Des acrobates de haut vol

août 5, 2011 on 8:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Cela fait quelque temps que le rapport du Bureau Enquête et Analyses a sorti son rapport sur l’accident du vol AF 447 et on commence enfin à comprendre ce qui s’est passé.

Tout d’abord, sachons que le rapport qui a été publié il y a quelques jours n’est pas le rapport définitif, même s’il apport un éclairage déterminant sur ce qui s’est passé pendant les dernières heures du vol (et non pas uniquement les quatre dernières minutes….

Premier point, la trajectoire choisie par l’équipage aux commandes.
Le rapport de la fin juillet ne revient pas dessus parce que cela a déjà été évoqué précédemment, mais c’est un élément très important pour comprendre ce qui s’est passé.
Parmi 6 vols présentés sur une courte animation (et pas moins de quatre vols AF sur ces six) seul le vol 447 prend la direction d’ »affronter » directement les cumulo nimbus, normalement redoutés par les pilotes.

En voici l’illustration :
http://www.bea.aero/fr/enquetes/vol.af.447/trajectoires/trajectoires010609.html

Par conséquent, le choix du pilote en fonction de traverser la formation nuageuse et non de la contourner comme tous ses confrères est très significative.

Un quotidien affirme même aujourd’hui que l’intégralité des enregistrements du cockpit, non dévoilée par le BEA et réclamée sans succès par les familles des victimes au juge chargé de l’enquête, révèle le peu d’importance qu’attache l’équipage à ce choix.

Deuxième point, lorsque l’on lit le rapport en détail, les causes de l’accident deviennent assez claires.

Reprenons les faits issus de l’étude des enregistrements.

La sonde de vitesse du pilote en fonction et celle de secours givrent et n’affichent donc plus une vitesse fiable.

Conséquence du « système » Airbus, le pilote automatique et le « régulateur de vitesse » de l’avion se désengagent.

A partir de là, l’équipage va s’enfermer dans un cercle vicieux qui va les emmener directement à la catastrophe.

En effet, pour des raisons diverses et variées qui incluent la formation qu’ils ont reçue et certains choix techniques du constructeur, il vont croire l’avion en sur-vitesse et non en sous vitesse, amenant l’avion à tomber comme une pierre à la vitesse de 180km/h.

C’est par conséquent pour cette raison, alors que l’incident des sondes de Pitot n’aura duré en tout et pour tour qu’une cinquantaine de secondes, que le plus jeune des pilotes va donner principalement « l’ordre à cabrer » pour ralentir l’avion pendant l’essentiel des quatre minutes qu’il aura fallu pour que l’avion s’abime dans l’océan.

Comme il le dit lui même, suivant la partie de l’enregistrement sonore publié, il ne comprend rien à ce qui se passe. Et ni le deuxième copilote ni le commandant, arrivé une minute et vingt six secondes après le début du problème, ne contrediront la thèse émise par le pilote en fonction.

Certes, JusMurmurandi ne peut juger la manière dont il a été été formé par son employeur, Air France, mais que cette formation n’ait pas permis de faire voler l’avion dans un mode dégradé, certes le fait que l’alarme décrochage ne sonne plus lorsque l’avion se déplace à une vitesse au sol inférieure à 60 miles nautiques (environ 100km/h) parce que le constructeur, Airbus estimant qu’à ces vitesses l’avion est au sol, certes que l’avion vole et de nuit et dans des turbulences constituent des éléments modérateurs de l’incapacité à piloter l’avion dans des circonstances « anormales ».

On assiste à des violations de procédures (les deux pilotes donnant des ordres à l’avion en même temps par exemple) similaires à celles rencontrées lors de l’accident du Concorde où le commandant et le copilote ne sont pas d’accord pour retourner à CDG ou pour se poser au Bourget.

La conclusion que tire JusMurmurandi dans cet accident tragique, c’est que cet équipage dès qu’il a été confronté à la nécessité de faire voler l’avion en mode moins que tout automatique, s’est trouvé complètement désarmé et désarçonné.

Là où cela donne des boutons à JusMurmurandi, c’est lorsque l’on entend la compagnie défendre son équipage mordicus, que l’on voit le principal syndicat le SNPL se retirer de l’enquête au motif que le BEA a retiré une recommandation destinée au constructeur et qui, à ses yeux aurait participé à l’exercice d’exonération de ses ouailles. Un exercice de haut vol, certes.

Comme Air France qui avait « oublié » de remettre les enregistreurs d’un vol de novembre 2009 venant aussi du Brésil dans un A330 et ayant subi des turbulences similaires. JusMurmurandi l’avait déjà dit à l’époque, Air France faisait redécoller l’avion illico presto sur l’Inde effaçant ainsi des informations aussi potentiellement utiles que néfastes.

Enfin pour clore cet article, rappelons que la question des sondes Pitot, qu’Air France a mis plus de temps que certaines de ses consœurs à renouveler de Thalès modèle A en B voire en Goodrich n’explique pas l’accident.

Air Caraïbes, compagnie ô combien plus modeste qu’Air France possède elle aussi des A330.

Qui ont eux aussi subi des avaries de sondes.

Mais sans incident les pilotes étant mieux formés, et en les changeant autrement plus vite lorsque le modèle initialement installé s’est retrouvé mis en question.

Mais bon, tout va bien dans le petit monde d’Air France.

Ne vient on pas de renouveler son dirigeant à la publication de ce rapport et pendant une énième grève des navigants savamment étouffée médiatiquement au pire moment de l’année pour ses clients, tandis que le comité d’entreprise continue de sombrer financièrement dans l’indifférence la plus totale ?

