R.I.P. SkyEurope
septembre 1, 2009 on 6:56 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésLes compagnies aériennes low-cost, vous connaissez? Des billets à des prix incroyablement bas, quelquefois à quelques euros (surtout quand ils « oublient » de compter les taxes d’aéroport et autres surcharge de carburant). Et les compagnies traditionnelles ont le choix entre baisser leur prix pour les concurrencer, ou leur abandonner une part importante du marché. Un choix de toute façon douloureux.
Ce qui explique que les compagnies low-cost ont proliféré partout dans le monde, telles Southwest Airlines aux USA, la brésilienne Gol en Amérique latine, Ryanair ou Easyjet en Europe, ou Air Asia en Asie.
Mais proliférer n’est pas toujours synonyme de prospérer. Notamment quand, la crise venant, les passagers se font plus rares. Car, si le business model des compagnies low-cost leur donne des avantages en termes de coûts (avions récents, donc moins chers, personnel payé moins cher, passagers plus serrés dans les avions, palette de prestations réduite au minimum, utilisation d’aéroports moins chers), il ne les dispense pas des règles traditionnelles de la gestion aérienne, c’est-à-dire d’équilibrer le coefficient de remplissage des avions avec le prix des billets.
Car offrir des billets pas cher et remplir ses avions comme ça, c’est facile, mais gagner de l’argent en le faisant ne l’est pas. C’est ce qu’avait appris la compagnie française Air Lib, dernier avatar d’Air Liberté, qui a tenté d’être une compagnie à bas prix sans être une compagnie à bas coûts…. et on sait comment ça s’est terminé.
Aujourd’hui, c’est au tour de l’austro-slovaque SkyEurope de jeter l’éponge, en « plantant » au passage des milliers de passagers. Cette compagnie, venue au monde l’année du 11 septembre et morte l’année de la crise, n’aura pas eu une vie facile, et sa marraine, la top-model elle aussi slovaque Adriana Karembeu, n’aura pas suffi à lui porter chance.
Il reste à espérer, sans trop y croire, que les compagnies aériennes traditionnelles ne mettent pas à profit cette faillite pour immédiatement remonter leurs prix sur les destinations d’Europe centrale où opérait SkyEurope.
Car, contrairement à la publicité de la pile Wonder, qui « ne s’use que si l’on s’en sert », la compagnie low-cost, par les prix bas qu’elle institue, « nous sert même si l’on n’en use pas »…
Quelques bonnes nouvelles
août 11, 2009 on 8:01 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésAyant été l’un des premiers à écrire que la crise serait beaucoup plus qu’un simple trou d’air, et ayant régulièrement été depuis un messager de mauvaises nouvelles, il est bien naturel que JusMurmurandi se réjouisse quand il y a lieu de le faire.
Mais ce n’est pas le rebond des bourses ou des matières premières qui cause ce renouveau d’optimisme. Ces cours en hausse sont simplement causés par des liquidités abondantes cherchant avant tout à se rémunérer quand les taux d’intérêts sur les placements sans risques sont nuls ou quasi-nuls, comme sur les Bons du Trésor américains.
Alors, avec des taux d’intérêts extrêmement faibles sur les obligations et placements monétaires, avec un immobilier plus intouchable que la population de la caste éponyme en Inde, avec des marchés secondaires comme l’art en pleine déprime, les capitaux se placent sur les actions et les matières premières, et se justifient en parlant « d’anticiper la reprise ».
D’un point de vue logique, c’est imparable, car la reprise finira bien par arriver. Mais l’anticiper de 10 ans, si les tenants d’une asthénie à la Japonaise ont raison, c’est peut-être s’obliger à une trop longue patience…:-)
Cela étant, même cette hausse en partie artificielle peut avoir un effet positif en contribuant à regonfler l’épargne et les fonds propres des établissements financiers. Et, en conséquence, la confiance.
Non, ce qui encourage JusMurmurandi, c’est d’abord l’absence de mauvaises nouvelles qui soient nouvelles. Or, bien sûr, les indicateurs ne sont pas au vert profond, mais grosso modo, les mauvais chiffres qui sortent maintenant sont déjà « dans les tuyaux » depuis des mois.
Et ces dernières semaines, JusMurmurandi constate avec joie que plus d’un chiffre sur deux qui sort est meilleur -ou moins mauvais- qu’anticipé. Que ce soit la production automobile européenne, soutenue par diverses primes à la casse, les ventes de voitures aux USA, pour la même raison, les chiffres du chômage en juin en France, en baisse surprise, le PNB du deuxième trimestre américain, en baisse moindre qu’attendu, la banque du Japon qui constate l’arrêt de la dégradation de la situation économique de l’archipel, et surtout les résultats des entreprises, qui, pour l’essentiel, et contre toute attente, restent très bénéficiaires. Moins bien sûr qu’il y a deux ans, mais incroyablement résistants si on pense qu’il s’agit de la pire tornade depuis 80 ans.
