Hollande s’est acheté des voix, oui, mais à quel prix?

mars 25, 2013 on 10:17 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande peut se dire que, très bientôt il aura légalisé le mariage gay. Ce qui cimentera le vote gay en faveur du PS pendant longtemps. Ce genre de calcul clientéliste  et communautariste est-il si bon que cela?

Car la manifestation d’hier a montré un nouveau visage que celle de janvier. En janvier, les slogans étaient tous centrés sur le seul projet de loi. Du genre « bébé = made in maman + papa ». Cette fois-ci, les slogans englobaient l’action -enfin, si l’on peut dire- de Hollande dans le rejet de son projet. Du genre « occupe-toi du chômage, pas du mariage ». Et cette manifestation a recueilli grosso autant de monde que la première fois, ce qui en fait, même si l’on s’en tient aux seuls chiffres de la police, la troisième manifestation la plus importante des trente dernières années.

Autant d’électeurs aussi divorcés de Hollande que les gays lui sont maintenant mariés.

Si l’on s’en tient à la capacité de mobilisation pour estimer qui sont les « pour » et les contre » qu’on retrouvera le moment venu dans l’isoloir, il est évident qu’il y a beaucoup plus de « contre » que de « pour », avec un écart de mobilisation de un à dix.

Hollande peut toujours se dire qu’il n’aura pas perdu de voix, les « contre » ayant déjà largement voté contre lui. Le même calcul eut être fait avec les « pour », qui ne lui apporteront pas de voix nouvelles par rapport à 2012.

La différence va se faire sur la mobilisation. En 2012 Sarkozy a moins mobilisé son électorat potentiel au sens large, dont certains, déçus sont restés à la maison, tolérant par dépit la gauche faute de pouvoir se forcer à voter pour le Président sortant. Et l’inverse à gauche,  il n’a pas manqué un bouton de guêtre pour venger trois défaites consécutives dont deux présidentielles dont ils étaient largement favoris.

C’est maintenant l’inverse qui va avoir lieu. La législative partielle de l’Oise en a d’ailleurs été une belle illustration ces deux dernières semaines.

Hollande a donné à ses adversaires une « grande cause » autour de laquelle cristalliser leur opposition. Car le combat éthique est loin d’être terminé, vu que le lobby gay veut absolument et la GPA et la PMA, et que Hollande a aussi promis de légaliser l’euthanasie.

Évidemment, toute coïncidence entre ce qui précède et une analyse disant que Hollande, c’est la volonté permanente de tenter de trouver envers et contre tout des compromis qui sont autant de mariages contre nature, ce qui ne peut que conduire à l’euthanasie de toute action et de toute activité serait entièrement fortuite…

Exécutions!

mars 20, 2013 on 1:59 | In Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

AQMI indique qu’un otage français a été exécuté, ce qui n’est encore pas confirmé. Mais le but des preneurs d’otages n’est pas de les exécuter, c’est de faire pression pour obtenir quelque chose. Le plus souvent de l’argent, mais aussi des libérations de leurs membres emprisonnés. Si donc il a été exécuté, il n’aura rien rapporté, et c’est une défaite de plus pour AQMI. Mais certes pas une victoire pour qui ce soit. Et une tragédie pour la famille et les amis.

Jérôme Cahuzac a du démissionner hier, pour cause de suspicion de détention de compte secret en Suisse, bel et bien exécuté par la rumeur et le soupçon. C’est une défaite de plus pour Moi Président, dont c’était, dit-on, le ministre le plus compétent, et le pilier de sa politique de restriction du déficit budgétaire. Mais ce n’est certes pas une victoire pour qui que ce soit. Ce d’autant plus que les accusations contre Cahuzac ont un aspect « folklorique », avec une bande enregistrée secrètement, révélée par un adversaire politique après des années de détention cachée. Et c’est une tragédie pour Cahuzac, dont la carrière politique n’a aucune chance de survivre à cette démission. Comme un prédécesseur au Ministère du Budget, lui aussi démissionnaire pour cause de soupçons judiciaires, Eric Wörth. Contre lequel la gauche n’avait pas eu, en son temps de mots assez durs. Laquelle gauche est aujourd’hui beaucoup plus gênée concernant Cahuzac. JusMurmurandi se demande bien pourquoi.

Cahuzac pourrait aussi se demander s’il est juste que le seul simple soupçon du parquet, qui demande l’ouverture d’une instruction à son encontre, justifie sa démission quand des condamnés, eux, figurent au Gouvernement, tels Jean-Marc Ayrault ou Arnaud Montebourg, ou à la tête de la plus grande région de France, tel Jean-Paul Huchon. Peut-être faut-il y voir le fait que contrairement à ces trois-là,  Cahuzac, avec son style flamboyant, son assurance de grand technicien et son verbe haut, faisait de l’ombre à Pépère, qui ne lui avait pas accordé un ministère plein, mais seulement délégué, pour « lui rabattre son caquet ». A petits hommes petits calculs, petits stratagèmes et petites vengeances…

Exécuté aussi le plan de l’Union Européenne pour éviter la faillite de Chypre. Le Parlement chypriote l’a rejeté, après une réaction de choc de la population, dont ce plan confisquait une partie des dépôts bancaires. Voir leurs économies brutalement amputées en même temps que les dépôts suspects en provenance de Russie, c’est plus que la population n’est apparemment prête à supporter. Maintenant, il faudra voir si l’UE baisse pavillon -j’ai envie de’écrire: comme d’habitude!- et remanie son plan pour ne faire de peine à personne, ou si Chypre devient le laboratoire à taille minuscule d’une faillite d’Etat à l’intérieur de la zone Euro. Un sorte de de prototype de ce que la Grèce pourrait être. En attendant, ce rejet n’est une victoire pour personne. Espérons que cela ne devienne pas une tragédie pour les Chypriotes, pris dans des enjeux qui les dépassent.

Pourquoi 2012 n’a pas été 1981, et pourquoi la suite sera différente

mars 19, 2013 on 4:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

En 1981, François Mitterrand a été élu avec un programme vigoureusement à gauche, qui comprenait entre autres l’octroi immédiat et sans contrepartie d’une cinquième semaine de congés payés et la réduction toujours sans contrepartie du temps de travail de 40 à 39 heures hebdomadaires. On connait la suite: la politique économique française amorce une relance purement nationale, car les pays partenaires de la France ne sont pas du tout dans la même logique. Cette relance par la consommation profite aux importations, tandis que la compétitivité des exportations françaises est amputée par l’augmentation des coûts. Résultat: le déficit budgétaire explose, qu’il faut financer par des emprunts, les comptes extérieurs deviennent eux aussi massivement déficitaires, et ce la conduit tout droit dans le mur, avec trois dévaluations en trois ans, et l’arrivée de la rigueur.