Le bal des faux-culs (3)

juillet 27, 2011 on 12:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La dette est devenue, des deux côtés de l’Atlantique, le sujet majeur qui occupe hommes politiques et acteurs des marchés financiers. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy veut inscrire la maîtrise de celle-ci dans la Constitution. Il a besoin pour cela de quelques dizaines de voix de députés et/ou de sénateurs de l’opposition. Laquelle opposition lui répond par un « pas question » clair et ferme.

Les arguments des uns et des autres sont intéressants. Martine Aubry recommande le « non » au motif que, selon elle, Sarkozy serait totalement disqualifié pour la maitrise de la dette, parce qu’elle a fortement augmenté sous sa présidence, et donc qu’il est mal placé pour jouer aujourd’hui les vertueux. L’argument est fallacieux, parce que Martine Aubry et le PS se sont opposés à TOUTES les mesures de Sarkozy, absolument toutes. Que ce soit le plan de soutien aux banques pour leur éviter de couler en 2008, le plan de relance en 2009, les réformes des retraites ou de la carte judiciaire, la suppression de la publicité sur la télévision de service public, la défiscalisation des heures supplémentaires, il y a toujours « quelque chose qui ne va pas » qui fait que les socialistes votent contre, toujours quelque chose qui disqualifie Sarkozy. Sans doute est-ce sa victoire de 2007…

François Hollande, lui dit que voter « pour » en 2011 n’aurait aucun sens, qu’il faudra s’attaquer à la dette après 2012, et que toute mesure annoncée d’ici là serait « uniquement de l’affichage ». Intéressant. Cela veut dire que tout ce qui est annoncé à partir de maintenant n’a de valeur qu’à des fins purement électorales, et que les choses « sérieuses », ou « réelles » ne commenceront qu’après la victoire. Comment mieux avouer que les promesses n’engageront,selon la formule de Charles Pasqua, « que les cons qui y croiront »?

Quand à Nicolas Sarkozy, il est de fait qu’il a présidé à une période de déficits sans précédent. Évidemment, la crise de 2008 était aussi sans précédent, et il était facile pour l’opposition de critiquer sans avoir à assumer. Mais lui non plus n’avait pas montré, avant, plus que l’empressement minimum pour réduire dette et déficits. Bien au contraire, fidèle en cela à la tradition française de Mitterrand à Chirac, les dépenses catégorielles l’ont toujours attiré, et aussi les baisses d’impôts alors même que les comptes de l’État étaient déjà fortement déficitaires. Par exemple, c’est lui qui a finalement obtenu ce que Chirac avait promis, à savoir la baisse de la T.V.A. sur la restauration, alors même qu’il était clair que le coût en termes de déficit, plus de deux milliards par an, n’était pas justifié, sauf par les promesses des restaurateurs. Promesses, qui, selon la formule de Charles Pasqua….

C’est pourquoi, en l’occurrence, JusMurmurandi décerne à tous, gauche et droite ensemble, un Prix Exceptionnel du Jury, pour prestations de faux-culs extraordinaires. Sarkozy n’a aucune envie de se voir contraint à la rigueur économique, et la gauche n’a qu’une seule recette dont elle pense qu’elle la mènera au pouvoir, celle de François Mitterrand en 1981, des promesses de dépenses presque sans limites. Donc Sarkozy veut priver préventivement la gauche de cette possibilité, en les traitant de financièrement irresponsables (et il aurait raison), et Martine Aubry le devance avec le même argument (et elle a raison aussi).

Une chose est sûre. Les Français vont un jour devoir payer, comme les Grecs. Et les dépenses passées qui ont mené à accumuler cette montagne de dette leur paraîtront alors bien frivoles. Que disait La Fontaine? La cigale, ayant chanté tout l’été… Justement, c’est l’été, alors chantons. Car, à l’automne, nous déchanterons…

Le tombeau de l’anonymat

juillet 26, 2011 on 9:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

Tous les grands crimes ne se ressemblent pas. Parmi les assassins tristement célèbres, certains ont agi dans le but d’éliminer une personne bien définie. Ainsi les assassins de Lincoln, de Kennedy ou de Rabin avaient-ils le sentiment que la mort de leur « cible » serait un « bien ».

Mais d’autres ont agi non pas pour faire « quelque chose » à leur victime, mais pour se faire « quelque chose » à eux-mêmes, la plupart du temps pour se rendre célèbres. Ainsi le massacreur norvégien ne connaissait-il pas une seule de ses victimes. Elles ne lui avaient rien fait. Mais il pensait que le retentissement de son action aurait des conséquences, et, d’abord, de le rendre célèbre.

C’est pourquoi il attendait sa première comparution au tribunal hier pour s’expliquer, « pour que les gens comprennent ». D’habitude, quand un accusé comparaît, s’il est coupable, cela facilite la compréhension de son geste. Et Dieu sait que notre monde a besoin de « comprendre » ce qui s’est passé dans la tête de ce grand blond.

Mais, pour lui, s’expliquer, c’est faire connaître ses idées au monde. C’est bénéficier d’une tribune d’autant plus retentissante que son crime est plus horrible. En d’autres termes, plus que je plonge le reste du monde dans l’horreur, plus il va écouter avec attention ce que je veux dire. La prime à l’effroyable en quelque sorte.

Mais les juges norvégiens ont déjoué son attente, en prononçant le huis-clos. Pas de tribune pour le monstre. Pas d’écho à ses idées. Rien. Le silence de l’anonymat, véritable tombe médiatique.

Bien joué! C’est peut-être la seule vraie prévention de ce genre d’actes. Que tous sachent que cela ne rapporte ni célébrité ni tribune. Que l’horreur n’est pas la porte d’entrée vers la gloire quand le monde ne vous offre pas celle-ci par d’autres moyens.

