Baisers volés, Judas, Clearstream, Piquet, et les repentis…
décembre 17, 2009 on 9:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y a des baisers amoureux, à la mode des photos de Doisneau ou de films d’Hollywood. Des baisers d’adieu dramatiques, comme celui qui précède le meurtre mafieux. Il y a aussi le baiser de la mort, comme celui de Judas, qui dénonce Christ aux Romains.
C’est ce dernier genre qui a été mis en œuvre par un informaticien de la filiale suisse du géant HSBC, quand il a transmis au fisc français une longue, très longue liste de titulaires étrangers de comptes en Suisse. Lequel fisc français va en faire l’usage que prescrit sa fonction, c’est-à-dire faire payer des impôts aux fraudeurs et autres évadés.
Mais aujourd’hui la Suisse se rebiffe et renonce, pour l’instant, à signer l’accord de co-opération fiscale avec Paris.
Il faut dire que la liste en question est indiscutablement volée. Comme ont été volées les informations des fichiers Clearstream qui ont donné lieu aux poursuites que l’on sait.
Ce qui pose une vraie question de droit. Est-il possible (ou normal, ou juste) de se servir du produit d’un délit ou d’un crime?
Deuxième question: est-il possible (ou normal, ou juste) de rémunérer un délateur d’une façon ou d’un autre?
Ainsi Alain Marland, français réfugié fiscal en Suisse a-t-il dénoncé à la justice américaine une turpitude (au regard de la loi américaine) du Crédit Lyonnais dans l’affaire de la reprise par François Pinault d’Executive Life. Au final cela aura coûté au contribuable français 600 millions d’euros plus les frais, somme dont Marland a le droit de recevoir 10% comme récompense.
Autre exemple de délation rémunérée, Nelson Piquet Junior, pilote de Formule 1 pour Renault, qui a dénoncé l’accident bidon monté pour faire gagner le Grand Prix de Singapour à son coéquipier Fernando Alonso. Tout le monde a été condamné, sauf le délateur, protégé par l’immunité négociée à l’avance.
Enfin la justice, notamment en Italie et aux États-unis, offre à ceux qu’on appelle les « repentis » une combinaison d’amnistie et de nouvelle vie
Éric Woerth, le dit clairement, en tant que Ministre du Budget, comment aurait-il pu ne pas utiliser cette liste?
Sur le fond, il n’y a personne pour défendre les comptes secrets en Suisse, sauf les Suisses, bien sûr. Mais il est clair que laisser un pays utiliser sans frein le produit des délits et des crimes, c’est le rendre complice, et c’est inacceptable.
En fait, il semble que la faute d’Éric Woerth, ce soit surtout d’avoir clamé partout qu’il détenait la fameuse liste pour faire peur aux fraudeurs et les amener à la fameuse cellule de dégrisement de Bercy.
Quand on se compromet avec des voleurs, même pour une juste cause, il faut le faire le plus discrètement possible…
Quant au délateur, qui se sent un rôle juste et moral, il aurait bien fait de se renseigner avant sur l’ingratitude de la société humaine. Non seulement il va tout droit à une condamnation pénale en Suisse, mais je doute fort qu’une entreprise veuille employer un informaticien qui se donne le droit de trahir et de voler son employeur, fût-ce pour une cause qu’il juge bonne. Après tout ignorait-il vraiment tout de la nature des fonds gérés par les banques suisses quand il a accepté le de travailler chez HSBC?
Ni M. X, ni Gabriel Aranda, ni Nelson Piquet Jr n’ont survécu, professionnellement parlant, à leur délation. Le baiser qu’ils ont donné, ils en ont été la première victime.
Un Grand Emprut pour une Grande Cause
décembre 16, 2009 on 10:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 3 CommentsLe Grand Emprunt de Nicolas Sarkozy se voulait avoir des accents gaulliens, avec, en référence, les programmes Airbus, Ariane, ou les centrales nucléaires, où l’intervention de l’État a eu un rôle moteur dans ce qui sont devenu des succès planétaires.
Mais JusMurmurandi doute que l’Histoire soit assez bonne fille pour repasser les plats. Et ce pour plusieurs raisons.
D’abord parce que la France vit dans le cadre européen, lequel cadre interdit toute distorsion de concurrence. Or c’est justement ce que recherche le Grand Emprunt, de déplacer le curseur. De préférence vers l’avant…
Ensuite, parce que le premier poste, auquel seront affectés 11 milliards, est celui de la recherche. Un poste théoriquement déjà largement doté par la réforme précédente. Un poste dont l’inefficacité comparée à nos concurrents suscite un mélange d’hilarité et de consternation. On connaît la célèbre citation sur notre système qui emploie des chercheurs et non des trouveurs…, certains n’ayant ni publié ni breveté pendant des décennies…
Puis parce que le Grand Emprunt rassemble sous le parapluie commun des fonds publics des thèmes divers, automobile électrique, énergie verte, aussi bien que des segments de l’économie: recherche, ou PME innovantes. C’est la garantie de pouvoir « être présent » sur les fronts dont l’avenir semble devoir être fait, mais ce n’est pas la façon dont ces projets devraient être menés. Quel rapport entre l’énergie, où règne un tandem fortement régulé de clients écrasant, EDF et GDF, et l’automobile, où les acheteurs sont individuels? Quand aux PME, seront-elles éligibles seulement si elles sont dans des secteurs prioritaires?
Face à ce mélange d’intentions et d’incertitudes, JusMurmurandi voudrait faire une suggestion qui ralliera tous les suffrages. Un projet dans un secteur où les Français sont un des leaders mondiaux, et, qui plus est, dans le segment « vert » de ce secteur, ce qui ouvre de vastes perspectives à l’exportation. Un projet dont la rentabilité financière est garantie. Un projet qui va améliorer la qualité de vie de millions de Français.
Le secteur, ce sont les transports. Le segment, ce sont les transports en commun. Le projet, c’est l’automatisation complète de la conduite de RER. Quand on sait qu’ils ne conduisent que 2h50 par jour, et partent à la retraite à 50 ans, on imagine combien les conducteurs coûtent à la RATP et à la SNCF. Il en découle l’économie à attendre de ces nouveaux systèmes, dont la technologie existe déjà.
Quand au service pour les usagers, il n’y a qu’à leur demander ce qu’ils en pensent. A ceux de la ligne A, par exemple.
1984 en 2009
décembre 15, 2009 on 5:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsNous avons déjà parle de 1984 de George Orwell et comment l’état décrit dans ce livre place des téléviseurs dans tous les foyers pour les espionner.
Avec Internet, c’est encore plus facile.
