Volontaires à l’insu de leur plein gré.

novembre 17, 2008 on 10:29 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

En ces temps de célébration du 90 anniversaire de la fin de la première guerre mondiale, il est de rigueur de souligner le sacrifice des poilus qui se battirent et moururent dans des conditions abominables. Si abominables que le président Sarkozy a quelque peu réhabilité les fusillés « pour l’exemple » parmi ceux qui avaient refusé de monter au front où les attendait une mort quasi-certaine.

L’histoire montre que ces soldats ne refusaient d’ailleurs pas de se battre, mais « seulement » la perspective d’une mort rendue inévitable par un commandement où la démence le disputait parfois à l’incompétence. Car, pour l’essentiel, ces soldats, tous les soldats, étaient volontaires.

Qu’est-ce qu’un volontaire? C’est une personne qui donne son accord pour une action. Ce qui suppose que cette personne soit habilitée à choisir, donc majeure, et que cet accord soit libre et non forcé.

On peut se poser la question de savoir si ce volontariat de la guerre de 14 était bien libre et non forcé. S’agissait-il d’un patriotisme revanchard, ou de la pression « irrésistible » de l’environnement, de la presse, de la propagande, de ceux qui partaient, de leurs familles, qui faisait de toute réticence à partir « bouffer de l’Allemand » un début de trahison, sans parler d’une insondable lâcheté? A l’époque, la question ne se pose même pas, un volontaire est un volontaire, les adultes sont libres de leur consentement.

Autres temps, autres moeurs. Un remake de la guerre de 14 est bien entendu impossible maintenant. Pourtant la question de la validité du volontariat est toujours d’actualité. Le gouvernement a fait passer un certains nombre de textes « sur la base du volontariat ». Notamment, le droit de travailler jusqu’à 70 ans, le droit de piloter un avion jusqu’à 65 ans, le droit de travailler le dimanche, ou le test ADN pour certifier l’identité d’un candidat à l’immigration.

Et à chaque fois, le fait que le texte ait été conçu « sur la base du volontariat » a l’air de laisser ses opposants de marbre. Comme s’il fallait protéger les gens contre leur plein gré. Comme s’il n’existait plus de choix libre et consenti qu’entre des bornes rigides, réglementées, et communes à tous.

En d’autres termes, il ne suffit pas d’être volontaire pour travailler le dimanche, ou volontaire pour compléter ses points de retraite en travaillant plus longtemps, ou volontaire pour…. Pour certains, il faut que la loi encadre ces « volontariats » pour empêcher des débordements qui pourraient, sinon, être gravement préjudiciables.

Heureusement que cette logique-là ne s’applique pas aux volontaires au poste de Premier Secrétaire du Parti Socialiste. De toute façon, une chose est sûre, quelle que soit la personne qui finira par occuper le poste (on ne peut décemment écrire « être choisi(e) après le congrès de Reims), il ou elle travaillera le dimanche, et au-delà de 65 ans aussi pour peu qu’on lui en donne la possibilité.

Oui, mais quand on voit ce qui s’est passé à Reims, ne peut-on comprendre que, dans certaines circonstances, il faille restreindre le droit d’être volontaire de son plein gré?

La vie en rose

novembre 16, 2008 on 5:14 | In France, Insolite, International | 2 Comments

On se demandait ce qu’il y avait au delà du système solaire.

Eh bien depuis peu, on sait, photos à l’appui.

On craignait le néant, le trou noir, on vient en fait de voir les premières planètes, après de longues longues années d’efforts.

Et d’après les scientifiques de l’Institut Herzberg d’Astrophysiques de la Colombie britannique, nous n’en sommes qu’au début de nos découvertes, qui ne représentent que le haut de l’iceberg.

Le problème c’est que ces planètes, au nombre de 300 pour l’instant, sont situées à environ 25 années lumière de la Terre.

25 années lumière, c’est à dire la distance que parcourt la lumière en 25 ans en sachant qu’elle parcourt 300.000 kilomètres à la seconde. Une paille.

Et ce nouveau système planétaire s’illustre par des étoiles jeunes et brillantes.

Bref, pour les astronomes, c’est le nirvana, ils voient la vie en rose, comme le champagne qu’ils ont du boire, à la suite de cette découverte.

Cela pourrait inspirer ceux qui rentrent aujourd’hui de la ville des sacres royaux, Reims, où de sacre il n’y eut nenni; juste des luttes entre courtisans.

La crainte du trou noir suivie de longues années d’efforts annonciatrices de découvertes marquées par des jeunes étoiles brillantes, pour l’instant tout cela pourrait paraître prometteur pour nos amis socialistes.

Le seul souci reste bien évidemment la distance qui se mesure en années lumière…

premières photos des planètes extrasolaires

premières photos des planètes extrasolaires

Les suicidaires

novembre 16, 2008 on 3:50 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

C’est la crise. Et pendant les crises, il y a des désespérés qui passent à l’acte. On se souvient que, pendant la Crise de 1929, des banquiers, atterrés (le mot n’est pas neutre) d’avoir tout perdu, ont sauté de leurs buildings pour mettre fin à leurs jours. Voit-on aujourd’hui de nouveau « pleuvoir » des banquiers? Pas à la connaissance de JusMurmurandi, et c’est heureux. Pourtant, on voit de nombreux comportements suicidaires. En voici quelques exemples:

Dans le genre, « faisons comme si la crise n’existait pas, et continuons comme par le passé »: les compagnies aériennes font face à une baisse de trafic alors que toutes étaient déjà en pertes profondes dues à un coût de kérosène exorbitant. Pour autant, les syndicats de pilotes, que ce soit chez Air France (prospère) ou chez Alitalia (en coma dépassé) luttent pour des avantages catégoriels comme s’il y a avait autre chose à distribuer que du sang, de la sueur et des larmes. Dans la même catégorie, la grève de la SNCF.