Par ailleurs, la police norvégienne envisage de poursuivre le coupable non seulement pour assassinat, mais pour crime contre l’Humanité. Avec une peine plus lourde, bien sûr. JusMurmurandi trouve l’idée judicieuse. Si massacrer des dizaines de jeunes juste pour se faire une tribune pour des idées qui, sans cela ne rencontrent aucun écho n’est pas un crime contre l’Humanité, alors je me demande de quelle Humanité il s’agit.

Décidément, ils me plaisent bien, ces Norvégiens!

PS: en accord avec ce qui précède, cet article ne contient pas un seul nom de criminel, mais seulement l’évocation de leurs crimes et de leurs victimes. Pas de publicité pour les salauds!

Le coeur lourd…

juillet 23, 2011 on 1:17 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Il y a des jours où bloguer est une joie, et il y a des jours où JusMurmurandi aurait envie de se cacher au fond d’un trou profond et de pleurer, mais où se taire est tout simplement impossible.

La Norvège a refusé par deux fois de faire partie de l’Union Européenne, mais aujourd’hui, ce sont tous les Européens qui se sentent un peu Norvégiens. Une bombe aveugle, comme celles de Paris, de Londres ou de Madrid. Un tireur, qui, lui, loin d’être aveugle, vise et tire tragiquement bien. Le carnage dépasse 90 morts, dont une immense majorité de jeunes. C’est toute la notion d’humanité qui fait naufrage.

Tout de suite, le monde cherche à « donner du sens » pour comprendre l’incompréhensible. Un nom fuse: « Al Qaeda ». Mais l’agresseur présumé est blond et norvégien… Ensuite, sur son blog, des penchants d’extrême-droite, disant par exemple, que les nazis qui refuseraient les chambres à gaz ne seraient pas infréquentables. Puis les titres des journaux, qui parlent d’un « chrétien fondamentaliste ». Son métier: « fermier bio ». Autant de caractéristiques qui n’expliquent rien. Autant d’explications qui n’excusent rien. Autant d’excuses, à supposer qu’il y en ait, qui n’atténueraient en rien la douleur et le deuil.

Alors, oui, vraiment, la seule chose que nous puissions dire aujourd’hui qui fasse du sens, ce n’est pas de vomir le monstre ou les monstres, c’est « Vi er alle av Norske! ». Nous sommes tous des Norvégiens! Ce sont eux qui sont frappés, mais nous sommes tous atteints.

JusMurmurandi s’incline respectueusement devant la douleur de tout un peuple…

Carnage à Oslo

La trêve grecque

juillet 22, 2011 on 2:12 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Jeux olympiques étaient ce temps où les villes grecques, qui étaient autant d’États indépendants, laissaient tomber leurs guerres intestines quasi-permanentes, et déclaraient un trêve. Le temps que leurs meilleurs athlètes s’affrontent, chacun pour la plus grande gloire de sa ville.

Maintenant, ce sont les Jeux Olympiques de la finance qui ont déclaré une trêve. Une trêve à 156 milliards d’euros, mais une trêve quand même. Parce qu’avant, c’était vraiment génial. Ceux qui prêtaient à la Grèce encaissaient des taux d’intérêts colossaux, y compris supérieurs à 20% sur certaines maturités, avec un risque de change zéro, compte tenu que c’est une dette libellée en euros. C’était génial pour la Grèce, qui finançait des finances publiques parmi les pires au monde à des taux d’intérêts parmi les plus bas au monde.

Maintenant la fête est finie, car le paquet financier contient un « effort » fait par tous les créanciers, terme poli pour dire que la Grèce ne remboursera pas tout. Comme après une faillite….

De cet accord, il y a plusieurs enseignements à tirer.

D’abord que c’est une fois de plus le couple franco-allemand dont l’entente a été le moteur de cet accord. C’est d’autant plus remarquable qu’il y a un total manque d’atomes crochus personnels entre la physicienne fille de pasteur est-allemande, femme austère, froide et rigoureuse, et l’avocat français, activiste, affectif, et juif méditerranéen par sa mère. De notoriété publique, ces deux-là ne s’aiment pas. Quand on voit combien ils réussissent malgré tout à s’entendre et à accomplir, depuis le traité de Lisbonne au début du quinquennat de Sarkozy, on se demande jusqu’où ils iraient si en plus il y avait affinité…

Ensuite, il est clair que cet accord met un point final à l’égalité de traitement qui, trop longtemps, a été consenti à tous les États de la zone euro. Les plus endettés, les plus dépensiers paieront plus. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, qui fait partie des deux catégories. Plus que jamais la politique française va être dominée par le budget et la dette. D’autant, et c’est une ironie cruelle, que nous allons aussi devoir payer en partie pour les folies grecques, comme si nous n’avions pas assez des nôtres…

Enfin, parce qu’il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, comment ne pas citer Harlem Désir, qui fait l’intérim de François Hollande à la tête du PS? Il déclare que c’est bien qu’il y ait un accord, mais que ce n’est pas suffisant car « les Grecs ne sont pas encore sortis de l’austérité ». Que veut le PS par la bouche de M. Désir (oui, je sais, le jeu de mots est facile)? Que les Grecs, qui ont dépensé plus qu’ils n’avaient pendant des décennies, qui ont menti pour entrer dans l’euro, qui font aujourd’hui payer par d’autres (le secteur privé et les contribuables européens) le fait qu’ils ne peuvent pas faire face aux dettes qu’ils ont accumulées, continuent sans rien changer? Pauvres petits Grecs, qui, en dépit de leurs fautes, ne doivent pas souffrir si peu que ce soit. JusMurmurandi se dit que vraiment il est tentant de voir dans cet aveuglement que M. Désir prend ses… envies pour des réalités. Et notamment, que si les socialistes reviennent au pouvoir en 2012, qu’ils puissent, eux aussi, faire payer les autres pour ne pas être obligés de se restreindre si peu que ce soit, même le temps d’une trêve…

Une affaire « normale »?

juillet 19, 2011 on 11:52 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande doit se demander ce qui lui vaut aujourd’hui d’être au cœur d’un tsunami médiatique issu de l’affaire DSK. Après tout, cela fait des années que les accusations de Tristane Banon sont dans le domaine public, et elles concernent Dominique Strauss-Kahn, pas lui.

