La tentation du martyre
septembre 19, 2009 on 2:49 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésQu’est-ce qui eut bien passer par les têtes des employés de France Télécom qui se suicident? On est est à près d’un par mois, ce qui est proprement effrayant. Et ce n’est pas la seule entreprise dont le personnel est parfois retrouvé mort sur le lieu de travail.
Il est clair que ces dernières années ont soumis les salariés de certaines entreprises à des niveau de pression et de stress que certains supportent extrêmement mal.
Pour autant, le suicide est habituellement considéré comme un acte de désespoir, et ce n’est pas de désespoir que semblent souffrir les « suicidés du travail », mais bien plutôt de colère. Colère contre une entreprise qui, selon eux, les traite mal. Colère contre une entreprise qui, selon eux,ne les écoute ni ne les entend.
Le résultat est que, loin de se suicider dans une forêt, un étang, une cuisine ou un garage, cette nouvelle forme de suicide est mise en scène de façon spectaculaire, pour que tous sachent que l’entreprise en est la cause et la fautive, et que tous, par l’intermédiaire de média toujours friands de spectaculaire, puissent donner tort à ladite entreprise, qui voit son image fortement abîmée.
Se suicider non pas pour mettre un terme à sa vie mais pour, fût-ce au prix de sa vie, donner tort à son agresseur et lui causer le plus grand tort possible, c’est un phénomène que JusMurmurandi observe dans de toutes autres circonstances. Ce sont celles et ceux qui meurent le ventre bardé d’une ceinture d’explosifs. Les auteurs d’attentats-suicide en Palestine, en Israël, en Irak, en Afghanistan entre autres. Leur but, en se suicidant, est de protester contre le sort qui leur est fait et de causer le maximum de dégâts à ce ou celui qui leur cause, selon eux, ce tort.
Cette démarche, ce suicide de protestation et de colère, et non de désespoir, cette façon de mourir pour une cause à un nom. C’est le martyre.
QueLques chiffres ahurissants
septembre 18, 2009 on 5:46 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCommençons par le plus facile, le plus petit, même si ce n’est pas le plus modeste. La Fédération Française de Tennis veut que son tournoi fétiche (et vache à lait) se déroule dans un stade Roland-Garros qu’il faut agrandir pour elle. Elle demandait précédemment l’annexion d’un stade municipal où 6000 scolaires font du sport. Maintenant, ce sont 20 hectares qu’il lui faut, à prendre sur d’autres terrains de sport ou des espaces verts protégés. Tout cela pour deux semaines d’activité annuelle, en pleine période de crise, et à coup de chantage à la délocalisation, il faut oser.
Et ce n’est pas comme si cela devait rapporter à la collectivité, le loyer payé par la FFT à la Ville de Paris ne se montant qu’à 1,5% du chiffre d’affaires du tournoi, contre 15% habituellement. Un contrat que Bertrand Delanoë a jugé bon de prolonger malgré cet aspect financièrement désastreux.
On n’est donc un peu moins surpris de voir le même Bertrand Delanoë augmenter la taxe foncière de 28% à Paris. Oui, 28%, en peine crise! Il faut dire qu’il a utilisé les recettes des années de vaches grasses immobilières pour augmenter le nombre de ses fonctionnaires sans se dire qu’un jour les vaches allaient maigrir. Comme 2009 est, pour lui, une année post-électorale, il est temps de violer toutes les promesses qu’on a faites en campagne. Mais là où JusMurmurandi hoche la tête, perdu entre incompréhension et ahurissement, c’est quand le Maire de Paris, loin de parler de faire des économies pour épargner à ses contribuables une partie d’une hausse aussi vertigineuse, affirme que la crise exige de dépenser encore plus!
Le pompon, quand à lui, c’est le trou de la Sécu. Il va atteindre, à lui seul, le montant phénoménal de 50.000.000.000 d’euros. Oui, vous avez bien lu, 50 milliards. Soit, grosso modo, le montant du déficit total du budget de l’Etat qu’autorise le Traité de Maastricht, déjà très généreux avec 3% du p.i.b., soit quelque 25% du budget.
Comment en est-on arrivé là? Très simplement: en dépensant plus qu’il n’y a de recettes, et en forçant les gens à payer toujours plus au lieu de mettre de la vigueur à dépenser moins, c’est-à-dire, modestement, à freiner l’augmentation des dépenses. Tiens, cela vous rappelle Bertrand Delanoë? A JusMurmurandi aussi.
Finalement, si l’on voulait remplacer ces mauvais gestionnaires qui tolèrent le trou de la Sécu ou qui causent cette hausse vertigineuse des impôts locaux parisiens, ne faudrait-il pas les remplacer par les gestionnaires de la Fédération Française de Tennis, qui, eux, au moins, savent ce que gagner de l’argent veut dire!
Plus choquant encore que le gaspillage administratif, le gâchis total. Mécontent du prix du lait, trop bas à leur goût, des agriculteurs ont répandu des millions de litres de lait frais dans des champs. Quel gâchis dans un pays et dans un monde où la faim et la misère frappent encore. Le seul mot qui vient aux lèvres de JusMurmurandi est: honte!
Histoire de montrer que la France n’est pas le seul pays de l’ahurissant et du choquant, un exemple britannique, où le sang-froid légendaire semble avoir fait défaut. Révulsée, et on la comprend, par la récidive d’un délinquant sexuel qui avait réussi à se faire employer comme gardien d’école, la Grande-Bretagne a décidé de prendre le taureau par les cornes. Toute personne amenée à être en contact régulier avec des enfants autres que les siens devra désormais obtenir l’accord préalable d’un organisme dédié à vérifier justement qu’il n’y ait pas là de risque manifeste.
