Comment l’automobile avance…
novembre 5, 2009 on 10:03 | In Economie, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésHier ce qui se profilait à l’horizon, mais qu’on n’osait prendre au sérieux tant c’eût été incroyable s’est finalement avéré vrai: General Motors, après près d’un an de négociations, a annoncé qu’il ne vendrait pas sa filiale Opel. Or General Motors a bel et bien fait faillite, et une nouvelle société a émergé, possédée en grande majorité par l’État américain, c’est-à-dire le contribuable.
C’est pour rembourser ses dettes pharaoniques que GM a été sommée de vendre des actifs. C’est fait pour les petites sociétés Hummer et Saab, mais cela ne se fera pas pour Opel. Comment mieux démontrer que l’ordre du jour, aux Etats-unis, n’est pas de solder le passé et de préparer un avenir différent, mais bien de revenir aux anciennes méthodes? Hier ce sont les banques américaines qui se vautrent avec un délice renouvelé dans le bain empoisonné des hyper-bonus garantis. Aujourd’hui, c’est General Motors qui en veut pas lâcher son bras européen.
Il ne faut pas non plus penser qu’Opel soit une bonne affaire à court terme, puisque sa restructuration coutera 10.000 emplois et des milliards d’investissements.
Le plus étonnant, et révélateur aussi, c’est que, depuis la faillite, tous les administrateurs de GM ont été nommés par l’Administration Obama. Ce sont ceux-là même qui ont décidé d’interrompre le processus de cession, et ce alors qu’Angela Merkel, qui s’est beaucoup investie pour empêcher le naufrage d’Opel, gros employeur en Allemagne, est précisément en visite aux USA. Dans ces conditions, le revirement de GM est quasiment une gifle d’État à État, alors même que l’Allemagne a soutenu Opel avec un prêt d’un milliard et demi d’euros.
Dans le même temps, à l’extrémité opposée de la planète automobile, Toyota annonce qu’il abandonne la Formule Un, dont le coût est incompatible avec des résultats dégradés pour le groupe japonais. Oh, le loup n’est pas dans la bergerie, puisque ce ne sont « que » les premières pertes de son histoire, mais Toyota veut bien marquer que demain ne sera pas comme hier.
Ce n’est d’ailleurs pas la première société à arrêter les frais en F1, puisque Honda, BMW et Bridgestone en ont fait autant, et il se murmure que Renault est tenté de les imiter.
Alors, comment se fait-il que, pour les uns, il faut avant tout faire comme si de rien ne s’était passé et revenir au statu quo, alors que les autres veulent se plonger dans un avenir différent, plus modeste et plus responsable?
Et si on appliquait la même question au monde financier, on verrait que certaines banques et certains États se dirigent vers un avenir modeste et responsable, comme les banques anglaises à l’initiative du Gouvernement de Gordon Brown.
Ce qui intrigue JusMurmurandi, c’est que, dans le cas de l’automobile, ce sont clairement les « modestes et responsables » qui donnent l’impression de devoir être les vainqueurs de demain, tandis que les « tradis » mordront de nouveau la poussière. Alors que, chez les financière, si l’on craint le retour des mauvaises habitudes, par exemple chez la plus emblématique des banques d’affaires, l ‘américaine Goldman Sachs, c’est bien par inquiétude qu’elle soit à la fois dangereuse ET prospère…
Il est trop, Estrosi
novembre 2, 2009 on 8:57 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésChristian Estrosi s’est fait remarquer avec des propos…hors de propos.
On imaginait bien que le fait de ne plus avoir de grève comme l’affirmait Nicolas Sarkozy avait un prix.
On commence à en voir les contours.
Car déclarer rendre la Poste imprivatisable, c’est impayable.
La Poste est l’entreprise phare de la France qui a échoué.
Comme nous l’écrivions dans un précédent article, là ou Deutsche Post rachète DHL, on nous réduit les services, le J+1 pour la livraison du courrier ayant été abandonné en rase campagne après des années de tentatives avortées. Bastion d’un syndicalisme dépassé, où le mot productivité et services est absent, c’est maintenir la France hors de la compétition internationale que de proférer de telles absurdités.
Car la Poste a généré un nombre de concurrents aussi grand qu’elle est inefficace (DHL, FedEx, UPS etc. etc.)
Et pendant ce temps là, on tourne le dos à l’exemple donnée par les entreprises privatisées, comme Air France ou Renault qui, elles, ont réussi leurs mutations.
Rappelez vous ce n’était il y a pas si longtemps où Renault n’avait pu fusionner avec Volvo avec comme motif principal qu’elle était justement détenue majoritairement par l’Etat.
Et la Renault privatisée de fusionner avec Nissan.
Ou encore Air France, dont les innombrables grèves creusaient un déficit sans fin, qui, introduite en bourse, mit la main sur KLM pour devenir un transporteur à l’échelle mondiale.
Non Christian Estrosi, tout ministre de l’Industrie qu’il soit a prononcé des propos indéfendables, voire impardonnables.
