Aïe, ça fait mal!!!

février 14, 2012 on 6:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qui se passe en Grèce fait mal, et ce qui se fait en Grèce passe mal… en France!

En particulier, dans le dernier plan d’austérité voté cette semaine, le Gouvernement et le Parlement grecs ont décidé la baisse de 22% du salaire minimum. La gauche française est en révolution contre cette mesure, et Vincent Peillon pense qu’il vaudrait beaucoup mieux annuler la dette grecque purement et simplement.

En fait, la Grèce sert de truchement et de révélateur à ce que la gauche pense faire en France, toute persuadée qu’elle est de gagner en avril/mai.

A savoir augmenter massivement les impôts et prélèvements, comme en Grèce,  mais pas pour diminuer les déficits ou réduite l’augmentation de la dette, et encore moins pour satisfaire les agences de notation et les marchés. Non, pour éviter toute mesure de rigueur, et même, pour inverser un certains nombre de celles prises par l’équipe Sarkozy, par exemple en réembauchant des dizaines de milliers de professeurs.

Inutile de dire que cette même gauche fait semblant d’ignorer ce que cette ponction massive ferait à la croissance française, alors qu’ils dénoncent cet effet pervers de l’augmentation d’impôts…en Grèce!

Mais le plus révélateur est ce que la gauche dit sur la baisse du salaire minimum. A savoir que la dette et le déficit sont le problème de l’État, et pas celui des travailleurs. Ils ne voient pas le rapport entre déficit, dette (les problèmes), et niveau de rémunération. C’est pourtant simple. Depuis que l’euro existe, les pays qui l’ont adopté ont des taux de change fixes, et ne peuvent plus dévaluer, comme ils le faisaient avant, pour rattraper un déficit de compétitivité. Ainsi la France de François Mitterrand a dévalué 3 fois en 3 ans, en 1981, 1982 et 1983 comme conséquence des mesures du Programme Commun. Comme cette fuite-là n’est plus possible, la Grèce est restée « collée » avec son déficit de compétitivité. Sa ressource principale, outre la marine marchande, est le tourisme. Mais le défaut de compétitivité de son économie fait que des vacances en Grèce ont coûté plus cher, à prestations comparables, que des vacances en Turquie ou en Croatie, pour prendre ses voisins immédiats. Et le tourisme grec a donc décliné face à ses voisins plus compétitifs. Voilà ce à quoi la baisse du salaire minimum permet de remédier. En baissant les coûts, on baisse les prix, et on remplit les hôtels. Cela donne du travail, des recettes fiscales, de la croissance, et s’appelle un cercle vertueux.

Et c’est exactement la même situation, en plus extrême, qu’en France. Si le déficit extérieur de la France est à son record quand l’excédent allemand l’est aussi, ce n’est pas aux performances allemandes en Chine et autres pays du BRIC que cela est dû, mais à ses performances avec les autres pays de la zone Euro, et à notre faiblesse dans cette zone critique.

Il se trouve que, pour y parvenir, l’Allemagne a fait des ajustements douloureux, principalement du temps et du fait de Gerhard Schröder, chancelier social-démocrate. A comparer avec la France gouvernée par Jospin, qui distribuait, distribuait, et distribuait encore. Comme celle de Tonton avant. Et celle que nous promet Hollande après.

C’est pourquoi, n’en déplaise à François Bayrou, le problème de la dette n’est pas le problème central de notre économie, il n’est que le symptôme, et pas la cause. Et traiter le symptôme n’a jamais réglé les problèmes, comme ce professeur d’histoire devrait le savoir. C’est d’ailleurs ce qu’a appris l’Europe avec la Grèce. Réduire le déficit sans croissance est est sans espoir, dans tous les sens du terme.

Pour relancer la compétitivité française, il ne faut pas plus de fonctionnaires, dont chaque nouveau poste « coûte » par augmentation des prélèvements déjà record en France, 5 postes dans le privé. C’est l’inverse qu’il faut faire, baisser tous les coûts, publics et privés, pour retrouver l’attractivité de nos produits et services sur le marche mondial. Et encourager les entrepreneurs au lieu de les épouvanter. Mitterrand s’y est bien résolu après ses trois premières années catastrophiques, et cela s’est appelé « la rigueur ».

Et qui peut dire que l’Allemagne, avec son nombre record d’emplois et son taux de chômage le plus faible depuis la réunification, n’est pas un bon exemple, qui combine cette réussite avec un modèle social aussi largement protecteur -et pas en faillite, lui!- que le nôtre?

Mais déjà les Grecs (les anciens, du temps où leurs philosophes éclairaient la pensée pour les siècles à venir, et où ce pays était un phare de civilisation, de progrès et de modernité -comme les choses ont changé!) disaient « qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre »

Alors, M. Hollande, pourquoi vous obstinez-vous à être le « pire sourd »?

Ah oui, j’oubliais, vous avez une élection à gagner…

L’heure de vérité

janvier 30, 2012 on 10:52 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les un peu moins jeunes se souviendront de cette émission politique animée par le présentateur François-Henri de Virieux.

C’est avec ce titre que JusMurmurandi souhaite parler de l’intervention du Président de la République qui a eu lieu hier soir.

Il est amusant de suivre certains commentaires qui ont été émis à la suite de cette interview.

Nicolas Sarkozy serait affolé. Certes.

Mais pourquoi? Parce qu’il ne serait pas réélu?

Le Président l’a dit lui-même, s’il se présente et ne gagne pas, il fera autre chose.

JusMurmurandi n’est pas inquiet pour Nicolas Sarkozy. Il n’aura pas besoin, lui, de faire héberger sa maîtresse par la République ou encore se faire prêter un appartement par un homme politique étranger comme deux de ses prédécesseurs.

A titre d’exemple, Bill Clinton, dont on ne peut pas dire qu’il a laissé un souvenir impérissable dans la lignée des présidents des Etats Unis a gagné environ 75 millions de dollars depuis qu’il a quitté la Maison Blanche.

