Est-Ouest devient Nord-Sud
mars 27, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNon, il ne s’agit de bridge, mais d’Europe.
Il y a 21 ans, la division en 2 de l’Europe, matérialisée par le Rideau de Fer, s’effondrait, mettant fin à ce que l’on appelait l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Mais aujourd’hui, force est de constater qu’il y a une autre division de l’Europe, cette fois-ci en Nord-Sud.
Car on voit que les pays de la zone Euro regroupés dans l’acronyme PIIGS, matérialisant qu’ils ont géré leurs finances comme des cochons, sont tous des pays de l’Europe du sud: Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne. Oui, je sais, dans le « club », il y a l’Irlande, mais cette exception ne suffit pas à invalider la règle.
Fondamentalement, l’Europe du Sud a géré comme des cigales et l’Europe du Nord comme des fourmis.
Et, à l’heure d’aider la plus cigale de toutes à ne pas boire la tasse, l’Europe du Nord se montre frileuse, voire carrément réticente. Le symbole de cette réticence a été administré par des politiciens allemands qui ont suggéré le moyen pour la Grèce de sortir de son déficit et de sa dette: la Grèce n’aurait qu’à vendre certaines de ses îles. On imagine la suite: la géographie européenne devenant du Monopoly…
Dans la même veine, Angela Merkel a suggéré qu’il était temps de mettre au point un mécanisme permettant d’éjecter un pays de l’Euro. Ce qui lui vaut une forte popularité en Allemagne, avec le surnom de Germania, nom de l’Allemagne dans l’antiquité. Mais qui la laisse isolée en Europe, sauf le lien historique avec la France, créant ainsi un tandem aussi improbable que dissymétrique avec Nicolas Sarkozy.
Toujours est-il que Merkel a obtenu ce qu’elle voulait: l’accord européen pour soutenir la Grèce est en fait une magistrale fin de non recevoir. Il ne sera jamais appliqué car il est inapplicable. D’abord il y faut l’accord du FMI, qui doit financer un tiers des besoins. Autant dire que c’est à ce dernier que sera dévolu le rôle de Père Fouettard chargé d’enfermer le pays dépensier dans une véritable camisole de force financière. Ensuite car, pour que l’accord soit mis en œuvre, il faut que ce soit à l’unanimité des membres de la zone euro. Une unanimité à 16 pour payer pour d’autres, voilà qui ne paraît pas probable.
D’autant que chacun sait que derrière la Grèce, pays somme toute d’une taille « gérable », comme le Portugal et l’Irlande, se profilent les cas espagnols et italiens, autrement plus gros, voire celui de la France. On peut même se demander si l’attitude rigide la chancelière allemande n’est pas, et aucun commentateur n’a osé proférer cette hypothèse tant elle est sacrilège, avant tout un message à la France de devoir mettre ses affaire en ordre au plus vite, faute de se voir lâchée à son tour.
JusMurmurandi voit déjà les députés allemands faire des suggestions aux Français pour se débarrasser à leur tour de a dette nationale gigantesque que des politiciens plus avides de pouvoir et de votes que soucieux de bien gérer ont causée. Vendre à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine!
L’ironie de l’Histoire
mars 22, 2010 on 6:53 | In Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésBarack Obama l’a fait, et la réforme du système de santé américain a été votée hier soir. 32 millions d’américains, aujourd’hui non couverts par une assurance, pourront et devront s’assurer.
Ceci représente un changement majeur dans le système le plus cher du monde (18% du p.i.b., soit quasiment le double de l’Allemagne!, alors même qu’il laissait de côté des dizaines de millions de gens). Tous les candidats démocrates des 30 dernières années avaient promis de le mettre en œuvre s’ils étaient élus, et tous ceux qui l’ont été s’y sont essayé et cassé les dents. Dont Bill Clinton, pour qui cela restera son échec politique le plus marquant.
Les Républicains étaient totalement opposés à cette réforme, qui représente tout ce qu’ils détestent: l’intervention de l’Etat, une hausse des impôts au profit des pauvres, la régulation d’un secteur privé gros contributeur de finances électorales.
Maintenant que c’est voté, Obama aura tenu sa plus importante promesse électorale, et marqué l’Histoire en réussissant, après de nombreux échecs, la plus importante réforme depuis celle portant création de Medicare et Medicaid, les systèmes de santé couvrant certaines personnes âgées et certains nécessiteux.
