur. Mais là, pour le moment, c’est raté, l’équipe PS s’étant donnée à Martine Aubry, laquelle s’est bien gardée, à notre connaissance, de s’exprimer sur ce sujet.

Car, si Ségolène vise maintenant à intervenir quand une des femmes de l’équipe Sarkozy aura fait parler d’elle, elle se réduira à un rôle dicté avant tout par son statut de femme en politique, c’est à dire pas autre chose que ce qu’étaient il y a bientôt 15 ans les juppettes restées célèbres. Mais il y a une différence entre juppette d’avant hier et sarkozette d’aujourd’hui. Dans sarkozette, il y a le rôle fétiche de Ségolène: Cosette.
Ségolène Royal
Rachida Dati

Faux, stupide et injuste !

janvier 11, 2009 on 8:03 | In Coup de gueule, France, Incongruités | Commentaires fermés

Que n’a t on entendu sur la réforme de France Télévision?

Les uns ont parlé de mégalomanie galopante du Président de la République (une fois de plus, car nous ne comptons plus de la combientième fois il s’agit ne serait-ce depuis son élection).

D’autres ont préféré faire de l’obstruction systématique au Parlement, prétendument au nom de la démocratie.

Enfin le Président de France Télévision a prononcé des propos très durs à l’encontre du jugement de Nicolas Sarkozy sur les programmes.

Sans parler du fait que ce dernier a clairement dit qu’il compte accomplir son devoir d’actionnaire et nommer le Président comme le font tous les actionnaires de toutes les sociétés anonymes de notre beau pays. Révolutionnaire.

Tout ceci alors que la télévision a, elle, été véritablement révolutionnée ces dernières années avec l’arrivée des satellites d’abord, du câble ensuite et maintenant de la TNT.

Contre vents et marées, après une bataille d’amendements aussi stérile que gaspilleuse des socialistes à l’Assemblée, la loi est en train de passer au Sénat.

Le même qui portait des jugements si durs, Carolis, a obtempéré en faisant arrêter la publicité au 5 janvier, comme prévu.

Donc avancé le commencement des programmes de la soirée à 20h35 sur les chaines de l’Etat.

Et est resté Président de France Télévision, ne démissionnant pas ni n’étant démissionné comme tant de ses prédécesseurs, alors même qu’il ne s’est pas gêné pour marquer son désaccord avec le Président de la République…Que ne se serait il pas passé si un chef d’entreprise publique avait osé prononcer des propos moitié aussi fort sur François Mitterrand ? On pourrait même se demander s’il serait encore en vie en se rappelant Grossouvre, Pelat, Bérégovoy et tant d’autres…

Que disent les Français aujourd’hui ?

Ils sont, selon un sondage CSA pour le Parisien, 78% à trouver cela une assez bonne ou une très bonne idée que d’avoir avancé le début de la soirée en supprimant la pub. Même parmi les  chefs d’entreprise, artisans et professions libérales qui rentrent plus tard chez eux.

Chiffre en progression de 8% par rapport à décembre dernier lorsque la mesure n’était pas encore en place.

Qui a dit faux, stupide et injuste ?

Ne pas désespérer

janvier 11, 2009 on 8:06 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

3 morts ont récemment défrayé la chronique, un chef d’entreprise français, un financier français à New York, un milliardaire allemand. Leur point commun: s’être donné la mort face aux difficultés et à la ruine probable.

Le financier français de New York avait fait sa pelote en drainant l’argent de ses clients et ses amis (plus d’un milliard de dollars) vers un gestionnaire de fonds américains aux rendements remarquables par leur niveau élevé et surtout constant même en temps de crise, le très respecté Bernard Madoff. Face au fait d’avoir ruiné ses clients et amis, il s’est ouvert les veines. Ce qui a valu à sa mémoire un éloge unanime pour un courage et une honorabilité intactes, à la hauteur des Anciens grecs et romains. Peut-être eût-il été plus courageux de rester et de faire face à ses responsabilités, et permettre à ses clients, qu’il faut bien appeler ses victimes, de mieux faire le deuil de leurs fortunes envolées. Car, s’il est clair qu’il n’avait aucune idée que Madoff était un escroc, ce qui l’absout de toute malhonnêteté, sa « responsabilité de suivi et de supervision » était engagée, comme l’a rappelé le régulateur du Grand-Duché de Luxembourg, en accord avec la directive européenne.

