Faut-il mettre un point d’interrogation à attentat?

décembre 26, 2009 on 10:12 | In Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bien sûr il ne faut pas généraliser mais quand même….

Il y a quelques jours, un individu, rapidement déclaré dingue, a réussi à passer outre les services de sécurité italiens pour fracasser le visage de Silvio Berlusconi à l’aide d’une statuette. S’il avait eu une vraie arme en main, c’était probablement la fin pour le fringant cavaliere.

La veille de Noël, une femme, rapidement déclarée dingue, a réussi à passer outre les services de sécurité vaticans pour se jeter sur Benoit XVI et le faire tomber. Si elle avait eu une vraie arme en main, c’était probablement le martyre pour le vieux pape.

Les services de sécurité du pape sont d’autant moins excusables qu’ils n’ont pas empêché Ali Aqça de fusiller Jean-Paul II, et que s’il a survécu, il en subi les séquelles pendant tout le reste de sa vie.

Les services de sécurité de Berlusconi ne sont pas forcément à blâmer, si on en croit la théorie « exotique » qui fleurit sur le Net, à savoir que le Premier Ministre aurait été victime d’un attentat « arrangé », dont l’effet premier a été de faire remonter sa cote de popularité minée par les scandales personnels.

Il faut se souvenir que l’Italie a engagé il y a longtemps déjà un programme de traitement des malades psychiatriques sans enfermement, ce qui fait qu’en trouver un ou deux en liberté n’est pas forcément surprenant. Ni difficile, si on rentre dans la logique d’un attentat « utile ».

Avant que vous ne pensiez que JusMurmurandi bascule lui aussi dans la paranoïa conspirationniste, rappelons-nous qu’en 1993, le haut dignitaire de Vichy René Bousquet, grand ami de François Mitterrand, fut fort opportunément assassiné juste avant son procès. Procès qui eût mis en lumière que le Président idole de la gauche avait menti sur tout un pan de sa vie et maintenu de solides amitiés vichystes. Son assassin, Christian Didier, fut immédiatement qualifié de « déséquilibré », même s’il fut, plus tard, et très discrètement, jugé responsable de ses actes et condamné fort légèrement.

Jacques Chirac, lui aussi peu populaire à ce moment-là, fut la cible d’un « déséquilibré », Richard Durn, qui tenta de lui tirer dessus.

De là à penser que l’attentat contre Benoit XVI a lui aussi été arrangé, avec pour but de rendre plus populaire un souverain pontife en grande difficulté de ce côté là, il n’y a qu’un pas…

…que JusMurmurandi ne franchira pas.

Pourtant, si vous faites une recherche sur Google Images, pas une photo de Berlusconi ensanglanté ou de Benoit XVI agressé dans les 10 premières pages, ce qui fait quand même plus de 200 photos pour chaque cas. Images que nous avons pourtant tous vues à la télévision, n’est-ce pas?

Alors?

2 hommes d’exception

décembre 24, 2009 on 8:32 | In Insolite, International | Commentaires fermés

Il y a peu, JusMurmurandi se décrivait comme une bande de vieux cyniques. Fort heureusement, il y a encore des évènements qui nous réjouissent, qui sont comme des cadeaux. Il faut dire que c’est le temps de Noël….

Voici donc deux cadeaux de deux hommes d’exception, que rien ne rapproche, sauf justement qu’ils sont exceptionnels. Exceptionnel. Un mot dans le quel se trouvent toutes les lettres de Noël.

Michaël Schumacher, d’abord. Il a 41 ans. Dans la discipline reine de la course automobile, la Formule Un, il a non seulement tout gagné, mais pulvérisé tous les records. A commencer par 7 titres mondiaux.

Eh bien, après 3 ans d’arrêt, à 41 ans, il va revenir se frotter aux jeunes au volant d’une Mercedes conçue par son ami Ross Brawn. Il n’a rien à prouver, ayant déjà tout gagné, et pas mal à perdre si son retour devait faire « pschitt! ». Il ne le fait pas pour l’argent, en ayant accumulé largement plus que ses besoins, et ayant accepté un contrat très moyennement lucratif.

Mais voilà, c’est un champion, et les champions se définissent à partir de la plus haute marche du podium.

Serge Klarsfeld ensuite. Celui qui a passé l’essentiel de sa vie à traduire en actes le besoin de pourchasser les criminels nazis et a fondé l’association des fils et filles des déportés juifs de France déclare à l’hebdomadaire Le Point qu’il n’y a aucune raison que Pie XII ne devienne pas saint. Or la possibilité de cette canonisation, avancée par Benoit XVI en même temps que celle de Jean-Paul II, hérisse la communauté juive, qui condamne Pie XII pour son silence pendant la Shoah.

Il serait tellement simple pour Serge Klarsfeld de se joindre aux condamnations si politiquement correctes. Ou tout simplement de ne rien dire, étant un homme qui n’a plus rien à prouver en la matière.

Mais voilà, c’est un homme à l’honnêteté et à la morale exigeantes, et ces hommes-là se définissent à partir des situations difficiles.

Même si on n’aime pas la Formule Un et si on n’est pas un expert en archives vaticanes, saluer Michael Schumacher et Serge Klarsfeld voilà bien un avant-goût de Noel.

Joyeuses fêtes à tous!

Serge Klarsfeld

Michaël Schumacher

A Copenhague, ce n’étaient pas des Saints…

décembre 20, 2009 on 12:54 | In France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Copenhague a montré au grand jour les limites du système onusien. L’ONU, dont il n’est pas inutile de rappeler qu’elle descend directement de la Société des Nations, née de la fin de la première guerre mondiale et destinée à empêcher -et on sait à quel point elle a échoué- la répétition d’un tel carnage, fonctionne en effet suivant la règle de l’unanimité.

