La folie des fermiers généraux

novembre 19, 2012 on 6:06 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient des fermiers généraux, ces figures parmi les plus détestées par les Français, et que la Révolution a éliminés sans pitié? Leur crime? Lever l’impôt sans mesure, comme ils en avaient le droit, l’ayant acheté au Roi. Et accumulé à ce titre de vastes fortunes en levant plus d’impôts que ce que leur charge leur avait coûté.

Vous me direz: la guillotine et la République sont passées par là, il n’y a plus de fermiers généraux depuis 1789. Erreur! L’actualité nous en donne deux exemples. Comme dans les années pré-révolutionnaires, ils sont totalement déconnectés de la crise qui frappe les contribuables, et lèvent l’impôt comme d’autres mangent des friandises: avec avidité et gloutonnerie.

Premier exemple: la Commission Européenne, qui négocie en ce moment même le budget de l’UE pour les années 2014-2020. Aucun compte n’est tenu de la crise, des politiques d’austérité. Tous les programmes sont maintenus, et les budgets enflent. Il est à noter que l’UE n’a pas de ressources propres importantes. Son budget est donc largement le produit des impôts nationaux. Tout idée d’équilibre de ce budget est donc impossible. Ce dont profite visiblement la Commission pour faire un projet aussi grotesque

L’affaire a une suite. David Cameron, qui préside l’un des gouvernements qui a imposé à son pays les efforts les plus drastiques pour réduire son déficit ne veut pas même imaginer que des pays à la diète extrême doivent financer une UE qui continuerait à festoyer. On le comprend. Et ce projet est rejeté par 7 pays, et donc retravaillé à la baisse. Soit dit en passant, si les Français comprenaient ce à quoi sont soumis les Britanniques, les Espagnols ou les Portugais, sans parler des Grecs, qui sont un cas à part, ils comprendraient ce que leurs plaintes perpétuelles peuvent avoir d’indécent par rapport à leurs voisins européens, tant ils souffrent moins.

Ce qui est « drôle », c’est que ces économies imposées réduisent les retombées que ces mêmes pays vont recevoir de l’UE, soit au titre de la PAC, soit des fonds de soutien et de cohésion aux régions les moins riches de l’UE. Lesquels pays bénéficiaires veulent des coupes budgétaires, mais pas recevoir moins de subventions. C’est le cas de la France notamment, qui ne veut pas qu’on touche à un seul Euro de la coûteuse PAC. Logique, non?

Deuxième exemple: la CFE, ou Contribution Foncière des Entreprises. Elle est levée par les municipalités, et constitue l’un des deux volets de la Contribution Economique Territoriale, qui remplace la Taxe Professionnelle. Eh bien cette CFE, levée par les communes, augmente froidement de 50%, 60%, voire 300% d’une année sur l’autre! Le record est atteint à Montpellier, ville PS soit-disant « exemplaire » dont le maire à longtemps été le controversé Georges Frèche. Là la hausse est de 800%. Un exemple dont vous imaginez l’impact sur des artisans et petits patrons qui rament tous les jours pour ne pas déposer leur bilan.

Encore quand Hollande et Ayrault lèvent l’impôt pour 2013, promettent-ils de réduire fortement le déficit budgétaire. Et de faire, même s’ils trouvent l’exercice exécrable, des réductions de dépenses publiques. Mais là, qui a entendu quelque maire que ce soit parler de faire des économies? Au contraire, 2013 sera une année pré-électorale, il faut que les citoyens voient et touchent du doigt les nouvelles réalisations de l’équipe municipale qui veut être réélue. D’où une fringale d’impôts pour financer cette orgie de dépenses.

On a envie de dire que, quand un patron de PME dit à son maire qu’il n’a plus d’argent pour du pain, le maire lui répond tranquillement: eh bien, mangez de la brioche!

On sait comment cela a fini….

 

L’effet Moi Président!

octobre 27, 2012 on 8:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nous allons avoir un pacte de compétitivité, c’est sûr, puisque Moi Président l’a dit. Ce qui est intéressant, c’est qu’un pacte, ça se signe à plusieurs, et que Hollande annonce ce pacte alors qu’il est le seul de France à ne pas savoir ce qu’il y a dans le rapport Gallois (il ne le sait pas, puisqu’il l’a dit), mais qu’il sait que ce pacte en découlera, sauf qu’il n’y aura ni choc, ni trajectoire.

Un choc de compétitivité, comme tout choc, c’est brutal, a rappelé Pierre Moscovici, doctement, et il ne faut pas choquer l’économie française. Ni choquer les électeurs, probablement.

Une trajectoire de compétitivité, ce serait moins brutal qu’un choc, et ça dit où on va. C’est pourquoi c’est l’élégante formule derrière laquelle François Hollande, qui, décidément, n’a jamais aimé les chocs, s’est dans un premier temps retranché. Sauf qu’une trajectoire, ça se dessine, avec des objectifs. Et que l’objectif d’aujourd’hui risque d’être la promesse non tenue de demain, donc c’est risqué.

Un pacte de compétitivité, ça se signe, et, dès que c’est signé, on peut affirmer qu’on a tenu sa promesse: on a signé! C’est donc nettement mieux qu’un pacte ou une trajectoire.

Entre temps, bien sûr, l’absence de compétitivité va coûter chaque jour de nouveaux emplois, mais on pourra toujours les attribuer à la crise et à Sarkozy, ce qui n’est pas totalement faux. La crise existe, et la droite, au pouvoir depuis 10 ans, n’a pas fait assez. Notamment Chirac, qui n’a rien fait du tout sur ce sujet comme sur tant d’autres. Et Sarkozy, incendié pour en faire trop sur le sujet (paquet TEPA, suppression de la taxe professionnelle, RGPP pour baisser les dépenses de l’Etat) n’en a même pas fait assez.

Alors qu’est-ce qui va se passer? Nous aurons le le choc, la trajectoire, et le pacte.

Le choc, c’est celui des mesures sociétales. Là où il ne faut pas brutaliser la France, dixit, Pierre Moscovici, que fait Moi Président, si ce n’est non pas un choc, mais une série de chocs? Le mariage gay, l’euthanasie, la gratuité totale de l’IVG, les salles de shoot choquent profondément une bonne partie des Français. Où est la concertation chère aux discours de Moi Président sur chacun de ces sujets?

