Napoléon à l’envers
septembre 17, 2012 on 4:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésUn petit préambule. Napoléon n’a pas laissé la France en bon état, c’est le moins qu’on puisse dire, saignée à blanc par des guerres qui ont dressé le onde entier contre elle. Mais au moins, il l’a laissé en bon Etat, si on me pardonne ce jeu de mots, ayant été un administrateur hors pair, et un prodigieux organisateur de l’efficacité de la puissance publique.
Qu’en est-il aujourd’hui de cette efficacité de la puissance publique? Lentement les chiffres sortent. Maintenant, on sait comment la France fait pour perdre sa compétitivité. C’est simple, elle dépense trop dans sa sphère publique, et obtient trop peu en face. Les exemples se multiplient:
- ce matin, un rapport de l’inspection générale des Finances critique l’inefficacité des 1244 agences d’Etat, dont le coût totalise une cinquantaine de milliards par an. Comme toujours, on constate qu’alors que l’Etat s’est serré la ceinture pendant les années de RGPP impulsée par Nicolas Sarkozy, ces agences ont augmenté leurs effectifs et leurs moyens financiers, lesquels ont cru de 15% en cinq ans. une paille!
- les collectivités locales n’ont cessé, elles aussi d’augmenter leurs dépenses et leurs effectifs malgré la crise et les restrictions que s’imposait l’Etat. On peut d’ailleurs se demander si la mesure, véritablement sans précédent, que voulait mettre en oeuvre Nicolas Sarkozy, de fusion des régions et des départements pour en augmenter brutalement l’efficacité en en diminuant les coûts, n’a pas été, à elle seule suffisante pour le faire battre, tant elle a mobilisé contre elles les édiles locaux dont le gaspillo-fromage était pour la première fois menacé. Coût: encore des dizaines de milliards qui s’envolent. Qui peut en effet dire que sa ville, son département, sa région, lui fournissent quoi que ce soit de plus ou de mieux pour venir en contre partie des milliards de plus qu’ils prélèvent et dépensent? Un exemple parmi tant d’autres, le livre phénomène de Zoé Shepard, « absolument dé-bordée! », qui décrit à quel point une administration où elle est employée n’a aucun rapport, même lointain avec un lieu de travail. Le plus amusant est que ce livre si férocement critique conduit au moins une administration à de demander si ce ne serait pas d’elle que parlait l’auteur. En l’occurrence, elle s’est reconnue, c’est la région Aquitaine, présidée par le socialiste Alain Rousset, qui s’est fort justement et fort peu honorablement reconnue dans ce désastre au nom d’Administration. Et qui a préféré sanctionner sa collaboratrice plutôt que de taire la honte que ce portrait eût du inspirer.
- les coûts médicaux sont en France de plus sieurs points de p.i.b. plus élevés qu’en Allemagne, sans aucun bénéfice mesurable de santé pour la population. Encore des dizaines de milliards. Un livre vient d’ailleurs de sortir sous la signature du Pr Bernard Debré pour dénoncer la moitié des médicaments vendus et remboursés en France comme inutiles, voire pour certains dangereux. Comme étaient remboursé le Mediator, et autorisées les prothèses PIP.
Voilà, très simplement, où nos milliards partent en fumée. Il serait facile d’allonger la liste, avec les professeurs en nombre beaucoup plus élevé que chez nos voisins et concurrents, et la France qui ne cesse de perdre des places quant à la qualité de l’éducation qu’elle donne à ses enfants. Avec les fonctionnaires qui ont quatre fois plus d’arrêts de maladie que dans le privé. Avec les 35 heures et autres RTT, pendant que les autres pays travaillent. Etc…
Pour remédier à la perte de compétitivité de la France, il n’y a pas deux solutions, il faut alléger le fardeau improductif subi par les forces productives et consommatrices. Que fait Hollande? L’inverse. Il l’augmente, d’une hausse des impôts sans précédent. Il est vrai que, pour faire l’inverse, il faudrait du courage, et que ça, on le l’a pas encore vu chez lui, qui ne fait, il est vrai, de politique que depuis 30 ans. Ce en quoi il est beaucoup plus le fils spirituel de Chirac, l’autre corrézien, que de Mitterrand, l’autre François.
Comment s’étonner, après seulement 100 jours, de la réponse des Français à la question « la situation serait-elle meilleure avec Sarkozy s’il avait été réélu qu’avec Hollande? ». 30% n’ont pas de préférence. 26% pensent qu’elle est meilleure avec Hollande. 44% pensent qu’elle eût été meilleure avec Sarkozy. Une telle chute en 100 jours, c’est Napoléon à l’envers…
Justice, quelle justice?
septembre 9, 2012 on 7:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésJustice, François Hollande n’a que ce mot-là à la bouche. Ce qui lui a permis de charger Nicolas Sarkozy, le « Président des riches » du péché d’être injuste. Imposer davantage les riches, leur demander toujours plus, voilà qui est intrinsèquement juste dans la logos socialiste.
Est-ce si vrai que cela?
Regardons les faits simplement. Le pacte social que signent implicitement les citoyens avec leur Etat est clair. En échange de leurs contributions diverses (impôts, droits, taxes, contributions sociales), chaque citoyen reçoit de cet Etat des services: défense, justice, police, administration, infrastructure, éducation, etc.. Auxquels on peut ajouter les services sociaux: santé, retraite, chômage.
Prenons deux Français dont l’un, riche, paie dix fois plus d’impôts que l’autre. Ils reçoivent pourtant les mêmes défense, justice, police, administration, infrastructure, éducation. Pourtant elles « coûtent » dix fois plus cher à l’un qu’à l’autre. Est-ce cela qui est juste? Ce même Français riche paie beaucoup plus à la Sécurité Sociale pour sa santé que le pauvre, pourtant ils reçoivent tous deux la même prestation. Est-ce cela qui est juste?
N’imaginons pas que ce soit le cas dans tous les pays. En Angleterre, par exemple, qui n’est pas une terre ignoble d’injustice, le principe est différent. Le service public de la santé, appelé NHS, dispense une sorte de service minimum qui correspond à ce que tous doivent être assurés de recevoir, et libre aux riches de payer plus pour recevoir plus ou mieux. De même le service d’éducation est meilleur pour les riches qui sont libres de payer pour le supplément de qualité qu’ils veulent voir dispenser à leurs enfants.
JusMurmurandi ne souhaite pas avec cet exemple plaider pour une médecine ou un service éducatif « à la carte », ou « à deux vitesses ». Simplement, il est nécessaire face au hold-up sémantique auquel se livre froidement notre Président, de montrer que la Justice n’est pas forcément dans le camp qui dit qu’il en est l’unique dépositaire.