Sur le même sujet, à noter la disparition (pas le décès, « seulement » la disparition) de la très charismatique banquière autrichienne Sonja Kohn, fondatrice et dirigeante de la Banque Medici. Celle-ci a apporté 1,2 milliards de dollars de fonds de ses clients à Madoff. La raison officieuse de cette plongée dans la clandestinité serait que, parmi les clients de Mme Kohn figureraient des oligarques russes et ukrainiens, et que ceux-ci auraient le dépit plus menaçant et violent que d’autres face aux nouvelles que leur argent s’est envolé.

Autre mort, un milliardaire allemand, qui avait emprunté de l’argent à une de ses sociétés cotées pour spéculer sur le titre Volkswagen. Le cours de celui-ci a été fort agité, avec une hausse colossale puis une baisse tout aussi brutale après un communiqué de Porsche, qui était en train d’en prendre le contrôle, ait fait état d’une participation plus importante que généralement admise, ce qui a obligé les acheteurs à découvert à se couvrir à n’importe quel prix, faisant flamber le cours. Avant qu’un communiqué rectificatif le fasse retomber tout aussi vite. Une étrange affaire avec des côtés sulfureux qui en rappelle d’autres qui jalonnent la carrière de Ferdinand Piëch, petit-fils de Ferdinand Porsche, le génial inventeur qui créa la Volkswagen pour Adolf Hitler, lequel petit-fils n’a eu de cesse de tout faire pour reprendre le contrôle des deux entreprises créées par son grand-père, ce qui est fait aujourd’hui puisqu’il contrôle Porsche qui contrôle Volkswagen.

Ce qui est curieux, c’est que le dit milliardaire allemand, qui s’est jeté sous un train, était en voie d’aboutir à un refinancement de son empire. Et que donc, même encadré par les banques, ou rétréci, celui-ci n’était pas en poussière comme les avoirs des déposants de Madoff. Car si tous les « presque ruinés » doivent se donner la mort dès lors qu’ils ne sont « plus que  » riches à milliards après avoir l’avoir été par dizaines de milliards, alors il faut d’urgence agrandir les cimetières de Moscou, de Shanghai ou de Mumbay…

Enfin, un sujet que JusMurmurandi a déjà traité, un chef d’entreprises français qui s’est suicidé après n’avoir pas pu éviter le dépôt de bilan de son chantier naval. Et là encore, la presse de lui tresser des couronnes de héros à l’ancienne. Pour autant, et si son intégrité et son sens de l’honneur sont infiniment respectables, est-ce bien de laisser sa fille seule face à son désir de faire face? Le père n’aurait-il pu l’accompagner dans sa lutte? Lui, qui connaissait mieux que tout autre les ressources possibles de son entreprise ne pouvait-il les mettre à la disposition de l’administrateur judiciaire pour que la meilleure solution possible soit trouvée? S’il s’estimait responsable de la très mauvaise passe où se trouvait le chantier, ne fallait-il pas qu’il contribue à l’en sortir? Car, là encore, si tous les chefs d’entreprise qui vont connaître le tribunal de commerce dans les prochains mois devaient se suicider, il faut d’urgence agrandir les cimetières. Ce serait un gâchis incommensurable en plus d’une souffrance immense pour les proches qui ne peuvent s’empêcher, même quand ils n’y sont pour rien, de culpabiliser en se demandant ce qu’ils n’ont pas su faire pour empêcher la vague de désespoir de tout emporter.

Non, face aux difficultés, il ne faut pas désespérer. D’autant qu’un rebond est toujours possible. Combien de carrières se sont redressées après un échec.

