Sarko, en vrai chiraquien doit-il appeler à voter Ségo?

mars 13, 2007 on 9:58 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Un sondage cette semaine donne François Bayrou un seul point de pourcentage derrière Ségolène Royal au premier tour de l’élection présidentielle. Il suffit de prolonger la tendance à la montée du « troisème homme » pour voir que le risque est réel que Bayrou soit en fait le « deuxième homme », et que Ségolène soit la « première femme », mais… à la « troisième place », et donc éliminée, ce qui laisserait un deuxième tour Nicolas Sarkozy-François Bayrou.

On voit bien ce que ce scénario aurait de catastrophique pour la gauche. Non seulement François Bayrou est un homme au passé de droite et au programme de droite, mais en plus, il surfe sur une plateforme de « gouverner autrement » qui a été la marque de fabrique de Ségolène Royal au début de sa campagne.

Mais que doit en penser Nicolas Sarkozy? Les sondages lui sont depuis longtemps maintenant uniformément favorables en cas de duel Ségo-Sarko, mais défavorables en cas de choc asymétrique Sarkozy-Bayrou. Le même mistigri qui flingue Ségolène Royal, à savoir le désir des Français d’une manière plus que d’un contenu, d’un « autrement » plus que d’un « autre chose », d’un « quelqu’un d’autre » plus que d’un « quelqu’un de neuf » le flingue à son tour.

Dès lors, une seule solution s’impose au Président de l’UMP: appeler un petit nombre d’adhérents fidèles de son parti à voter discrètement pour la dandidate socialiste afin de neutraliser le candidat UDF. JusMurmurandi rappelle à ceux qui l’auraient oublié que Jacques Chirac a lui aussi fait discrètement voter PS en 1981 pour faire battre un UDF, le Président sortant Valéry Giscard d’Estaing.

Si l’histoire venait à se répéter, cela nous donnerait un Sarko Président, mais en 2017 !

L’Europe est elle sur les rails?

mars 12, 2007 on 12:54 | In Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Airbus, moyen de transport aérien, mobilise toutes les attentions, classe politique, média, syndicats, tout le « microcosme » est en effervescence.

Toutes ces têtes « en l’air » en oublieraient presque un évènement majeur de l’Europe des transports…ferroviaires.

L’arrivée du premier train allemand en gare de l’Est, dans le cadre du projet du TGV Est.

En exploitation « normale, ce seront quatorze trains français qui iront à Munich, tandis que cinq ICE (InterCity Express, le TGV allemand) viendront à Paris.

Qui se réjouit de ce succès de l’Europe?

Qui se félicite qu’un plus grand nombre de trains français franchiront le Rhin que de trains allemands ?

Pendant ce temps JusMurmurandi n’entend que les chiffres partiaux pour les suppressions de postes chez Airbus France car il n’y a qu’un seul siège pour Airbus et il est à Toulouse, expliquant le plus grand nombre de suppressions hexagonales par rapport à celles prévues en Allemagne.

Alors, qui est ce qui déraille ?

Une pression peut en cacher une autre…

mars 10, 2007 on 8:00 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Si le déficit public de l’Etat a été ramené à 2,6% du PIB en 2006, le taux de prélèvements obligatoires a lui atteint le chiffre impressionnant de 44,4%.

Nous devons incontestablement nous réjouir de la première nouvelle, qui est excellente; et qui plus est, contrairement à ce qui s’est passé il y a cinq ans, personne ni à droite ni à gauche ne parle (pour l’instant?) de cagnotte fiscale avec une restitution aux contribuables comme ce fut pitoyablement le cas en 2002.
Pour ce qui concerne la pression fiscale, si celle ci est particulièrement élevée, à son plus haut depuis 1999, la pression tout court n’en devient que plus grande sur les différents candidats à l’élection présidentielle qui ne proposent pas un projet qui fait une bonne part à l’orthodoxie financière (au fait où sont ils, qui sont ils???).

Car partant d’un niveau de prélèvements aussi élevé, il sera extrêmement difficile soit d’augmenter encore ces derniers (tant pis pour ceux qui « n’aiment pas les riches » tout en payant l’impôt sur la fortune…) soit, avec des syndicats qui promettent des lendemains d’élection chauds, de réaliser une « opération Jivaro » [peuple indien d'Amérique du Sud, connu pour la réduction de la tête de ses ennemis] sur le train de vie de l’Etat.