Dès l’élection de Moi Président, on a vu que 2012 ne ressemblait pas à 1981. Certes il y a des points communs: la gauche a battu la droite après une longue attente. La gauche a fait des promesses et annoncé des largesses pour être élue. La gauche est une coalition qui va du centre-gauche social démocrate à une frange très à gauche de l’électorat.

Mais il y a aussi des différences fondamentales. En 1981, la gauche porte en projet « une autre logique », qui doit, en théorie, permettre de réussir. Elle porte aussi un enthousiasme populaire indéniable, très différent de l’esprit de revanche qui anime aussi ses partisans. En 2012, hormis la joie revancharde de l’anti-sarkozysme, et l’anticipation d’annuler toute l’action du Président sortant, aucune trace de projet, ou d’enthousiasme populaire.

Autre différence fondamentale, la gauche est entrée, et à fait entrer la France, dans une période de sacrifices sans précédent, et ce sans être passée par la case « distribution et largesses ». Hormis quelques mesures purement idéologiques, comme le retour, pour une catégorie sociale limitée, à la retraite à 60 ans, ou la suppression du jour de carence pour les fonctionnaires, François est « Pépère », et pas « Pépère Noël ».

Et la gauche n’a aucune perspective à offrir pour sortir de ce qui apparaît aux Français comme un long hiver de rigueur. Contrairement à 1983, où tout le monde comprenait qu’il fallait payer la note de 1981, mais en en conservant les acquis, les Français ont le sentiment d’une gueule de bois sans avoir eu le plaisir de l’ivresse qui précède.

La suite, c’est à dire l’avenir, sera différent parce que, même si Nicolas Sarkozy avait été élu, les Français allaient devoir faire des efforts et des sacrifices importants, pour non seulement arrêter de vivre au-dessus de leurs moyens, mais commencer à réduire le gigantesque endettement accumulé depuis 1981.

Comme la gauche a jugé bon de réduire le déficit par l’augmentation massive de l’impôt et non pas par la réduction des dépenses publiques, et qu’elle a découragé les entrepreneurs en leur déniant toute possibilité de gagner de l’argent pour récompenser leur talent, leur travail et leur prise de risque, la situation sera pire qu’elle ne l’eût été avec Sarkozy.

En outre,  la pression fiscale a déjà atteint ce que même la gauche, par la bouche de Gilles Carrez, président PS de la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale, considère comme un maximum. En même temps, les marges des entreprises, qui leur permettent de financer investissement et croissance, sont au plus bas. De leur côté, les particuliers accumulent un maximum d’épargne de précaution compte tenu de leur peur du chômage, ce qui déprime la consommation, donc l’activité la croissance et les recettes fiscales. Enfin, la récession et le chômage plombent les comptes des régimes sociaux. Bref, tous les voyants sont au rouge, et toutes les sources d’activité à l’arrêt.

Ce qui condamne Hollande à entrer dans l’Histoire, soit comme celui qui aura fait exploser l’Union Européenne, qui ne survivrait pas à un laxisme français qui conduirait la France à faire défaut sur sa dette, soit comme le dirigeant qui aura présidé à la plus grande cure d’austérité de l’Histoire moderne de la France.

Il y en a un qui doit bien rigoler de voir Pépère dans un telle situation, avec un choix aussi impossible, attendant d’être poignardé par ses amis comme César par Brutus, mais un César qui saurait à l’avance, et se demanderait seulement quel jour le poignard…

Ce quelqu’un, c’est Nicolas Sarkozy, qui doit se dire par moments qu’il l’a échappé belle….

Ordonnances, vous avez dit ordonnances?

mars 15, 2013 on 9:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a fait savoir qu’il veut recourir aux ordonnances, qui lui permettent de faire passer de nouvelles lois sans avoir besoin de les faire voter au Parlement. Le recours aux ordonnances, très rare sous la Ve République, qui est quand même après tout censé avoir un Parlement et en faire procéder nos lois, est une surprise, pour ne pas dire plus.

Car le moins qu’on puisse dire est que le tandem Hollande-Ayrault n’a eu aucune loi bloquée au Parlement. Certes, sur le projet de « mariage pour tous », la droite a déposé 5000 amendements, ce qui a fait hurler la gauche. Mais laquelle gauche venait d’oublier quand elle-même avait déposé plus de 100.000 amendements contre un projet de loi de la droite.

Sauf qu’un certain nombre de projets ont été retoqués par le Sénat, par une coalition d’opportunité entre la droite en la gauche de la gauche, notamment le Front de Gauche de Mélenchon, les Verts et les communistes.

JusMurmurandi comprend bien l’inconfort et le ridicule que Hollande et Ayrault doivent ressentir à voir leurs projets rejetés à répétition au Sénat par un parti de leurs alliés au Gouvernement (les Verts), et par les élus censément du même bord politique qu’eux (la gauche). Mais de là à gouverner par ordonnances, il y a un grand pas, compte tenu que, justement, l’opposition du Sénat ne compte pas puisqu’il suffit d’un second vote de l’Assemblée pour passer outre.

L’une des autres vertus des ordonnances, c’est de donner au Gouvernement de faire vite. Est-ce plus urgent aujourd’hui que quand il est arrivé en mai dernier? Seulement si l’on considère que les mesures prises depuis lors ont fait se dégrader la situation…

Mais les ordonnances de Hollande ne seraient-elles pas un moyen pour celui-ci de faire passer des textes que son Parlement refuserait de voter? Par exemple des textes de rigueur et d’austérité économiques, qu’il va bien falloir adopter, alors même que Moi Président jurait -mais c’était avant d’être élu- que les efforts de Sarkozy étaient de scandaleux cadeaux pour les riches aux frais des pauvres.