Lesquels profits des entreprises se traduiront en impôts, en dividendes, en investissements, et même, ô horreur, en bonus pour les dirigeants « victorieux » de la crise. Toutes traductions vertueuses sur le plan économique.
JusMurmurandi pense donc qu’après une année entière passée à craindre l’apocalypse dès avant qu’elle ne se soit produite, le monde pourrait recommencer à espérer le retour sinon au paradis, au moins à une certaine ère de confiance, et ce dès cet automne.
Dans cet espoir, profitez bien de très bonnes vacances!
Solférino, Stuttgart ou Téhéran ?
juillet 25, 2009 on 10:36 | In Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVoici une comparaison audacieuse comme JusMurmurandi les aime et les savoure.
Solférino ou comment le Parti socialiste s’entredéchire avec chacun des membres principaux (et Dieu sait s’il y en a, on en découvre de nouveaux régulièrement que l’on avait oubliés et qui s’imaginent l’un après l’autre l’ultime recours en cette période de crise) qui se voit déjà au firmament, enterrant Martine Aubry sans autre forme de procès.
Et Mitterrand, en figure de Commandeur, qui doit se retourner dans sa tombe.
Stuttgart ou comment un excellent dirigeant a transformé une entreprise au bord de la faillite, l’a quasiment remise dans l’état dans lequel il l’a trouvée, cédant aux querelles familiales, et aux sirènes de l’argent. Revenu en 1993, Wendelin Wiedeking a fait de Porsche l’une des entreprises automobiles les plus rentables. A tel point qu’il s’est imaginé engloutir Volkswagen, tel David dominant Goliath. Et créant la sécession entre les familles Porsche et Piech. Mais la crise est arrivée et l’endettement de 9 milliards d’Euro pour cette acquisition démesurée s’est révélé ingérable.
Ferdinant Piëch, en Commandeur bien vivant, veilla au grain et le renvoya comme un valet cette semaine (mais un valet grassement remercié qui part avec un chèque de 50 millions d’Euro, accompagné de son acolyte le Directeur Financier).
Téhéran, secouée par les soubresauts d’une élection bidon aux résultats truqués qui fait descendre le peuple dans la rue.
Où l’on assiste à la guerre des mots entre les mollahs Khamenei et Rafsanjani (qui est aussi un ancien président de la République islamique) entre rénovateurs et conservateurs qui ne veulent surtout rien changer.
Et Khomeini, en figure de Commandeur, qui doit se retourner dans sa tombe.
Conclusion de ce petit tour d’un tout petit monde en crise.
D’une part les points communs nous apparaissent plus clairement maintenant que nous avons posé les données des différentes équations.
Batailles d’Hernani toutes les trois, ou encore lutte entre traditionalistes et conservateurs, les jeux ne semblent pas faits. Le PS qui ne sait pas choisir sa ligne entre une social-démocratie à la Blair ou Zapatero et un parti de gauche comme le NPA, introuvable sur la carte européenne, les gros qui mangent les petits et pas l’inverse, entre Porsche et Volkswagen, ou les modernistes à la Moussavi contre ceux qui ne veulent pas que cela change comme Khamenei.
Bien entendu il faut aussi rappeler le rôle du monde extérieur qui n’est pas négligeable : le monde occidental qui doit tout faire pour ajouter aux secousses politiques en Iran avec la menace nucléaire prochaine qu’il représente, le ralentissement économique qui a rendu l’absorption de VW par Porsche impossible ou encore les frasques de Julien qui permet de moins parler du PS tandis que les média font leur miel du train de vie de celui qui va probablement devoir tirer un Dray sur sa carrière politique.
Ce dernier, qui lança une philippique en bonne et due forme la semaine dernière contre Martine Aubry, dirige une association qui s’appelle « la tête à gauche ».
On comprend mieux le choix de son nom.
Avec des dépenses annuelles qui, aux dires de la presse, se comptent par centaines de milliers d’Euro, le portefeuille de ce brave Trotskyste doit être lui fermement ancré à droite…
Dans la Lune
juillet 20, 2009 on 9:41 | In Best of, Coup de gueule, Europe, Insolite, International, Poil à gratter | 1 CommentCe vingt juillet 2009 est un jour à marquer d’une pierre blanche.
Quarante ans que l’Homme a marché sur la Lune.
Tout le monde se souvient de la phrase « Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour l’Humanité ».
Le rêve de Tintin est enfin réalisé.
Car la Lune est un astre qui est bel et bien entré dans notre vocabulaire.
Par exemple, être dans la Lune.
Les idées qui nous viennent spontanément à l’esprit sont nombreux.
Au hasard, citons les socialistes, qui sont tellement nombreux à rêver de prendre la place de Nicolas Sarkozy qu’ils en oublieraient presque….qu’ils sont justement tellement nombreux à vouloir se faire élire.