Bref, nous ne sommes pas au bout de nos peines….

Plus on change, plus c’est la même chose? Oui ou non?

mars 9, 2007 on 6:56 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, accorde aujourd’hui un entretien à un quotidien économique et ses propos ont retenu l’attention de JusMurmurandi.

Il « veut » à la fois un SMIC à 1.500 Euro « tout de suite », tandis qu’il est contre les exonérations de cotisations sociales.

Dans un premier temps, il est nécessaire de tenir un discours intelligent aux Français sur la perversité même du SMIC.

En effet, que signifie gagner le même salaire à Paris ou, par exemple, à Marly Gaumont, où le coût de la vie est évidemment différent (logement, alimentation etc.) ?

Ce qu’il appartiendrait de rendre comparable, mais c’est n’en disconvenons pas une entreprise ambitieuse et complexe, c’est le pouvoir d’achat. Afin qu’un salarié puisse avoir accès à un niveau de vie « équivalent ».

Mais venant d’un syndicat qui ne souhaite que le conflit, qui s’appuie sur une base de personnes qui ont le plus souvent la garantie de l’emploi car elles sont issues du public où la moyenne des salaires est plus élevée que dans le privé, JusMurmurandi n’a aucune illusion.

Plus grave est le fait que, si d’aventure ce programme d’augmentation du salaire minimum venait à entrer en vigueur sans contrepartie pour les entreprises, cela reviendrait à renouveler l’exercice désastreux des 35 heures.

En effet, si l’idée elle même de la réduction de temps de travail était imaginable, elle est devenue mortifère pour les entreprises parce qu’allant de concert avec un article du code du travail qui interdit la baisse de salaire sans le consentement du salarié qui le perçoit.

Cela a signifié une augmentation immédiate de 11,4% de la masse salariale des entreprises ayant réduit le temps de travail (39 à 35 heures de travail équivaut à une réduction de 11,4%).

Mais une partie de la gauche n’a toujours pas compris, ou ne veut pas comprendre que les entreprises ne vivent pas dans un monde fermé, où l’imagination aurait libre cours quant à ce que l’on peut faire avec un compte d’exploitation.

Enfin, et c’est le troisième et dernier point de cet entretien, Bernard Thibault promet un climat revendicatif au prochain occupant de l’Elysée.

Et cela, c’est un véritable enjeu pour le pays.

Allons nous avoir un président qui laisse la rue diriger, comme on l’a vu à maintes et maintes reprises au cours des 20 dernières années, ou, enfin, quelqu’un qui est d’accord pour dialoguer, jusqu’au point où il faut finalement ne plus céder.

Quitte à en arriver à une situation comparable, en son temps avec les mineurs anglais avec Margaret Thatcher ou les contrôleurs aériens avec Ronald Reagan.

Ca c’est une vraie question de société pour la France.

Qui, parmi les candidats, est aujourd’hui prêt à prendre position de manière claire et déterminée sur ce sujet ?

Un enterrement sans trompette ni fanfare

mars 8, 2007 on 2:29 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Suite à l’article de JusMurmurandi intitulé France, Goulag fiscal, nous tenons les réponses à nos questions:

  • le fisc français n’enverra pas d’inspecteurs des impôts opérer en terre étrangère
  • la France n’enverra pas, en cas de résistance, ses huissiers ou ses policiers pour contraindre les récalcitrants

A Berlin ce soir, Ségolène Royal enterre la proposition de Dominique Strauss Kahn d’imposer les Français vivant à l’étranger.

Après avoir été taxée de blairisme, si Ségolène tombait dans « l’angélitude », aux côtés de Mme. Merkel?

Bizarre, bizarre, comme c’est étrange…

mars 8, 2007 on 2:07 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Alain Duhamel, suspendu parce qu’il a annoncé voter Bayrou.

Marie Drucker, retirée de la circulation parce qu’elle partage la vie d’un ministre en exercice.

Béatrice Schönberg, envoyée en touche parce qu’elle est mariée à un ministre en exercice.

Laurent Ruquier déclare voter pour Ségolène Royal et… continue paisiblement à faire son émission.