En fait, il est à craindre que les ordonnances de Hollande ne soient, comme si souvent chez lui, qu’un calcul politique destiné avant tout à éviter une confrontation ou une décision tranchée. Il a un problème insoluble avec la nécessaire réforme des retraites. Après avoir tonné que celle de Sarkozy et Fillon était scandaleusement dure, et non nécessaire, et après avoir rétabli la retraite à 60 ans pour certaines catégories de Français, il s’apprête à devoir faire plus dur encore. Ce qui sera du pain bénit -et moralement justifié- pour une droite qui lui rendrait la monnaie de sa pièce, et une couleuvre impossible à avaler pour une gauche de la gauche qui ne l’a certes pas élu pour faire plus dur que Sarkozy.

Alors que fait Hollande? Il se fait voter une loi autorisant des ordonnances. Comme ça, plus de débat au Parlement, plus de longue liste d’amendements, plus besoin d’explications, de contorsions pour expliquer que l’on fait ce que l’on a combattu…

Sur ce point, deux exemples montrent l’inconstance et l’opportunisme des socialistes:

- sur les ordonnances, Mitterrand dénonçait « le pouvoir personnel, le coup d’Etat permanent! ». Oui, mais c’étaient les ordonnances prises par de Gaulle, donc scélérates, alors que celles prises par la gauche sont justes, normales et morales.

- sur les ordonnances toujours, Hollande, alors patron du PS, dénonçait « une méthode détestable » qui revenait à « flouer le Parlement » et à « renoncer à la confrontation démocratique et au débat serein ». Jean-Marc Ayrault, DSK et Arnaud Montebourg faisaient assaut d’éloquence et d’emphase contre la méthode des ordonnances voulues par Villepin. Oui, mais c’étaient encore des ordonnances de droite. Combien de fois faudra-t-il vous dire que cela n’a rien à voir, mais alors rien du tout, avec l’excellentissime méthode qui consiste à prendre des ordonnances de gauche?

Sur le budget européen, cette fois-ci vous ne pourrez pas m’opposer que, quand c’est la gauche, ça change tout, donc qu’il n’y a pas opportunisme, mais vertu. Parce que c’est Harlem Désir, patron du PS et député européen, qui a fait savoir qu’il s’était opposé au vote du budget de l’Union Européenne. Budget négocié et salué comme un succès par… François Hollande…

Vive la Gauche!

mars 12, 2013 on 10:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Victorin Lurel a représenté la France aux obsèques de Hugo Chavez Frias, le Président décédé du Vénézuela. A cette occasion, notre représentant, se sentant manifestement pris d’une double envie de faire plaisir à ses hôtes et de se faire une notoriété qui le sorte de l’anonymat dont sa nomination au Gouvernement ne l’avait pas tiré, se lâche et dit:

« Hugo Chavez, c’est De Gaulle plus Léon Blum ». Sans même parler de l’absurdité de la comparaison sans queue ni tête, que n’aurait-on dit, que dis-je, que n’a-t-on dit sur les liaisons sulfureuses de Sarkozy avec tel ou tel leader « infréquentable »? Chavez était-il si « fréquentable » que cela, lui dont la fortune personnelle, qui ne pose pas de problème semble-t-il puisqu’il s’agit d’un dirigeant de gauche, est estimée par le New York Times à 2 milliards de dollars? Lui qui entretenait des relations personnelles avec les dirigeants de groupes aussi « fréquentables » que les FARC?

Une preuve de plus que, quand vous êtes de gauche, vous êtes investi par avance, par principe et par construction d’une supériorité morale en acier inoxydable, alors que, quand vous êtes de droite, vous ne pouvez être qu’un suceur du sang des masses populaires et laborieuses.

Au moins, il n’y en a un qui ne risque pas de se retrouver comparé à De Gaulle plus Blum. Je ne vois pas, à ses funérailles, de dirigeant latino-américain déclarer que « Hollande, c’est Simon Bolivar plus Che Guevara ». Ou alors, c’est que Fidel Castro est encore vivant et présent…:-)

 

Autre épisode de notre bonne gauche bien-pensante: Moi Président se promène, en une visite soigneusement préparée et calibrée, à Dijon, pour visiter les pansements Urgo. Un produit dont le Président devrait susciter un modèle social pour panser les maux des chômeurs.  Mais ne voilà-t-il pas qu’un jeune ose -le trublion, le sauvageon, le jean-foutre, bref, le fouteur de merde!- demander à Hollande « et tes promesses, elles sont où? ». Ce qui n’est pas une incivilité, sans même parler d’une injure ou d’une insulte. Juste une légitime question qui demande des comptes. Le voilà subito presto embarqué manu militari par le service d’ordre. C’est ça la gauche, la liberté d’expression quand ils sont dans l’opposition, mais la répression quand ils sont au pouvoir. Il est d’ailleurs à noter que le nombre de procès intenté par des dirigeants qui se disent de gauche contre des organes de presse atteint des sommets.

 

Décidément, Nathalie Kosciusko Morizet a bien raison de s’être lancée dans la course à la Mairie de Paris. Avec une gauche comme ça, elle ne peut pas perdre! La fessée de la gauche en 2014 va atteindre des proportions historiques, et on comprend que Moi Président ait souhaité reporter la date -pourtant constitutionnelle- de 2 des 4 élections prévues pour 2014 à 2015. J’oubliais. Si c’était la droite qui l’avait osé, ce serait un infâme tripatouillage. Mais, comme c’est la gauche, c’est juste normal.

Comment on faisait avant? Et si l’Euro avait été une erreur?

mars 6, 2013 on 7:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a quelque chose de très particulier à la crise actuelle. Une espèce de sentiment que, maintenant, c’est fini, il faut payer pour les folies du passé, et qu’on va en avoir pour des décennies, si même on y arrive un jour. Car, à regarder les Grecs, il est clair qu’ils n’y arriveront jamais malgré la réduction de dettes qui leur a déjà été consentie. Ils sont dans une spirale où l’augmentation des impôts et la baisse des dépenses d’Etat fait baisser l’activité économique, ce qui empêche, malgré les efforts, toute réduction du déficit.

Pourtant, les folies budgétaires grecques ne datent pas d’hier, pas plus que les folies françaises, d’ailleurs. Alors comment on faisait avant pour s’en sortir, et pourquoi ça ne marche plus?

C’est simple, avant, il y avait la dévaluation. La dévaluation de la monnaie permettait de relancer les exportations et de diminuer les importations. Donc de combattre le déficit du commerce extérieur, et de stabiliser le cours de change. Et, si un pays « réussissait » sa dévaluation, la relance par les exportations, relance vertueuse, atténuait le déficit budgétaire.