Demander la lune, comme ces salariés qui s’entourent de bonbonnes de gaz pour recevoir une indemnité extra légale de 50.000 Euro. Sauf qu’à la demander en mettant le couteau sur la gorge de l’entreprise, du gouvernement, avec des bonbonnes vides en plus, le tout risque de se dégonfler comme une baudruche.
Être mal luné, comme certainement François Bayrou lorsqu’il a vu les résultats du MoDem aux élections européennes.
Face cachée de la lune, comme les dépenses de l’État qui vont aboutir à un endettement toujours plus important, et que les générations futures ne sauront pas maîtriser sans une inflation débridée ou encore un serrage de ceinture que leurs aînés, nous, semblent incapables de mettre en place.
Décrocher la lune, comme les mirifiques bonus des banquiers qui semblent être sortis de la crise sans s’apercevoir que 99% de la population y était encore plongée.
Quand on voit tout cela, on ne cherche même pas d’exemples pour illustrer c.. comme la lune, tellement il y en a.
Bref, il est temps pour JusMurmurandi de se coucher au son… de la sonate au Clair de Lune.
Merci Ludwig !

On a marché sur la lune !!
Chassez le naturel, il revient au galop
juillet 14, 2009 on 7:16 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésL’hypothèse que l’Homme naît bon et est corrompu par son environnement a de beaux jours devant elle, mais plus encore celle qu’il naît tout simplement imparfait.
Quelques exemples.
Home, le film de Yann Arthus Bertrand est projeté gratuitement le soir de sa sortie sur le Champ de Mars.
Des milliers de spectateurs viennent le visionner.
Et laissent un champ de détritus derrière eux….Cherchez l’erreur.
L’Union européenne, très patiente, décide d’attendre la fin de l’enquête du BEA avant d’ajouter Yemenia à la liste noire des compagnies aériennes interdites en Europe.
Yemenia, comme elle l’a rappelé avec subtilité et délicatesse, a commandé 10 Airbus A350 pour une livraison pendant la prochaine décennie.
Le rapport du BEA est il encore nécessaire ? Cherchez l’erreur….
BNP Paribas, comme les banques américaines, décide de réinstaurer les bonus pour l’année 2009.
La parenthèse de 2008 n’aura duré qu’un an, la crise est déjà finie (pour les bonus s’entend).
Prot, Pébereau et compagnie pourront, suivant les résultats passer à la caisse à hauteur de 80% ou 120% de leur rémunération fixe suivant les fonctions occupées.
Pendant ce temps, la même BNP Paribas augmente massivement le loyer de la célèbre librairie américaine Brentano’s, rare représentante de la langue de Shakespeare avec Galignani ou W.H. Smith’s à Paris.
Cent quinze ans d’histoire qui passent à la casse, le nouveau loyer envoyant la célèbre librairie à la case dépôt de bilan du Monopoly des affaires. Quatorze emplois perdus
On aurait pu croire l’équipe BNP Paribas plus attachée à la culture (ou à la défense de l’emploi…) que celà…
Julien Dray accorde une longue interview à un hebdomadaire qui appartient à l’un des plus grands capitalistes français (Le Journal du Dimanche, du groupe Lagardère).
Il vitupère contre Bercy et explique que le Ministère du Budget veut l’abattre.
Il manque juste une question et une réponse dans cet entretien.
Comment est il possible que le fait que Juju soit un client VIP d’American Express et qu’il ait une carte Centurion qui coûte la bagatelle de 2.000 Euro à l’année, réservée aux très hauts revenus, ne soit pas abordé ???…
Un détail, certes, direz vous….
Vélib’ fête ses deux ans en fanfare.
16.000 dégradations, 8.000 vols en deux ans, 1.500 réparations par jour !!
C’est surtout le fabricant qui doit se frotter les mains.
Coût prévisible pour les Parisiens : 1,5 millions d’Euro.
Quel Parisien se demande encore où passent, par exemple, les augmentations des taxes d’habitation et foncière, sans parler de Paris plage qui redémarre demain ???

On connaissait les Bobos à Vélib' maintenant ce sont les Vélib' qui ont bobo
Poils à gratter
juillet 13, 2009 on 8:05 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésYemenia ou Yemenia pas
JusMurmurandi se dit qu’il y a vraiment les coups de pied de l’âne de l’Histoire.
On ne sait pas comment ni pourquoi l’Airbus A 310 de la compagnie aérienne yéménite est tombée.
On sait seulement que le nombre de victimes est, comme toujours pour un accident aérien, spectaculaire et insupportable.
Là où l’Histoire se gausse, c’est que les Comoriens français qui sont allés à Moroni aux frais de Yemenia pour aller rendre hommage aux disparus ont refusé de monter à bord d’un avion de la compagnie qui a du en affréter un autre.
Yemenia s’est donc tournée vers Blue Line, petite compagnie française spécialisée dans ce type de vols.
Celle ci a immédiatement mis à disposition son plus gros appareil, un….Airbus A310, de modèle identique à celui qui s’est écrasé à Moroni, sauf qu’il est…encore plus âgé que celui qui est tombé…Heureusement tout le monde est arrivé sain et sauf.