Bizarre, bizarre, comme c’est étrange…

La campagne électorale prend l’avion: piqué garanti!

mars 6, 2007 on 12:36 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Il est fascinant de voir à quel point le plan de restructuration d’Airbus résume presque tous les aspects de la campagne électorale: l’obligation de faire des efforts de compétitivité pour faire face à la concurrence internationale, le rôle de l’Etat, l’usage de l’argent public, le couple franco-allemand, les efforts à faire aujourd’hui pour être plus fort demain, le choix entre la vérité et la démagogie.

Sans rentrer dans de nombreux aspects déjà mis en relief par JusMurmurandi, nous voudrions aujourd’hui décerner le prix de la vrille en piqué aux 8 régions françaises, toutes PS, qui se sont proposées de prendre 5 à 10% d’EADS moyennant un maximum de 150Millions d’euros. Ceci pour, à l’instar des Länder allemands, « avoir leur mot à dire » dans ce dossier (lire, pour pouvoir défendre leurs intérêts régionaux).

Parmi les aspects ahurissants de cette proposition, visiblement plus faite pour les caméras et les projecteurs que pour une quelconque réalisation concrète:

- 5 à 10% d’EADS valent au moins 10 fois plus cher que le prix proposé par les régions. Que proposent les Présidents ? La spoliation des actionnaires? La régionalisation (on ne peut dire nationalisation) 90% en dessous du prix de marché?

- Les régions veulent imiter les Länder allemands. Pensent-ils vraiment que s’ajouter aux 4 états déjà terriblement directifs soit vraiment de l’intérêt de l’entreprise?

- Comment cette très modeste injection de capital a-t-elle la moindre chance d’influer sur la marche de l’entreprise, qui, aujourd’hui, a bien davantage besoin de compétitivité que de capitaux? Ou bien est-ce que les régions comptent que leur argent finance le plan social?

- Alors que les Présidents de région plaident tous que la hausse massive des impôts régionaux qu’ils ont mise en oeuvre est due à la décentralisation par l’Etat de nouvelles charges sans ressources correspondantes, JusMurmurandi est ravi de voir qu’ils ont chacun une cagnotte de 20 millions d’euros pour les imprévus. A moins que ce ne soit l’argent des lycées…

Berf, Jean-Luc Delarue n’est pas le seul à qui l’avion fait péter les plombs.

Y a-t-il un pilote dans l’avion???

mars 4, 2007 on 7:45 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Airbus: JusMurmurandi souhaite se pencher plus en détail sur le dossier lui-même pour essayer de comprendre comment un fleuron de l’industrie européenne en est arrivé là.

Au début de sa réflexion, JusMurmurandi pensait à une série d’articles afin d’analyser les différents niveaux de responsabilités (politique, industrielle etc.) de cet échec retentissant.

Au lieu de cela, le bilan est hélas plus simple, et s’illustre par une série de questions :

  • Qui a maintenu en place une équipe dirigeante plus préoccupée par son pouvoir, son égo, voire même son enrichissement personnel [ce qui reste à prouver par la justice, dont on est en droit d’espérer qu’elle ira au bout de son enquête], que par le bien fondé de la stratégie qu’elle déployait pour l’entreprise (en lançant un projet d’implantation industrielle en Chine…. alors qu’il y avait le feu à la maison mère)?
  • Qui a donné le blanc seing à un projet d’avion pharaonique, avec des choix technologiques très osés, pour ne pas dire déraisonnables, en ne mettant pas en face les moyens adéquats pour un développement ordonné ?
  • Qui a fait, simultanément à cet immense projet, haro sur le baudet en redéfinissant la mission même à accomplir par Airbus, jusque là avionneur civil ?
  • Qui a crée un bric à brac industriel pour satisfaire en priorité des objectifs politiques et non industriels, labyrinthe compétitif lorsque la concurrence était faible, mais ô combien vulnérable lorsque cette dernière s’est remise en ordre de marche ?
  • Et qui, pendant toute cette période où « tout allait bien, Madame la Marquise », s’est préoccupé de la concurrence, mot absent du dictionnaire de nos politiques, alors que Boeing n’hésitait pas à déplacer son siège social, abandonner un projet en gestation et démarrer une réorganisation aussi ambitieuse que profonde ?

A toutes ces question une réponse unique: la classe politique.

Le maintien de l’équipe dirigeante revient aux deux états partenaires européens, l’Allemagne et la France.