Car vouloir réduire la privatisation de la poste à une votation centrée sur la fermeture du bureau de poste de Clochemerle, c’est oublier que Clochemerle n’est pas le monde, c’est enfourcher un mauvais cheval.
Non, à éructer des contresens pareils, c’est sa seule moto qu’il aurait du continuer à enfourcher, le brave Estrosi.
L’Airbus A380 chez Air France, tout un symbole….
novembre 1, 2009 on 8:00 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVoici déjà presque 5 ans que le plus gros avion du monde, conçu et construit en Europe, a effectué son premier vol, technique (en avril 2005), et deux ans qu’il est en service dans une flotte commerciale.
Et ce n’est que maintenant qu’il arrive dans une flotte occidentale, européenne, avec le premier vol Air France sensé décoller à la fin du mois, à 13:15 pour rejoindre le nouveau monde.
Tout un symbole, parce qu’il illustre parfaitement que le pouvoir économique s’est déplacé aux cours des années passées.
Vol inaugural effectué par Singapore Airlines fin 2007, il a déjà transporté plus de deux millions et demi passagers sous la cocarde de cette dernière, d’Emirates ou encore de l’australienne Qantas. Alors que les compagnies inaugurales des A300, 310, 320 et autres 330/340 étaient toutes européennes….
Bref, l’Asie est passée largement devant le monde occidental, à tel point que les compagnies américaines n’ont pas osé investir dans cet avion réputé ultra confortable, et significativement moins polluant que son plus proche concurrent.
Peur des représailles de Boeing, ou encore témoignage d’un segment de l’économie exsangue comme l’est l’aérien américain.
S’il a défrayé la chronique à son arrivée tant chez Singapore ou Emirates, c’est, aussi, grâce au luxe déployé dans l’aménagement cabine.
Première avec une double suite chez Singapore ou douche chez Emirates, rien de tout cela chez Air France où le nombre de passagers transportés est de ce fait 10% supérieur aux deux compagnies sus nommées. On note quelques améliorations apportées aux sièges sur le site web Air France, mais on est plus dans le cosmétique que dans la refonte…
Bref, à l’Ouest, rien de nouveau, si ce n’est qu’après avoir hurlé au scandale à cause des retards de livraison, quasiment toutes les compagnies clientes demandent désormais des reports d’échéance….
Et puis une preuve s’il en était besoin, que les cicatrices de l’accident industriel de la gestation du géant des airs ne sont pas terminées, Air France, qui a annoncé et une nouvelle typographie et une nouvelle classe intermédiaire entre la classe affaires et la classe économique, n’aura finalement obtenu d’Airbus que la peinture aux nouvelles couleurs.
Ce sont les « anciens » Boeing 777 qui recevront en premier le nouvel aménagement intérieur.
Bref, cet hippopotame des airs sous la bannière tricolore inspire bien de la nostalgie….
La Rupture est dans le Fromage
octobre 31, 2009 on 10:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésPeut-être n’a-t-il pas commencé par le bon bout. Nicolas Sarkozy a été élu avec un programme au centre duquel figurait la notion de rupture, et c’est maintenant seulement, après mille projets, deux ans semés de polémiques et une crise économie et financière, qu’elle se dessine.
Car la rupture, en France, n’est pas entre la droite et la gauche, comme l’a montré l’alternance entre eux depuis 1974. Il est même des cas où la droite se croit obligée de prendre des mesures de gauche, et vice versa. Ce qui n’empêche pas l’opposition du moment de voter contre, voire même d’annuler la mesure une fois revenue au pouvoir.
Non, la rupture en France n’est pas non plus entre les riches et les pauvres, car de Gaulle par exemple, a toujours eu plus de votes ouvriers que le Parti Communiste, ou parce que Paris qui a élu deux fois un socialiste à la Mairie est devenue une ville presque exclusivement bourgeoise.
En fait, pour qu’il y ait rupture, il faut identifier une tendance constante depuis 1974 et voir si Sarkozy s’y attaque, et force est de constater que oui.
Car la constante, c’est la manie de créer toujours plus de Fromages de la République (ce qui donne FR, l’envers de RF, le sigle de la République Française). Giscard a créé les régions, mais on n’a vu se réduire, sans même parler de disparaître, aucune autre administration au même moment, qu’elle soit nationale, départementale, cantonale ou municipale. Mitterrand a décentralisé, mais sans que l’administration centrale se réduise en quoi que ce soit. Et ainsi de suite.
Tout récemment, JusMurmurandi a constaté que la Ville de Paris a créé plus de nouveaux emplois de fonctionnaires pendant le premier mandat de Bertrand Delanoë que la totalité des fonctionnaires de Lyon, deuxième ville de France. Ou encore que les communes ont créé en 2008, année de crise, 36.000 emplois supplémentaires, c’est à dire plus que l’État n’est parvenu à en supprimer péniblement au niveau national, tout en se faisant houspiller pour « démantèlement de service public ».
