Le temps des Experts…
janvier 9, 2010 on 12:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsL’année dernière a été marquée par une singularité en région parisienne: il y a neigé trois fois en un hiver. Ce qui était banal il y a quelques décennies est devenu exceptionnel. Sauf que cette année aussi l’hiver aura déjà livré une quantité inhabituelle, atypique, de froid et de neige.
Difficile, dans ces conditions, de détecter les marques du réchauffement de la planète. D’autant que les États-Unis sont, eux aussi, frappés par une vague de froid. Et que Beijing grelotte sous un lourd manteau neigeux.
Comment, dans ces conditions, convaincre les Français qu’il est temps de faire du sauvetage de la planète la priorité des priorités? Notamment en acceptant la fameuse taxe carbone, ou le transfert massif de richesses que tentent d’exiger des pays non développés.
Pour cela, il suffirait qu’ils fassent confiance aux experts qui leur serinent l’imminence du péril. Après tout, s’ils portent le nom d’experts, c’est qu’ils savent ce qu’ils font et disent, n’est-ce pas?
Comme les experts des marchés financiers, dont les innovations se sont transformées en produits toxiques, avec les conséquences que l’on sait.
Parce que, si la planète se réchauffe, la planète finance a connu un sérieux coup de froid, c’est le moins qu’on puisse dire.
Comme les experts de l’anti-terrorisme américains, qui n’ont pas su traduire toute l’information qu’ils avaient reçue en une interdiction de vol pour le terroriste de l’avion Amsterdam-Detroit.
Et du coup, c’est toute l’Amérique qui en a froid dans le dos.
Comme les experts médicaux qui ont engagé la France et tous les autres pays solvables dans des programmes pharaoniques de prévention et de lutte contre la grippe A, ce qui se traduit par des dépenses sans commune mesure ni avec les besoins ni avec le risque.
Et, du coup, l’opération vaccination, censée se faire à froid, se révèle un four.
Non, vraiment, il n’y a qu’une catégorie d’experts à qui JusMurmurandi puisse faire aveuglément confiance. Mais ce sont ceux de la série télévisée.
Parce que ceux qui en écrivent les scénarios sont vraiment des experts dans l’art de faire gagner les gentils et perdre les méchants…
Dégrisera bien qui dégrisera le dernier !
janvier 5, 2010 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésLa cellule de dégrisement dont JusMurmurandi a déjà parlé à plusieurs occasions fait reparler d’elle.
En effet, le Ministre du Budget, et de tant d’autres choses, Eric Woerth, a décidé de prolonger la durée de la dite cellule, afin d’offrir la possibilité à un nombre de Français aussi grand que possible de rapatrier des fonds dont ils disposeraient en dehors de l’hexagone.
Car c’est un vrai sujet. La France est en effet un pays d’épargnants, depuis toujours. Rappelons par exemple qu’à l’issue de la guerre perdue de 1870, elle a payé beaucoup plus rapidement que prévu la punition financière imposée par la Prusse, grâce aux matelas des citoyens.
Par conséquent, faire revenir cet argent en France permettrait de stimuler le crédit, remonter l’impôt avec de l’ISF supplémentaire (rêvons un moment, et de rendre cet impôt mal fichu rentable). Bref, de réinjecter de l’argent frais dans cette économie qui en a tant besoin tandis que l’Etat est tellement à cours de fonds et recourt à des « grands emprunts » qui n’en sont de toute façon que des petits et dont on n’a qui plus est pas la moindre idée de comment on les remboursera.
Car d’autres pays se sont livrés à des opérations comparables, mais avec un autre courage. L’Italie de Berlusconi, tellement raillée et décriée, a fait elle revenir 95 milliards d’Euro. C’est trente fois ce qui serait rentré en France (JusMurmurandi dit serait parce qu’en dehors des déclarations ministérielles, elles aussi au conditionnel, il n’y a pas de preuve), et trois fois le montant du … »grand emprunt ». Excusez du peu.
Mais voilà, en France, on ne veut pas supprimer l’ISF qui coute tellement d’emplois. On ne veut pas non plus accorder une amnistie totale mais seulement partielle à ceux qui seraient tentés de faire revenir leur fortune non française. Et surtout, tant que rien n’est inscrit dans le marbre de la Constitution (tel l’imbécile principe de précaution !!) pour garantir qu’il n’y aura pas d’autres sanctions, une hausse de l’ISF ou autre délicatesse du genre, pourquoi ces fonds reviendraient ils se dorer au soleil hexagonal ???
Et alors que Nicolas Sarkozy a désormais derrière lui la plus longue partie de son mandat, la possibilité d’une alternance politique se faisant jour en découragera à n’en point douter plus d’un. Car il est sûr et certain que la gauche au pouvoir aura à coeur de supprimer le bouclier fiscal et d’augmenter les impôts, ISF compris.
On tuera très possiblement la poule aux oeufs d’or, et alors, qui s’en souciera ?
Eh bien nous, justement. Car ce sera le peuple français qui par le manque de courage politique des uns, ou la lubie économique des autres devra faire face à une dette toujours plus importante alors qu’une part non négligeable pourrait être assumée par un retour bien géré.
Et après le dégrisement, la gueule de bois sera assurée.
Les conquérants de l’inutile…
janvier 3, 2010 on 7:56 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésBurj Dubai. Un nom bizarre, à nos oreilles tout au moins, pour un projet bizarre, maintenant tout au moins: un gigantesque centre commercial, surmonté du gratte-ciel le plus haut du monde, culminant à un faramineux 818 mètres de haut. Le tout devant former le cœur d’un gigantesque quartier encore à construire. Le problème, c’est que Dubaï tout entier est en faillite virtuelle avec une montagne d’immobilier vide, ni vendable ni louable, mais acquis ou construit à prix d’or. D’or noir, bien sûr..