On espère pour la crédibilité de la justice française que l’enquête sur la vente des stocks option de Noël Forgeard and co ira jusqu’à son terme, et que si faute il y eu, la punition serait à la hauteur de la faute commise.

Accepter le projet A380, alors que les moyens requis vont durablement pénaliser Airbus pour le renouvellement des moyens et court courriers, était un choix hasardeux.

Et le fait le plus grave est que son coût et sa complexité sont déjà tellement élevés, alors même que l’A380 est le dernier survivant d’une génération désormais dépassée et remplacée par celle des avions en carbone comme l’A350 ou le 787 de Boeing.

Que la guerre des chefs était la seule véritable préoccupation de ces derniers chez Airbus, est illustré par le fait que Français et Allemands avaient des systèmes de conception assistée par ordinateur incompatibles….Mais bon qui se préoccupe de systèmes informatiques lorsque l’on consacre son temps à tirer la couverture à soi.

On connait la conséquence sur le câblage de l’A380, trop court, livré à Toulouse par les Allemands, générant des délais…. bien trop longs.

Haro sur le baudet, c’est changer la feuille de route (pendant cette même période!) d’Airbus, avionneur civil, en lui demandant de devenir avionneur civil et militaire (avec l’avion de transport A400M, de surcroit à hélices, alors que les avions civils ont tous été à réaction), rendant l’engorgement de la cellule développement d’Airbus encore plus inexorable.

JusMurmurandi rappelle à ceux qui demandent de « protéger » Airbus contre le grand satan américain qu’ils devraient se rappeler, comme le faisaient les passagers d’Air Inter qui se cognaient la tête en entrant dans les Mercure qu’elle avait été obligée d’acheter en tant que compagnie nationalisée, que la concurrence a du bon.

Le Mercure, produit par Dassault à une dizaine d’exemplaires environ, avait une porte d’accès avant trop basse, et Air Inter fut obligée de mettre des bananes en caoutchouc pour protéger ses clients (à l’époque des « usagers »); imagine t on aujourd’hui une entreprise qui puisse commercialiser des produits qui pourraient blesser ses clients? Résultat, seule Air Inter en acheta, et on sait pourquoi.

Lorsque JusMurmurandi entend le chœur des vierges glapir pour demander encore plus d’Etat, après une telle faillite de gestion, pour une entreprise aussi emblématique que couronnée de succès, JusMurmurandi se demande comment on peut encore mentir aux salariés dans de telles proportions.

L’Etat, coupable d’incompétence, doit se retirer de la gestion d’Airbus après une telle incurie; au lieu de cela, il demande des sacrifices aux salariés et, peut être aussi, aux contribuables, pour cacher son incompétence.

Quand JusMurmurandi entend ces mêmes bonimenteurs dire qu’il faut augmenter le smic à 1.500 Euro par mois, alors que le cas Airbus illustre la fragilité, l’exposition à la concurrence internationale des emplois industriels même dans un secteur de pointe comme l’aéronautique, JusMurmurandi s’insurge.

Le 6 mars prochain, toujours en quête de prises de position courageuses et clairvoyantes, Ségolène Royal annonce qu’elle va demander un moratoire pour le plan Power 8 à Angela Merkel, comme elle l’a fait pour…. Aubade.

Le Poitou Charentes et l’Europe, même combat ?

Plus sérieusement, Mme. Royal travaille-t-elle pour Boeing?

En face du droit au travail, le devoir d’employer?

mars 4, 2007 on 11:43 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France | Commentaires fermés

Airbus est décidément un dossier paradoxal. Toute la gauche dénonce avec force l’état où les choses en sont arrivées, et jure que, s’ils étaient au pouvoir, un « état fort » restaurerait l’âge d’or passé.

En même temps, on a vu un manager fraîchement nommé, Christian Streiff, élaborer le plan de restauration de la compétitivité à l’été 2006. Et rien hormis le départ de Christian Streiff, écoeuré par tant d’inaction, n’a pu intervenir avant mars 2007. Pourquoi? Parce que les Etats français et allemands n’ont pu se mettre d’accord sur les mesures à prendre. Et que l’Etat anglais a dit que tout désengagement du Royaume Uni entraînerait l’annulations des commandes de l’Etat anglais.