En plus, la dévaluation appauvrissait d’office tous ceux qui  détenaient des actifs, et qui touchaient désormais des revenus en monnaie dévaluée. Une austérité immédiate, brutale, généralisée. Qui permettait de repousser les échéances, de gagner du temps, et de continuer les folies, à mesure que l’inflation initiée par la dévaluation en mangeait graduellement les bénéfices.

Mais maintenant il y a l’Euro. Et un Euro maintenu à un cours élevé par les performances et la rigueur allemande. Et donc les Grecs ne peuvent plus dévaluer, pas plus que les Français, les Italiens, les Espagnols ou les Portugais, tous grands amateurs de cet exercice avant la monnaie unique.

Et, du coup, les Allemands ne se retrouvent pas réévalués, comme ils l’ont eux été si souvent, ce qui les enrichissait mais mettait un frein à leur succès économique. D’où l’écart cru et cruel entre performances allemandes et non-performance française. Car, si nous sommes englués dans une sinistrose généralisée, il ne faut pas oublier qu’il suffit d’aller de l’autre côté du Rhin pour constater un climat radicalement différent, de quasi-plein emploi, de finances saines, et où les inquiétudes majeures viennent de… la France!

Alors, si tel est le cas, fallait-il faire l’Euro? Clairement, un Euro dans lequel la volonté politique a été d’inclure le plus grand nombre possible de pays, au seul motif qu’ils étaient membres de l’Union Européenne, et qu’une monnaie unique était une avancée vers davantage d’intégration européenne a été une erreur. Adopter un Euro monétaire sans instrument efficace de convergence économique en était une autre.

Le résultat est que les pays qui avaient un classe politique lâche, qui concédaient des avantages avant de tout reprendre sous la forme d’une dévaluation dont ils pouvaient attribuer la « faute » aux marché extérieurs n’ont plus cette ressource.

Et que, maintenant, il leur faut devenir « responsables ».

Coïncidence malheureuse pour la France et pour lui, c’est François Hollande qui est au pouvoir en ce moment, lui dont on se demande bien de quoi il a été « responsable » jusqu’ici, lui dont au contraire le louvoiement et l’évitement sont les deux mamelles.

N’en reste pas moins que, dans l’état actuel des choses, pour toute l’Europe du sud, l’Euro semble avoir été une colossale erreur.

Et, pour que JusMurmurandi, européen archi-convaincu, en arrive à cette conclusion, il faut vraiment que la situation soit sans espoir.

Sauf à imaginer bien sûr que la classe politique sud-européenne devienne subitement vertueuse, mais là on est dans le domaine du rêve, si on regarde les résultats des élections italiennes. Mario Monti a été accueilli en sauveur, et a mis en oeuvre un programme de réforme « à l’allemande ». Le résultat? Silvio Berlusconi fait chuter son gouvernement, et les électeurs lui donnent peu de voix. Beaucoup mois qu’à un nommé Beppe Grillo, homme de télévision, dont le seul programme est d’être contre tout.

Comment mieux dire que le courage ne paye pas quand les peuples ne veulent pas faire face à la réalité mais préfèrent croire au Père Noël?

Alors, évidemment, François Hollande est un Père Noël très crédible, parce qu’on sait que le Père Noël n’existe que dans la crédulité des enfants et ne distribue que des cadeaux payés par les autres…

Depardieu Président?

février 26, 2013 on 11:47 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a eu la sagesse de ne pas faire beaucoup de promesses pendant sa campagne électorale, et moins encore depuis qu’il a été élu. Mais « pas beaucoup », cela se révèle avoir été en fait, encore beaucoup trop.

Il a imposé une hausse explosive des impôts en 2012 et plus encore en 2013 pour remettre la France dans les 3% de déficit qui étaient pour lui la condition de ne pas se voir imposer une austérité forcée par les marchés financiers. Il est d’ores et déjà acté que cette promesse ne sera pas, et de beaucoup, tenue, puisque le déficit sortira suivant les prévisions actuelles à 3.6%. Un dérapage de 20%, ce qui n’est pas rien. Tellement pas rien qu’il fait se poser la question de la sincérité et/ou de la compétence de ceux (Hollande, Ayrault, Moscovici, Cahuzac) qui déclaraient y croire mordicus il y a quelques semaines encore.

Maintenant, regardons l’avenir. Jérôme Cahuzac a indiqué que, compte tenu de recettes « exceptionnelles » dans l’année en cours, il lui faudrait 6 milliards de recettes nouvelles pour les remplacer. Donc de deux choses l’une, ou les recettes « exceptionnelles » deviennent « permanentes », ou il en faut de nouvelles. Ce qui serait violer la promesse de la même fine équipe que cette hausse d’impôts serait la dernière du quinquennat.

Mais en fait, les 6 milliards de Cahuzac ne sont pas, et de loin, les dernières hausses à venir. Parce que le point de départ de la nouvelle année budgétaire  ce ne sont pas les 3% promis, mais les 3,6% réels, qu’il va bien falloir ramener enfin l’année prochaine à 3%. Donc encore une couche d’impôts de plus à rajouter au supplément de 6 milliards…. et encore des promesses qui n’ont aucune chance d’être tenues. Et n’oublions pas qu’en 2017, les 3% doivent être devenus 0. Comment faire, sans recettes nouvelles dans une France sans croissance?

Ce d’autant que les « réductions de dépenses de l’Etat » qu’envisagent les socialistes, on le sait maintenant, ce sont des baisses de subventions et des réductions de niches fiscales. Dire que ce sont des baisses de dépenses alors qu’il s’agit de hausses de prélèvements est un exercice auxquels les Français ne comprendront rien. Raconter aux familles à qui on fiscalisera les allocations familiales ou à qui on supprimera la demi-part pour chaque enfant étudiant que ce sont des réductions de dépenses de l’Etat, c’est vraiment les prendre pour des ânes.