JusMurmurandi a cherché un exemple de rebond pour prouver cette affirmation et terminer cet article à la tonalité grave sur une note d’espoir. Sauf que le meilleur exemple de rebond, de la part d’un homme qui ne s’est jamais avoué battu est-il un si bon exemple que cela? Sa première entreprise capote, n’importe, il en fera d’autres, et surtout il en reprendra nombreuses au tribunal de commerce, créant un petit empire et brassant des milliards. Sa notoriété au zénith, son nom en train de devenir un nom commun, il devient ministre malgré sa sulfureuse réputation. Puis tout s’effondre. Faillite, banqueroute, prison. Mais lui ne se suicide pas, il se bat, et, à la stupéfaction de tous, après 15 ans de procédures, obtient un arbitrage qui va lui rendre un pécule non négligeable.

Ce spécialiste du rebond, mais qui n’est pas un exemple, vous l’avez reconnu. C’est Bernard Tapie! Décidément, un article qui va de Madoff à Tapie pour parler d’espoir. De Bernard à Bernard, il y aurait de quoi se méfier de ce prénom, sauf que le nom du chien d’avalanche salvateur qui vous sauve quand tout est perdu, c’est le Saint-Bernard!
Bernard Madoff
Bernard Tapie
Saint-Bernard

Qui se ressemble s’assemble

janvier 10, 2009 on 9:14 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Toute la presse hexagonale annonce à renfort d’articles le rapprochement entre ce qui reste d’Alitalia et le groupe Air France KLM, devenu un des deux premiers transporteurs aériens mondiaux.

Tout au long de ces derniers mois, on a longuement décrit Alitalia comme un grand européen dont il ne reste que quelques (mauvais) souvenirs, tant la concurrence, la mauvaise gestion et la faiblesse permanente des gouvernements successifs face aux oukases syndicaux.

En parallèle, les Français se rengorgent du succès de l’alliance Air France avec KLM, avec bons chiffres à l’appui.

Pour JusMurmurandi, la réalité est bien différente.

Si la taille des deux entreprises est clairement à la faveur des Français, bien des mauvaises pratiques si facilement décriées chez la compagnie transalpine se retrouvent chez nous.

Syndicats outranciers et personnels trop gâtés: si les pilotes Italiens se font toujours chercher par leur employeur en voiture à leur domicile pour se rendre au pied de l’avion, avantage négocié dans les années 70, qui a oublié toutes les grèves historiques d’Air France, y compris à la veille de la coupe du monde de football en 1998 ?

Ou encore les pilotes d’Air Inter, seuls au monde qui réclamaient le pilotage de l’Airbus A 320 à trois ?

Ou récemment encore, la grève pour s’opposer à la faculté qui serait accordée à ces pilotes qui souhaitent retarder leur départ en retraite ?

Sans parler de ce qui avait fait l’objet d’un article particulier de JusMurmurandi, le formidable fromage des GP (gratuits personnel) qui n’étaient soumis ni à l’impôt ni aux charges sociales ??

Le soutien public au détriment de la concurrence.:  combien de milliards ont été gaspillés chez Alitalia, y compris récemment par Berlusconi, qui, encore candidat, s’opposait avec véhémence à un rapprochement franco italien?

Combien de manœuvres ont été accomplies afin que la France reste le seul pays majeur d’Europe qui ne compte pas une compagnie à coûts réduits pour les moyens courriers comme on les connait en Allemagne (German Wings, Air Berlin), en Espagne (Vueling, Clickair), Grande Bretagne (BMI, FlyBe, Ryanair, easyJet, Jet2…), Italie (Volareweb, Meridiana) ?

Ah si, il y en a bien une, c’est Transavia…qui est une ancienne filiale de KLM relancée par le nouveau groupe. Et pendant qu’Air France facture avec une audace sans pareil 50 Euro la possibilité de s’asseoir à côté d’une issue de secours pour avoir plus de place, elle vend des billets à 65 Euro pour faire l’aller retour Paris Porto. Allez comprendre. Ainsi, combien d’emplois n’ont pas été crées au seul bénéfice de protéger Air France ?