Le problème, outre la gigantesque bureaucratie que cela représente, est que le nombre de gens ainsi visés est de onze millions…. Onze millions de moniteurs de scoutisme, de mères qui pratiquent le covoiturage, de chefs de chorale, des entraîneurs sportifs. Autant de bénévoles qui sont profondément outrés qu’en plus de donner leur temps, il leur faille montrer patte blanche pour avoir le droit de faire du bénévolat, et se faire ficher au passage. Ah ce n’est pas la Grande-Bretagne, championne aussi des caméras de télé-surveillance, qui aurait des pudeurs de jeune fille à demander à des candidats à l’immigration des échantillons d’ADN pour établir la réalité de liens familiaux improuvables par ailleurs…
Crise ? Quelle crise ? Devinette !
septembre 16, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermésAlors que les ravages du ralentissement économique se font toujours sentir, et que l’on prévoit de mesurer l’amélioration des performances des différents états en unités de bonheur et plus en points de PIB, JusMurmurandi peut, enfin, annoncer une nouvelle positive.
Car si même le secteur du luxe n’est pas épargné, il en est un dont les résultats 2008 se comparent tout à fait favorablement avec ceux de 2007.
Et ce sont les Américains, qui ont tant souffert de la gabegie bancaire qui tirent leur épingle du jeu, tandis que leur archi concurrents sur ce segment voient leur part de marché décliner fortement.
Ce marché, dont la valeur était de 55 milliards de Dollars en 2008, n’a décliné que de 7,6% par rapport à l’année précédente.
Pas si mal, lorsque l’on voit des entreprises de certains secteurs avoir des baisses d’activité allant jusqu’à 50 ou 60% (pour celles qui ne disparaissent pas purement et simplement, bien sûr).
Et la part des Etats Unis est passée, en valeur de 25.4 milliards de Dollars à 37.8 milliards. Belle performance, n’est ce pas ?
Le deuxième pays, l’Italie, arrive à….3.7 milliards de « chiffre d’affaires »; autant dire que Washington domine la partie de manière insolente.
Une plainte à l’OMC devrait peut être être envisagée ?
Si l’on regarde les choses de plus près, sur ces 55 milliards de Dollars de ventes, 42 ont été réalisées avec des pays en voie de développement.
Alors, JusMurmurandi a t il épuisé votre patience tandis qu’il a aiguisé votre curiosité pour savoir de quel produit il s’agit, qui peut si bien affronter la crise tandis qu’il se vend majoritairement aux pays moins riches ?
Il s’agit des vente d’armes dans le monde…
Toujours aussi bonne, la nouvelle ?
Taxe carbone et Lehman Brothers: les effets indirects
septembre 12, 2009 on 6:50 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésIl y a un an disparaissait la banque d’affaires Lehman Brothers, dont la faillite déclencha une réaction en chaîne de panique qui menaça, avant que les gouvernements des grandes puissances ne prennent des mesures sans précédent, l’ensemble du système financier et, par voie de conséquence, économique, de la planète. L’opinion générale est que laisser arriver cette faillite fut une énorme erreur, pis, une faute, due plus à des problèmes d’ego et des considérations de fric qu’à une analyse froide et intelligente de ses conséquences.
Un article remarquable du International Herald Tribune éclaire cet évènement d’une nouvelle lumière en arguant « qu’il fallait que Lehman mourût afin que Wall Street puisse survivre ». En l’occurrence, que seule la panique déclenchée par la faillite de Lehman et ses répercussions précipita le Congrès américain dans l’action, avec le vote d’un plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars, qui se révéla la première étape vers la stabilisation du système financier mondial. L’article est d’ailleurs très clair sur le fait que les décideurs de cette faillite, Henry « Hank » Paulson ou Ben Bernanke, n’ont pas exécuté ce scénario par talent, mais simplement par erreur. Erreur qui, en l’occurrence, et si on suit l’article et non l’opinion générale, se termina favorablement.
Quel rapport, me direz-vous, avec la taxe carbone? Autant qu’entre Hank Paulson et un contorsionniste de cirque, c’est-à-dire aucun, bien sûr, en apparence. Sauf que…
Il est clair que la contribution française à la réduction des émissions de gaz à effet de serre est dérisoire à l’échelle planétaire. Réduire les émissions françaises, déjà très réduites, comparativement parlant, grâce à l’importance du parc nucléaire, ne se montera pas à grand chose par rapport à l’enjeu de la croissance chinoise ou indienne ou au gaspillage américain.
Donc ce nouvel impôt, qui, de plus, sera encore une fois une usine à gaz d’une complexité que seuls les Français peuvent oser imaginer, semble dirigé tout droit vers le Panthéon des désastres/cauchemars administratifs nationaux qui nous valent d’avoir 3 SMIC grâce aux 35 heures, ou les feuilles de paie les plus longues du monde parce que les plus complexes. Bref, une catastrophe comparable, en transposant librement, à la faillite de Lehman.
Mais si cette catastrophe se révélait payante?
Car il ne faut pas oublier qu’il y a 13 mois à peine, et malgré une récession qui avait déjà commencé à étreindre le monde, non pas du fait de Lehman mais des subprimes, le pétrole coûtait 145$ le baril. Aujourd’hui, au milieu d’une sévère « correction » économique, il coûte encore plus de 70$. Il ne faut qu’un redémarrage de la demande pour que ses prix redécollent, d’autant que les investissements d’exploration ont été partout réduits. Il est inévitable, vu le déséquilibre entre la consommation et les nouvelles ressources, que nous entrions dans une phase de prix de plus en plus élevés des hydrocarbures.