Le pacte de compétitivité, nous l’aurons. Il y en aura un de signé. Et puis il en sera du pacte comme de tant de promesses et de rapports. Au placard, le pacte!

Et la trajectoire? Nous la connaissons déjà. Nous sommes dessus depuis grosso modo 15 ans: augmentation de nos coûts quand ceux de l’Allemagne baissaient, perte de compétitivité et effondrement industriel, solde commercial qui devient un gouffre, et chômage une montagne. Direction: sud-sud-est. Cap sur Athènes!

PS pour ceux qui n’auraient pas compris. Si Hollande ne veut pas de choc de compétitivité alors que ses propres paroles montrent qu’il a parfaitement perçu que ce serait indispensable, c’est pour une simple raison. Sa ponction de 30 milliards en 2013 va plonger l’économie française en récession, et va empêcher la France de tenir ses engagements de réduction de déficit à 3%. Il faudra rectifier le cap pour ne pas se rater sur le seul objectif que Hollande pourra afficher à son actif. Comment rectifier le cap? Avec justement cette augmentation de la TVA et/ou de la CSG qu’il refuse de faire pour la compétitivité, parce qu’il sait qu’il ne peut pas la faire deux fois.

Ainsi, nous aurons le choc, mais pas la compétitivité. C’est ça, l’effet Moi Président!

Où nous mène-t-il donc?

octobre 20, 2012 on 3:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La cote de popularité de Hollande et Ayrault ne cesse de baisser, à une vitesse sans précédent pendant la Ve République. Pour ceux qui pensaient qu’il fallait se débarrasser de Sarkozy, président impopulaire et dont la presse ne cessait de rapporter les écarts de comportement, et qu’il urgeait de donner à la France un Président « normal », la gueule de bois est sévère.

Faisons, l’espace d’un instant, rimer « sévère » avec « inventaire »…

Hollande avait promis que sa République à lui, contrairement à celle de l’affreux Sarkozy serait irréprochable. Notamment, pas un condamné n’aurait de fonction importante. Promis, juré! On sait ce qu’a duré cette promesse. Pas 5 ans, durée de son mandat, ni 4, ni 3 ans. Non, juste 20 minutes, le temps qu’il nomme son Premier Ministre. Evidemment, avec une excuse, à savoir que le temps avait effacé la condamnation…. Ce qui ne s’applique pas au tout fraîchement condamné Arnaud Montebourg, mais Ayrault lui a fourni une deuxième excuse, différente, etc…

On se souvient de la candidature de Jean Sarkozy, fils du Président, à la présidence de l’EPAD, l’Etablissement Public qui gère La Défense. Bronca, levée de boucliers. Aujourd’hui, qui va être directeur général de son successeur, l’EPADESA? Amin Khiari, le fils de la vice-présidente socialiste du Sénat, Baziza Khiari. Un choix d’autant plus curieux qu’Amin Khiari n’a aucune expérience de l’aménagement ou du service de l’Etat, et qu’il a été évincé de la direction générale de l’université Léonard de Vinci après un rapport de la Cour des Comptes très critique sur sa gestion. Un choix d’autant plus important que la présidence guignée par Jean Sarkozy n’a ni pouvoir ni rémunération, alors que la direction générale, dévolue à Amin Khiari, est, elle, aussi puissante que lucrative…

Autre exemple: Claude Bartolone, aujourd’hui Président de l’Assemblée Nationale, troisième personnage de l’Etat. Dans son cas, pas de condamnation, ni d’emploi de son fils. C’est sa femme qu’il emploie et rémunère, à son Cabinet, très tranquillement, aux frais des contribuables français. On se souvient qu’il avait fallu qu’Eric Wörth démissionne du Ministère du Bduget, pour n’avoir pas compris qu’il était pour le moins maladroit que sa femme travaille pour Mme Bettencourt, femme la plus riche de France. Bartolone est plus malin, et Wörth aurait dû faire pareil, et employer directement sa femme à Bercy…

Mais ne soyons pas trop durs avec Hollande; passons l’éponge sur cette promesse factice de « propreté »de sa République, et regardons la politique. Car, après tout, ne vaut-il pas mieux une équipe compétente même si elle est un peu discutable, que d’honnêtes incompétents?

Hollande avait qualifié le Traité Européen de Stabilité Financière de mauvais et d’insignable. Il avait juré qu’il le renégocierait avec Mme Merkel, qu’il ferait plier. Il l’a signé tel que au mot près, et a du violenter sa majorité et bénéficier des voix de l’UMP pour le faire passer au Parlement. Ce n’est pas exactement un texte mineur, sur lequel il vient de retourner sa veste.

Hollande avait promis de faire de la compétitivité des entreprises un enjeu prioritaire de son action. Il avait nommé un patron socialiste respecté, Louis Gallois, pour faire un rapport sur le sujet. Ce rapport recommande un « choc de compétitivité » d’une trentaine de milliards d’euros pour alléger les charges salariales et relancer la compétitivité coûts des entre prises françaises. Alors que des fuites avaient évoqué un montant de 40 milliards en 5 ans, financé par une hausse de CSG, Hollande change d’avis et enterre le choc et la compétitivité avant même que le rapport Gallois soit officiellement remis. Comme la loi de finances 2013 fait peser sur les entreprises françaises un fardeau supplémentaire de 10 milliards. Il y aura bien un choc de compétitivité, mais un choc négatif, à un moment où les marges des entreprises françaises sont déjà un niveau historiquement bas, et, où, par exemple, son équipement en parc de robots est très loin du niveau italien, sans parler de l’exemple allemand, beaucoup plus moderne et performant.

Hollande avait aussi promis de donner le droit de vote aux immigrés. N’étant pas en état de le faire voter par sa propre majorité, et sans pouvoir compter cette fois-ci sur le soutien de l’UMP, il aurait « repoussé » le projet, comme le choc de compétitivité…

Tout ceci en 5 mois, alors qu’il a un mandat de 5 ans, et sans compter les turbulences de sa vie privée -sauf quand elle est twittée, moment auquel elle n’est plus très privée-, et les innombrables déclarations contradictoires et/ou incongrues de ses ministres.

On peut vraiment dire que, de ce point de vue là, Hollande ne perd pas de temps, établissant au passage des records. Mais vers où se dirige-t-il et nous dirige-t-il à cette vitesse, prenant bien soin de klaxonner?