Tony Blair, ancien du 11 Downing Street de Londres dont on ne peut dire non plus, aux yeux de JusMurmurandi en tout cas, qu’il suscite une admiration sans borne, se porte également bien financièrement, merci.

Nicolas Sarkozy réforme dans l’urgence.

C’est vrai.

Cela fait cinq ans que cela dure, les réformes au pas de charge.

Lorsqu’il est arrivé, on l’a accusé de faire un tel nombre de réformes que les commentateurs en avaient le tournis.

Aujourd’hui, comme d’habitude, tout lui est reproché, y compris de vouloir continuer alors même que son mandat arrive à sa fin. Tout en disant qu’il n’a pas fait assez, ou, pour ceux qui siègent dans l’opposition à l’Assemblée nationale, qui n’ont pas voté une seule loi proposée par le gouvernement depuis que Sarkozy est à l’Elysée.

Bref, comme d’habitude, tout et son contraire, sous les sourires amusés des journalistes carpettes qui ne pensent qu’à faire des risettes à leurs maîtres de gauche.

Exemple qui a particulièrement fait sourire JusMurmurandi, Jean-Marc Ayrault, qui affirmait dans la ligne de la rencontre du Bourget que dès le lendemain de sa nomination François Hollande se rendrait en Allemagne pour discuter un nouveau traité avec Me. Merkel.

Lorsque Nicolas Sarkozy a pris la succession de Jacques Chirac, il n’a pas attendu le lendemain. Il y est allé le soir même.

C’est en cela que JusMurmurandi pense que l’heure de vérité arrive.

De par le nombre, la qualité et l’intensité de l’action présidentielle, il faudra se lever tôt pour en faire autant que lui en cinq ans.

François Hollande n’est pas près de le rattraper.

Un capitaine de pédalo

janvier 16, 2012 on 10:55 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Après avoir mûrement réfléchi, JusMurmurandi s’est dit que c’était, au vu des dernières informations au sujet de l’accident du bateau Costa, le titre le plus approprié.

« On the rocks » ou encore « La croisière ne s’amuse plus » nous serviront une autre fois.

Car enfin, qu’est que ce bateau est allé faire si près des côtes, un mastodonte de 290 mètres de long avec plus de 4.000 âmes à bord ???

Des informations auraient révélé aujourd’hui que le capitaine aurait voulu faire plaisir à un membre de l’équipage qui serait né sur l’île du Giglio… On rêve

Une fois l’accident arrivé, l’affaire ne s’arrête pas là.

Par opposition à la tradition marine qui veut que le chef du navire ne quitte le navire que lorsque le dernier passager a abandonné le bateau, le capitaine serait en fait parti parmi les premiers, vers 23heures tandis que (presque tous) les autres passagers ont continué à être débarqués tant bien que mal jusqu’à 6 heures du matin.

En bref, il serait parti dès la gravité de la situation établie; on le comprend si l’on en croit les photos qui montrent une éventration sur plus de 90 mètres.

Bref, la faute du chef semble bel et bien prouvée, et la compagnie Costa, qui l’a pourtant nommé à ce poste, n’hésite pas maintenant à charger la barque, pardonnez nous ce jeu de mot facile.

On a l’impression que c’est un capitaine de pédalo qui a été nommé à la tête de ce colosse des mers qui doit nécessiter des compétences bien spécifiques, bien loin de celles dont le capitaine a fait montre avant, pendant et après l’accident.

JusMurmurandi aimerait souligner qu’en France aussi nous avons notre capitaine de pédalo, comme nous l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon.

Alors, les électeurs vont ils lui confier la France ? Lorsque l’on voit les conséquences dramatiques qui peuvent en « découler » dans une simple mer d’huile, JusMurmurandi n’ose y penser….

Quand les cigales critiquent les fourmis… d’avoir chanté et dansé!

janvier 16, 2012 on 9:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis 30 ans, et le départ du tandem Giscard-Barre, les finances publiques françaises sont marquées de déficits insupportables.

Cela a commencé en 1981, avec François Mitterrand, qui « distribue » la retraite à 60 ans, les 39 heures et la 5e semaine de congés payés sans contrepartie, ce qui creuse un tel trou dans les finances publiques que la France doit dévaluer trois fois en trois ans pour tenter de retrouver avec la dévaluation de sa monnaie la compétitivité perdue en prétendant travailler moins tout en gagnant autant.

Puis vinrent le RMI et la CMU, deux programmes aussi généreux que financés par du déficit. Encore plus de fardeau à porter pour ceux qui travaillent… Enfin les 35 heures. Et la compétitivité française qui baisse toujours plus à mesure que nous travaillons moins.

Tiens, que des « idées » de gauche.

Dans le même esprit, qui a voté contre toute réduction des dépenses de l’État depuis 2007? La gauche! Contre trois remises à flot successives des régimes de retraite, et son allongement à 67 ans? La gauche! Contre toutes les mesures de réduction des remboursements de la Sécu, pour en diminuer les déficits abyssaux et croissants? La gauche!

Qui a promis de réembaucher 60.000 professeurs si tôt élu? Le candidat le mieux placé de la gauche! Qui exige que l’Allemagne autorise l’Union Européenne à émettre des eurobonds, pour permettre aux pays dépensiers, y compris la Grèce, de continuer à emprunter tant et plus sans tenir compte de leur capacité à rembourser? La gauche!

Qui ose affirmer maintenant que ce n’est pas la note de la France qui a été dégradée par la plus grande agence de notation, mais la politique de Sarkozy?

La gauche, bien sûr!