Les vaccins anti-Grippe A. La France en a acheté plus de 90 millions, pensant tout à la fois qu’il en fallait deux par personne, et que, sinon, la maladie risquait de tuer des dizaines de milliers de Français, par opposition à une grippe « normale », qui en tue 5000 tous les ans. Le problème, c’est que peu de Français se font vacciner, et moins encore de malades ne développent de conséquences graves. Ce qui fait que la France cherche à se débarrasser à des prix de braderie de vaccins acquis à pris d’or. il y aurait aussi quelques 2 milliards de masques respiratoires et 30% du stock mondial de Tamiflu, pour lesquels la France cherche des acheteurs, rapidement si possible, pour éviter l’effet dévastateur des dates de péremption. JusMurmurandi se demande si ces achats de précaution ont été comptabilisés dans les divers « plans de relance »…
Lionel Jospin, dans un livre qu’il vient de publier, reconnait qu’il est seul responsable de son humiliante élimination au premier tour de l’élection présidentielle de 2002. Il a tout à la fois surestimé la perception positive de son bilan, et sous-estimé les dégâts causés par la dispersion des candidatures à gauche. Un bilan honnête, d’un homme honnête. Le problème, c’est que cela fait 7 ans que tous les Français ont entendu les commentateurs politiques faire ce même bilan sans qu’il leur soit nécessaire pour autant de payer pour acheter le livre.
De nombreux aéroports européens vont s’équiper de scanners corporels pour éviter qu’un attentat comme celui qui a failli abattre l’avion Amsterdam-Detroit puisse se reproduire. Le problème, c’est que, comme toujours, on va dépenser beaucoup d’argent et faire subir de longues attentes à des millions de passagers pour « faire la dernière guerre ». Depuis le 11 septembre, les mesures de sécurité n’ont cessé d’avoir en train de retard sur les innovations des terroristes, et seule leur incompétence au moment de l’exécution a évité des carnages.
L’avaler ou l’avoir dans le cul?
décembre 29, 2009 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésDepuis le 11 septembre, aucun avion n’a été, et c’est heureux, détruit en vol par un attentat islamiste. Pourtant, 2 terroristes ont essayé et sont passé tout près, Richard Reid, à partir de Paris, et Umar Farouk Abdulmutallab à partir de Lagos via Amsterdam. Seuls des problèmes techniques de mise à feu de leurs explosifs et l’intervention de passagers ont évité deux explosions en vol, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.
Ceci pose un certain nombre de questions.
Il y a des années qu’on sait qu’un scanner corporel permet de « voir » le type de dispositifs embarqués par les deux terroristes. Ceux-ci ne sont pas mis en œuvre parce que (1) ils coûtent très cher, un million de dollars chacun, et (2) ils dévoilent toute l’anatomie du passager, y compris son intimité. Il semble à JusMurmurandi que ceci serait un bon exemple de non-application du Principe de Précaution inscrit dans la Constitution à l’initiative de l’ancien Président Chirac, et dont JusMurmurandi n’a de cesse de dénoncer la stupidité contreproductive. Il est évident que la Précaution maximum doit conduire à l’achat et à la mise en œuvre de ces scanners, sinon l’État et ADP seraient, en cas, d’attentat réussi (!) fautifs…
Les chiffres sortis sur le coût de la sécurité en France, et il n’y a pas de raison de penser qu’ils soient différents aux États-unis, toutes proportions gardées, sont de 550 millions d’euros annuels pour le contrôle, contre « seulement » 50 millions pour l’information. Et encore, en matière de contrôle, un article du Figaro nous apprend-il ce matin que les pilotes d’Air France lui trouvent un désagréable côté passoire. Ainsi, en janvier 2006, la police de l’air et de frontières a-t-elle tenté de faire passer 8 dagues longues comme deux fois la main, beaucoup plus grosses et dangereuses que toutes les armes ayant servi au 11 septembre, par les portiques de Roissy. Bilan: 2 dagues interceptées, 6 dagues passées tranquillement… Donc, avec un si faible budget pour l’information, comment s’étonner que des renseignements ne soient ni recoupés ni exploités? Faut-il penser que la priorité au contrôle reflète le fait que celui-ci est visible par les passagers et contribuables, alors que la collecte d’information est, par nature, invisible?
En attendant, force est de constater que les terroristes gardent un coup d’avance sur des forces de l’ordre qui s’efforcent d’empêcher la répétition de ce qui vient d’arriver.
La prochaine étape, on la connaît. Si les pouvoirs publics continuent de privilégier avant tout le contrôle, ils vont installer des scanners corporels. Comme il y a 2200 points de contrôle aux USA, soit un coût total de 2,2 milliards de dollars, ce qui est peu face aux 40 milliards déjà dépensés depuis 2001 pour la sécurité aérienne américaine.
Mais il existe un moyen de passer au travers, c’est que les explosifs soient introduits dans le corps du terroriste. Il y avait 80 grammes de penthrite dans le slip de celui qui a essayé de faire tomber le vol Northwest 253. C’est une quantité compatible avec les cavités internes.
A ce moment là, faute de progrès en matière de prévention, un terroriste va avaler sa penthrite, la faire exploser, et ce seront les passagers qui l’auront dans le cul!
La France n’a que ce qu’elle mérite…
décembre 28, 2009 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésSi on fait une liste des des domaine d’excellence de produits industriels français, il est plus que probable que figureront vers le sommet de la liste:
- les centrales nucléaires (Areva)
- le train à grande vitesse (Alstom)
- les avions de transport de passagers (Airbus)
Sauf que, en quelques jours
- le consortium français mené par Areva a perdu un contrat de quelques 20 milliards de dollars à Abu Dhabi pour la construction de 4 centrales nucléaires en faveur d’un consortium coréano-japonais.
- le record du monde de vitesse pour un train commercial n’est plus français, mais chinois. Et même le futur AGV, successeur du TGV, est enfoncé
- l’Airbus le plus vendu, l’A320 va avoir un nouveau concurrent, lui aussi chinois,le C919. Lequel aura pour avantage un nouveau moteur GE-SNECMA, le Leap X, nettement plus économe que le CFM56 qui équipe l’A320
Il serait facile de voir dans ces 3 défaites en quelques jours une simple coïncidence, et c’est possible. Elles pourraient aussi être expliquées par la migration graduelle de toute l’industrie mondiale vers l’Orient, et ce n’est pas faux.