Vous avez dit Francofolies ??
Festival de musique crée en 1985 qui se déroule dans la région Poitou Charentes, on entend beaucoup parler de lui à la suite de la déprogrammation d’un rappeur dont l’un des morceaux a été jugé incompatible avec le festival.
Petit détail, la Présidente de la Région, Ségolène Royal, serait personnellement intervenue pour faire déprogrammer le rappeur en utilisant la carotte et le bâton de la subvention.
Cela crée un émoi considérable en particulier à gauche, où l’on se sent naturellement plus proche des artistes.
Question : si l’on donne tort à Ségolène Royal, qui pourra présenter des excuses en son nom ???
Vous avez dit Francofolies ???
James Bond en maillot de bain, et les journalistes qui écoutent…
Les Français ont souvent eu une relation de type je t’aime moi non plus avec les Anglais.
JusMurmurandi n’est pas en reste, lorsqu’il s’agit par exemple, de critiquer les moeurs politiques britanniques, longtemps exemplaires, qui semblent se déliter à vue d’oeil.
On avait déjà parlé dans ces colonnes des longs mois qu’il avait fallu attendre pour la démission de Sir Ian Blair, chef de la police, après la magistrale bavure lors du la mort du jeune brésilien Jean Charles de Menezes, pris pour un terroriste d’Al Qaeda, ou encore récemment la ratonnade filmée par la télévision d’un manifestant qui décéda quelques minutes plus tard au dernier G20 de Londres (rappelons qu’il s’agit d’un gouvernement travailliste; on n’ose imaginer ce qui se passerait en France si de tels évènements se passaient avec M. Hortefeux à la place Beauvau…)
Mais là, on est vraiment dans l’incroyable.
Le réseau social phare a vu héberger des photos en maillot de bain du futur chef du MI6, équivalent français de la DGSE, qui doit prendre ses fonctions en novembre prochain, le tout accompagné par des informations personnelles sur sa famille et ses amis.
Piratage ? Intrusion ? Violation des droits d’accès ?
Sa femme, qui a mal contrôlé l’attribution des droits d’accès à l’information, exposant tous les détails de la vie familiale aux 200 millions d’adhérents à Facebook !
Mieux encore, des journalistes se livrent à des écoutes pirates.
Alors que l’on avait vu l’inverse lors des fameuses écoutes de l’Elysée en France, lorsque Tonton faisait écouter tout le monde et n’importe qui (Carole Bouquet, Edwy Plenel etc.) là ce sont des journalistes qui ont mis des célébrités sur écoute.
En Angleterre, c’est l’inverse, des journalistes appartenant au groupe de Rupert Murdoch auraient ainsi consulté des messageries vocales, des relevés bancaires, des dossiers médicaux….
Au printemps, l’Islande a soudainement coulé pour des raisons économiques.
Le Royaume Uni, telle la Rome antique, serait il en train de couler lentement faute d’avoir des mœurs, politiques ou autres, qui soient encore respectables ?
Vous êtes une star !…. juste quelques secondes
juillet 11, 2009 on 9:20 | In Coup de gueule, Europe, Insolite, International | Commentaires fermésQui ne souhaite pas, le temps d’un instant, éprouver le plaisir, la sensation d’être suivi par un nuage de paparazzi qui veulent absolument vous photographier ?
Désormais c’est possible, pour un court moment.
La marque Nikon a eu l’idée de faire une publicité murale en Corée avec de nombreux photographes dont les flashs se déclenchent..dès que vous passez devant.
Et chaque passager de la station de métro de Séoul qui passe devant l’ affichage devient une star…

Vous êtes une star !!
Rigolo, non ?
Mou du genou ? Petite nature ?
juillet 8, 2009 on 7:43 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 4 CommentsJusMurmurandi est soulagé.
Vous vous souviendrez peut être que le passage de Barack Obama en Europe et en Turquie nous avait irrité, agacé.
En Turquie, retournant le couteau dans la plaie de ses « alliés » européens, il avait pris fait et cause pour l’entrée d’Ankara dans l’Union européenne, alors que le sujet est sensible.
En Allemagne, il était allé à Buchenwald et non à Berlin, ce qui n’était pas de nature à montrer le peuple allemand sous un jour positif.
Pour finir à Paris où il n’avait pas « trouvé » le temps de se rendre à l’Elysée, tandis qu’il se comportait en touriste à Notre Dame, Beaubourg et mettait la circulation cul par dessus tête pendant les deux jours de son passage. Le clou fut ses quelques propos prononcés en Normandie où il décréta qu’il n’avait malheureusement pas plus de temps à consacrer à Paris, mais qu’il reviendrait pour flâner après son (ou ses) mandats en affirmant qu’il n’avait pas besoin de voir Nicolas Sarkozy pour collaborer.