François Hollande devrait relire la fable de La Fontaine, la cigale et la fourmi. La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue…

PS: pour ceux qui s’interrogent sur les conséquences concrètes de la perte du « AAA » français, il n’y en aura aucune. D’une part parce que les marchés ont intégré depuis des mois cette inéluctable dégradation, et que la France paye déjà, grosso modo, des taux reflétant une notation « A », c’est-à-dire bien moins bonne que sa note « AA+ », et deuxièmement parce que, pour des emprunteurs aussi visibles et bien connus que les principaux États souverains du monde, les prêteurs n’ont pas vraiment besoin des agences de notation pour savoir à quoi s’en tenir. Pour preuve, les États-Unis ont vu leur note dégradée, comme la France, de « AAA » à « AA+ », et leur coût d’emprunt a baissé au lieu de monter…

La soupe, le fromage et autres galettes

janvier 11, 2012 on 7:21 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le début de l’année est impressionnant quant au nombre de soupes, fromages et autres galettes qui sont déclarées, découvertes ou révélées.

Commençons par nos amis d’outre Rhin dont la rigueur est pourtant si souvent vantée, et dont le Président de la République, rien de moins, est mis en cause pour une sinistre histoire de prêt.
Christian Wulff a beau se débattre et menacer la presse, on sent que ses jours sont comptés et que si ce n’est lui même, c’est Angela Merkel qui est en train de numéroter les abattis présidentiels.

Toujours dans le sérieux, c’est le Gouverneur de la banque nationale suisse qui se serait pris les pieds dans le tapis avec son épouse pour une sombre affaire de gains réalisés sur les taux de change de devise; pas très glorieux. A telle enseigne que lui a déjà rendu son tablier.

Dans un domaine plus glamour, mais toujours aussi peu reluisant, le gendre même du roi d’Espagne aurait monnayé ses faveurs, si bien que la justice est maintenant sur son dos et que le Roi a du mettre son revenu en ligne sur le site internet de la maison royale. Peu ragoûtant, vous en conviendrez.

Le fromage toujours, Jack Lang ne semble pas avoir compris que l’âge de la retraite, s’il a été reculé, n’atteint toujours pas 70 ans. Le septuagénaire toujours aussi primesautier ne voit pas d’un mauvais oeil le fait de quitter le Nord après avoir abandonné Blois pour aller sucer les pastilles des Vosges.

Quant on a un fauteuil, peu importe où il se trouve, pourquoi le quitter quand on peut continuer à l’occuper aux frais de la Princesse (ou du contribuable). Allez savoir pourquoi certains électeurs se tournent vers les extrêmes lorsque l’exemple qui vient « d’en haut » est si peu….exemplaire.

JusMurmurandi propose donc que, pour tous les mandats électifs, on apporte la même modification que celle qui a été apportée à la Constitution pour le mandat présidentiel, modification votée grâce à la voix de Jack Lang (!!!), il faut le rappeler.
Un mandat (de maire, de député etc.) renouvelable une seule et unique fois.

Chiche ?

Attention, piège!

janvier 6, 2012 on 11:37 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Quelle mouche a piqué le Gouvernement? Pourquoi fonce-t-il à bride abattue pour imposer une TVA sociale dès février, un calendrier tellement raccourci que les indispensables débats, aussi politiques que techniques ne pourront pas prendre la place voulue? Un gouvernement qui créé un nouvel impôt à 3 mois d’une échéance électorale capitale, on n’a jamais vu ça!

Un premier indice qui permet d’éclairer cette apparente folie est le fait que l’équipe Sarkozy va faire de même avec la taxe sur les transactions financières. Hop! Encore un nouvel impôt juste avant les élections, alors même que, si la France était la seule à le mettre en œuvre, il serait à la fois peu productif et dissuasif sur l’activité si importante des services financiers.

Et JusMurmurandi prédit que cette même équipe va ressortir la Règle d’Or et tenter de la faire passer, alors même qu’elle sait qu’elle n’a pas les voix pour le faire.

Sont-ils donc tous fous?

Pas forcément. Anticipons ce qui va se passer. Le Gouvernement va proposer la TVA sociale, impôt « anti-délocalisation », qui va faire augmenter les prix, mais aussi les feuilles de paie. Le PS, qui depuis 5 ans n’a pas voté un seul texte du Gouvernement, va avoir le choix entre changer dramatiquement son approche et soutenir ce texte, ce qui brouillerait gravement le peu d’image du peu de message de François Hollande, et rejeter le texte. Or la TVA sociale est un texte « social », bien dans la ligne de ce que souhaite le PS. Bref, c’est le choix entre la peste et le choléra pour le candidat de gauche.

Idem avec la taxe sur les transactions financières. Comment le PS pourrait-il voter contre? Alors, le voilà en train de soutenir Sarko à trois mois des élections et de lui donner un brevet de lutte contre la toute-puissance de la finance? D’autant que ce nouvel impôt où la France sera le seul pays majeur à le mettre en œuvre, pourrait devenir, en plus, le bouc émissaire qui « expliquerait » que la « finance internationale », furieuse, prive la France de son AAA. C’est de la politique populiste bien rôdée.

Enfin, la Règle d’Or. Soit les socialistes la votent (ne rêvons pas, il n’y a aucune chance), soit ils laissent à la droite une ouverture pour leur coller l’étiquette d’irresponsables financiers. Car ce refus aura pour conséquence que les marchés financiers ne croiront pas une seconde que les socialistes, revenus aux affaires après 10 ans de disette tiennent quelque promesse que ce soit en matière de réduction de déficits. D’où, en pleine période électorale, une hausse des taux d’intérêts et une défiance à l’endroit de la France, bref, une tempête financière. Un climat que la droite estime lui être plus favorable qu’à Hollande.

Si vous doutez encore de ce qui précède, rappelez-vous ceci: à aucune moment on n’entend la majorité actuelle faire le procès du bilan du PS. Pourtant, les attaques ne manquent pas, mais pas celle-là. Parce que cela va être une des armes majeures de Sarko, si ce n’est la principale. Tout ce contre quoi le PS a voté pendant 5 ans, c’est-à dire-tout.