Imaginons qu’un constructeur automobile fasse payer ses voitures plus cheres à certains qu’à d’autres. Il serait immédiatement sanctionné par la législation française aussi bien que par Bruxelles pour « conditions discriminatoires ». C’est pourtant très exactement ce à quoi correspond la totalité de notre système fiscal et social. Discriminer entre les riches et les pauvres, pour redistribuer.
Et le Président, qui va semble-t-il annoncer une vague sans précédent de hausse d’impôts et de taxes, va sans doute se gargariser du mot justice pour couvrir ces mesures d’un manteau de respectabilité. Il ne devrait pas oublier cependant que sur le fronton de tous les bâtiments publics de la République française, ce n’est pas le mot « justice » qui figure au milieu, mais celui d’ »égalité ».
Donc, au moment où la lutte contre les discriminations est si à la mode, discriminons un peu moins entre riches et pauvres, reconnaissons la contribution vitale des riches à la Nation au lieu de les chasser en Belgique, et contentons-nous d’appeler « redistribution » l’effet du système fiscal.
Ça fait moins moral de parler de redistribution que de justice. Mais c’est beaucoup plus honnête.
Adieu, Gribouille !
septembre 8, 2012 on 9:52 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésUne politique de Gribouille, cela signifie une politique qui part dans tous les sens.
Quelques exemples.
On prend un pays où la croissance est faible, tellement faible qu’elle est non seulement proche de zéro mais en plus qu’en plus sa tendance est baissière.
Il faut donc stimuler la consommation et « désencourager » l’épargne.
Que se passe t il chez nous ?
On remonte le plafond du livret de caisse d’épargne et on supprime les heures supplémentaires défiscalisées. Bravo Gribouille.
Pour stimuler la consommation, il faut encourager les hauts revenus à dépenser plus.
Que fait on chez nous ?
Lorsqu’il faut trouver 8 milliards pour boucler le budget de l’État, on augmente les impôts de 7 et on fait semblant d’économiser un milliard. Bravo Gribouille.
Lorsque le budget de l’État pour l’année suivante requiert de trouver 40 milliards, il faut faire des économies.
Que fait on chez nous ?
On arrête la RGPP (révision générale des politiques publiques, visant à faire des économies sur le train de vie de l’État). Bravo Gribouille.
Lorsque l’emploi est en passe de dépasser 10% de la population active, il faut encourager les créateurs d’emploi.
Que fait on chez nous ? On les insulte, les traine plus bas que terre et on les taxe encore plus. Bravo Gribouille.
Message bien reçu.
Bernard Arnault, fondateur du groupe LVMH, première fortune de France, quatrième fortune mondiale d’après Forbes, a demandé la nationalité belge. Ce sont des milliards d’euros d’impôts payés par Arnault qui s’en vont enrichir nos amis belges et donc nous apauvrir.
Adieu, Gribouille !!!
Adieu, Gribouille !!
La France coule!
septembre 8, 2012 on 5:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésLe classement est sorti, et il est accablant. La France, 21e, n’est plus dans les 20 pays les plus compétitifs au monde. Ce n’est pas une surprise, l’érosion constante de nos parts de marché à l’exportation disait la même chose, mais le voir écrit par le Forum de Davos est un choc. Et qu’on ne suppose pas que la tête du classement est réservée à des nations à bas coûts et dont la gauche aussi bien que l’extrême droite voudraient nous convaincre qu’ils ne sont « que » des pays à coups bas, par des monnaies sous-évaluées, comme la Chine.
Car la première place revient à un pays qui a peut-être les coûts les plus élevés, notre voisin, la Suisse! En fait, 5 des 6 premières places reviennent à des nations d’Europe du Nord, Singapour étant le sixième membre, au deuxième rang, de ce sextuor d’élite.
Ceci recèle plusieurs enseignements.
- accuser la mondialisation d’être une dérive vers les coûts bas, au détriments des producteurs et en faveur des consommateurs, est une fiction politiquement commode. Ce n’est pas tant la Chine qui nous met en échec, que l’Allemagne!
- dire que l’Europe est une zone économique condamnée au déclin est une autre fiction politiquement commode. 5 des 6 premières places sur un critère aussi essentiel que la compétitivité, quel splendide déclin!
- ces deux fictions ont un gros avantage, elles masquent la spécificité du déclin français, ce dont JusMurmurandi se fait l’écho. La performance française est à peu-près à mi-chemin entre l’Allemagne, 6e, et le tandem Espagne-Italie, dont on connait les difficultés. Quant à la Grèce, c’est bien simple, elle est 96e, derrière la Namibie!
Hollande, pendant ce temps-là, bloque les loyers, augmente massivement les impôts, réembauche des fonctionnaires, subventionne plus de logements sociaux et réinvente les « emplois jeunes, eux aussi subventionnés. Est-ce là qu’il trouvera les ressorts d’une nouvelle compétitivité? Ou au contraire d’un nouveau déclin?
Mais le pire n’est pas là de l’avis de JusMurmurandi. Pourquoi les constructeurs français d’automobiles, par exemple, n’ont-ils de cesse de produire de moins en moins en France, alors que ce n’est pas le cas au Japon ou en Allemagne, deux pays à coûts aussi élevés que les nôtres? C’est qu’en France, baver sur les entreprises, les rendre responsables de tous nos maux, et leur rendre la vie impossible est un sport national.
Il faut être un grand masochiste pour être employeur en France, harcelé par une Inspection du Travail arc-boutée sur un Code du Travail d’une complexité infernale.
Et la logomachie du présent pouvoir,(un Président qui n’aime pas les riches, une taxe à 75% des plus hauts revenus, un ministère du « redressement productif » qui ne pense qu’à l’audimat de son ministre quand il fait de grands moulinets de bras contre des patrons dont il va pourtant un jour réaliser qu’ils sont essentiels à la performance française), cet arsenal de mesures, de menaces et de médisances ne saurait être contrebalancé par quelques visites médiatiques à des sites industriels où le Président se fend de bonnes paroles sur « la France qui investit et exporte ».
Le patron de la multinationale géante anglo-néerlandaise Unilever l’a très bien dit dans un interview du Figaro du 20 août.
Le pouvoir en place lui rend la vie infernale quand il veut fermer Fralib pour rationaliser sa production européenne de thés et de tisanes.