Bref, cela ressemblait à un vrai camouflet.
Heureusement, nous sommes soulagés de constater que cela n’est pas propre au sentiment qu’éprouve Obama pour la seule France.
De passage à Moscou avant de se rendre au sommet du G8 en Italie, Obama a ainsi préféré dîner à l’ambassade américaine avec Michelle et leurs deux jeunes filles que de participer à un dîner avec Medvedev et/ou Poutine.
Donc un bis répétita par rapport à Paris, ce qui a tout autant provoqué l’ire des moscovites que cela nous agaça.
Là où nous sommes plus troublés, c’est qu’il semble qu’Obama ait eu beaucoup de mal pendant sa visite en Russie.
Successivement, il a eu du mal à prononcer le nom de Medvedev à plusieurs reprises, le titre de Poutine, et fit une confusion quant à l’endroit où lui et sa femme se seraient rencontrés la première fois.
Bref, fatigué.
On se souvient des « Bushisms », autre nom donné aux nombreuses gaffes de son prédécesseur.
On se rappelle que Nicolas Sarkozy dans un récent article au Nouvel Observateur avait qualifié le poids de la tâche de Président de la République d’ »inhumain ».
Alors, petite nature ou mou du genou, Obama ?
Ce n’est pas le moment.
Rien n’a encore été fait pour mettre les folies cupides des banquiers sous contrôle et les bonus faramineux sont en train de fleurir comme nous l’avons dit il y a quelques jours.
L’Iran, les tremblements chinois requièrent toute son attention.
Alors, pour reprendre le slogan d’une marque sportive, don’t crack under pressure, Barack !!
Ne pas se taire…jamais…
juillet 5, 2009 on 6:42 | In Europe, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésOui, je sais, ce n’est pas un article sur JusMurmurandi qui ramènera les dirigeants iraniens sur le chemin du respect de leur propre loi, car ni leur constitution ni le Coran ne stipulent de voler le résultat des élections et de museler l’opposition.
Mais il est impossible de se taire quand le régime transforme les opposants en traitres à la solde de l’étranger. Ce sont des tactiques dont les maîtres se sont appelés, entre autres, Staline et Hitler.
Il est impossible de se taire quand l’État iranien arrête des employés d’une ambassade étrangère pour leur imputer des crimes de trahison pour avoir, selon l’accusation, incité les Iraniens à l’émeute aux profits de nations étrangères.
Il est impossible de se taire quand un journal dont le directeur de la publication est appointé par le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, appelle au jugement pour haute trahison des deux opposants qui « auraient perdu » l’élection présidentielle.
Il est impossible de se taire quand, justement, les Iraniens n’ont plus le droit de parler.
Il faut dire que, quand le Président Ahmadinejad parle, on se dit que le silence, finalement, sied bien à certains Iraniens
Faire l’Europe?
juillet 3, 2009 on 7:39 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités | 2 CommentsIl est parti. Il a quitté la France pour un autre pays d’Europe. Les raisons en sont multiples.
D’abord il va gagner deux fois plus. Et force est de constater que, même quand on compte en millions d’euros par an, gagner deux fois plus ne laisse pas indifférent.
Ensuite, grâce à un régime fiscal plus avantageux que celui de la France (oui, je sais, c’est un pléonasme, voire une tautologie), en net il va même gagner trois fois plus.
Et puis, professionnellement, le défi qui lui sera proposé sera plus excitant, la France n’étant, dans sa spécialité, qu’un pays de seconde zone.
S’ajoute à cela le fait que son employeur n’a pas les mêmes contraintes qu’en France, où règne une certaine orthodoxie financière, alors que dans son pays d’adoption, il n’y a pas de limites à l’endettement et au risque financier.
Bref, pour toutes ces raisons, il est logique, voire inévitable, que la France perde ses meilleurs talents et ne soit « plus que » le vivier de formation de l’Europe. Respecté, rémunéré, mais pas vraiment enrichi …
Eh bien non, je ne vous parle pas d’un trader vedette parti au Londres d’avant la crise. Non, je ne vous parle pas d’un chef d’entreprise français qui a marre de se ruiner à payer un ISF que ses dividendes inexistants ne financent pas et va à Bruxelles. Non, je ne vous parle pas d’un artiste qui préfère allumer le feu dans une station de sport d’hiver suisse plutôt qu’à Paris où il passait beaucoup plus d’un jour sur deux à travailler pour ses impôts et beaucoup moins que la moitié de son temps pour on avantage personnel.
Quoique ces trois cas (et ceux que j’aurais pu ajouter, comme tel coureur automobile célèbre) soient clairement de même nature, et que la France connaît une véritable hémorragie de talents d’origine financière et fiscale.
Non, je vous parle de Karim Benzema, footballeur de 21 ans, et grand espoir du foot français, parti de l’Olympique lyonnais, club français le plus « huppé », mais incapable de s’aligner sur les propositions acceptées du Real de Madrid ou refusées de Manchester United.