Une flotte surannée: Si Alitalia se débarrasse de ses vieux clous, DC 9 et autres MD 80 qui sont très gourmands, les premiers A 320-100 d’Air France, qui ont plus de 20 ans volent toujours. On les reconnait facilement, ils n’ont pas de saumon ou « winglet » au bout des ailes. Heureusement, le tableau est plus favorable pour les longs courriers où Air France a fait la part belle à Boeing et son 777.

Sur les lignes internationales américaines, où elle est seule avec son alliée Delta (Miami par exemple), vous paierez en classe économique deux, trois fois le prix que proposent certains concurrents pour des destinations équivalentes dans des conditions de transport comparables à la classe affaires.

Ahurissant, mais vrai. Tout au profit de la compagnie, tout au détriment du client. Pardon du passager.

Si le carburant a beaucoup baissé (plus que les taxes, surtaxes du même nom d’ailleurs), le nombre de passagers va suivre la même tendance avec le ralentissement économique et il va falloir être vigoureux. Bon moment pour passer la main comme le fait Spinetta à Gourgeon pour Air France…

Bref, à l’heure où tout le monde semble se réjouir de ce rapprochement, en particulier parce qu’il empêche Lufthansa ou British Airways de mettre la main sur Alitalia, gageons qu’il n’y aura pas de choc de cultures d’entreprises. Tout ce petit monde se retrouvera en pays de connaissance.

Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es…

La matelas et le ressort

janvier 10, 2009 on 8:08 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | 4 Comments

On le sait, pour qui veut bien dormir, un bon matelas est indispensable. Mais à quoi sert un bon matelas sans un bon sommier? Et notamment, parmi les meilleurs, un sommier à ressort?

Avec cette entrée en matière, JusMurmurandi serait-il devenu soit marchand de sommeil, soit Webmarchand en périodes de soldes? Ni l’un ni l’autre, puisqu’il s’agit en fait de crise économique, plutôt du genre à vous faire perdre le sommeil.

Ce qui est intéressant, dans le genre glauque, c’est de constater que l’économie américaine a détruit, en 2008, la bagatelle de 2,6 millions d’emplois, le pire chiffre depuis 1945, et un cauchemar pour Barack Obama. Pendant ce temps, le chômage remontait à 7,2%, son plus haut niveau depuis 1993.

Pendant ce temps-là, en France, le chômage est repassé au dessus de la « barre » des 2 millions de chômeurs. Or, en 1993, le compte était à 3 millions. Faut-il en déduire que la France fait mieux, beaucoup mieux que les USA en termes de chômage, alors qu’on pense couramment le contraire?

En fait, l’économie française n’a pas encore commencé à détruire des emplois en masse. Les délais légaux de communication aux comité d’entreprise, de négociations obligatoires, de recours innombrables font qu’il s’écoule au moins 6 mois entre la décision et les licenciements. Et que ceux-ci sont assortis de préavis et d’indemnités qui allongent encore de nombreux mois le moment où le chômeur sera face à une pénurie de revenus. Pénurie atténuée par des versements d’allocations très supérieures, sauf exceptions, à celles en vigueur aux Etats-Unis.

La vague qui a frappé les USA est donc en avance sur la nôtre sur ce plan, mais nous ne l’éviterons pas. Notre système de délais sert de matelas amortisseur, comme aussi nos nombreux millions de fonctionnaires et autres employés de services publics et para-publics réputés intouchables. Alors que les Etats-Unis sont en récession depuis la fin 2007, la France aborde 2009 en l’ayant non pas évitée, mais retardée.

Et quand on regarde ce qui s’est passé entre 1993 et 2008, il est clair que les Etats-unis ont passé beaucoup plus de temps en plein emploi, avec des taux de chômage de moins de 5%, que la France, qui n’y est jamais parvenue depuis les années 60, et où la lente décrue du chômage est en partie due à une démographie en baisse.