Ce que cela montre, au scandale de JusMurmurandi, est que pour les Etats, seul compte le nombre d’employés et la paix sociale. Comme si la seule mesure d’une entreprise pour un Etat, c’est combien elle peut servir à payer d’impôts, de charges sociales, et à bonifier les statistiques de l’emploi.

Ces entreprises emploient et embauchent et contribuent massivement aux finances de l’Etat, personne ne leur en sait gré, chacun considère que c’est normal. Mais qu’une entreprise veuille alléger la barque, même si cela permet de la consolider pour prendre demain de nouveaux marchés, et tous de crier haro sur le baudet et la charger de tous les péchés d’Israël.

En somme, les entreprises ont le devoir d’employer, quelle que soit leur situation. Les clients? Quelle importance! Les concurrents? Un détail…

Le résultat: Airbus vient de suspendre le développement de son A380 en version fret, avec un coût de 20 commandes annulées. Combien de milliers d’heures de travail perdues? Combien d’efforts partis en fumée? Combien de milliards de dollars pour Boeing sur le marché des gros porteurs où il est désormais sans concurrence? Mais personne pour voir que c’est là une vraie mauvaise nouvelle, annonciatrice des lendemains qui pleurent. Parce que demain ne compte pas, si on a la paix aujourd’hui.

C’est la formule célèbre: « après moi le déluge » de Louis XV s’applique à plein, et on sait à quel point il eut raison. En tout cas, pour Airbus, comme pour toute entreprise française qui a le malheur de vouloir soigner sa compétitivité, l’avenir, ce ne sera pas le déluge de nouvelles commandes.

Airbus: faire voler un plus lourd que l’air?

mars 2, 2007 on 1:23 | In Economie, Elections présidentielles 2007, France, International | Commentaires fermés

Pour faire voler un avion, il faut dépasser le paradoxe apparent qui consiste à faire voler du métal, c’est-à-dire un matériau beaucoup plus lourd que l’air. Et pour qu’il vole plus vite, plus loin, et plus économiquement, le constructeur tente de l’alléger au maximum sans dégrader le coefficient de sécurité.

Il en va de même de toute entreprise, et, aujourd’hui, de l’entreprise Airbus. Le plan d’économie Power 8, dont tout le monde parle sans l’avoir jamais vu, passerait par 10.000 suppressions d’emploi. Et les politiques de tous bords de se tordre les mains de douleur apparente, et de dire qu’ils feront tout pour que cela ne fasse finalement pas mal….

Outre les évidentes questions que JusMurmurandi a déjà posées sur le rôle d’un Etat actionnaire (ici il y en a même 2, plus un Etat client, ce qui fait beaucoup), JusMurmurandi pose une question simple: Power 8 établit-il qu’on peut produire les mêmes avions avec 10.000 personnes de moins? Si oui, il sera impossible de les garder pour la raison évoquée plus haut. Les compagnies aériennes ne voudront pas payer leurs avions plus chers simplement parce que Airbus emploie 10.000 personnes de plus que ce qui est réellement nécessaire pour développer, produire et maintenir ces avions.
Car la restructuration d’Airbus a ceci d’inhabituel qu’il ne s’agit pas d’une entreprise qui doit réduire la voilure pour faire face à une baisse de ses commandes. Au contraire, le carnet est plein pour des années. Il s’agit donc de choisir quel niveau de productivité Airbus atteindra pour réaliser ce carnet de commandes et en prendre de nouvelles. Et syndicats et politiques de gauche voudraient qu’Airbus emploie plus de gens que nécessaire pour éviter le plan social actuel. Quitte à ce que, bien sûr, ce moindre niveau de productivité se traduise par un moindre niveau de compétitivité face à Boeing. Donc à de moindres commandes pour l’avenir. Et donc à de plus gros problèmes à terme.

Et fait, ce qui est posé ici est très exactement la même problématique que celle de la dette publique en France, ou celle des retraites. Notre classe politique choisit systématiquement de privilégier le présent sur l’avenir. On gonfle la dette pour financer une augmentation des dépenses. On ne réforme pas les retraites pendant 5 ans de dynamisme économique (Jospin 1997-2002) pour ne pas faire de peine aux électeurs. Et on promet toujours et toujours plus dans la campagne électorale, alors que les marges de manoeuvre financières ont été dépensées il y a déjà belle lurette.