Mais personne ne dit rien quand il créé des emplois ailleurs en France par une autre rationalisation de production… Et sa chronique, mesurée et policée, sur les conditions indispensables pour que la France puisse continuer d’accueillir des investissements, conditions aujourd’hui aux antipodes des préoccupations de Hollande, plus pressé de mettre au point la loi de vente forcée des usines des entreprises qui veulent les délocaliser, a sonné comme le glas des investissements étrangers en France.
Sarkozy l’avait compris, qui a tenté de restaurer au moins en partie cette compétitivité, en réduisant les dépenses de l’Etat, par une RGPP aujourd’hui défunte, en mettant, s’il était réélu, de force au régime notre pléthore de collectivités territoriales, villes, départements, régions, dont les dépenses, très largement gérées par les socialistes, ont pratiquement augmenté autant que celles de l’Etat reflétaient d’ économies, et en transférant sur une hausse de T.V.A. dite « sociale » prévue en cas de réélection une partie du coût de notre protection sociale.
Est-ce pour cela que l’Express, qui l’a tant cloué au pilori pendant son mandat, titre aujourd’hui en Une: « Et si Sarkozy avait eu raison? ».
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est un peu tard, un peu plus de 100 jours, en fait, pour s’en apercevoir…
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Hollande: après 100 jours, Waterloo?
septembre 1, 2012 on 9:02 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésLa popularité de François Hollande est en chute libre. De tous les Présidents de la Ve République, il est celui dont elle baisse le plus vite après son élection. Le moins qu’on puisse dire, c’est que JusMurmurandi l’avait prédit.
Le comble est atteint quand notre Président attribue les difficultés à « une crise d’une gravité sans précédent ». Quel culot d’acier, lui qui n’a cessé de nier cette crise quand il combattait Sarkozy, d’abord dans l’opposition, puis en campagne électorale! Quelle découverte, alors que la crise dure depuis 2008! Quelle excuse trop facile pour que celui qui a promis « le changement, c’est maintenant! » ne tienne aucune de ses promesses!
Car il faut dire que le début du quinquennat Hollande ressemble par certains côtés impopulaires au quinquennat Sarkozy. D’abord, évidemment, avec la mise sous les projecteurs de sa vie privée agitée par l’affaire du Tweet. Ensuite par les expulsions de Roms décidées par Manuel Valls, au scandale de ses collègues de Gouvernement. Maintenant par un bon gros conflit d’intérêt: la banque Lazard, dont le patron, Matthieu Pigasse, est aussi copropriétaire du Monde et propriétaire des Inrockuptibles, et, à ce titre, patron d’Audrey Pulvar, compagne du Ministre Arnaud Montebourg, ayant reçu, comme par hasard, un mandat de conseil du Ministère des Finances pour la création d’une banque dans la direction de laquelle M. Montebourg sera partie prenante…
Le sentiment des Français est que Hollande n’a rien fait pour combattre la crise. Ce n’est pas vrai. Il a en effet mis en branle une gigantesque hausse d’impôts, dont les échos vont résonner dans toutes les couches de la société française. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est que cette hausse interviendrait dans une économie à l’arrêt, et qu’elle va donc la mettre en marche arrière. Et la situation va être d’autant plus désagréable et amère pour Hollande qu’il n’aura aucun crédit pour le redressement des finances publiques qu’il va tenter de réaliser avec ces hausses d’impôts, car le moins qu’on puise dire, c’est que ce n’est pas ce qu’il a promis pour être élu.
Comme un certain Sarkozy, qui avait été élu sur une plate-forme de « travailler plus pour gagner plus », plate-forme coulée par la tornade économique mondiale. La différence, c’est qu’au moment des promesses de Sarkozy, personne ne voyait une telle crise à l’horizon, et ses promesses pouvaient donc être aussi crédibles que sincères. Mais qu’en en 2011/2012 Hollande ne sache pas qu’on en est là, et le « découvre » une fois arrivé au pouvoir suppose l’une de deux possibilités.
Soit il est honnête, et dans ce cas-là il n’a pas vu 4 ans de crise que tous les Français on vus, et cela ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays. Soit, comme tout le monde, il le savait très bien, mais pensait qu’on pouvait faire croire le contraire aux Français. Et cela non plus ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays.
En tout cas, une chose est sûre et nouvelle. La presse, toujours si indulgente avec la gauche, et d’une incroyable férocité avec Sarkozy, a gardé le même ton pour écharper Hollande, pour qui l’automne sera long, froid, et cruel. Que dit le poète? Les violons de l’automne bernent mon coeur d’une langueur monotone… A moins que ce ne soit, comme pour Napoléon, après les 100 jours, Waterloo, morne plaine….
Deux morts…
août 25, 2012 on 11:01 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésPatrick Ricard est mort, et ça a valu à peine 15 secondes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Jean-Luc Delarue est mort, et cela a valu presque 15 minutes au Journal de 20 heures des nouvelles télévisées. Tous les deux deux avaient cessé leur activité professionnelle, et tous deux sont morts trop tôt.
Patrick Ricard, l’homme qui valait 15 secondes, a seulement transformé une entreprise produisant un apéritif typiquement marseillais, le pastis, en N°2 mondial des ventes d’alcool, avec des marques connues dans le monde entier, comme le whisky Chivas ou la vodka Absolut. Une entreprise magnifique, qui a créé des milliers d’emplois en France, et payé des milliards d’impôts.
Jean-Luc Delarue a été un jeune surdoué de la radio puis de la télé au look de gendre idéal, qui a innové avec un certain style de télé-confessions. Il en a profité pour brûler la chandelle par les deux bouts, ce qui l’a plus que probablement amené à sa mort trop précoce.
15 secondes pour le chef d’entreprise exemplaire, 15 minutes pour le saltimbanque cocaïnomane. Un hommage de la ministre de la Culture, pour le rôle de grand mécène de la culture tenu par Patrick Ricard. Et des hommages des ministres des Finances, du Redressement productif, et de l’Agriculture. Pas un mot du Premier Ministre. Pas un mot du Président. Sans doute ont-ils eu trop peur que cela fasse penser à Sarkozy, qui, lui, aurait salué le disparu et son oeuvre si utile.
Une pluie d ‘hommages en revanche pour Delarue, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’était pas un bon exemple à donner à nos jeunes, malgré sa conversion tardive à la vertu et son tour de France en camping-car pour dénoncer les méfaits de cette drogue qu’il avait adorée.
