Pourquoi JusMurmurandi adore….

novembre 7, 2010 on 8:05 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

…. Le Brésil. Le pilote de Formule Un, Jenson Button et son entourage se rendaient du circuit d’Interlagos à la ville voisine (Sao Paulo), quand leur voiture a été attaquée par un gang armé, cherchant de toute évidence à effectuer un kidnapping fructueux. Mais l’adresse de leur chauffeur, un expert fourni par la police a fait échouer la manœuvre. Ouf! Et pourtant, JusMurmurandi adore le Brésil. Si, si, vraiment…

…. Les États-Unis. Les républicains, à peine majoritaires à la chambre basse (des représentants), déclarent à qui veut l’entendre qu’ils vont torpiller le programme pas encore promulgué d’Obama qui étend à des dizaines de millions d’Américains une véritable couverture sociale. Ils en ont, selon toute probabilité, les moyens, en refusant de voter les crédits requis. Ceci, bien sûr, au nom de leur légitimité démocratique. Sans mentionner celle d’Obama, élu sur ce programme, ou des deux chambres qui l’ont voté. cela rappelle, évidemment, deux aspects de la politique française. L’un, celui des socialistes qui déclarent dès à présent qu’ils vont « annuler » la réforme des retraites mise en place par Sarkozy. L’autre, qu’Obama a peut-être eu tort de mettre cette réforme en place alors que l’économie avait changé de cours du fait de la crise financière que lui avait léguée l’inconscience de l’Administration Bush. Et pourtant, JusMurmurandi adore les États-Unis. Si, si, vraiment…

…. L’Italie. La « maison des gladiateurs » de Pompéi vient de s’effondrer. Bien sûr, tout le site est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Bien sûr, l’Italie a voté des fonds supplémentaires il y a deux ans pour la conservation du site. Bien sûr il y a des accusations de mauvaise gestion de ces fonds. Toujours est-il que la maison est par terre, et que rien ne la relèvera. Et pourtant, JusMurmurandi adore l’Italie. Si, si, vraiment…

…. Le Mexique. Acapulco, autrefois le symbole des vacances de rêve au Mexique pour Américains fortunés, vient de mettre au jour les corps de 18 Mexicains enlevés récemment. Cela pourrait être aussi bien un épisode de la guerre des gangs et de la police autour de la lutte pour le contrôle du trafic de drogue qui y a fait 10.000 morts qu’une erreur sur la personne de 20 innocents (deux corps n’ont pas été retrouvés). Et pourtant, JusMurmurandi adore le Mexique. Si, si, vraiment…

…. La Somalie. Les tristement célèbres pirates somaliens viennent de toucher une rançon record pour deux navires capturés. Ce qui, bien sûr, va doper cette activité d’un autre âge. Non, vraiment, JusMurmurandi n’aime pas, mais alors pas du tout la Somalie. Non, vraiment….

…. Et le Yémen avec son Al-Qaeda, la Birmanie et ses « élections » bidon, la Chine qui censure, la Russie où les journalistes sont attaqués et envoyés à l’hôpital….

…. Et la France, où le couple Sarkozy-Fillon atteint des records d’impopularité, mais où 50% des Français veulent garder François Fillon. En tout cas, c’est ce dont veulent nous assurer médias et sondages. Et pourtant, JusMurmurandi adore la France. Si, si, vraiment…

N°1 mondial!

novembre 5, 2010 on 8:33 | In Economie, Europe, International | Commentaires fermés

Il est bon, de temps en temps, de ne pas se lamenter sur ce qui va mal, mais au contraire de célébrer les succès. Et notamment les succès des entreprises françaises au moment où tout semble se passer, sur le plan économique, en Chine, dont le Président se permet de signer la bagatelle de 14 milliards d’euros de contrats en quelques heures avec des entreprises françaises. Au moment aussi ou la réussite économique de notre voisin allemand est enviable. Au moment où le courage politique semble autrement plus évident en Grande-Bretagne que chez nous.

Alors quand la France a un champion des champions, un N°1 mondial, JusMurmurandi souhaite simplement que cela se sache, que les Français en tirent l’enseignement que le pire n’est jamais sûr, et que leurs efforts en sont pas toujours voués à l’échec.

Vous me direz que des N°1 mondiaux, il y en a toujours eu en France. Comme L’Air Liquide, N°1 mondial des gaz industriels, ou Essilor, N°1 mondial des verres de lunettes, LVMH, N°1 mondial du luxe, L’Oréal N°1 mondial des cosmétiques, et autres pépites du paysage économique français. Mais là, il s’agit d’une place nouvellement acquise, et, surtout, d’un métier important entre tous, puisqu’il finance l’économie.