En 2009, les habitants des pays occidentaux, s’ils disposent de télévisions chez eux, n’ont même pas besoin d’être suivis, écoutés etc.
Ils vont a la confession « électronique » d’eux mêmes, racontant leur vie, montrant des photos de leurs familles, amis et tout autre détail sans la moindre pudeur, ou même réflexion quant à la destination éventuelle de ces informations quelques fois « sensibles ».
JusMurmurandi a récemment aborde le sujet de cette femme dont la couverture chômage a été purement et simplement annulée par sa compagnie privée au Canada, après qu’elle ait mis en ligne des photos de vacances avec des Chippendales pendant qu’elle était théoriquement en cure pour soigner sa « dépression ».
Bref, pas besoin d’épier, il suffit de lire tout ce que racontent les uns et les autres. Sur le site le plus fameux, Facebook, il y aurait déjà plus de trois cent millions d’abonnés enregistres.
Nombreux sont ceux qui s’y enregistrent non pour donner mais pour recevoir (organismes publics, police, cabinets de recrutement etc….)
Et la ou cela se corse, c’est que ces sites peuvent aussi être la cible de cyberattaques, comme n’importe quel site internet.
On a vu apparaitre des messages prétendument envoyés par un abonne a tous ses « amis » pour vanter de la lingerie ou autre produit ne faisant pas nécessairement partie de son quotidien, en particulier si certains des « amis » sont des relations professionnelles.
Et quelle est la seule solution dans ces cas quelque peu embarrassants?
Envoyer un courriel pour expliquer aux uns et aux autres que son compte a été détourné…Mais suivant le proverbe que crachez, il en reste toujours un peu, allez expliquer a tous vos « amis » que vous n’y êtes vraiment pour rien. Et les uns et les autres se retrouvent un peu honteux….
D’après un éditeur de logiciels anti virus, 21% des utilisateurs d’internet annoncent avoir été la cible de programmes malicieux sur des sites « sociaux »
Clairement pour JusMurmurandi, ces sites de liens sociaux représentent un danger dont les abonnes ignorent les conséquences.
La garantie des données n’est pas assurée, la pérennité financière de ces sites non plus, et tout ceci alors que les uns et les autres y racontent leur vie comme de jeunes enfants écrivent leur journal dans un cahier en papier, ignorant la diffusion incontrôlée et incontrôlable de l’internet.
JusMurmurandi parlait en début d’article de confession. On sait les dérives qu’ont pris les aveux a certains confesseurs sans foi ni loi.
Si vous êtes enregistre sur l’un de ces sites, et y déposez vos secrets, pensez y avant de tout raconter….
Modération, taxation, piège à cons
décembre 12, 2009 on 7:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésPour qui nous prend-on? Les conseillers en communication qui mitonnent les actions des hommes politiques ou des dirigeants d’entreprise, ou en estiment les retombées à venir, pensent-ils que le public gobe n’importe quoi?
Voici deux exemples qui feraient rire s’ils ne faisaient pleurer. Tous deux concernent les « réformes » suite à la tornade financière, destinées à éviter que le même cataclysme ne puisse se reproduire.
Goldman Sachs, plus grande banque d’affaires du monde, et qui a profité de la crise pour accroitre encore sa part de marché, notamment grâce à la chute de son concurrent acharné Lehman Brothers, a fait scandale en révélant qu’ils avaient provisionné 19 milliards de dollars pour payer des bonus pour 2009. 19 milliards (oui, pas millions) pour une entreprise de 30.000 personnes, soit plus d’un-demi million de dollars par employé. Enfin, ce serait le cas si tout le monde touchait un bonus, ce qui est très très loin d’être le cas. En fait, comme cela concerne plutôt 1% du personnel, vous en imaginez le montant réel….
Un montant que JusMurmurandi ne peut que qualifier d’obscène, ou de pornographique, pour une banque qui n’a dû sa survie qu’à l’intervention massive à son profit de l’État américain qui a garanti et injecté des dizaines de milliards de dollars, aujourd’hui remboursés.
Alors Goldman, pour tenter de prévenir le vote d’une législation restrictive, et améliorer un peu son image, devenue catastrophique dans le public américain, fait savoir que les bonus 2009 ne seront pas payés en cash, mais uniquement en actions. Que ces actions devront être détenues par leurs bénéficiaires pendant 3 à 5 ans minimum. Et que si les activités ayant généré des bonus devaient, pendant ce temps faire des pertes, ces bonus seraient « récupérables ». 3 bonnes mesures, de nature à donner, justement, de la mesure, à des banquiers qui eussent effrayé par leur voracité, des simples orques ou requins blancs affamés.
Alors pourquoi JusMurmurandi éructe-t-il de colère au lieu d’approuver? C’est que cette décision, relayée par un grand tintamarre médiatique, en concerne que les dirigeants de la banque, à savoir 30 personnes. Autant dire presque personne. Et ce d’autant plus que, justement, ces dirigeants touchent déjà des salaires (hors bonus) compris entre 20 et 30 millions de dollars, et n’ont donc pas d’enjeu important à ce que leurs bonus soient comme ci plutôt que comme ça…
Autre exemple, cette-fois-ci politique. Gordon Brown, Premier Ministre de sa Très Gracieuse Majesté, met en œuvre un impôt exceptionnel, équivalent à 50% des bonus supérieurs à 27.000 euros par personne payés par les banques anglaises au titre de 2009. JusMurmurandi, à l’énoncé de cette mesure, hallucine, pris entre ahurissement et incrédulité: les Anglais prendraient-ils une excellente mesure, mais de nature à profondément chagriner la toute-puissante City et à en chasser des golden boys? Allons, n’aurions nous pas trop bu?
En tout cas, Nicolas Sarkozy le prend pour argent comptant, annonce que la France va faire de même, et presse Angela Merkel de se joindre à cette initiative. Laquelle chancelière allemande dit qu’elle trouve cette initiative « charmante » (!), mais qu’une loi allemande en rendrait la mise en œuvre très, très difficile.
Puis nous apprenons que cette mesure devrait rapporter 600 millions de livres aux finances britanniques, et nous comprenons que c’est du bidon. 600 millions de livres pour toute la City, à comparer avec 19 milliards pour la seule Goldman Sachs, il est clair que le compte n’y est pas. Mais alors pas du tout.