15 secondes pour le chef d’entreprise qui a fait partie de ceux, même si ça fait gravement chier nos gouvernants, qui ont donné du travail et des impôts pour rendre la France et les Français plus prospères. Ricard à sa manière a été une sorte de Jobs français, un héros économique, auquel il serait bon de rendre justice au lieu de se contenter du sort réservé par les socialistes aux chefs d’entreprise: les critiquer, les contraindre et les tondre.
15 minutes pour l’homme de médias qui a surfé sur les bons et mauvais côtés de son époque.
Bon, je suis peut-être un peu dur avec Delarue de le comparer à Patrick Ricard. Mais c’est si révélateur du fait que le seul moment où les Français se soucient de leurs entreprises, c’est quand celles-ci s’en vont. Imaginez ce que n’auraient pas dit les silencieux Hollande et Ayrault, si Ricard ne s’en était pas allé au Paradis des chefs d’entreprise, mais en Belgique…
La France en marche vers la tiers-mondisation?
août 23, 2012 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésSitôt de retour de vacances, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont annoncé des décisions.
Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis qu’il bloquerait les prix de l’essence pour éviter qu’ils ne montent trop, et n’obèrent le pouvoir d’achat, notamment des plus modestes. Les prix sont maintenant quasiment à leur niveau record, et que décide Hollande? D’honorer sa promesse de campagne? Non, car elle est inapplicable, il le savait bien. Il va réduire, modestement et temporairement, la taxe sur les carburants. Ce faisant, il viole sa promesse, il viole son engagement écologique, en favorisant les carburant fossiles au détriment des autres sources d’énergie, et il viole aussi un peu plus les finances publiques, qui n’avaient pas besoin d’une baisse de recettes quand le Gouvernement cherche désespérément à les augmenter.
Pendant la campagne électorale, le candidat avait promis le doublement du livret A d’épargne. Promesse qui avait le double avantage d’une épargne garantie à un taux beaucoup plus élevé que le marché, et d’un financement augmenté pour les offices HLM, c’est-à-dire le logement subventionné. Maintenant qu’il est au pouvoir, les banques lui ont démontré le risque à voir l’épargne qui leur est aujourd’hui confiée filer vers les offices HLM. Car si les Français leur confient moins de capitaux, ce sera autant de moins que les banques pourront prêter aux particuliers et aux entreprises, donc autant de consommation et d’investissement en moins, et une réduction de la croissance de l’économie française. Que décide Hollande? D’honorer sa promesse? Non, car elle est inapplicable et il le savait bien. Il va autoriser non pas le doublement du plafond, mais sa hausse de 25%. Ce faisant, il viole sa promesse de campagne aux épargnants, comme à ceux qui sont un attente d’un HLM.
Outre ces viols de promesse, qui ne sont une surprise que « pour les cons qui y croyaient », comme l’a dit si élégamment Charles Pasqua, qui ne sont que de la cuisine post-électorale, et qui confirmeront les Français dans leur certitude méfiante, à savoir qu’aucun politicien parvenu au pouvoir ne fait ce qu’il a dit qu’il ferait, il y a une conséquence bien plus grave.
C’est que ces décisions font évoluer l’économie français vers un modèle où l’État finance des conditions de vie pour les citoyens. Si quelque chose est trop cher, aucun problème, l’État est là. L’essence, c’est l’État. Le loyer, c’est l’État. Le travail, c’est l’État, à travers des contrats aidés.
Il y a des pays, où l’État achète sa paix sociale par des telles aides. Le Nigéria, l’Iran, l’Algérie par exemple.
Et des pays où l’État se désengage graduellement de telles subventions artificielles pour laisser plus de place à des prix économiquement viables: le Brésil, la Chine, la Russie, et même, timidement, l’Inde.
Un bloc de pays non seulement du tiers-monde, mais en tiers-mondisation de plus en plus profonde
Un bloc de pays où la croissance est la plus élevée au monde.
JusMurmurandi déplore le choix de ceux à qui Hollande a choisi de faire ressembler la France.
Le ministère de la parole
août 19, 2012 on 10:38 | In Coup de gueule, Economie, France, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésLors du quinquennat précédent, JusMurmurandi ne s’est pas privé de répéter à l’envi que la gauche a entretenu son ministère de la parole avec grand soin.
Lors de l’élection de Nicolas Sarkozy, par la bouche de Martine Aubry, il fut aussitôt question de mettre en place un ministère de l’ombre, à l’image de ce qui se pratique en Grande Bretagne.
Il n’en fut rien.
Deuxième exemple, qui illustre encore mieux la situation de la gauche de 2007 à 2012, quelles ne furent pas les critiques quant à la politique financière de la France; gabegie, dépenses somptuaires etc.
A ceci près que dans les 20 régions sous direction socialiste, ce fut précisément ce qui eut lieu.
Les 180.000 postes de fonctionnaires supprimés par la politique d’économie du gouvernement furent aussitôt recrées par les régions.
Et pendant ce temps là, aucun mot n’était trop fort pour attaquer le Président de la République.
Nous sommes aujourd’hui plus de 100 jours après l’entrée en fonction de « Moi, Président ».
Le changement, c’est maintenant ?
Oui le changement est manifeste. D’une certaine façon.
S’il y a changement par rapport à la présidence de Nicolas Sarkozy, c’est qu’il ne se passe plus rien, ou presque. Si ce n’est un démantèlement scrupuleux des réformes emblématiques et réussies du quinquennat précédent.
Destruction réussie ?
On peut en douter, lorsque l’on regarde la cote de popularité qui est nettement plus basse que celle de Nicolas Sarkozy à la même époque de son mandat.
Des réformes qui vont changer la vie des Français, qui vont leur donner à penser que demain sera meilleur qu’hier, qui vont réduire le chômage, l’insécurité ? Rien à l’horizon.
Les ministres ont même du mal à cacher leur différents, comme Martine Aubry qui critique Valls à mots couverts sur les Roms.
Entre temps, on aura tapé sur tout le monde y compris sur les plus modestes en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires. 60% des Français y sont opposés selon un sondage récent.
Abaissement du seuil de fiscalisation des héritages. A nouveau, 60% des Français ne trouvent pas cela une bonne mesure.
Pendant ce temps là, on tente de masquer le vide sidéral par des opérations de communication.
Le gouvernement pense t il vraiment que les Français vont croire que les émeutes d’Amiens sont « la faute à Sarko » comme le prétend Guigou, que les vagissements de Laurent Fabius à l’encontre d’Assad vont changer quoi que ce soit au désastre humanitaire en Syrie ?
Par contre une chose qui a vraiment changé, c’est la torpeur de la part des critiques de Nicolas Sarkozy.