Et encore, ces promesses et prévisions socialistes n’intègrent-elles pas encore les conséquences de leurs décisions calamiteuses. Le marché immobilier est en panne, avec des baisses de transactions de -20% à plus de -30% selon les régions. Autant de recettes en moins pour les finances publiques, notamment les collectivités locales, qui n’ont cessé de dépenser de plus en plus. Les entreprises du numérique, un des secteurs où la France a de réels arguments à faire valoir sur le marché mondial étaient de celles qui investissaient plus chaque année, avec des hausses de l’ordre de 10%. Au dernier trimestre 2012, ces mêmes entreprises ont investi 39% de moins. Evidemment le Gouvernement niera tout lien avec la taxation massive, unique au monde, sur les plus-values d’actions de ces sociétés jeunes et innovantes. Comme il nie toute accélération des exils fiscaux, alors que le stock de biens immobiliers de grand luxe mis en vente a purement et simplement triplé en un an…

Et le chômage va, dans quelques jours, battre son record absolu vieux de 16 ans, avec l’impact qu’on imagine sur les comptes de l’assurance chômage, dont il faudra bien traiter le déficit, comme aussi celui des retraites, dont la réforme Sarkozy-Fillon ne suffit pas, alors que la gauche niait son utilité…

Bref, l’équipe Hollande conduit la France et les Français dans le mur. L’Italie nous a donné un curieux exemple hier d’un peuple que ses leaders ont eux aussi conduit par dogmatisme et lâcheté mis dans l’impasse. Ils ont donné 25% de leur voix à Beppe Grillo, un artiste qui leur promet une rupture avec le système politique et les politiciens  « classiques ».

Avec 25% des voix, un tel candidat, en France se retrouverait indiscutablement eu second tour de l’élection présidentielle, avec de bonnes chances de battre un adversaire sorti du sérail et marqué par les échecs répétés de son parti et ses amis.

Qui pourrait être un tel candidat? Le comédien français le plus connu, par exemple. Ah, tiens, c’est Gérard Depardieu…. A ce propos, il est où, Obélix avec sa force inépuisable, quand on a besoin de lui? Ah oui, c’est vrai, il est en Russie maintenant…

La France, République irréprochable, ou exemplaire?

février 20, 2013 on 7:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 1 Comment

Décidément, plus ça change, et plus c’est la même chose. François Hollande avait promis, pendant sa campagne électorale, que , Lui Président, la France deviendrait une République exemplaire. En opposition , bien sûr, à la France, République irréprochable, promise par Sarkozy, et que le leader du PS n’avait pas vu se matérialiser.

Depuis, JusMurmurandi voit que toutes les nominations qui tombent, toutes sans exception,  sont celles des amis et des alliés, et, plus particulièrement, des camarades de promotion de Moi Président à l’ENA, dans la désormais célèbre promotion Voltaire.

Ainsi Jack Lang, 73 ans, ancien ministre PS, battu aux législatives accède-t-il à la présidence de l’Institut du Monde Arabe.

Ainsi Serge Blisko, qui n’a pu se représenter aux législatives pour cause d’accord électoral PS-Les Verts, devient-il le patron de la Miviludes, mission interministérielle de lutte contre les sectes.

Ainsi Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, devient-il président du CSA, conseil supérieur de l’audiovisuel

Ainsi Jean-Pierre Jouyet, camarade de promotion de Moi Président devient-il directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, et aussi président de la BPI, banque publique d’investissement

Ainsi Anne Lauvergeon, ancienne président d’Areva au bilan plus que contestable est-elle successivement attendue à la tête  de la BPI, d’EDF ou de France Telecom. Mais c’est chez EADS qu’elle atterrit finalement.

Dernière nomination en date, celle de Madame Ex, Ségolène Royal, elle aussi battue aux législatives, qui sera vice-présidente et porte-parole de la BPI.

Elle, qui n’a jamais ni travaillé dans le privé ou pour une entreprise même publique, ni été banquière, affirme avoir toute compétence et expérience pour ce poste, et que « je n’ai pas été nommée par le gouvernement ».

On la croit volontiers. Ce n’est pas le gouvernement qui lui a fait 4 enfants, et à qui elle doit sa nomination.

Comment ruiner la France

février 19, 2013 on 4:55 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a réussi un exploit, celui de se faire élire Président le République sans avoir réussi quoi que ce soit de notable auparavant, et sans avoir fait de promesses électorales détaillées qui eussent permis de savoir qui il est vraiment. Il a surfé sur la vague d’anti-sarkozysme, constituée pour partie de rejet du style de l’homme, et pour partie de déception devant le contraste d’un Président qui a promis la croissance et qui subit la crise.

Mais l’absence de promesse de Hollande n’était pas totale. Car, pour prouver qu’il serait l’opposé de Sarkozy, il fallait que lui livre la croissance que son prédécesseur avait été incapable « d’aller chercher avec les dents », comme il l’avais promis. Et Hollande de calculer que la croissance en 2013 serait de 1,8%.

Arrivé au pouvoir la loi de finances budgétaire tabla sur un beaucoup plus modeste 0,8%, soit moins de la moitié. Et maintenant, on sait que plus personne ne croit à cette hypothèse, pourtant beaucoup plus modeste. Il ne manque plus que l’officialisation par Hollande ou Ayrault de la mauvaise nouvelle que JusMurmurandi annonçait depuis des mois.

Mais ce n’est pas tout. Car l’économie actuelle, au point mort, n’a pas encore intégré l’impact négatif des hausses d’impôts massives décrétées par la nouvelle loi de finances, et chacun sait que tout ce qui est payé en impôts est autant de moins qui alimentera l’ activité économique sous forme de consommation ou d’investissements. Elle n’intègre pas non plus l’impact du découragement des acteurs de l’économie, épuisés d’être montrés du doigt comme des profiteurs, d’être matraqués fiscalement, d’être condamnés à affronter la concurrence internationale en traînant le boulet d’un pays recordman du monde des prélèvements.

Un exemple montre à quel point le Président et le Gouvernement ne croient pas que le salut puisse venir de ce qui fait la fortune de notre voisin allemand, outre que lui a mis de l’ordre dans ses finances comme refuse de le faire la France, en traitant le problème des coûts, à savoir le commerce extérieur. Ce gouvernement y a nommé Nicole Bricq, qui a eu comme mérite particulier pour y être choisie qu’il fallait lui trouver un point de chute après son échec en quelques semaines à l’écologie. Or Nicole Bricq n’a jamais travaillé en entreprise (lire elle a toujours été fonctionnaire), ce qui ne serait quand même pas mal pour exporter. Et, et là on tombe dans le grotesque et l’ubuesque, elle ne parle même pas anglais. Bref, elle est une caricature de ce qu’il ne faut pas faire

Compte tenu donc de cette croissance nulle ou négative, la France ne tiendra pas l’objectif de ramener son déficit à 3% du p.i.b. qui a été promis urbi et orbi par Moi Président. Il va donc falloir faire d’autres économies pour y parvenir malgré tout. Et là, JusMurmurandi hoche la tête perdu entre stupéfaction et ahurissement, on entend le Président de la Cour des Comptes, le socialiste Didier Migaud, qui avait précédemment écrit que les impôts en France avaient atteint un maximum absolu, suggéré de fiscaliser les allocations familiales. Bref, quand les socialistes disent « faire des économies, », ils pensent « impôts nouveaux ».