C’est si vrai que les collectivités territoriales ont été contraintes de relever massivement les impôts locaux en 2009 (merci M. Delanoë, avec un retentissant 47%!) parce que leur recettes ne bénéficiaient plus de la hausse due à la prospérité. Ce qui veut dire qu’elles avaient toutes dépensé allègrement le supplément de recettes, et sans même se plaindre….
Alors, où est la rupture? C’est qu’avec la réforme des collectivités territoriales, et celle de la taxe professionnelle, Nicolas Sarkozy va atteindre, si elles entrent en vigueur, deux objectifs parallèles. L’un est de réduire le nombre de conseillers généraux et généraux de moitié (de 6000 à 3000), soit une diminution de moitié des Fromages. L’autre est de supprimer pour les collectivités le droit de lever l’impôt comme elles veulent sur les entreprises qui ne votent pas. Car les maires devront alors, s’ils veulent dépenser comme des satrapes l’argent des autres, l’expliquer à leurs électeurs furieux. Ce qui conduit à une certaine modération. Et moitié moins de conseillers territoriaux, c’est moité moins de temps disponible pour des dépenses.
Il est révélateur que les opposants les plus farouches à ces deux réformes soient du camp du Président. Car, en fait, ils sont menacés par cette double rupture. Moins de postes, moins d’argent à distribuer, moins de possibilités de taxer sans contrôle ni limite, c’est moins de Fromage.
Et chacun sait que la France, toute la France, est le pays du Fromage.
PS pour eux qui pensent qu’en France, la rupture ce serait de traiter les Puissants comme le reste de la Nation: avec la condamnation à de la prison ferme de Charles Pasqua, la comparution de Dominique de Villepin et le renvoi de Jacques Chirac en correctionnelle, on est dans le jamais vu…
Jean-Claude Mailly est il Joseph Staline ?
octobre 20, 2009 on 6:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermésPetite histoire
Joseph Staline est en réunion du PCUS (Parti communiste d’Union Soviétique) et le plenum lui demande d’aller négocier avec Dieu une qualité exceptionnelle pour tous les camarades de l’Union.
Joseph monte voir Dieu et présente humblement sa requête.
Dieu lui accorde que tous les Soviétiques soient les plus intelligents.
Joseph redescend avec la bonne nouvelle.
Fort de cette réussite, le plenum demande à Staline de retourner voir Dieu pour lui demander une deuxième qualité exceptionnelle pour tous les camarades.
Joseph remonte et présente à nouveau la requête à Dieu.
Dieu, un peu agacé, lui répond que d’accord, tous les Soviétiques soient les meilleurs communistes.
Joseph, joyeux, redescend annoncer l’excellente nouvelle de sa négociation réussie.
Le plenum, exalté, demande à Staline de monter voir Dieu une dernière fois pour lui quémander une troisième qualité exceptionnelle pour tous les camarades.
Dieu, amusé par l’audace, cède à sa demande, mais avec une condition, que seules deux des trois puissent être applicables simultanément.
Et c’est ainsi que Joseph annonça que les Soviétiques pourraient être
- les plus honnêtes et les meilleurs communistes, mais alors pas les plus intelligents
- les plus intelligents et les meilleurs communistes mais alors pas les plus honnêtes
- ou enfin les plus honnêtes et les plus intelligents mais alors pas les meilleurs communistes.
Jean-Claude Mailly a donné une longue interview à une radio diffusée en France au cours de laquelle il a expliqué qu’il y avait de sérieux problèmes de conditions de travail en France.
Et que pour y répondre, il y avait trois mesures d’urgence nécessaires à prendre.
- Stopper les contrôles des salariés
- Mettre en place des systèmes de cessation anticipée d’activités
- Procéder à des recrutements
Quelqu’un, si ce n’est Dieu, peut il expliquer à Jean-Claude Mailly ce que Dieu expliqua à Joseph Staline sur les qualités mutuellement exclusives des camarades ?????
TOTALement inconséquents, les écolos affameraient le Tiers Monde si on les laissait faire
octobre 20, 2009 on 6:05 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl serait plaisant de souligner les incroyables contorsions idéologiques auxquels les Verts se soumettent et prétendent soumettre le reste de la planète, au motif, très marxiste qu’ils sont ceux à qui l’Avenir et l’Histoire donneront raison. Sauf que le sujet n’a rien de drôle quand on pense aux conséquences.
JusMurmurandi a déjà conté plusieurs fois comment la lutte anti-nucléaire à tous crins des Verts de tous pays a stoppé de multiples centrales nucléaires et a empêché d’en construire de nouvelles. Ce qui s’est traduit par l’utilisation, en substitution, de gaz et de pétrole, et donc des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, dont le danger est autrement plus pressant que celui des déchets nucléaires.