Espérer une unanimité à plus de 170 pays sur un sujet, la réduction de l’émission de gaz à effet de serre par tous les pays, grands comme petits, riches comme pauvres, émergents aussi bien que vieillissants, propres autant que sales, c’était espérer que leurs chefs d’État se conduisent comme des Saints.

Car la définition d’un Saint, justement, c’est d’être quelqu’un qui se dépasse au service d’une cause plus grande que lui ou elle, et qui, dans cette dynamique, accomplit des miracles même après sa mort.

Et c’est exactement ce qui ne s’est pas produit à Copenhague. Personne n’a dépassé ses propres intérêts, et aucun miracle ne s’est produit.

Fort heureusement, dans le même temps, une solution va nous être donnée par l’Église catholique, dont le pape, Benoit XVI, a proclamé deux papes « vénérables », dernière étape avant la béatification, attendue pour 2010.

L’un de ces deux papes, Jean-Paul II, a indiscutablement réussi des miracles. Il a plusieurs fois réuni des millions de jeunes pour des Journées mondiales de la Jeunesse, véritables happenings chrétiens, aux antipodes de l’image de l’Église catholique, et aux antipodes de l’image de la jeunesse mondiale. Il a comblé une partie du gouffre séculaire qui sépare les Églises judéo-chrétiennes.

Il a montré que lui, le vieux pape polonais, théologiquement conservateur, était devenu l’un des leaders les plus populaires du monde, capable de renverser des montagnes, même quand elles étaient aussi massives que le système soviétique

Un leader qui rassemble et qui met en mouvement, capable de renverser des montagnes, et qui fait des miracles. Comme en leur temps, Gandhi ou Mandela. Voilà exactement ce qui a manqué à Copenhague.

Qui sera, un jour, le Saint de l’Environnement?

Tuvalu devient Foutuvalu!

décembre 19, 2009 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tuvalu, c’est un État-atoll qui a une particularité redoutable. En cas de hausse du niveau des océans, il disparaîtra purement et simplement sous les eaux. Fort heureusement, cela ne concerne « que » 12.000 personnes et 26km².

Alors que se passe-t-il qui fasse que Tuvalu soit subitement important? Eh bien, c’est ce minuscule État qui a été le premier à rejeter le texte sorti de la conférence (on n’ose plus dire: le sommet) de Copenhague sur le réchauffement climatique.

Les 130 chefs d’État n’ont pu se mettre d’accord sur rien, et, quand le spectre de l’échec s’est fait menaçant, certains sont purement et simplement partis pour éviter d’être partis prenantes au fiasco. D’où le fait qu’il n’y a même pas de « photo de famille » de tous ces puissants dirigeants.

Sans accord, chaque pays va pouvoir tranquillement poursuivre ses intérêts et eux seuls, tout en multipliant les déclarations de bonne conduite. Ainsi, au palmarès du cynisme, JusMurmurandi salue la Chine, qui offre une forte réduction de ses gaz à effet de serre, mais sous condition qu’il n’y ait aucune vérification extérieure, mais aussi la Russie, qui fait de même, mais avec en référence la situation à la fin du XXe siècle, quand l’Union Soviétique produisait -et donc polluait- beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui fait que sa diminution est déjà dans les faits, et donc que la « promesse » était vide, ou encore le Soudan, qui se vautre dans l’abomination au Darfour, mais ose comparer le comportement des Occidentaux à l’Holocauste. Et ainsi de suite…

Il est clair que les ONG et autres experts qui se sont vus aux commandes de la planète comme une sorte de panel mondial de ce qui est « bien » et de ce qui ne l’est pas doivent se sentir comme Perette et le pot au lait. De même que les dirigeants des pays du tiers-monde qui salivaient déjà sur ces 100 milliards d’euros annuels de transfert à partir de 2020 qui leur étaient, du moins le croyaient-ils dus et destinés.

JusMurmurandi, qui n’est qu’une bande de vieux cyniques, n’est pas véritablement surpris que les dirigeants n’aient pas cédé à ce chantage à la terreur d’un mélange hétéroclite de bonnes âmes pleines de bonne volonté, de politiques « alternatifs » tentant de ressusciter les politiques de décroissance qui ont fait faillite dans les années 60 avec le Club de Rome, d’autres politiques tout simplement désireux de surfer sur une vague prétendument populaire, et de scientifiques et autres experts.

Et, en tant que vieux cynique, JusMurmurandi fait remarquer qu’il n’y a pas une seule élection qui ait été remportée où que ce soit par ce programme. Pas une au monde. Comme légitimité démocratique, on fait mieux. Sauf à vouloir faire le bonheur (en l’occurrence la survie) des humains malgré eux, et on sait ce que ce genre de gouvernance a donné dans le passé….

Que reste-t-il de tout cela? Que très probablement le monde avancera en ordre dispersé. Quoiqu’il y ait des moyens d’imposer un certain ordre mondial de la propreté. Il suffit que l’Union Européenne impose (au sens d’impôts) un droit à l’importation de produits polluants et/ou en provenance de pays polluants. Comme il s’agit du premier marché du monde, on verra ceux qui veulent y exporter, telle la Chine, s’orienter (il y en a déjà des signes) vers un « plus propre que moi, tu meurs » salutaire pour tout le monde.

Ce qui serait une forme internationale de taxe carbone. Amusant de voir comment le gouvernement global ne peut s’imposer par la science, la diplomatie, ou l’intérêt commun, mais par l’impôt et le commerce….

En attendant, le réchauffement climatique est une réalité, même si le foutoir de Copenhague s’est tenu pendant une vague de froid sur l’Europe. Lequel réchauffement, quelles qu’en soient les causes (il n’y pas consensus que l’activité humaine soit déterminante), va causer l’engloutissement des Tuvalu.