Pourtant, ils avaient promis 20 milliards d’économies de dépenses. 10 milliards dans la loi de finances, pour donner un apparent équilibre aux 10 milliards de nouveaux prélèvements sur les particuliers et aux 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises. Et 10 milliards pour contribuer au financement du crédit d’impôts compétitivité, censé réparer auprès des entre prises déjà confrontées au niveau de marge le plus bas de leur histoire les dégâts faits par les nouveaux prélèvements. Comprenne qui pourra…

Toujours est-il que d’économies de dépenses, point de trace. Sauf des menaces sur tout ce qui est niche fiscale ou allègement de charge, considérés comme des dépenses. Sans doute ne comprennent-ils pas que ces allègements et ces niches contribuent aux marges des entreprises, et que les baisser c’est baisser encore les marges, déjà exsangues.

De nombreux organes de presse pensent donc qu’il va falloir que François Hollande choisisse entre sa composante « libérale », lire, qui sait compter, qui veut réduire les déficits, et sa composante socialiste, lire qui veut distribuer sans se préoccuper de savoir si on a l’argent pour le faire ou pas. Ces articles disent que le positionnement « social-libéral » adopté par Hollande est donc intenable et qu’il va falloir que le Président tranche.

Outre que Hollande ne peut pas se passer de son aile gauche sans faire tomber son gouvernement, car il n’a pas de majorité de remplacement, il y a une raison simple pour laquelle il est illusoire d’attendre qu’il tranche. Toute sa carrière, notamment 12 ans comme Premier Secrétaire du PS, montre à quel point il ne tranche jamais, par incapacité ou par goût.

Avec pour conséquence que son successeur au PS, Martine Aubry, dit avoir trouvé à sa suite « le parti en ruines ».

L’homme qui a ruiné le PS est en train d’en faire autant avec la France. Pour preuve, où est il aujourd’hui ? En Grèce !!!

 

Honni soit qui Mali pense

février 3, 2013 on 7:40 | In Elections présidentielles 2012, France, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Laisser s’établir un Etat islamiste fanatique et terroriste au Mali n’est pas une bonne idée. C’est pourquoi JusMurmurandi approuve l’intervention française menée par nos forces armées sur décision de François Hollande. Les grincheux noteront que la droite française a unanimement pris cette position contrairement à la gauche quand Nicolas Sarkozy a décidé que le massacre de son peuple perpétré par le régime libyen devait cesser.

Pour autant, la solitude des Français est remarquable, et déplorable. Beaucoup de bonnes paroles, comme le vice-président américain aujourd’hui. Un peu de soutien logistique, un peu d’argent. Rien d’autre. Où sont les alliés, notamment européens? Où sont les voisins et alliés africains? Où sont tous ceux qu’un Mali abandonné aux terroristes aurait menacé par des raids comme celui perpétré en Algérie, et qui a entraîné des dizaines de morts?

Force est de constater que la capacité de François Hollande à les mobiliser est au moins pour le moment, en panne, nulle, à zéro.

C’est d’autant plus déplorable que les forces françaises ont mangé leur pain blanc en libérant les villes à l’aide raids aériens, et que maintenant vient le pain noir de bandes très mobiles disséminées dans un terrain accidenté. Ce qui n’est pas sans rappeler l’Afghanistan, dont une coalition autrement puissante ne s’est pas dépêtrée en 10 ans.

Ce n’est pas ce que souhaite JusMurmurandi. Mais il est permis d’espérer que Hollande ait lancé l’attaque en ayant une idée très claire « qu’il faut savoir terminer un guerre », en ayant une stratégie de sortie claire.

Sinon, les rumeurs disant que le Mali représente une diversion idéale pour les difficultés qui s’amoncellent sur le plan intérieur commenceraient à prendre une tonalité sinistre quand reviendront les premiers cercueils qui sont le versant macabre de toute opération militaire.

Espérons que nous sera épargnée cette question qui ravage le moral et les bases d’une nation, quand un peuple s’interroge en se demandant « pourquoi sont-ils donc morts? »

A la retraite à Vichy ?

janvier 22, 2013 on 7:39 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

Il y a 50 ans aujourd’hui que les deux féroces ennemis d’hier signaient le traité d’amitié franco-allemande. L’anniversaire de cet évènement sera célébré avec flons-flons  et discours, comme ayant été la base de la création européenne.

En ce jour où, donc, nous voudrions tous nous réjouir, JusMurmurandi choisit de dire que, plus encore que le rapprochement franco-allemand, ce qui compte vraiment, c’est la paix. La paix entre la France et l’Allemagne depuis 67 ans. Une durée record, sans précédent depuis des siècles.

Sauf, que, par un clin d’oeil ironique, 67 ans, c’est aussi, en France comme en Allemagne, l’âge de la retraite. Et, par bien des côtés, le couple franco-allemand semble avoir atteint l’âge de la retraite, ou du divorce. Ce, pour une raison simple: ils n’ont plus envie de vivre la même chose.

Les Allemands sont conquérants, sur le plan économique s’entend, et enregistrent succès sur succès. Le chômage est à 5,5% de la population active, les comptes extérieurs et l’emploi sont à des niveaux record, et les comptes publics sont à l’équilibre.

Les Français sont tétanisés à l’idée du moindre effort, de la moindre réforme, et consacrent toute l’énergie à s’y opposer qu’ils ne consacrent plus au travail. Tous ne rêvent plus que d’être fonctionnaires, payés par les impôts des autres. Le chômage dépasse 10%, et les comptes publics et sociaux sont en grave déficit malgré des hausses d’impôts sans précédent. Sans compter une croissance en panne.