N’est-il pas temps de faire l’Europe, avec des règles fiscales proches sinon identiques, avec des règles de bonne gouvernance comme celles de la DNCG française qui interdit mes montagnes de dettes à l’espagnole ou à l’italienne?
Car le football, c’est une des premières disciplines, et certainement la plus populaire, par lequel les Européens ont appréhendé l’Europe. La Coupe d’Europe de football voyait le Stade de Reims de Raymond Kopa affronter en finale le Real de Madrid, et toute l’Europe et les Européens se passionnaient déjà pour ces matches, alors que l’Europe institutionnelle émettait à peine ses premiers vagissements.
Et Raymond Kopa, en digne prédécesseur de Karim Benzema aujourd’hui et de Zinédine Zidane hier, a quitté la France et est devenu, lui aussi un joueur vedette du Real de Madrid.
Oui vraiment, n’est-il pas temps de faire l’Europe?
Petit rappel historique
juin 28, 2009 on 5:29 | In Europe, France, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésAlors qu’un Mitterrand entre, pour la première fois, au gouvernement (JusMurmurandi veut dire que c’est le premier poste de Ministre occupé par Frédéric, François l’ayant été sous la Quatrième République), il nous est apparu important, pour les plus jeunes de nos lecteurs de faire un bref rappel sur qui était François Mitterrand.
Qui le connaissait mieux, l’incarnait mieux, le décrivait mieux, lors de son premier septennat que Thierry Le Luron.
Un morceau d’anthologie.
L’Europe, c’est quoi? Barroso, c’est qui? Les élections, à quoi bon?
juin 14, 2009 on 2:32 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 1 CommentLes élections européennes ne sont pas sitôt passées que, déjà, les habitudes reprennent comme si rien ne s’était passé.
Le parti socialiste et la gauche veulent boycotter le discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès à Versailles comme si une opposition pouvait leur tenir lieu de programme.
Les Verts oublient que le score de la liste Cohn-Bendit est aussi dû à la très faible attractivité, à gauche, du PS, et à un rassemblement qui est aux antipodes de leurs querelles picrocholines.
Mais surtout, les chefs d’Etat « qui comptent » soutiennent la candidature à un nouveau mandat de Président de la Commission de José Manuel Durao Barroso.
Qui peut citer une seule politique que le ci-devant Président ait portée? Une seule décision? Une seule avancée?
Qui peut citer des cas où la Commission et son Président étaient aux abonnés absents? JusMurmurandi le peut!
- les plans de relance pour minimiser les effets catastrophiques de la crise, tous élaborés au plan national, avec une Commission étrangement passive
- la sortie de l’UE de la crise institutionnelle née du rejet de la Constitution européenne s’est faite sous l’impulsion des chefs d’Etat, et notamment de Nicolas Sarkozy, pour aboutir au Traité de Lisbonne, avec une Commission étrangement passive
- les négociations (ou non) pour l’entrée (ou non) de la Turquie dans l’UE se font au niveau des États, avec une Commission étrangement passive
- même la libération des infirmières bulgares s’est faite aux forceps par un Chef d’État et non au niveau européen
Il en ressort clairement que, si les chefs d’ État, Sarkozy et Merkel en tête, veulent reconduire M. Barroso, c’est que sa passivité et sa docilité leur conviennent à merveille
Et que peu leur chaut que nul, en Europe, ne se sente ni inspiré, ni motivé, ni représenté par cet homme si passif.
Étonnez-vous après cela qu’il y ait eu un si faible taux de participation électorale. Le plus étonnant, en fait, est l’inverse. Pourquoi donc qui que ce soit est-il allé voter pour une élection où l’élu n’était pas candidat, et où un mauvais bilan est un gage de reconduction ?
La fin du capitalisme ??
juin 13, 2009 on 7:59 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes élections européennes apportent un éclairage qui a amené JusMurmurandi à prendre un peu de recul par rapport aux seuls résultats franco Français.
Contexte.
Crise économique mondiale, tout le monde parle de la faillite du capitalisme, qu’il faut soit refonder, soit enterrer suivant les intervenants.
Mais là n’est pas le débat.
Ce qui intéresse JusMurmurandi c’est que ces élections européennes sont le plus beau sondage en grandeur nature et à l’instant T dans toute l’UE dont on puisse « rêver » pour essayer de comprendre ce que les électeurs pensent et comment ils jugent les hommes et femmes politiques en place.
Nous ne reviendrons pas sur ce qui s’est passé en France où après avoir appelé le vote sanction et à barrer la route à Nicolas Sarkozy, le parti de ce dernier a obtenu un résultat plus que favorable, en rappelant toutefois une participation historiquement faible.
Car cette « votation » européenne est une occasion pour envoyer des messages forts, soit pour conforter un pouvoir en place soit au contraire pour lui signifier son désir de le voir partir.
Que constate t on donc ?