Comme la taxe carbone va, à l’instar des autres mesures punitives ou incitatives, comme le bonus/malus écologique sur les ventes de voitures neuves, pousser les Français dans des voies modérant leur consommation directe et indirecte de pétrole et de gaz, la France sera d’autant moins touchée par la future hausse du pétrole et du gaz qu’elle en consommera moins.
Ce qui sera indiscutablement un effet très positif, tout en n’ayant absolument rien à voir avec l’argumentation sarkozo-fillonnienne sur le sujet.
Évidemment cet effet indirect n’aurait aucune chance d’arriver si la recommandation des Verts de taxer aussi la consommation d’électricité avait été suivie. Elle montre bien à quel point ceux-ci sont ataviquement opposés à l’industrie nucléaire, dans une lutte qui a été leur pain quotidien pendant 40 ans et leur a fait complètement manquer le grand combat écologique urgent, celui contre le réchauffement climatique, qu’ils ont aggravé par leur politique de fermeture des centrales à énergie atomique, remplacées par des centrales à fioul et à gaz.
Il faut dire que JusMurmurandi prend un plaisir qui confine à la jouissance à regarder les contorsions des socialistes et autres personnalités de gauche pour dénigrer totalement la taxe carbone qu’ils eussent applaudie à tout rompre si elle avait été mise en œuvre par tout autre que Sarkozy.
Lesquelles contorsions à faire pâlir de jalousie les invraisemblables artistes de cirque représentent une débauche d’énergie qui ne peut que contribuer au réchauffement planétaire.
Comme les comptes sont secrets, on peut dire n’importe quoi…
septembre 10, 2009 on 1:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésEric Woerth n’a pas la réputation d’un rigolo, ce qui vaut d’ailleurs mieux pour un ministre du budget. Pourtant ses déclarations sur la fameuse « liste des 3000″ ne font pas sérieux.
Il détiendrait ces 3000 noms de fraudeurs de leurs banques qui les auraient cédées à l’État à la suite d’un contrôle fiscal. Et le Crédit Suisse serait une des 3 banques. Or, si le Crédit Suisse, qui le nie formellement, ou toute autre banque de ce beau -et discret- pays faisait ou avait fait ce que suggère Eric Woerth, il violerait la loi suisse sur le secret bancaire. Inutile de dire qu’aucune banque suisse ne s’aventurerait sur cette voie suicidaire. Les récentes négociations entre l’UBS et le gouvernement américain ont bien montré les limites des concessions que l’Etat suisse autorise ses banques à faire, sauf pour elles à ruiner tout un pan de l’économie nationale.
Alors, Eric Woerth bluffe-t-il purement et simplement? Comme deux députés ont eu le privilège de voir la fameuse liste, du moins l’affirment-ils, on peut penser que non. Simplement, il ne dit pas toute la vérité, ou peut-être la dit-il de la façon qui l’arrange le plus pour tenter de faire peur et de ramener des fraudeurs dans le droit chemin.
Il est clair que les filiales françaises des banques suisses sont assujetties à la loi française, pour laquelle il n’y pas de secret bancaire. Et donc, qu’une demande de Bercy des noms de tous les particuliers et entreprises ayant transféré de l’argent en Suisse doit être satisfaite. Que la banque qui reçoit cette demande soit suisse, française ou autre.
Donc on peut, sans tomber dans le fantasme dont foisonne ce sujet, supposer que Bercy a la liste de 3000 français ayant transféré de l’argent en Suisse par simple virement, et qu’il va leur en demander la cause, et la justification.
Inutile de dire que tout conseiller fiscal un peu sérieux et toute banque un peu prudente ne peuvent que déconseiller une telle méthode de fraude, qui, si elle existe, est le propre des âmes simples, innocentes, et mal conseillées. Bref, du menu fretin.
C’est d’ailleurs ce qui transparaît dans les rares chiffres donnés par Bercy. La cellule dite de régularisation aurait récupéré un demi million d’euros sur les vingt premiers (vingt, une misère!) dossiers volontairement régularisés par les fraudeurs. Soit vingt cinq mille euros en moyenne par dossier. La encore, une misère par rapport aux trois mille milliards d’euros de cible visée par le ministre: 0,0000015%, ou à peu près…
Non, si le Ministre du Budget voulait faire autre chose que de la gesticulation populiste pour montrer qu’il est aussi inlassable dans sa chasse aux gros fraudeurs riches que Raymond Domenech à l’est se déclarer satisfait des matches nuls de l’Équipe de France de foot-ball, il pourrait se demander quoi faire pour rapatrier ces capitaux.
Et s’inspirer des exemples belges ou italiens, qui moyennant une « punition » limitée à 15% et 20% des capitaux rapatriés ont réintroduit des sommes significatives dans leurs économies et rempli un peu les caisses du pays. Ce qui serait, c’est le moins que l’on puisse dire, utile en période de déficit budgétaire et d’asthénie économique.
Mais, vous l’aurez compris, faire cela, ce serait faire de l’économie au détriment de la politique.
Alors que toute l’histoire de la France depuis le départ du regretté Raymond Barre, c’est faire de la politique -pour autant que l’on puisse appeler politique de dépenser plus, puis beaucoup plus, puis infiniment plus que les recettes- au détriment de l’économie…
Bonus or no bonus, that is the question !
septembre 7, 2009 on 10:54 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsTout le monde parle de la grippe A.
Tout le monde parle des bonus du monde de la finance.
Personne, ou presque, ne parle de l’endettement de l’Etat qui atteint des proportions absolument inimaginables.
Rappel : en 2007 le candidat Sarkozy annonce un train de mesures qui devrait aboutir selon lui à un retour à l’orthodoxie financière d’ici à 2012 (non renouvellement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux etc.).