En fait, après enquête, il ressort que 3 facteurs vont limiter le coût de cette mesure. D’abord, elle ne s’applique qu’aux rémunération versées en Grande Bretagne. Or les bonus payés le sont la plupart du temps, grâce à des montages légaux, dans des paradis fiscaux. Ensuite, elle ne s’applique qu’aux rémunérations effectivement versées pour 2009. Il suffira donc de les différer d’un an pour les encaisser sans impôts en 2010. Enfin, la plupart des banques britanniques ont un exercice 2009 qui s’est terminé à fin mars 2009, et non en décembre comme en France. Cet exercice contient donc la période du désastre, et pas du redressement. Donc il y a peu de bonus qui soit dû. Allons, les vendeurs des Rolls, Bentley et autres Porsche qui pullulent à Londres peuvent respirer…
Inutile de dire que la décision de Sarkozy de faire comme son collègue britannique va avoir de toutes autres conséquences, et qu’il est juste de saluer, une fois de plus, le talent des britanniques en matière de défense de leurs intérêts. Perfide, l’Albion, qui nous aura une fois de plus empapaouté!
Qu’avait dit Merkel? Charmant?
Des agences notées zéro, des petits cochons, et l’éternel recommencement
décembre 11, 2009 on 7:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Poil à gratter | 4 CommentsJusMurmurandi l’avait annoncé, et c’est arrivé, le monde sait maintenant que la Grèce est au bord de la faillite. C’était notoire, et c’est public. La faillite, en l’occurrence cela veut dire qu’elle ne trouvera pas forcément preneur pour la dette d’Etat. Sans possibilité d’emprunter comme elle veut, elle ne pourra ni exécuter son budget (payer ses fonctionnaires par exemple) ni rembourser sa dette existante (113% du p.i.b.!). Bref, la faillite…
Alors on peut toujours se dire qu’on va trouver des artifices pour « forcer » des acheteurs à avaler cette dette dont ils ne veulent pas vraiment pendant encore un temps, histoire de jouer un mauvais remake d’ »encore un instant, Monsieur le Bourreau ». Possible. Mais il y a un butoir. Pour emprunter auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE), les banques grecques, comme les autres banques européennes, doivent déposer des actifs en gage. Et la grande majorité de ces actifs est aujourd’hui constituée de dette de l’État grec. Laquelle dette vient d’être dégradée à BBB+ par l’agence Fitch.
Or BBB+, cela veut dire qu’elle n’est plus notée A. L’échelle de notation des agences allant de AAA (la meilleure) à A (la moins bonne de la catégorie), pour tomber ensuite à BBB, puis BB, B, etc…, le tout avec des demi-crans marqués par de « + » et des « - ». Or la catégorie des B, à laquelle la dette grecque appartient maintenant, signifie qu’elle est « spéculative ». En d’autre termes, dette trop risquée pour pouvoir être gérée, achetée et revendue comme de la dette classique. C’est la voie vers les célèbres « junk bonds », ou obligations pourries, c’est-à-dire à très fort risque.
Le problème pour la Grèce, c’est que la BCE ne peut, de par sa charte, accepter comme garantie que des actifs de catégorie « A », sauf pendant une période d’exception d’un an. Donc, fin 2010, les banques grecques vont devoir retirer leurs actifs sous forme de dette grecque en gage à la BCE et les remplacer par de meilleurs actifs. Sauf qu’elles n’en ont pas, s’étant gavées de dette grecque et par obligation et par avidité (la dette grecque paie aujourd’hui 5,33% pour du 10 ans, là où la dette allemande, elle aussi en euros, paie 3%, soit à peine plus de la moitié. Donc à fin 2010 au plus tard, « il faut » que la note de la Grèce soit remontée à A-, ou alors c’est la catastrophe par infarctus de tout le système bancaire grec.
La Grèce n’est d’ailleurs pas le seul pays d’Europe dans ce cas, puisque les marchés financiers ont dénommé PIGS (cochons) les pays qui se sont goinfrés de dette jusqu’à l’indigestion. PIGS comme Portugal Ireland Greece Spain. L’italie n’étant pas loin de rejoindre ce groupe, et la France, pas encore tout près mais pas si loin que cela non plus. Et, évidemment, parce que les Grecs sont dans le mur, les marchés s’inquiètent pour les autres « cochons » et le Premier Ministre espagnol Zapatero a dû publiquement déclarer que « l’Espagne n’avait aucun problème pour se financer », ce qui veut, en fait, signale exactement l’inverse.
Mais ce n’est pas la situation grecque qui intéresse JusMurmurandi, pour qui cette messe-là est dite depuis un certain temps déjà. Non, ce qui nous interpelle, nous indigne, nous révolte même, c’est que tout le système ne repose que sur les notes décernées par les agences dont c’est le métier. Elles ont pour noms Standard & Poors, Moody’s, et Fitch. Et ce sont les mêmes qui ont notés « AAA » les célèbres sub-primes pendant toute la période de bulle de crédit, la transformant en bulle immobilière.
Avant de les dégrader aussi brutalement que possible au plus mauvais moment, ce qui a gravement accentué la baisse des valeurs et rendu toute stabilisation des marchés impossible.
Bref, ces agences, payées fort cher pour leur prétendue compétence en matière de notation, avaient gaiement participé à la gabegie au mépris de toute prudence. C’est comme si les gendarmes participaient au partage du butin après un cambriolage. On ne serait pas prêt de trouver les voleurs. Même Guignol n’avait pas pensé à cela.
Pendant la crise, il y a bien eu une vague d’indignation vengeresse contre ces agences de notation, et des déclarations pleine d’emphase pour annoncer que ce système ne pouvait être laissé en l’état, et serait réformé en profondeur. Déclarations dont rien n’est sorti, puisque c’est la dégradation d’une note par une agence qui actionne encore et toujours les seuils de crise.
Or, pour mesurer à quel point les agences notant la Grèce, conscientes de ce que tout retard et toute complaisance pouvaient donner à croire qu’elles n’avaient rien appris de la crise de 2008-2009, et rien changé en conséquence, ont agi avec promptitude: dans la semaine qui a suivi le commentaire de JusMurmurandi. Voilà bien la peine de les payer très cher et de leur confier les clefs de la BCE, si elles sont en retard sur un simple blog non spécialiste en finance….
Bref, l’un des pires mécanismes ayant conduit la crise précédente est toujours intact, indemne, et prêt à démontrer encore une fois l’adage militaire « même motif, même punition! »
Deux petits commentaires incidents pour les amateurs:
- pendant que les agences tardaient à agir sur la note grecque, il était facile de gagner de l’argent: il suffisait de vendre la dette à découvert. Il était inévitable qu’elle soit un jour dégradée, et donc baisse fortement de valeur. Voilà un short sans risque… grâce aux agences.