Autre exemple, l’opposition dogmatique aux OGM, incarnée par José Bové, empêche la mise en production d’un coton qui fournit autant de fibre que les espèces actuelles, mais qui fournirait, en outre, et gratuitement, une huile de qualité alimentaire en quantité suffisante pour nourrir des centaines de millions de gens. Au moment ou il se lit qu’un milliard de personnes souffrent de faim, allez leur parler de principe de précaution…
Voici un nouvel avatar de l’inconséquence verte. Greenpeace mène une campagne contre Total, au motif que cette société exploite des schistes bitumineux au Canada, ce qui donne, selon Greenpeance le « pétrole le plus sale du monde », puisque son extraction produirait 5 fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole plus traditionnel.
Sans vouloir entrer dans la polémique de savoir si « 5 fois plus », c’est beaucoup ou non, et donc significatif à l’échelle de la planète, ce qui serait le début d’un commencement d’argument scientifique et non simplement incantatoire, JusMurmurandi voudrait poser une question simple aux génies greenpeaciens.
Les ressources en pétrole et gaz classiques sont en train de s’épuiser. De ce fait, une très forte hausse de leur prix est inévitable, avec à court terme des niveaux plus hauts encore que ceux d’aout 2008 (147$/baril). Si l’on développe des ressources, qu’on peut appeler alternatives ou complémentaires, tels le pétrole extrait des sables bitumineux ou le gaz de schistes, cette « nouvelle » production permettra de modérer la hausse de prix et d’étaler dans le temps la gigantesque reconversion de notre monde sur un modèle pauvre en hydrocarbures.
Mais qui seraient les premiers et principaux perdants d’un pétrole et d’un gaz chers? Pas les pays riches, qui devront certes se serrer un peu plus la ceinture, mais qui, pour se faire, se contenteront de réduire leur superflu et leur niveau de confort. Mais les pays du Tiers Monde, eux, n’ont pas de superflu à réduire, pas de confort à diminuer. Ils ont besoin de chaque centime de ressource pour survivre. Et ce seront eux les premières victimes des hausses de prix de l’énergie, avec des conséquences directes et immédiates en termes de famine.
Contrairement aux théories de Greenpeace, ceci est concret et immédiat, parce qu’on l’a déjà constaté en 2007-2008 lors de la flambée des prix de l’énergie fossile. Soit dit en passant, c’est aussi ce qu’on a constaté quand la mode de l’éthanol, carburant plus vert que le pétrole, a capté de vastes terres agricoles, poussant, par raréfaction, les prix du blé à des sommets sans précédents. Les victimes? Les pauvres des pays qui étaient devenus exportateurs d’éthanol au lieu de nourrir leur population, tels le Mexique, le Brésil, l’Indonésie.
Alors, Greenpeace, contents d’affamer les pauvres? Satisfaits d’expliquer que ce n’est pas de votre faute mais le résultat d’un système mondial injuste et cruel? Et satisfaits de cette rhétorique abstraite pendant que plus de gens souffrent de malnutrition et meurent de faim?
Qu’attendons-nous pour devenir banquiers ?
octobre 18, 2009 on 7:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 1 CommentL’image de « pourfendeur planétaire des bonus boursiers » que s’est donné Nicolas Sarkozy peut surprendre de la part d’un homme que la gauche présente comme ultra-libéral, et qui en craint pas d’afficher ses amitiés avec des milliardaires (Bouygues, Arnault, Lagardère, Bolloré.
Mais les chiffres qui viennent de sortit révèlent qu’en l’occurrence c’est lui qui a vu juste: les bonus bancaires sont un scandale. Pas parce que ces derniers sont « trop payés » à la mode gaucho-moralisatrice de ceux qui « n’aiment pas les riches » (dixit François Hollande). Ce n’est d’ailleurs pas l’orientation de JusMurmurandi, qui laisse ce discours à Olivier Besancenot.
Tout en étant favorable à un capitalisme qui récompense les succès et leurs auteurs, et parce que nous sommes favorables à cela, il faut dénoncer le vol proprement dit des rémunérations bancaires. On ne peut qualifier autrement les chiffres publiés concernant les vingt trois plus grandes institutions fianncières américaines. Bonus 2007 (comptabilisé en 2007, payés en 2008): 130 milliards de dollars (valeur record). Compte tenu que les profits bancaires sont atteint, cette année-là des valeurs record, il n’est pas scandaleux, en soi, d’atteindre ces niveaux, sauf si on n’est pas capitaliste. Libre aux États ensuite, s’ils le souhaitent de taxer lourdement ces rémunérations pour les redistribuer ou les investir.
En 2009, il est d’ores et déjà prévu que ces rémunérations atteignent 140 milliards de dollars, soit un nouveau record. Là, on commence à se dire que le système est déréglé au point d’être devenu fou, car la plupart des banques américaines, à commencer par les plus grandes (Citgroup, Goldman Sachs, Bank of America, JP Morgan Chase) n’ont survécu à 2008 qu’avec des injections massives d’argent public et des baisses de taux vertigineuses de la Fed. Donc se rémunérer vertigineusement quand on n’a pas suffisamment de fonds propres pour survivre seul et gagner de l’argent en empruntant virtuellement à coût zéro pour le reprêter sans aucun risque avec une marge confortable n’est pas illégal, mais pas vraiment le genre d’exploit qui pourrait justifier de payer chaque minute de virtuose des marchés autant qu’une année de footballeur vedette (ce qui n’est déjà pas rien…).