Voire le PS voter contre un impôt qui porte l’appellation « social » et contre un impôt sur les transactions financières, qui a dit que la campagne électorale allait être exclusivement triste et sale?
François Hollande
Nicolas Sarkozy

Le déclin de l’Europe?

janvier 2, 2012 on 12:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

Triste fin d’année en Europe. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, et de multiples symboles de la puissance européenne se seront évaporés en cette fin d’année 2011.

Ainsi hier le classement des grandes puissances économiques du monde a-t-il changé. Le Brésil est passé à la 6e place, devançant désormais la Grande Bretagne.

Les européens du continent, pas vraiment au mieux avec les Britanniques, auraient tort de s’en réjouir. Qui se souvient que l’Euro, à sa création, était annoncé comme une alternative mondiale au dollar, dont les Américains avaient usé et abusé aux dépens des autres peuples et nations? Apparemment, nous n’en somme plus exactement là, puisque, outre nos problèmes internes, Chine et Japon viennent de se mettre d’accord pour se passer du dollar dans leurs échange, mais sans le remplacer par l’Euro, bien sûr. Et la Chine, qui a refusé d’entrer dans le fonds de secours aux pays européens en difficulté, va acheter en revanche de la dette japonaise, une économie pourtant encore plus endettée…

Pendant ce temps-là, l’Europe peut être fière d’industries emblématiques. Comme le nucléaire français et allemand par exemple. Sauf que Fukushima est passé par là, et que ce n’est plus vraiment une énergie d’avenir. Quant aux principaux fabricants de panneaux solaires, ils sont tous chinois, et les éoliennes riment avec indiennes.

Oui, mais les télécommunications sont l’industrie de demain, et là, Nokia règne en maître. Vraiment? Pour avoir raté le virage du smartphone, le géant finlandais vacille de plan de licenciement en pertes trimestrielles, après avoir vendu son âme à Microsoft, dont son patron est issu.

N’empêche que l’Europe, c’est le TGV français et l’ICE allemand. Le train à grand vitesse est un moyen moderne et responsable de se déplacer. Outre que c’est en fait le Japon qui a inventé la grande vitesse ferroviaire, avec son Shinkansen, la Chine est maintenant un pays qui compte autant de lignes à grande vitesse que le reste du monde réuni. Et son constructeur national vient de dévoiler un prototype qui roule à la vitesse record de 500km/h, ce qui exclut qu’il soit simplement une copie issue de technologies occidentales volées.

Maintenant, alors que l’année vient à peine de commencer, une statistique vient de tomber d’Allemagne: jamais autant de gens n’ont travaillé qu’en ce début 2012. Ce qui évidemment augure bien de tout ce que ce record entraîne, confiance, consommation, rentrées fiscales, etc…

Et si le déclin de l’Europe, c’était aussi le triomphe de l’Allemagne? Bonne année!

Le dictateur et le dissident

décembre 19, 2011 on 9:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qu’est-ce que Vaclav Havel et Kim Jong-Il pouvaient bien avoir en commun? Le fait d’avoir vécu l’essentiel de leur vie sous un régime de dictature communiste, le premier en Tchécoslovaquie, le second dans la Corée du Nord dirigée d’une main de fer par son cher papa, le dictateur Kim Il-Sung.

Mais ils n’en avaient visiblement pas tiré les mêmes leçons. Havel est devenu passionnément épris de liberté et d’humanisme, et a pris tous les risques, ce qui voulait dire affronté et subi des années de prison, pour faire changer son pays. L’autre, Kim Jong-Il, a vu tous les bénéfices que lui et sa famille tiraient d’un pays à leur service exclusif, et a tout fait pour que son pays ne change pas si peu que que ce soit.

Tous deux ont écrit beaucoup, et avec succès. Sauf que ceux qui ont lu Havel se sont enrichis intellectuellement et humainement, et ceux qui n’ont pas lu Kim Jong-Il (en Corée du Nord, s’entend), se sont appauvris comme tous ceux qui ne sont pas privilégiés par le Parti et la Famille tous-puissants.

Et, curieusement, les deux hommes si différents, le dictateur et le dissident, sont devenus Présidents de leur pays presque au même moment. Mais ils n’en ont pas profité pour appliquer la même politique.

La République tchèque s’est séparée pacifiquement du bloc soviétique, puis de son siamois slovaque, et a intégré l’Union Européenne, à tel point que son passé communiste n’est plus qu’une dimension strictement historique. La Corée du Nord a perdu le soutien historique de l’URSS à la dissolution de celle-ci, puis a vu son « pays frère », la Chine, larguer le communisme à grande vitesse avec un décollage économique foudroyant. Elle a aussi refusé toute modernisation, et tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une réunification avec son siamois, la Corée du Sud.

Autre point commun, outre l’évidence de leur mort le même jour, est qu’ils seront pleurés tous les deux. L’un sur ordre, l’autre par sentiment.

JusMurmurandi dit « Adieu » et « Merci » au dramaturge et Président humaniste, et « Au Diable! » au bouffon tragique, affameur de son propre peuple.

PS. Pendant ce temps-là quand se déroulent les suites du printemps arabe, les convulsions russes, la crise de la zone euro, le départ des Américains d’Irak, et autres faits marquants, l’Assemblée Nationale se saisit de sujets vraiment essentiels, comme la pénalisation de la négation du génocide arménien. C’est déjà une ânerie d’insulter un partenaire économique majeur de la France. C’est insondable de connerie arrogante que de vouloir établir à partir de France ce qui s’est passé de « bien » et de « pas bien » à l’étranger il y a un siècle dans un pays et un régime disparus. Va-t’on aussi pénaliser la négation de tous les génocides ou prétendus tels? L’Australie et les aborigènes? Le Cambodge? L’Espagne et les indiens d’Amérique centrale?

Vaclav Havel

Kim Jong-Il

Donner des leçons?

décembre 14, 2011 on 12:32 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

S’il y a un pays qui n’a pas de leçons à donner aux autres en matière d’équité du commerce international, c’est bien la Chine.