Il ne faut donc pas s’étonner que les Français n’aient pas confiance en l’avenir. Eux, qui sont beaucoup plus réalistes que le crédit que leur font les politiques, savent très bien que leur avenir a été obéré de façon lamentable. Et que les avions trop lourds ne volent ni loin ni longtemps…

Le Royal Hommage sera-t-il un Royal Cadeau?

mars 1, 2007 on 9:16 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

La mort de deux jeunes gens est toujours une tragédie. Quelle qu’en soit la cause, maladie, suicide, accident de voiture, accident tout court. Il y a quelquechose de révoltant à regarder sur un écran de télévision impudique la procession lamentable de parents enterrant le cercueil de leur enfant.

Mais pourquoi Ségolène Royal a-t-elle choisi de rendre hommage aux deux jeunes morts électrocutés à Clichy-sous-Bois plutôt qu’à deux autres jeunes, par exemple victimes d’un cancer, d’un accident de la route, ou victimes du devoir?

Souhaite-t-elle, elle qui veut que les jeunes partis sur la mauvaise pente soient placés en centre fermés encadrés par les militaires, dire « plus jamais ça? »? C’est-à-dire que la police, faute de pouvoir exercer normalement son métier, se détourne purement et simplement des quartiers difficiles? Que ceux-ci redeviennent des zones de non-droit, comme ils l’étaient déjà du triste temps de M. Vaillant, le mal-nommé? Que leurs citoyens honnêtes voient leurs voitures brûler, leurs habitations dégradées, leurs quartiers désertés, sans que qui que ce soit leur donne ce à quoi leur citoyenneté leur donne droit?
Si telle est son intention, elle illustre un vieux démon socialiste. Considérant que « la loi et l’ordre » sont des valeurs de droite, et exclusivement de droite, la gauche française fait à celle-ci un cadeau royal. Parce que la sécurité et la tranquilité des citoyens sont des aspirations de tous les Français, qu’ils soient de droite comme de gauche. Et qu’ils ont déjà sanctionné durement la gauche qui l’avait oublié en 2002. Alors même qu’une politique de gauche est compatible avec un politique d’ordre, comme l’a montré Jean-Pierre Chevènement quand il était Ministre de l’Intérieur.
Le début de la campagne de Ségolène Royal la montrait moderne, se revendiquant blairiste, libre de ses choix idéologiques et des vieilles lunes archéo-trotskystes du PS. Le dérapage des sondages et l’attention qu’elle leur porte ont vite clos cette phase, et la phase actuelle est dominée par le traditionalisme du PS et ses éléphants. L’hommage royal et le cadeau qu’il contient contribueront à ce qui est le terme normal de la course des éléphants: le cimetière.

Car se préoccuper des banlieues en plaignant les jeunes, c’est compassionnel, télégénique et électoralement payant. C’est aussi injuste et d’un rare cynisme à l’égard de leurs habitants qui, en bons citoyens, travaillent et payent leurs impôts jour après jour. A l’égard aussi des forces de l’ordre qui sont le dernier rempart de la société française contre le désordre, et dont les membres meurent plus nombreux que les jeunes dont ils doivent parfois arrêter les débordements.

Que tous ceux-ci, qui n’ont pas le bénéfice du médiatique hommage royal, reçoivent ici celui de JusMurmurandi

L’Europe, l’Europe, l’Europe!

février 28, 2007 on 7:57 | In Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, International | Commentaires fermés

Une étude très sérieuse de la compagnie d’assurance allemande Allianz délivre une nouvelle aussi inattendue que réjouissante: l’Union est en voie de réussir l’objectif défini par l’agenda de Lisbonne en 2010: faire de l’Union la zone économique la plus compétitive au monde en 2010.

Au moment où les candidats à l’élection présidentielle rivalisent d’affirmations suivant lesquelles la France est en crise profonde, au moment où les Français ont le sentiment que la mondialisation déferle sur eux telle un tsunami, au moment où tous prédisent que l’avenir sera indien ou chinois, une telle affirmation a de quoi stupéfier.