Survient la crise financière, dont on n’a pas fini de payer les conséquences dévastatrices (emploi etc.)
Et le seul remède que trouvent les Etats, France comprise, c’est de se substituer à l’économie privée et d’investir afin de remettre la machine économique en marche.
Grands projets, nouveaux investissements, new New Deal, tous les titres les plus ronflants sont bons pour justifier l’intervention de l’Etat (sous toutes ses formes, et sur tous les continents) dans une économie en état de choc.
Aujourd’hui, la communication de l’Etat se résumerait elle à un langage soporifique, en faisant appel à la peur collective d’un virus qui ne mute pas et qui nous a déjà coûté 1,5 milliards d’Euro?
La relance de l’économie passe t elle vraiment, par exemple, par la dynamisation du secteur parapharmaceutique avec l’explosion des ventes de solutions hydro-alcooliques ?
Le renflouement de l’Etat sera t il assuré par le rapatriement des 3 milliards d’Euro dont on aurait prétendument trouvé la trace au pays du Gruyère ? (cela rappelle furieusement le discours de Pierre Bérégovoy à l’Assemblée Nationale lors de son arrivée à Matignon…pas brillant).
Car soit dit en passant, la droite qui se veut moralisatrice mais pétant de trouille à l’idée de faire un cadeau à ses électeurs devant une gauche qui n’attend que cela avec son gourdin médiatique, passe à côté de la plaque. Berlusconi, au delà de ses défauts, a été autrement plus pragmatique dans les mêmes circonstances; et ce ne sont pas trois mais cinquante milliards d’Euro qui ont été réinjectés dans l’économie transalpine. Excusez du peu. Alors avec trois milliards, nous, Français, pouvons aller nous rhabiller.
Parce que même taxés à un taux élevé à l’ISF, cela ne rapporterait que….120 millions d’Euro annuels environ (taux de 4% pris à titre d’exemple). Et 120 millions face à 120 milliards, ce n’est pas sérieux. Il y a beaucoup « mieux » à faire du côté de la TVA ou du travail non déclaré.
Non, JusMurmurandi a une idée plus créative, plus « poil à gratter ».
Car le vrai problème est que l’on cherche désespérément de l’argent pour renflouer les caisses.
Par conséquent, est ce vraiment le moment de plafonner les bonus, donc plafonner les impôts, et recréer une deuxième sorte de bouclier fiscal ???
Vive la liberté, vive le désendettement, vivent les bonus
Chiche !!
Leçon de concurrence
septembre 7, 2009 on 6:55 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa France a toujours du mal avec la concurrence, dont beaucoup pensent qu’elle détruit plus qu’elle ne contribue. Les exemples de cette frilosité abondent, notamment les nombreuses lois qui freinent les grandes surfaces dans la concurrence qu’elles peuvent faire aux autres formes de commerce, ou la limitation de la publicité comparative pure et dure.
Voici un exemple a contrario intéressant. Apple, comme dans tous les pays du monde où il a lancé son téléphone mobile iPhone, a choisi un partenaire exclusif, en l’occurrence le leader du marché, Orange. Ce qui a valu un très bon démarrage au téléphone à la Pomme.
Oui, mais voilà, le Conseil de la concurrence a retoqué l’accord d’exclusivité entre Orange et Apple, et obligé ce dernier à vendre son téléphone aux autres opérateurs aussi.
Le résultat: Apple est maintenant le N°2 du téléphone mobile en France, avec environ 20% du marché en valeur, devant le N°1 mondial Nokia! Et il pourrait même, en valeur, devenir N°1 s’il continue sur sa lancée. N°2 avec un seul modèle, quand tous ses concurrents en ont des dizaines…
Ce qui est intéressant, c’est que la France est le seul marché où Apple soit parvenu à cette place de N°2. Et aussi le seul marché où il vende à tous les opérateurs. Et que c’est la seule différence qui explique un résultat si remarquable.
La conséquence est facile à tirer: la concurrence, ça marche! En l’occurrence, le Conseil de la concurrence a donné une formidable leçon à Apple, en lui montrant qu’exclusivité rimait avec frilosité, et concurrence avec abondance.
Y a-t-il quelqu’un au sein de l’État pour entendre et apprendre de cette leçon?
R.I.P. SkyEurope
septembre 1, 2009 on 6:56 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésLes compagnies aériennes low-cost, vous connaissez? Des billets à des prix incroyablement bas, quelquefois à quelques euros (surtout quand ils « oublient » de compter les taxes d’aéroport et autres surcharge de carburant). Et les compagnies traditionnelles ont le choix entre baisser leur prix pour les concurrencer, ou leur abandonner une part importante du marché. Un choix de toute façon douloureux.
Ce qui explique que les compagnies low-cost ont proliféré partout dans le monde, telles Southwest Airlines aux USA, la brésilienne Gol en Amérique latine, Ryanair ou Easyjet en Europe, ou Air Asia en Asie.
Mais proliférer n’est pas toujours synonyme de prospérer. Notamment quand, la crise venant, les passagers se font plus rares. Car, si le business model des compagnies low-cost leur donne des avantages en termes de coûts (avions récents, donc moins chers, personnel payé moins cher, passagers plus serrés dans les avions, palette de prestations réduite au minimum, utilisation d’aéroports moins chers), il ne les dispense pas des règles traditionnelles de la gestion aérienne, c’est-à-dire d’équilibrer le coefficient de remplissage des avions avec le prix des billets.