Mais là où le scandale explose, c’est avec la lecture des chiffres de 2008, comptabilisés en 2008 et payés en 2009: 117 milliards. Soit à peine moins de 10% de baisse par rapport à l’année record de 2007!!! En d’autres termes, contrairement au Titanic, auquel a ressemblé notre système financier planétaire, les rémunérations bancaires, elles, étaient véritablement insubmersibles. Dans une annus horribilis qui a dépassé toutes les prédictions, mêmes les plus noires, elles baissent d’à peine plus de 10% par rapport aux niveaux record de l’année précédente.
Des rémunérations qui battent des records alors même que l’industrie affiche des profits artificiels gonflés par des risques démentiels, une légère baisse quand la catastrophe étreint le monde, un nouveau record l’année suivante alors même que le métier bancaire est sous perfusion et l’économie mondiale en glaciation? Oui, vraiment, nous voudrions tous être de tels banquiers…
Le Roi Jean
octobre 14, 2009 on 5:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 4 CommentsL’Europe a déjà connu le roi Jean sans Terre, un Plantagenêt des 12e et 13e siècles, et Jean sans Peur un puissant duc de Bourgone au 15e siècle, mais il semble qu’elle ne connaîtra pas de Jean sans Défense.
En effet, alors que son fils Jean n’est encore que Jean sans Diplôme (il est en deuxième année de droit à 23 ans, ce qui fait mettre en doute ceux qui affirment qu’il est « précoce comme son père »), il semble que Nicolas Sarkozy va voir son fils devenir président de l’EPAD, établissement public de la Défense, le plus grand quartier d’affaires d’Europe.
Le tout-politique et tout-médiatique s’émeut de ce qui apparaît comme un abus manifeste à caractère népotico-dynastique.
Il y a pourtant de nombreux précédents. Jacques Chirac a une fille, Claude, qui a été à l’Élysée l’omnipotente conseillère de son père à la communication avant d’être casée, toujours à la communication, chez son meilleur ami, le milliardaire François Pinault, pendant que sa femme est conseillère générale de Corrèze. François Mitterrand a eu deux fils, l’un, Gilbert a été député PS, l’autre, Jean-Christophe, conseiller de son père à l’Élysée pour les affaires africaines, et, à ce titre, surnommé « papamadi ». Un fils de Valéry Giscard d’Estaing, Louis, lui aussi est député. On voit donc que l’affaire, pour malodorante qu’elle soit, a des précédents.
JusMurmurandi n’ayant pas, comme on dit, tenu la chandelle, vous n’aurez pas de scoop sur ce qui s’est vraiment passé. Pourtant il y a une version qui est très convaincante, contrairement aux explications de Dominique de Villepin au procès Clearstream.
Nicolas Sarkozy est très aimé des époux Balkany, d’origine hongroise comme lui du côté de son père, et très influents dans le 92 (Patrick Balkany, repris de justice, est maire de Levallois, une des communes sur lesquels s’étend la Défense). Patrick Devedjian, actuel président de l’EPAD, a accepté moyennant un maroquin ministériel que Jean Sarkozy lui succède comme leader de la majorité au Conseil Général du 92.
Voilà ces trois courtisans assidus, qui cherchent comment faire plaisir au souverain. C’est d’autant plus facile que le poste de Président de l’EPAD n’est qu’en apparence un fromage de la République.
Car, s’il fallait une preuve que c’est en fait le Directeur Général qui commande réellement, c’est simple, le Président n’est pas rémunéré. C’est un poste bénévole. Où a-t-on vu en France un fromage sans avantages sonnants et trébuchants? Donc les trois compères s’entendent pour faire avoir au fils du Roi un siège prestigieux et ronflant, au cœur de l’un des grands projets paternels, mais qui ne les prive de rien ni ne leur coûte rien. Ils en font part au fils, ravi, et le fuitent à le presse, pour rendre le cadeau définitif et inrefusable.
Et voilà que c’est le père, qui n’y est pour rien, sauf d’avoir autour de lui des courtisans trop soucieux de plaire pour récolter la faveur royale, qui prend le choc en retour de la nomination du fils.
Lequel aura, pour remplacer son titre caduc de Jean sans Défense, celui de Jean sans Vergogne.
Quand la Générale aide la Police
octobre 13, 2009 on 7:12 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésIl ne s’agit pas d’une erreur de frappe ou d’orthographe.
Il ne s’agit pas non plus de l’aide procurée par un ou une militaire aux forces de l’ordre civil.
Non, tout simplement la Société Générale qui a dénoncé un de ses clients de longue date aux forces de police au motif que ses papiers n’étaient pas en règle.
Venu retirer de l’argent le samedi 3 octobre dernier, un client mauritanien est ressorti de l’agence de sa banque avec les bracelets et accompagné par les forces de police, le guichetier ayant fermé l’agence et appelé ces dernières après avoir constaté que les papiers de son client n’étaient pas en règle.