C’est pourquoi JusMurmurandi voudrait rappeler quelques faits élémentaires:

- les évènements ne sont pas forcément identiques à la perception que les gens en ont. Ainsi les Français ont-ils vraiment conscience que le chômage baisse depuis des mois de façon significative?
- l’Union Européenne a suscité bien des scepticismes en se donnant ce but si ambitieux à Lisbonne. Il faut lui donner acte de cet embryon de succès sur une route vitale. Ainsi 10 millions d’emplois ont été créés en 7 ans de croissance lente… un chiffre formidable
- Sans l’Europe, aucun pays isolé n’aurait entrepris les réformes qui les mettent sur la bonne voie. Ni la maîtrise des dépenses publiques, ni aucune autre réforme douloureuse.

- Mais la France, elle, fait moins bien que la moyenne, passant de la 6e à la 9e place, pendant que l’Allemagne passait de la 9e à la 6e place.

- Compte tenu du niveau de vie élevé des Européens, et de leur désir légitime de le conserver, cette bataille de la compétitivité mondiale, et tout ce qu’elle requiert pour la gagner, à commencer par l’éducation, est vitale. Il n’y a pas d’autre voie.
Bref, ce n’est pas de trop d’Europe dont la France souffre, mais de pas assez de cette Europe-là. Citoyen de la zone économique la plus compétitive du Monde, n’est-ce pas un bel héritage à laisser à nos enfants? Pourquoi aucun candidat ne le dit-il? Parce que les Docteurs-Tant-Pis sont plus éligibles que les Docteurs-Tant-Mieux? Parce que les trains qui arrivent en retard sont plus intéressants que ceux qui sont à l’heure? Serions-nous le peuple le plus masochiste du monde?

Télé-réalité contre blog sur Internet, la Star Academy contre le Loft

février 28, 2007 on 6:24 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Le contraste est frappant.

- D’un côté, l’émission de TF1, « j’ai une question à vous poser » offre aux candidats l’occasion de développer leur programme dans un cadre très favorable. Les questions sont, pour leur immense majorité, courtoises et respectueuses, voire obséquieuses, et permettent au candidat de répondre à loisir. Il ne faut pas s’étonner si les 2 premiers « grand candidats » (dixit qui, d’ailleurs?), Nicolas sarkozy et Ségolène Royal ont vu leurs intentions de vote augmenter nettement après ce « grand oral ». Le plus frappant est que les panelistes d’un soir, supposés représentatifs de la population électorale française, semblent tous ou presque en harmonie avec le candidat ou la candidate. Des désaccords, parfois, mais aucun conflit dur. Visiblement des gens qui n’auraient aucun mal à vivre ensemble quel que soit le résultat de l’élection. C’est la « Star Academy » (Copyright TF1) de la politique, avec réprésentation, élection, élimination. A moins que ce ne soit « le Bachelor » (copyright M6) de la politique: introduction, séduction, conquête, mariage.
- De l’autre les innombrables blogs, emmenés par JusMurmurandi, où les internautes apostrophent, approuvent, critiquent ou conseillent les candidats ou les électeurs. Et là le ton est tellement libre que très souvent cela vire au pugilat et à l’insulte, malgré la présence de modérateurs qui font ce qu’ils peuvent. Visiblement des gens qui sont de points de vue tellement opposés que leur seule solution, si le candidat de leur choix venait à perdre, serait l’émigration. Le programme: opposition, contradiction, destruction

Alors JusMurmurandi demande: qui sont vraiment les Français? Les midinettes de TF1 à la recherche d’une histoire d’amour, même s’ils savent que cela se termine souvent en divorce (le dernier premier Ministre sortant à avoir gagné les élections est Raymond Barre, il y a 29 ans…), ou les Gaulois dont les tribus se battent jusqu’à ce que les Romains envahissent la Gaule?

Et pendant ce temps, François Bayrou propose aux français un « ni droite ni gauche » qui refuse tant l’amour que la guerre, et où tous cohabiteront, bon gré mal gré. N’est-ce pas une bonne représentation d’un autre émission vedette de télé-réalité, « le Loft » (Copyright M6)? Mais FB aurait tort d’oublier que les vedettes de télé-réalité disparaissent aussi vite qu’elles sont apparues

VIe République, ou le retour à « bonne vieille IVe »?

février 27, 2007 on 2:33 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

A mesure que l’heure se rapproche où les candidats à la candidature devront montrer 500 pattes blanches, ou parrainages, on entend dire que dénier à tel ou telle le « droit de se présenter » serait un déni de démocratie. Qu’en est-il?