Mais il est frappant de constater que les deux chantiers de la nouvelle centrale nucléaire EPR d’Areva connaissent une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que les 2 derniers avions Airbus lancés (A380 et A400M) l’ont été avec une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que le nouvel AGV n’a pas encore été commandé par la SNCF, ce qui, là non plus, n’inspire pas confiance.
Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations affirmant sa volonté de ne pas laisser mourir l’industrie française. Mais, quand on compare le nombre d’ingénieurs qui sortent des universités et grandes écoles françaises et chinoises, le compte est vite fait. Surtout quand on se contente de regarder la rémunération d’un ingénieur passé dans la finance par rapport à un camarade de promotion qui dessine des trains destinés à la SNCF….
Voilà bien un sujet qui contribue à l’identité française de demain, et auxquels aurait du s’intéresser tant la réforme de l’Éducation Nationale que le Grand Emprunt.
Mais, pour cela, encore eût-il fallu que les Français aiment leurs entreprises. Ce n’est pas le cas. Quand on lit à quel point ils reprochent au Gouvernement d’avoir assisté Renault et Peugeot pour les empêcher de sombrer au plus fort de la crise, ou à quel point toute forme de rémunération élevée leur est détestable, JusMurmurandi se dit qu’il faudrait inventer une forme de canonisation laïque pour les chefs d’entreprise qui continuent à exercer ce métier si indispensable, si risqué, et si décrié.
Tant d’attentats…
décembre 27, 2009 on 4:49 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTout ça pour ça?
Après le 11 septembre 2001, les États-Unis, rejoints par l’essentiel du monde, partent en guerre contre le régime Taliban en Afghanistan qui a servi de rampe de lancement aux kamikaze mis sur orbite par Oussama Bin Laden et Khalid Sheikh Mohammed. Pour faire bonne mesure, au nom de liens supposés entre Al Qaeda et le régime de Saddam Hussein, le régime de celui-ci aussi est renversé, et l’Irak envahi, puis occupé. Ceci pour un coût qui atteint les 2000 milliards de dollars, et des milliers de morts américains.
Sur le front intérieur, l’administration Bush procède à des changements sans précédents au nom de la guerre contre le terrorisme. L’habeas corpus est démantelé. Le Patriot Act donne des pouvoirs quasi-illimités aux forces de l’ordre, dont ceux d’écouter les conversations téléphoniques, d’ouvrir les lettres, de lire les e-mails et même de perquisitionner qui ils veulent, le tout sans le moindre droit contradictoire ou l’accord d’un juge.
En outre, pour sécuriser le transport aérien et éviter d’autres pertes d’avion traumatisantes, les voyageurs sont contraints à d’interminables files d’attente pendant qu’ils sont fouillés des pieds à la tête. Et des dizaines de milliers de personnes sont mises sur une « no-fly list » qui leur interdit tout vol à destination des États-Unis, ou sur place. Cette liste, sur laquelle une personne est placée sans en être avisée, donc sans droit de s’en défendre, en fonction de critères confidentiels, est malheureusement parsemée d’erreurs, notamment en raison de problème de traduction à partir de l’arabe.
Pendant ce temps, un certain Richard Reid embarque à Paris vers les États-Unis, avec, aux pieds, des semelles remplies d’un explosif puissant, de la famille de la célèbre nitroglycérine, à l’origine de la fortune d’Alfred Nobel, la penthrite. Seul le fait qu’il n’a pas réussi à faire exploser ses chaussures (!) avant d’être maitrisé par les passagers puis l’équipage a évité une catastrophe.
A la suite de quoi, tous les passagers sont contraints d’enlever leurs chaussures, qui sont spécifiquement examinées avant chaque vol.
Pendant ce temps un certain passager embarque au Nigeria, puis change d’avion à Amsterdam, vers les États-Unis, avec, collé aux jambes, un explosif puissant, de la famille de la célèbre nitroglycérine, à l’origine de la fortune d’Alfred Nobel, de la penthrite. Seul le fait qu’il n’a pas réussi à faire exploser ses jambes (!) avant d’être maitrisé par les passagers puis l’équipage a évité une catastrophe.
Circonstance aggravante, le propre père du passager aux jambes lardées de penthrite avait dénoncé au FBI les tendances religieuses de plus en plus extrémistes de son fils. Ce qui fait que, comme pour le 11 septembre, les forces de l’ordre américaines avaient connaissance de ce qu’il fallait pour empêcher l’attentat. Sans doute étaient-elles trop occupées à écouter des conversations téléphoniques, ouvrir des lettres, lire des e-mails et perquisitionner à tout va pour écouter un père qui faisait cette chose si rare qu’elle eût mis la puce à l’oreille de n’importe quel limier: dénoncer son propre fils…
Après qu’on ait dit pendant des décennies qu’Israël, porté à bout de bras par l’aide américaine, tant diplomatique que militaire ou financière, était, de fait sinon de droit, le 51e état américain, il est triste de voir que ce sont les États-Unis qui deviennent un État à l’israélienne, c’est-à-dire un pays pas à l’abri du terrorisme, et ce malgré un prix toujours plus lourd payé tant en argent qu’en pertes de libertés civiles fondamentales.
La tentation américaine d’un Président Buisson…
décembre 23, 2009 on 10:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésPour un observateur européen, la scène politique américaine des 30 dernières années possède une particularité curieuse. Toute personne qui aspire à jouer un rôle se voit demander comme un préalable s’il ou elle est pour ou contre le droit à l’avortement. Celui-ci procède d’une décision de la Cour Suprême dite Roe Vs Wade, et les anti-avortements rêvent de la renverser.