 

BPI, la Banque Pour les Idiots (pardon, les Insolvables)

octobre 17, 2012 on 3:56 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ça y, est Moi Président va tenir sa promesse, et créer la grande banque publique qui va sauver l’industrie française. Comment qui que ce soit peut y croire, même lui, dépasse l’entendement de JusMurmurandi.

Très simplement, le système financier français ne manque pas de financement, les banques ayant été inondées d’argent pas cher par l’obligeant Mario Draghi, patron de la Banque Centrale Européenne. Alors, loin de refuser du business, elles en recherchent pour recycler avec profit cet argent abondant et quasi-gratuit.

Alors, à quoi sert la BPI, ou Banque Publique d’Investissement, si ce n’est à financer ceux dont les banques « normales » (oui, normales, comme un certain Président) ne veulent pas? Et pourquoi les banques, si elles ont accès à des financements abondants, ne financent-elles pas tous les demandeurs? A cause du risque bien entendu. Surtout en période de récession, il faut être prudent. Alors, bien sûr, les banques refusent de financer les canards boiteux, les investissements risqués, les pertes récurrentes. Et ça fait mal.

Mal au chefs d’entreprises qui vont y laisser leurs fortunes en papier. Mal aux employés qui vont y perdre leurs emplois. Mal à la France qui va y perdre activité et recettes fiscales. Ne serait-il donc pas judicieux de financer pour que cela n’arrive pas, grâce à la bonne fée, la BPI?

Le problème, c’est que cela ne laisse à la BPI que les dossiers dont les banques normales  ne veulent pas, puisque la BPI ne pourra plus, comme dans les années 60, distribuer comme ses prédécesseurs le Crédit National ou le CEPME,  des crédits à des taux bonifiés, ce qui serait une distorsion de concurrence, interdite par Bruxelles. Donc son seul attrait, ce seront justement ces dossiers rejetés par tous.

Comme, en outre, Moi Président, qui sait ne jamais oublier clients et féaux, a pris soin de mettre dans ce fromage des représentants des régions (toutes socialistes sauf une), et des syndicats, pas vraiment de droite, on voit bien à quoi va servir la BPI.

A financer les « sans espoirs », les coopérative ouvrières destinées à des reprises « de la dernière chance ». A financer la ré-industrialisation d’Aulnay-sous-Bois quand PSA aura fermé. A éviter les « accidents industriels » dans les territoires juste avant les élections locales de 2014 et 2015. On se souvient comment Ségolène Royal a engagé des fonds publics pour Heuliez dans la région qu’elle préside, pour soutenir sa candidature à la candidature du PS. On imagine d’ici l’usage que le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, ferait du chéquier de la BPI.

Sauf qu’il n’est pas sûr du tout que ce soit lui qui en dispose, vu le conflit ouvert qui l’oppose, sur ce thème comme sur d’autres, au puissant Pierre Moscovici, Ministre des Finances.

Juste pour conclure, les lecteurs se souviendront du dernier épisode majeur où des banques ont voulu financer des clients insolvables en se débarrassant des carcans réglementaires  et des impératifs de rentabilité. C’est connu sous le nom des  » crédits sub-primes » américains. Vous connaissez la suite…

 

Les Cons-pétitifs

octobre 16, 2012 on 9:18 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France se vide de son tissu industriel. Tout le monde le voit, tout le monde s’en désole. Un ministre a été nommé pour s’attacher au Redressement Productif. Notre problème, ce n’est pas d’abord la concurrence de la Chine et des usines délocalisées, c’est notre perte de parts de marché en Union Européenne. De même, si l’économie allemande connaît un quasi-plein emploi au moment où celles de toute l’Europe du Sud connaissent des records de chômage, c’est parce que nos emplois filent en Allemagne. Les Allemands fabriquent des voitures en Allemagne, y compris des petits modèles, quand nous n’en sommes plus  capables. Ce n’est qu’un exemple, mais ô combien révélateur. Accessoirement le Japon, lui aussi pays à coût élevé, fabrique encore ses voitures, même les petits modèles, ce qui montre que le problème, ce n’est pas l’Allemagne, c’est la France.

Tout ceci porte un nom: la compétitivité, c’est-à-dire la capacité de développer une offre attrayante pour les clients tout en étant rémunératrice pour les fabricants. Un chiffre simple en explique une bonne partie. En l’an 2000, le coût du travail en France est 15% moins cher qu’en Allemagne, et en 2012, il est 10% plus cher.

Avant l’euro, cela se réglait par une dévaluation, et la France en a connu de nombreuses par rapport à l’Allemagne. Notamment 3 en 3 ans quand Mitterrand en 1981 a voulu mettre en oeuvre une « autre logique ». Une dévaluation, c’est un renchérissement immédiat et massif des importations, donc une forte perte de pouvoir d’achat intérieur, et une hausse de compétitivité des exportations. L’idée étant que le gain de parts de marché à l’exportation finit par compenser et au-delà l’effet de l’appauvrissement intérieur.

Avec l’euro, on ne peut plus dévaluer, donc plus de baguette magique pour rétablir les comptes d’un seul coup, comme les Grecs le savent maintenant, qui en sont à leur 6e année consécutive de récession forte.

Nicolas Sarkozy l’avait compris, qui avait inscrit à son programme une forte hausse de la TVA pour baisser le coût du travail, tant côté patronal que salarial. Baisse de coût du travail qui entraînerait une hausse de la compétitivité. Cette idée a été reprise par certains socialistes, mais il ne pouvait être question de copier l’infâme ex-Président, donc ils avaient imaginé le faire par le biais d’une hausse de la CSG. C’est déjà nettement moins intelligent, parce que la CSG ne frapperait que les revenus français, alors que la TVA frapperait aussi les importations, qui viendraient donc payer une partie de notre choc.

Effrayés à l’idée de ce qui pouvait passer pour le plus gros cadeau au patronat jamais fait, un chiffre de 40 milliards d’euros a fuité, mais sur 5 ans et non pas tout de suite. Ce qui veut dire 8 milliards par an. Comme l’année prochaine notre estimé Gouvernement va prélever sur les entreprises 10 milliards d’impôts supplémentaires, même ces 8 milliards n’auraient pas suffi à éviter que la compétitivité se dégrade au lieu d’être améliorée. C’est déjà l’inverse de ce qu’il faut faire.