Ils sont donc foutus, les Tuvalu.

Sauf que, bien sûr, après avoir pleuré que tout est perdu pour toujours sur toutes les radios et télés, après avoir condamné tous les dirigeants politiques, et après avoir clamé leur désespoir avec un talent à éclipser la mémoire de Sarah Bernhardt, toutes les ONG, écolos et autres scientifiques se hâteront de remettre le couvert des négociations planétaires. Être passés si près d’un tel fromage est vraiment trop cruel, le psychodrame ne fait que commencer….

Blancs comme neige!

décembre 18, 2009 on 8:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Certains jours, JusMurmurandi n’arrive tout simplement pas à comprendre l’information, tant elle sort du périmètre de ce qui est imaginable.

Ainsi, quand on voit une majorité de Français favorables aux cafetiers restaurateurs qui se sont purement et simplement mis dans la poche l’essentiel de 3 milliards de baisse de TVA au mépris de tous leurs engagements passé et présents.

Cette fois-ci, c’est l’Autorité des Marchés Financiers qui innocente tous les mis en cause dans ce qui apparaissait comme un gigantesque délit d’initiés chez EADS. 17 personnes et 3 sociétés avaient vendu des grandes quantités de titres EADS juste avant que l’annonce du long retard du programme A380 fasse fortement baisser le cours de l’action.

Dans les faits, l’AMF vient de dire que ces gens-là et ces entreprises avaient le droit de le faire. Peut-être, dans le fond ne savaient-ils pas que leur avion géant aurait plus de 2 ans de retard et quelques milliards d’euros de surcoût. C’est possible, après tout ils n’étaient que les dirigeants de l’entreprise, on ne peut pas leur demander de tout savoir…

Julien Dray, lui, tout comme les dirigeants d’EADS, vient d’apprendre qu’il n’aura pas à connaître les bancs de la Correctionnelle. Tout ce dont la presse s’est fait l’écho avec des mines de jeune fille effarouchée, notamment ce qui apparaissait comme un train de vie fastueux et totalement sans rapport avec ses fonctions et ses revenus, ne mérite pas plus d’un simple « rappel à la loi ».

Dans le même temps, on apprend que l’ex-Président Chirac va, lui, être recherché pour une deuxième affaire, en sus de celle qui va lui valoir, à la différence des personnes mentionnées ci-dessus, une comparution en justice.

Mais, toujours dans la même veine incompréhensible qui semble avoir contaminé les Français, ceux-ci pensent qu’il serait mieux de laisser en paix l’ancien Président, traité en son temps de Super Menteur et vilipendé pour les nombreuses casseroles dont seule son immunité présidentielle le protégeait tandis que ses lieutenants tombaient comme les grognards de Napoléon à Waterloo.

Nicolas Sarkozy a de tout temps proclamé son peu de goût pour la pratique régalienne de la grâce présidentielle, et ne l’a pas utilisée en une moitié de mandat. On voit que la Justice, toujours soucieuse de bien faire son travail, lui évite cette peine….

1984 en 2009

décembre 15, 2009 on 5:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Nous avons déjà parle de 1984 de George Orwell et comment l’état décrit dans ce livre place des téléviseurs dans tous les foyers pour les espionner.

Avec Internet, c’est encore plus facile.

En 2009, les habitants des pays occidentaux, s’ils disposent de télévisions chez eux, n’ont même pas besoin d’être suivis, écoutés etc.

Ils vont a la confession « électronique » d’eux mêmes, racontant leur vie, montrant des photos de leurs familles, amis et tout autre détail sans la moindre pudeur, ou même réflexion quant à la destination éventuelle de ces informations quelques fois « sensibles ».

JusMurmurandi a récemment aborde le sujet de cette femme dont la couverture chômage a été purement et simplement annulée par sa compagnie privée au Canada, après qu’elle ait mis en ligne des photos de vacances avec des Chippendales pendant qu’elle était théoriquement en cure pour soigner sa « dépression ».

Bref, pas besoin d’épier, il suffit de lire tout ce que racontent les uns et les autres. Sur le site le plus fameux, Facebook, il y aurait déjà plus de trois cent millions d’abonnés enregistres.

Nombreux sont ceux qui s’y enregistrent non pour donner mais pour recevoir (organismes publics, police, cabinets de recrutement etc….)

Et la ou cela se corse, c’est que ces sites peuvent aussi être la cible de cyberattaques, comme n’importe quel site internet.

On a vu apparaitre des messages prétendument envoyés par un abonne a tous ses « amis » pour vanter de la lingerie ou autre produit ne faisant pas nécessairement partie de son quotidien, en particulier si certains des « amis » sont des relations professionnelles.

Et quelle est la seule solution dans ces cas quelque peu embarrassants?

Envoyer un courriel pour expliquer aux uns et aux autres que son compte a été détourné…Mais suivant le proverbe que crachez, il en reste toujours un peu, allez expliquer a tous vos « amis » que vous n’y êtes vraiment pour rien. Et les uns et les autres se retrouvent un peu honteux….

D’après un éditeur de logiciels anti virus, 21% des utilisateurs d’internet annoncent avoir été la cible de programmes malicieux sur des sites « sociaux »

Clairement pour JusMurmurandi, ces sites de liens sociaux représentent un danger dont les abonnes ignorent les conséquences.

La garantie des données n’est pas assurée, la pérennité financière de ces sites non plus, et tout ceci alors que les uns et les autres y racontent leur vie comme de jeunes enfants écrivent leur journal dans un cahier en papier, ignorant la diffusion incontrôlée et incontrôlable de l’internet.

JusMurmurandi parlait en début d’article de confession. On sait les dérives qu’ont pris les aveux a certains confesseurs sans foi ni loi.

Si vous êtes enregistre sur l’un de ces sites, et y déposez vos secrets, pensez y avant de tout raconter….