Ce qui étonne, c’est que cette question, à forte consonance religieuse, est déterminante pour la réussie en politique. Aucun Républicain par exemple ne pouvant se concilier l’électorat conservateur qui constitue l’aile droite de son parti, et donc ne peut être élu s’il ne prend pas fortement position contre l’avortement, alors que ce n’est pas du tout citée par les Américains comme primordial pour eux.
D’où une interrogation: pourquoi les partis excluent-ils ou sabordent-ils de bons candidats au nom d’une question terriblement clivante mais qui n’est pas une priorité de l’électorat?
Il semble que la France pourrait suivre le même exemple quand on voit l’évolution que prend le débat sur la double question de la burqa et des minarets.
La burqa ne concerne, d’après les études, qu’un tout petit nombre de milliers de femmes, soit, par comparaison, le même nombre de Français que celui des morts sur la route. Quoique JusMurmurandi soit opposé au port forcé de la burqa, il l’est plus encore à l’irruption de la loi pour restreindre les choix vestimentaires des Français.
Des minarets, la France en compte 33, soit un nombre infinitésimal par rapport aux clochers d’églises, dont tous ne sont pas, c’est le moins qu’on puisse dire, d’un gout architectural au dessus de tout reproche. Là encore, JusMurmurandi est opposé à des constructions voyantes de style moyen-oriental en peine agglomération française, et à l’appel du muezzin s’il dérange la population, mais opposé plus encore à l’irruption de la loi pour restreindre les pratiques religieuses des Français.
Rappelons à tous ceux qui l’ignoreraient qu’un sondage de La Croix, journal peu suspect d’être anti-chrétien, place l’Islam comme première religion de France par le nombre de pratiquants réguliers (au moins une fois par mois). Il faut bien que ces pratiquants-là aient quelque part où aller faire leurs dévotions, et le contraste entre des mosquées de fortune trop pleines et des églises très vides est éloquent.
Reste que les sondages, toujours eux, montrent que la burqa et les minarets ne sont pas, pour les Français, des préoccupations majeures par rapport à la crise économique, au chômage ou à l’environnement.
Alors que les politiques font assaut de déclarations et d’initiatives pour ou contre l’interdiction de la burqa et de la construction de nouveaux minarets comme s’il s’agissait de sauver la France.
Si la droite française s’embarque (ou s’emburqe, en profitant de l’occasion pour un jeu de mots digne de l’Almanach Vermot) dans cette direction, il est à craindre qu’elle ne subisse le sort de la droite américaine, incapable d’être élue sans le concours de son aile dure, concours monnayé au prix fort, bien sûr…
Voilà qui pourrait nous valoir un Président nommé Buisson…
Tuvalu devient Foutuvalu!
décembre 19, 2009 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésTuvalu, c’est un État-atoll qui a une particularité redoutable. En cas de hausse du niveau des océans, il disparaîtra purement et simplement sous les eaux. Fort heureusement, cela ne concerne « que » 12.000 personnes et 26km².
Alors que se passe-t-il qui fasse que Tuvalu soit subitement important? Eh bien, c’est ce minuscule État qui a été le premier à rejeter le texte sorti de la conférence (on n’ose plus dire: le sommet) de Copenhague sur le réchauffement climatique.
Les 130 chefs d’État n’ont pu se mettre d’accord sur rien, et, quand le spectre de l’échec s’est fait menaçant, certains sont purement et simplement partis pour éviter d’être partis prenantes au fiasco. D’où le fait qu’il n’y a même pas de « photo de famille » de tous ces puissants dirigeants.
Sans accord, chaque pays va pouvoir tranquillement poursuivre ses intérêts et eux seuls, tout en multipliant les déclarations de bonne conduite. Ainsi, au palmarès du cynisme, JusMurmurandi salue la Chine, qui offre une forte réduction de ses gaz à effet de serre, mais sous condition qu’il n’y ait aucune vérification extérieure, mais aussi la Russie, qui fait de même, mais avec en référence la situation à la fin du XXe siècle, quand l’Union Soviétique produisait -et donc polluait- beaucoup plus qu’aujourd’hui, ce qui fait que sa diminution est déjà dans les faits, et donc que la « promesse » était vide, ou encore le Soudan, qui se vautre dans l’abomination au Darfour, mais ose comparer le comportement des Occidentaux à l’Holocauste. Et ainsi de suite…
Il est clair que les ONG et autres experts qui se sont vus aux commandes de la planète comme une sorte de panel mondial de ce qui est « bien » et de ce qui ne l’est pas doivent se sentir comme Perette et le pot au lait. De même que les dirigeants des pays du tiers-monde qui salivaient déjà sur ces 100 milliards d’euros annuels de transfert à partir de 2020 qui leur étaient, du moins le croyaient-ils dus et destinés.
JusMurmurandi, qui n’est qu’une bande de vieux cyniques, n’est pas véritablement surpris que les dirigeants n’aient pas cédé à ce chantage à la terreur d’un mélange hétéroclite de bonnes âmes pleines de bonne volonté, de politiques « alternatifs » tentant de ressusciter les politiques de décroissance qui ont fait faillite dans les années 60 avec le Club de Rome, d’autres politiques tout simplement désireux de surfer sur une vague prétendument populaire, et de scientifiques et autres experts.
Et, en tant que vieux cynique, JusMurmurandi fait remarquer qu’il n’y a pas une seule élection qui ait été remportée où que ce soit par ce programme. Pas une au monde. Comme légitimité démocratique, on fait mieux. Sauf à vouloir faire le bonheur (en l’occurrence la survie) des humains malgré eux, et on sait ce que ce genre de gouvernance a donné dans le passé….
Que reste-t-il de tout cela? Que très probablement le monde avancera en ordre dispersé. Quoiqu’il y ait des moyens d’imposer un certain ordre mondial de la propreté. Il suffit que l’Union Européenne impose (au sens d’impôts) un droit à l’importation de produits polluants et/ou en provenance de pays polluants. Comme il s’agit du premier marché du monde, on verra ceux qui veulent y exporter, telle la Chine, s’orienter (il y en a déjà des signes) vers un « plus propre que moi, tu meurs » salutaire pour tout le monde.