Seuls des aveugles et des idiots peuvent ne pas voir qu’un tel écart est totalement incompatible avec le long terme, et que le couple vit ses dernières années. En 2003, le chancelier Schröder, socialiste allemand, et le Président Chirac, censément de droite, se mirent d’accord pour un programme de réformes pour adapter leurs pays respectifs à la donne du siècle qui commençait. Schröder le mit en oeuvre, ce qui lui coûta de perdre les élections deux ans plus tard, mais fonda le redressement allemand. Chirac, comme le raconte Schröder, ne fit rien.

La France vient d’élire le Chirac de gauche, qui pense qu’augmenter les impôts règle les déficits tout en dispensant des réformes. Ce qui provoque, entre autres, un exode des entrepreneurs comme la France en a déjà connu deux fois, avec les résultats que l’on sait: à la révocation de l’Edit de Nantes, et à la Révolution.

Une chanson emblématique de la réconciliation allemande a été le célèbre « Göttingen », de Barbara, d’autant plus capable de dire que l’Allemagne était redevenue « fréquentable », que la chanteuse était juive. Bientôt, parce que c’est la seule chose qui ne peut nous être enlevée, nous ne serons plus que cela pour nos voisins allemands: un endroit de villégiature « fréquentable », où il viendront en cure thermale dans une ville symbolique de l’asservissement consenti des Français à la toute-puissance allemande.

Vichy!

Que souhaiter pour 2013?

décembre 31, 2012 on 2:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Chers lecteurs, en ce jour où tous les voeux vont se bousculer, y compris ceux de Moi Président, JusMurmurandi vous présente les siens, d’une manière qui ne ressemblera certainement pas à ce que le discours officiel va nous servir.

Parce que, à bien y regarder, toute l’année 2012 s’est passée à tenter d’éviter ce dont on ne voulait pas, sans une once de désir pour ce qu’on aurait pu vouloir.

Ce n’est pas tant Hollande qui a été élu que Sarkozy qui a été battu. Comme d’ailleurs aux Etats-Unis, où Obama ne fait plus rêver, mais son concurrent n’a pas réussi à faire oublier son profil ultra-clivant.

Ce n’est pas qu’on adore l’Euro, qui a été défendu à coups de centaines de milliards perdus à jamais sous l’intitulé de prêts à la Grèce, que la crise de l’Euro qu’on a voulu éviter à tout prix.

Ce n’est pas que la France ait le moindre projet de société, n’en déplaise à notre Président qui voulait  « ré-enchanter le rêve français » (oui, je sais, ce n’est pas gentil d’en parler aujourd’hui de sa promesse de nous faire rêver quand il est en plein cauchemar), mais on ne veut plus que les banlieues brûlent, que les dealers se flinguent à Marseille, ou que les Corses soient abattus et les villas y soient plastiquées. On ne veut plus de chômage sans avoir pour autant du travail la moindre vision gratifiante.

On ne veut plus de riches parce qu’on ne l’est pas autant qu’eux, alors on va leur prendre tout leur blé, à supposer qu’ils restent pour se laisser plumer.

Et de toute façon, on n’a plus d’argent pour le moindre projet, le plus petit investissement. Rien que du sang, de la sueur et des larmes.

Il faut dire que cette manie de commencer par choisir ce dont on ne veut pas nous a été longuement inculquée par l’opposition socialiste de l’époque, qui a choisi d’être contre tout ce que la droite a proposé et voté, sans exception, parce qu’être contre tout, c’est quand même mieux et plus facile que d’être pour quelque chose.

Alors que souhaiter pour 2013? Tout simplement, puisque choisir de refuser est devenu le leitmotiv, la mantra à a française, JusMurmurandi vous souhaite qu’il ne vous arrive rien de négatif en 2013.

Comme dit l’autre, ce ne sera déjà pas si mal. Pauvre France, c’en est à pleurer…

 

Chroniques du socialisme ordinaire

décembre 20, 2012 on 2:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Par où commencer ?

Par la condamnation en Justice d’Arnaud Montebourg, non pas pour avoir injurié ou diffamé tel ou tel dirigeant d’entreprise, mais pour s’en être pris à Jean-Noël Guérini, sulfureux responsable PS des Bouches-du-Rhône. Une deuxième condamnation en quelques mois, et il reste au Gouvernement, contrairement à la promesse formelle de François Hollande. Il faut dire que quand Moi Président était Premier Secrétaire du Parti Socialiste, il n’a rien fait pour mettre fin aux agissements de Guérini, alors il ne se sent peut-être pas très propre sur ce dossier, qui traite justement de ramassage d’ordures. On comprend qu’il n’ait pas envoyé de témoignage en faveur de Montebourg au tribunal comme il l’a fait en faveur de sa maîtresse, Valérie Trierweiler.

Par la demande que formule Jérôme Cahuzac, Ministre du Budget, que la banque suisse UBS certifie qu’il n’a jamais eu de compte chez eux. C’est évidemment une tentative de se dédouaner de l’accusation d’avoir eu un compte illégal en Suisse, dont il aurait ensuite transféré les fonds à Singapour. Accusation formulée par Mediapart, site notoirement à gauche, qui trouve peut-être que Cahuzac, qui prêche l’orthodoxie financière du haut de son puissant ministère, ne l’est pas assez à son goût. Comme entre Guérini et Montebourg, la droite n’a rien à voir à ces petites guerres entre amis de gauche. Et la demande de Cahuzac n’a aucune chance d’aboutir, car elle est contraire à la loi suisse sur le secret bancaire, ce que le Ministre du Budget sait bien entendu très bien.

Par la façon dont les socialistes vont réduire, comme promis, les dépenses de l’Etat. Voir ce pouvoir être si vertueux et frapper son propre électorat au coeur est quelque chose auquel JusMurmurandi n’a jamais cru. Mais maintenant, on sait comment ils vont faire, puisque, parmi les dépenses de l’Etat, le Gouvernement compte les aides aux entreprises et les niches fiscales. Donc, pour eux, supprimer des aides et des niches fiscales, c’est réduire les dépenses publiques. Bien entendu, toute personne qui dirait que c’est en f ait une hausse d’impôts et non pas une baisse de dépenses, serait un idiot, non?

