Câblée, la classe politique ?

avril 7, 2008 on 9:39 | In France | Commentaires fermés

Tout le monde se souvient de cet interview de François Mitterrand déjà vieux, mais voulant encore apparaître dans le vent, où il répond à des journalistes qu’il n’est même plus ‘branché », car il faut désormais dire « câblé ».

JusMurmurandi vous a fait part de son émotion lors de l’atterrissage bidon en hélicoptère de Hillary Clinton, prétendument sous les feux des snipers, alors qu’elle n’essuya que les applaudissements des troupes américaines accompagnée de sa fille.

Maintenant, c’est Jack que l’on voit sur une vidéo enregistrée en Côte d’Ivoire.

Elle est embarrassante car elle semble montrer un Président Gbagbo bien populaire et une population prête à faire la fête, alors que dès le lendemain, des manifestations importantes seront visibles dans la rue.

Bref, en prenant un peu de recul, il est clair que cette classe politique n’a pas encore compris que nous sommes dans une ère numérique avec des appareils photos qui basculent leur contenu directement dans youtube, des téléphones qui sont équipés de lentilles qui peuvent non seulement photographier mais aussi filmer et les cartes mémoire qui vont avec.

Bref, ils sont encore à l’âge analogique, et cela n’épargne personne, pas même ceux qui se rendent chez nos amis les bêtes (les poissons ou le bétail, suivez notre objectif, euh, notre regard).

Eh bien, ils ont intérêt à en tirer les conséquences rapidement. Sinon, avec l’appui de média médiocres, toujours à l’affût d’une gaffe ou d’un faux pas, mais aux abonnés absents sur le fond, on assistera à un vrai cirque.

Comme samedi sur le plateau de Michel Drucker où les présentateurs faisaient entrer les hommes et femmes politiques comme des toutous.

Avec un tel comportement [inconscience??], ils risquent de perdre leur raison d’être.

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Le vieux fusil

avril 7, 2008 on 9:18 | In Best of, Elections municipales 2008, Europe, Incongruités, Insolite, International, Non classé | Commentaires fermés

Un grand acteur de cinéma vient de nous quitter.

Acteur mythique s’il en est.

Personnage discutable s’il en est.

Sa carrière a commencé il y a plus de 60 ans et il restera indiscutablement dans l’histoire du septième art pour son rôle dans les films « Ben Hur » ou encore « Les dix commandements » par exemple.

Ses prises de position en faveur de la NRA [National Rifle Asociation], plus récentes, elles, sont tout aussi fameuses, dans un pays qui a inscrit dans sa Constitution le droit de défendre ses biens avec des armes à feu.

C’est pour cela qu’il s’est engagé contre la présidence Bill Clinton qui se disait favorable à la révision de cette autorisation.

Ainsi il apparait, visiblement dépassé par la situation dans le film de Michael Moore, « Bowling for Columbine », plaidoyer pour limiter la circulation des armes à feu, faisant tellement d’innocentes victimes aux Etats Unis, en particulier dans les écoles.

Si pour Michael Moore, ce film était un bon coup, pour Charlton Heston, c’en était probablement un de trop…

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Charlton Heston dans « Les Dix Commandements »

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Charlton Heston Président de la NRA

Jeux Olympiques, mais à quoi servent-ils ?

avril 7, 2008 on 8:15 | In C'est ça, Paris?, Economie, France, Insolite, International | 3 Comments

JusMurmurandi suit les différentes manifestations, pacifiques ou agressives, autour des JO de Pékin et en est venu à se demander à quoi ils servent.

Dans un premier temps, leur préparation.

La sélection de la ville se fait au travers d’un comité de sélection, le CIO, dont les membres sont souvent soupçonnés d’être stipendiés, quelques fois même à raison.

Lorsque le choix est arrêté, la ville commence des travaux pharaoniques, tout en promettant bien sûr ni de dépasser le budget présenté aux électeurs-gogos, ni de dépenser plus que la fois précédente.

On voit ce que cela a donné à Athènes, ou en ce moment à Londres où l’on en est presque à doubler l’enveloppe initialement définie.