- Instinctivement, il est évident qu’un candidat qui a obtenu 16% des suffrages au premier tour de l’élection précédente a fait la preuve de sa représentativité et devrait être en état de se présenter

- Tout aussi instinctivement, exiger comme preuve de représentativité de recevoir 500 parrainages, soit 1,2% de la classe d’élus habilités à parrainer ne semble pas exagéré. JusMurmurandi rappelle que ce nombre de parrainages requis était auparavant de 1000.

Alors comment se fait-il que ce candidat, M. 16% des voix, n’arrive pas à ses 1,2 % des parrainages? C’est en fait toute la question du système électoral français qui est posée. Si 16% des voix donnent droit à 16% des parrainages, le raisonnement est proportionnel. Si recevoir 16% des voix donne le droit d’être battu partout, le raisonnement est majoritaire. Et céder sur ce sujet nous amènera vite à changer de système électoral, comme le fit François Mitterrand pour les législatives de 1986, amenant par là-même le Front National au Parlement.

JusMurmurandi voudrait rappeler que cette question du mode de scrutin devrait être centrale dans cette élection. Tous les candidats autres que les 2 leaders des sondages (FN, Verts, PC, UDF etc…) se sont prononcés en faveur d’une proportionnelle. Ségolène Royal, elle, ne se prononce pas, tiraillée qu’elle est entre l’avantage qu’en tire le PS, qui bénéficie aujourd’hui de l’affet 22 avril et empêche toutes les petites listes de gauche de dépasser 3%, et le besoin qu’elle a de se les concilier pour le 2e tour et les législatives.

C’est pourquoi, dans les appels vibrants de multiples candidats à une réforme institutionnelle devant amener la France à une VIe République, JusMurmurandi entend surtout le souhait de revenir à la IVe…
Ce qui aurait d’ailleurs des côtés comiques si le sujet n’était tragique, au moins pour toute personne se souvenant de la vraie IVe République. Car tel ou tel candidat souhaitant la proportionelle se réduirait ipso facto en tant que Président au rang du bon Président René Coty. Est-ce vraiment pour cela qu’ils font tant d’efforts?

Promesses électorales, chiffrage et gueule de bois…

février 26, 2007 on 6:23 | In C'est ça, Paris?, Elections présidentielles 2007, France, International | Commentaires fermés

Pendant la période de chasse aux votes, l’équipe de campagne ne recula devant rien pour convaincre les électeurs, et donna un chiffrage de ses dépenses à venir, chiffrage, qui, entre autres, lui permit d’obtenir les votes de la victoire.
Mais aujourd’hui, passé le temps des promesses électorales, le chiffrage prend des airs surréalistes. Un surcoût global de 70% est d’ores et déja admis, mais de nombreuses fuites font état d’un surcoût global probable de 400%. 400% d’un montant déjà colossal! Comment est-ce possible? Ce n’est manifestement pas une erreur, mais bien une arnaque délibérée de la part de politiciens désireux de gagner à tout prix…

Vous pensez que je parle de la campagne électorale française? Eh bien non. Il s’agit des Jeux Olympiques de 2012 à Londres. Budgetés à 2,3 milliards de Livres,  ils coûteront en fait 9 Milliards et deviennent un cauchemar politique pour le Chancelier travailliste Gordon Brown et le Maire de Londres, le très socialiste Ken Livingstone.

Quand on pense que Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, a fait tout ce qu’il pouvait pour que ces Jeux se déroulent à Paris, on voit à quoi les Parisiens ont échappé: 15 Milliards d’Euros flambés en 15 jours. Les années de travaux préparatoires qui perturbent la ville pendant des années avant les jours magiques, puis des années de gueule de bois financière qui asphyxient les contribuables et le budget.
Quand il se représentera en 2008, les Parisiens auront une dette de gratitude envers le Maire sortant: celle d’avoir orchestré puis assumé de manière si convaincante le naufrage des chances parisiennes, au point que sa mise en scène de la détresse d’avoir perdu eût du recevoir au moins un César, si ce n’est un Oscar. Car lui, en homme intelligent et habile, savait ce que valent les promesses chiffrées à la veille d’une élection, et il a voulu éviter aux Parisiens ce Titanic Olympique. Pour une fois, JusMurmurandi dit: Merci, Monsieur le Maire, d’avoir perdu!

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