Les Roms en sont un excellent exemple. Peillon, Todd, Balasko, Noah, la ligue des droits de l’homme (!), et autres qui comparaient Sarkozy à un nazi qui menaçaient de quitter la France, où sont ils ? Devenus aphones ? La presse ne leur tend elle plus son micro ?
Bref d’un côté, la parole a remplacé l’action, et le silence les insultes.
Il ne reste plus qu’à créer officiellement un ministère de la parole pour parachever cette opération d’enfumage.
Qu’aurait-on dit?
août 19, 2012 on 6:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésQu’aurait-on dit?
- si ça avait été le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait « nettoyé » les camps de Roms? Que le temps des nazis était revenu, comme l’a dit Mme Redding, commissaire européen? Mais parce que ce sont Valls et Hollande, c’est à dire la gauche, donc la France juste et généreuse, à peine quelques borborygmes des associations, et pas un mot des partis, des Eglises, ou de l’étranger.
- si ça avait été le tandem Lagarde-Sarkozy qui avait subi le plan social de Peugeot, avec ses 8.000 suppressions d’emplois et la fermeture d’Aulnay? Que ce régime faisait des cadeaux aux riches pendant que les mêmes démontaient l’industrie française pour la remonter à l’étranger? Mais comme ce sont Montebourg et Hollande, c’est à dire la gauche protectrice, on n’entend que des demandes de plan social généreux et de reclassement des salariés.
- si ça avait été (encore) le tandem Sarkozy-Hortefeux qui avait subi les violences d’Amiens? Que la brutalité de ce régime brisait la France en communautés montées les unes contres les autres? Mais là, comme c’est la gauche, et pendant les vacances en plus, personne ne dit rien.
- si ça avait été le régime de l’apartheid blanc en Afrique du Sud, dont la police avait ouvert e feu à balles réelles sur des mineurs noirs en grève en en tuant plus de 30? Que ce régime était non seulement raciste, mais coupable de crimes contre l’Humanité, et génocidaire? Mais non, c’est le régime noir de l’ANC, successeur de Nelson Mandela qui a fait ça. Mais comme Mandela vit toujours et couvre de son manteau de quasi-sainteté ce pays, personne ne dit rien.
JusMurmurandi se dit que, vraiment, à quel camp on appartient compte visiblement beaucoup plus que ce qu’on dit ou fait….
Qu’est-ce qui a changé depuis 1929?
août 17, 2012 on 10:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa crise de 1929, aussi appelée la Grande Dépression. L’horreur absolue en termes économiques, avec son cortège de calamités. D’interminables queues de gens qui ne survivent que grâce à des soupes populaires. Un p.i.b. mondial qui baisse de 30%. Des électeurs prêts à élire n’importe qui sur la promesse de les sortir de la misère et de la spirale négative, comme Adolf Hitler en Allemagne. Une crise incomparablement pire que celle qui frappe depuis 2008, même en Grèce.
Sauf que, bien entendu, notre monde a appris les leçons de 1929, n’est-ce pas? Nous avons maintenant beaucoup d’experts très compétents pour éviter que cela ne se reproduise, n’est-ce pas? Nous avons vu quels programmes ont marché, et lesquels ont échoué, n’est-ce pas?
JusMurmurandi aimerait répondre trois fois « oui » à ces trois questions. Sauf que…
La crise de 1929 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Comme la Grèce aujourd’hui, et comme on le craint pour l’Espagne.
Dans un premier temps, le Président Hoover a « laissé faire », convaincu que le marché allait purger les faibles, s’assainir, et se remettre sur la voie de la croissance saine après ce remède de cheval. Sauf que ce n’est pas ce qui s’est passé. Une dynamique négative et déflationniste s’est enclenchée et la crise est devenue la Dépression.
La sortie de crise s’est opérée sur la base des écrits de l’économiste britannique John Maynard Keynes, qui prônait une intervention musclée de l’Etat pour « remettre la machine dans le sens de la marche ». Un retour à la croissance grâce à de gigantesques investissements étatiques, laquelle croissance se prolongeait par une spirale vertueuse.
La crise de 2008 a été avant tout provoquée par une gigantesque bulle financière, initiée par des banques qui ont beaucoup trop prêté par rapport à leurs fonds propres. Quand le mouvement de hausse s’est interrompu, car les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel, cette montagne de dette est venue étrangler les emprunteurs aussi bien que les établissements prêteurs, et l’économie a plongé dans une spirale négative. Tiens, les mêmes mots que pour 1929…
Sauf que, dans un premier temps, les gouvernements, se souvenant de l’exemple tragique de 1929, ont soutenu leurs économies. En Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, il a fallu nationaliser l’essentiel des banques pour éviter qu’elles ne s’effondrent et n’entraînent l’économie avec elles, comme 80 ans plus tôt. Les Etats-Unis lancent le TARP de 700 milliards de dollars. En France, Sarkozy,contre l’avis du PS, a prêté de l’argent aux banques, moins atteintes, pour recréer de la confiance, ainsi qu’à certains groupes industriels, automobiles notamment. Puis il a lancé de « plan de relance », et le « grand emprunt », deux programmes de soutien typiquement keynesiens.
Donc on évite l’implosion et la déflation, et la spirale mortifère. Les Etats sont tous keynésiens, et les ultra-libéraux sont remisés au Goulp, l’enfer des Shadoks. Tout va bien, n’est-ce pas? Certes nos essaims d’experts n’ont rien vu venir, mais, au moins, quand ça a été là, ils, et les marchés avec eux, nous ont évité la catastrophe, n’est-ce pas?
Sauf que, dans un deuxième temps, le « mur de la dette » est venu rappeler à tous que les dettes doivent un jour être remboursées. Et quand on dépense sans la moindre vergogne ni limite, comme la Grèce, cela finit mal. Et quand on prête sans la moindre vergogne ni limite, comme les banques espagnoles ou irlandaises, cela finit mal.
Alors maintenant c’est la troisième phase. A l’initiative de la vertueuse Allemagne, tous les pays trop dépensiers, c’est-à-dire grosso modo les trois quarts de l’Europe, et notamment la totalité du Sud, sont mis à la diète. Diète qui, soit dit en passant, est un mot qui désigne une assemblée officielle, notamment un Parlement, en Allemagne.
Laquelle diète veut d’un seul coup supprimer les dépenses excessives et commencer à rembourser la montagne de dettes accumulées. Ce qui veut dire l’inverse pur et simple d’un programme keynesien. Comment s’étonner alors que la croissance s’effondre, et que la Grèce, premier pays atteint, sombre dans une spirale négative?