- en surfant pour me documenter sur ce sujet, je suis tombé sur le blog de Ségolène Royal, Désirs d’Avenirs, qui a publié, au milieu d’annonces pour des tickets de spectacles à -50%, un article sur le même sujet. Sauf que celui-ci confond la dégradation des notes des banques grecques, sans conséquence sauf d’augmenter un peu leur coût de refinancement, et celle de l’État grec, qui est l’objet de cet article. Visiblement la candidate et les auteurs du blog ont tout compris. Vivement qu’ils soient aux affaires. Comme les finances ne sont visiblement pas leur truc, il leur suffira de faire confiance aux agences de notation pour savoir ce qu’il faut faire…
Un referendum pour (ou contre) Copenhague!!!
décembre 6, 2009 on 7:25 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermésLe plus grand hold-up du siècle va-t-il s’accomplir tranquillement sous nos yeux? L’argent volé, qui plus est, ne sera pas celui d’une quelconque bijouterie, assurée par une compagnie d’assurance aux amples réserves pour couvrir ce genre de pertes. Non, ce sera le nôtre.
La date et le lieu du « casse » sont connus: Copenhague, du 9 au 18 décembre 2009. Oui, vous avez compris, le forum sur le changement climatique.
De qui s’agit-il? Que les nations du monde se mettent d’accord pour prendre des engagements chiffrés et contraignants de baisser leurs émissions de gaz à effet de serre pour éviter qu’un trop rapide réchauffement de la planète n’en vienne à menacer la survie même de l’espèce humaine.
Ce concept soulève une myriade de problèmes d’une infinie complexité, étant le premier accord planétaire de cet ordre. Que faire contre les nations qui ne s’y soumettraient pas? Comment traiter celles qui n’atteindraient pas leurs objectifs? Comment éviter que des entreprises ne ferment des sites dans des pays « bloqués » pour aller les délocaliser dans les pays ou, soit il n’y a pas d’engagement, soit il y a de la « place à polluer »?
On voit bien, tout ceci n’est pas simple, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais là où commence à se profiler le hold-up , c’est quand on examine le problème des pays pauvres qui (1) n’ont pas le premier sou pour réduire leurs émissions, et (2) exigent d’avoir le droit de continuer à progresser vers des niveaux qu’ont déjà largement dépassés les pays riches largement plus pollueurs, laquelle progression, qu’on souhaite rapide, fera monter les émissions au lieu de les faire baisser.
Comme un accord qui laisserait de côté une part importante du monde serait grotesque, en se contentant de déplacer la pollution chaque fois que ce serait possible, ce qui conduirait une partie « sale » de la planète à exporter sa saleté vers une partie « propre », il n’y a qu’une seule solution d’envisagée: que les pays riches payent pour les pays pauvres.
Et les chiffres mentionnés ne sont pas minces, ils sont à l’échelle de la planète, c’est-à-dire énormes. Ce sont autant de milliards qui vont quitter les pays riches, dont les habitants se sentent pour le moment pauvres, crise oblige, et dont les finances publiques sont objectivement exsangues. Inutile donc d’insister sur le fait que ce transfère commencera au plus mauvais moment.
Mais la question que pose JusMurmurandi est la suivante: puisqu’il semble que, pour la première, les pays riches « prennent en charge » les pays pauvres, d’où vient le mandat démocratique des dirigeants pour cette innovation aussi révolutionnaire que couteuse?
D’autant que la science qui lie activité humaine et réchauffement climatique ne fait pas l’unanimité des scientifiques, et que l’accepter, c’est nous mettre entre les mains d’experts pas plus compétents que ceux des marché financiers. Il n’est pas inutile de rappeler que Greepeace, qui se voudrait un expert donneur de leçons en la matière, a fait de la lutte contre le nucléaire son cheval de bataille pendant des décennies, ce qui a conduit à une plus grande utilisation de carburants fossiles (pétrole, gaz) en lieu et place des centrales nucléaires, avec l’impact que l’on sait que les gaz à effet de serre. Greenpeace est donc non une ONG vertueuse comme elle veut le faire croire, mais un pollueur par incompétence et dogmatisme.
Même Nicolas Sarkozy, probablement le plus actif des dirigeants des grands pays sur le sujet de l’écologie, et l’un des plus récemment élus, n’a pas indiqué à son programme vouloir financer le tiers monde par centaines de milliards d’euros pour éviter qu’il ne nous pollue.
Il est plus que douteux qu’une majorité démocratique des populations occidentales vote un tel programme, surtout quand on sait que l’argent des pays sous-développés finit souvent dans les poches peu honorables de ses dirigeants autocratiques.
Alors, où sont les voix qui devraient s’élever pour réclamer un referendum pour ce qui serait bel et bien un changement de gouvernance planétaire? il est à noter que les mêmes Verts et autres partis écologistes qui, aujourd’hui, exigent un passage en force à l’abri de toute expression de démocratie directe à Copenhague sont les plus prompts à demander des referendum à tout bout de champ, notamment en matière d’OGM, pourtant tout aussi « scientifiquement corrects » que le réchauffement climatique.
Alors, Messieurs les Verts, Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère et autres Cécile Duflot en tête, un référendum avant d’appliquer Copenhague? Chiche!
Dans l’indifférence….Lisbonne, Obama, le Grand Paris, l’antiterrorisme, le fromage, le PS tire un Dray…
décembre 2, 2009 on 7:40 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe 1er décembre dernier s’est déroulé dans l’indifférence d’un jour normal. Pourtant certains évènements auraient mérité d’être soulignés, qui vont avoir des conséquences…
Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur, et a remplacé entre autres celui de Nice, si empreint de compromis lâches. Ce Traité a deux avantages. D’abord il sort l’Europe des 27 de l’immobilisme auquel la combinaison de son élargissement et de son immobilisme institutionnel la condamnaient. Donc on va pouvoir recommencer à agir au niveau européen. Excellent! Deuxième avantage, quand quelque chose ira mal en France, il sera facile de blâmer le Traité de Lisbonne et l’Union Européenne pour s’en dédouaner, comme toujours en France depuis des décennies. Mieux encore!