Car offrir des billets pas cher et remplir ses avions comme ça, c’est facile, mais gagner de l’argent en le faisant ne l’est pas. C’est ce qu’avait appris la compagnie française Air Lib, dernier avatar d’Air Liberté, qui a tenté d’être une compagnie à bas prix sans être une compagnie à bas coûts…. et on sait comment ça s’est terminé.
Aujourd’hui, c’est au tour de l’austro-slovaque SkyEurope de jeter l’éponge, en « plantant » au passage des milliers de passagers. Cette compagnie, venue au monde l’année du 11 septembre et morte l’année de la crise, n’aura pas eu une vie facile, et sa marraine, la top-model elle aussi slovaque Adriana Karembeu, n’aura pas suffi à lui porter chance.
Il reste à espérer, sans trop y croire, que les compagnies aériennes traditionnelles ne mettent pas à profit cette faillite pour immédiatement remonter leurs prix sur les destinations d’Europe centrale où opérait SkyEurope.
Car, contrairement à la publicité de la pile Wonder, qui « ne s’use que si l’on s’en sert », la compagnie low-cost, par les prix bas qu’elle institue, « nous sert même si l’on n’en use pas »…
L’Amérique qui rit, l’Amérique qui pleure
août 29, 2009 on 4:25 | In Economie, France, Incongruités, International | 1 CommentQuelques résultats industriels ou commerciaux ont intéressé JusMurmurandi ces dernières semaines.
Tout d’abord la poursuite de la saga du Boeing 787.
S’il s’agit du plus grand succès commercial dans le domaine aéronautique, c’est la plus grande débâcle industrielle.
Un dernier communiqué annonce cette semaine les livraisons pour le dernier trimestre 2010.
Entretemps, la rigidité du caisson central doit être revue, et sur le plan industriel, Boeing a déjà racheté l’un de ses fournisseurs critiques pour « reprendre les choses en main ».
Bref, les choix technologiques simultanément à un nouvelle logistique industrielle semblent avoir été un trop gros morceau à avaler d’un seul coup.
Sont ils encore crédibles pour la date de fin 2010 ? Il faut rappeler qu’originalement les livraisons devaient débuter en mai 2008….
Mais cette Amérique qui pleure est aussi une Amérique qui rit…
Souvenez vous, lorsque que le 787 est annoncé, Airbus annonce l’A350.
Boycotté par certains gros clients potentiels (Américains entre autre, comme par hasard – ne jamais oublier le temps mis par les autorités américaines pour autoriser le Concorde à atterrir à New York lorsqu’ils parlent de leur attachement au libre échange….) comme n’étant qu’un A330 remotorisé, et pas assez innovant, Airbus revoit totalement sa copie. Au passage allonge la facture du coût de développement et surtout le calendrier de disponibilité sur le marché.
Imaginez qu’Airbus ait aujourd’hui disponible au catalogue un A330 remotorisé disponible, moins cher tant à l’achat qu’en exploitation même si moins sophistiqué que ce 787 qui n’en finit pas d’arriver…
Deuxième sujet qui nous a intéressé, l’iPhone qui taille des croupières à tous ses concurrents bien qu’étant arrivé tellement plus tard qu’eux sur le marché, en 2007.
Car il faut resituer ce produit génial dans l’histoire d’Apple.
En 1984, lorsqu’il lance le tout aussi génial MacIntosh, Steve Jobs fait le choix opposé d’IBM avec un produit « fermé » à cause de son système d’exploitation exclusif qui le rend de facto plus cher que son concurrent.
L’iPhone lui détourne le sujet de façon brillante.
Car s’il donne l’exclusivité théorique pour la partie téléphonie à un fournisseur (exemple Orange jusqu’à ces derniers mois en France, le temps qu’ils en vendent plus d’un million…), Apple ouvre un tout nouveau secteur au travers des applications avec le génial Appstore. Certaines applications sont déjà tellement populaires que leurs créateurs sont devenus millionnaires !! Les unités de compte pour les applications sont les dizaines de milliers, pour les téléchargements gratuits ou payants (eh oui, n’en déplaise aux pourfendeurs d’Hadopi…) les milliards. Élégant, subtil.
Sur le plan industriel, Apple ne vend qu’un seul et unique produit, là où les traditionnels comme Nokia se battent avec les coulissants, les téléphones à clapet etc. Les seules variantes sont les tailles mémoire et la couleur du dos. On en est presque revenu à la géniale simplicité d’Henry Ford et de son Modèle T.
Depuis son lancement, c’est devenu un produit ludique, Nintendo déclarant qu’un de ses principaux concurrents pour sa fameuse console DS (pour double screen, maintenant DSi), c’est justement l’iPhone. En marchant sur les plates bandes de Nokia qui a échoué avec sa tentative Ngage.
Enfin, il vient chatouiller efficacement Blackberry et ses téléphones à clavier omniprésents en environnement professionnel. Peut être un clin d’oeil historique au Mac qui n’a jamais vraiment réussi à pénétrer le marché de l’entreprise, hormis certains secteurs bien particuliers comme la communication.
Donc un produit grand public qui veut entrer dans l’entreprise avec une offre ludique.
Cette Amérique qui rit est aussi une Amérique qui pleure avec le formidable Blackberry, produit professionnel par excellence,qui veut copier l’Appstore pour en faire un produit grand public…
Car RIM, le fabricant du Blackberry est canadien; quelle fessée pour les Américains, alors que la version Windows mobile (qui n’est qu’une solution logicielle, là où Blackberry et iPhone sont un « tout en un ») piétine. Rappelez vous l’article sur le Président Obama qui a exigé de pouvoir garder le sien après sa prise de fonction…
Toutefois, iPhone et Blackberry ont un point commun, la fabrication chinoise……
A quoi sert la finance mondiale?
août 28, 2009 on 11:24 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International | 5 CommentsLe débat sur les bonus des traders prend un tour qui surprend de plus en plus JusMurmurandi, notamment dans la notion, quasi universelle, qu’ils « font prendre des risques aux banques ».