Dans le genre « sauvons notre peau sans nous demander si nous n’entraînons pas les autres dans une mort collective »: Henry « Hank » Paulson, Secrétaire américain au Trésor, a économisé quelques dizaines de milliards de dollars qu’aurait coûté le sauvetage de Lehman Brothers, mais coûté quelques centaines de milliards de plus aux Etats-Unis et dix fois plus dans le monde en raison de la panique que cette faillite a induite.

Dans le même registre, les traders qui continuent de prendre des risques, et le management qui les laisse faire, au sein de banques qui ont déjà perdu plus de fortunes qu’elles n’en avaient, comme Natixis (500 millions d’euros la semaine dernière), Dexia Slovaquie (93 millions sur des spéculations entre yen et rand sud-africain) ou les Caisses d’épargne (maison mère de Natixis, comme par hasard), avec 890 millions de pertes.
Ou encore, c’est très à la mode, les banques, qui, après avoir essuyé des pertes colossales dans l’immobilier américain, les produits dérivés ou les assurances, resserrent leurs conditions de crédit au PME et aux particuliers français pour « ne pas perdre d’argent dans la crise », imités en cela par les assureurs-crédit. Ce faisant, évidemment, ils étranglent l’économie française et l’enfoncent bien davantage qu’elle ne l’est, ce qui leur permettra a posteriori de montrer à quel point elles ont eu raison d’être si rigoureuses, vu ce qui sera arrivé entre temps. A ceci près qu’entre temps, ils auront éradiqué une partie de leur portefeuille clients et en supporteront donc les conséquences.

Dans le genre « la crise, c’est pour les autres mais pas pour nous », les banques qui provisionnent des bonus colossaux pour leurs employés au titre de 2008 alors même qu’elles auraient rejoint Lehman au cimetière des Seigneurs de la Finance si leur gouvernement ne les avait pas mises sous perfusion à coups de milliards d’argent des contribuables. Dans le même répertoire, celles qui se donnent de somptueux séminaires ou réceptions peu de jours après le début de ces perfusions. Ou les banquiers qui, après avoir perdu leur poste pour cause de pertes abyssales, estiment n’avoir pas échoué, ou mériter d’être repêchés, ou, mieux encore, gardent leur poste, tel l’inénarrable Bouton à la Société Générale, pas concerné par le pertes de l’affaire Kerviel.

Dans le genre « chez nous la crise, c’est permanent, donc on ne voit pas la différence avec avant, ni la promesse qu’après sera mieux, le parti socialiste français, dont le congrès de Reims s’achève sur le même fiasco que celui de Rennes il y a plus de 15 ans. Décidément le PS devrait se garder des villes de congrès dont le nom commence par « Re » et se termine par « s »…

Devant cette vague de comportements suicidaires, comment se réjouir? A moins d’être, comme chez Luky Luke, l’inénarrable croque mort, qui se réjouit à l’avance de ses nombreux futurs clients ?

Mais qui est donc Martin Eisenstadt ?

novembre 15, 2008 on 8:39 | In France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La vérité a mille visages comme nous le disions dans un article en fin d’année dernière.

Il semblerait que ce soit toujours et encore le cas.

Un bel exemple s’est passé pendant la campagne présidentielle américaine où l’on entendit, par exemple, que Sarah Palin ne savait pas que l’Afrique est un continent (!).

Et qui a prononcé cette nouvelle « vérité » ? Martin Eisenstadt.

A ceci près que Martin Eisenstadt n’existe pas; son blog oui, mais « lui », non…

Le prétendu club de réflexion auquel il appartient, la Harding Institute for Freedom and Democracy, n’est…qu’un site internet.

Et le problème est que des chaînes de télévision majeures, comme Fox ou MSNBC se sont mises à répandre des nouvelles provenant de « Martin Eisenstadt ».

Cela fait plus d’un an que ce personnage a été « fabriqué » et mis en avant de plus en plus, pour devenir un « conseiller » de John Mac Cain, avec blog à l’appui, qui contenait bien évidemment des informations privilégiées.

Et les journalistes de le citer, en s’appuyant sur son blog pour toute vérification de leurs sources. Le tour était joué.

Le pire étant bien évidemment tout le temps et l’attention qui furent consacrés à ce qui n’était en fait qu’une vaste supercherie.

Au fait, qu’est ce que c’est aujourd’hui le Parti Socialiste ?

Le congrès de Riens et les problèmes de Personne

novembre 15, 2008 on 4:57 | In Best of, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Connaissez-vous la ville de Riens? C’est la ville où les socialistes ont choisi de se réunir en congrès pour se choisir un Premier Secrétaire. 4 candidats ont fait voter les militants sur leurs motions et ont obtenu entre 20 et 30% des voix. Bref, 4 minoritaires. Car de majorité, Rien.

Compte tenu de toutes les actions effectuées, entreprises ou annoncées depuis un an par le suractif Nicolas sarkozy, le moins qu’on puisse dire est que ce Congrès offrait aux socialistes une opportunité en or de donner dans la critique présidentielle. Or, dans le domaine de la critique de l’action, Rien.

La conjoncture de grave crise due aux excès du capitalisme financier offrait aussi aux socialistes une occasion dorée sur tranche de critiquer la base idéologique de la droite et de faire entendre leur différence. Or, pour ce qui est de la critique idéologique, Rien.