Sauf que l’Histoire n’accorde pas une place si importante que cela au Président qui mit en œuvre cette réforme dans les années 60: Lyndon Johnson, alors même qu’elle a transformé les conditions de vie de dizaines de millions d’Américains…
Au passage, on notera une similitude et une différence importantes avec l’action de Nicolas Sarkozy. Alors que le Président français a ouvert en parallèle un grand nombre de chantiers de réforme, Obama a toujours été très clair sur la priorité donnée à ce seul projet, quitte à mettre sa politique étrangère par exemple en suspens en attendant.
Et Sarkozy a maintenant son grand chantier qui l’attend pour 2010: la nième réforme des retraites, dont tout le monde veut bénéficier sans la payer… réforme dont, bien entendu, personne ne lui saura gré…
Même pas peur….. du ridicule!
mars 19, 2010 on 9:31 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés- Le Comité international sur la gestion des espèces menacées a refusé d’interdire la pêche du thon rouge, espèce très largement surpêchée car elle fournit au Japonais des sushis délicieux. Non content de cette défaire en rase campagne, ledit comité confie la gestion de l’espèce à un autre comité… constitué de pêcheurs!
- Martine Aubry, après avoir s’être donné très publiquement bonne conscience en désavouant George Frèche et en soutenant une candidature contre lui, appelle maintenant à voter pour lui, histoire de faire barrage, dit-elle, à la droite. Or la droite n’a aucune chance… Entre ses nobles convictions et un sordide avantage comptable, Martine et le PS ont fait leur choix…
- Corinne Lepage a démissionné du MODEM, qui a enregistré une monumentale claque électorale aux régionales après celle des européennes. Un sénateur en profite pour lui demander de restituer son mandat de député européenne, arguant qu’elle a été élue comme MODEM et ne serait plus légitime maintenant qu’elle a quitté le parti, ce qu’elle refuse. Le sénateur aurait-il oublié que le MODEM est né avec des membres de l’UDF, tous élus à droite, et tous passés dans l’opposition sans que qui que ce soit ait rendu son mandat?
- L’US Air Force fait savoir qu’elle pourrait allonger le délai de son appel d’offres pour les avions ravitailleurs, histoire de permettre à EADS de présenter une offre seul, après la défection de son partenaire américain Northrop. On comprend bien la logique américaine: une offre européenne permettrait tout à la fois de montrer à quel point il n’y pas de protectionnisme, et de peser sur les prix de Boeing du fait de l’existence d’un concurrent. Comment l’Air Force peut imaginer que cela ait le moindre attrait pour des Européens éliminés par un cahier de charges biaisé et affaiblis par la défection de leur partenaire local relève d’un mystère plus impénétrable que celui du Triangle des Bermudes.
- Barack Obama, après la retentissante gifle donnée par Israël au Vice Président Joe Biden lors de sa visite à l’Etat hébreu: « il n’y a pas de crise entre les Etas-unis et Israël »…
- L’Union Européenne, dont les membres se gardent bien d’annoncer le moindre plan concret pour aider la Grèce à faire face à ses besoins de financement, multiplie les déclarations de soutien. Comme la corde soutient le pendu?
Le grand « squeeze » et la grande bagarre
mars 18, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésEn anglais, le verbe « to squeeze » signifie aussi bien pincer, éventuellement gentiment, que prendre en tenaille. C’est ce qui risque d’arriver à une économie mondiale qui n’a pas besoin de ça, parce qu’elle en a eu trop besoin. Et toute la question est de savoir quelle sera l’intensité du pincement.
Car, dans l’ombre, des experts nous préparent des normes de prudence bancaire dites « Bâle 3″, qui vont entrer en vigueur fin 2012, c’est à dire demain.
Schématiquement, les banques prêtent de l’argent qu’elles empruntent. Ce qui fait que si les bénéficiaires des prêts bancaires ne remboursent pas la banque, celle-ci ne peut pas rembourser ses propres emprunts, et c’est la faillite. Et ce sont les fonds propres de la banque qui jouent le rôle d’amortisseur pour éviter la culbute à la première secousse. Donc, si la banque a beaucoup de fonds propres par rapport aux capitaux prêtés et empruntés, elle sera solide et fiable même en cas de secousse conjoncturelle. Mais si elle en a peu, à la première convulsion elle peut « sauter ».