Ce qui serait une forme internationale de taxe carbone. Amusant de voir comment le gouvernement global ne peut s’imposer par la science, la diplomatie, ou l’intérêt commun, mais par l’impôt et le commerce….
En attendant, le réchauffement climatique est une réalité, même si le foutoir de Copenhague s’est tenu pendant une vague de froid sur l’Europe. Lequel réchauffement, quelles qu’en soient les causes (il n’y pas consensus que l’activité humaine soit déterminante), va causer l’engloutissement des Tuvalu.
Ils sont donc foutus, les Tuvalu.
Sauf que, bien sûr, après avoir pleuré que tout est perdu pour toujours sur toutes les radios et télés, après avoir condamné tous les dirigeants politiques, et après avoir clamé leur désespoir avec un talent à éclipser la mémoire de Sarah Bernhardt, toutes les ONG, écolos et autres scientifiques se hâteront de remettre le couvert des négociations planétaires. Être passés si près d’un tel fromage est vraiment trop cruel, le psychodrame ne fait que commencer….
Blancs comme neige!
décembre 18, 2009 on 8:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésCertains jours, JusMurmurandi n’arrive tout simplement pas à comprendre l’information, tant elle sort du périmètre de ce qui est imaginable.
Ainsi, quand on voit une majorité de Français favorables aux cafetiers restaurateurs qui se sont purement et simplement mis dans la poche l’essentiel de 3 milliards de baisse de TVA au mépris de tous leurs engagements passé et présents.
Cette fois-ci, c’est l’Autorité des Marchés Financiers qui innocente tous les mis en cause dans ce qui apparaissait comme un gigantesque délit d’initiés chez EADS. 17 personnes et 3 sociétés avaient vendu des grandes quantités de titres EADS juste avant que l’annonce du long retard du programme A380 fasse fortement baisser le cours de l’action.
Dans les faits, l’AMF vient de dire que ces gens-là et ces entreprises avaient le droit de le faire. Peut-être, dans le fond ne savaient-ils pas que leur avion géant aurait plus de 2 ans de retard et quelques milliards d’euros de surcoût. C’est possible, après tout ils n’étaient que les dirigeants de l’entreprise, on ne peut pas leur demander de tout savoir…
Julien Dray, lui, tout comme les dirigeants d’EADS, vient d’apprendre qu’il n’aura pas à connaître les bancs de la Correctionnelle. Tout ce dont la presse s’est fait l’écho avec des mines de jeune fille effarouchée, notamment ce qui apparaissait comme un train de vie fastueux et totalement sans rapport avec ses fonctions et ses revenus, ne mérite pas plus d’un simple « rappel à la loi ».
Dans le même temps, on apprend que l’ex-Président Chirac va, lui, être recherché pour une deuxième affaire, en sus de celle qui va lui valoir, à la différence des personnes mentionnées ci-dessus, une comparution en justice.
Mais, toujours dans la même veine incompréhensible qui semble avoir contaminé les Français, ceux-ci pensent qu’il serait mieux de laisser en paix l’ancien Président, traité en son temps de Super Menteur et vilipendé pour les nombreuses casseroles dont seule son immunité présidentielle le protégeait tandis que ses lieutenants tombaient comme les grognards de Napoléon à Waterloo.
Nicolas Sarkozy a de tout temps proclamé son peu de goût pour la pratique régalienne de la grâce présidentielle, et ne l’a pas utilisée en une moitié de mandat. On voit que la Justice, toujours soucieuse de bien faire son travail, lui évite cette peine….
Baisers volés, Judas, Clearstream, Piquet, et les repentis…
décembre 17, 2009 on 9:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y a des baisers amoureux, à la mode des photos de Doisneau ou de films d’Hollywood. Des baisers d’adieu dramatiques, comme celui qui précède le meurtre mafieux. Il y a aussi le baiser de la mort, comme celui de Judas, qui dénonce Christ aux Romains.
C’est ce dernier genre qui a été mis en œuvre par un informaticien de la filiale suisse du géant HSBC, quand il a transmis au fisc français une longue, très longue liste de titulaires étrangers de comptes en Suisse. Lequel fisc français va en faire l’usage que prescrit sa fonction, c’est-à-dire faire payer des impôts aux fraudeurs et autres évadés.
Mais aujourd’hui la Suisse se rebiffe et renonce, pour l’instant, à signer l’accord de co-opération fiscale avec Paris.
Il faut dire que la liste en question est indiscutablement volée. Comme ont été volées les informations des fichiers Clearstream qui ont donné lieu aux poursuites que l’on sait.
Ce qui pose une vraie question de droit. Est-il possible (ou normal, ou juste) de se servir du produit d’un délit ou d’un crime?
Deuxième question: est-il possible (ou normal, ou juste) de rémunérer un délateur d’une façon ou d’un autre?
Ainsi Alain Marland, français réfugié fiscal en Suisse a-t-il dénoncé à la justice américaine une turpitude (au regard de la loi américaine) du Crédit Lyonnais dans l’affaire de la reprise par François Pinault d’Executive Life. Au final cela aura coûté au contribuable français 600 millions d’euros plus les frais, somme dont Marland a le droit de recevoir 10% comme récompense.
Autre exemple de délation rémunérée, Nelson Piquet Junior, pilote de Formule 1 pour Renault, qui a dénoncé l’accident bidon monté pour faire gagner le Grand Prix de Singapour à son coéquipier Fernando Alonso. Tout le monde a été condamné, sauf le délateur, protégé par l’immunité négociée à l’avance.
Enfin la justice, notamment en Italie et aux États-unis, offre à ceux qu’on appelle les « repentis » une combinaison d’amnistie et de nouvelle vie
Éric Woerth, le dit clairement, en tant que Ministre du Budget, comment aurait-il pu ne pas utiliser cette liste?