Mais Jean-Marc Ayrault hier a enterré tout idée d’un choc de compétitivité, disant que ce n’est pas le coût du travail qui est responsable de notre déficit face à l’Allemagne, mais le fait que les Allemands vendent des produits plus « haut-de-gamme » que nous, et que c’est cela qu’il faut corriger. Donc il faut aider la production française à monter en gamme, à coup de programmes de recherche et de formation.

Il n’a pas tort, il faut le faire. Mais a-t-il seulement la moindre idée de combien de temps il faut pour repositionner à la hausse une gamme de produits sur le marché mondial? Les imaginer, les concevoir, les produire, les vendre à un prix plus élevé à des consommateurs qui, soyons clairs ne sont pas, sauf exceptions, à payer aussi cher un produit « made in France » qu’un produit « made in Germany », cela prend dans le meilleur des cas des années, et entre temps que ce passe-t-il?

Entre temps, Hollande et Ayrault font semblant de traiter le problème, sans pour autant affronter ni la réalité ni l’aile gauche de leur parti qui ne les suivrait pas et casserait en quelques semaines la majorité parlementaire. Bien joué!

Et entre temps, nous aurons définitivement abandonné tout arrimage à l’Allemagne, pour rejoindre les rangs de l’Europe du Sud, à laquelle, par leur refus de l’effort et leur priorité donnée à la gratification immédiate, assurée par l’Etat et garantie, les Français veulent manifestement appartenir.

Il vaudrait mieux ne pas demander aux Espagnols, aux Italiens ou surtout aux Grecs où les a menés ce modèle. Cela ferait de la peine à ceux qui pensent que nous n’avons pas de problème de compétitivité. A ceux qui croient que nous sommes compétitifs alors que nous ne sommes que cons-pétitifs.

Taxez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!

octobre 10, 2012 on 6:04 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 Comments

Pour mettre fin à l’hérésie cathare, une croisade fut lancée par le pape au début du XIIIe siècle. Durant laquelle les croisés prirent de force Béziers, alors 5e ville de France, parce qu’elle, qui comptait, dit-on, plus de 20.000 habitants, avait refusé de livrer 300 cathares, auxquels l’hospitalité avait été accordée. Et que violer les lois de l’hospitalité eût été se déshonorer.

Simon de Monfort, qui commandait les croisés eut alors cette phrase aussi monstrueuse que célèbre: « tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens! ». Moyennant quoi, tous les habitants de Béziers furent exterminés, hommes, femmes, enfants, réfugiés le cas échéant dans des églises qui furent brûlées. Pas un n’en réchappa, pour être sûr que pas un cathare ne manque de recevoir son juste châtiment. Avec cette idée que Dieu accueillerait favorablement ceux qui auraient été injustement massacrés, ce qui réparerait cette « bavure » au centuple.

Aujourd’hui, c’en est à se demander si ce n’est pas un héritier spirituel de Simon de Monfort qui est au pouvoir. Toute personne qui détient de l’argent est bonne à être fiscalement massacrée. Les sociétés? 10 milliards! Les particuliers? 10 milliards! Les revenus du capital? Comme ceux du travail! Le capital lui-même? A l’ISF! Les objets d’art? A l’ISF aussi! Les Français de l’étranger? A l’impôt comme les autres! Les revenus de plus d’un million par an? 75% d’impôts! Les fumeurs? Augmentons le prix du tabac! Les familles? Plafonnons le quotient familial! Les exonérations? Plafonnons les niches fiscales! (sauf celles qui sont électoralement contre-productives, comme la loi Girardin pour les DOM-TOM, où le vote a été outrageusement en faveur de Hollande, contre Sarkozy).

Bien évidemment, tout ceci aura des conséquences. Une telle hausse d’impôts mettra la France en récession. Une taxation des plus-values en capital unique au monde découragera les entrepreneurs. La détention d’oeuvres d’art, par définition stérile en termes de revenu, deviendra ruineuse et le patrimoine artistique fuira notre pays, etc…

Mais tout ceci n’a aucune importance pour nos politiques, n’est-ce pas, comme le massacre des innocents n’en avait pas pour Simon de Monfort. Pour lui, c’était parce que Dieu reconnaîtra les Siens et les prendra auprès de Lui. Et pour nos dirigeants socialistes laïcs, qui est ce Dieu qui réparera leurs folies humaines?

Pigeons, corbeaux, ou vautours? Non, des moineaux, tout simplement…

octobre 4, 2012 on 9:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les projets du Gouvernement, uniques au monde, de taxer les revenus du capital autant que le travail, et ce dans le pays où le travail est déjà parmi les plus taxés, menace de mort toute activité créatrice de capital en France. Ainsi, par exemple, un entrepreneur qui a vendu son entreprise en février 2012. Il devait payer 28% de plus value. Eh bien, avec le projet de Moi Président, ce sera jusqu’à 62%!!! A posteriori,  et sans appel, bien entendu…

Certains d’entre eux se regroupent, forment un groupe Facebook, se donnent un nom qui frappe l’opinion, les « pigeons », c’est-à-dire les gogos, les dindons de la farce, les crétins de l’affaire, et le buzz, qu’ils activent efficacement, fait le reste. Plusieurs ministres font assaut de bonnes paroles pour les convaincre que tout ceci n’est qu’un regrettable malentendu, que l’on va bien entendu rectifier au plus vite.

Evidemment, on peut croire aux bonnes paroles, si on est un corbeau. Un corbeau comme celui de La Fontaine, qui tenait en son bec un fromage…  on sait comment l’histoire finit. Et que le fromage est le privilège préféré du politicien vorace…

Et, de même, la frénésie avec laquelle l’équipe de Moi Président se jette sur tout revenu supérieur au SMIC peut donner l’impression que ce ne sont que d’affreux vautours. D’où la peur bien compréhensible qu’ils inspirent aux pigeons…

Mais, pour JusMurmurandi, ce qui est le plus lamentable de toute cette affaire, ce n’est pas comment ministres et Gouvernements battent en retraite en rase campagne devant quelques pages de publicité bien orchestrée. Ce n’est pas leurs idéologie, qui peur fait penser que tout argent est forcément malsain quelque part, et que donc, le prendre est « juste ».