Qu’il n’y a aucune uniformité en ce que certains hommes politiques au pouvoir ont reçu une fessée comme leur parti n’en a pas connu depuis plus de cent ans (Gordon Brown en Grande Bretagne), ou d’autres ont été confortés alors même que l’on trouvait leur autorité, compétence, légitimité douteuses (Merkel, Berlusconi, ou Sarkozy bien sûr).
Mais attendez, ces trois derniers, et la défaite de Brown face au parti Tory ont un grand point commun.
Bon sang, mais c’est bien sûr comme aurait dit le commissaire Bourrel, interprété par l’inoubliable Raymond Souplex.
Ces quatre résultats font la part belle à ceux qui sont pour la libre économie, ceux qui affirment qu’il faut refonder le capitalisme, pas le jeter aux orties.
Pas à ceux qui prétendent qu’il faut interdire les licenciements etc. revenant à jeter le bébé avec l’eau du bain (Besancenot/Buffet/Mélenchon).
Où sont donc les électeurs qui soutiennent ces thèses qui n’ont gagné dans aucun des quatre pays majeurs de l’Union Européenne ?
En particulier, cette idée que la France serait à la veille d’une nouvelle révolution tant les masses populaires sont excédées a, pour l’instant fait long feu.
Nous en voulons pour preuve le taux de participation impressionnant aux manifestations d’aujourd’hui samedi.
Impressionnant par sa faiblesse, tellement bas que les syndicats l’ont eux même reconnue.
Comme si, en France, seules les grèves qui génèrent des journées chômées seraient intéressantes par rapport aux manifs du samedi qui viennent empiéter sur le repos du week end (le samedi, pas le dimanche, on sait trop bien chez les syndicats que le repos dominical impose que les manifs de fin de semaine se déroulent le samedi ).
Bon dimanche !!

le commissaire Bourrel alias Raymond Souplex
Il était une fois…
juin 10, 2009 on 9:43 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésUne belle histoire d’amour
28 après avoir été trahi en rase campagne par un Jacques Chirac plein de mépris, Valéry Giscard d’Estaing s’est finalement vengé.
Premier Ministre de ce dernier à son élection en 1974, Jacques Chirac claque la porte en 1976, et fera tout pour saborder la présidence de Giscard.
Y compris jusqu’à appeler à voter pour Mitterrand en 1981, lorsque l’on appelle le RPR au téléphone pour demander les consignes de vote pour le deuxième tour (NDLR RPR = ancêtre de l’UMP).
Alors qu’un journaliste humoristique avait affirmé dans un quotidien il y a quelques semaines que les séances du Conseil Constitutionnel étaient assez houleuses, à l’image des rapports tendus entre les deux hommes, Valéry Giscard d’Estaing s’était fendu d’un droit de réponse pour affirmer que ses rapports avec Chirac étaient cordiaux.
C’est très certainement pour cette raison qu’à la disparition du Président du Gabon, Omar Bongo, Giscard s’est empressé de dire que le dernier « sage » de l’Afrique (s’il en est ou était…) avait financé la campagne de Chirac en 1981….Et Chirac de répondre, qu’il n’en était rien, au lieu d’avoir l’humour de dire, par exmple, que Bongo avait aussi financé celle de Giscard….
Entre ces deux là, la haine est ineffaçable….
Une belle histoire de fesses
Le procès de Cécile Brossard s’ouvre, assassin présumé d’Edouard Stern, 38 ème fortune française et gendre de Michel David Weil, ancien patron de la Banque Lazard.
Tout allait bien entre les deux tourtereaux, jusqu’au jour lui ayant promis un million de Dollars, il lui aurait lancé à la figure « Un million de Dollars, c’est beaucoup pour une pute ! »
Et rappelle à JusMurmurandi une belle histoire attribuée à Winston Churchill.
Ce dernier soupe à côté d’une jolie femme et lui demande si pour une somme équivalente à l’époque à celle promise par Edouard Stern à Me. Brossard, elle accepterait de se livrer à un commerce intime avec lui. Et la jeune femme d’accepter.
A la fin du repas, il lui redemande si elle serait prête à passer un moment très intime avec lui, cette fois pour une Livre.
Vexée, la jeune femme se cabre et lui demande s’il la prend pour une prostituée.
Churchill, goguenard, lui répond que ce fait est déjà établi, et qu’il ne s’agit plus que de fixer le prix de la « prestation »…
Une belle histoire d’argent
Tout va bien dans le milieu bancaire américain. 10 banques ont ainsi annoncé leur sortie du programme d’aide gouvernemental.
Leur objectif de rembourser prochainement (et beaucoup plus vite qu’initialement prévu) l’Etat américain la somme rondelette de plus de 68 milliards de Dollars est quasiment atteint.
Est ce uniquement une bonne nouvelle ?
Car à y regarder de près, cela signifie aussi que toutes les conditions attachées à ces prêts, et en particulier les limitations des bonus vont de facto sauter.