Mme Merkel n’aurait-elle pas le souvenir que son propre pays a été le plus atteint de tous par exactement ce schéma, et que l’hyper-inflation, dont les Allemands ont gardé un souvenir terrifié, n’était pas la cause du mal, devenu avec Hitler, le Mal, mais le symptôme.
JusMurmurandi propose respectueusement à Mme Merkel de profiter de ses derniers jours de vacances pour relire Keynes…
Pendant ce temps-là, notre Hollande national expérimente une théorie tout à fait nouvelle, révolutionnaire même: il croît que plus il impose et taxe plus il y aura de croissance!
Hollande, après 100 jours, Sarkozy lui dit « merci ! » – mais pas nous !
août 16, 2012 on 8:33 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésLes 100 jours, c’est l’épopée de Napoléon échappé de l’île d’Elbe. Il reconquiert le pouvoir et fond triomphalement sur la restauration monarchique comme l’aigle sur sa proie. Son but? Refaire de la France le premier pays du monde, ce qu’il avait déjà fait une fois, en bâtissant sur les ruines de la Révolution, et en modernisant la France à marche forcée.
C’est pourquoi parler des 100 jours de Hollande n’a pas de sens. Quel est son but, maintenant qu’il a atteint la magistrature suprême? Nul ne le sait. Et quand on ne connaît pas le but, il est difficile de l’atteindre…:-). Quel est son idéal? Il n’arrête pas de répéter que c’est la Justice, mais il installe comme Garde des Sceaux, c’est-à-dire ministre de la Justice une militante du droit des uns plutôt que des autres…
Et surtout, quelle inaction, empêtré qu’il est dans les contradictions où l’ont mis ses promesses. Il a promis la croissance, et il offre la récession. Il a promis le redressement des finances publiques et il offre les hausses d’impôts. Il a promis la normalité et il offre en exemple l’union libre, et légifère le mariage gai, l’adoption homosexuelle et l’euthanasie. Il a promis le redressement productif, et préside impuissant à 8.000 suppressions de postes chez Peugeot, 5.000 chez Air France, 5.000 chez Alcatel Lucent, 1.500 à 2.000 chez Sanofi. Sans compter les emplois de fonctionnaires des ministères « perdants » pour faire de la place aux nouveaux professeurs, juges et policiers promis. Il a promis la morale et reçoit en catimini le roi sanguinaire du Bahrein. Il a promis le logement et réduit les budgets de son ministère.
Sans compter les fortunes et les talents qui partent à l’étranger. Toutes les remontées d’informations le montrent. Que ce soit Bruxelles, Genève ou Londres, le flux de nouveaux arrivants français est sans précédent. On les voit chez les conseillers juridiques et fiscaux, chez les agences immobilières haut de gamme, chez les banquiers internationaux. Ce qui, évidemment, va faire des trous dans l’emploi et les recettes fiscales de demain.
Enfin la Syrie. Alors que Sarkozy avait agi, que ce soit pour arranger la paix en Géorgie ou culbuter le régime dictatorial de Kadhafi, Hollande parle. De quo parle-t-il à la Russie et la Chine? De justice. Il serait juste que el-Assad parte. Mais comme action, parler, c’est un peu juste…
Avec pour résultat que, avec une vitesse sans précédent, la confiance en Hollande s’est déjà effondrée. 3 fois plus de Français pensent que cela ira plus mal qu’il n’y en a pour penser que cela ira mieux. Et comme la consommation est le moteur de la croissance française, et que la confiance est le moteur de la consommation, on voit où nous allons tout droit.
C’est pourquoi, dans les faits, Hollande fait un cadeau inespéré à Sarkozy. Le proverbe dit « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ». Regarder le bilan de Sarkozy, et on en pense ce qu’on veut. Le comparer aux 100 jours de Hollande, et JusMurmurandi ne peut que se désoler pour les 1700 jours qui restent.
Bien joué!
août 9, 2012 on 6:44 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésComme la campagne électorale est loin, mais alors tellement, tellement loin….
Un exemple. Le fameux Grand Emprunt, lancé par l’équipe Sarkozy pour relancer la machine économique après le crash en finançant des projets d’avenir. Le PS n’a pas eu de mots assez durs pour cet emprunt, comme tout projet sarkozyste, et a bien évidemment voté contre. Aujourd’hui, sur 30 miliards, 10 restent à allouer. Que va faire la République irréprochable? Financer le trou de la Santé avec le produit du Grand Emprunt. Bien sûr on « habille » le Grand Emprunt en disant qu’il prépare l’avenir de notre système hospitalier. Mais la réalité, c’est qu’avec les socialistes, qui ont fait campagne sur le rétablissement des finances publiques, on utilise les ressources d’un emprunt exceptionnel et censé préparer l’avenir, pour combler les déficits du passé. Bien joué!
Un autre exemple. François Hollande a annoncé pendant sa campagne toute une série de mesures pour améliorer la situation des mal-logés. Il attribue le Ministère du Logement à son alliée Cécile Duflot, qui récolte là, malgré la score calamiteux de sa candidate à la Présidentielle, Eva Joly, le fruit de son habile accord électoral signé avant l’élection. Sauf que, quel est le ministère dont les effectifs vont baisser le plus en pourcentage? Le Ministère des mal-logés, ceux pour qui il y a tant à faire. Bien joué!
Un exemple plus personnel. Toute la France a vu le Président « normal » partir en vacances à Brégançon en train. En train, comme il l’avait promis. En train, comme les Français « normaux » comme lui. Sauf que les Français « normaux », ils n’envoient pas leurs bagages en hélicoptère, eux, comme l’a fait notre Président. Et pourquoi il n’y avait pas de caméra pour observer l’embarquement des bagages? Bien joué!
Un exemple plus international. L’affreux Sarkozy a reçu à Paris et Kadhafi et Assad. C’était avant que ces deux dictateurs ne passent en mode « massacre à grande échelle », mais les recevoir a été, si on en croit les bonnes âmes de gauche, plus que deux erreurs, deux fautes. Mais voilà que, arrivé au pouvoir, et à la nuit tombée, à la sauvette, François Hollande reçoit le chef de l’Etat de Bahrein, qui a, lui aussi, allègrement massacré pour réprimer son printemps arabe à lui. Ou plutôt de son peuple. Alors, le recevoir, alors qu’il est couvert de sang? Et où est le coeur des critiques, des soutiens des droits de l’Homme? Ce serait oublier que, bien sûr cela n’a rien à voir. La gauche, elle, est vertueuse par nature, à l’inverse de la droite, ce qui change tout, n’est-ce pas? Bien joué!