Non, c’est simplement qu’ils n’aient pas su, malgré leurs diplômes de l’E.N.A. et leurs rangs de ministres, que les actes et déclarations ont des conséquences. Et que, si on veut éviter les conséquences, mieux vaut commencer par éviter les actes. Et ne pas savoir ça, c’est juste démontrer que ce ne sont que des cervelles de moineaux…

 

Patriotisme, la gauche en parle tout le temps, mais ne le fait jamais, la droite le fait!

septembre 28, 2012 on 6:49 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pendant 5 ans, la gauche a voté contre tout ce que Nicolas Sarkozy a proposé, même ce qui n’était pas manifestement de droite ou de gauche, ou ce qui n’était pas a priori politique, comme la suppression de la publicité pendant les soirées de télévision publique, ou ce qui était une urgence nationale, comme les mesures de soutien à l’économie de 2008-2009. Systématiquement contre. Absolument contre. Résolument contre.

Maintenant qu’elle est au pouvoir, la voilà coincée avec une patate chaude, le fameux traité européen. Candidat, « Moi Président » n’a cessé d’être contre (comme on l’a vu plus haut), au motif rédhibitoire qu’il avait été négocié et signé par Nicolas Sarkozy. Il le trouvait nul, ce traité, il allait le renégocier, on allait voir ce qu’on allait voir, Merkel n’avait qu’à bien se tenir.

On a vu. Hollande n’a obtenu qu’un changement de pure forme, un pseudo-volet de croissance, qui ne fait qu’égrener des montants déjà disponibles, dont pas un euro n’est nouveau. Bref, il se couche, battu en rase campagne par l’artillerie allemande autant que par la faiblesse française.

Maintenant il faut le faire ratifier, et ce n’est pas simple de faire voter par la gauche un texte d’orthodoxie financière qu’on a traité auparavant de noms d’oiseau. Les Verts ont déjà annoncé que leur participation au Gouvernement ne les obligeait pas à le soutenir. Les beaux alliés que voilà! Mais, comme un certain nombre de députés PS de gauche ne le voteront pas non plus, se souvenant de ce que Hollande a, lui, déjà oublié, il n’y a plus de majorité pour voter le texte.

La droite a donc un choix. Planter Hollande, et la France avec, ou voter un texte et sauver la peau du Président. On sait quel choix irresponsable la gauche a fait pendant 5 ans d’opposition. Pour être franc, je pensais que la droite ferait de même, trop heureuse de laisser Moi Président dans la merde dans laquelle il s’était mis tout seul, incapable qu’il est d’imposer l’ordre parmi ses alliés aussi bien que dans ses affaires privées.

Eh bien non! La droite, civique et patriote, va voter ce texte, au motif qu’il est bon pour le pays, et non pas le saborder au motif que cela plomberait Hollande et Ayrault.

Voilà une démonstration claire de la différence entre la gauche et la droite! Et vous verrez que Moi Président ne leur dira même pas merci!

Napoléon à l’envers

septembre 17, 2012 on 4:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Un petit préambule. Napoléon n’a pas laissé la France en bon état, c’est le moins qu’on puisse dire, saignée à blanc par des guerres qui ont dressé le onde entier contre elle. Mais au moins, il l’a laissé en bon Etat, si on me pardonne ce jeu de mots, ayant été un administrateur hors pair, et un prodigieux organisateur de l’efficacité de la puissance publique.

Qu’en est-il aujourd’hui de cette efficacité de la puissance publique? Lentement les chiffres sortent. Maintenant, on sait comment la France fait pour perdre sa compétitivité. C’est simple, elle dépense trop dans sa sphère publique, et obtient trop peu en face. Les exemples se multiplient:

- ce matin, un rapport de l’inspection générale des Finances critique l’inefficacité des 1244 agences d’Etat, dont le coût totalise une cinquantaine de milliards par an.  Comme toujours, on constate qu’alors que l’Etat s’est serré la ceinture pendant les années de RGPP impulsée par Nicolas Sarkozy, ces agences ont augmenté leurs effectifs et leurs moyens financiers, lesquels ont cru de 15% en cinq ans. une paille!

- les collectivités locales n’ont cessé, elles aussi d’augmenter leurs dépenses et leurs effectifs malgré la crise et les restrictions que s’imposait l’Etat. On peut d’ailleurs se demander si la mesure, véritablement sans précédent, que voulait mettre en oeuvre Nicolas Sarkozy, de fusion des régions et des départements pour en augmenter brutalement l’efficacité en en diminuant les coûts, n’a pas été, à elle seule suffisante pour le faire battre, tant elle a mobilisé contre elles les édiles locaux dont le gaspillo-fromage était pour la première fois menacé. Coût: encore des dizaines de milliards qui s’envolent. Qui peut en effet dire que sa ville, son département, sa région, lui fournissent quoi que ce soit de plus ou de mieux pour venir en contre partie des milliards de plus qu’ils prélèvent et dépensent? Un exemple parmi tant d’autres, le livre phénomène de Zoé Shepard, « absolument dé-bordée! », qui décrit à quel point une administration où elle est employée n’a aucun rapport, même lointain avec un lieu de travail. Le plus amusant est que ce livre si férocement critique  conduit au moins une administration à de demander si ce ne serait pas d’elle que parlait l’auteur. En l’occurrence, elle s’est reconnue, c’est la région Aquitaine, présidée par le socialiste Alain Rousset, qui s’est fort justement et fort peu honorablement reconnue dans ce désastre au nom d’Administration. Et qui a préféré sanctionner sa collaboratrice plutôt que de taire la honte que ce portrait eût du inspirer.

- les coûts médicaux sont en France de plus sieurs points de p.i.b. plus élevés qu’en Allemagne, sans aucun bénéfice mesurable de santé pour la population. Encore des dizaines de milliards. Un livre vient d’ailleurs de sortir sous la signature du Pr Bernard Debré pour dénoncer la moitié des médicaments vendus et remboursés en France comme inutiles, voire pour certains dangereux. Comme étaient remboursé le Mediator, et autorisées les prothèses PIP.