Donc, avant de dauber sur les problèmes de l’économie américaine à l’aune de leurs déboires, qui sont réels et massifs, de ricaner sur la fin du leadership américain dans une forme de schadenfreude (joie trouble provoquée par les difficultés des autres) à la française, et de gloser sur la supériorité de notre matelas, gardons-nous de sous-estimer le ressort américain, qui leur a si souvent permis de sortir d’une crise plus vite et plus fort.

Car un matelas qui n’est pas couché sur un sommier avec du ressort devient vite mou et inerte. Le sommeil du dormeur s’y révèle inconfortable, et celui-ci a bientôt du mal à s’en extirper. C’est la langueur japonaise des années 80 et 90. Sauf que le dormeur japonais qui n’a certes pas de ressort pour se redresser, n’a pas, avec son futon, de matelas non plus pour amortir sa chute.

En attendant, les employés des hôpitaux, non contents d’avoir la sécurité de l’emploi, avantage dont on verra en 2009 tout le prix, demandent sans vergogne à Sarkozy plus de fric au motif que, s’il a aidé les banques, il peut bien aider aussi les personnels hospitaliers.

Ils ont aussi peu de chance d’être entendus par un Etat français qui n’a justement plus d’argent pour eux, ni pour d’autres d’ailleurs, au motif qu’ils ne sont pas les plus à plaindre et qu’il fallait absolument sauver les banques, pour irresponsables qu’elles aient été, que de voir voir le Prince Charmant réveiller la Belle Endormie.

Tiens, c’est de saison, il y a justement de la neige dehors, et tout est blanc.

Air Force One : Battlestar Galactica entre Airbus et Boeing

janvier 9, 2009 on 8:57 | In Economie, Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermés

Ils se battent combat terrible, voici longtemps que leurs chevaux sont morts…

Qui ne connait pas ces vers de Victor Hugo, ô combien appropriés  pour illustrer la concurrence entre Airbus et Boeing.

Elle s’exprime sur le terrain de l’aviation civile (avions commerciaux et jets de luxe dérivés) et militaire avec le méga contrat-mirage des avions ravitailleurs américains.

D’abord en tête, Boeing a été puni pour avoir recruté des personnes trop proches du contrat.

Puis Airbus a remporté une manche, avec la première tranche du contrat, qui fut ensuite annulée par voie judiciaire.

Retour à la case départ, sauf qu’entre temps la capacité de projection américaine vieillit, et vieillit mal et à coût élevé, les avions susceptibles d’être remplacés étant très, très vieux.

Affaire à suivre, l’administration Bush ayant jeté le torchon, laissant clairement à l’administration suivante le soin de reprendre les études (en imaginant bien sûr que cette dernière arrive à boucler au moins une partie de l’affaire dans les quatre ans du prochain mandat qui débute…dans 11 jours)

Mais le duel autrement plus important est en train de commencer quant au prestige qui lui est attaché.

Celui de la succession d’Air Force One, l’avion du Président des Etats Unis.

Car son avion, un VC 25, dérivé du Boeing 747-200, livré en 1990, verra se terminer son service en 2017; entre temps, la version 200 du 747 est totalement dépassée, et les pièces coûtent de plus en plus cher.

Or en 1987, date de la signature du contrat, Boeing était seul. Lockheed avait disparu, Airbus n’avait pas d’avion concurrent et Mac Donnell Douglas n’était pas dans la course non plus avec son DC-10/MD 11.

Aujourd’hui, alors que l’USAF (armée de l’air américaine) entame sa recherche, les temps ont changé et Airbus a une offre des plus concurrentielles face au 747, dont les débuts remontent à….1968, sous la forme de l’A 380.