La première banque du monde par le total de bilan, c’est à dire celle qui prête le plus, est française. C’est BNP Paribas, avec plus de deux mille deux cent milliards d’euros de total de bilan, devançant l’anglo-chinois HSBC de plus de 10%. Bien entendu ce total est avantagé par l’euro fort, et un écart de 10% n’est pas une garantie de rester à cette place flatteuse.

Il n’empêche que BNP Paribas est une banque qui aligne les résultats, la croissance et les acquisitions réussies comme d’autres enfilent des perles, et qui, de toutes les grandes banque mondiales, est celle qui, ayant pris le moins de risques incontrôlés, est aussi celle qui a le moins souffert de la crise de 2008-2009.

Alors, MM Pébereau et Prot, principaux architectes de cette réussite aussi impressionnante que discrète recevez les félicitations de JusMurmurandi!

PS: il n’est pas inutile de rappeler que dans le métier voisin de la banque qui est celui d’assureur, le N°1 mondial est, lui aussi, un remarquable géant français, AXA

Beaudoin Prot, Directeur Général de BNP Paribas

Michel Pébereau, Président de BNP Paribas

Au secours, les Rouges sont de retour !!!

novembre 4, 2010 on 6:01 | In Best of, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Léonid Brejnev, un des nombreux premiers secrétaires du Parti Socialiste soviétique invite sa mère au Kremlin.
Soucieux de faire bonne impression, il lui montre le palais, ses salles de réunions immenses avec leurs très impressionnantes hauteurs sous plafond, le garage avec un parc automobile pléthorique (Brejnev aimait beaucoup les voitures et reçut même une légendaire Citroën SM du président Pompidou).
Brejneva mère ne pipe mot.
Agacé, il prend son avion de fonction et l’emmène voir sa datcha sur les bords de la mer Noire, avec tout le luxe disponible.
De retour à Moscou, elle ne dit toujours rien.
Surpris, Leonid lui demande son opinion.
Impavide, elle lui tient les propos suivants : « Mon petit Léonid, pourvu que les Rouges ne reviennent pas !…. »

Cette petite histoire vient de se reproduire…mais cette fois aux Etats Unis.

Les Rouges ne sont pas les Bolcheviks mais…les ultra conservateurs.

C’est une occasion de plus pour JusMurmurandi de faire son miel des différents commentaires de la presse ce matin.

Défaite, déculottée même pour Barack Obama, qui est instantanément non seulement cloué au pilori mais simultanément devenu l’otage des Républicains.
Tout le monde se presse pour crier à l’hallali, annoncer sa défaite dans deux ans et citer les commentaires sinistres de certains appartenant au parti de la victoire, qui « ne comprennent pas qu’Obama soit toujours vivant ». Sic ! Ou plutôt sick, very sick (malade, même gravement malade).

Parce qu’il est toujours difficile d’être le gouvernant pendant une période de crise économique, Obama rejoint la longue liste de ceux qui ont pris un avertissement en cours de mandat.
En fin de mandat, cela eut été le débarquement assuré, à la Gordon Brown.

Mais prisonnier des Républicains?
Comme si Mitterrand avait été prisonnier durant ses deux cohabitations (en fait oui, de la maladie lors de la deuxième …), ou Chirac qui laissa Jospin monter au front tandis qu’il jouait les rois fainéants pendant cinq ans.

Les deux de se faire réélire à leur terme.

Bref, il est bien trop tôt pour dire ce qui va se passer dans deux ans.

Ou encore en France en mai 2012.
Les sondages sont très mauvais pour Sarkozy, qui paie entre autre les plaies du ralentissement brutal de l’économie.
La vraie question pour l’un comme pour l’autre sera de savoir ce qu’ils vont faire du temps qu’il leur reste.

Obama va t il se laisser porter par les Républicains qui lui permettront de passer pour une victime, ayant les mains liées par cette nouvelle majorité qui lui est opposée?

Même si cela n’intéresse pas les Français outre mesure, qui Sarkozy nommera-t-il à Matignon, tandis que l’on entend Fillon ne pas se laisser enterrer trop vite?

En jouant les agents provocateurs,imaginons, par exemple, que ce soit René Ricol, qui joua habilement le défenseur des entreprises en 2008-9 face aux doigts crochus des banquiers qui nous avaient mis dans le fossé ?