Le « hic », c’est qu’une banque qui prête beaucoup par rapport à ses fonds propres va avoir plus d’activité qu’une autre qui prête moins, donc pourra gagner plus d’argent, ce qui fera monter le cours de son action et son dividende, et, en même temps le prestige et les rémunérations de ses dirigeants.
Ce qu’on a observé en 2006-2008 et qui a conduit à la grande crise financière de 2008 est que les banques ont pris, comme en 1929, beaucoup trop de risques par rapport à leurs fonds propres.
Il y avait des normes à respecter, dites « Bâle 2″, mais l’invention de nouveaux produits financiers leur a permis de croitre sans les violer.
D’où le souhait du comité de Bâle, qui réunit experts et banquiers centraux, d’émettre de nouvelles normes qui encadrent aussi ces nouveaux produits financiers de manière plus stricte pour éviter une répétition de la catastrophe de 2008.
Le problème, c’est que si l’on limite strictement les risques que les banques peuvent prendre par rapport à leurs fonds propres, on assure leur stabilité, mais on limite leur activité, et donc, en même temps, l’activité économique qu’elles peuvent alimenter. Des banques qui prêtent peu, et c’est toute l’économie qui se contracte, raison pour laquelle le gouvernement français a exigé qu’en contrepartie des aides accordées aux banques en 2008 celles-ci continuent de prêter comme avant.
L’objectif de Bâle 3, la stabilité bancaire, est donc contradictoire de celle des États, qui veulent de l’activité et de la croissance.
Il y a bien une solution, ce serait que les banques augmentent leurs fonds propres. Mais ceci suppose (1) qu’il y ait des investisseurs intéressés dans des banques qui ont toutes plus ou moins frôlé la faillite, et (2) que ces banques qu’on force à tourner au ralenti gagnent néanmoins assez d’argent pour verser des dividendes satisfaisants pour les actionnaires.
Et comment gagner plus d’argent si ce n’est en prenant plus de risques? La boucle est bouclée, et le cercle est vicieux.
Ce qui énerve puissamment JusMurmurandi, c’est que ce débat, si important pour notre avenir financier à tous, comme celui sur les réformes du système bancaire, l’encadrement des hedge funds, etc… se fait à huis clos, entre experts non politiques et politiques non experts.
Ainsi, toujours sur le même thème, une bagarre intra-européenne se prépare depuis que Gordon Brown a décidé pour des raisons de convenance électorale, de ne pas donner suite au projet de passeport européen, que Merkel et Sarkozy voulaient créer pour encadrer les fonds européens et limiter l’accès des fonds trop risqués non européens au marché financier de l’Union. Inutile de dire que ce projet constitue un magnifique sujet de discorde avec les Américains qui veulent que leur entreprises financières puissent faire ce qu’elles veulent sur le Vieux Continent.
Et pendant ce temps-là, vous voulez que nous nous intéressions à l’importance des élections régionales?
Obama ou Schwarzenegger à la Maison Blanche ?
mars 17, 2010 on 9:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Oncle Sam est de retour. Et ça va faire mal. Après une période de relative absence en termes de leadership mondial, plombé par la double guerre d’Afghanistan, plaidable, et d’Irak, lamentable, et par la crise économique et financière, née d’une orgie tolérée de crédit aux États-Unis, les signes se multiplient.
D’abord Barack Obama reçoit le Dalaï Lama, geste contentieux avec Beijing, qui s’est peut-être vu trop beau trop vite en croyant pouvoir faire faire ses 4 volontés au reste du monde. Puis il vend des armes à Taïwan, geste qui ne se contente plus, comme le précédent, d’une valeur symbolique. Ensuite, histoire de montrer que ce n’est pas qu’en direction de la Chine, son administration accorde à Boeing un cahier de charges sur mesures pour leur faire gagner un marché de 35 milliards d’euros pour des avions ravitailleurs, auparavant dévolu aux Européens.
Mais tout ceci c’est encore qu’une mise en bouche, une modeste entrée en matière, comparé à ce qui se fait en ce moment dans la discrétion et l’indifférence.