Encore faudrait-il savoir si « la banque est d’accord » ou pas, avec ce risque. Car cela recouvrirait deux réalités bien différentes selon que la réponse est « oui » ou « non ».
Si la banque est d’accord avec ce risque, le trader agit dans le cadre de sa mission, et les éventuelles pertes issues de ses transactions sont à passer au débit de la banque, qui doit en assumer la responsabilité et les conséquences.
Si la banque n’est pas d’accord, le trader a violé les limites qui lui ont été assignées, et il s’agit de faute professionnelle, voire plus.
C’est tout le débat de l’affaire Kerviel. La Société Générale e-t-elle été (1) compétente mais trahie, ou (2) incompétente et Kerviel en a profité à l’insu de la banque, ou (3) peu ou prou consentante ?
Mais l’idée que les traders font prendre des risques aux banques supposerait, pour être vraie, que les banques ne puissent pas encadrer, limiter, plafonner ces risques. Et que donc on en soit réduit à ce que cette prise de risque incontrôlable soit dépourvue d’intérêt pour les traders parce qu’il n’y aurait plus de bonus attaché. Là, franchement, il n’y a plus qu’à hocher la tête, perdu entre ahurissement et incrédulité.
La réalité est toute autre. Les banquiers ont inventé des produits nouveaux et compliqués, dont les caractéristiques de risque étaient « exotiques ». Les dirigeants des banques, peu familiers de ces rivages de la finance pour mathématiciens de haut vol, avaient un choix simple. Ne pas se lancer dans cette nouvelle activité, et passer à côté d’une gigantesque source de profits, ce qui les amènerait à être moins rentables que leurs concurrents avec toutes les conséquences négatives qu’on imagine en termes d’emploi, de rémunération et d’indépendance de leur banque. Soit ils se lançaient, faisaient gagner à leur banque et à eux-mêmes énormément d’argent, et finissaient pas faire face au crash que l’on sait.
Ce ne sont donc pas les traders, sauf peut-être Kerviel, qui ont fait prendre aux banques les risques qui ont eu les conséquences que l’on sait, mais les dirigeants des banques, qui en sont les seuls responsables.
Le débat sur les bonus des traders est donc un faux débat de type chasse aux sorcières démagogique, et qui évite de remettre en cause toute une élite.
Le summum semble avoir été atteint par Lord Turner, président de l’autorité bancaire britannique après avoir été notamment patron des patrons. Il ne craint pas de dire que la City de Londres, c’est à dire le secteur financier, a cru au-delà du raisonnable par rapport à son utilité pour la société. Bref, c’est devenu une sorte de Monopoly. Olivier Besancenot n’aurait pas dit mieux…
Il faudrait quand même rappeler au très brillant Lord Turner que la finance, c’est l’oxygène de l’économie, et que la bulle dont tous déplorent l’éclatement en 2007-2008 a été le moyen de la prospérité mondiale des dix années précédentes au moins. Ne crachons donc quand même pas trop dans la soupe!
Bonus bancaires, caméras de télévision et déconnection Internet
août 26, 2009 on 6:22 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésQuel rapport, me direz-vous, entre ces trois sujets? Il est simple.
Nicolas Sarkozy a suffisamment fait pression sur la banquiers français pour que ceux-ci ne donnent des rémunérations variables à leurs traders que sous certaines conditions. Notamment l’introduction de malus en cas de mauvais résultats, un lien avec les résultats de l’entreprise, et un étalement sur plusieurs années. Autant d’excellentes idées, à la condition expresse que les banques des autres pays les appliquent aussi, sinon la France perdra ses traders et son trading au profit de ses voisins et concurrents. Il n’est pas facile d’être un îlot de vertu au sein d’un océan de péché.
Les statistiques françaises indiquent que les villes qui ont installé des caméras de vidéosurveillance enregistrent de meilleurs résultats en matière de délinquance que celles qui ne l’ont pas fait, la montée de la criminalité y étant moitié moindre. Pourtant, la Grande-Bretagne, qui a installé 50 fois plus de caméras que la France, constate que celles-ci n’ont qu’un rôle infime dans la maîtrise et la répression de la même criminalité. Cette apparente contradiction vient de ce qu’en France, où il y a relativement peu de villes vidéosurveillées, les voyous choisissent d’éviter les villes-là pour se reporter dans des coins moins exposés. Alors qu’en Grande-Bretagne, où elles sont partout, il n’y a plus d’effet « îlot de tranquillité dans un océan de délinquance ».
La loi Hadopi est l’une des plus controversées que Nicolas Sarkozy ait fait voter, notamment pour son volet de déconnexion des abonnés Internet qui téléchargent illégalement. Pourtant, c’est maintenant au tour de nos amis britanniques d’envisager cette solution, qui promet d’être si efficace qu’elle met les pirates du Net dans une fureur indescriptible. Car, jusqu’ici, quand un serveur se faisait réduire au silence, comme cela a été le cas du célèbre Napster, puis aujourd’hui du suédois Pirate Bay, il suffisait de se brancher sur un autre serveur.