Barack Obama a décidé l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, avec un plan de retrait pour 2012. Quelle que soit la sympathie et le respect qu’inspirent la rhétorique d’Obama et le look de sa femme, il y a des fois où la différence avec George W. Bush n’apparaît pas de façon claire, couleur de peau mise à part…
Le Parlement a voté la loi sur le Grand Paris. Ce qui veut dire le plus grand changement pour la Région Parisienne depuis les années 60, qui avait vu naître les villes nouvelles, le RER et les autoroutes urbaines. On a du mal à imaginer où en serait la région sans elles. Sans préjuger de ce qui se passera, une telle loi est l’illustration, s’il en fallait une, de la rupture Sarkozy. Rien, sauf des adaptations à la marge n’a été fait sous les présidences Pompidou, Giscard, Mitterrand (deux mandats) et Chirac (deux mandats), excusez du peu! Ce qui veut dire que plus de la moitié des franciliens n’a jamais vu de vrai changement de cet ordre…
Il est également symptomatique que ceci soit impulsé alors que ce n’est pas une promesse de campagne, et avec une date de réalisation qui ne cadre pas avec les échéances électorales. Il n’y aura rien de tangible d’ici 2012, sauf peut-être des débats, des soucis, conflits et autres avatars. Pas exactement un avantage de nature électoraliste…
Et l’opposition est restée muette, sauf des protestations pour dire qu’elle avait été active sur ce dossier, que, si elle ne l’avait pas été plus, c’était la faute de l’État-UMP, et contre la méthode « dictatoriale » employée. Bref, rien, ou si peu…
Autre rupture, la fusion de trois forces de police aux missions identiques, le RAID, le GIPN, la Brigade Anticommando. De trois troupes disparates (méthodes, matériels commandements) différents, faire une seule, plus efficace, plus efficiente. Mais aussi de trois fromages, en faire un seul. Oui, vraiment, on voit bien pourquoi Sarkozy est autrement plus mince et sportif que ses prédécesseurs qui les ont multipliés…
Le Gouvernement a tranché et attribué la vente de la division T&D d’Areva au consortium formé d’Alstom et Schneider, face à la concurrence de Toshiba et de General Electric. A noter que les syndicats ont tous souhaité l’attribution aux étrangers plutôt qu’aux Français. Sans doute n’ont-ils pas compris le sens du mot délocalisation… ou alors se disent-ils que l’intégration avec des sociétés françaises leur vaudra moins de fromage…
Pour les Régionales, Julien Dray a été débarqué par le PS de liste de l’Essonne. Jean-Paul Huchon y manifeste une logique de fer: ce n’est pas lui, mais les militants qui ont « tiré un Dray » (désolé, mais le jeu de mots à tiroirs était irrésistible. Ils l’ont même tiré comme un …lapin!). Moyennant quoi, s’il est innocenté (mais il l’est, innocent, jusqu’à la preuve du contraire, pauvre Jean-Paul Huchon), il (Dray) sera réintégré.. apparemment sans vote des militants… Les mots manquent pour dénoncer une telle lâcheté envers un camarade de lutte. Sauf quand on se souvient que Huchon, lui n’est pas innocent, non seulement dans ce calcul politique minable, mais aussi pénalement, ayant, lui, été condamné de façon définitive. D’où son besoin de montrer avec J. Dray son intransigeance avec les affaires d’intégrité… des autres. Il risque d’avoir bientôt un autre exercice périlleux à accomplir dans ce domaine, avec la probable mise en examen de Bertrand Delanoë (Dray, lui n’est pas mis en examen, donc « encore plus innocent », si tant est que cette monstruosité juridique ait un sens) dans une affaire de prise illégale d’intérêts.
Bon 2 décembre, anniversaire d’Austerlitz.
La Suisse n’a pas bonne mine
décembre 1, 2009 on 10:08 | In Best of, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 CommentInvraisemblables! Les commentaires sur le referendum suisse interdisant de nouvelles constructions de minarets dans le pays sont invraisemblables.
D’abord, le résultat était prévisible. Si on demande à n’importe quelle population s’ils sont d’accord pour l’édification de nouvelles tours, de nouveaux aéroports, de nouvelles décharges, de nouvelles gares, la réponse a toutes chances d’être « non ». Pourquoi voudriez-vous qu’en tant qu’individus les électeurs acceptent des désagréments individuels causés par a proximité de ces infrastructures au nom d’un intérêt général impalpable? C’est à l’État que revient d’imposer cet intérêt général face à l’égoïsme illustré par la formule américaine NIMBY (not in my back yard, ou pas dans mon jardin). Il est évident que, si l’on faisait un référendum identique, en Suisse ou ailleurs, sur la possibilité de créer de nouveaux impôts; la réponse serait aussi « non », et pas seulement à 57%…
Deuxièmement, bâtir un minaret n’est pas bâtir une mosquée. Le minaret, apparemment est plus coutumier qu’autre chose, n’étant pas une prescription religieuse. Pas plus qu’un clocher chrétien, d’ailleurs. Il est donc tout à fait loisible de continuer à construire des mosquées en Suisse, et c’est très bien comme ça. Il est plus que probable d’ailleurs que les auteurs de ce referendum scabreux le savaient très bien, et aient reculé devant un texte qui aurait interdit la construction de mosquées. Parce que là, le sujet n’aurait plus été largement symbolique, mais bel et bien réel et majeur, avec pour enjeux la liberté de conscience et de religion. Un sujet avec lequel il n’est pas bon de faire joujou, tel l’apprenti sorcier. Alors que là, le pays et ses électeurs ont joué à se faire peur, mais sans vrai enjeu. Sauf que les commentateurs et hommes politiques, en faisant semblant de croire au grand méchant loup anti-musulman, sont tombés pile dans le piège qui leur était tendu…
Troisièmement, cette votation (le terme suisse) montre les limites de la démocratie directe, et de la manie législative. La loi est nécessaire, indispensable, mais pas pour tout. Un minaret est un appendice non indispensable d’un bâtiment indispensable. Cela relève autant de la loi que la burqa ou le voile à l’école. La construction d’un minaret est encadré par les plans locaux d’urbanisme. Si l’on ne veut pas de tour, le p.l.u. municipal n’a qu’à l’interdire. De même la burqa. La loi n’a pas sa place dans notre code vestimentaire. En revanche, les arguments religieux n’ont pas leur place dans une société laïque pour soustraire tel ou tel citoyen à leurs obligations et comportements sociaux.
Le problème n’est donc pas plus le minaret que la burqa, mais bien ce au nom de quoi ils pourraient être « réclamés », à savoir une « loi religieuse » auto-proclamée « supérieure » à la loi locale, et faisant, disent leurs partisans, partie intégrante et nécessaire de la liberté de conscience et de culte. Le seul référendum qui ferait du sens, et serait une contribution majeure à tout débat sur l’identité nationale,serait un referendum sur la primauté de la loi civile, c’est-à-dire en fait sur la laïcité. Sauf que, là, d’autres populations risqueraient de se sentir mal à l’aise. On peut penser notamment à la tolérance pour les coutumes juives (nourriture casher, pratique du Sabbat) au sein de nombreuses entreprises et établissements de la République. Laquelle tolérance (avec, aussi, ses limites) est infiniment plus appropriée que la loi, raide et brutale.