Une monnaie sous-évalue d’une trentaine de pourcent favorise les exportations et ralentit les importations. Des entreprises étrangères qui y réussissent trop bien sont harcelées, comme Carrefour, au point que certaines ferment purement et simplement des usines malgré la forte croissance du marché, telles Nestlé ou Danone. Les tribunaux et les réglementations sont trop souvent au service exclusif des intérêts chinois, comme dans l’affaire Danone contre Wahaha. La propriété industrielle n’est qu’une simple formule, et le pillage y est généralisé.

C’est pourquoi il est piquant de voir la Chine aujourd’hui imposer des droits de douane punitifs aux importations de grosses cylindrées américaines de marques GM et Chrysler, ainsi qu’à certaines marques européennes comme BMW et Mercedes.

S’il est évident que les États-Unis ont aidé ces deux marques, notamment en nationalisant GM, la Chine ne trouverait sans doute pas à son goût de voir toutes ses industries aidées se faire surtaxer, tant elles sont nombreuses. Ainsi, la Chine veut-elle se doter d’une industrie aéronautique qui lui permette d’échapper au duopole Airbus-Boeing, et le projet d’avion commercial C 919 est tout sauf respectueux des règles de la libre concurrence.

Il semble donc tentant de se dire que les États-Unis n’ont qu’à répliquer à une manœuvre d’aussi mauvaise foi. Mais cela soulève trois problèmes.

Le premier, que le marché chinois est en train de devenir le plus grand au monde, et est clairement la seule locomotive de la croissance planétaire. Il l’est déjà, par exemple, pour les automobiles, et se le fermer par des mesures punitives et vexatoires n’est pas une bonne idée.

Le deuxième, que les États-Unis ont un déficit et une dette publics vertigineux, et que, sans l’achat par la Chine de ses montagnes de dollars, son économie s’effondrerait quasi-instantanément. Levier dont la Chine joue assurément, pour ne pas dire effrontément.

Enfin le passé a montré que le libre-échange est générateur d’infiniment plus de richesses que le protectionnisme, et qu’une guerre tarifaire est une situation dont tous sortiraient perdants.

Cela suffira-t-il à rendre raisonnables tous les acteurs de cette pantalonnade? Vu les hommes politiques et les systèmes en présence, JusMurmurandi en doute.

Comme n’est pas très raisonnable le véhément plaidoyer télévisuel de François Bayrou pour que nous achetions d’avantage de produits fabriqués en France tout en se déplaçant, en ce qui le concerne, en voiture allemande…

Contrastes et contretemps

décembre 7, 2011 on 6:31 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

En ce moment à lieu le sommet sur le climat et le réchauffement climatique à Durban.Il fait suite aux sommets de Rio et de Copenhague.

D’une part, il est bon de rappeler que l’Union Européenne à rempli son engagement de 2000, à savoir de réduire ses rejets de CO2 de 10% d’ici 2012 puisque ce résultat est déjà atteint.

D’autre part, que l’une des premières causes de rejet sont les centrales à charbon, en substitution…au nucléaire. Et qui vient de passer un engagement de fermeture de 24 centrales d’ici à 2025, si ce n’est le champion du contretemps ?
Deuxième information qui a interpellé JusMurmurandi c’est le changement du point d’équilibre entre l’Assemblée nationale et le Sénat.

La première est celle où ont traditionnellement lieu les débats houleux, les invectives, les propositions de loi échevelées, tout aussi traditionnellement adoucies par le Sénat.

Avec le changement de majorité au sein de ce dernier, c’est l’inverse qui se produit, l’assemblée devant calmer les ardeurs sénatoriales…un comble.

De là à rappeler que JusMurmurandi est plus convaincu que jamais de l’inutilité du Sénat….
Lundi, autre moment croustillant.Bertrand Delanoë maire socialiste, grand pourfendeur de la voiture à Paris…inaugure avec un capitaliste de premier choix un service de location de voitures.

Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy, président des riches d’après Delanoë, inaugure la première rame à deux étages du RER A, transport en commun par excellence, amelioration qu’il a obtenue en se battant bec et ongles depuis 2008.

Vous avez dit contraste???

Mais le plus délicieux reste toutefois ce rendez vous entre Me. Merkel et Nicolas Sarkozy lundi afin de parler cette règle d’or dont les socialistes français ne veulent pas entendre parler, et encore moins voter.

JusMurmurandi en a déjà parlé à de nombreuses reprises.

Passons sur les insultes proférées par quelques excités faisant des allusions nauséabondes sur Hitler et Munich ou encore le comte Bismarck. Cela faciliterait sans nul doute les relations franco allemandes si un élu socialiste arrivait à l’Elysée…  Soit.

Quoi qu’il en soit, voir François Hollande se rendre à Berlin pour rencontrer l’opposition allemande le même lundi et l’entendre pourfendre la politique du président de la République est un délice de connaisseur.

Car qui d’autre que ces mêmes socialistes allemands ont voté cette règle d’or pour l’Allemagne???
Enfin aujourd’hui Moshe Katsav, ancien président de la République israélienne, commence à purger sa peine de sept ans pour viol.
Contraste, vous avez dit contraste ?

Astérix l’Enchanteur?

décembre 5, 2011 on 12:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande avait promis de « réenchanter le rêve français ». Mais la réalité de la crise est dure à réenchanter, c’est le moins qu’on puisse dire. Que propose celui qui se veut notre prochain Président? D’abord de dénoncer tout ce que fait Sarkozy. Et notamment ses négociations difficiles avec Angela Merkel, qui sont autant de « capitulations », de « Munich ». Comment il négocierait avec un Chancelière que ses lieutenants viennent, pour prix de cette attaque, de traiter d’Hitler, serait intéressant.

D’autant que la suite est du même tonneau. François Hollande est contre tout nouveau traité européen, mais pour des eurobonds, ou euro-obligations. Contre tout nouveau traité veut dire qu’il faut permettre aux Grecs de continuer à dépenser beaucoup plus qu’ils ne gagnent, et aux frais des autres Européens. Et ceci en contournant l’aversion des marchés au risque que cette folie financière représente en émettant des euro-obligations, qui gagent les folies grecques par des vertus allemandes.