Sur le fond, il n’y a personne pour défendre les comptes secrets en Suisse, sauf les Suisses, bien sûr. Mais il est clair que laisser un pays utiliser sans frein le produit des délits et des crimes, c’est le rendre complice, et c’est inacceptable.
En fait, il semble que la faute d’Éric Woerth, ce soit surtout d’avoir clamé partout qu’il détenait la fameuse liste pour faire peur aux fraudeurs et les amener à la fameuse cellule de dégrisement de Bercy.
Quand on se compromet avec des voleurs, même pour une juste cause, il faut le faire le plus discrètement possible…
Quant au délateur, qui se sent un rôle juste et moral, il aurait bien fait de se renseigner avant sur l’ingratitude de la société humaine. Non seulement il va tout droit à une condamnation pénale en Suisse, mais je doute fort qu’une entreprise veuille employer un informaticien qui se donne le droit de trahir et de voler son employeur, fût-ce pour une cause qu’il juge bonne. Après tout ignorait-il vraiment tout de la nature des fonds gérés par les banques suisses quand il a accepté le de travailler chez HSBC?
Ni M. X, ni Gabriel Aranda, ni Nelson Piquet Jr n’ont survécu, professionnellement parlant, à leur délation. Le baiser qu’ils ont donné, ils en ont été la première victime.
Un Grand Emprut pour une Grande Cause
décembre 16, 2009 on 10:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 3 CommentsLe Grand Emprunt de Nicolas Sarkozy se voulait avoir des accents gaulliens, avec, en référence, les programmes Airbus, Ariane, ou les centrales nucléaires, où l’intervention de l’État a eu un rôle moteur dans ce qui sont devenu des succès planétaires.
Mais JusMurmurandi doute que l’Histoire soit assez bonne fille pour repasser les plats. Et ce pour plusieurs raisons.
D’abord parce que la France vit dans le cadre européen, lequel cadre interdit toute distorsion de concurrence. Or c’est justement ce que recherche le Grand Emprunt, de déplacer le curseur. De préférence vers l’avant…
Ensuite, parce que le premier poste, auquel seront affectés 11 milliards, est celui de la recherche. Un poste théoriquement déjà largement doté par la réforme précédente. Un poste dont l’inefficacité comparée à nos concurrents suscite un mélange d’hilarité et de consternation. On connaît la célèbre citation sur notre système qui emploie des chercheurs et non des trouveurs…, certains n’ayant ni publié ni breveté pendant des décennies…
Puis parce que le Grand Emprunt rassemble sous le parapluie commun des fonds publics des thèmes divers, automobile électrique, énergie verte, aussi bien que des segments de l’économie: recherche, ou PME innovantes. C’est la garantie de pouvoir « être présent » sur les fronts dont l’avenir semble devoir être fait, mais ce n’est pas la façon dont ces projets devraient être menés. Quel rapport entre l’énergie, où règne un tandem fortement régulé de clients écrasant, EDF et GDF, et l’automobile, où les acheteurs sont individuels? Quand aux PME, seront-elles éligibles seulement si elles sont dans des secteurs prioritaires?
Face à ce mélange d’intentions et d’incertitudes, JusMurmurandi voudrait faire une suggestion qui ralliera tous les suffrages. Un projet dans un secteur où les Français sont un des leaders mondiaux, et, qui plus est, dans le segment « vert » de ce secteur, ce qui ouvre de vastes perspectives à l’exportation. Un projet dont la rentabilité financière est garantie. Un projet qui va améliorer la qualité de vie de millions de Français.
Le secteur, ce sont les transports. Le segment, ce sont les transports en commun. Le projet, c’est l’automatisation complète de la conduite de RER. Quand on sait qu’ils ne conduisent que 2h50 par jour, et partent à la retraite à 50 ans, on imagine combien les conducteurs coûtent à la RATP et à la SNCF. Il en découle l’économie à attendre de ces nouveaux systèmes, dont la technologie existe déjà.
Quand au service pour les usagers, il n’y a qu’à leur demander ce qu’ils en pensent. A ceux de la ligne A, par exemple.
1984 en 2009
décembre 15, 2009 on 5:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsNous avons déjà parle de 1984 de George Orwell et comment l’état décrit dans ce livre place des téléviseurs dans tous les foyers pour les espionner.
Avec Internet, c’est encore plus facile.
En 2009, les habitants des pays occidentaux, s’ils disposent de télévisions chez eux, n’ont même pas besoin d’être suivis, écoutés etc.
Ils vont a la confession « électronique » d’eux mêmes, racontant leur vie, montrant des photos de leurs familles, amis et tout autre détail sans la moindre pudeur, ou même réflexion quant à la destination éventuelle de ces informations quelques fois « sensibles ».
JusMurmurandi a récemment aborde le sujet de cette femme dont la couverture chômage a été purement et simplement annulée par sa compagnie privée au Canada, après qu’elle ait mis en ligne des photos de vacances avec des Chippendales pendant qu’elle était théoriquement en cure pour soigner sa « dépression ».
Bref, pas besoin d’épier, il suffit de lire tout ce que racontent les uns et les autres. Sur le site le plus fameux, Facebook, il y aurait déjà plus de trois cent millions d’abonnés enregistres.
Nombreux sont ceux qui s’y enregistrent non pour donner mais pour recevoir (organismes publics, police, cabinets de recrutement etc….)
Et la ou cela se corse, c’est que ces sites peuvent aussi être la cible de cyberattaques, comme n’importe quel site internet.
On a vu apparaitre des messages prétendument envoyés par un abonne a tous ses « amis » pour vanter de la lingerie ou autre produit ne faisant pas nécessairement partie de son quotidien, en particulier si certains des « amis » sont des relations professionnelles.
Et quelle est la seule solution dans ces cas quelque peu embarrassants?
Envoyer un courriel pour expliquer aux uns et aux autres que son compte a été détourné…Mais suivant le proverbe que crachez, il en reste toujours un peu, allez expliquer a tous vos « amis » que vous n’y êtes vraiment pour rien. Et les uns et les autres se retrouvent un peu honteux….