Bref, le suspense est à son comble et ceci d’autant plus que le remplaçant de Marine One, l’hélicoptère du président américain est en phase de remplacement, et par un modèle italien produit par AgustaWestland du groupe Finmeccanica. Il est donc acquis qu’en 2010 le moyen de transport à aile horizontale ne sera pas américain.

Qu’en sera-t-il pour l’avion le plus mythique de la planète?

Les études viennent d’être lancées hier…

Si vous êtes intéressé pour faire une offre…

https://www.fbo.gov/index?s=opportunity&mode=form&id=e35e259abc36437e8e7665d42bdac9b2&tab=core&_cview=0&cck=1&au=&ck=aHH

Et dire qu’entre temps, les esprits petits et mesquins critiquent l’ETEC d’acheter un Airbus de 10 ans d’âge pour le Président de la République française…

Air Force One

Air Force One

Quand les bourses peuvent venir au secours de la bourse

janvier 8, 2009 on 9:35 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La facilité avec laquelle l’Oncle Sam a trouvé -à crédit, mais trouvé quand même- des centaines de milliards de dollars pour soutenir les banques, les compagnies d’assurances, les constructeurs automobiles américains menacés par la crise, cette facilité attise les convoitises.

Deux leaders d’un secteur qui génère 13 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel demandent au Congrès une aide de 5 milliards pour combattre la baisse d’activité qu’ils voient arriver. En effet, les Américains, déprimés par la crise, vont, d’après eux, moins consommer.

Or, toujours d’après eux, si les Américains peuvent se passer de beaucoup de produits ou de services, le leur est absolument indispensable.

Le secteur est l’industrie du sexe. L’un des deux signataires de la demande est le pornographe notoire et patron de presse Larry Flynt, l’autre, Joe Francis, est un éditeur de DVD porno, et a été récemment en prison pour faits liés à la prostitution.

Ils souhaitent donc que le Congrès vote une aide pour relancer l’appétit sexuel des Américains.

JusMurmurandi se demande ce qu’il faut penser de cette demande. D’un côté, aider des pornocrates, c’est un peu raide. D’un autre, il est exact que les périodes de crise ont toujours été fastes pour les industries de la détente et du délassement, alors pourquoi pas celle du plaisir? Enfin, il faut leur donner acte que la lecture des journaux et la vision des informations télévisées ne donnent pas à priori des envies de galipettes.

D’un autre côté, les débats autour d’une telle aide ne pourraient qu’être très réjouissants. Si elle était votée pour relancer l’appétit sexuel des Américains, il faudrait donc la cibler vers ceux qui n’en ont plus, mais pourraient en ravoir. Ce qui par exemple, pourrait concerner les produits tels le Viagra. Je ne suis pas persuadé que ce soit ce que Larry Flynt ait en tête. Ensuite, il faudrait la diriger vers ceux qui ne consomment pas, car aider ceux qui consomment déjà donnerait naissance à ce qui, en économie, s’appelle un effet d’aubaine.

Il faudrait aussi se pencher sur le fait que, pour qu’il y ait consommation, il faut qu’il y ait à la fois offre et demande. On imagine les discussions dans un couple si l’un des deux membres veut consommer pour bénéficier de l’aide, et que l’autre refuse, ce qui empêche toute subvention.

On se demande comment il pourra y avoir vérification de consommation. Même le Patriot Act ne donne pas ce genre de pouvoirs à l’administration américaine.

Mais, en fait, JusMurmurandi doute fort que cette demande soit prise au sérieux par les membres du Congrès. Parce que, si l’on pense au nombre d’entre eux qui se font prendre en flagrant délit d’infidélité, il semble difficile qu’ils s’identifient à une Amérique dont on ait besoin de relancer l’appétit sexuel…

Combattre la crise !

janvier 8, 2009 on 8:07 | In Economie, Europe, France, Insolite | Commentaires fermés

C’est bien connu, en période de ralentissement économique, il est important, dans la mesure où c’est possible, de se faire plaisir de temps en temps afin de rompre un cycle d’économies imposé.

Bref, JusMurmurandi a cherché quelques idées à vous proposer, qui sont des destinations accessibles.