C’est oublier que Mme Merkel veut exactement l’inverse. Alors que faire? La violer -politiquement s’entend, bien sûr- ? Si Hollande a une potion magique pour lui faire accepter ce qu’elle refuse absolument, qu’il le dise et partage avec les Français cette bonne nouvelle, à savoir qu’Astérix est de retour. Ce qui permettra à la France, tel le village gaulois qui résiste aux Romains, de ne pas succomber à la vague de désendettement par la rigueur qui frappe tous ses voisins.

Le problème, c’est que n’est pas Astérix qui veut, et que le vrai César était autrement redoutable que la caricature géniale de Goscinny et Uderzo. JusMurmurandi doute que Mme Merkel goûterait la comparaison entre elle et ce tyran de pacotille de BD que lui assènerait un Hollande se prenant pour le petit guerrier.

A moins que, en femme politique rigoureuse, elle ne lise les aventures gauloises, pour savoir au moins de quoi parle son interlocuteur. Et qu’elle lui fasse remarquer qu’à défaut d’être Astérix, elle le verrait bien en Assurancetourix. Vous savez, celui qui veut chanter sauf que personne ne veut l’entendre…..

François Hollande

La Bourse pour les pas nuls

novembre 23, 2011 on 10:30 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

JusMurmurandi a marre de cette mode du « tout pour les nuls » qui consiste à donner ce nom à toute publication destinée à expliciter un problème quelconque pour un public non spécialisé. En plus, nous avons la fatuité de croire que nous écrivons pour des lecteurs pas nuls du tout. Sinon, nous n’emploierions pas des mots comme « fatuité »…:-)

Mais bon, il n’est pas toujours simple de comprendre ce qui agite nos marchés financiers ces jours-ci, alors voici une tentative de clarification.

Faut-il prendre la Bourse comme un bon précurseur ou révélateur de la situation économique et/ou financière?

Pas du tout!

La Bourse essaie avant tout d’être un bon précurseur d’elle-même. C’est-à-dire qu’on achète ce dont on pense que cela va monter, et on vend ce dont on pense que cela va baisser; Et pas dans 6 mois, ou même 6 jours, puisque l’essentiel du mouvement d’une grande bourse aujourd’hui est due au flash trading, à savoir des mouvements destinées à durer très peu de temps, même pas une journée.

Et si assez d’intervenants font la même opération dans le même sens au même moment, leur attente va se vérifier à tous les coups. Si assez de gens pensent que les Bons du Trésor français vont être mis sous pression (les taux d’intérêts à la hausse, les cours à la baisse), ils vendent ces Bons, qu’ils les aient ou pas, ou achètent des options sur ces bons, ou des CDS sur ces bons, et le marché reflète cette grande quantité de vendeurs en faisant baisser les cours, ce qui accomplit la prédiction. Sauf exception, on ne peut pas perdre à ce jeu. Heureusement, il y a assez de circonstances exceptionnelles qui font que ces jeux peuvent aussi virer au cauchemar pour limiter un peu ces pratiques.

Faut-il brûler sur le bûcher tout ce qui est de la « spéculation »?

Pas du tout?

Sans « spéculation », il ne pourrait pas y avoir de couvertures de change, et le monde serait exposé aux fluctuations brutales des devises. Airbus ne pourrait pas vendre un avion destiné à être livré dans 5 ans, parce qu’on ne saurait pas combien il coûterait. Il n’y aurait aucun contrat contrat à terme, faute de couverture. Il n’y aurait pas non plus d’emprunts à taux fixe, qui sont en fait des emprunts à taux variable plus des couvertures de taux. Et l’on sait combien les taux variables se sont révélés ruineux dans la crise de 2008/2009.
Il n’y aurait pas non plus de circulation des capitaux au-delà des zones « connues », puisque seule l’existence de CDS permet de se garantir contre un risque de défaut (et encore, en théorie, puisque la renonciation « volontaire » des banques à 50% de leurs créances sur la Grèce n’a pas déclenché le paiement des CDS, puisque justement, c’était « volontaire »).

Faut-il brûler les agences de notation?

Tranquillement. Vous avez besoin de conseils? De carburant? Non, plus sérieusement, les agences portent une part de responsabilité très importante dans la crise de 2008/2009. Sans leur notation AAA donnée à des paquets de subprimes réassurés par des assureurs « monoline » aujourd’hui faillis, beaucoup moins de ces prêts sans espoir auraient été consentis, puis perdus. Et l’idée qu’elles se sont « trompées » est quand même quelque peu discréditée quand on songe que c’étaient des erreurs très rentables pour elles, puisqu’elles étaient payées pour chaque notation décernée, et que, si ces notations n’avaient pas été bonnes, toute cette industrie, si rentable pour elles, n’eût pas existé…

Faut-il brûler les banques et les banquiers?

Le problème, c’est que le monde a besoin des banques. L’argent des épargnants qu’elle redistribuent aux emprunteurs est l’oxygène de l’économie. Réduire le crédit dans une économie de marché, c’est réduire l’activité économique. Donc on ne peut ni se passer des banques, ni « trop » cantonner leur activité, sauf à plonger l’économie en récession, comme le président américain Hoover l’a si bien fait dans ce qui s’appelle la Grande Dépression des années 30.
Faut-il pour autant accepter tous les dérapages des banquiers, que ce soit sur le plan de rémunérations obscènes, ou de prise de risques catastrophiques, sachant que les bonus leur restent acquis, mais que les pertes sont pour le contribuable? C’est évidemment incroyablement frustrant. Une solution simple en théorie: que les dirigeants d’entreprise soient responsables de leurs actes y compris sur leur rémunération antérieure, ou sur une perspective pluriennale. Les actionnaires le sont, alors pourquoi pas les dirigeants, quand leur rémunération a beaucoup plus à voir avec de l’actionnariat qu’avec du salariat, ce qui est le cas, avec des rémunérations disons au de-là de 2 millions d’euros annuels…
C’est une des idées que tente de pousser Nicolas Sarkozy, mais il bute sur des pays anglo-saxons où le lobby bancaire est clairement au pouvoir. Il n’y a qu’à voir la distribution de bonus à Londres et à New-York en 2010, une année où les banques des deux pays étaient sous perfusion d’argent public, pour se convaincre que la crise, là-bas, c’est pour les pauvres. Et si Obama n’est pas réélu, ce sera largement pour cela. On ne peut pas en même temps échouer à imposer les riches un peu plus, échouer à contrôler les bonus bancaires, échouer à fermer Guantanamo, échouer à faire passer la protection médicale pour tous, et être élu à gauche.