Qu’entend-on au congrès de Riens? Qu’on ne peut, entre socialistes, s’entendre sur Rien faute de s’entendre sur une Personne. La Personne qui sera leur chef. Car, justement, leurs défaites électorales viennent de ce que, jusqu’ici, avec François Hollande, leur chef, c’était Personne. Il cherchent donc une Personne pour succéder à Personne. Et qu’on avait choisi Personne, c’est-à-dire François Hollande, à l’époque, parce que se le donner pour chef n’engageait à Rien. Vous noterez au passage que le progrès n’est pas évident, car trouver Personne était à l’époque un minimum, et c’est aujourd’hui plus qu’un maximum.

En fait, il apparaît une ligne de clivage très claire, et une seule, entre les différents groupes, outre leurs problème de Personne. C’est celui de l’alliance avec le Modem de François Bayrou. On conçoit qu’une telle alliance puisse poser problème à des socialistes de vieille souche, vu que la seule chose qu’on peut dire de FB, c’est que c’est Personne qui veut à toute force essayer d’être Quelqu’un, alors que les socialistes ne cherchent pas un Quelqu’un, ça ils en ont un trop-plein, mais leur Personne. Ca n’est pas simple…

Comment s’étonner alors de l’opinion qu’ont les Français des socialistes et de leur Congrès? Ils n’en pensent Rien. Et qui pourrait leur en vouloir? Sans doute Personne…

Sarah Palin serait-elle un clone?

novembre 14, 2008 on 9:18 | In Best of, Elections présidentielles 2007, France, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Sarah Palin est une femme étonnante. Le « ticket » sur lequel elle a joué le rôle secondaire de candidat à la vice-présidence derrière John Mc Cain a essuyé une sévère défaite. Sa « contribution » à cette défaite semble, aux yeux des observateurs aussi bien que de certains membres de son parti, notamment dans l’équipe de John Mc Cain, a été plutôt négative, voire très négative, passé un engouement initial.

Pourtant, à entendre Sarah Palin aujourd’hui, qui regarde avec gourmandise les échéances présidentielles de 2012 et 2016 et se voit déjà en haut de l’affiche, cette élection perdue a prouvé qu’elle a un destin national.

C’est d’autant plus curieux, que les enquêtes montrent que c’est sur son absence de compétence ou de capacité personnelles que se sont cristallisées de nombreuses oppositions, au-delà même de ses positions très conservatrices, qui n’ont aucune chance de fédérer une majorité d’Américains, à commencer même par on propre parti. Ainsi Colin Powell, ancien Secrétaire d’Etat de George Bush, et peu suspect de réticence quant au discours patriotique de John Mc Cain, a-t-il choisi de déclarer publiquement son soutien à Barack Obama par rejet de sa colistière.

D’où l’étonnement de JusMurmurandi de voir Sarah Palin parader comme après une victoire. Mais peut-être ne devrions-nous pas nous étonner. Après tout, n’avons-nous pas un exemple sous les yeux de ce comportement?

Vous direz que, comme femme ultra-conservatrice, la France n’a « que » Christine Boutin, qui n’a vraiment pas un parcours politique comparable, et vous aurez raison.

Mais si vous raisonnez « une femme qui se conduit comme après une victoire alors qu’elle vient d’être largement battue, une femme qui prend la défaite comme promesse d’un destin national et de victoire future, une femme qui se croit propriétaire des voix qui se sont portées sur son nom, une femme qui, elle, le fait non seulement une fois, mais deux fois, puisqu’elle se conduit ensuite en gagnante d’un scrutin interne alors que son pourcentage de voix est la moitié de ce qu’il était il y a moins de 2 ans. Une femme qui a conduit des figures importantes de son propre parti à ne pas la soutenir ou à déclarer qu’elles quitteraient le parti si elle venait à gagner. »

Si vous raisonnez comme cela, ne trouvez- vous pas la réponse, et que les ressemblances sont frappantes?

Non, vraiment, si vous ne trouvez pas, c’est que vous manquez soit de bravitude soit de fraternité.

Les Jeux Olympiques du Parti Socialiste

novembre 7, 2008 on 10:27 | In Best of, C'est ça, Paris?, France, Insolite | Commentaires fermés

Citius, Altius, Fortius. Plus vite, plus haut, plus fort, tel est le but des athlètes olympiques. Tous savent qu’ils ne gagneront pas nécessairement. Certains, la majorité des compétiteurs, savent qu’ils ne gagneront certainement pas. Mais participer leur semble important. D’autant qu’ils n’auront la chance de participer que tous les 4 ans.

C’est pourquoi la course actuelle au poste de Premier Secrétaire du Parti Socialiste ressemble tant à une finale olympique. Après des années de préparation, arriver plus vite à une coalition gagnante. Monter plus haut dans les sondages. S’opposer plus fort à Nicolas Sarkozy.

Évidemment, il y a aussi un côté cruel aux Jeux Olympiques. Car, à côté du triomphe du vainqueur, sous l’oeil des caméras du monde entier, il y a la détresse des perdants instantanément replongés dans l’anonymat, malgré des années d’efforts, de sacrifices et d’espoir.

C’est ce que doivent ressentir aujourd’hui les perdants des votes des militants du Parti Socialiste. Qui sont-ils?

Certes, Ségolène Royal peut se prévaloir d’avoir eu le plus grand nombre de voix, mais comparé à son score des primaires de la Présidentielle, face à ces ténors que sont Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, son score est en forte baisse. Elle avait réuni 60% des voix, et aujourd’hui un peu moins de la moitié.