En fait, on peut même imaginer que le déclenchement de l’affaire DSK a New-York ait été perçu par Hollande et ses soutiens comme une « bonne nouvelle », car elle les débarrassait d’un redoutable concurrent à l’investiture socialiste, même si, au passage, elle salissait le Parti Socialiste.

Sauf que, graduellement, le séisme new-yorkais déclenche une vague qui traverse l’atlantique. De Nafissatou Diallo on en vient à Tristane Banon, autre femme qui se prétend victime de DSK. Et qui, parmi les témoins, cite François Hollande. Lequel commence par nier en bloc « je n’ai été au courant de rien ».

Mais une enquête est lancée, et un politicien sait bien que mentir aux micros de média et aux électeurs, ce n’est pas vraiment grave. Mais mentir à une enquête de police est une toute autre histoire. C’est pourquoi Hollande dit aujourd’hui « si j’ai su quelque chose, je n’ai donné aucun conseil, ce n’est pas au premier secrétaire du PS de la faire pour une affaire de cette nature ».

Et le voilà aujourd’hui, lui qui voudrait tant faire une campagne « normale » en tant que candidat « normal », sans arrêt questionné non sur son programme mais sur l’affaire Banon.

Cette affaire en rappelle une autre à JusMurmurandi, l’affaire Woerth. Elle commence, elle aussi, bien loin du ministre des affaires sociales, par un conflit entre la fille de la femme la plus riche d’Europe, Liliane Bettencourt, et un photographe, François-Marie Banier, envers qui elle se montre d’une générosité qui se chiffre en milliards. Mais une chose en appelle une autre. La femme de Woerth travaille pour la société de Mme Bettencourt. Laquelle a été « généreuse » avec infiniment plus de gens que le seul Banier. Et, de proche en proche, de conversations enregistrées en toute illégalité en île non déclarée au fisc, on en arrive à celui qui était alors ministre du budget et mari d’une collaboratrice, Eric Woerth.

Comme Hollande aujourd’hui, il n’est accusé de rien, sauf d’un très mauvais mélange des genres, qui peut avoir les apparences de la complaisance quand on apprend qu’il a décoré le patron de sa femme de la Légion d’Honneur.

On connait la suite. Qui se souvient aujourd’hui qu’Eric Woerth a fait, pendant un moment, figure de premier ministrable possible?

Là encore, Hollande n’est accusé de rien, sauf peut-être de complaisance avec l’éléphant du parti, Dominique Strauss-Kahn, vis-à-vis du comportement duquel « ne rien voir, ne rien entendre, ne rien faire » était peut-être un peu léger.

Mais il y a fort à parier qu’il va avoir autant de mal à se débarrasser d’une affaire malodorante où rien ne lui est reproché mais qui le salit quand même que l’ancien ministre retombé dans l’oubli. On est à mille lieues du candidat « normal »

François Hollande devrait méditer la leçon qui nous a été encore récemment rappelée par le Japon: qu’un tsunami, quand il déferle, emporte tout sur son passage, les innocents aussi facilement que les coupables.

Le pays où on ne peut plus dire la vérité

juillet 16, 2011 on 11:14 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un pays où la vérité n’est plus bienvenue. Oh, pas toutes les vérités, bien sûr. Seulement certaines vérités qui gênent. Voilà deux histoires de ce pays.

Un jour un journaliste remarqua, à la télévision, que certaines catégories de la population étaient plus susceptibles de certains comportements sociaux que d’autres. Vous pensez qu’il s’agit d’une innocente observation sociologique. Manifestement pas si on en croit les réactions, violentes, qui ont immédiatement exigé l’épuration (on ne peut pas appeler cela autrement) du journaliste. Visiblement, voir des différences de comportement par catégorie sociale n’est plus possible dans ce triste pays.

Un autre jour, un responsable éducatif détailla son analyse des statistiques d’alphabétisation du pays. Et indiqua que ces statistiques n’étaient pas les mêmes selon qu’on incluait toutes les catégories de la population, ou seulement certaines. Là encore, vous penserez qu’il s’agit d’une contribution à une meilleure compréhension de la segmentation de la population. Là encore, la clameur réclame immédiatement sa démission.

Trois observations. Dans les deux cas, les observations de la responsable et du journaliste n’ont été contestées par personne. JusMurmurandi en conclut que tout le monde est d’accord pour dire qu’ils ont dit la vérité. Et que c’est le fait d’avoir dit la vérité qui, dans ce triste pays, vaut, pour certains, d’être impitoyablement éliminé, ou épuré.

Ensuite, JusMurmurandi se demande, si cette vérité-là est si gênante, comment faire pour la modifier, si on ne commence pas par la prendre en compte.

Enfin, quelle espèce de démence a saisi ceux qui prétendent interdire de dire la vérité? N’est-ce pas, au contraire, donner à cette vérité le poids et l’importance d’une bombe? Que fait-on avec les bombes? On fait semblant qu’elles n’existent pas, ou on les désarme?

Ah, au fait, ce triste pays, mais vous l’avez compris, c’est la France.