Incidemment, pour ceux qui pensent que ce débat sur la laïcité, et, par extension, sur l’identité française est une exception de notre cher et beau pays, feraient bien de ne pas oublier qu’en Grande-Bretagne, ce pays à la fois libre et religieux, puisque la Reine est le chef suprême de l’Église anglicane, la mollesse, pour ne pas dire la lâcheté a fait que des décisions de juges islamiques jugeant suivant la charia sont reconnues… Pas sur tous les sujets, mais par exemple en matière de divorce, ce qui n’est pas rien quand on connait le peu de droits de certaines femmes dans des interprétations « dures » de la loi islamique.
Reste que la Suisse, à tort ou à raison, a passé une votation perçue comme peu ou prou anti-musulmane ce qui en devrait pas arranger ses affaires avec les États islamiques, et notamment les riches pays et habitants du Moyen Orient. Sauf si ceux-ci, qui ont des avoirs importants en Suisse, considéraient qu’il y a une loi plus importante que la loi d’Allah, la Loi de l’Argent…
Dubai aïe aïe aïe
novembre 28, 2009 on 11:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 3 CommentsLe sort des dubaïotes ne préoccupe pas outre mesure JusMurmurandi. Leur immobilier a perdu 50% de sa valeur en deux ans, mais c’était notoirement de la pure spéculation. Ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle.
Ou bien, est-ce la règle pour certains mais pas pour d’autres? Parce qu’on est bien obligé de voir que, dans le cas de Dubai, apparaissent tous les signes de la folie financière que personne ne veut voir se reproduire. Des prêts totalement inconséquents, reposant non sur une capacité de remboursement « à l’ancienne », mais sur des valeurs d’actifs présumées en hausse constante. Il faut dire que le petit émirat a tenté de faire mentir l’adage boursier suivant lequel « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » en édifiant rien moins qu’un gratte-ciel censé friser le kilomètre de haut et des îles artificielles.
Oui mais voilà, cet immobilier prestigieux est aussi vide qu’une ville-champignon de sub-primes américains, avec les mêmes conséquences.
Non, vraiment, rien qui doive exciter la compassion de JusMurmurandi. Mais la colère, oui.
Parce qu’une fois de plus, les banques ont prêté avec un sens catastrophique de la priorité absolue de la commission immédiate sur le risque de perte future, et parce qu’une fois de plus les agences de notation, qui se font payer fort cher leur prétendue capacité à apprécier à leur juste valeur les risques, ont été prises totalement par surprise par l’avertissement que les grandes sociétés d’État de Dubai ne pouvaient plus faire face à leurs obligations. Compte tenu que ce minuscule territoire était devenu en 2008 le plus grand chantier du monde, ce qu’il faisait savoir à coup de publicité tapageuse, et que la dette atteignait un minimum de 80 milliards de dollars, on ne peut pas dire que ce coin du Moyen-Orient ait été un secret ni bien gardé ni difficile à percer.
Bref, c’est la crise financière à l’exact identique.
Vous me direz, mais non, parce qu’il n’y a pas d’argent public en jeu, en tout cas, pas d’argent occidental. Et qui, croyez-vous, a prêté les sommes pharaoniques requises pour construire les tours éponymes? Ce qui veut dire que les banques dont il a fallu à grand renfort d’argent des contribuables reconstituer un tant soit peu les fonds propres partis en fumée, vont subir une autre saignée. Ce qui va, par exemple, restreindre leur capacité à prêter à des entreprises et des particuliers « normaux ».
Et maintenant, après des bruits prétendument rassurants sur le peu de risque systémique que faisait courir cette faillite prestigieuse, que lit-on? Que la chute de Dubai pourrait avoir, finalement, des conséquences néfastes. Parce que les banques, ou plutôt les banquiers, -pourquoi absoudre les personnes de leur fautes en les noyant dans l’anonymat de sociétés justement anonymes?-, jamais avares de rigueur contre les « gentils » pour leur faire payer leurs compromissions avec les « méchants », craignent maintenant que le mauvais exemple qui vient de survenir ne bloque tout crédit aux pays émergents, sur lesquels reposent beaucoup d’espoirs de nous aider à sortir de la crise.
Vous voyez bien où JusMurmurandi veut en venir: les banquiers, qui se sont gobergés de profits factices, mais avec pour conséquences de vrais bonus, en prêtant n’importe quoi à n’importe qui à Dubai, disent maintenant qu’à leur grand regret, ils sont maintenant contraints, -question de rigueur, que voulez-vous?- de fermer le robinet du financement de la reprise.
Combien voulez-vous parier qu’un bon vieux plan de soutien des États à ces malheureux banquiers pourrait éviter ce regrettable tour de vis? Comme une poursuite de l’argent quasiment illimité et gratuit accordé par les banques centrales aux banques, et qui est la source essentielle de leur retour quasi-miraculeux la rentabilité? Lesquelles banques centrales venaient justement de faire savoir que les profits retrouvés des banques et le retour à un début de croissance allaient justement entraîner une graduel retour à des conditions de crédit plus « normales ».
Et juste au moment où elles signalent ce retour à la normale, Pouf!, Dubai part en fumée, ce qui était totalement prévisible depuis des mois sinon des années.
Vous avez dit « bizarre »? Moi, je préfère dire: « aie! »
Pour en terminer avec le terrible bilan du TER
novembre 26, 2009 on 5:41 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Cour des Comptes a sorti un rapport sur la gestion des TER (trains express régionaux) par les régions françaises qui résume, à lui seul, le malaise de la chose publique en France.
Pour commencer, le coût du km passager en France ressort à 17 centimes d’euro contre 11 en Allemagne. Excusez du peu! L’Allemagne n’étant quand même pas une mauvaise comparaison, n’étant pas un pays qui traite « mal » les questions sociales…
Ensuite, son bilan carbone est moins bon que si les TER étaient remplacés par des autocars!
Si le TER ne bénéficie ni d’un avantage coût ni d’un avantage écologique sur l’autocar, au nom de quoi faut-il le maintenir?
En fait, si ce bilan est si médiocre (le mot est faible), c’est parce que la réalité des TER est très hétérogène, entre des lignes bondées en zones urbaines et des lignes si peu fréquentées que le transport d’une personne y est aussi coûteux qu’en voiture individuelle…
Alors pourquoi maintenir tout cela, et même, y investir des deniers manifestement promis à n’être jamais rentables?