Le tout dans un fond « musical » sur thème politique si la ville choisie est politiquement incorrecte (aujourd’hui Pékin, hier Moscou etc.) avec manifestations, défilés, bonnes paroles de la classe politique, indignation à l’appui.

Une fois que tant bien que mal la cité olympique est achevée (mais oui elle resservira, ne vous inquiétez pas, c’est comme pour le respect du budget…) pendant quinze jours des « athlètes », ou encore des bêtes de laboratoires pharmaceutiques défilent devant nos yeux pour prouver qu’ils sont encore plus rapides, plus forts que leurs prédécesseurs. Avec un raz de marée publicitaire orchestré par nos multinationales chéries.

15 jours plus tard, rideau. Et le même cirque repart quatre ans plus tard (pour ne parler que des JO d’été).

A l’heure où la flamme olympique parcourt le monde en rejetant du CO2, beaucoup de pollution pour rien. Mais pour ce voyage là, pas un, pas une pour critiquer quoi que ce soit. Sans parler des milliers de membres des forces de l’ordre à Londres ou Paris par exemple pour l’ »escorter ». Si ce n’était pas triste, ce serait risible.

Bref, pour JusMurmurandi, beaucoup de bruit pour rien.

Non, vraiment, JusMurmurandi est très reconnaissant à Bertrand Delanoë d’avoir échoué à faire venir les JO 2012 à Paris. Sincèrement.

Le site officiel des JO de Pékin.

http://fr.beijing2008.cn/

Faites ce que je dis, pas ce que je fais…

avril 4, 2008 on 5:32 | In France | Commentaires fermés

Le fonds américain Pardus s’illustre de façon étrangement paradoxale dans l’actualité.

D’un côté, associé à Centaurus, un autre fonds, ils s’attaquent à l’équipe de direction de la société de services informatiques française Atos, en demandant aux actionnaires de la révoquer en leur faveur. Au passage les actionnaires ont droit au discours habituel de ces fonds « agitateurs » sur leurs solutions pour créer le maximum de valeur pour les actionnaires (à commencer par eux, bien sûr), et sur le côté immoral des directions qui s’accrochent à leurs postes grassement rémunérés au lieu de se mettre purement au service desdits actionnaires.

Le « hic », pour Pardus, c’est qu’en même temps, ils annoncent qu’ils gèlent le retrait de fonds de leurs propres investisseurs. Bien entendu ce gel est « temporaire », « dans l’intérêt des investisseurs », « du aux conditions anormales de marché », et même, comble du comble, « soutenue par une large majorité des investisseurs ».

JusMurmurandi ne voit pas très bien pourquoi geler des retraits si une large majorité des investisseurs ne souhaite pas retirer son argent.

Mais surtout, au service de qui est donc ce fonds Pardus, si ce n’est au service de ses investisseurs, qu’ils viennent de priver de toute liberté? Quand même pas au service de ses équipes de direction grassement rémunérées et accrochées à leurs postes?

Faut-il taxer l’ « héritage » de mai 68 ?

avril 4, 2008 on 5:51 | In France, Insolite | Commentaires fermés

La saturation des célébrations de mai 68 rend Jusmurmurandi hilare ; de l’Histoire au Magazine littéraire, de Patrick Rotman à Laurent Joffrin, de Gérard Filoche aux Glücksmann père et fils, de Daniel Picouly à Jean-Pierre le Goff, nul mastodonte récurrent de l’édition française n’a cru bon de priver le lecteur de son avis autorisé sur le glorieux événement ; les média audio-visuels, loin de se cantonner aux restes, demandent à longueur de temps aux ribambelles ininterrompues de porteurs de pancartes s’ils se sentent porteurs d’un message ; et la réponse est inlassablement la même : « Au jour d’aujourd’hui où on célèbre mai 68 et l’espoir pour des millions de travailleurs, nous voulions nous poser en héritier de Mai et rappeler que nos retraites sont un héritage à préserver. »

 