Certes Martine Aubry peut se prévaloir d’avoir émergé du purgatoire où l’avait plongé, pour toujours semblait-il, le rôle de Madone des 35 heures. Mais, pour la fille de Jacques Delors, qui a passé son temps à labourer le terroir des fédérations socialistes et qui s’est alliée aux grands féodaux du parti, c’est un score modeste, et, en tout état de choses, inférieur à celui, déjà en baisse, de l’adversaire honni, la Royal.

Certes Bertrand Delanoë peut se prévaloir de partager le deuxième place à égalité avec Martine Aubry et d’être bien placé pour les négociations qui vont s’ouvrir maintenant. Mais faire un quart des voix quand on s’est fait soutenir par le Premier Secrétaire sortant, qu’on est le Maire de Paris et que les sondages vous désignent comme meilleur candidat socialiste au poste de Président de la République, c’est fort peu, et cela fait de vous, d’ores et déjà le grand perdant. BD semble frappé par le même syndrôme que John Mc Cain. Son choix de Sarah Palin comme colistière a montré que son positionnement d’électron libre de centre-droit n’a pas résisté au comptage des voix, et qu’il a traité avec les durs à la droite du parti pour se les inféoder. De même, en se faisant soutenir par François Hollande, qui représente tout ce qui n’a pas marché pendant 10 ans au PS, Bertrand Delanoë a troqué son habit de modernisateur pour celui d’héritier d’un pouvoir qui a échoué en 1995, échoué en 2002, et échoué encore en 2007.

Mais après tout, peut-être est-ce cela qui a réuni Bertrand Delanoë et François Hollande, car le Maire de Paris aussi a l’expérience d’avoir perdu aux Jeux Olympiques. Qui devaient, suivant son plan, se dérouler à Paris l’année de son triomphe prévu, mais qui n’aura pas lieu. En 2012.

Mais ce n’est pas grave pour Bertrand Delanoë. Car, pour avoir mené le dossier perdant de la candidature de Paris aux Jeux Olympiques, battu pour 2008 par Beijing puis pour 2012 par Londres, il connaît bien la maxime du fondateur des Jeux modernes, que le baron de Coubertin semble avoir écrite rien que pour lui.

L’important n’est pas de gagner, mais de participer.

Taser l’a tuer. Quand les morts pèsent plus lourds que les vivants…

novembre 4, 2008 on 8:27 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Selon la presse, un homme est mort dimanche à Calgary (Canada) « à la suite d’un tir de Taser, ce pistolet à décharge électrique réputé non mortel, et objet de controverse avec Oliver Besancenot notamment, qui conteste sa non mortalité.

Disons le tout de suite, JusMurmurandi n’a pas d’informations rigoureuses sur cette question, et se garde donc bien d’avoir une opinion. En revanche, ce qui est révélateur, est le traitement de l’affaire du Taser dans la classe politique et les média, et ce sur plusieurs points.

Il est possible que le tir Taser soit, en fait, un choc si violent que certains n’y résistent pas. Ce qui en ferait une arme moins létale que le pistolet, mais pas « 0 morts », comme on dit de la guerre « moderne » telle que la souhaitent ceux qui la font.

Cette comparaison avec la guerre n’est pas innocente. Car la situation de la police urbaine appelée à utiliser ses armes, qu’elles soient conventionnelles ou électriques, ressemble à une guerre. Une guerre civile, urbaine, limitée, mais une guerre. Où il arrive en plus que les forces de l’ordre soient armées de pistolets quand leurs adversaires, c’est-à-dire les forces du désordre, ont des Kalachnikov ou des Uzi, quand ce ne sont pas des lance-roquettes.

Il faut donc se demander non seulement si le Taser tue, mais aussi combien tuerait et combien blesserait gravement une arme conventionnelle utilisée si les forces de l’ordre n’étaient pas équipées de Taser, et faire le bilan. Comparaison militaire toujours: il arrive qu’une bombe à guidage laser soit larguée à tort en Afghanistan et massacre une innocente noce. Drame lamentable. Mais combien de noces ont été rasées aveuglément par les tapis de bombes « stupides » (c’est-à-dire avant qu’elles ne soient guidées) au Vietnam par exemple?

Sauf qu’aujourd’hui, nous voulons du « zéro mort ». Et que donc le Taser est en accusation. Comme aussi certains médicaments nouveaux qui se révèlent avoir, dans certains cas, des effets secondaires graves. Un exemple: l’Accomplia, médicament contre l’obésité. Il s’avère, si l’on en croit la presse, qu’il puisse conduire certains patients qui en prennent à une grave dépression. Ce qui contraint son fabricant, peu soucieux d’assumer de telles conséquences, à le retirer de certains marchés. Et personne ne se soucie de savoir combien de personnes auraient pu éviter un accident vasculaire mortel en perdant du poids grâce à cette nouvelle molécule pour faire non un compte des morts, mais un bilan des morts et des vivants. Infarctez en paix, ô obèses du monde entier, mais ne déprimez pas!

Ce qui revient à dire qu’un mort par Taser (toujours à supposer que cela soit le cas) « pèse » plus lourd qu’un vivant « sauvé » parce qu’il a reçu une décharge électrique et non un bon vieux pruneau de flingue en plein coeur. Et ce d’autant plus que, dans notre société où l’image est partout, un mort par Taser est bien visible, alors qu’un membre d’un quelconque gang descendu dans une fusillade, c’est à peine 3 lignes en page 9.