Parce que les TER sont un symbole visible de l’activité et du dynamisme d’une région, et, donc, de son Conseil Régional. Qui refuse absolument, étant de gauche dans 20 cas sur 22, de prendre la décision impopulaire de remplacer le train par l’autocar.
Car, dans la symbolique française, cela s’appelle la « casse du service public », le train étant jusqu’ici forcément public, et le car très souvent privé. Et que ferait la SNCF de ses cheminots déjà pas surmenés en attendant leur retraite à 50 ans, si les régions commençaient à réduire la voilure sur les 7800 kilomètres de voies qui ne voient, si on peut dire, pas passer 10 trains par jour?
Donc, au nom de l’effet de vitrine de dynamisme régional, de la facilité populiste qui pousse à ne pas prendre de décision impopulaire, et de dogmes français comme les supériorités du service public sur le privé, du monopole sur la concurrence, du conservatisme sur la réforme, nous allons tous continuer à voir des films promotionnels avec de magnifiques TER, canadiens pour la plupart (ils sont achetés à Bombardier plutôt qu’à Alstom).
Et, dans les coulisses, nous allons tous continuer à faire face à un coût financier et à une empreinte carbone ridiculement élevés.
Oui, mais en France, la déclaration compte plus que les faits, et la posture rapporte plus que l’action. Comment s’étonner que, dans ces conditions, le projet de réforme des collectivités locales soulève une telle levée de boucliers des élus?
ça va chauffer !
novembre 24, 2009 on 8:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 1 CommentJusMurmurandi fait partie de ces sceptiques qui ont du mal à accepter que l’on puisse prédire que le niveau des océans va monter dans les prochaines décennies, tandis que l’on est toujours incapable de prédire la météo du lendemain.
Claude Allègre a, par exemple, écrit plusieurs ouvrages sur le sujet, afin tout au moins de semer le doute.
Mais visiblement, on n’est pas au bout de nos découvertes.
C’est ainsi qu’un ou plusieurs pirates informatiques se sont « introduits » sur un réseau de chercheurs climatologues et ont mis en ligne des milliers de courriels et de documents qui mettent en évidence le manque de preuve, ou le doute, quant à l’influence (positive ou négative) de l’Homme sur le réchauffement climatique.
Et dans le plus pur style de l’omerta, ces échanges montrent comment le couvercle a été mis sur les documents qui tendraient à aller dans la direction inverse de celle que le troupeau de Panurge nous invite à prendre.
C’est ainsi que l’on « découvre » bon nombre de scientifiques qui ont choisi de contester la parole universelle de la catastrophe générée par la main de l’Homme, et qui n’avaient ainsi pas voix au chapitre, écrasés qu’ils étaient par la majorité et son tintamarre culpabilisant.
Le terme de mafia est même utilisé pour le illustrer le fait que certains papiers ont été neutralisés pour empêcher leur publication et ne pas faire la moindre ombre (!) aux théoriciens de l’apocalypse. Les Nations Unies et son GIEC sont « mouillées ».
Bref, on imagine que les chefs d’Etats et de gouvernements qui doivent se rendre au Danemark prochainement doivent se demander quelle position prendre aux vu de ces nouvelles informations.
Bizarrement, ce n’est que la presse anglo saxonne qui aborde ce sujet aujourd’hui…pas la presse française, qui dans sa grande majorité a pris fait et cause pour Copenhague, son sommet et ses théories (fumeuses)…
Et si cela, aussi, c’était l’identité française ???
P.S. Si vous avez envie d’aller voir vous même allez voir ici : http://www.filedropper.com/foi2009
Le Bergé, les moutons et la vache sacrée
novembre 24, 2009 on 9:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésPierre Bergé a fait scandale, en déclarant que l’Association Française contre les Myopathies collecte trop d’argent par son fameux Téléthon. Trop d’argent, cela se démontre par ses réserves financières qui se montaient, début 2008, à 100 millions d’euros, soit un Téléthon entier. Il n’est pas choquant de dire qu’une association censée lutter contre des situations insupportables pourrait se contenter de moins d’un an de trésorerie d’avance, qui dort dans ses coffres. Cela montre à tout le moins que la notion de besoin urgent est très relative à l’AFM.
On connait d’autres associations, servant des causes tout aussi bonnes que la lutte contre les myopathies, qui trouveraient à mettre ces vastes sommes immédiatement au service de leur cause et non à dormir.
Évidemment, le commentaire de Pierre Bergé n’est pas neutre, lui qui est le pivot d’une autre manifestation cathodico-charitable, le Sidaction, qui rapporte 5 fois moins que le Téléthon.
Un article de Jean-François Couvrat sur son blog du Monde indique que la collecte de cette manne par l’AFM coûte au moins 20 fois plus que la collecte de l’impôt. Il y a là deux choses qui choquent JusMurmurandi. L’une est évidemment l’inefficacité économique fort justement dénoncée par le blogueur économiste. L’autre est l’espèce de confusion que sa comparaison illustre entre ce qui ressort des obligations de la puissance publique et ce que fait une association. Car il est clair que c’est à l’État qu’il revient de financer la recherche médicale et les soins. Et que donc, en l’espèce, l’AFM se substitue, avec notre argent, aux tâches que l’État fait insuffisamment.
Il en va de même avec l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, si improprement nommé, de façon à lui donner une connotation morale. Quelle « solidarité » y a-t-il là? Le contribuable est-il solidaire de toute la France quand son impôt est versé au budget général du pays? Est-il solidaire de chaque fonctionnaire payé avec cet argent? Solidaire avec les emprunts dont il finance les intérêts? Peut-on être solidaire quand on n’est pas volontaire, mais bel et bien contraint? Au moins dans le cas du Sidaction ou du Téléthon, on peut se dire solidaires avec les malades. Encore que, vu l’état des finances publiques, le Budget semble largement aussi malade…
Toujours est-il que Pierre Bergé a fait scandale. Il a osé parler de ce qui doit faire silence. Tout ce qui est charité est, semble-t-il sacré. Un sacré où il n’y a nulle place pour la critique, pour l’amélioration, pour l’efficacité. Un sacré où la valeur morale du but affiché sanctifie tout et tous ceux qui y participent.
De la sorte, l’AFM se vit et veut être traitée comme une véritable vache sacrée, vache pour le lait qu’elle donne généreusement, mais ce parce qu’elle est nourrie et entretenue par tout le peuple. Un peuple qui donne sans poser ni se poser de questions. Un peuple de moutons qui se laisse tondre généreusement, par l’autorité de l’État comme par la pitié larmoyante suscitée par le spectacle des enfants myopathes.