Alors que demain, avec Hadopi, il faudra utiliser des alias, des fausses adresses IP, des serveurs de proxys anonymes pour ne pas être démasqué par les caméras de surveillance du Net. Impossible, certes non. Impossible pour tous, en nombre et en compétence, manifestement. Donc cela fonctionnera comme les règles sur les bonus, et les caméras de surveillance. Cela n’empêchera pas le délit ou le crime, mais cela le rendra plus difficile, moins payant, et, partant, moins attractif…
Une transaction franco-américaine?
août 22, 2009 on 6:56 | In Best of, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 1 CommentLes Etats-unis sont-ils menacés de soviétisme? A priori voilà une question grotesque. Eh bien non, car de nombreux Américains interprètent le plan de donner accès à la santé à tous les Américains, et donc aussi aux 40 millions de personnes qui n’ont aucune couverture santé, comme l’arrivée d’un système hyper-étatique coûteux, inefficace et la géré, spoliant les « bons Américains », c’est-à-dire ceux qui sont solvables, au profit de ceux qui ne le sont pas. Il faut dire que tenter de mettre en place un tel plan, forcément d’un coût colossal, surtout au pays qui connaît déjà le coût de la santé le plus élevé au monde, et de loin, au milieu de la crise économique la plus sévère des 80 dernières années a quelque chose de si provoquant qu’on peut parler de calendrier quasi-suicidaire.
Et lors des réunions de préparation de plan, on découvre que les passions américaines pour les questions sociales et sociétales, et notamment le rôle de l’Etat et les impôts, est plus grande que celle des Brésiliens pour le football. Une passion d’autant plus forte que de nombreux citoyens de bonne foi croient réellement que cette réforme met la patrie en danger. Une passion si forte qu’elle en deviendra presque inévitablement violente dans un pays qui compte plus d’armes à feu que de citoyens, comme on le voit déjà avec les querelles religieuses comme celle sur l’avortement, où tuer un médecin qui en pratique n’est pas si rare.
Alors qu’en France, les réformes de Nicolas Sarkozy n’entraînent « que » des grèves et manifestations somme toute très pacifiques, et la couverture santé universelle fait partie de nos acquis depuis longtemps..
Autre phénomène américain: la banque suisse UBS a proposé à des milliers de clients de faire échapper leur argent au fisc américain. Ce faisant la banque a commis un délit sur le sol US, ce pour quoi elle est susceptible de se voir interdire tout acte de banque aux États-Unis, ce qui interdit toute transaction en dollars, en actions ou en obligations américaines. Bref, ce qui ruine la première banque de gestion de fortune au monde. Ou plutôt achève de la ruiner après ses déboires très supérieurs à la moyenne lors de la crise bancaire. L’État suisse et la banque sont donc condamnés à trouver une transaction avec l’État américain pour éviter cette lourde condamnation, ce qui s’est fait cette semaine. Et le prix à payer est que UBS devra dénoncer au fisc américain des milliers de clients qui devront faire face à de lourdes condamnations. Car aux États-Unis la fraude fiscale n’est pas une affaire de seuls gros sous. L’Oncle Sam condamne souvent pour ces motifs à des peines de prison ferme, ce qui est indiscutablement une forme de violence sociale..
Alors qu’en France les fraudeurs du fisc, sauf rarissimes exceptions, non seulement ne risquent pas la prison, mais peuvent négocier et marchander avec Bercy, surtout si la dette est importante et le fraudeur éminent.
Nul doute que la France aimerait pouvoir forcer les banque suisses à dénoncer des milliers de fraudeurs du fisc. Nul doute que les Américains aimeraient avoir une couverture santé universelle à la Française.
Alors, à quand un échange de bons procédés? On leur envoie Sarko en stage, et on prend Obama pour quelques mois?
La Chine, pays de tous les extrêmes ou Empire du Milieu?
août 19, 2009 on 10:46 | In Economie, France, Insolite, International | 2 CommentsLa Chine va-t-elle sauver le monde, ou tout au moins le tirer de la crise économique actuelle? Quand on voit, entre autres, les contrats signés avec l’Australie pour 41 milliards de dollars de gaz liquéfié, ou pour 6 milliards de dollars de minerai de fer, il y a de quoi être optimiste. Avec un pays qui a un besoin impératif de maintenir une croissance annuelle de 8%, et ce en étant déjà la deuxième économie mondiale, la mot de locomotive n’est pas trop fort. Même si c’est ahurissant de parler de locomotive quand le reste du monde roule en marche arrière.
De même, au moment où tous les Etats développés émettent des quantités infernales de nouvelle dette pour financer déficits croissants et plans de relance, le seul acheteur massif de cette dette, notamment celle en dollars émise par les États-Unis, est la Chine, dont les excédents de toute nature sont proprement ahurissants dans un contexte de déficits planétaires.
Dans le même temps, il y a de quoi être véritablement inquiet. Les centaines de milliards de dollars injectés par le gouvernement chinois pour maintenir à toute force la croissance malgré la crise mondiale qui a amputé les exportations et les investissements étrangers, deux moteurs traditionnels du boom chinois, génèrent en ce moment une véritable bulle immobilière. Même si c’est ahurissant de parler de bulle immobilière quand le reste du monde voit là un secteur effondré.
Pour autant, tout n’est pas rose au pays de la croissance chinoise. Comme ce pays a une économie où beaucoup se décide au niveau municipal ou régional, on a vu fleurir des entreprises d’intérêt local mais sans aucun espoir d’être jamais compétitives au niveau international. La crise impose de rationaliser ces entreprises soutenues à bout de bras par banques et pouvoirs publics locaux. Le problème, c’est que les ouvriers ne sont pas d’accord. Ainsi des ouvriers d’une entreprise d’acier à capitaux d’État se sont vus promis à une fusion avec un groupe privé valant privatisation. Comme ils redoutaient au passage de nombreux licenciements, ils ont accueilli leur repreneur en tuant purement et simplement le directeur. On est loin des New Fabris de Chatellerault, et deux privatisations ont dues être annulées dans le secteur de l’acier chinois pour cause de résistance trop violente de la base.