Qu’en est-il de la « dictature des marchés »?

Les marchés, c’est vous et moi. Ce sont des gestionnaires qui gèrent vos plans d’épargne logement et d’assurance-vie qui décident s’ils ont confiance ou non dans une entreprise ou un État. Il n’y a pas plus de dictature là-dedans que dans la bande dessinée Bambi. Et les premiers qui hurleraient contre les banques qui auraient perdu tout ou partie de l’épargne qui leur a été confiée dans un naufrage la Grèce ou de l’Italie, c’est vous… oui, c’est vous les dictateurs quand vous réclamez que votre épargne rapporte…

Alors, dans tout cela, l’euro va-t-il exploser?

Je ne le crois pas. Si l’euro explosait, l’Allemagne, qui, aujourd’hui, refuse de laisser la BCE et les États qui inspirent confiance s’engager trop loin pour aider ceux qui en ont besoin, serait une grande perdante. Le deutschmark, revenu d’usage, serait très fortement réévalué, ce qui ferait des ravages dans l’économie d’exportation allemande. Donc je pense que la chancelière de fer finira pas s’assouplir assez pour permettre, contre conditions, biens sûr, à la zone euro de poursuivre sa route cahotante, mais pas si mal finalement…

Ceci suppose, bien entendu que la France ne fasse pas en mai 2012 ce qui est la cause de ses soucis d’aujourd’hui. A savoir vivre au dessus de ses moyens en pensant que les cigales françaises valent bien les fourmis allemandes…

Finita la Commedia!

novembre 15, 2011 on 11:26 | In Best of, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International | Commentaires fermés

Il y a quelques chose de séducteur à l’idée de faire d’un grand dirigeant d’entreprise un responsable politique. Ce sont des gens censés maîtriser l’efficacité des organisations, créer des emplois rentables, développer la recherche et l’exportation, bref mettre en place tout le cadre d’un développement économique harmonieux. Pourtant, même en cherchant bien, JusMurmurandi ne trouve pas d’exemple flagrant que cette recette apparemment excellente ait bien fonctionné. Notamment en Thaïlande, avec le milliardaire Thaksin Shinawatra devenu Premier ministre, qui s’est fait promptement battre aux élections avant d’être condamné pour fraude fiscale.

Des problèmes de fraude fiscale qui le rapprochent de Silvio Berlusconi, qui a occupé 17 ans durant le devant de la scène politique en Italie, avant d’être poussé dehors sans gloire hier.
Son bilan n’est pas nul sur un point très important. Dans ce pays, où la stabilité politique est rendue improbable par la Constitution, la Berlusca a, comme disent les Italiens qui ne l’aiment pas, par la seule force de sa truculence, de son audace, de son populisme, de son charme, et de son contrôle des media, dont une bonne part lui appartiennent, évité à son pays des gouvernements plus éphémères que les feuilles d’automne.

Mai là où il était attendu, c’est à dire sur la prospérité et l’efficacité économique, rien ne ressemble plus à l’Italie d’aujourd’hui que celle d’hier. Sauf que, graduellement, ce pays a glissé de grivoiserie en scandale, et que de nombreux Italiens ont maintenant honte d’avoir été représentés par un homme qui n’a pas hésité à traiter Obama de « bronzé », à confesser au téléphone avoir « honoré » en une nuit huit des onze filles mises à sa disposition, ou affirmé que compte tenu de ses activités sexuelles, il n’était chef de gouvernement qu’à temps partiel. Ce qu’il justifiait en allant jusqu’à dire que, de toute façon, l’Italie n’était qu’un « pays de merde »!

Bref, on le voit, les grands comiques italiens, de Toto à Roberto Benigni, ont eu un concurrent sérieux dans le genre outré et graveleux.

Et il ne faut pas oublier qu’une partie de l’activité du Premier Ministre italien a consisté à tout faire pour bétonner sa situation juridique et judiciaire menacée par des dizaines de procédure allant de la fraude fiscale aux relations sexuelles avec prostituées mineures en passant par la subornation de témoin.

Alors, faut-il renoncer à croire que faire marcher un pays, c’est la même chose que faire prospérer une entreprise?

Oui, il y a une différence. C’est le peuple. Quand les collaborateurs d’une entreprise n’adhèrent pas à un projet, on les change, on délocalise, on vend. Bref, on bouge. Mais comment virer le peuple?

Le peuple grec n’a visiblement jamais eu envie d’autre chose que de vivre le mieux possible en en faisant le moins possible. Et aucun dirigeant ne peut rien contre ça. Comme les dirigeants français qui ne pouvaient rien entreprendre contre la montée d’Adolf Hitler, compte tenu du fait que le peuple français ne voulait à aucun prix revivre l’horreur des tranchées de 14-18.

Alors, en 2012, que voudra le peuple français? Ignorer la réalité, qu’il connaît sans vouloir l’admettre, croire qu’on peut revenir en arrière sur les retraites et la diminution des dépenses de l’Etat, et finir comme les Grecs?

Ou se redresser, et se remettre à croire que l’avenir peut être meilleur? Même s’il faut pour cela se remettre à affronter les tranchées de la concurrence mondiale. Ce à quoi sont prêts à nous aider les Allemands, nos ennemis de 14-18, qui, eux, le font avec le succès que l’on sait.