Taxi !

décembre 14, 2009 on 9:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà bien une confrérie à défaut d’un autre terme qui fait souvent couler de l’encre.

Si les Parisiens envient les taxis de Londres pour leur espace intérieur, leur confort avec les cinq places disponibles et surtout leur très faible rayon de braquage (le tout étant défini par un cahier des charges très strict dont on imagine mal que le maire de Paris aurait le courage de vouloir en imposer un un jour aux taxis parisiens), c’est une toute autre affaire de taxi qui déchaîne les Britanniques en ce moment.

Car nos voisins et néanmoins amis ont décidé de faire une petite introspection et regarder de près comment les hommes politiques de l’époque ont pu lancer le pays dans un conflit aussi désastreux que celui qui se déroule aujourd’hui en Irak.

Car en dehors de la responsabilité de l’Etat français lors du deuxième conflit mondial, il est bien une décision pour laquelle JusMurmurandi soutient les deux mandats de Jacques Chirac, c’est celle de ne pas suivre George W. Bush dans sa vendetta teintée de « je vais prouver à papa que moi je peux le faire, moi » pour aller déloger Saddam Hussein de la tête de l’état irakien.

Rappelez vous, l’Onu et Mohamed el Baradei font une enquête approfondie pour voir si Saddam ne serait pas à la tête d’armes de destruction massive de nature à déclencher un conflit majeur 45 minutes après que le Saddam en donne l’ordre.

Si la perspective était terrifiante, il est parfaitement clair qu’elle était tout aussi infondée. Et que ce faisant, l’équilibre précaire qui existait dans la région a été profondément bousculé, tandis que les Américains lâchaient un allié historique, à la tête d’un état laïc, face à un Iran religieux ne rêvant que d’une chose, d’en découdre une bonne fois pour toutes avec Saddam, manoeuvre qui avait échoué lors du non moins sanglant conflit Iran Irak.

Et ceci nous allons le payer, nos enfants et peut être nos petits enfants aussi.

Il est donc rassurant d’une certaine mesure de se dire que tant à ce que cette décision désastreuse ait été prise, on veuille, enfin, près de 7 ans après, enquêter sur comment les dirigeants de l’époque (Bush et Blair) ont pu engager leurs pays dans une voie aussi impensable.

Car il faut se rappeler que la raison sensée justifier cet engagement, c’était les armes de destruction massive. Pas de chasser un dictateur sanglant; car pour cela il suffisait, comme il est toujours possible d’ailleurs, de « s’exercer » en Corée du Nord ou à Cuba.

Or, comme chacun sait depuis, d’armes de destruction massive on n’en trouva pas plus que l’Onu, c’est à dire pas plus que de beurre en broche. Aucune.

Mais d’où venait l’information sur ces prétendues 45 minutes nécessaire à la mise en route d’un conflit bactério chimique? Car c’est là que le bât blesse, c’est sur ce point central que l’on se rend compte à quel point les deux dirigeants ont pu raconter n’importe quoi pour justifier leur décision.

D’après les sites d’information britanniques qui suivent le procès, cette information, capitale rappelons le, aurait été entendue au cours des deux années précédant le conflit par un chauffeur de taxi à la frontière jordano irakienne.

Bref, on est en plein téléphone arabe….

Et dire qu’il y a encore quelques semaines, Tony Blair était encore un candidat jugé respectable pour prendre la tête de l’Union européenne.

Et le même Blair de dire aujourd’hui, au même procès, qu’il était nécessaire d’abattre Saddam Hussein. Et justifier les milliers de morts alliés, et les centaines de milliers de civils irakiens aussi peut être ???

Car s’il était un fou sanguinaire comme décrit par ses détracteurs, jamais au grand jamais il n’aura commis autant de crimes que Bush et Blair réunis.

Ouf, on l’a échappé belle, et pour sa part, JusMurmurandi préfère largement Van Machin à la tête de l’Europe.

Collision mortelle dans la Russie de Dimitri et Vladimir

décembre 13, 2009 on 2:53 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Notre justice n’est certainement pas exemplaire, Ségolène Royal n’avait elle pas, à mots couverts, critiqué sa lenteur?

Nombreux procès qui se terminent en quenouille, comme par exemple le procès intenté encore récemment à Air France pour la mort d’une de ses hôtesses tombée d’une rampe d’accès qui avait été retirée trop brutalement pas un des agents du sol. Ou encore dans le pénible dossier de l’accident de l’Airbus du mont Saint Odile (le fait qu’il s’agisse de deux faits aéronautiques est une coïncidence) où ni la compagnie aérienne, ni le constructeur n’ont été condamnés pour ce qui  s’est passé. Ce ne fut qu’une mort accidentelle, rien de plus, rien de moins. Ou encore dans le douloureux dossier AZF qui visiblement restera un hasard malheureux, même si cela s’est passé juste quelques jours après le 11 septembre 2001.

Gageons qu’il en sera de même dans le cas de l’incendie du tunnel sous la Manche il y a bientôt un an, pour lequel « tout le monde » se satisfait du fait que l’échauffement des freins d’un camion puissent ravager le tunnel à  tel point qu’il faut six mois pour le réparer…l’accident ayant eu lieu le 11 septembre 2008

Non, rassurez vous, JusMurmurandi ne fait pas partie de ceux qui croient à la théorie du complot pour autant. Mais il ne faut pas non plus nous prendre pour des crétins de façon trop visible.

S’il s’agissait de journalistes, par contre, gageons que la réaction serait tout autre. C’est un peu ce qui s’est passé avec Magomed Yevloyev, qui eut le mauvais goût de fonder le principal site internet d’opposition en Ingouchie, région limitrophe de la tristement célèbre Tchétchénie.