Voilà, très simplement, où nos milliards partent en fumée. Il serait facile d’allonger la liste, avec les professeurs en nombre beaucoup plus élevé que chez nos voisins et concurrents, et la France qui ne cesse de perdre des places quant à la qualité de l’éducation qu’elle donne à ses enfants. Avec les fonctionnaires qui ont quatre fois plus d’arrêts de maladie que dans le privé. Avec les 35 heures et autres RTT, pendant que les autres pays travaillent. Etc…

Pour remédier à la perte de compétitivité de la France, il n’y a pas deux solutions, il faut alléger le fardeau improductif subi par les forces productives et consommatrices.  Que fait Hollande? L’inverse. Il l’augmente, d’une hausse des impôts sans précédent. Il est vrai que, pour faire l’inverse, il faudrait du courage, et que ça, on le l’a pas encore vu chez lui, qui ne fait, il est vrai, de politique que depuis 30 ans. Ce en quoi il est beaucoup plus le fils spirituel de Chirac, l’autre corrézien, que de Mitterrand, l’autre François.

Comment s’étonner, après seulement 100 jours, de la réponse des Français à la question « la situation serait-elle meilleure avec Sarkozy s’il avait été réélu qu’avec Hollande? ». 30% n’ont pas de préférence. 26% pensent qu’elle est meilleure avec Hollande. 44% pensent qu’elle eût été meilleure avec Sarkozy. Une telle chute en 100 jours, c’est Napoléon à l’envers…

Justice, quelle justice?

septembre 9, 2012 on 7:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Justice, François Hollande n’a que ce mot-là à la bouche. Ce qui lui a permis de charger Nicolas Sarkozy, le « Président des riches » du péché d’être injuste. Imposer davantage les riches, leur demander toujours plus, voilà qui est intrinsèquement juste dans la logos socialiste.

Est-ce si vrai que cela?

Regardons les faits simplement. Le pacte social que signent implicitement les citoyens avec leur Etat est clair. En échange de leurs contributions diverses (impôts, droits, taxes, contributions sociales), chaque citoyen reçoit de cet Etat des services: défense, justice, police, administration, infrastructure,  éducation, etc.. Auxquels on peut ajouter les services sociaux: santé, retraite, chômage.

Prenons deux Français dont l’un, riche, paie dix fois plus d’impôts que l’autre. Ils reçoivent pourtant les mêmes défense, justice, police, administration, infrastructure, éducation. Pourtant elles « coûtent » dix fois plus cher à l’un qu’à l’autre. Est-ce cela qui est juste? Ce même Français riche paie beaucoup plus à la Sécurité Sociale pour sa santé que le pauvre, pourtant ils reçoivent tous deux la même prestation. Est-ce cela qui est juste?

N’imaginons pas que ce soit le cas dans tous les pays. En Angleterre, par exemple, qui n’est pas une terre ignoble d’injustice, le principe est différent. Le service public de la santé, appelé NHS, dispense une sorte de service minimum qui correspond à ce que tous doivent être assurés de recevoir, et libre aux riches de payer plus pour recevoir plus ou mieux. De même le service d’éducation est meilleur pour les  riches qui sont libres de payer pour le supplément de qualité qu’ils veulent voir dispenser à leurs enfants.

JusMurmurandi ne souhaite pas avec cet exemple plaider pour une médecine ou un service éducatif « à la carte », ou « à deux vitesses ». Simplement, il est nécessaire face au hold-up sémantique auquel se livre froidement notre Président, de montrer que la Justice n’est pas forcément dans le camp qui dit qu’il en est l’unique dépositaire.

Imaginons qu’un constructeur automobile fasse payer ses voitures plus cheres à certains qu’à d’autres. Il serait immédiatement sanctionné par la législation française aussi bien que par Bruxelles pour « conditions discriminatoires ». C’est pourtant très exactement ce à quoi correspond la totalité de notre système fiscal et social. Discriminer entre les riches et les pauvres, pour redistribuer.

Et le Président, qui va semble-t-il annoncer une vague sans précédent de hausse d’impôts et de taxes, va sans doute se gargariser du mot justice pour couvrir ces mesures d’un manteau de respectabilité. Il ne devrait pas oublier cependant que sur le fronton de tous les bâtiments publics de la République française, ce n’est pas le mot « justice » qui figure au milieu, mais celui d’ »égalité ».

Donc, au moment où la lutte contre les discriminations est si à la mode, discriminons un peu moins entre riches et pauvres, reconnaissons la contribution vitale des riches à la Nation au lieu de les chasser en Belgique, et contentons-nous d’appeler « redistribution » l’effet du système fiscal.

Ça fait moins moral de parler de redistribution que de justice. Mais c’est beaucoup plus honnête.

Adieu, Gribouille !

septembre 8, 2012 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une politique de Gribouille, cela signifie une politique qui part dans tous les sens.

Quelques exemples.

On prend un pays où la croissance est faible, tellement faible qu’elle est non seulement proche de zéro mais en plus qu’en plus sa tendance est baissière.

Il faut donc stimuler la consommation et « désencourager » l’épargne.

Que se passe t il chez nous ?

On remonte le plafond du livret de caisse d’épargne et on supprime les heures supplémentaires défiscalisées. Bravo Gribouille.

Pour stimuler la consommation, il faut encourager les hauts revenus à dépenser plus.

Que fait on chez nous ?

Lorsqu’il faut trouver 8 milliards pour boucler le budget de l’État, on augmente les impôts de 7 et on fait semblant d’économiser un milliard. Bravo Gribouille.

Lorsque le budget de l’État pour l’année suivante requiert de trouver 40 milliards, il faut faire des économies.

Que fait on chez nous ?

On arrête la RGPP (révision générale des politiques publiques, visant à faire des économies sur le train de vie de l’État). Bravo Gribouille.

Lorsque l’emploi est en passe de dépasser 10% de la population active, il faut encourager les créateurs d’emploi.

Que fait on chez nous ? On les insulte, les traine plus bas que terre et on les taxe encore plus. Bravo Gribouille.

Message bien reçu.

Bernard Arnault, fondateur du groupe LVMH, première fortune de France, quatrième fortune mondiale d’après Forbes, a demandé la nationalité belge. Ce sont des milliards d’euros d’impôts  payés par Arnault qui s’en vont enrichir nos amis belges et donc nous apauvrir.

Adieu, Gribouille !!!

 

Adieu, Gribouille !!