Le Sénat américain discute de la proposition, à caractère quasi-officielle, du Sénateur Charles Schumer, de donner aux États-unis la possibilité législative de prendre toutes sortes de sanctions contre des pays qui sous-évalueraient leur monnaie.
Parmi ces sanctions, bien sûr, des droits de douane sur les importations.
Sous cet abord technique, il s’agit d’une véritable bombe atomique, dirigée en premier contre la Chine, dont les exportations quasi-illimitées exaspèrent une Amérique qui souffre de 10% de chômage. Laquelle Amérique se lamente que ce déséquilibre est du avant tout à une sous-évaluation massive de la monnaie chinoise le yuan. Ce que confirme le Fonds Monétaire International.
Car ce que dit cette loi, c’est que les États-Unis se reconnaissent comme seuls juges de savoir si un pays « joue le jeu ». Ce qui atomise purement et simplement toute démarche multilatérale, telle que l’OMC, le cycle de Doha, et la tentative d’ouverture toujours plus grande du commerce mondial.
Quand on sait à quel point les États-unis ont, eux-mêmes joué sans aucune vergogne de la baisse de leur dollar quand ça les arrangeait, on ne peut qu’être inquiet.
Quand en plus on se souvient qu’il y a non seulement les problèmes d’échanges commerciaux qui son liés à la valeur, mais aussi le financement des déficits internationaux, et notamment l’énorme flux d’achat chinois de dette américaine, l’inquiétude devient pétrifiante.
Si le monde pensait en avoir fini avec une administration américaine unilatérale et autoritaire, on risque de voir que, comme à la SNCF, « un train peut en cacher un autre ».
Il y en a qui vont avoir l’air fin si c’est le cas, ce sont les membres du jury du Prix Nobel de la Paix. Et d’autres qui vont se sentir cocus, croyant avoir élu un émule de Martin Luther King, et se retrouvant avec un disciple de Schwarzenegger…
Payer pour ses fautes?
mars 14, 2010 on 6:24 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésUne cour brésilienne vient de condamner Air France à une indemnité importante (supérieure à un million d’euros) pour la mort d’un passager du vol AF447 Rio-Paris. L’avion est tombé, c’est la faute d’Air France, qui n’a qu’à payer. L’assureur d’Air France, AXA, a fait appel de cette décision.
Un rapport est sorti qui critique violemment les dirigeants de la banque américaine Lehman Brothers, principaux responsables de sa faillite. Ce qui ouvre la porte à un procès contre eux en responsabilité civile. La banque a coulé, c’est la faute des dirigeants, qui n’ont qu’à payer.
HSBC Suisse admet que 15.000 clients ont vu leur données volées, dont 3.000 les ont vues remises au fisc français par Hervé Falciani. S’ils sont redressés par le fisc, ces clients pourraient bien faire le raisonnement suivant: la banque s’est fait pirater par un de ses employés, c’est sa faute, elle n’a plus qu’à payer.
Si bien que HSBC risque de voir non seulement sa clientèle privée en ruines (qui voudrait faire confiance à une banque qui met ses clients les plus demandeurs de « discrétion » dans une telle situation?), mais aussi devoir les indemniser, ce qui pourrait coûter des montants énormes.
Sauf que, pour cela, il faudrait que les clients dévoilent leur identité, les montants cachés en Suisse, et le coût de leur redressement fiscal. Cruel dilemme: être indemnisé à la condition de dévoiler ce qu’on voulait cacher.
JusMurmurandi attend avec intérêt que la même logique s’applique aux politiques. Mais non, je sais, des politiques responsables de leurs fautes, ce n’est qu’un rêve…
Quand « Européens » rime avec « crétins », ou l’Europe trahie par la Grande-Bretagne
mars 13, 2010 on 2:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Grande-Bretagne a une relation compliquée à l’Europe, et inversement. La faute à une « relation privilégiée » qu’entretient le royaume avec les États-Unis, son ancienne colonie.
Le doute quant à savoir laquelle de ses deux relations, la continentale, qui est celle qui fait l’essentiel de ses échanges, et l’atlantique, qui partage l’histoire, la défense et la langue, la Grande Bretagne privilégierait en case de dilemme empêche celle-ci de jouer un rôle européen à la hauteur de son importance.