On parie?

Incroyable Amérique!

novembre 4, 2010 on 9:29 | In Economie, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

En 2008, avec le monde au bord d’une implosion financière d’une ampleur incalculable, l’Oncle Sam tire sa dernière cartouche, le TARP, un plan par lequel il injecte 308 milliards de dollars dans ses grandes banques malades de leurs prises de risques insensés. Au passage, la plupart des plus grandes banques américaines sont nationalisées de fait, un évènement proprement inimaginable au pays qui personnifie (à tort) le libéralisme économique, et par l’Administration Bush en plus…

2 ans plus tard, et malgré les critiques violentes des uns, qui mettent en cause ce soutien massif aux banques mais pas aux millions d’Américains qui ont perdu leur maison dans la tourmente, et des autres, qui trouvent que l’État n’en fait pas assez pour sortir les États-Unis de la crise, on fait les comptes. Eh bien, l’argent que l’Oncle Sam a investi à travers le TARP a rapporté plus que n’importe quel investissement « classique », soit 8,2% en deux ans. Pas bête l’Oncle Sam! Reste à savoir à combien il eût fallu tarifer la prime de risque, qui était, c’est le moins qu’on puisse dire, élevé!

A l’avis de JusMurmurandi, quel qu’ait été le profit tiré de cette « aide », ce n’était pas assez. Voir les banques américaines distribuer des bonus record en 2010, si peu de temps après, est extrêmement choquant.

Par comparaison, le mini-plan français a lui aussi rapporté de l’argent à l’État, et plus que les intérêts « normaux ». Et la BNP-Paribas affiche un profit de 1,9 milliard d’euros en un seul trimestre. Comme s’il ne s’était rien passé…

Autre sujet, la Réserve Fédérale américaine va injecter 600milliards de dollars, soit deux TARP, ou encore presque 100 Kerviel, dans l’économie américaine. La raison? La croissance, à 2% est jugée beaucoup trop faible. Quand on pense que les hommes politique européens défailliraient de bonheur à ces mêmes 2%, on mesure la différence de culture entre les versants de l’Atlantique…

Trop bien élu pour être…

novembre 3, 2010 on 7:50 | In Elections présidentielles 2012, Insolite, International | Commentaires fermés

JusMurmurandi l’avait dit. Même s’il avait marché sur l’eau, Barack Obama n’avait aucun espoir de jamais satisfaire les incroyables attentes que le peuple américain avait placé en lui. Ajoutez à cela le lamentable héritage que lui a laissé l’Administration Bush, avec deux guerres très mal engagées et une crise financière d’une ampleur colossale, et le cocktail est explosif.

D’où notre totale absence de surprise à la victoire des républicains aux élections de mi-mandat, et la majorité à la Chambre des Représentants, ce qui va obliger les politiciens des deux bords à travailler ensemble s’il veulent accomplir quoi que ce soit. Cela s’appelle le bipartisme, et la France pourrait s’en inspirer pour en apprendre quelques leçons fort utiles.

Il faut noter aussi que l’essentiel du l’énergie républicaine, outre leur force de frappe financière, bien supérieure à celle des démocrates, vient du Tea Party, une aile droitière, conservatrice et religieuse, subtile réincarnation des néoconservateurs discrédités par l’ère Bush. Ce qui fait dire à JusMurmurandi que la réélection d’Obama est dans la poche pour 2012. Les républicains se dirigent vers une primaire fratricide, avec un candidat du Tea Party, populiste, démagogue et inéligible, contre un candidat plus traditionnel, et éligible, mais moins mobilisateur…

Mais JusMurmurandi ne peut que se dire que, finalement, susciter trop d’attentes lors de son élection n’est pas un cadeau, tant il est devenu difficile dans nos société complexes d’apporter suffisamment de changement en quelques mois, ici en 2 ans, pour donner aux électeurs, le sentiment d’avoir changé d’époque. Obama lui-même a souvent été comparé à John Kennedy, qui avait lui donné ce sentiment aux Américains. Ce serait oublier qu’il a été très mal élu, l’emportant de justesse contre Richard Nixon, notamment, semble-t-il, grâce aux voix que son père avait acheté cash à ses anciens collègues de la mafia. Donner très peu d’attentes, c’est en quelque sorte se garantir contre la déception et se laisser avant tout un champ de bonnes surprises à venir.