Arrêté en août 2008, il mourut « accidentellement » pendant son transfert dans une voiture de police. Le policier accompagnateur, qui porte le même patronyme que la victime, vient d’écoper de deux ans de prison seulement, malgré la mort d’homme.

Mais oui, comprenez vous, ce ne fut jamais qu’un accident: ainsi la thèse officielle retint pour justifier la faiblesse du verdict, qu’il y avait juste eu « collision entre la victime et le canon du pistolet » !!!

Quel beau jugement…..

Guantanamobamafghanistan ou pico traité de Realpolitik

décembre 5, 2009 on 3:36 | In Europe, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tous les média ne parlent que du sommet de Copenhague, nombreux sont les affichages pour « Hopenhagen », tout l’avenir de l’Homme sur la planète est annoncé comme devant se jouer dans la capitale danoise.

Il faut à ce sujet préciser que ce n’est pas l’avenir de la planète (Terre) qui se joue, mais celui de l’occupation de l’Homme sur la dite planète. Car la Terre pourrait parfaitement continuer à tourner comme l’a si brillamment décrit Galilée une fois que les hommes se seraient anéantis ou seraient morts asphyxiés par le méthane des vaches.

Mais pour que le sommet sur l’environnement soit un succès, il faut que les bons partenaires soient non seulement à la table, mais au bon moment.

Bref, il est nécessaire que les Etats Unis soient là représentés par leur président et le bon jour, c’est à dire à la fin quand les décisions et autres engagements seront pris.

JusMurmurandi a cru comprendre entre les lignes que Barack Obama fait peu de cas de l’Europe. Ou peut être faisait.

Car il a, aussi, besoin de l’Europe même si cela l’ennuie.

Ne sont-ce pas les pays de l’Union qui pourraient épauler l’effort américain à Kaboul, où Obama vient de décider l’envoi de 30.000 hommes supplémentaires ? Car  justement si tous les pays européens ont unanimement salué son courage, aucun ne s’est engagé pour un envoi de troupes supplémentaires… Et on imagine mal des Sigapouriens, Japonais ou des Chinois épaulant les boys, là où justement se trouvait Obama pendant la commémoration de la chute du mur de Berlin.

Obama veut fermer Guantanamo; mais que faire avec les prisonniers ? 250 d’entre eux devraient être « accueillis » dans des pays amis. Comme certains pays, incluant la France qui en a accepté…deux.

La coopération, cela se paye. Cash.

C’est peut être ce que semble vouloir dire Barack Obama qui va finalement se rendre à Copenhague non le 9 mais le 18 décembre prochain, dernier jour du sommet.

Hobamapenhagen ??

pico traité de Realpolitik pour Barack Hussein Obama ?

pico traité de Realpolitik pour Barack Hussein Obama ?

Les racistes ont le droit de le dire!

décembre 5, 2009 on 10:27 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Que ce soit le judéo-christianisme, la morale ou la loi, l’homme occidental se voit encadré par une série de valeurs qui différencient ce qui est « bien » de ce qui est « mal ». Et la loi sanctionne ce qui est « mal » selon elle.

C’est ainsi que nos sociétés ont érigé des lois contre l’antisémitisme ou l’incitation à la haine raciale ou religieuse.

Mais la société actuelle va plus loin, s’élevant tel un concert de voix outragées dès lors que quiconque émet une opinion à rebrousse-poil de cette tendance.

Il y a donc un conflit ouvert, dur et irrémédiable entre liberté de pensée et de parole et politiquement correct.

Le débat actuel sur l’identité nationale en est l’exemple.

Ainsi le blog organisé par Eric Besson déborde-t-il parait-il de propos racistes et xénophobes, ce qui montre que le débat « dérape ».

Ce qui est scandaleux, ce ne sont pas les propos racistes, c’est leur censure. Il faut sans cesse réaffirmer qu’il n’y a pas, en France, de délit d’opinion. Chacun a le droit absolu de penser ce qu’il veut.

Quand à le dire, il y a des limites, à savoir qu’il ne faut pas recommander ou encourager d’actions contraires à la loi.

Ainsi il est parfaitement légal de dire et d’écrire « je n’aime pas les noirs, les arabes, les juifs et les coiffeurs! » Nulle loi républicaine ne nous oblige à aimer notre prochain, ni à dire ou écrire ce qui est contraire à notre goût ou notre dégoût.

Soit donc la personne qui a dit, clamé et écrit cette liste de gens qu’elle n’aime pas. Est-elle raciste? Manifestement. Est-ce légal? Oui, trois fois oui, mille fois oui!

Les tenants du politiquement correct, qui s’élèvent immédiatement contre tout discours raciste, qui en recherchent déjà la trace dans la pensée, voudraient la condamner au nom de la morale, et affirment que le penser aujourd’hui, c’est passer à l’acte demain, ou causer le passage à l’acte d’autres personnes.

Ce que font ces moralisateurs, c’est condamner pour délit d’opinion, et tenter d’imposer un totalitarisme intellectuel et moral.

Il est d’une importance vitale pour notre société de nous battre contre toute dérive dans ce sens. Un exemple? Le blog d’Eric Besson, justement, où les contributions racistes sont censurées et isolées des « autres », c’est-à-dire des « bonnes » contributions. La charte des modérateurs le dit d’ailleurs très clairement: ils écartent toute attaque ou insinuation à caractère racial ou xénophobe

Il est légal en France d’être raciste et xénophobe. Toute autre interprétation est liberticide, un affront aux trois mots gravés sur les frontons des édifice publics, et à ceux qui sont morts pour la défendre.

La Liberté n’est pas l’unanimité. C’est même à cette absence d’unanimité, à la vitalité du débat, qu’on la reconnaît.

L’Égalité et la Fraternité n’ont de sens que si nous sommes différents. Sinon, ce serait de l’Identité, non au sens de carte d’identité, mais au sens d’être identiques, de clones.