JusMurmurandi propose d’ériger ce guichetier en modèle.
Modèle qui pourrait être transposé au siège de la Société Générale où sont bien trop rares les collaborateurs qui pensent à dénoncer les positions abusives, les gens qui commettent des actes irréguliers etc.
Modèle qui pourrait être aussi mis en avant sur la façon de traiter les clients de la Société Générale.
Rappelez vous la campagne publicitaire de la banque en début d’année .
La Générale est là pour vous aider….à aller au trou???
Cagnotte, bonus et crédit revolving
octobre 13, 2009 on 7:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésQuelques établissements d’enseignement professionnel envisagent de donner à leurs élèves des bonus de fin d’année, sous une forme ou une autre, pour récompenser les plus assidus dans des filières où l’absentéisme est généralisé.
Dans le même temps, face au nombre croissant de ménages sur-endettés, des voix s’élèvent pour demander qu’on empêche ce sur-endettement, le plus souvent associé au crédit revolving, cette « réserve d’argent » que des sociétés de crédit mettent à disposition en quelques jours et avec des formalités réduites au minimum, mais un coût souvent maximum et de très nombreux cas de surendettement.
Enfin, et comme depuis un an, le feuilleton des bonus continue de scandaliser une opinion publique mondiale choquée que ceux-là mêmes qui ont été au cœur du crash n’en soient pas aussi punis que les humbles et les modestes qui n’y étaient pour rien.
Quel rapport entre ces 3 sujets? C’est qu’en fait, c’est de modèle de société qu’il s’agit. A quel point les élèves sont-ils « en droit » de ne pas venir aux cours et de « préférer » une vie commencée sans le moindre diplôme ou bagage scolaire? A quel point les consommateurs sont-ils « en droit » de contracter des crédits que des prêteurs leur consentent avec gourmandise, quitte à risquer de se retrouver en difficulté pour rembourser? A quel point les banques sont-elles « en droit » de réserver une fraction importante de leurs bénéfices pour des rémunérations variables colossales à des employés jugés stratégiques, ce au risque de faire payer toute la société pour la casse qu’ils causent?
En fait, il existe des solutions simples à ces différents sujets problématiques, car ils ont tous un point commun. Ce sont des bonus pour lesquels il n’existe pas de malus, contrairement à l’assurance automobile. En voiture, chaque conducteur est bien conscient de ce que lui coûterait un comportement inconscient. Alors, pour moraliser et rééquilibrer les bonus des traders, il suffit, et c’est le sens de l’initiative française, de créer un malus.
On pourrait même commencer par demander que les homme politiques donnent le bon exemple, et subissent un malus quand ils ont conduit le pays ou leur parti dans des ornières. Comme ils n’ont pas assez d’argent pour compenser le tort fait au pays, la Justice n’aurait qu’à les condamner à des Travaux d’Intérêt Général. Comme ça, au moins, on aurait enfin de nombreux politiciens en train de travailler à l’intérêt général. Encore une nouveauté due à JusMurmurandi!
Ouyapascours
septembre 27, 2009 on 5:02 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCela devait arriver, c’est là.
Un site internet, ouyapascours.fr, vient de voir le jour, sous la houlette d’un syndicat de parents, afin de recenser les enseignants qui sont absent sans être remplacés.
L’accès est libre et permet à tout un chacun de mettre en ligne les absents, qui comme chacun sait ont toujours tort.
Combien de temps sera t il autorisé à durer ?
S’agit il, comme le dit le FCPE de faire pression sur les académies, ou tout simplement de mettre en lumière certains abus ?
Ces question méritent d’être posées, tant l’absentéisme est répandu dans le milieu enseignant, pour toutes sortes de raisons d’ailleurs.
Aura t on bientôt, aussi, un site intitulé « ouyapasdecontroleaerien.fr » dédié à l’espace aérien français, où les contrôleurs jouiraient de « clairances » faisant passer leur temps de travail officiel de 24h à un temps réel de…12h ??
P.S. A l’heure où JusMurmurandi écrit ces lignes, les premières lignes du site ouyapascours.fr affichent une belle faute de grammaire, confondant infinitif et participe passé. N’est ce pas encore un signe que l’Education Nationale a des progrès à faire ???
Nuit blanche
septembre 27, 2009 on 4:47 | In Best of, C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, La Cour des Mécomptes | 2 CommentsLa nuit blanche, particulièrement connue chez les « jeunes », est synonyme de journée qui n’en finit pas, de fête.
Comme ce sera le cas à Paris dans quelques jours, sous le haut patronage du Maire de Paris pour la huitième édition du genre.
Mais nuits blanches, c’est aussi l’illustration de celles que l’on passe lorsque l’on est anxieux, angoissé.
Comme c’est le cas dans la capitale depuis quelques jours où les Parisiens qui sont propriétaires de logements ont reçu leur taxe foncière sur laquelle figure une augmentation de 30% par rapport à 2008 !