Pour ceux qui n’auraient pas reconnu les faits, la première déclaration porte sur la fait que la majorité des gens emprisonnés en France sont d’origine africaine et maghrébine, la seconde, que les statistiques de l’illettrisme deviennent beaucoup plus comparables à celles des autres pays dits développés si on les retraite en excluant les données des jeunes issus de l’immigration.

Des chiffres qui font mal. Très mal. Mais qu’est ce que casser le thermomètre va pouvoir arranger ? Et l’atteinte à la liberté de parole, ce n’est rien peut-être?

Malheureusement, au moment de publier, encore un exemple de vérité qu’on ne peut plus dire. On ne peut plus faire mention d’une double nationalité. Pourtant, elle est vraie… mais il semble que, pour certains, toujours les mêmes, celles et ceux qui dénoncent les deux premiers cas, avoir osé dire qu’une candidate n’était pas française de naissance soit un crime…

Eva dans le mur ?

juillet 15, 2011 on 2:15 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

JusMurmurandi consacre peu de temps à Me. Joly, car nous appliquons la maxime de Chateaubriand, à savoir, » il faut être économe de son mépris étant donné le grand nombre de nécessiteux ».

A celle ci pourrait s’ajouter celle de Winston Churchill « une femme modeste, avec de nombreuses raisons de l’être » (en fait il avait dit cela d’un homme « a modest man, with a lot to be modest about »).

Mais en fait cette fois, elle suscite le respect de JusMurmurandi en faisant l’unanimité de la classe politique.

Alors que l’on n’arrivera pas à faire passer la règle d’or pour que la dette nationale soit plafonnée, sujet ô combien important, faire l’unanimité c’est remarquable, exceptionnel, extra ordinaire au sens premier du terme.

Le seul problème c’est que c’est contre elle.

Sa déclaration sur la nécessité d’arrêter le défilé militaire du 14 juillet a généré un tollé unanime.

De droite comme de gauche. L’union sacrée.

Mais faut il lui en vouloir à Gro Eva Farseth, de son nom de jeune fille, n’est elle pas française que par le mariage ?… Visiblement, elle n’a pas épousé le 14 juillet…

Caresser ou insulter l’avenir?

juillet 12, 2011 on 8:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qu’il y a de bien avec les Verts, c’est qu’ils ne doutent de rien. Après la primaire qu’aura largement gagnée Eva Joly, elle et son alliée Cécile Duflot n’arrêtent pas d’appeler le perdant, Nicolas Hulot à « l’union », et d’assurer qu’il pourra avoir une place importante dans la suite des événements.
Le problème, c’est qu’Eva Joly, entre moult autres amabilités, a traité Hulot de « ancien animateur de télé, représentant des multinationales, suppôt de la droite », et qu’après, prétendre qu’il ne s’est rien passé et s’embrasser, ça fait quand même un peu curieux…
Il y a certainement une leçon pour les socialistes, qui, à leur tour, entament leur primaire. Insulter les concurrents, c’est insulter l’avenir. il n’y a qu’à demander à Ségolène ce qu’elle pense du « soutien » qu’elle a reçu (ou pas) des strauss-kahniens et fabiusiens en 2007.

Que reste-t-il de l’image d’Eric Woerth? Un ministre poussé hors du Gouvernement pour avoir donné l’impression de s’être compromis quand sa femme Florence travaillait pour Liliane Bettencourt, femme la plus riche d’Europe, et, accessoirement, pas en règle avec le fisc, alors que le mari de son employée était ministre du budget et donc des services fiscaux. Bref, difficile de faire plus que le couple Woerth dans le genre « cadeaux pour les riches et avantages pour soi-même ».
Le problème, c’est que le même Woerth a lancé une chasse aux comptes à l’étranger, sur la base d’une liste de comptes détenus par des français à la banque HSBC et volée par l’informaticien Falciani. Les menaces du ministre ont poussé 4575 (!) contribuables à faire une demande de régularisation, dont 68 seulement étaient sur la fameuse liste. Pour tout autre ministre, on eût crié à l’exploit, et mis en avant ce résultat significatif dans la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, aux antipodes de l’image de l’équipe Sarkozy. Comme c’est de Woerth, le « bettencourtisé » qu’il s’agit, le gouvernement se tait pour ne pas remuer des souvenirs peu glorieux…

Les Français pensent que la rencontre imprévue de Nafissatou Diallo a fracassé la vie de DSK. Au lieu de se retrouver sous peu Président, il sera toujours, à supposer même qu’il sorte blanchi de ses deux accusations de tentative de viol, ce qui n’est pas encore acquis, un personnage sulfureux. Adieu les juteuses conférences internationales et autres gras arbitrages auxquels l’ancien ministre des finances et directeur du FMI aurait pu de toute façon prétendre, et bonjour le risque de se faire, à tout moment apostropher, insulter ou agresser dans la rue.
Et si c’était l’inverse? On connait maintenant l’addiction de DSK aux femmes et au sexe. Ce qui était un « secret » est maintenant public. Imaginons qu’il ait été élu. Qui peut penser que le Président eût pu s’imposer une discipline qui a tant fait défaut au candidat? Donc, imaginons qu’il eût eu, en tant que premier des Français le même comportement, avec toutes les possibilités et tentations et pressions de la fonction. Il eût certainement risqué de se retrouver le premier président français à être chassé de son poste depuis Wilson, dont le gendre trafiquait des Légions d’Honneur. Les dégâts eussent été infiniment plus graves, tant pour la France que pour lui. Alors, à tout prendre, peut-être Nafissatou a-t-elle, sans le savoir bien sûr, évité le pire…

Les retards de la SNCF qui ont de l’avance

juillet 12, 2011 on 8:52 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout le monde les connait, chacun en parle, tous s’en plaignent.