Un héritage… Voilà probablement un des mots les plus honnis de mai 68 pourtant ; l’héritage, c’était la famille, la tradition, la transmission surtout ; ce mot portait en lui toute une certaine idée de la réaction, tout le poids de la reproduction sociale, tout l’abominable symbolisme du rentier. Quatre ans plus tôt, Bourdieu et Passeron avaient déjà dénoncé le système scolaire construit autour de normes sociales intériorisées par ceux qui maîtrisaient déjà le système, reproduisant à l’infini des conditions favorisant ceux que Bourdieu et Passeron avaient appelé pour mieux les stigmatiser les « héritiers ». JusMurmurandi s’imaginait donc que les innombrables hagiographies de « Mai » parues récemment, ainsi que ses non moins innombrables évocations médiatiques ne parleraient pas – sinon sur un mode ironique – de l’ « héritage » de Mai mais plutôt de son histoire, de son sens, de ses « luttes ». Fatale erreur ! Tout se passe plutôt comme si mai 68 ayant trépassé, il fallait en recueillir pieusement l’héritage et le sanctifier comme le legs spirituel – c’est-à-dire sociétal dans l’esprit de nos thuriféraires du « formidable événement » – le plus précieux d’un passé glorifié.

 

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Face à cela, JusMurmurandi pouffe, s’esclaffe, ricane ; quoi ? ce beau mouvement si hostile à l’héritage n’a-t-il d’accomplissement que dans l’héritage ? Faut-il vraiment préserver l’héritage de ce mouvement qui prit l’héritage et les héritiers en horreur, fustigeant la famille et l’idée de maître spirituel ? Les batteurs de pavé bourdivins d’hier ont-ils formé une génération d’héritiers voraces ? Hilare, JusMurmurandi ne peut s’empêcher de penser à tous ces socialistes généreux qui, après une longue tirade contre la famille et la tradition au nom du progrès et de la liberté, vous expliquent que s’ils sont de gauche c’est d’abord, et avant tout, par tradition familiale

Néanmoins, conciliant, JusMurmurandi formule l’hypothèse que mai 68 constitue un héritage et pose aussitôt une question honnête : faut-il taxer mai 68 ? Les « héritiers » de mai 68 auraient certes pu savoir gré à Nicolas Sarkozy d’avoir porté à 95 % le pourcentage de successions exonérées dans le cadre de la loi TEPA si toutefois ils n’avaient pas appartenu aux 5 % restants…

Pas de fumée, pas de feu?

avril 3, 2008 on 1:18 | In Economie, Incongruités | Commentaires fermés

L’interdiction de fumer dans les cafés et restaurant à partir du 1e janvier 2008 était censée faire partir en fumée l’activité de cette profession, à en croire leurs lamentations préventives et leurs appels à un report de la mise en application de la loi.

Depuis, qu’en est-il, 3 mois après la date fatidique?

Le chœur des pleureuses commence par déplorer des baisses de chiffre d’affaires de 20% à 30% en janvier. En un mot, la profession est sinistrée, et, suivant l’usage français, se tourne vers l’Etat pour obtenir des subsides. Et elle met en avant le rôle vital des cafés ruraux, qui seraient le dernier maillon social de moult petits villages. Lesquels cafés seraient les plus touchés.

D’autres chiffres circulent, comme une baisse de 20% en février et mars annoncée par l’Union des Métiers et des Industries de l’Hotellerie pour les cafés, les discothèques et les établissements frontaliers.

Maintenant un étude sérieuse permet à Serge Vendemini, professeur de gestion à Paris II Dauphine d’affirmer que « l’impact du décret est faible et contrasté ». Notamment, quasiment pas de baisse de chiffre d’affaires du tout à Paris, et un impact avant tout pour les établissements qui n’ont rien fait pour s’adapter. Et si, dans l’ensemble, il constate un baisse de 9%, 5% de ceux-ci sont attribuables au contexte économique et pas du tout au changement règlementaire.

Donc la profession a commencé par crier au charron de façon à émouvoir l’opinion publique et à recevoir sa part de la manne que tout bon Français croit qu’il est de bonne guerre d’exiger de l’Etat.

Et aujourd’hui, même la profession reconnait pudiquement par la voix de Bernard Cartier, président de l’institut du développement des cafés et des cafés-brasseries, que « les chiffres sont moins catastrophiques que prévu ». Dont acte.