D’après un éditeur de logiciels anti virus, 21% des utilisateurs d’internet annoncent avoir été la cible de programmes malicieux sur des sites « sociaux »
Clairement pour JusMurmurandi, ces sites de liens sociaux représentent un danger dont les abonnes ignorent les conséquences.
La garantie des données n’est pas assurée, la pérennité financière de ces sites non plus, et tout ceci alors que les uns et les autres y racontent leur vie comme de jeunes enfants écrivent leur journal dans un cahier en papier, ignorant la diffusion incontrôlée et incontrôlable de l’internet.
JusMurmurandi parlait en début d’article de confession. On sait les dérives qu’ont pris les aveux a certains confesseurs sans foi ni loi.
Si vous êtes enregistre sur l’un de ces sites, et y déposez vos secrets, pensez y avant de tout raconter….
Taxi !
décembre 14, 2009 on 9:51 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVoilà bien une confrérie à défaut d’un autre terme qui fait souvent couler de l’encre.
Si les Parisiens envient les taxis de Londres pour leur espace intérieur, leur confort avec les cinq places disponibles et surtout leur très faible rayon de braquage (le tout étant défini par un cahier des charges très strict dont on imagine mal que le maire de Paris aurait le courage de vouloir en imposer un un jour aux taxis parisiens), c’est une toute autre affaire de taxi qui déchaîne les Britanniques en ce moment.
Car nos voisins et néanmoins amis ont décidé de faire une petite introspection et regarder de près comment les hommes politiques de l’époque ont pu lancer le pays dans un conflit aussi désastreux que celui qui se déroule aujourd’hui en Irak.
Car en dehors de la responsabilité de l’Etat français lors du deuxième conflit mondial, il est bien une décision pour laquelle JusMurmurandi soutient les deux mandats de Jacques Chirac, c’est celle de ne pas suivre George W. Bush dans sa vendetta teintée de « je vais prouver à papa que moi je peux le faire, moi » pour aller déloger Saddam Hussein de la tête de l’état irakien.
Rappelez vous, l’Onu et Mohamed el Baradei font une enquête approfondie pour voir si Saddam ne serait pas à la tête d’armes de destruction massive de nature à déclencher un conflit majeur 45 minutes après que le Saddam en donne l’ordre.
Si la perspective était terrifiante, il est parfaitement clair qu’elle était tout aussi infondée. Et que ce faisant, l’équilibre précaire qui existait dans la région a été profondément bousculé, tandis que les Américains lâchaient un allié historique, à la tête d’un état laïc, face à un Iran religieux ne rêvant que d’une chose, d’en découdre une bonne fois pour toutes avec Saddam, manoeuvre qui avait échoué lors du non moins sanglant conflit Iran Irak.
Et ceci nous allons le payer, nos enfants et peut être nos petits enfants aussi.
Il est donc rassurant d’une certaine mesure de se dire que tant à ce que cette décision désastreuse ait été prise, on veuille, enfin, près de 7 ans après, enquêter sur comment les dirigeants de l’époque (Bush et Blair) ont pu engager leurs pays dans une voie aussi impensable.
Car il faut se rappeler que la raison sensée justifier cet engagement, c’était les armes de destruction massive. Pas de chasser un dictateur sanglant; car pour cela il suffisait, comme il est toujours possible d’ailleurs, de « s’exercer » en Corée du Nord ou à Cuba.
Or, comme chacun sait depuis, d’armes de destruction massive on n’en trouva pas plus que l’Onu, c’est à dire pas plus que de beurre en broche. Aucune.
Mais d’où venait l’information sur ces prétendues 45 minutes nécessaire à la mise en route d’un conflit bactério chimique? Car c’est là que le bât blesse, c’est sur ce point central que l’on se rend compte à quel point les deux dirigeants ont pu raconter n’importe quoi pour justifier leur décision.
D’après les sites d’information britanniques qui suivent le procès, cette information, capitale rappelons le, aurait été entendue au cours des deux années précédant le conflit par un chauffeur de taxi à la frontière jordano irakienne.
Bref, on est en plein téléphone arabe….
Et dire qu’il y a encore quelques semaines, Tony Blair était encore un candidat jugé respectable pour prendre la tête de l’Union européenne.
Et le même Blair de dire aujourd’hui, au même procès, qu’il était nécessaire d’abattre Saddam Hussein. Et justifier les milliers de morts alliés, et les centaines de milliers de civils irakiens aussi peut être ???
Car s’il était un fou sanguinaire comme décrit par ses détracteurs, jamais au grand jamais il n’aura commis autant de crimes que Bush et Blair réunis.
Ouf, on l’a échappé belle, et pour sa part, JusMurmurandi préfère largement Van Machin à la tête de l’Europe.
Collision mortelle dans la Russie de Dimitri et Vladimir
décembre 13, 2009 on 2:53 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésNotre justice n’est certainement pas exemplaire, Ségolène Royal n’avait elle pas, à mots couverts, critiqué sa lenteur?
Nombreux procès qui se terminent en quenouille, comme par exemple le procès intenté encore récemment à Air France pour la mort d’une de ses hôtesses tombée d’une rampe d’accès qui avait été retirée trop brutalement pas un des agents du sol. Ou encore dans le pénible dossier de l’accident de l’Airbus du mont Saint Odile (le fait qu’il s’agisse de deux faits aéronautiques est une coïncidence) où ni la compagnie aérienne, ni le constructeur n’ont été condamnés pour ce qui s’est passé. Ce ne fut qu’une mort accidentelle, rien de plus, rien de moins. Ou encore dans le douloureux dossier AZF qui visiblement restera un hasard malheureux, même si cela s’est passé juste quelques jours après le 11 septembre 2001.