Un dernier exemple, plus financier. Sarkozy, pour convaincre les marchés financiers que la France était déterminée à remplir ses objectifs de maîtrise de sa dette et de réduction de ses déficits, voulait faire adopter la Règle d’Or, qui contraint les Etats à viser puis à atteindre l’équilibre budgétaire. Les socialistes s’y sont opposés bec et ongles, tant t si bien, que, pour cause de nouvelle majorité de gauche au Sénat, cela n’a pas pu se faire. Que fait la gauche, qui n’a cessé de critiquer un Sarkozy vendu aux marchés financiers et capitulard devant l’Allemagne de Merkel? Elle obtient l’aval du Conseil Constitutionnel pour faire voter la même Règle d’Or, et sans passer par une réforme de la Constitution que la droite, cette fois-ci pourrait bloquer. Bien joué!
Au fait, pourquoi la gauche craint-elle que la droite ne bloque une mesure qu’elle a en son temps, promu? Ce ne serait pas logique après tout. Mais la gauche ne sait que trop bien que c’est ce qu’elle a fait pendant 5 ans….. Bien joué?
Pas de médaille de la croissance pour François Hollande!
août 8, 2012 on 7:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésDécidément, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande se ressemblent de la manière la plus imprévue et la plus regrettable.
Celui de Sarkozy a été, pilonnage et le Presse et de la gauche oblige, marqué par les deux épisodes du Fouquet’s et du yacht de Bolloré. Les Français, en élisant un Président « normal », pouvaient espérer que les épisodes de vie privée tumultueuse qui avaient fait les gros titres, appartenaient au passé. Sauf que Valérie Trierweiler et son tweet, relayé par Thomas Hollande, sont passés par là. Et Hollande ne s’en défera probablement pas plus que son prédécesseur n’a pu le faire.
L’autre fait marquant, politique celui-là, est que Sarkozy avait promis qu’il serait possible de « travailler plus pour gagner plus ». Les Français ont considéré que cette promesse n’avait pas été tenue, et que toutes les explications et excuses, tenant à 4 ans de crise internationale profonde sur 5 ans de quinquennat ne valaient pas pour autant l’indulgence du jury.
François Hollande, lui, a renvoyé Sarkozy à une image de réducteur de dépenses, alors que lui serait le Président de la Croissance. Croissance qu’il se faisait fort d’extorquer de la redoutable Angela Merkel, des 27 de l’UE, de la BCE, de la Chine, que sais-je.
Bien sûr, des voix se sont élevées pour dire que cette croissance, dont Hollande accusait Sarkozy de n’avoir pas su la trouver, serait d’autant plus improbable que les partenaires économiques de la France sont eux-mêmes au ralenti, et que les hausses d’impôts initiées sans faiblesse ni délai n’allaient pas être sans conséquence sur la croissance.
Le résultat? Hollande est élu début mai 2012. Le deuxième trimestre 2012 est marqué d’une légère contraction du p.i.b. (-0,1%), et la Banque de France annonce que le troisième sera pareil, ce qui marque l’entrée de la France en récession.
En trois mois exactement, le Président de la Croissance est devenu le Président de la Récession.
Bien sûr, tout imputer au pauvre Hollande serait injuste. Aussi injuste qu’il l’a été de faire porter le chapeau de la crise à Sarkozy. N’empêche que la croissance, en France, repose largement sur la consommation, laquelle est largement le fruit de la confiance.
Et le moins qu’on puisse dire est que Hollande et Ayrault, à force de crier « à bas Sarkozy et les Riches! », et de baptiser « justice » ce qui n’est qu’un hold-up fiscal, touchent les dividendes de cette politique (ou plutôt de cette absence de politique). La confiance des Français est en vacances, la consommation avec, et la croissance aussi.
Vous verrez sous peu Hollande et Ayrault accuser l’héritage, les faiblesses structurelles, la crise internationale, et plaider que tout le sud de l’Europe fait plus mal que nous. Bref, il dira tout ce que Sarkozy avait dit, et qu’il avait traité de balivernes.
Qui veut parier que les prochaines élections, qui sont les municipales de 2014, seront largement remportées par la droite, y compris Paris par Fillon, comme une gifle donnée par des électeurs déçus à une équipe qui a fait des promesses qu’elle est incapable de tenir?
Jamais sans l’Etat?
août 5, 2012 on 9:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermésQu’est ce que le fameux « plan Montebourg » pour la filière automobile française? Rien moins qu’une niche fiscale. Tout acheteur d’une Toyota ou d’une Honda hybrides recevra une subvention de l’Etat, c’est-à-dire de vous et moi, de 4000€. Merci pour eux, ces pauvres chéris, qui, sans cela, soyons en sûrs, n’auraient certainement pas acheté de voiture!
Mais ce plan n’est pas une exception, puisque le candidat Hollande avait promis de multiplier les logements sociaux. Ces HLM, qui, eux aussi, comme les voitures hybrides, bénéficient de subventions de l’Etat . Et même si on sait que plus de 20% des locataires de ces HLM, ces pauvres chéris, dépassent le plafond de ressources qui empêche d’y avoir droit.
Mais le bien le plus précieux, dans notre société où sévit un chômage important, ce n’est ni une voiture ni un appartement, c’est un emploi. Alors comment va faire l’équipe Hollande? Vous avez raison, une bonne subvention! Les seniors, les juniors tout ceux qui ont du mal seront subventionnés par ce qu’on appelle poliment un « emploi aidé ».
Ce n’est pas nouveau, si on pense aux billets à tarif réduit de la SNCF, au « tarif social » du gaz ou même du téléphone portable, à la CMU pour une santé subventionnée, etc.
Bref, ni emploi, ni voiture, ni appartement, ni énergie, ni téléphone ni santé sans subvention, sans aide de l’Etat…
N’oublions pas que les entreprises sont, elles aussi, ou en tout cas étaient, parce que le Gouvernement Ayrault leur a prévu un tour de vis qui vaut bien des coups de matraque, largement bénéficiaires qui de subventions, qui de niches fiscales.
Comment s’étonner après que le déficit de l’Etat soit vertigineux?
Comment s’étonner après que l’énergie nationale soit dépensée davantage en recherche de subvention qu’en recherche de performance?
Comment s’étonner que la France ne sache plus produire de voitures, quand l’Allemagne et le Japon, où le coût du travail est aussi élevé, en produisent sans faiblir?
« Comment s’étonner que l’Education Nationale, pourtant plus gros budget de dépenses en France, « réussisse » à faire de plus en plus mal classer la France en termes de performance éducative?