Autre exemple, avec Angela Merkel, qui a commencé son exercidc de Chancelière à la tête d’une coalition, n’ayant pas reçu de majorité à elle seule, ou avec le très récent Premier Ministre britannique David Cameron, qui, à la tête d’une improbable coalition, mène un vrai programme de rupture. La scène politique française ne dit pas autre chose. François Mitterrand, lui aussi, avait suscité pour ses électeurs l’espoir de « changer la vie », et on connait la suite. Chirac et le « fracture sociale » ont connu le même chemin. Et, bien sûr, les espoirs qu’avaient fait naître Nicolas Sarkozy et sa « rupture » sont directement à l’origine de son impopularité d’aujourd’hui.

NB pour ceux qui confondent impopularité et résultats des élections, Mitterrand et Chirac ont été réélus…

La CGT et Sud-Rail marchent sur la tête!

novembre 2, 2010 on 5:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 1 Comment

Qu’il y ait des faits de violence auxquels sont exposés certains voyageurs de la SNCF, tout le monde le déplore. Qu’il faille signaler ces faits pour tenter d’appréhender leurs auteurs, là encore il y a unanimité.

Mais la nouvelle fiche de signalement qu’a tenté de diffuser la SNCF pose semble-t-il problème. Ceci parce que, dans le cadre de la description du ou des agresseurs, la victime a le choix de sept « types »: « Européen », « Africain », « Nord-Africain », « Asiatique », « Latino-Américain », « Gitan » et « Pays de l’Est ». Les syndicats cités, la CGT et Sud-Rail exigent le retrait de la fiche au motif qu’elle « sert de paravent à la mise en œuvre de la politique antisociale du gouvernement »; et ils ajoutent, outre que c’est « une honte », que « la mission de service public des cheminots consiste d’abord à assurer la sécurité des circulations et des usagers et non de concourir à des actes de stigmatisation des individus en fonction de leur “type”».

Bref, il faudrait arrêter des agresseurs, mais sans savoir de quoi ils ont l’air. Car, hormis les décrire d’après des stéréotypes physiques, comment faire? Je dis bien stéréotype, car être de peau noire ne préjuge pas de votre origine ou de votre nationalité. Vous pourriez être né aux Caraïbes, aux États-Unis, en Afrique ou en France, entre autres pays. Il n’empêche que la peau noire est un signe distinctif irremplaçable…

Plus intéressant encore, la référence à « la politique antisociale du gouvernement ». Qu’est-ce que cela a à voir avec la couleur de peau ou le type ethnique d’un présumé agresseur?

Sauf à supposer que la couleur de peau ou le type ethnique sont autant d’indice révélateurs d’un comportement criminogène, mais ceci, c’est du racisme pur et dur. Dont ne sauraient s’être rendus coupables deux syndicats de gauche, bien entendu.

En attendant, JusMurmurandi se demande comment la SNCF fera pour tenter de mettre fin aux agressions d’individus sans savoir quelle allure ils ont. Que les coupables restent en liberté et que les victimes s’accumulent gêne visiblement beaucoup moins nos syndicalistes que « la politique antisociale du gouvernement »…

Les victimes apprécieront….

PS: pour tous ceux qui pensent que JusMurmurandi en fait beaucoup pour une histoire mineure, sachez que la circulaire a été promptement retirée. La SNCF a visiblement été tétanisée par la double menace d’un affrontement avec ses syndicats et d’un procès en sorcellerie mauvais pour l’image…

Une rupture, une!

novembre 1, 2010 on 10:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Ne pas comprendre à quel point la bataille pour la réforme des retraites a été une rupture totale avec des décennies de pratique politique et sociale en France serait une erreur. Et ceci non seulement sur un plan, mais sur deux.

Le premier plan, bien sûr, c’est celui qui met à mal des formules aussi sacralisées que les « acquis sociaux », ou « avantages acquis ». Il y avait une espèce de conviction partagée que l’Histoire ne pouvait aller que dans un seul sens: toujours plus de droits et d’avantages. Toujours moins de travail, toujours plus de retraite, de temps libre et de congés. Manque de chance, pour avoir toujours plus de retraite, avant tout grâce aux formidables progrès de santé de la société française, il faut, pour une fois, plus de travail.

Avec un humour grinçant, on ne peut pas ne pas voir que cela honore la promesse sarkozyenne de « travailler plus pour gagner plus (de droits à la retraite) ».