JusMurmurandi déteste les racistes. Mais déteste encore plus les totalitaires de la pensée.

Liberté, Egalité, Fraternité

Mettre ou ne pas mettre un Tiger dans son moteur, telle est la question.

décembre 3, 2009 on 7:53 | In Best of, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Pour ceux d’entre nous qui ont un peu (plus) de bouteille, ils se souviendront peut être de la publicité des années 70 de la firme pétrolière Esso qui expliquait que prendre du carburant chez eux revenait à mettre un tigre dans son moteur, image à l’appui.

Mais est ce toujours une histoire qui se passe bien ?

Apparemment pas.

On apprend qu’il y aurait eu plusieurs femmes qui auraient mis un tigre dans leur moteur, ou plus exactement Tiger Woods dans leur lit.

Et que ce dernier, loin d’avoir eu un malaise qui aurait causé son accident automobile il y a quelques jours aurait en eu une bataille rangée avec sa femme armée d’un club de golf .

Tiger Woods, suivant tous ses compatriotes prédécesseurs se faisant prendre, en quelque sorte, la main dans le pot de confiture, fait amende publique pour la peine qu’il a causée à sa famille.

Et on découvre ainsi toutes les complexités de la vie en couple lorsque l’on est une star américaine richissime, les maîtresses qui passent aux aveux publics dans la presse qui va bien, les accords prénuptiaux que les deux amoureux signent qui ne sont rien de moins qu’un contrat (business is business); mais surtout, on voit passer devant nous cette Amérique légaliste où tout se règle à coups (et coûts $$$$!) d’avocats qui prennent le plus souvent une commission sur ce qu’ils obtiennent de la partie adverse.

Car dans le cas de Tiger Woods, on parle déjà de dizaines de millions de dollars qui auraient quitté son compte en banque pour aller sur celui de celle qui s’appelle encore Me. Woods afin de tenter de ramener la paix dans le couple.

Bref, c’est encore un remake de Dynasty, en plus réel, plus riche, plus violent encore.

Et si cela, aussi, faisait partie de l’identité nationale….américaine ?

Dans l’indifférence….Lisbonne, Obama, le Grand Paris, l’antiterrorisme, le fromage, le PS tire un Dray…

décembre 2, 2009 on 7:40 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le 1er décembre dernier s’est déroulé dans l’indifférence d’un jour normal. Pourtant certains évènements auraient mérité d’être soulignés, qui vont avoir des conséquences…

Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur, et a remplacé entre autres celui de Nice, si empreint de compromis lâches. Ce Traité a deux avantages. D’abord il sort l’Europe des 27 de l’immobilisme auquel la combinaison de son élargissement et de son immobilisme institutionnel la condamnaient. Donc on va pouvoir recommencer à agir au niveau européen. Excellent! Deuxième avantage, quand quelque chose ira mal en France, il sera facile de blâmer le Traité de Lisbonne et l’Union Européenne pour s’en dédouaner, comme toujours en France depuis des décennies. Mieux encore!

Barack Obama a décidé l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, avec un plan de retrait pour 2012. Quelle que soit la sympathie et le respect qu’inspirent la rhétorique d’Obama et le look de sa femme, il y a des fois où la différence avec George W. Bush n’apparaît pas de façon claire, couleur de peau mise à part…

Le Parlement a voté la loi sur le Grand Paris. Ce qui veut dire le plus grand changement pour la Région Parisienne depuis les années 60, qui avait vu naître les villes nouvelles, le RER et les autoroutes urbaines. On a du mal à imaginer où en serait la région sans elles. Sans préjuger de ce qui se passera, une telle loi est l’illustration, s’il en fallait une, de la rupture Sarkozy. Rien, sauf des adaptations à la marge n’a été fait sous les présidences Pompidou, Giscard, Mitterrand (deux mandats) et Chirac (deux mandats), excusez du peu! Ce qui veut dire que plus de la moitié des franciliens n’a jamais vu de vrai changement de cet ordre…

Il est également symptomatique que ceci soit impulsé alors que ce n’est pas une promesse de campagne, et avec une date de réalisation qui ne cadre pas avec les échéances électorales. Il n’y aura rien de tangible d’ici 2012, sauf peut-être des débats, des soucis, conflits et autres avatars. Pas exactement un avantage de nature électoraliste…
Et l’opposition est restée muette, sauf des protestations pour dire qu’elle avait été active sur ce dossier, que, si elle ne l’avait pas été plus, c’était la faute de l’État-UMP, et contre la méthode « dictatoriale » employée. Bref, rien, ou si peu…

Autre rupture, la fusion de trois forces de police aux missions identiques, le RAID, le GIPN, la Brigade Anticommando. De trois troupes disparates (méthodes, matériels commandements) différents, faire une seule, plus efficace, plus efficiente. Mais aussi de trois fromages, en faire un seul. Oui, vraiment, on voit bien pourquoi Sarkozy est autrement plus mince et sportif que ses prédécesseurs qui les ont multipliés…

Le Gouvernement a tranché et attribué la vente de la division T&D d’Areva au consortium formé d’Alstom et Schneider, face à la concurrence de Toshiba et de General Electric. A noter que les syndicats ont tous souhaité l’attribution aux étrangers plutôt qu’aux Français. Sans doute n’ont-ils pas compris le sens du mot délocalisation… ou alors se disent-ils que l’intégration avec des sociétés françaises leur vaudra moins de fromage…