Un peuple de moutons. Comment s’étonner que Bergé veuille les guider?
Allégorie bancaire
novembre 18, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésVoici un authentique courrier écrit par une dame américaine de 86 ans à son banquier.
Elle se passe de tout commentaire, si ce n’est qu’elle suscite une admiration certaine de la part de JusMurmurandi pour la dame en question.
« Cher Monsieur,
Je vous écris pour vous remercier d’avoir refusé le chèque qui m’aurait permis de payer le plombier le mois dernier.
Selon mes calculs, trois nanosecondes se sont écoulées entre la présentation du chèque et l’arrivée sur mon compte des fonds nécessaires à son paiement.
Je fais référence, évidemment, au dépôt mensuel automatique de ma pension, une procédure qui, je dois l’admettre, n’a cours que depuis huit ans. Il faut d’ailleurs vous féliciter d’avoir saisi cette fugace occasion et débité mon compte des 30€ de frais pour le désagrément causé à votre banque. Ma gratitude est d’autant plus grande que cet incident m’a incité à revoir la gestion de mes finances.
J’ai remarqué qu’alors que je réponds personnellement à vos appels téléphoniques et vos lettres, je suis en retour confrontée à l’entité impersonnelle, exigeante, programmée, qu’est devenue votre banque. A partir d’aujourd’hui, je décide de ne négocier qu’avec une personne de chair et d’os.
Les mensualités du prêt hypothécaire ne seront banque par chèques adressés personnellement et confidentiellement à un(e) employé(e) de votre banque que je devrai donc sélectionner.
Soyez averti que toute autre personne ouvrant un tel pli consiste en une infraction au règlement postal.
Vous trouverez ci-joint un formulaire de candidature que je demanderai à l employé(e) désigné(e) de remplir. Il comporte huit pages, j’en suis désolée, mais pour que j’en sache autant sur cet(te) employé(e) que votre banque en sait sur moi, il n’y a pas d’alternative. Veuillez noter que toutes les pages de son dossier médical doivent être contresignées par un notaire, et que les détails obligatoires sur sa situation financière (revenus, dettes, capitaux, obligations) doivent s’accompagner des documents concernés.
Ensuite, à MA convenance, je fournirai à votre employé(e) un code PIN qu’il/elle devra révéler à chaque rendez- vous. Il est regrettable que ce code ne puisse comporter moins de 28 chiffres mais, encore une fois, j’ai pris exemple sur le nombre de touches que je dois presser pour avoir accès aux services téléphoniques de votre banque. Comme on dit : l’imitation est une flatterie des plus sincères.
Laissez-moi développer cette procédure. Lorsque vous me téléphonerez, pressez les touches comme suit :
Immédiatement après avoir composé le numéro, veuillez presser l’étoile (*) pour sélectionner votre langue.
Ensuite le 1 pour prendre rendez-vous avec moi.
Le 2 pour toute question concernant un retard de paiement.
Le 3 pour transférer l’appel au salon au cas où j’y serais.
Le 4 pour transférer l’appel à la chambre à coucher au cas où je dormirais.
Le 5 pour transférer l’appel aux toilettes au cas où je coulerais un bronze.
Le 6 pour transférer l’appel à mon GSM si je ne suis pas à la maison.
Le 7 pour laisser un message sur mon PC. Un mot de passe est nécessaire. Ce mot de passe sera communiqué à une date ultérieure à la personne de contact autorisée mentionnée plus tôt.
Le 8 pour retourner au menu principal et écouter à nouveau les options de 1 à 7
Le 9 pour toute question ou plainte d’aspect général. Le contact sera alors mis en attente, aux bons soins de mon répondeur automatique.
Le 10, à nouveau pour sélectionner la langue. Ceci peut augmenter l’attente mais une musique inspirante sera jouée durant ce laps de temps. Malheureusement, mais toujours suivant votre exemple, je devrai infliger le prélèvement de frais pour couvrir l’installation du matériel utile à ce nouvel arrangement.
Puis-je néanmoins vous souhaiter une heureuse, bien que très légèrement moins prospère, nouvelle année ?
Respectueusement,
Votre humble cliente. »
Scène de la vie ordinaire
novembre 17, 2009 on 8:31 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésAprès les bonus des banquiers que nous avons renfloués il y a encore si peu de temps, les parachutes dorés et autre campagnes de publicité nauséabonde, tout ne serait il qu’argent?
L’émeute provoquée samedi dernier lors de la tentative de campagne publicitaire en faveur d’un site internet tend à le prouver.
Car de quoi s’est il agi?
D’un site internet souhaitant faire un coup de pub, un peu comme la première scène du film « Association de malfaiteurs » où François Cluzet fait un excès de vitesse spectaculaire au volant d’une belle italienne rouge, histoire que l’on parle de lui et de son entreprise.
Et ce coup de pub signifie de distribuer 40.000 Euro en enveloppes contenant entre 10 et 500 Euro en billets de banque.
Mais la préfecture de police de Paris intervient car la distribution d’argent est interdite sur la voie publique.
Las, le site internet a prévu le coup et provisionné l’amende dans ses comptes.
Ce ne sont pas moins de 7.000 personnes qui se regroupent sur la pelouse de Invalides pour tenter de ramasser un gain facile.
Devant l’afflux, l’opération est annulée, ce qui suscite la colère des personnes présentes, y compris des sauvageons chers à Jean-Pierre Chevènement
Et l’on assiste, comme d’habitude dirait on, à des scènes d’émeute, voitures renversées etc.
En fait, il y aurait eu un moyen de calmer ces hordes en furie, et cela aurait qui plus est pu avoir un sous produit positif.
Si Ségolène Royal était venue distribuer ses chèques contraception, cela aurait peut être pu calmer la partie féminine des manifestants, et qui plus est enlever à ce cher Vincent Peillon l’occasion de l’invectiver sur la place publique et d’affaiblir une fois de plus, et si tant est que cela soit possible, ce qui reste de l’image du PS….
La croisière s’amuse
novembre 11, 2009 on 5:00 | In Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsLa Royal Caribbean, société qui organise des croisières sur ses bateaux, vient de lancer sa dernière coquille de noix, dont le nom est « Oasis of the Seas ».
Pesant 220.000 tonnes (deux cent vingt mille tonnes), mesurant 360 mètres de long, il peut accueillir jusqu’à 6300 passagers et plus de 2000 membres d’équipage.
C’est le plus grand paquebot jamais construit, plus grand encore que le Queen Mary 2.
Une petite ville.
Avec un navire de cette taille, l’intimité est garantie…