Les clients (désolé, JusMurmurandi ne se résout pas à les ravaler au rang d’usagers) de la SNCF les subissent tantôt avec agressivité tantôt avec stoïcisme ; les retards laissent rarement indifférent.

Leur dernière manifestation est d’ailleurs particulièrement croustillante.

Le Président de la société annonce, en avance de phase, que les trains vont avoir du retard. Pendant des années. Comme si c’était quelque chose de nouveau.

En général lorsque les trains n’arrivent pas à l’heure prévue, on ne le sait qu’après l’évènement.

C’est par conséquent une nouveauté que l’on sache en avance que l’on va être en retard. C’est révolutionnaire, même.

Quelle est la raison invoquée, cette fois ci ? Les rails de nombreuses lignes doivent être rénovés.

Bref, nous sommes au 21 ème siècle, et l’on n’est même pas capable de prendre les mesures qui faut pour préserver le service au client d’une fonction aussi vitale que le transport d’un point à un autre.

Pour une entreprise qui a mission de service public.

Entreprise qui a profité pendant des décennies des infusions de cash des contribuables tellement elle était chroniquement en déficit.

Bref, on officialise son incapacité à faire face aux aléas de la modernisation.

Comme si l’on ne pouvait pas organiser le travail de telle façon à ce qu’il soit fait pendant des heures où il y a moins de trafic.

Même si cet assaut de franchise peut avoir une certaine valeur, c’est surtout l’aveu de son incompétence qui afflige JusMurmurandi.

Mais le retard n’est il pas la marque de fabrique de tout un chacun à la SNCF ?

La question mérite d’être posée lorsque l’on voit un de ses salariés qui dépose une plainte aux prud’hommes pour avoir été obligé par son chef d’enterrer ceux des « restes » d’un collaborateur écrasé qui n’avaient pas été évacués par les services de police lors d’un accident avec un TGV.

Pourquoi citer ces faits macabres en conclusion d’un article sur les retards, direz vous?

Parce que nous sommes en 2011 et que les faits remontent….à 1997 !

Le feu est au Vert! Mais pour qui?

juillet 6, 2011 on 4:50 | In Best of, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les résultats sont tombés, et Eva Joly devance largement Nicolas Hulot aux primaires d’Europe-Écologie-Les Verts. A quelques dizaines de voix près, elle était élue au premier tour, et elle peut aborder sereinement le second tour.

Une fois de plus, le phénomène des primaires, comme c’est le cas aux États-Unis, reflète avant tout l’opinion des militants d’un parti, et par forcément celui des sympathisants, au sens plus large du terme. Et donc le processus désigne souvent un « dur », idéologiquement bien identifié, plutôt qu’un rassembleur à l’attrait plus étendu. C’est clairement le cas dans le duel Joly-Hulot.

Sauf que les conséquences pourraient aller très loin. Pas vraiment pour les Verts, pour qui une déculottée à l’élection présidentielle ne serait ni une nouveauté ni un désastre. Mais peut-être pour la gauche. Car Eva Joly n’est pas, loin s’en faut, avec son approche permanente de « mère fouettarde », capable d’attirer autant de voix que le gentil, le télégénique, le moderne Nicolas Hulot.

Ce qui risque de laisser de nombreux électeurs orphelins, qui auraient pu voter écolo faute d’aimer Sarkozy et aussi faute de trouver quelque raison de voter PS, dont la seule contribution est de contredire Sarkozy en tout et pour tout.

Lesquels orphelins pourraient alors gonfler les rangs des électeurs d’un éventuel candidat centriste, comme Bayrou ou Borloo. Pas vraiment bon pour la gauche.

Le second problème que posera Eva Joly aux socialistes est celui d’une alliance au second tour. Il ne faut pas compter sur elle pour des concessions de type « realpolitik ». Battre Sarko n’est pour elle qu’un épiphénomène de l’avènement d’une écologie stricte. Comme, de leur côté, les socialistes ne sont pas vraiment partageurs, et ont du temps à rattraper depuis qu’ils courent en vain après une présidence rose, un score faiblard de Joly ne va pas les inciter à être généreux dans l’alliance.

Joly, l’ayatollah de la démocratie « pure » alliée avec le parti qui n’exclut ni Huchon, ni Mahéas, pourtant tous deux condamnés par la justice, ni Guérini, pourtant décrit par les socialistes eux-mêmes comme mafieux, avec le parti dont les élections au poste de premier secrétaire ont été marquées par la fraude, les négociations vont valoir le coup, et JusMurmurandi regrette de ne pas y assister…

A moins bien sûr que les socialistes, voyant ce que la victoire de Joly aux primaires risque de leur coûter, ne se mettent à voter eux-mêmes à ces primaires pour Hulot…:-)

La calomnie est une venticelle…et devient un crescendo public

juillet 2, 2011 on 11:38 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout le monde connait cette magnifique aria de Rossini dans son opéra « le Barbier de Séville » d’après Beaumarchais.
Utilisant son titre, JusMurmurandi revient sur le sujet qui a pris en moins de 24 heures dans les média la place de la libération des otages français, le nouveau développement du procès DSK.

Il aura suffi d’un seul article du New York Times pour créer un tonnerre…d’inepties.

Parce qu’en fait, ce qui s’est passé aujourd’hui était prévisible.

Il était attendu que les avocats de DSK tenteraient de chercher dans les hauts et les bas-fonds de la vie de la plaignante pour essayer de trouver quelque peccadille ou plus de nature à mettre en question sa crédibilité.