Nuit blanche, cela sonne singulièrement étrange, de faire la fête alors que l’on vient matraquer les contribuables !
Heureusement, le stationnement, lui, n’a augmenté que de 20%. Ouf ! On a eu chaud !
Le « referendum » de la Poste va-t-il créer une nouvelle SNCF ou une nouvelle EDF?
septembre 27, 2009 on 7:03 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLe Gouvernement veut changer le statut de la Poste pour lui donner celui de société anonyme. Un statut qui permet de lever de l’argent, que cela soit par des par emprunts, des émission d’obligations ou une privatisation partielle ou totale.
Les syndicats sont vent debout contre ce changement, dont ils anticipent qu’il n’est que le préalable à une privatisation.
La méthode qu’ils ont choisie pour manifester leur opposition, entre autres, est celle d’un prétendu référendum, où les Français qui le souhaitent pourront dire s’ils souhaitent ou non la privatisation de la Poste. Peu importe qu’il ne s’agisse pas du changement mis en œuvre par le Gouvernement, lequel assure que la Poste restera à 100% dans le giron du public. Il est évident que les opposants seront très largement majoritaires à cette « votation populaire », car c’est le propre des opposants d’être beaucoup plus militants que la « majorité silencieuse », à supposer qu’elle existe puisqu’on ne l’entend par définition jamais.
Peu importe aussi que les assurances de Mme Lagarde sur le capital de l’opérateur postal n’aient pas le sens qu’on imagine au premier abord. Elle affirme que l’État veut conserver l’intégralité du capital. La réalité est qu’il n’y a selon toute probabilité aucun autre choix. Quel actionnaire sain d’esprit voudrait entrer au capital d’un service public au moment où celui doit affronter pour la première fois de son existence la concurrence, avec ce que cela comporte de remise en cause de pratiques non concurrentielles? Il faudrait être fou…
JusMurmurandi, qui a la désagréable habitude de rappeler des souvenirs impertinents, parce que, justement, pertinents, se souvient que les arguments des « anti » étaient exactement les mêmes pour la privatisation de France-Telecom, à savoir le démantèlement à venir du service public, la chute de l’emploi, la fin de l’accès pour tous et partout, etc…
Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui hurlaient contre toute privatisation qui « exigent » que le Gouvernement concède une quatrième licence de téléphone mobile, et vocifèrent que les réticences de Nicolas Sarkozy à le faire sont causées par ses amitiés avec Martin Bouygues, opérateur du 3e réseau cellulaire, à qui un accroissement de concurrence vaudrait une réduction de ses profits. En d’autres termes, privatiser France Telecom allait être un scandale et un désastre, mais, quinze ans plus tard, on réclame sans vergogne plus de concurrence… Va comprendre, Charles….
Car il y a une alternative à faire ce qui a été fait à France Telecom, et qui, accessoirement, n’est pas si mal, puisque c’est aujourd’hui le deuxième opérateur européen de téléphone mobile, et une entreprise dont l’impôt sur les bénéfices fait du bien aux caisses affamées de l’État. C’est faire ce qui a été fait à la SNCF, c’est à dire tout autre chose.
La SNCF bénéficie de subventions colossales. D’abord l’Etat a annulé toute sa dette en la transférant sur Réseau Ferré de France, entreprise structurellement déficitaire, mais qui continue à investir dans de nouvelles lignes à haute vitesse, ce qui donne au TGV un avantage énorme par rapport à ses concurrents que sont les autoroutes et les avions.
Mais là où il y a une concurrence directe, la SNCF n’a cessé de perdre et de l’argent et des parts de marché, c’est avec le fret, qui est aujourd’hui ultra-dominé par le transport routier. Lequel transport routier est ultra-concurrentiel, dans tous les sens du terme. Les pertes de la SNCF dans le fret sont telles qu’elles plombent ce mode de transport, pourtant autrement plus écologique que le camion, et qu’il va « falloir » lui attribuer quelques 5 milliards d’argent public, probablement obtenus grâce au fameux Grand Emprunt à venir, pour stopper cette perdition.
Est-ce ce qu’on veut comme avenir en peau de chagrin à la Poste, qui va devoir, comme la SNCF, affronter des concurrents étrangers autrement plus affûtés parce qu’ayant déjà effectué leur révolution culturelle?
Ce ne serait pas charitable de rappeler à la gauche qui, aujourd’hui, hurle au charron, que c’est elle qui a accepté à Bruxelles la concurrence dans les services jusqu’ici publics. Ni que la Commission qui a mis en place cette politique était présidée par l’emblématique Jacques Delors, père de Martine Aubry.
Il ne faut surtout pas mentionner non plus que les tarifs de téléphonie se sont effondrés en France avec l’arrivée de la concurrence, même si celle-ci est encore trop réduite, et ce pour le plus grand bénéfice des consommateurs. Qui, demain, bénéficieront aussi de service postaux moins chers et plus variés, sans qu’il soit possible de les délocaliser, l’emploi de M. Besancenot n’étant pas menacé par un quelconque postier polonais…
Mais trouver que cette baisse de prix serait un avantage serait se soucier du consommateur plus que de l’électeur militant. Un choix que la France, championne du monde de la grande distribution partout sauf en France, où elle est encadrée par un carcan de lois de droite comme de gauche plus rétrogrades et restrictives les unes que les autres, a toujours soigneusement refusé.