 

La France coule!

septembre 8, 2012 on 5:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le classement est sorti, et il est accablant. La France, 21e, n’est plus dans les 20 pays les plus compétitifs au monde. Ce n’est pas une surprise, l’érosion constante de nos parts de marché à l’exportation disait la même chose, mais le voir écrit par le Forum de Davos est un choc. Et qu’on ne suppose pas que la tête du classement est réservée à des nations à bas coûts et dont la gauche aussi bien que l’extrême droite voudraient nous convaincre qu’ils ne sont « que » des pays à coups bas, par des monnaies sous-évaluées, comme la Chine.

Car la première place revient à un pays qui a peut-être les coûts les plus élevés, notre voisin, la Suisse! En fait, 5 des 6 premières places reviennent à des nations d’Europe du Nord, Singapour étant le sixième membre, au deuxième rang, de ce sextuor d’élite.

Ceci recèle plusieurs enseignements.

- accuser la mondialisation d’être une dérive vers les coûts bas, au détriments des producteurs et en faveur des consommateurs, est une fiction politiquement commode. Ce n’est pas tant la Chine qui nous met en échec, que l’Allemagne!

- dire que l’Europe est une zone économique condamnée au déclin est une autre fiction politiquement commode. 5 des 6 premières places sur un critère aussi essentiel que la compétitivité, quel splendide déclin!

- ces deux fictions ont un gros avantage, elles masquent la spécificité du déclin français, ce dont JusMurmurandi se fait l’écho. La performance française est à peu-près à mi-chemin entre l’Allemagne, 6e, et le tandem Espagne-Italie, dont on connait les difficultés. Quant à la Grèce, c’est bien simple, elle est 96e, derrière la Namibie!

Hollande, pendant ce temps-là, bloque les loyers, augmente massivement les impôts, réembauche des fonctionnaires, subventionne plus de logements sociaux et réinvente les « emplois jeunes, eux aussi subventionnés. Est-ce là qu’il trouvera les ressorts d’une nouvelle compétitivité? Ou au contraire d’un nouveau déclin?

Mais le pire n’est pas là de l’avis de JusMurmurandi. Pourquoi les constructeurs français d’automobiles, par exemple, n’ont-ils de cesse de produire de moins en moins en France, alors que ce n’est pas le cas au Japon ou en Allemagne, deux pays à coûts aussi élevés que les nôtres? C’est qu’en France, baver sur les entreprises, les rendre responsables de tous nos maux, et leur rendre la vie impossible est un sport national.
Il faut être un grand masochiste pour être employeur en France, harcelé par une Inspection du Travail arc-boutée sur un Code du Travail d’une complexité infernale.
Et la logomachie du présent pouvoir,(un Président qui n’aime pas les riches, une taxe à 75% des plus hauts revenus, un ministère du « redressement productif » qui ne pense qu’à l’audimat de son ministre quand il fait de grands moulinets de bras contre des patrons dont il va pourtant un jour réaliser qu’ils sont essentiels à la performance française), cet arsenal de mesures, de menaces et de médisances ne saurait être contrebalancé par quelques visites médiatiques à des sites industriels où le Président se fend de bonnes paroles sur « la France qui investit et exporte ».

Le patron de la multinationale géante anglo-néerlandaise Unilever l’a très bien dit dans un interview du Figaro du 20 août.
Le pouvoir en place lui rend la vie infernale quand il veut fermer Fralib pour rationaliser sa production européenne de thés et de tisanes.
Mais personne ne dit rien quand il créé des emplois ailleurs en France par une autre rationalisation de production… Et sa chronique, mesurée et policée, sur les conditions indispensables pour que la France puisse continuer d’accueillir des investissements, conditions aujourd’hui aux antipodes des préoccupations de Hollande, plus pressé de mettre au point la loi de vente forcée des usines des entreprises qui veulent les délocaliser, a sonné comme le glas des investissements étrangers en France.

Sarkozy l’avait compris, qui a tenté de restaurer au moins en partie cette compétitivité, en réduisant les dépenses de l’Etat, par une RGPP aujourd’hui défunte, en mettant, s’il était réélu, de force au régime notre pléthore de collectivités territoriales, villes, départements, régions, dont les dépenses, très largement gérées par les socialistes, ont pratiquement augmenté autant que celles de l’Etat reflétaient d’ économies, et en transférant sur une hausse de T.V.A. dite « sociale » prévue en cas de réélection une partie du coût de notre protection sociale.

Est-ce pour cela que l’Express, qui l’a tant cloué au pilori pendant son mandat, titre aujourd’hui en Une: « Et si Sarkozy avait eu raison? ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est un peu tard, un peu plus de 100 jours, en fait, pour s’en apercevoir…

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Hollande: après 100 jours, Waterloo?

septembre 1, 2012 on 9:02 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La popularité de François Hollande est en chute libre. De tous les Présidents de la Ve République, il est celui dont elle baisse le plus vite après son élection. Le moins qu’on puisse dire, c’est que JusMurmurandi l’avait prédit.

Le comble est atteint quand notre Président attribue les difficultés à « une crise d’une gravité sans précédent ». Quel culot d’acier, lui qui n’a cessé de nier cette crise quand il combattait Sarkozy, d’abord dans l’opposition, puis en campagne électorale! Quelle découverte, alors que la crise dure depuis 2008! Quelle excuse trop facile pour que celui qui a promis « le changement, c’est maintenant! » ne tienne aucune de ses promesses!

Car il faut dire que le début du quinquennat Hollande ressemble par certains côtés impopulaires au quinquennat Sarkozy. D’abord, évidemment, avec la mise sous les projecteurs de sa vie privée agitée par l’affaire du Tweet. Ensuite par les expulsions de Roms décidées par Manuel Valls, au scandale de ses collègues de Gouvernement. Maintenant par un bon gros conflit d’intérêt: la banque Lazard, dont le patron, Matthieu Pigasse,  est aussi copropriétaire du Monde et propriétaire des Inrockuptibles, et, à ce titre, patron d’Audrey Pulvar, compagne du Ministre Arnaud Montebourg, ayant reçu, comme par hasard, un mandat de conseil du Ministère des Finances pour la création d’une banque dans la direction de laquelle M. Montebourg sera partie prenante…

Le sentiment des Français est que Hollande n’a rien fait pour combattre la crise. Ce n’est pas vrai. Il a en effet mis en branle une gigantesque hausse d’impôts, dont les échos vont résonner dans toutes les couches de la société française. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est que cette hausse interviendrait dans une économie à l’arrêt, et qu’elle va donc la mettre en marche arrière. Et la situation va être d’autant plus désagréable et amère pour Hollande qu’il n’aura aucun crédit pour le redressement des finances publiques qu’il va tenter de réaliser avec ces hausses d’impôts, car le moins qu’on puise dire, c’est que ce n’est pas ce qu’il a promis pour être élu.