Ainsi, Me. Diallo n’aurait pas été (notez le conditionnel) totalement honnête dans sa demande d’asile. Et hop, pour le quotidien américain, elle redevient derechef guinéenne.
Deuxio, elle aurait reçu des virements de montants importants sur son compte de sources douteuses. Et hop, autant pour le secret bancaire.
Enfin, elle aurait communiqué avec un condamné avec pour objectif d’optimiser le rendement de « l’affaire ». Et autant pour le secret de l’instruction.

Entendons nous bien. JusMurmurandi n’entend pas prendre position vis-à-vis de ces « découvertes ».

Simplement de rappeler que ces faits sont totalement hors sujet.

Même si cela a ému le P.S. dont les primaires viennent de débuter à commencer par les Strauss Kahniens qui se sont répartis entre l’homme « normal » et la dame des 35 heures, cela ne change rien au sujet.

L’unique question est de savoir s’il y a eu rapport sexuel consenti ou non dans la suite du Sofitel (car rapport sexuel il y aurait bien eu) ? Bref de déterminer sans l’ombre d’un doute qui dit la vérité.

Mettre en cause la probité de la plaignante, c’était dans les cartes. Alors que les beaux parleurs se calment, et se renseignent, c’est monnaie courante aux Etats Unis.

Le juge Michael Obus n’a pas cédé à ce nouveau « coup de théâtre »…dans un verre d’eau durant l’audience qui vient de s’achever; il a simplement allégé la pénibilité de l’attente de DSK en enlevant l’assignation à résidence et l’obligation de caution. Mais il n’a pas rendu son passeport à DSK.

Par conséquent, respectant le calendrier initial, le prochain rendez-vous est toujours prévu le 18 juillet.
5 jours après la date de clôture des primaires socialistes.

Martine, Ségolène, François, Manuel et les autres peuvent souffler.

Le concert

juin 30, 2011 on 4:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

JusMurmurandi est fier que la France ait réussi à faire nommer Christine Lagarde à la tête du FMI.
C’est une performance remarquable à plus d’un titre.
Tout d’abord il convient de saluer sa performance en tant que ministre des finances.
Première femme à ce poste en France, elle fait partie de ceux qui ont occupé le poste le plus longtemps. C’est important à souligner car l’un des problèmes français, c’est sont instabilité fiscale chronique.
Elle a tenu la barre avec détermination pendant la crise financière et contribué à des innovations significatives : loi TEPA pour défiscaliser les heures supplémentaires, et donc détricoter le carcan des 35 heures chères à Martine Aubry, le Grand Emprunt, la RGPPP pour réduire l’endettement, la loi sur l’endettement des ménages pour protéger ces derniers à titre d’exemple.
Avec ces accomplissements, elle était une candidate logique, sans oublier le fait que sa carrière passée aux Etats Unis constituait un « tropisme » comme elle le disait elle même.

Sa nomination a par conséquent donné lieu à un concert, voire même deux.
Le premier est constitué de tous ceux qui ont salué avec chaleur et fierté son arrivée, se réjouissant de voir une femme (première dans le cas du FMI aussi) diriger le Fonds, malgré la sortie peu flatteuse de son prédécesseur.
Prédécesseur qu’elle s’est immédiatement engagée à rencontrer afin d’effectuer un passage de témoin efficace.

Et puis il y a le deuxième concert, celui de ceux qui sont bien mal à l’aise face à ce nouveau succès de Nicolas Sarkozy mais qui se sentent quasiment obligés de mettre leur grain de sel.

A commencer par Martine Aubry, dont la candidature hier a subi l’ombre portée de la nomination de Me. Lagarde.
Omnisciente et grande démocrate, elle s’est empressée de donner ses conseils. « Il faut réguler » déclare t elle ainsi.
On n’en attendait pas moins.

Ou encore Francois Hollande, dont on recherche vainement la mission ministérielle (ou autre) qui lui donnerait l’autorité pour se permettre de donner des conseils.

« Il faut qu’elle comprenne qu’elle n’est plus ministre de Nicolas Sarkozy » dit il, au motif que Christine Lagarde n’a pas la même orientation que son prédécesseur. Et ne doutant de rien, affirme « nous aurons à travailler ensemble après 2012″.

Plutôt que de pouffer devant telle sottise, JusMurmurandi tremble.

M. Hollande prévoirait il donc déjà qu’avec sa « bonne politique », ce serait le dossier de la France qui succèderait à celui de la Grèce sur le bureau du directeur du FMI ???

Le Trophée des Faux-Culs

juin 21, 2011 on 11:02 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France est en période électorale. Et c’est un truisme que de dire que les candidats souhaitent être élus. Et que, donc ils font ce qu’ils croient être approprié pour y parvenir.

Ce qui peut conduire certains à des sommets de démagogie, d’hypocrisie, d’amnésie, entre autres.

A chaque fois que l’un d’entre eux atteindra un de ses sommets, JusMurmurandi lui décernera un Trophée de Faux-Cul

Le premier, aujourd’hui, revient à François Hollande. A l’époque Premier Secrétaire du Parti Socialiste, il trouve une patate chaude. L’affaire Tristane Banon, cette jeune femme qui accuse DSK de viol. Contrairement à sa mère, qui, élue socialiste, conseille à sa fille, de ne pas porter plainte, François Hollande l’encourage justement à plusieurs reprises à le faire et maintient le contact. JusMurmurandi se dit « honnête Hollande, qui préfère l’éthique et le droit à l’étouffement d’un scandale ».