Le second plan est, il faut s’en souvenir, que, même en choisissant le terrain qui lui est le plus favorable, l’alliance politico-syndicale de gauche n’a pas pu faire plier le gouvernement. Pourtant, ils ont tout essayé: manifestations massives, grève des transports, et blocage de ce supposé point faible de notre société: le carburant. En d’autres temps, cela eût indiscutablement fonctionné, et le projet de loi eût été renvoyé à une obscure commission qui l’aurait enterré dans une discrétion honteuse et amère.

MM. Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac en ont fait la douloureuse expérience.

Pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné, j’allais écrire « comme d’habitude »?

D’abord parce qu’à la base, quel que soit leur attachement viscéral à leur retraite et à leurs avantages acquis, les Français savaient qu’il y avait un problème, et qui n’avait rien à voir avec un gouvernement plutôt qu’un autre. Il n’y avait qu’à écouter les invraisemblances socialistes dont certains affirmaient qu’il était possible de revenir à la retraite à 60 ans et d’autres que c’était grotesque pour voir que cette cacophonie prouvait l’existence d’un « souci ». Il est d’ailleurs possible que Martine Aubry y ait définitivement laissé tout espoir de gagner en 2012, tant sa posture était intenable.

Ensuite parce que JusMurmurandi, dont la mémoire n’est pas limitée aux quinze derniers jours, contrairement à celles de tant de journalistes et de médias, se souvient des grandes manifs qui ont fait plier des gouvernements. Contre la fin de l’école libre de François Mitterrand et Pierre Mauroy en 1983, contre le plan Chirac-Juppé de redressement des comptes sociaux (déjà!) en 1995, ou contre le CPE de Chirac (encore!) et Villepin en 2006. Pour qu’il y ait 3 millions de gens dans les rues, il en faut au moins un million et demie à Paris. Une vague humaine qui recouvre les rues et les avenues, et dont le ressac affole les sismographes gouvernementaux. De tout temps, c’est à Paris que se joue le sort des mouvements populaires, et, cette fois-ci, Paris n’a pas répondu. Il y avait indiscutablement beaucoup de monde, mais, de tsunami, point. Ce qui fait, que, pour afficher 3 millions de personnes dans les rues, les syndicats ont recouru à des affirmations incantatoires, comme à Marseille, où ils affichaient 300.000 manifestants quand la police en comptait moins de 24.500 et des observateurs indépendants moins de 20.000.

Enfin, parce que la technique de la prise d’otages par blocage n’a pas fonctionné. Qui ne se souvient de ces interminables heures de trajet au milieu d’embouteillages géants qui ont fait plier Juppé? On voyait partout les Français redécouvrir de nouvelles solidarités en prenant des autostoppeurs à bord. Là, aucune nouvelle solidarité n’a eu à se manifester parce que les transports en commun ne se sont pas arrêtés. La loi sur le service minimum a peut-être quelque chose à y voir. L’auteur de cette loi? Un certain Nicolas Sarkozy…

Forts de cet échec (ou plutôt, faibles de cet échec), les syndicats ont tenté le blocage par pénurie de carburant, assistés, il faut le dire, par la panique de précaution des Français qui a créé une pénurie artificielle. Cela, non plus, n’a pas fonctionné. Les Français ont eu du mal à trouver du carburant, mais ils en ont trouvé. Et cela pour deux raisons: la police a débloqué les dépôts bloqués illégalement, et les camionneurs ne sont pas entrés dans la danse.

JusMurmurandi se souvient du temps où les camionneurs constituaient un groupe de pression qui terrifiait tous les gouvernements. Qu’ils se mettent en grève, et, subito presto! on accédait à leur demande, et leur leader informel, surnommé Tarzan, faisait la une des médias. Ceci jusqu’à l’arrivée d’un ministre de l’Intérieur qui leur a fait savoir, très calmement, que leurs actions illégales ne seraient pas combattues par la police ou l’armée, un affrontement dont les camionneurs étaient déjà sortis vainqueurs, mais qu’elles constituaient des infractions justifiant leur retrait de permis de conduire.

Le nom de ce Ministre de l’Intérieur qui a tout changé? Nicolas Sarkozy…

Allez dire après cela, quoi qu’on en pense, qu’il n’y a pas de rupture. Il suffisait d’entendre les miaulements de chattemite de Villepin, souhaitant sans le dire mais en le pensant tellement fort que cela s’entendait, que Sarkozy se « plante » comme il s’était lui-même « planté ». Il doit se dire, comme cet homme de main qui rate son coup dans « Tintin et l’oreille cassée »: Caramba! Encore raté!

Nicolas Sarkozy

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