La première vous permettra de prendre un peu de hauteur, tout en restant à Paris.

Un hôtel installé original vous permettra de passer une nuit unique (car chaque réservation ne vous permet de réserver qu’une seule nuit à la fois). Et avoir une vue unique (elle aussi) sur la capitale.

Voici Everland. Mais dépêchez vous, la disponibilité n’est assurée que jusqu’en avril prochain.

Car il est posé sur le Palais de Tokyo et sera bientôt déplacé.

 

Hotel Everland Paris

Hotel Everland Paris

Si vous cherchez quelque chose de plus original, genre je m’envoie en l’air tout en restant au sol, JusMurmurandi vous propose de vous rendre à Stockholm.

Tout d’abord, même s’il fait particulièrement froid en ce moment en France, il risque quand même de faire encore plus froid en Suède. 

Rendez vous donc à l’aéroport d’Arlanda, où vous pourrez accéder par un vol régulier. Et pas la peine d’aller plus loin.

Car un ingénieux chef d’entreprise a racheté un Boeing 747 d’une compagnie en faillite et l’a transformé…en hôtel.

25 chambres de différentes classes, y compris une installée dans le cockpit et une suite nuptiale, seront disponibles en principe à la mi janvier.

Jumbo hostel

Jumbo hostel

Alors qui a dit que JusMurmurandi allait vous laisser tout seul, dans un coin, en train de broyer du noir ?

Pour en savoir plus :

http://www.everland.ch/fr/home/

http://www.jumbohostel.com/DynPage.aspx?id=64660&mn1=5291

Supprimé!

janvier 8, 2009 on 7:45 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

L’establishment judiciaro-politique est en ébullition. Une fois de plus, une réforme envisagée par Nicolas Sarkozy les prend, c’est le moins qu’on puisse dire, à rebrousse-poil. Il veut tout bonnement supprimer les juges d’instruction, une fonction qui remonte à plusieurs siècles, et qui est une des caractéristiques uniques de notre système judiciaire.

Le but de cet article n’est pas de disserter sur la vertu -ou non- de cette suppression et d’une enquête confiée au seul Parquet. Ce qui intéresse JusMurmurandi, c’est qu’elle est révélatrice de l’approche sarkozyenne en matières de réformes, dont un aspect au moins est, à notre connaissance, absolument unique dans l’histoire de la Ve République.

Il ne rajoute pas, il supprime. Soit directement, soit en fusionnant deux fonctions en une

Avant lui, Pompidou, Giscard, Mitterrand ont créé, ajouté, rajouté, empilé, accumulé. Lui, comme dans les films d’Audiard, il atomise, il disperse, il ventile.

Les exemples sont suffisamment nombreux et variés pour montrer qu’il s’agit bien d’une approche délibérée et non d’une quelconque coïncidence.

La fusion ANPE-ASSEDIC pour créer un guichet unique de l’emploi

La fusion entre la direction générale des impôts et la direction générale du trésor public

La fusion entre les renseignements généraux et la DST

La réforme de la carte judiciaire avec suppression de nombreux tribunaux

La réforme de la carte hospitalière avec suppression de nombreux services ou hôpitaux locaux

La réforme de la carte militaire, avec suppression de nombreux casernements et établissements militaires

Le rapprochement, valant très probablement fusion future, entre gendarmerie et police

La fusion annoncée entre régions et départements

La suppression du juge d’instruction

Alors, bien sûr, chacune de ces réformes suscite des levées de bouclier. D’abord parce que l’opposition socialiste est contre tout ce que fait le gouvernement. Ensuite parce que ceux qui vont ou craignent d’y perdre des emplois, du statut ou des avantages sont contre. Tous ceux qui pensent qu’il y a plus à gagner à être contre qu’à être pour sont contre. Tous ceux qui sont contre le changement quel qu’il soit sont contre. Tous ceux qui ont plus peur de l’échec d’une réforme qu’envie de faire avancer les choses sont contre. Bref, rien que de l’ordinaire en France.