Ceci vient encore de se voir en matière d’achats militaires.
Les États-unis viennent de privilégier outrageusement Boeing contre l’européen EADS dans l’affaire des avions ravitailleurs de l’USAF. Gordon Brown, premier Ministre, rejoint son invité Nicolas Sarkozy pour condamner ensemble le protectionnisme américain, et indiquer que ceci ne restera pas sans conséquence.
Le lendemain, oui, pas même 48 heures après, le ministère de la Défense britannique indique que, pour un appel d’offres d’un milliard de livres portant sur 750 véhicules blindés, la préférence est donnée à l’américain General Dynamics sur le britannique BAE.
JusMurmurandi hésite pour qualifier ceci d’insondable naïveté, d’angélisme incurable, de masochisme obsessionnel, ou de duplicité totale. Quoique la possibilité existe que la Grande-Bretagne soit atteinte des quatre syndromes à la fois.
Les ouvriers britanniques sauront s’en souvenir dans quelques semaines lors des élections générales où les travaillistes de Gordon Brown auront besoin de chaque voix pour ne pas perdre le pouvoir. Et notamment de chaque voix ouvrière, dans un pays quasi totalement désindustrialisé.
L’ONU est-elle une Organisation Non Utile?
mars 11, 2010 on 7:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl est bien connu que, dans notre monde où tout est régi par l’argent, celles et ceux qui agissent de façon désintéressée sont, par nature, meilleurs, plus honnêtes, plus crédibles que le reste d’entre nous.
Ce qui leur permet, au nom de ce désintérêt présumé vertueux, de donner des leçons de morale avec la certitude de ceux qui ont, de toute façon, raison. Ainsi sur les libertés dans le monde, l’aide aux déshérités, la préservation de notre environnement ou le changement climatique, les ONG s’auto-proclament dépositaires de la supériorité éthique et morale.
Un frappant exemple nous en est donné par un programme clef de la plus grande ONG au monde, l’ONU, à savoir le programme alimentaire mondial, et son action dans l’un des pays les plus pauvres qui soient, la Somalie.
Un rapport interne de l’ONU dit tout simplement que 50% au moins de ce qui devrait servir à nourrir des gens qui, sans cette aide, mourraient de faim au sens propre du terme, est détourné.
Les bénéficiaires sont un cartel d’intermédiaires qui revendent la nourriture au marché noir au lieu de la distribuer, et qui sont devenus par la grâce de l’ONU certains des hommes les plus riches et influents de tout le pays.
Mais parmi les bénéficiaires, il y a aussi des militaires, des islamistes, et des employés locaux de l’ONU. Bref, tous ceux qui peuvent mettent la main dans le pot de confiture se goinfrent.
Qu’il y ait ce qu’on appelle pudiquement du « coulage » dans un pays où loi et ordre se résument souvent à sa voir de quel côté de l’arme on se trouve, c’est évident, et l’angélisme n’est pas de mise.
Mais plus de la moitié de l’aide évaporée dans les pires mains possibles, ce n’est plus du coulage, mais une inacceptable complicité. C’est, toutes proportions gardées, comme, en France, le scandale de l’ARC avec le triste Crozemarie.
On rappellera que ce n’est pas le seul « incident » de ce genre, la gestion, toujours par l’ONU, du programme « pétrole contre nourriture » avec l’Irak de Saddam Hussein ayant entrainé, elle aussi, de lamentables débordements d’argent destinés à nourrir les nécessiteux dans des poches privées de gens riches et puissants.
Quand on pense que, si le « sommet de Copenhague » sur la lutte contre le réchauffement climatique avait atteint les objectifs qui lui étaient assignés, cela se serait traduit par la mise à disposition de l’ONU de 100 milliards d’euros par an à destination des pays du tiers-monde, JusMurmurandi se dit que, finalement, l’échec de ce sommet doit être encore plus déploré par ceux qui comptaient s’en mettre plein les poches que par les défenseurs de la planète.
Leçon de crise
mars 10, 2010 on 12:51 | In Economie, Europe, France, International | 2 CommentsLe monde a cru se retrouver en 2008/2009 face à une crise identique à celle des années 30. Il faut dire qu’il y avait de quoi: comme il y a presque un siècle, une orgie de crédit déclenchée par des banques prêtant sans précaution ni mesure a entraîné une hausse des valeurs de toute nature: actions, immobilier, matières premières, et une activité en plein « boom ».
Comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, quoiqu’en pensent les experts qui ne assurent à chaque fois que « cette fois-ci ce sera différent, ce n’est pas une bulle, les règles économiques ont changé », l’inévitable a été inévité et le crash a suivi, entraînant la chute brutale de toutes les valeurs, la contraction brutale du crédit, et les faillites en série, en prélude à une récession mondiale.
Sauf que là, les schémas divergent. Non seulement les principaux pays occidentaux ont retrouvé le chemin de la croissance environ un an seulement après la phase aigue de la crise, mais ils n’ont subi qu’une contraction infime du p.i.b. par rapport aux 30% perdus dans les années 30.
Qui plus est, les entreprises n’ont quasiment pas cessé d’être bénéficiaires. Ainsi, par exemple, celles du CAC 40 n’ont vu leur bénéfice cumulé chuter « que » de 20% en 2009 par rapport à 2008. Certes, la chute est plus forte si on les compare aux bénéfices 2007, année la plus faste du cycle. Mais c’est une différence gigantesque par rapport à l’avalanche de faillites qui décima l’industrie et surtout la finance mondiales 80 ans avant.
Il est évident que les interventions massives et rapides des États ont joué un rôle majeur dans la non-prolifération de la crise. De même que l’adaptation rapide des entreprises.
Le bilan n’est pas glorieux: de la dette jusqu’au plafond et 10% de chômage quasiment partout. Mais, par rapport à l’enfer des soupes populaires américaines et de l’hyper inflation allemande des années trente, c’est quasiment le paradis.
Et si c’était cela, le progrès?
Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables
mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.
Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.
Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.
Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.
Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.
Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.
Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.
Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.
C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.
Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.
Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.
On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.
Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.
Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…
Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…
Qui doit payer?
mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».
Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.
Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.
Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.
Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.
Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…
Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?
En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.
Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….
La Terre pollueuse?
mars 5, 2010 on 8:06 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes écologistes recyclent la bonne vieille théorie marxiste du déterminisme historique. A savoir qu’il y a un sens à l’Histoire, et qu’il est vain de tenter d’aller à contre-sens. Les communistes ont soutenu pendant 150 ans que le communisme était l’aboutissement inévitable de notre évolution historique, et que, donc, toute étape qui permettait d’avancer vers le communisme était justifiée par l’Histoire. Y compris les étapes les plus sombres de l’Union Soviétique, qui firent des dizaines de millions de morts.
Maintenant, l’évolution historique inévitable est le réchauffement climatique du fait de l’activité humaine, et, partant, toute personne qui ose se poser des questions ou dire qu’on ne peut quand même pas tout sacrifier à la réduction des gaz à effet de serre se voit invalidée avec la même dose de certitudes purement idéologiques que celle qui disait que le communisme n’était pas la seule issue possible.
Ceci même quand les théories « écologiques » conduisent à de redoutables contre-sens, comme quand les Verts de la planète ont préféré pendant des décennies des centrales brûlant des énergies fossiles, et dégageant force CO², à des centrales nucléaires. Ou quand on s’aperçoit que le rapport du GIEC, pierre angulaire de leur thèse comporte des erreurs factuelles majeures, comme la fonte totale des glaciers himalayens en 2035 et non 2350. Ou quand on trouve la trace d’instructions de détruire tous les rapports mentionnant des faits n’allant pas dans le sens de leurs théories.
Cette semaine livre quelques faits qui mettent perspective certains de leurs dogmes. Ou plutôt les mettraient s’ils avaient l’ouverture d’esprit qui pousse à regarder les faits, tous les faits, avant de se forger une opinion.
Par exemple, un panel mondial de scientifiques conclut de façon certaine que l’extinction des dinosaures, entre autres innombrables espèces, à l’époque du crétacé tertiaire, est due à l’explosion et à l’impact d’un météorite à Chicxulub, au Mexique, il y a 65 millions d’années. Cet événement a représenté l’équivalent d’un milliard de fois l’énergie de la bombe atomique d’Hiroshima. Et il y en a eu 4 autres au moins équivalents dans l’histoire de notre globe. Leur conclusion met un terme à la théorie suivant laquelle cette extinction massive de vie sur Terre était due à une activité volcanique dans le Deccan qui a généré 1.000.000 de kilomètres cubes de lave, soit assez pour remplir deux fois la Mer Noire.