Manque de chance pour tout le monde, DSK est maintenant accusé pour des faits comparables à New-York. Et là on apprend que François Hollande « ne se souvient pas avoir été au courant de quoi que ce soit ». Manque de chance pour DSK, bien sûr, dont la vie est, quoi qu’il arrive, fracassée. Manque de chance pour Anne Mansouret, mère de Tristane Banon, dont le rôle peu glorieux est mis en évidence. Pour Tristane Banon aussi, qui voit cette histoire glauque resurgir. Et pour Hollande dont on voit bien maintenant que, s’il a conseillé à la présumée victime de porter plainte, ce n’était pas par éthique, mais pour éliminer un concurrent potentiel.

Parce que l’éthique eût voulu que le PS enquêtât sur l’affaire, pour éliminer, le cas échéant, de ses rangs, un violeur, si les faits avaient été démontrés. Mais comme il n’a rien fait, il préfère l’amnésie à la compromission.

Il faut dire que le PS que Hollande a dirigé pendant 12 ans comporte en ses rangs un autre personnage à scandale. Jacques Mahéas, maire de Neuilly-sur-Marne et sénateur PS a été condamné pour harcèlement sexuel. Sa condamnation est définitive puisqu’elle a été confirmée en appel et en cassation. Et pourtant il fait toujours partie du PS, comme si les instances du parti avaient, là aussi, préféré « ne se souvenir de rien ». L’amnésie plutôt que la compromission.

Il n’est sans doute pas sans intérêt de noter que, pour la primaire socialiste, d’après Wikipedia, Jacques Mahéas soutient…. François Hollande!

Lequel François Hollande reçoit donc notre premier Trophée des Faux-Culs. Qu’il se rassure, il ne restera pas longtemps seul au coin. La campagne électorale, et c’est bien triste, lui donnera très vite des camarades de turpitudes…
François Hollande frappé d'amnésie

Le renégâteux

juin 12, 2011 on 7:16 | In Best of, Ca m'énerve, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 1 Comment

Jacques Chirac doit être content, il a réussi a faire parler de lui, alors que l’on est à un peu moins d’un an avant les élections présidentielles.

De passage en Corrèze, dans « son » musée, il accueillait aujourd’hui François Hollande.

Lors de cette visite, Chirac, qui a déjà dit récemment tout le bien qu’il pensait de l’ex de Ségolène Royal, déclare qu’il votera Hollande en 2012.

Hormis le fait que cela veut dire que Chirac considère que le résultat des primaires socialistes est connu avant même que le vote des militants du P.S. n’ait lieu (!), on se retrouve trente ans en arrière.

Lorsque Chirac, ancien premier ministre de Giscard d’Estaing, se comporte déjà en renégat lorsqu’il trahit déjà son camp en encourageant les adhérents du RPR à voter Mitterrand au deuxième tour des élections présidentielles de 1981, avec le succès que l’on connait.

Cela confirme aussi le fait que Chirac ne se pense pas véritablement à droite, un peu comme Mitterrand (à qui il tresse aussi des lauriers dans son deuxième livre de mémoires) ne s’est jamais senti totalement à gauche….

A moins que ce ne soit une stratégie subtile pour démontrer qu’il est atteint de gâtisme, ce qui le dispenserait de son procès à venir à la rentrée. Procès dont il pensait peut-être que son successeur et meilleur ennemi avait le devoir de le dispenser, comme il avait lui-même tout fait pour que lui et ses amis, comme Jean Tibéri, soient au-dessus de la justice pour « Français ordinaires ».

Cette théorie du gâtisme pourrait être confirmée par le fait que Chirac a dit qu’il voterait pour Hollande « si Juppé ne se présentait pas ». Or Juppé n’a manifesté aucune intention de le faire et est, au contraire un ministre important du dispositif Sarkozy. En revanche, il est intéressant de noter que Chirac n’a pas parlé de voter pour Villepin, pourtant très proche de lui, si celui-ci se présentait, ce qu’il semble avoir l’intention de faire. Confondre Juppé et Villepin, voilà une preuve parfaite que Chirac n’a plus assez de tête pour être jugé, n’est-ce pas?

On dit aussi que Chirac, vertement critiqué par sa propre fille adoptive, Anne Bao-Traxel, pour avoir vertement critiqué Sarkozy dans ses mémoires, a été meurtri de ne pas avoir reçu d’hommage de son successeur après son élection. Quand on voit le comportement de l’ex-Président, on se dit que Sarkozy, loin d’être un ingrat, avait au contraire bien raison de voir en Chirac un scorpion. Vous savez, comme celui de la fable, qui ne peut s’empêcher de piquer bien qu’il se soit engagé à ne pas le faire et bien que ce soit suicidaire, tout simplement parce que c’est dans sa nature de scorpion…

Cependant, si l’on regarde les choses de plus près pour Hollande cette fois, elles ne sont pas aussi simples.

D’une part, si l’héritage de Chirac « valait » encore quelque chose en 2007, il est véritablement démonétisé en 2011.

Le nombre considérable de réformes engagées par son successeur est la preuve la plus tangible de ce clivage, par rapport à l’extrême pauvreté de l’héritage chiraquien. L’accueil de Hollande dans un musée ne serait-elle pas la plus belle illustration de ce gros coup de vieux :-) ?

D’autre part, cela ne va pas pour autant simplifier la tâche de Hollande.

Avec des soutiens dits de droite, au premier degré, comme celui de Chirac compliquera encore peu plus la tâche de rallier les électeurs de Mélenchon par exemple (toujours sous réserve que ce soit Hollande l’adoubé des adhérents du P.S. bien sûr). Jean-Marc Ayrault ne s’y est pas trompé et a tout de suite tenté de dégonfler la baudruche….

Finalement, Sarkozy doit à nouveau être reconnaissant à celui qui pense lui mettre les bâtons dans les roues une fois de plus. La dernière ?

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