Comme serait idiot de ne pas tenir le Gouvernement comptable du report de tout investissement sur le projet du Grand Paris. Pour mémoire, le dernier grand chantier d’aménagement de  la région parisienne date des années 50, exécuté dans les années 60, avec les villes nouvelles (Evry, Cergy etc…)  et le RER. Depuis, rien. La Région île de France, tenue par les socialistes, ne fait rien pour les transports en commun dont ils on la charge, alors même que Delanoë, maire de Paris, fait tout pour repousser les automobilistes de banlieue hors de ses murs et les forcer au transport collectif. Sarkozy juge la situation insupportable, et lance d’autorité le projet Grand Paris, aussi ambitieux que coûteux. Paniqués à l’idée de voir la droite faire ce qu’eux n’ont pas fait depuis des décennies, et qui sera politiquement payant, à savoir améliorer le transport quotidien de la dizaine de millions de banlieusards, la gauche se mobilise, et, cas unique du mandat sarkozyen, trouve un accord de compromis avec la droite sur le futur projet. Sauf que, dès que le nouveau Gouvernement arrive au pouvoir, le milliard d’euros d’investissements prévu pour le Grand Paris disparaît, remis à une date aussi imprécise que lointaine. Voilà comment l’Etat réduit ses dépenses!

Mais le plus stupéfiant, et aussi le plus logique aussi d’une certaine manière, est le retour de Bernard Tapie aux affaires. Vous vous souvenez que c’est sous Mitterrand qu’il a prospéré, puis est même devenu ministre. Prouvant une fois de plus que c’est sous la gauche théoriquement « morale » que fleurissent quelques affairistes de gros calibre. Eh bien, sitôt la gauche revenue au pouvoir, revoilà Tapie, qui va racheter rien moins que le Groupe de presse Hersant. Ce qui va lui donner le contrôle des quotidiens du sud-est de la France, et notamment de Marseille, ville pour la mairie de laquelle d’aucuns verraient bien Tapie postuler. Lui déclare qu’il ne reviendra jamais en politique.

Comme Cahuzac déclare qu’il n’a jamais eu de compte bancaire à l’étranger, et comme le Gouvernement déclare qu’il va baisser les dépenses de l’Etat, sans doute…

Le Zayrault de conduite!

décembre 17, 2012 on 9:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jean-Marc Ayrault était professeur d’allemand avant de devenir politicien professionnel. Enfin, professionnel est une question de point de vue, parce qu’en langue française cela désigne aussi bien l’occupation qu’une certaine qualité avec laquelle on fait son travail. Et que, dans l’épisode dont nous allons parler, de qualité de travail il n’y a guère.

Le professeur Ayrault est donc professionnellement à l’aise quand il s’agit de faire la leçon et de donner des leçons. Ce qui lui permet, ou ce par quoi il se permet de qualifier de « juste » son action, de « patriote » toute personne qui y consent, etc… C’est dans la droite ligne de la sémantique de gauche qui s’arroge le monopole de toutes les vertus, en « oubliant » tous les cas où elle ne l’est pas, comme ces temps-ci, où les inculpations de politiciens de gauche tombent avec la régularité de la pluie en décembre.

Toujours est-il que notre professeur attend des « riches » qu’ils soient d’accord pour voir leurs impôts attendre des sommets uniques au monde, au nom du fait que, bien sûr, il faut être « patriotes », et que payer tant, c’est « juste ».

Mais il y en a qui regimbent, et qui partent. La plus grande fortune française, Bernard Arnault, grand créateur de richesse et d’emplois en France est maintenant contribuable belge, pour notre plus grande perte. Et voici qu’Obélix, Gérard Depardieu, acteur français le plus connu, nous quitte à son tour pour la Belgique.

On peut dire beaucoup de chose de ce exil fiscal, on peut être d’accord ou pas. Mais pas ce que dit notre professeur Ayrault, qui trouve cela « minable ». Minable, c’est ce qui se dit dans une cour d’école primaire de quelqu’un qui n’est pas d’accord. Mais ce ne sont pas les professeurs qui ont cette logique simpliste d’insulter quiconque n’est pas d’accord avec eux, ce sont les enfants de 6-8 ans.

Deuxième faute, un Premier Ministre doit savoir que Depardieu est un tempérament éruptif, et que l’insulte n’a que peu de chance de le laisser zen. Ce qui ne manque pas d’arriver, et Depardieu dit ses 4 vérités à notre professeur Zayrault, sans langue de bois. A savoir qu’il à payé 145 millions d’euros d’impôts en 45 ans, et 85% de son revenu 2011. Autant qui démontre tout l’avantage fiscal que la France perd quand un Depardieu ou autre part à l’étranger, et à quel point la pression fiscale est excessive en France.

Le résultat? Une polémique fortement clivante, où Zayrault donne des gages de gauche, et où le reste des Français se conforte dans leur opinion que ces socialistes anti-riches sont en train de tuer les forces vives du pays.

Dans le même temps, les alliés politiques du PS refusent pour la nième fois de voter un texte, le Sénat, où leur concours est nécessaire à toute majorité de gauche a refusé de voter le crédit d’impôts. A se demander la différence entre des alliés comme ça et des adversaires.

Grâce à son outrance, Zayrault se retrouve ainsi trop à droite pour sa gauche et trop à gauche pour sa droite, mécontentant tout le monde. C’est dire, qu’il le mérite vraiment, son zayrault de conduite des affaires!

Peut-être faut il s’attendre à voir un jour les éminents services rendus par Hollande et Ayrault à l’économie…belge! Dans ces cas-là, le Roi des Belges peut élever une personne au rang de baron. Baron Zayrault, ça fait chic, non?

A fronts renversés…

novembre 26, 2012 on 9:50 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président | Commentaires fermés

Un gouvernement qui veut passer en force contre des écolos sur un projet de nouvel aéroport. Un ministre qui fait de grands moulinets de bras contre la fermeture d’un site industriel qu’il ne peut empêcher. La notation financière de la France déclassée par une agence de notation. Quoi de plus banal dans une semaine de pouvoir sarkozyen?

Dans le même temps, au lieu de s’engouffrer dans ces brèches béantes, le principal parti d’opposition se fourvoie et se vautre dans des querelles de pouvoir personnel et d’appareil, dans un vacarme de  noms d’oiseau et d’accusations réciproques de fraude. Quoi de plus banal après une élection au PS?

Sauf que là, c’est l’inverse. C’est le pouvoir socialiste qui se conduit comme des sarkozyens, et les chefs de l’UMP qui se déchirent comme des éléphants socialistes.

Manifestement ce qui sépare la majorité et l’opposition sur le plan politique n’est pas si évident sur tous les plans…..

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