Peut-être faudrait-il fournir aux voyous, faute de les laisser faire absolument ce qu’ils veulent sans aucune opposition, ce qui serait le meilleur moyen de ne déplorer jamais aucun mort, de leur fournir gratuitement des Taser en remplacement de leurs armes. On peut imaginer que les forces de l’ordre soient tout de suite d’accord et ne protesteraient pas que le Taser n’est, peut-être, pas à 100% non létal…
Taser

La faute aux autres…

novembre 3, 2008 on 10:10 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

La crise financière révèle une étrange caste, dont les membres transcendent les nationalités, enjambent les frontières entre le public et le privé, entre l’individuel et le collectif, entre clients et fournisseurs, entre dirigeants et censément dirigés. Ce sont les nouveaux irresponsables.

Irresponsable, ce patron de banque (ils sont nombreux) qui reconnaît qu’il avait fini par ne plus comprendre les produits financiers si sophistiqués mis au point par ses cadres si intelligents et si extraordinairement bien payés et si bien vendus par sa banque, au point d’avoir rapporté de si gros profits générateurs de si confortables bonus.

Irresponsable, cet acheteur (ils sont des millions) qui signe un contrat d’emprunt immobilier à taux variable alors qu’il n’a aucune possibilité d’assumer une hausse de remboursements et que les taux d’intérêts sont très bas, donc beaucoup plus susceptibles de monter qu’autre chose. Ils sont nombreux, les emprunteurs insolvables à considérer que c’est la faute des banques.

Irresponsable, ce dirigeant de grande banque faillie qui considère que ce sont les circonstances exceptionnelles qui ont mises à mort sa banque, et non ses décisions de gestion. Ils sont nombreux, les dirigeants en échec qui considèrent qu’ils n’ont pas échoué.

Irresponsable, ce gestionnaire municipal britannique qui à confié ses capitaux à une banque islandaise qui lui verse une plus forte rémunération qu’une banque anglaise, avant que tout ne s’effondre. Il y en a pour 5 milliards de livres, ce qui fait de nombreux irresponsables, qui ne voient pas que leur forte rémunération était lié à un fort risque.

Irresponsable, ce gestionnaire municipal français qui a contracté des emprunts aujourd’hui qualifiés de « toxiques », soit parce qu’ils sont tout simplement à taux variable, auquel cas leur toxicité est très limitée et l’appellation avant tout démagogique, soit parce qu’ils contiennent des « produits structurés » (essentiellement des dérivés, options et autres), et, là, potentiellement très, très coûteux. Sauf que ces produits structurés ont, là aussi, été acquis pour permettre aux municipalités de payer moins cher leur crédit. Un crédit moins cher que le marché, cela veut dire que le risque n’est pas égal. Et un risque, cela peut se révéler toxique. Et maintenant, toutes ces municipalités oublient les avantages qu’elles ambitionnaient pour ne voir que les coûts, et blâment les banques, Dexia en tête.

Pour dire les choses simplement, la capitalisation boursière mondiale a baissé de quelques 30.000 milliards de dollars depuis mai 2008. Ces pertes, il faut bien que quelqu’un les ait subies. Ce sont les fonds de pension, les plans de retraité individuels, les 401K américains ou les PEA français, les portefeuilles des actionnaires de par le monde. Ce à quoi il faut ajouter les pertes opérationnelles des entreprises, banques et compagnies d’assurance en tête, mais pas seulement. Il semble par exemple que 10% des 7000 hedge funds mondiaux ne survivront pas, et que quasiment tous afficheront des pertes substantielles dues à la crise. Comme leur attractivité était fondée sur un rendement important, il faut bien qu’il y ait eu un risque important dans le montage, et ce risque, maintenant, se rappelle au bon souvenir de tous. Il faut enfin ajouter les pertes de tous les propriétaires immobiliers au monde, et, d’abord, ceux qui auront perdu leur maison dans la tourmente, ceux qui sont coincés par des crédits relais ruineux faute de pouvoir vendre leur bien pour refinancer une autre acquisition et tous les autres.

Bref, ces pertes sont proprement immenses. Et personne n’est responsable. Personne sauf « les autres ». Pour une fois, la langue française offre une possibilité unique pour décrire cette situation. Cinquante mille milliards de dollars, perdus à l’insu de leur plein gré…

Fabu – Loeb !!

novembre 2, 2008 on 4:27 | In France, Insolite, International | 2 Comments

Légendaire, historique, extraordinaire, un Français de plus entre dans l’Histoire.

Sébastien Loeb, en occupant la troisième place à la quatorzième manche du championnat du monde des rallyes, le Rallye du Japon, devient, pour la cinquième fois consécutive, Champion du Monde des Rallyes.

Un succès sans précédent, une réussite unique, un parcours exceptionnel, arrivant même à battre les champions finlandais sur le propre terrain, le Rallye de Finlande.

Alors que nous avons, pour une bon nombre, les « patates au fond du sac » avec les nuages économiques qui s’amoncellent, Merci à Sébastien Loeb pour cette performance qui fait honneur au Tricolore.

Sébastien Loeb, JusMurmurandi vous adresse ses plus vives félicitations !!

Sébastien Loeb en pleine action

Sébastien Loeb en pleine action

Le PS est-il le miroir du système financier français?

novembre 2, 2008 on 8:10 | In France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Les banques françaises, comme toutes les autres d’ailleurs, ont un tel problème de crédibilité qu’il aura fallu que l’Etat intervienne massivement pour garantir des crédits interbancaires qui ne se faisaient plus, faut de confiance.