Pour les Régionales, Julien Dray a été débarqué par le PS de liste de l’Essonne. Jean-Paul Huchon y manifeste une logique de fer: ce n’est pas lui, mais les militants qui ont « tiré un Dray » (désolé, mais le jeu de mots à tiroirs était irrésistible. Ils l’ont même tiré comme un …lapin!). Moyennant quoi, s’il est innocenté (mais il l’est, innocent, jusqu’à la preuve du contraire, pauvre Jean-Paul Huchon), il (Dray) sera réintégré.. apparemment sans vote des militants… Les mots manquent pour dénoncer une telle lâcheté envers un camarade de lutte. Sauf quand on se souvient que Huchon, lui n’est pas innocent, non seulement dans ce calcul politique minable, mais aussi pénalement, ayant, lui, été condamné de façon définitive. D’où son besoin de montrer avec J. Dray son intransigeance avec les affaires d’intégrité… des autres. Il risque d’avoir bientôt un autre exercice périlleux à accomplir dans ce domaine, avec la probable mise en examen de Bertrand Delanoë (Dray, lui n’est pas mis en examen, donc « encore plus innocent », si tant est que cette monstruosité juridique ait un sens) dans une affaire de prise illégale d’intérêts.

Bon 2 décembre, anniversaire d’Austerlitz.

La Suisse n’a pas bonne mine

décembre 1, 2009 on 10:08 | In Best of, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Invraisemblables! Les commentaires sur le referendum suisse interdisant de nouvelles constructions de minarets dans le pays sont invraisemblables.

D’abord, le résultat était prévisible. Si on demande à n’importe quelle population s’ils sont d’accord pour l’édification de nouvelles tours, de nouveaux aéroports, de nouvelles décharges, de nouvelles gares, la réponse a toutes chances d’être « non ». Pourquoi voudriez-vous qu’en tant qu’individus les électeurs acceptent des désagréments individuels causés par a proximité de ces infrastructures au nom d’un intérêt général impalpable? C’est à l’État que revient d’imposer cet intérêt général face à l’égoïsme illustré par la formule américaine NIMBY (not in my back yard, ou pas dans mon jardin). Il est évident que, si l’on faisait un référendum identique, en Suisse ou ailleurs, sur la possibilité de créer de nouveaux impôts; la réponse serait aussi « non », et pas seulement à 57%…

Deuxièmement, bâtir un minaret n’est pas bâtir une mosquée. Le minaret, apparemment est plus coutumier qu’autre chose, n’étant pas une prescription religieuse. Pas plus qu’un clocher chrétien, d’ailleurs. Il est donc tout à fait loisible de continuer à construire des mosquées en Suisse, et c’est très bien comme ça. Il est plus que probable d’ailleurs que les auteurs de ce referendum scabreux le savaient très bien, et aient reculé devant un texte qui aurait interdit la construction de mosquées. Parce que là, le sujet n’aurait plus été largement symbolique, mais bel et bien réel et majeur, avec pour enjeux la liberté de conscience et de religion. Un sujet avec lequel il n’est pas bon de faire joujou, tel l’apprenti sorcier. Alors que là, le pays et ses électeurs ont joué à se faire peur, mais sans vrai enjeu. Sauf que les commentateurs et hommes politiques, en faisant semblant de croire au grand méchant loup anti-musulman, sont tombés pile dans le piège qui leur était tendu…

Troisièmement, cette votation (le terme suisse) montre les limites de la démocratie directe, et de la manie législative. La loi est nécessaire, indispensable, mais pas pour tout. Un minaret est un appendice non indispensable d’un bâtiment indispensable. Cela relève autant de la loi que la burqa ou le voile à l’école. La construction d’un minaret est encadré par les plans locaux d’urbanisme. Si l’on ne veut pas de tour, le p.l.u. municipal n’a qu’à l’interdire. De même la burqa. La loi n’a pas sa place dans notre code vestimentaire. En revanche, les arguments religieux n’ont pas leur place dans une société laïque pour soustraire tel ou tel citoyen à leurs obligations et comportements sociaux.

Le problème n’est donc pas plus le minaret que la burqa, mais bien ce au nom de quoi ils pourraient être « réclamés », à savoir une « loi religieuse » auto-proclamée « supérieure » à la loi locale, et faisant, disent leurs partisans, partie intégrante et nécessaire de la liberté de conscience et de culte. Le seul référendum qui ferait du sens, et serait une contribution majeure à tout débat sur l’identité nationale,serait un referendum sur la primauté de la loi civile, c’est-à-dire en fait sur la laïcité. Sauf que, là, d’autres populations risqueraient de se sentir mal à l’aise. On peut penser notamment à la tolérance pour les coutumes juives (nourriture casher, pratique du Sabbat) au sein de nombreuses entreprises et établissements de la République. Laquelle tolérance (avec, aussi, ses limites) est infiniment plus appropriée que la loi, raide et brutale.

Incidemment, pour ceux qui pensent que ce débat sur la laïcité, et, par extension, sur l’identité française est une exception de notre cher et beau pays, feraient bien de ne pas oublier qu’en Grande-Bretagne, ce pays à la fois libre et religieux, puisque la Reine est le chef suprême de l’Église anglicane, la mollesse, pour ne pas dire la lâcheté a fait que des décisions de juges islamiques jugeant suivant la charia sont reconnues… Pas sur tous les sujets, mais par exemple en matière de divorce, ce qui n’est pas rien quand on connait le peu de droits de certaines femmes dans des interprétations « dures » de la loi islamique.

Reste que la Suisse, à tort ou à raison, a passé une votation perçue comme peu ou prou anti-musulmane ce qui en devrait pas arranger ses affaires avec les États islamiques, et notamment les riches pays et habitants du Moyen Orient. Sauf si ceux-ci, qui ont des avoirs importants en Suisse, considéraient qu’il y a une loi plus importante que la loi d’Allah, la Loi de l’Argent…

Vive l’ordinateur!

novembre 29, 2009 on 7:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Deux petites histoires qui font sourire, sauf si c’est à vous qu’elles arrivent!