Comme un certain Sarkozy, qui avait été élu sur une plate-forme de « travailler plus pour gagner plus », plate-forme coulée par la tornade économique mondiale. La différence, c’est qu’au moment des promesses de Sarkozy, personne ne voyait une telle crise à l’horizon, et ses promesses pouvaient donc être aussi crédibles que sincères. Mais qu’en en 2011/2012 Hollande ne sache pas qu’on en est là, et le « découvre » une fois arrivé au pouvoir suppose l’une de deux possibilités.

Soit il est honnête, et dans ce cas-là il n’a pas vu 4 ans de crise que tous les Français on vus, et cela ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays. Soit, comme tout le monde, il le savait très bien, mais pensait qu’on pouvait faire croire le contraire aux Français. Et cela non plus ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays.

En tout cas, une chose est sûre et nouvelle. La presse, toujours si indulgente avec la gauche, et d’une incroyable férocité avec Sarkozy, a gardé le même ton pour écharper Hollande, pour qui l’automne sera long, froid, et cruel. Que dit le poète? Les violons de l’automne bernent mon coeur d’une langueur monotone… A moins que ce ne soit, comme pour Napoléon, après les 100 jours, Waterloo, morne plaine….

La France en marche vers la tiers-mondisation?

août 23, 2012 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Sitôt de retour de vacances, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont annoncé des décisions.

Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis qu’il bloquerait les prix de l’essence pour éviter qu’ils ne montent trop, et n’obèrent le pouvoir d’achat, notamment des plus modestes. Les prix sont maintenant quasiment à leur niveau record, et que décide Hollande? D’honorer sa promesse de campagne? Non, car elle est inapplicable, il le savait bien. Il va réduire, modestement et temporairement, la taxe sur les carburants. Ce faisant, il viole sa promesse, il viole son engagement écologique, en favorisant les carburant fossiles au détriment des autres sources d’énergie, et il viole aussi un peu plus les finances publiques, qui n’avaient pas besoin d’une baisse de recettes quand le Gouvernement cherche désespérément à les augmenter.

Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis le doublement du livret A d’épargne. Promesse qui avait le double avantage d’une épargne garantie à un taux beaucoup plus élevé que le marché, et d’un financement augmenté pour les offices HLM, c’est-à-dire le logement subventionné. Maintenant qu’il est au pouvoir, les banques lui ont démontré le risque à voir l’épargne qui leur est aujourd’hui confiée filer vers les offices HLM. Car si les Français leur confient moins de capitaux, ce sera autant de moins que les banques pourront prêter aux particuliers et aux entreprises, donc autant de consommation et d’investissement en moins, et une réduction de la croissance de l’économie française. Que décide Hollande? D’honorer sa promesse? Non, car elle est inapplicable et il le savait bien. Il va autoriser non pas le doublement du plafond, mais sa hausse de 25%. Ce faisant, il viole sa promesse de campagne aux épargnants, comme à ceux qui sont un attente d’un HLM.

Outre ces viols de promesse, qui ne sont une surprise que « pour les cons qui y croyaient », comme l’a dit si élégamment Charles Pasqua, qui ne sont que de la cuisine post-électorale, et qui confirmeront les Français dans leur certitude méfiante, à savoir qu’aucun politicien parvenu au pouvoir ne fait ce qu’il a dit qu’il ferait, il y a une conséquence bien plus grave.

C’est que ces décisions font évoluer l’économie français vers un modèle où l’État finance des conditions de vie pour les citoyens. Si quelque chose est trop cher, aucun problème, l’État est là. L’essence, c’est l’État. Le loyer, c’est l’État. Le travail, c’est l’État, à travers des contrats aidés.

Il y a des pays, où l’État achète sa paix sociale par des telles aides. Le Nigéria, l’Iran, l’Algérie par exemple.

Et des pays où l’État se désengage graduellement de telles subventions artificielles pour laisser plus de place à des prix économiquement viables: le Brésil, la Chine, la Russie, et même, timidement, l’Inde.

Un bloc de pays non seulement du tiers-monde, mais en tiers-mondisation de plus en plus profonde

Un bloc de pays où la croissance est la plus élevée au monde.

JusMurmurandi déplore le choix de ceux à qui Hollande a choisi de faire ressembler la France.

Qu’aurait-on dit?

août 19, 2012 on 6:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’aurait-on dit?

- si ça avait été le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait « nettoyé » les camps de Roms? Que le temps des nazis était revenu, comme l’a dit Mme Redding, commissaire européen? Mais parce que ce sont Valls et Hollande, c’est à dire la gauche, donc la France juste et généreuse, à peine quelques borborygmes des associations, et pas un mot des partis, des Eglises, ou de l’étranger.

- si ça avait été le tandem Lagarde-Sarkozy qui avait subi le plan social de Peugeot, avec ses 8.000 suppressions d’emplois et la fermeture d’Aulnay? Que ce régime faisait des cadeaux aux riches pendant que les mêmes démontaient l’industrie française pour la remonter à l’étranger? Mais comme ce sont Montebourg et Hollande, c’est à dire la gauche protectrice, on n’entend que des demandes de plan social généreux et de reclassement des salariés.

- si ça avait été (encore) le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait subi les violences d’Amiens? Que la brutalité de ce régime brisait la France en communautés montées les unes contres les autres? Mais là, comme c’est la gauche, et pendant les vacances en plus, personne ne dit rien.

- si ça avait été le régime de l’apartheid blanc en Afrique du Sud, dont la police avait ouvert e feu à balles réelles sur des mineurs noirs en grève en en tuant plus de 30? Que ce régime était non seulement raciste, mais coupable de crimes contre l’Humanité, et génocidaire? Mais non, c’est le régime noir de l’ANC, successeur de Nelson Mandela qui a fait ça. Mais comme Mandela vit toujours et couvre de son manteau de quasi-sainteté ce pays, personne ne dit rien.

JusMurmurandi se dit que, vraiment, à quel camp on appartient compte visiblement beaucoup plus que ce qu’on dit ou fait….

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