Donc la bouteille est-elle à moitié pleine, avec une Chine locomotive de la croissance mondiale et génératrice d’excédents on ne peut plus nécessaires, ou à moitié vide avec des entreprises déficitaires, des banques qui accumulent les crédits douteux et une bulle immobilière? Et si c’était pour cela que la Chine, traditionnellement, s’appelle l’Empire du Milieu?
Fin de crise ou fin de récession?
août 13, 2009 on 8:49 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésÇa y est. A peine deux jours après que JusMurmurandi l’ait annoncé, des chiffres positifs montrent que France et Allemagne sont sorties de la récession, avec un p.i.b. en croissance de 0,3% au deuxième trimestre. Un chiffre si positif qu’il a pris par surprise même des Ministres des Finances habitués de par leur fonction à jouer les « Docteur Tant Mieux ».
Comme la définition d’une récession est une période d’au moins deux trimestres consécutifs de décroissance du p.i.b., nous ne serons pas de récession avant 2010 au plus tôt.
Cela veut-il dire que tout est redevenu comme avant? Il faudrait une sérieuse dose d’optimisme pour y croire. Les millions de chômeurs en plus dans les pays de l’OCDE ne seraient certainement pas d’accord. Le gigantesque déficit des finances publiques françaises (impôt sur les sociétés en baisse de 80%…) non plus.
D’autant qu’il n’est pas du tout garanti que ce bon chiffre soit suivi d’autres bonnes nouvelles aux troisième et quatrième trimestre, notamment s’il est causé par des reconstitutions de stocks tombés trop bas au début 2009, ce qui ne se répétera pas.
Pour autant, à cheval donné on ne regarde pas les dents, et faire la fine bouche serait déplacé.
Mais, pour savoir si la fin de la récession entraînera la fin de la crise, JusMurmurandi pense qu’il vaut mieux interroger des psychologues et des sociologues que des économistes, tant la crise est au moins autant dans les têtes que dans les portefeuilles. La peur de perdre son emploi, la crainte d’un avenir dont on ne sait pas de quoi il sera fait sont autant de raisons de gonfler son épargne en réduisant et repoussant ses dépenses.
On se souvient du rôle déterminant de l’optimisme communicatif de Ronald Reagan pour mettre fin à la crise économique, mais aussi éminemment psychologique et morale de la fin des années Carter.
Ainsi, pour mettre un terme à notre crise à nous, peut-être faudrait-il demander au Président de faire la promotion du bling-bling… pour voir la sortie de crise au travers de ses belles lunettes?
Quelques bonnes nouvelles
août 11, 2009 on 8:01 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermésAyant été l’un des premiers à écrire que la crise serait beaucoup plus qu’un simple trou d’air, et ayant régulièrement été depuis un messager de mauvaises nouvelles, il est bien naturel que JusMurmurandi se réjouisse quand il y a lieu de le faire.
Mais ce n’est pas le rebond des bourses ou des matières premières qui cause ce renouveau d’optimisme. Ces cours en hausse sont simplement causés par des liquidités abondantes cherchant avant tout à se rémunérer quand les taux d’intérêts sur les placements sans risques sont nuls ou quasi-nuls, comme sur les Bons du Trésor américains.
Alors, avec des taux d’intérêts extrêmement faibles sur les obligations et placements monétaires, avec un immobilier plus intouchable que la population de la caste éponyme en Inde, avec des marchés secondaires comme l’art en pleine déprime, les capitaux se placent sur les actions et les matières premières, et se justifient en parlant « d’anticiper la reprise ».
D’un point de vue logique, c’est imparable, car la reprise finira bien par arriver. Mais l’anticiper de 10 ans, si les tenants d’une asthénie à la Japonaise ont raison, c’est peut-être s’obliger à une trop longue patience…:-)
Cela étant, même cette hausse en partie artificielle peut avoir un effet positif en contribuant à regonfler l’épargne et les fonds propres des établissements financiers. Et, en conséquence, la confiance.
Non, ce qui encourage JusMurmurandi, c’est d’abord l’absence de mauvaises nouvelles qui soient nouvelles. Or, bien sûr, les indicateurs ne sont pas au vert profond, mais grosso modo, les mauvais chiffres qui sortent maintenant sont déjà « dans les tuyaux » depuis des mois.
Et ces dernières semaines, JusMurmurandi constate avec joie que plus d’un chiffre sur deux qui sort est meilleur -ou moins mauvais- qu’anticipé. Que ce soit la production automobile européenne, soutenue par diverses primes à la casse, les ventes de voitures aux USA, pour la même raison, les chiffres du chômage en juin en France, en baisse surprise, le PNB du deuxième trimestre américain, en baisse moindre qu’attendu, la banque du Japon qui constate l’arrêt de la dégradation de la situation économique de l’archipel, et surtout les résultats des entreprises, qui, pour l’essentiel, et contre toute attente, restent très bénéficiaires. Moins bien sûr qu’il y a deux ans, mais incroyablement résistants si on pense qu’il s’agit de la pire tornade depuis 80 ans.
Lesquels profits des entreprises se traduiront en impôts, en dividendes, en investissements, et même, ô horreur, en bonus pour les dirigeants « victorieux » de la crise. Toutes traductions vertueuses sur le plan économique.
JusMurmurandi pense donc qu’après une année entière passée à craindre l’apocalypse dès avant qu’elle ne se soit produite, le monde pourrait recommencer à espérer le retour sinon au paradis, au moins à une certaine ère de confiance, et ce dès cet automne.
Dans cet espoir, profitez bien de très bonnes vacances!