Ce qui montre l’ampleur inimaginable des spasmes que s’inflige elle-même notre planète – et auxquels elle résiste-.
Pendant ce temps-là, d’autres scientifiques se rendent compte que le permafrost sous-marin libère des quantité beaucoup plus importantes que prévu de gaz méthane, trente fois plus actif sur le plan effet de serre que le CO². Et ceci n’est pas du aux carburant fossiles, mais est un phénomène naturel probablement aussi vieux que le permafrost lui-même. Moyennant quoi il faut refaire les calculs avec un modèle « rectifié »…
De son côté, le très sérieux Lawrence Livermore Laboratory estime maintenant que l’impact de l’explosion catastrophique du volcan indonésien Krakatoa en 1883 a eu un impact climatique qui a duré non pas quelques années, comme le pensaient les scientifiques jusqu’ici, mais jusqu’à un siècle… encore un « modèle » à revoir…
Tout ceci n’a pas pour but de dire qu’il ne faut rien faire pour limiter l’émission de gaz à effet de serre, et autres impacts de l’homme sur notre monde. Mais bien plutôt qu’il faut se garder de suivre aveuglément les experts au seul motif qu’ils sont experts. Que ce soit en matière d’écologie, ou en matière de finance, qui connaît aussi ses volcans, tremblement de terre, météorites et autres tsunamis…
Banksters, ou hommes en or?
février 22, 2010 on 1:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermésC’est le nouveau mot à la mode, constitué de la combinaison de « banquiers » et de « gangsters ». Il est censé désigné ceux des banquiers qui se conduisent comme des gangsters.
Il n’est pas dans l’habitude de JusMurmurandi de hurler avec les loups et de jeter toute un population en pâture au peuple assoiffé de sang, mais là, quand même, ça fait beaucoup.
Il semble que les banques d’affaires, à commencer par la première et la plus riche d’entre elles, Goldman Sachs, se délecte de profits aussi rapides que garantis, en faisant l’inverse de ce que l’on conseille à ses clients de faire.
Ainsi, pendant les années 2008 et 2009, et la descente aux enfers du marché de l’immobilier américain, Lehman Brothers, aujourd’hui disparu, vendait à qui voulait bien les acheter des emprunts immobiliers (les fameux sub-primes), et prenait une commission au passage. Mais, en même temps, le même Lehman Brothers spéculait massivement, et pour son propre compte, que ce marché allait s’effondrer, et, ce faisant, leur faire gagner de l’argent. Pas très catholique tout cela (copyright, George Frèche).
Maintenant, c’est Goldman qui est pris la main dans le Sachs en Grèce. En même temps qu’ils conseillaient le gouvernement grec, moyennant grasses commissions bien sûr, ils conseillaient à leurs autres clients de s’assurer contre la faillite possible de la Grèce, ce qui, évidemment, rendait le refinancement grec plus difficile et coûteux. En même temps, ils auraient été eux-mêmes l’un des principaux acteurs de ce marché de l’assurance de la dette grecque. Bref, Goldman était présent sur tous les tableaux, mêmes incompatibles et contradictoires, et sûr de gagner un maximum.
Il faut simplement se souvenir qu’un banquier est payé pour gagner de l’argent, et que, si la loi et les clients le laissent faire, ils auraient tort de s’en priver. Et que c’est au législateur, régulateurs, et autres clients de tenir le rôle d’un shérif efficace contre les banksters. Le nom « Goldman », ne signifie-t-il pas, après tout, « homme en or?
La magie, la Mafia, le Mossad, ou la malchance?
février 21, 2010 on 10:07 | In France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésJean-Pierre Treiber est mort dans sa cellule de prison, suicidé par pendaison. Outre que cela privera les familles des deux jeunes femmes mortes assassinées d’un procès qui eût pu contribuer à éclairer ce qui s’est passé et leur apporter un peu de sérénité, JusMurmurandi ne peut que s’interroger (le terme est faible) sur ce détenu ultra-surveillé qui s’évade quand il veut, reste longtemps -et, semble-t-il, tranquillement- en cavale, et se suicide enfin quand il veut.