Comment s’étonner que la France élise Hollande Président, lui qui promet des subventions, et non Sarkozy qui promet de réduire les dépenses de l’Etat?
Ce qui veut dire que personne, en France, ne sait qu’on ne peut pas éternellement dépenser plus qu’on ne gagne.
Ou alors que tous les Français se moquent complètement de ce que devient le pays, la collectivité, la nation, et toutes autres notions démodées d’intérêt collectif, quand ils auront eu qui leur voiture, qui leur appartement, qui leur emploi, subventionnés, bien sûr…
Un ministre de choque!
juillet 28, 2012 on 9:51 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | 2 CommentsOn aurait presque envie de le plaindre, si on n’avait tant à s’en plaindre, tant il est une tête à claques. Vous aurez compris, cher lecteur, qu’il s’agit d’Arnaud Montebourg. Jusqu’ici, son image se résumait à celle d’un brillant orateur, comme il convient à un avocat, qui mettait ce talent plus qu’un brin provocateur et sa belle gueule au service d’idées à la gauche du PS.
Sauf que, maintenant, le voilà ministre, et pas de n’importe quoi, du « Redressement Productif ». Quelques semaines à peine après sa prise de fonction, le groupe PSA annonce 8000 suppressions d’emplois, et la fermeture du site d’Aulnay sous bois. Difficile de mieux symboliser la déconfiture de la filière industrielle française.
Montebourg commence, suivant sa détestable habitude, et qui lui a valu une condamnation pénale pour injures il y a quelques semaines à peine, par se croire dans un prétoire, et invectiver copieusement le groupe Peugeot et la famille actionnaire. Ils sont coupables de tout, dès lors qu’ils osent fermer un site et réduire le nombre d’emplois. Et notamment leur stratégie à été mauvaise, y compris l’alliance récente avec General Motors, ils ont dissimulé leurs intentions, ils se sont servi des dividendes alors que l’entreprise aurait du conserver des liquidités, ils ont reçu des aides publiques ce qui devrait leur interdire de licencier, etc.
Sauf que Montebourg aurait du tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, car Peugeot est un groupe qu’il n’est pas si facile de critiquer de façon raisonnable.
D’abord parce que PSA produit 44% de ses voitures en France, alors que Renault, groupe emblématique du capitalisme d’Etat à la française, n’en produit que 23%. Ensuite parce que la dispersion du capital de Peugeot conduit les membres de la famille à payer chaque année depuis 1981 l’ISF sur leur participation, alors même qu’elle ne leur rapporte la plupart des années récentes, aucun dividende. Rester actionnaire dans ces conditions, alors que la capital fond année après année, est une abnégation à la limite du sacerdoce.
Ensuite parce que, quand Montebourg dit « qu’il a un problème avec la stratégie du Groupe Peugeot », JusMurmurandi se demande de quelles compétences se prévaut le tout jeune ministre pour se dire expert en stratégie industrielle. S’imagine-t-il que les soirées passées avec les camarades du PS à reconstruire le monde sans autre responsabilité que de se répartir le coût des tournées fait de lui un expert? Il est d’ailleurs révélateur qu’il en a nommé un, d’expert, mais qu’il a tiré des propres conclusions avant que ce dernier n’ait rendu son rapport.
Il dit dans le Parisien: »Ma méthode, c’est la négociation franche pour, ensuite, rassembler tout le monde autour des difficultés et les surmonter ensemble. Il faut que chacun, patrons, salariés, comme actionnaires ou banquiers, se reconnaisse dans un chemin collectif et commun. » Comment ne voit-il pas que l’invective annule toute possibilité de collaboration avec des gens qu’il vient de traîner dans la boue? Comment ne voit-il pas que sa diatribe affaiblit la cible de sa harangue populiste?
Et le plan dont il se vantait se borne à distribuer plus de subventions à la vente de voitures hybrides et électriques. Un montant dérisoire (500 millions d’euros) dont la plus grande partie s’évaporera en effet d’aubaine, pour des ventes que se seraient faites de toute façon, et dont le plus grand bénéficiaire sera Toyota, leader mondial dans ce domaine. Il aurait fallu tout ça pour accoucher de ça?
Le résultat? Rien n’a changé au plan de PSA. Pas une virgule. Pour suppléer son ministre qui préfère les grandes phrases assassines et le moulinets de bras à la Don Quichotte, plus à leur place dans un prétoire que dans un dossier épineux, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault a du mouiller le maillot, et s’impliquer. Le Président lui-même a du aller chez Valeo faire un véritable éloge de l’entreprise, de l’actionnariat, bref de tout ce que le ministre a tenté de passer à la moulinette. Et la droite s’en donne à coeur joie, ravie du cadeau politique que Montebourg vient de lui servir sur un plateau, à savoir un magnifique exemple d’impuissance et d’outrance.
Autre exemple des moulinets du ministre: le Syndicat des Transports d’Ile de France, dirigé par le Président socialiste de la région, Jean-Paul Huchon, a attribué sa relation client à une entreprise disposant d’un centre d’appels au Maroc, menaçant 80 emplois de délocalisation. Montebourg se dit: voilà qui n’est pas aussi compliqué que PSA. Huchon, mon allié, ne pourra que s’incliner. Manque de chance pour le ministre, il y un détail. Oh, juste un tout petit détail pour un si grand ministre, le code des marchés publics. Qui a été scrupuleusement respecté, comme le fait vertement savoir Huchon, piqué au vif d’être ainsi démasqué comme un vulgaire délocalisateur. Montebourg, une fois de plus impuissant, vitupère maintenant le code des marchés publics. Il a raison, les codes répondent rarement aux invectives, contrairement aux PDG d’entreprise et aux présidents de région.
Il y a chez JusMurmurandi un vieux fond de cynisme, surtout concernant un homme, François Hollande, qui se professe disciple d’un autre Président lui aussi prénommé François. Voir Montebourg se carboniser aussi vite, car le quotidien Libération, qu’on ne saurait taxer de dérive droitière, n’a pas hésité à titrer « A quoi sert Arnaud Montebourg? », pousse à se poser la question: et si Hollande l’avait fait exprès? Nommer Montebourg à un contre-emploi délibéré, où il se ridiculise à grande vitesse, pour mieux se débarrasser du trublion qui avait osé dire en 2007, au service de Ségolène Royal, que « le problème de la candidate, c’est son compagnon! »?
Non, une telle manœuvre, si florentine et si exquise, ne saurait être le fait d’un Président normal d’une République exemplaire, n’est-ce pas?