Se faire aider par les Allemands, convaincus d’un avenir meilleur s’il est commun, est-ce le cauchemar absolu de ceux qui croient en la France, ou le rêve merveilleux d’une paix et d’une prospérité durables pour ceux qui criaient « plus jamais ça! »?

Mais, pour avoir ce choix, encore faudrait-il que les Français choisissent de se détourner de ce que ce Grec d’Ulysse connaissait, pour être le seul homme à l’avoir affronté et y avoir survécu: le chant des sirènes…

Notre faute, notre très grande faute…

novembre 3, 2011 on 2:22 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Quand « les choses » ne vont pas, chez nous, ce n’est jamais de notre faute. C’est l’euro, c’est Bruxelles, c’est la mondialisation, c’est la Chine.
Blâmer « l’autre » n’est pas nouveau, puisque, déjà, dans Les Misérables, Gavroche chantait: c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau.

Sauf que cela ne trompe que ceux qui veulent être trompés. Cela ne fournit des coupables que pour ceux qui jugent et condamnent sans regarder les faits.

Car, à la connaissance de JusMurmurandi, l’Allemagne fait partie de l’UE et doit donc « se taper Bruxelles » tout autant que Paris. Idem pour l’euro, la mondialisation, la Chine et tous les autres boucs émissaires du mal-être français.

Et pendant que la France se morfond, l’Allemagne progresse. Ses finances sont saines, son économie croit, son chômage régresse. Quand notre commerce exterieur atteint un record de deficit, le leur vole d’excedent record en excedent record.

Ce qui montre clairement que produire en Allemagne est possible, et rentable. Tandis que les entreprises françaises font des prouesses d’investissements… à l’étranger.

Il est temps que la France se regarde sans complaisance pour trouver les causes de ce mal tragique. Voici quelques pistes:

L’Etat français dépense 170 milliards d’euros de plus que notre voisin, alors que nous sommes 20 millions de moins….
Le code du travail francais est le plus long, le plus complexe, le plus pénalement risqué pour les chefs d’entreprises. Au monde!
Le système de santé français coûte 2,5 points de p.i.b. de plus sans avantage médical mesurable.
La France compte autant de communes (lire: sources de coût) que tout le reste de l’Europe réunie.
Les administrations territoriales (villes, départements, regions) créent autant de postes de fonctionnaires que l’Etat en supprime, et votent des budgets comme si la crise ne les concernait pas.
La France est le seul pays au monde qui prétende travailler 35 heures par semaine.
La France est le dernier pays à avoir encore un impôt sur la fortune, qui coûte environ huit fois plus qu’il ne rapporte compte tenu des centaines de Français riches qu’il a fait partir à l’étranger.
Il n’y a ni consensus social, ni politique sur quoi que ce soit, contrairement à notre voisin, où la crise trouve des solutions communes à tous.

Il faut que j’arrête, sinon je vais parler de nos syndicats d’autant plus toxiques qu’ils sont moins représentatifs, de nos services publics aux effectifs pléthoriques, qui sont avant tout au service de leurs propres avantages catégoriels. Ainsi un taux d’absence pour congés maladie quadruple de celui du privé.

Et le résultat d’une prise de position si politiquement incorrecte, si dangereuse puisqu’elle critique tant de lobbies et met en cause tant d’avantages acquis pourrait se terminer pour JusMurmurandi comme pour Charlie Hebdo.

Parce que là où le periodique satirique voit en l’Islam extrémiste une fraction religieuse dangereuse, nous voyons nous que la religion majoritaire en France, c’est le culte de l’avantage catégoriel, la liturgie de la subvention, la communion de la niche fiscale, le paradis pour demain, et, bien sûr, l’absolution pour tous!

Timeo Danaos

novembre 3, 2011 on 3:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Et dona ferentes.
« Je crains les Grecs et leurs dons » disait on du temps du cheval de Troie.

C’est à peu près un « cadeau » d’une nature similaire qu’a lâché George Papandréou en déclarant qu’il allait soumettre le plan d’aide de l’Europe au référendum populaire, sans prévenir personne parmi les dirigeants de la zone Euro.

Que la démocratie soit sollicitée en Grèce est une chose normale…en temps normal.

Dans ce cas il s’agit d’un plan d’aide qui a nécessité des longues semaines de travail et des compromis difficiles et âprement négociés. Or George Papandréou à été démocratiquement élu et est donc le représentant du peuple.

Solliciter maintenant un avis directement des électeurs n’est non seulement pas nécessaire, mais provoquera probablement le refus du plan d’aide par les Grecs qui ne s’en remettent pas de devoir payer (avec remise) pour ces décennies d’incurie et de fraude.

Et rien que le référendum, avant même qu’il n’ait eu lieu, a déjà provoqué un recul des bourses de près de 6% en Europe hier.

Bref, ce seraient non seulement des mois de travail qui seraient ou seront remis en cause, mais en plus la mise en danger à nouveau de la zone Euro, qui a déjà fait trois fois les fins de mois d’Athènes depuis le début de l’année avec l’aide du FMI.

Par conséquent, la situation est grave.

Dans ce contexte, JusMurmurandi ne peut être que sidéré par le silence du parti socialiste tout au long de ces deux jours.
Aujourd’hui, tout « indigné » qu’il était par l’incendie du siège de Charlie Hebdo, il a fallu attendre le début de soirée pour obtenir une réponse molle s’il en est du candidat de la rue de Solférino, expliquant que le référendum était compréhensible etc.

Peut être s’agissait il d’un soutien qui ne dit pas son nom à d’autres socialistes européens, ou encore à d’autres européens qui privilégient la politique politicienne au détriment de l’équilibre économique du continent tandis que ce dernier assure les fins de trimestre de la Grèce ?

François Hollande serait il encore plus à craindre que les Grecs et leurs « cadeaux » ?….

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