Un homme achète un ordinateur Apple à son fils, lequel Mac tombe en panne pendant la période de garantie. Mais, au lieu de le réparer, Apple indique que la garantie ne peut s’appliquer parce que cet ordinateur est « contaminé par une substance toxique ». En l’occurrence, son utilisateur est fumeur, et il y a donc des traces de nicotine, et c’est un des produits qui compose la liste de substances toxiques aux États-Unis. Et Apple ne peut obliger un réparateur à travailler sur une machine « toxique ». Donc, au pays de l’Oncle Sam, fumer ou surfer, il faut choisir!

Juste à côté, au Canada, vit une femme. Cette employée d’IBM est en congé de longue maladie pour dépression grave, et indemnisée à ce titre par sa compagnie d’assurance. Sauf qu’un jour son indemnité n’arrive plus. Et quand elle contacte sa compagnie, elle s’entend répondre que la compagnie considère qu’elle n’est plus malade. Pour preuve les photos que la malade elle-même a mise en ligne sur sa page Facebook, la montrant en train de danser, à la plage ou en vacances. Elle soutient que ces activités sont de nature à l’aider à sortir de sa dépression, et la compagnie affirme que les photos de la page Facebook ne sont pas le seul critère sur lequel sa décision repose.

Mais, que suis-je en train de faire? Taper un texte quand j’ai oublié de mettre masque et gants? Et l’existence de JusMurmurandi n’est-elle pas la preuve que je ne consacre pas tout mon temps au travail? Au secours!!!!!

Dubai aïe aïe aïe

novembre 28, 2009 on 11:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 3 Comments

Le sort des dubaïotes ne préoccupe pas outre mesure JusMurmurandi. Leur immobilier a perdu 50% de sa valeur en deux ans, mais c’était notoirement de la pure spéculation. Ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle.

Ou bien, est-ce la règle pour certains mais pas pour d’autres? Parce qu’on est bien obligé de voir que, dans le cas de Dubai, apparaissent tous les signes de la folie financière que personne ne veut voir se reproduire. Des prêts totalement inconséquents, reposant non sur une capacité de remboursement « à l’ancienne », mais sur des valeurs d’actifs présumées en hausse constante. Il faut dire que le petit émirat a tenté de faire mentir l’adage boursier suivant lequel « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » en édifiant rien moins qu’un gratte-ciel censé friser le kilomètre de haut et des îles artificielles.

Oui mais voilà, cet immobilier prestigieux est aussi vide qu’une ville-champignon de sub-primes américains, avec les mêmes conséquences.

Non, vraiment, rien qui doive exciter la compassion de JusMurmurandi. Mais la colère, oui.

Parce qu’une fois de plus, les banques ont prêté avec un sens catastrophique de la priorité absolue de la commission immédiate sur le risque de perte future, et parce qu’une fois de plus les agences de notation, qui se font payer fort cher leur prétendue capacité à apprécier à leur juste valeur les risques, ont été prises totalement par surprise par l’avertissement que les grandes sociétés d’État de Dubai ne pouvaient plus faire face à leurs obligations. Compte tenu que ce minuscule territoire était devenu en 2008 le plus grand chantier du monde, ce qu’il faisait savoir à coup de publicité tapageuse, et que la dette atteignait un minimum de 80 milliards de dollars, on ne peut pas dire que ce coin du Moyen-Orient ait été un secret ni bien gardé ni difficile à percer.

Bref, c’est la crise financière à l’exact identique.

Vous me direz, mais non, parce qu’il n’y a pas d’argent public en jeu, en tout cas, pas d’argent occidental. Et qui, croyez-vous, a prêté les sommes pharaoniques requises pour construire les tours éponymes? Ce qui veut dire que les banques dont il a fallu à grand renfort d’argent des contribuables reconstituer un tant soit peu les fonds propres partis en fumée, vont subir une autre saignée. Ce qui va, par exemple, restreindre leur capacité à prêter à des entreprises et des particuliers « normaux ».

Et maintenant, après des bruits prétendument rassurants sur le peu de risque systémique que faisait courir cette faillite prestigieuse, que lit-on? Que la chute de Dubai pourrait avoir, finalement, des conséquences néfastes. Parce que les banques, ou plutôt les banquiers, -pourquoi absoudre les personnes de leur fautes en les noyant dans l’anonymat de sociétés justement anonymes?-, jamais avares de rigueur contre les « gentils » pour leur faire payer leurs compromissions avec les « méchants », craignent maintenant que le mauvais exemple qui vient de survenir ne bloque tout crédit aux pays émergents, sur lesquels reposent beaucoup d’espoirs de nous aider à sortir de la crise.

Vous voyez bien où JusMurmurandi veut en venir: les banquiers, qui se sont gobergés de profits factices, mais avec pour conséquences de vrais bonus, en prêtant n’importe quoi à n’importe qui à Dubai, disent maintenant qu’à leur grand regret, ils sont maintenant contraints, -question de rigueur, que voulez-vous?- de fermer le robinet du financement de la reprise.

Combien voulez-vous parier qu’un bon vieux plan de soutien des États à ces malheureux banquiers pourrait éviter ce regrettable tour de vis? Comme une poursuite de l’argent quasiment illimité et gratuit accordé par les banques centrales aux banques, et qui est la source essentielle de leur retour quasi-miraculeux la rentabilité? Lesquelles banques centrales venaient justement de faire savoir que les profits retrouvés des banques et le retour à un début de croissance allaient justement entraîner une graduel retour à des conditions de crédit plus « normales ».

Et juste au moment où elles signalent ce retour à la normale, Pouf!, Dubai part en fumée, ce qui était totalement prévisible depuis des mois sinon des annéesAvenue de Dubai.

Vous avez dit « bizarre »? Moi, je préfère dire: « aie! »

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