Alors, bien sûr, nombreux sont ceux qui, après avoir dénoncé un dysfonctionnement et l’avoir mis au débit du gouvernement, mettent en avant un avantage du système supprimé pour mettre celle-ci au débit du gouvernement.

Alors, bien sûr, nombreux sont ceux qui, après avoir soutenu la proposition du candidat s’opposent à la réforme du Président.

Alors, bien sûr, nombreux sont ceux qui, après avoir monté en épingle un incident isolé pour critiquer tout un système, en choisissent un autre pour s’opposer au nouveau système proposé.

Il est clair de la liste qui précède que, quoi qu’il soit beaucoup trop tôt pour tirer un bilan de toutes ces suppressions, Nicolas Sarkozy doit être crédité d’un effort sans précédent pour remodeler l’appareil d’Etat français. Et que, contrairement à ses prédécesseurs, dont la méthode pour parer à un dysfonctionnement état d’ajouter une couche de mécanisme correcteur sans se soucier d’alourdir toujours plus la barque, Sarkozy essaie de simplifier et d’alléger sans se soucier des héritages du passé ou du statu quo.

Il semble même attiré plus par le changement que par la stabilité, comme s’il voulait imprimer à toute la France ce furieux désir de progression qui marque son combat politique. Alors que ses prédécesseurs, infiniment plus immobiles dans leur exercice du pouvoir, n’avaient pas eu à faire le même parcours personnel non plus.

Si JusMurmurandi était facétieux, nous pourrions ajouter à cette liste qu’il y un autre exemple de deux fonctions fusionnées en une par Nicolas Sarkozy: le Président de la République et le Premier Ministre.
Et les socialistes, qui ont maintenant à leur tête non pas une, mais deux femmes, semblent prendre le même chemin et la même inspiration, chacune des deux rêvant de dire à l’autre: « supprimée! »

La carte et le menu

janvier 7, 2009 on 7:09 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

En ces temps de diète économique, chacun se souvient de la différence entre la carte, qui permet de choisir n’importe quel plat dans un restaurant tandis que le menu, généralement à prix fixe, offre un choix plus limité soit en nombre de plats soit quand à la sélection disponible.

Ce qui parait impensable serait qu’un restaurateur décide arbitrairement qu’une partie des clients seraient à la carte, tandis que d’autres n’auraient accès qu’à la partie congrue à savoir le menu.

Impensable?

Eh bien non, car c’est exactement ce que vient de pondre le Ministère du Travail au travers de sa réforme de la retraite en autorisant les salariés à travailler jusqu’à 70 ans.

Car les salariés sont les seuls à choisir s’ils restent ou non dans l’entreprise.

L’entreprise, elle, doit se plier à leurs désirs.

Et de manière compliquée en plus.

Trois mois avant leur 65ème anniversaire au plus tard, le responsable des ressources humaines doit écrire à tous les salariés concernés, chaque année jusqu’à leur 70ème anniversaire pour leur demander ce qu’ils souhaitent.

Mais si l’entreprise désire profiter de l’arrivée de la retraite d’un salarié pour s’en séparer à moindres frais parce qu’il serait, par exemple, devenu légitimement moins productif, eh bien non ! Ce choix n’appartient qu’aux salariés.

JusMurmurandi pense qu’avec des réformes de ce type, aussi défavorables à la compétitivité des entreprises, qui restreignent une fois de plus la liberté de décision de leurs chefs, de nature à saper l’attractivité de la France pour les entreprises étrangères, au profit de la production théorique de meilleurs chiffres pour le coût des retraites, il faut immédiatement se réjouir du départ de Xavier Bertrand du Ministère du Travail à l’UMP.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=301A69F69C1355CBD338ECE350E746F0.tpdjo14v_1?cidTexte=LEGITEXT000006072050&idArticle=LEGIARTI000019959701&dateTexte=20090107&categorieLien=id

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