JusMurmurandi se demande ce que répondront les auteurs du pseudo-référendum pseudo-populaire aux postiers désespérés quand ceux-ci leur demanderont pourquoi ils sont devenus devenus, comme les employés de la SNCF fret, des gens à l’avenir bouché et au présent incertain, et non pas des employés d’une EDF ou d’un France Telecom conquérants.
Limitations, pièges à cons…
septembre 26, 2009 on 6:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe G20 est terminé, et les chefs d’État des grandes puissances économiques se sont mis d’accord pour limiter les bonus des traders, promettant que cette mesure est un antidote à toute répétition de la crise financière de 2008.
Déjà, n’importe quel connaisseur de l’histoire militaire sait le danger de préparer la guerre qui vient de se terminer, et non celle qui risque de survenir.
Mais JusMurmurandi voit au moins trois objections majeures à la foi qu’on nous demande d’avoir dans l’efficacité de cette mesure de limitation.
D’abord, l’alternative à la rémunération variable, c’est la rémunération fixe. Ce qui veut dire, concrètement, que les salaires fixes sont en train d’augmenter dans les banques pour compenser en tout ou partie les bonus disparus ou réduits des traders. Avec comme conséquence, ce qu’on a essayé d’éviter pendant des années, à savoir que les traders vont gagner tout autant d’argent, que leur activité soit bénéficiaire ou déficitaire. On se souvient du scandale de ces PDG dont les rémunérations faisaient scandale quand elles se maintenaient à niveau élevé même quand leur entreprise était en difficulté et/ou qu’ils étaient virés. Eh bien, ce qu’on s’est efforcé d’éviter chez les PDG, on l’institue chez les traders.
Ensuite, il est impératif de comprendre que, si les traders prennent et font courir à une banque des risques dont on a pu mesurer les conséquences néfastes, c’est parce que le système d’autorisations qui les encadre les a laissé faire. Tous ne sont pas des Kerviel! C’est donc avant tout à reformer ces systèmes d’autorisation qu’il faut réformer. Et c’est relativement facile à contrôler.
Enfin, il y a un véritable problème à vouloir interdire à une entreprise de rémunérer très fortement une personne qui, à elle seule, rapporte énormément. Ce peut être le cas d’un trader, mais aussi d’un PDG, d’un directeur financier, ou d’un responsable de fusion-acquisition. Quand on pense au phénoménal apport de Steve Jobs qui a repris en main un Apple moribond pour en faire l’entreprise prospère que l’on connait, à la contribution d’un Jack Welch chez General Electric, d’un Warren Buffet chez Berkshire Hathaway, ou du redressement d’un Nissan en quasi-faillite, dont Carlos Ghosn a fait le constructeur automobile généraliste le plus rentable au monde, comment attirer ou garder des tels talents si ce n’est avec des rémunérations?
N’étant pas aussi intelligent que les grands dirigeants de la planète, leurs conseillers, ou les dirigeants d’entreprise, JusMurmurandi n’a qu’une solution certainement trop simple au problème de la rémunération des traders. Quand l’un d’entre eux se signale par une contribution aux profits qui devient excessive par rapport aux règles de prudence, il suffit de diviser son portefeuille entre plusieurs traders. Cela réduirait le risque attaché à la starisation de tel ou telle personne.
Je vous l’ai dit, c’est trop simple…
Savoir gérer…
septembre 25, 2009 on 6:41 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 3 CommentsUne région française n’est pas une PME. En gérer une en évitant tout gaspillage, si petit soit-il est utopique. Pour autant, quand il y a dérapage, le signaler est faire œuvre de salubrité publique, pour éviter qu’il se poursuive.
Et comme aux dernières élections régionales, la gauche a gagné le droit d’en gérer 20 sur 22, tout bêtisier sera très majoritairement à ses dépens.
Ainsi, rien qu’en Ile-de-France:
- 10 000€ pour le financement d’une thèse sur « la construction du genre chez les Pygmées d’Afrique centrale à l’épreuve de la sédentarisation »
- 10.000€ de subventions pour un projet de recherche sur « Les plantes médicinales et les savoirs ancestraux au Chili »
- 6480€ de subventions pour le financement d’une thèse sur « La nécrophilie au XIXe siècle : réalités et fantasmes »
Comment s’étonner que les impôts régionaux, donc socialistes à 90%, se soient élevés pendant le dernier mandat de leur exécutif beaucoup plus vite que la richesse nationale?
Comment ne pas s’indigner quand Georges Frêche, le truculent président de Languedoc Roussillon répond à cela que l’augmentation, vue la modicité des impôts régionaux, ne correspond qu’à quelques paquets de cigarettes par personne?