Puisque l’Etat a cédé à la pression et accordé à la profession sinistrée par anticipation des avantages, les cafetiers envisagent-ils de les restituer?

La même question pourrait être posée aux agriculteurs qui, après avoir vécu plus de 40 ans des larges subventions de l’Union Européenne, bénéficient aujourd’hui de prix mondiaux des produits agricoles grassement rémunérateurs pour le blé et le lait. Lesquels agriculteurs ont aussi toujours mis en avant les petits exploitants en difficulté pour masquer les intérêts de grandes exploitations très compétitives. Envisagent-ils, eux aussi, de restituer en années de vaches grasses à la collectivité nationale ce dont ils ont bénéficié en années de vaches maigres?

Voilà qui pourrait moraliser la vie des affaires tout en améliorant les finances de l’Etat: faire que se plaindre ne soit plus un jeu à sens unique, pile, je gagne, face, je ne perds pas. Si les acteurs économiques et sociaux devenaient responsables des subsides encaissées indument, peut-être deviendraient-ils aussi plus responsables de leurs propos et de leurs actes.

Sarkozy Président du PSG pour lutter contre le racisme et la violence urbaine!

avril 1, 2008 on 10:43 | In C'est ça, Paris?, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

La dernière finale de la Coupe de la Ligue de football a vu des « supporters » du Paris Saint-Germain déployer une bannière gravement insultante pour les adversaires lensois. Ceci s’est fait en présence, c’était une première, du Président Nicolas Sarkozy, grand amateur de football et supporter lui aussi du PSG.

Au-delà des déclarations un peu prévisibles sur le rejet nécessaire du racisme et sur les sanctions qui seront prises après une enquête policière qui sera menée grâce aux images des caméras de surveillance, JusMurmurandi vous dévoile en exclusivité un scoop: Nicolas Sarkozy s’apprête à devenir Président du PSG. Ceci pour plusieurs raisons.

D’abord parce que c’est un de ses vieux rêves, et que à quoi bon être Président de la République, si cela ne permet pas [aussi] de se faire des petits plaisirs?

Ensuite, parce qu’il faut bien dire qu’Alain Cayzac, président actuel, n’a pas formidablement réussi sur le plan sportif puisque le PSG est aujourd’hui 19e du championnat de France de 1e division et risque des descendre en 2e division l’année prochaine.

De plus, les amitiés de Nicolas Sarkozy avec certains des patrons les plus puissants de France le mettent dans une excellente position pour trouver des sponsors généreux, ce qui est indispensable à un club qui veut réussir dans le football.

Sous-produit utile, ce poste permettra à Nicolas Sarkozy de « marquer à la culotte » celui qui est bel et bien son opposant N°1 au PS, le maire de Paris, Bertrand Delanoë.

Enfin, et c’est sa motivation principale, les supporters du PSG sont reconnus comme les pires de France en matière de violence, sans compter le racisme de samedi dernier. Etre président de ce club, c’est donc se confronter en première ligne à ces phénomènes de violence urbaine qui ont nécessité selon le candidat Sarkozy un « plan Marshall pour les banlieues ».

Même si JusMurmurandi respecte le courage du Président qui, avec un tel poste, s’expose éventuellement à des déconvenues sportives fâcheuses pour son image, ce mélange de genres pose des questions qui ne peuvent pas rester sans réponses:

- en cas de présence du Premier Ministre, lui aussi amateur de sport, à une finale que jouerait le PSG, comment devra se comporter François Fillon pour rester « neutre » entre les 2 clubs, dont celui de son chef ?

- en cas de victoire du PSG, le Président se remettra-t-il la coupe à lui-même ?

- en cas de faute d’arbitrage favorable au PSG, comment ne pas penser que le poids du Président aura pu influer sur la décision de l’arbitre ?

- en cas d’excès verbal (ou autre) du Président, sera-t-il protégé d’un carton jaune, rouge, ou d’une amende par l’immunité due à sa fonction ?

Bref, on le voit, cette nouvelle et novatrice décision du Président suscite de nombreuses questions; JusMurmurandi ne manquera pas de s’y intéresser de près. 

Sarkozy supporter du PSG

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