Le PS a-t-il un problème de crédibilité, inspire-t-il confiance aux Français? Les réponses sont assurément « oui » à la première question, et « non » à la seconde. Exactement comme les banques françaises.

Ne pas faire de crédit interbancaire permet à une banque de ne pas risquer de pertes, mais condamne avec certitude l’ensemble des banques et du système économique et financier. C’est pourtant ce « chacun pour soi » que les banques françaises ont adopté avant l’intervention de l’Etat.

Les candidats au poste de Premier Secrétaire du Parti Socialiste ont-ils adopté une politique du « chacun pour soi » en préparant leur propre motion pour le congrès de Reims au risque de perdre tout le PS dans une guerre interne totalement déphasée par rapport à la conjoncture et à l’état de l’opinion? Indiscutablement, exactement comme les banques françaises. Banques françaises, dont ils ont tous socialistes pour une fois réunis et d’accord, et c’est une exception en Europe, refusé de voter le plan de sauvetage à un tournant de notre histoire, alors qu’une crise sans précédent frappe le monde occidental.

En revanche, les candidats ne prennent pas la même voie pour tenter de prendre la première place.

Martine Aubry tente de s’allier toutes les fédérations locales, sachant que s’en faire des obligés, c’est se garnir un portefeuille d’obligations.

Bertrand Delanoë de son côté met en avant sa crédibilité non seulement comme premier secrétaire potentiel, mais, plus tard, et plus haut, comme candidat à l’Elysée. Il prend donc des engagements sur la qualité de sa signature.

Ségolène Royal, elle, s’efforce de suivre à la trace l’hyperactif Président Sarkozy pour, à chaque déclaration de celui-ci, en opposer une des siennes, encore plus ambitieuse. Ainsi sur la nécessité d’un ministère du développement économique commun franco-allemand, sur le besoin que l’Etat entre au capital des banques, ou aujourd’hui de refonder tout le système socio-économique, la social-démocratie étant dépassée. C’est dans ces propositions d’actions qu’elle espère faire fructifier les voix de mai 2007 qui, pense-t-elle, la légitiment dans son rôle de première opposante de France.

Si l’on en croit ce qui est arrivé au système financier international, les cours des actions se sont effondrés. Ce qui n’augure rien de bon pour Mme Royal.

Les engagements par signature d’institutions réputées en ont causé la faillite, telles Lehman, ou la perte, telle AIG, Fanny Mae ou Freddy Mac. Ce qui n’augure rien de bon pour Bertrand Delanoë.

En revanche, les obligations ont fructifié en ces temps de fuite vers la qualité et de baisse des taux d’intérêts. Ce pourrait être tout bon pour Martine Aubry.

Encore faudrait-il que, comme un système bancaire dont les acteurs continueraient de « jouer perso », la victoire de l’un ou de l’une ne soit pas la défaite de tous, certains partant pour rejoindre Besancenot, et d’autre Bayrou.

Les socialistes se donnent le droit de s’entre-déchirer maintenant malgré ce risque, certains que, comme à chaque fois par le passé, les mécanismes de compromis interviendront à temps pour permettre la survie du système PS.

Demandez donc aux financiers si faire confiance aux mécanismes qui ont toujours fonctionné par le passé est un bon moyen d’éviter la crise et le risque d’implosion du système. Comme, en outre, ils ont refusé de voter le plan de sauvetage des banques françaises, qui les sauvera, eux, quand leur temps sera venu?

L’A380 sur les montagnes russes

octobre 28, 2008 on 7:37 | In Best of, Economie, France, Insolite | 6 Comments

Plus un avion est grand, plus il est stable. L’Airbus A380, conçu pour être le plus gros avion de transport de passagers jamais construit devait donc être le plus stable.

Or, un an après le début de son exploitation commerciale, la stabilité est bien le dernier mot qui vient à l’esprit de JusMurmurandi concernant l’A380.

Bref résumé d’un parcours qu’on ne peut charitablement qualifier que « montagne russe »

- Lancement de projet A380, en coopération avec des compagnies aériennes représentatives de la clientèle future. Tout va bien.

- Premier vol à Toulouse. Le géant existe et il vole. Tout va bien.

- Premières rumeurs de retard. Ce n’est pas grave, tous les nouveaux avions en sont l’objet.

- 2 ans de retard. C’est la catastrophe. Non seulement il sera gravement en retard, mais celui-ci est dû à un dysfonctionnement interne d’une ampleur consternante. Des commandes sont annulées. Le version fret disparaît. Graves tensions au sein de l’équipe dirigeante d’Airbus, notamment entre Français et Allemands. Aïe !

- les Etats actionnaires s’en mêlent. Airbus et son actionnaire principal, EADS, sont restructurés de fonds en comble sur un arrière-plan d’économies à réaliser, tandis qu’Airbus est contraint d’indemniser ses clients pour le retard. Aïe !

- Boeing annonce son B787 « dreamliner » révolutionnaire, à structure en composites. Grâce à sa technologie avancée, celui-ci offre des économies de coût importantes, rendant la taille de l’A380 moins décisive dans la course à la baisse des coûts du transport aérien. L’A380 est-il un éléphant blanc comme le Concorde, d’autant qu’à cause du retard et de la production « à la main » des 26 premiers exemplaires de l’avion, le point mort du programme est passé de de 250 à 420 exemplaires?

- Airbus riposte au B787 avec l’A350, fondamentalement un A330 remotorisé, qui arrivera 2 ans plus tard que le Boeing. C’est dû au retard de l’A380 et au coût de son développement, qui a forcé Airbus à laisser Boeing prendre de l’avance sur les autres segments de marché. Aïe !