Plus ça change, plus c’est la même chose….on prend vraiment les contribuables pour des truffes…
Une belle histoire…à dormir debout
Martine Aubry est à la tête du PS depuis novembre dernier.
Après avoir promis de mettre le parti au travail (JusMurmurandi se demande quelle crédibilité elle pouvait avoir, elle qui a mis la France en « RTT ») accouchant finalement d’un programme ultra limité (tout sauf Sarkozy aux européennes), le parti vient de se prendre une belle fessée à ces élections.
Elle se donne maintenant six mois (NDLR supplémentaires) pour remettre le parti sur les rails, le « transformer ».
JusMurmurandi demande d’abord ce qui fera que cela marchera alors que cet échec, en partie au moins le sien, écorne donc son autorité.
Mais surtout, avec l’arrivée des Verts juste derrière le PS aux européennes, la dislocation du PS est avérée.
Voulant toujours une synthèse impossible entre les Mélenchon qui fricotent avec les anti capitalistes, et les socio démocrates proches d’un Tony Blair ou d’un Zapatero à l’autre extrême, le Parti part à vau l’eau et son électorat avec. Impossible grand écart. Quadrature du cercle irréaliste.
Et fait le lit de Ségolène Royal, dont JusMurmurandi prédit que la discrétion médiatique actuelle est toute temporaire.
Sans parler de l’affaire Dray/Touche pas à mon American Express/SOS Racisme qui pointe le nez.
A quand SOS PS/Il faut sauver Aubry ?
Quand des capteurs fous envoient partis et avions à des profondeurs…insondables
juin 8, 2009 on 5:57 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésVoilà, les résultats sont sortis, et les média vont pouvoir recycler dans leur analyse tout le vocabulaire usé jusqu’à la corde dans les innombrables spéculations sur le sort de l’Airbus A330 du vol AF 447.
Ainsi, alors qu’on retrouve dans l’océan un corps de passager attaché à son siège, Benoit Hamon, porte-parole du PS, constate qu’il ne l’était pas au sien, puisqu’il vient d’être battu et l’a perdu.
Ainsi l’on débat pour savoir si l’avion s’est désintégré en vol, tel le PS rongé par les querelles, ou écrasé tel le Modem, qui fait grosso modo la moitié des voix qu’espérait François Bayrou
Pendant ce temps, on observe une forte poussée qui, si elle pouvait être dangereuse pour l’Airbus, est très positive pour les Verts de Daniel Cohn-Bendit
Mais des points communs existent aussi. On soupçonne les capteurs (de vitesse, de pression, etc…) d’avoir fourni des indications erronées au calculateur de l’Airbus, entraînant potentiellement des réponses de celui-ci qui auraient pu provoquer la catastrophe. Or il est indéniable que, si les calculateurs du PS et du MoDem avaient reçu des indications correctes sur ce que seraient les réactions des électeurs à une stratégie exclusivement anti-Sarkozy, sans Europe ni propositions, ils en auraient tiré les conséquences et changé de trajectoire.
Il est quand même frappant de constater que, si les élections européennes ont largement laissé les Français indifférents (seuls 40% d’entre eux se sont déplacés pour voter), l’Airbus fracassé les touche et les émeut.
Pourtant, il faut que les Français le sachent, le sort des futurs Airbus, entre mille autres, se décidera à Bruxelles. Notamment sur les progrès -ou non- d’un contrôle aérien intégré au niveau européen, plus rapide, plus fiable, moins cher et plus sûr que les systèmes exclusivement nationaux en vigueur aujourd’hui.
Voilà un visage de l’Europe qu’il eût été facile de faire aimer aux Européens, comme celui d’ailleurs de la « liste noire » européenne des compagnies aériennes interdites parce que dangereuses. Même si un contrôle aérien qui ne serait plus « national » est un sujet qui fera à coup sûr bondir et rugir les souverainistes de tout bord. Sans compter les syndicats ultra-corporatistes des contrôleurs aériens, pour qui toute notion de moins cher est intrinsèquement insupportable, et qui prétend que la seule façon d’être plus sûr est de payer encore et toujours plus.
Tant d’autres aspects de notre sécurité sont aussi entre les mains des hommes et femmes que nous venons d’élire pour siéger à Strasbourg et décider à Bruxelles. La sécurité alimentaire. La lutte contre le terrorisme, contre l’immigration ou le réchauffement climatique. La lutte contre les pratiques anti-concurrentielles. Car c’est Bruxelles qui a frappé d’amendes record Microsoft et Intel qui abusaient de leurs positions dominantes au détriment des consommateurs européens, et forcé les opérateurs de téléphonie mobile à baisser des tarifs intra-européens scandaleux, notamment sur les appels reçus à l’étranger et les SMS.
Tout cela, ce n’est pas rien, et eût bien mérité que l’on votât.
Oui, vraiment, JusMurmurandi déplore que ce n’ait pas été les sièges de l’AF 447 qui aient été vides à 60% pendant que les isoloirs étaient pleins