M’est avis que, comme dirait le délicat, fin et élégant George Frèche, tout ceci n’est pas très catholique.
Mais alors, si tout ceci n’est pas aussi simple et limpide que cela en a l’air, qui pourrait donc arriver à « faire mourir » un détenu ultra-surveillé? Un service secret, bien sûr…
Pour preuve, un service secret, le Mossad israélien est accusé par Dubaï d’y avoir assassiné le responsable des approvisionnements du Hamas en armes en tout genre, en provenance d’Iran. Sauf qu’un responsable d’un tel niveau voyage toujours entouré de secret et de gardes du corps. Ou alors, si ce n’est pas le cas, et que le Mossad le savait, c’est qu’il bénéficiait de complicités à l’intérieur même du Hamas.
Aussi improbable qu’un assassinat de Treiber à l’intérieur même de sa prison.
Pourtant, il est avéré, pour autant qu’on puisse être sûr de quoi que ce soit, que le mort n’était accompagné d’aucun garde du corps. Alors, voyage à Dubaï pour acheter des armes, ou rendez-vous galant?
Les premiers compte-rendus parlent d’une crise cardiaque, mais aujourd’hui il se dit qu’il a d’abord été torturé à l’électricité avant d’être étouffé. Voilà ce qui arrive quand on se déplace sans gardes du corps et que cela se sait chez ses ennemis mortels.
Peut-être, après tout, est-il mort d’une crise cardiaque pendant un rendez-vous galant, mais que cela arrange le Hamas de faire porter le chapeau à Israël.
Pendant ce temps-là, au Maroc, un minaret de mosquée s’effondre, faisant 41 morts. Va-t-on, là encore faire porter le chapeau à Israël, ce qui serait beaucoup plus commode que d’incriminer le constructeur, qui a probablement commis des fautes, mais aussi payé comptant des protections « en cas de malheur ».
Moyennant quoi, ce sera la faute à la malchance si ce minaret s’est effondré. Comme la mort de Treiber, la malchance aussi.
Et la Mafia dans tout cela? Je ne sais pas, on ne peut vraiment être sûr de rien, alors, pourquoi pas eux?
Zapatero…Zapatera
février 17, 2010 on 7:58 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésSale temps pour l’Espagne.
Le chômage représente 19% de la population active, la dette nationale dérape à des niveaux incontrôlés, et de plus en plus d’Espagnols ont le sentiment que José Luis Zapatero reste les bras ballants.
Pire, qu’il n’est prêt à aucun courage pour affronter la situation et prendre les mesures énergiques dont le pays a besoin pour se redresser.
Il indique ainsi qu’il ne remettra jamais en cause les protections sociales. Me Salgado, ministre des Finances a déclaré elle, que les impôts ne seraient pas augmentés, que les salaires des fonctionnaires ne seraient pas gelés dans le cadre d’un plan d’austérité destiné à réduire les dépenses publiques de 50 milliards d’Euro.
Parce que tout se rejoint: avec un chômage élevé, les coûts d’indemnisation le sont tout autant, mais comment encourager les entreprises à embaucher lorsque les coûts de licenciement sont parmi les plus élevés en Europe et que l’on déclare ne pas vouloir y apporter de modification ? En suivant, pas d’embauche, croissance ralentie, et par conséquent les déficits publics continuent d’augmenter. On est en plein casse tête chinois…..
Les principaux soutiens à M. Zapatero, élu en 2004, commencent à s’essouffler en attendant désespérément que celui ci prenne les mesures courageuses dont le pays a cruellement besoin .
En 2007, on avait surnommé Me. Royal Zapatera, à l’image (de l’époque) du premier ministre espagnol.
Au vu du résultat obtenu par Madrid, on peut sérieusement douter qu’elle revendique ce titre aujourd’hui.
Et peut être que les Français, en lisant que la consommation des ménages a augmenté en 2009, que la croissance française est largement supérieure à la moyenne de l’Union Européenne en 2009, vont ils commencer à se dire qu’elle a bien fait de rester en Poitou Charente pour continuer à promouvoir le Chabichou, elle qui demandait à Nicolas Sarkozy de s’excuser pour des propos peu amènes qu’il aurait eu pour Zapatero….