- Les prises de commande du 787 sont sans précédent pour un avion qui n’existe pas encore pendant que celles de l’A380 sont au point mort. L’A350 n’est pas l’avion dont veulent les compagnies, et Airbus le remplace par l’A350XWB, dans les faits un tout autre avion. Mais qui arrivera 5 ans après son rival. Rien ne va plus chez Airbus qui semble à la dérive. Aïe !

- Le prix du pétrole commence son envolée, rendant l’économie de carburant déterminante pour les compagnies aériennes. Ce qui avantage les gros avions. Or les 2 plus gros avions « nouvelle technologie » au monde sont des Airbus: l’A350 et l’A380. Les commandes de ce dernier repartent, celles de l’A350 décollent. Ouf !

- Le premier A380 est livré à Singapore Airlines, considérée comme une référence au niveau mondial. Enfin!

- Le cours du pétrole flirte avec le coût du caviar, exigeant que les compagnies aériennes renouvellent au plus vite leurs avions trop gourmands par les modèles les plus économes possible. Ouf! Mais ce même coût plombe les finances de ces compagnies, les empêchant d’acheter ou de louer des avions neufs. Aïe !

- Le Boeing 787 est à son tour frappé de retards importants, dûs pour une part à la technologie carbone de sa structure, et pour une autre à la difficulté d’intégrer les pièces produites par de multiples sous-traitants de par le monde. Les prises de commande de l’A350 s’accélèrent. Ouf !

- Implosion de la finance mondiale, y compris l’assureur AIG, maison mère du premier loueur d’avions au monde, ILFC, plus gros client Airbus. Le monde entre en récession économique, ce qui s’accompagne habituellement d’une crise du transport aérien. Airbus renonce à son augmentation de cadence de production d’A320. Aïe !

- La demande mondiale de pétrole baisse, et les cours d’effondrent, soulageant les compagnies aériennes -ouf!- mais annulant aussi une partie de l’avantage des gros avions récents. Aïe !

- Un an après le début de son exploitation commerciale, les 3 compagnies qui ont reçu des A380, Singapore Airlines, Emirates et Quantas s’en déclarent ravies, et que leurs 700.000 passagers le sont aussi. Ouf ! Mais la production « à la main » reste toujours aussi lente et coûteuse, tandis que le passage à la production industrielle n’est toujours pas assuré dans les délais prévus. Aïe !

- Boeing est en grève depuis 2 mois, ce qui handicape gravement la production, et notamment celles des premiers B787, dont le premier exemplaire n’a toujours pas volé. Son calendrier de retard ressemble maintenant étrangement à celui de l’A380. Comme c’est curieux !

Et si tout ceci n’était qu’une mise en scène? Et si Airbus, comme Boeing, annonçaient des calendriers de sortie de leurs nouveaux avions optimistes au point d’être totalement irréalistes afin de prendre un maximum de commandes et de coincer les compagnies aériennes en les empêchant de passer commande au concurrent?

Non, ceci n’est pas possible. Cela reflèterait un cynisme qui n’a pas sa place dans le monde des affaires, où l’éthique et le respect des intérêts du client dominent. S’il en fallait un exemple, JusMurmurandi a en tête celui des banques américaines qui, sauvées de l’extermination par des centaines de milliards de dollars des contribuables, ont constitué des réserves « normales » de distribution de bonus à leurs chers employés, y compris les traders, comme les autres années, comme si 2008 devait être, pour elles, des années comme les autres. En tout cas pour ce qui est des bonus…

Vous avez dit cynisme?
airbus A380

Faute!

octobre 24, 2008 on 2:07 | In C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Un rapport d’audit de la concession du stade de tennis de Roland-Garros épingle la gestion de la municipalité de Bertrand Delanoë, plus que jamais dure aux contribuables mais douce aux électeurs bobo.

Car s’il y a un repaire de bobos, c’est bien le tournoi de tennis de Roland-Garros qui se déroule dans un stade dont le terrain est à la ville de Paris.

Et c’est là que -surprise!-, le rapport de la Ville de Paris elle-même, comme cela BD ne pourra pas en attribuer l’origine ou les conclusions à une quelconque manoeuvre, révèle que la Ville se « contente » de percevoir 1,5 millions d’euros par an de la fédération française de tennis, alors que sa norme actuelle la mènerait à toucher 19 millions annuels compte tenu du chiffre d’affaires généré au profit de la fédération par le tournoi. Cette différence de 17,5 millions est un manque à gagner pur et simple, et sans contrepartie.

Et ce en faveur d’une fédération très riche, puisque le tournoi a dégagé des bénéfice de 48 millions en 2006, donc largement de quoi payer sa juste part.

Il est à noter que ce manquement n’est pas le seul, puisque la fédération n’assure plus la formation au tennis pour les jeunes de Boulogne comme cela est prévu dans la convention, ou qu’il lui est arrivé -par erreur sans doute- de ne pas solliciter l’accord de la Ville pour des travaux, et de la mettre ainsi devant le fait accompli.

A noter aussi que la FFT, non contente de payer cette aumone (124% du chiffre d’affaires au lieu de 15%), demande à la Ville de Paris de participer à hauteur de 20 milions d’euros à la construction d’un nouveau court couvert, à la place d’un stade public. Comme cela, la Ville de Paris investirait l’équivalent de près de 15 ans de revenus, ou, dit autrement, ne toucherait rien de Roland Garros pendant 15 ans. Plus généreux, tu meurs…

Quand on sait que le Président de la Fédération Française de Tennis, Christian Bîmes passera en correctionnelle pour prise illégale d’intérêts et abus de confiance, on voit quel usage a -peut-être, et sous réserve de condamnation par le Tribunal- été fait de l’argent des contribuables par le truchement des largesses du gentil Bertrand.