Gageons qu’il en sera de même dans le cas de l’incendie du tunnel sous la Manche il y a bientôt un an, pour lequel « tout le monde » se satisfait du fait que l’échauffement des freins d’un camion puissent ravager le tunnel à tel point qu’il faut six mois pour le réparer…l’accident ayant eu lieu le 11 septembre 2008
Non, rassurez vous, JusMurmurandi ne fait pas partie de ceux qui croient à la théorie du complot pour autant. Mais il ne faut pas non plus nous prendre pour des crétins de façon trop visible.
S’il s’agissait de journalistes, par contre, gageons que la réaction serait tout autre. C’est un peu ce qui s’est passé avec Magomed Yevloyev, qui eut le mauvais goût de fonder le principal site internet d’opposition en Ingouchie, région limitrophe de la tristement célèbre Tchétchénie.
Arrêté en août 2008, il mourut « accidentellement » pendant son transfert dans une voiture de police. Le policier accompagnateur, qui porte le même patronyme que la victime, vient d’écoper de deux ans de prison seulement, malgré la mort d’homme.
Mais oui, comprenez vous, ce ne fut jamais qu’un accident: ainsi la thèse officielle retint pour justifier la faiblesse du verdict, qu’il y avait juste eu « collision entre la victime et le canon du pistolet » !!!
Quel beau jugement…..
Modération, taxation, piège à cons
décembre 12, 2009 on 7:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésPour qui nous prend-on? Les conseillers en communication qui mitonnent les actions des hommes politiques ou des dirigeants d’entreprise, ou en estiment les retombées à venir, pensent-ils que le public gobe n’importe quoi?
Voici deux exemples qui feraient rire s’ils ne faisaient pleurer. Tous deux concernent les « réformes » suite à la tornade financière, destinées à éviter que le même cataclysme ne puisse se reproduire.
Goldman Sachs, plus grande banque d’affaires du monde, et qui a profité de la crise pour accroitre encore sa part de marché, notamment grâce à la chute de son concurrent acharné Lehman Brothers, a fait scandale en révélant qu’ils avaient provisionné 19 milliards de dollars pour payer des bonus pour 2009. 19 milliards (oui, pas millions) pour une entreprise de 30.000 personnes, soit plus d’un-demi million de dollars par employé. Enfin, ce serait le cas si tout le monde touchait un bonus, ce qui est très très loin d’être le cas. En fait, comme cela concerne plutôt 1% du personnel, vous en imaginez le montant réel….
Un montant que JusMurmurandi ne peut que qualifier d’obscène, ou de pornographique, pour une banque qui n’a dû sa survie qu’à l’intervention massive à son profit de l’État américain qui a garanti et injecté des dizaines de milliards de dollars, aujourd’hui remboursés.
Alors Goldman, pour tenter de prévenir le vote d’une législation restrictive, et améliorer un peu son image, devenue catastrophique dans le public américain, fait savoir que les bonus 2009 ne seront pas payés en cash, mais uniquement en actions. Que ces actions devront être détenues par leurs bénéficiaires pendant 3 à 5 ans minimum. Et que si les activités ayant généré des bonus devaient, pendant ce temps faire des pertes, ces bonus seraient « récupérables ». 3 bonnes mesures, de nature à donner, justement, de la mesure, à des banquiers qui eussent effrayé par leur voracité, des simples orques ou requins blancs affamés.
Alors pourquoi JusMurmurandi éructe-t-il de colère au lieu d’approuver? C’est que cette décision, relayée par un grand tintamarre médiatique, en concerne que les dirigeants de la banque, à savoir 30 personnes. Autant dire presque personne. Et ce d’autant plus que, justement, ces dirigeants touchent déjà des salaires (hors bonus) compris entre 20 et 30 millions de dollars, et n’ont donc pas d’enjeu important à ce que leurs bonus soient comme ci plutôt que comme ça…
Autre exemple, cette-fois-ci politique. Gordon Brown, Premier Ministre de sa Très Gracieuse Majesté, met en œuvre un impôt exceptionnel, équivalent à 50% des bonus supérieurs à 27.000 euros par personne payés par les banques anglaises au titre de 2009. JusMurmurandi, à l’énoncé de cette mesure, hallucine, pris entre ahurissement et incrédulité: les Anglais prendraient-ils une excellente mesure, mais de nature à profondément chagriner la toute-puissante City et à en chasser des golden boys? Allons, n’aurions nous pas trop bu?
En tout cas, Nicolas Sarkozy le prend pour argent comptant, annonce que la France va faire de même, et presse Angela Merkel de se joindre à cette initiative. Laquelle chancelière allemande dit qu’elle trouve cette initiative « charmante » (!), mais qu’une loi allemande en rendrait la mise en œuvre très, très difficile.
Puis nous apprenons que cette mesure devrait rapporter 600 millions de livres aux finances britanniques, et nous comprenons que c’est du bidon. 600 millions de livres pour toute la City, à comparer avec 19 milliards pour la seule Goldman Sachs, il est clair que le compte n’y est pas. Mais alors pas du tout.
En fait, après enquête, il ressort que 3 facteurs vont limiter le coût de cette mesure. D’abord, elle ne s’applique qu’aux rémunération versées en Grande Bretagne. Or les bonus payés le sont la plupart du temps, grâce à des montages légaux, dans des paradis fiscaux. Ensuite, elle ne s’applique qu’aux rémunérations effectivement versées pour 2009. Il suffira donc de les différer d’un an pour les encaisser sans impôts en 2010. Enfin, la plupart des banques britanniques ont un exercice 2009 qui s’est terminé à fin mars 2009, et non en décembre comme en France. Cet exercice contient donc la période du désastre, et pas du redressement. Donc il y a peu de bonus qui soit dû. Allons, les vendeurs des Rolls, Bentley et autres Porsche qui pullulent à Londres peuvent respirer…
Inutile de dire que la décision de Sarkozy de faire comme son collègue britannique va avoir de toutes autres conséquences, et qu’il est juste de saluer, une fois de plus, le talent des britanniques en matière de défense de leurs intérêts. Perfide, l’Albion, qui nous aura une fois de plus empapaouté!
Qu’avait dit Merkel? Charmant?