Quand on pense que celui-ci a fait toute sa campagne sur la lutte contre les mauvaises moeurs qu’il attribuait aux habitudes de l’équipe Chirac-Tibéri en matières de finances, il n’est pas besoin de le condamner pour cette nouvelle « faute » de gestion révélée.

Il suffit de montrer qu’il poursuit les pratiques qu’il condamnait. Au tennis, quand on fait « faute! » on perd le point.

Et que « rectifier » ce genre de « faute » de gestion permettrait de revenir sur l’augmentation de 12% de leurs impôts qu’il inflige aux Parisiens en pleine période de crise.
Bertrand Delanoë, le compréhensif

Google phone, j’écoute !

octobre 23, 2008 on 9:45 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le monde de la téléphonie mobile est en train de changer.

Après l’arrivée des intelliphones qui permettent de répondre à son courrier en temps quasi réel, type Blackberry, on a vu arriver Apple avec l’Iphone en deux versions successives.

La Pomme qui était absente de ce marché jusqu’à il y a encore 15 mois a écoulé environ 10 millions de combinés.

Aujourd’hui, c’est un tout nouvel appareil qui arrive sur le marché, car c’est un système opérateur écrit par Google qui le fait fonctionner (par opposition au système propriétaire de l’Iphone, des appareils qui utilisent Windows Mobile – Microsoft- ou encore du Blackberry de la firme canadienne RIM).

C’est donc un terrain de plus que Google va tenter d’occuper, affrontant donc son archi concurrent de Redmond, Microsoft.

On raconte que la firme de Sergei Brin et Larry Page auraient plus d’un million de serveurs pour répondre aux questions que les internautes posent chanque jour au moteur de recherche.

Et chaque question posée est soigneusement enregistrée et gravée dans les disques de Google.

Avec le Google phone, est ce que l’on va consigner les conversations passées sur le téléphone, comme le navigateur de Google, Chrome, enregistre les pages visitées sur internet ?

Grâce au appareils photos des téléphones portables, on connait déjà les remarques qui « échappent » à Nicolas Sarkozy (NDLR « Casse toi, pauvre con » et autre apostrophes aux pêcheurs du Guilvinec), on connait aussi les détails de son compte bancaire qui a été « mis à contribution », avec Google Chrome et Phone, pourra-t-on savoir quels sites internet il visite et ce qu’il raconte au téléphone ?

A quand le Google Pillow, l’oreiller Google :-) ?
Google phone

Dis moi qui te finance, je te dirai quel Président tu seras

octobre 22, 2008 on 7:17 | In Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es.

Voici le proverbe dont s’est inspiré JusMurmurandi pour le titre de cet article, afin d’aborder le financement des candidats à l’élection présidentielle américaine.

Deux choix se présentent à ceux qui veulent être le locataire de la Maison Blanche pour les quatre prochaines années.

Soit un financement public, donc financé par le contribuable, mais plafonné, soit un financement privé, illimité.

Le montant du financement public est plafonné.

Bien entendu, il pose la question de savoir s’il est « normal » de faire appel aux contribuables pour faire campagne.

Mais il a pour contrainte le fait qu’il est limité.

Le financement privé est plus « propre », en ce qu’il ne fait appel qu’à des donateurs privés, qui contrairement aux contribuables, ne financent donc pas les candidats « à l’insu de leur plein gré ».

Pas question pour JusMurmurandi de porter un jugement sur le choix de l’un et l’autre candidat, ou encore de se poser en juge sur les réponses proposées par l’un et l’autre quant aux défis de l’Amérique (voir http://iftheworldcouldvote.com/).

Lorsque l’on regarde la campagne qui se déroule en ce moment et qui va bientôt s’achever, les sommes atteintes sont impressionnantes.

Non, rassurez vous, nous n’en sommes bien sûr pas aux montants abyssaux atteints par les capitalisations boursières parties en fumée en quelques jours ces dernières semaines, ni même les provisions pour créances irrecouvrables que les banques américaines puis européennes ont du passer à leurs bilans.

Venons en donc aux chiffres.

John Mac Cain a donc décidé de faire appel au financement public et dispose d’un trésor de guerre maximum de 84 millions de Dollars.

Barack Obama a préféré faire appel au soutien privé et a recueilli pas moins de 604 millions de dollars aux dernières estimations.

Soit plus de 7 fois le montant à la disposition de Mac Cain.

Il est important de savoir qu’il ne s’agit pas uniquement de versements de personnes américaines mais aussi d’étrangers.

Et il n’existe pas d’obligation de donner de détail pour les versements inférieurs à 200 dollars, qui peuvent aussi venir par internet.

C’est là que les choses se compliquent. Car qui peut imaginer que les uns et les autres versent sans arrière pensée.

On se remet à penser, par exemple, au célèbre discours d’Eisenhower qui met en garde le pays contre le complexe militaro industriel.(http://www.youtube.com/watch?v=8y06NSBBRtY)

Bref, vous nous aurez compris, il n’y aura pas un Président des Etats Unis à la Maison Blanche…mais plusieurs dizaines, centaines, milliers (??!!) qui, forts de leur soutien, viendront frapper à la porte de « leur candidat » pour se rappeler à son bon souvenir, et demander des faveurs en l’échange des fonds mis à sa disposition.

Et moi, et moi, et moi…..

« Page précédentePage suivante »