Quand « Européens » rime avec « crétins », ou l’Europe trahie par la Grande-Bretagne

mars 13, 2010 on 2:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La Grande-Bretagne a une relation compliquée à l’Europe, et inversement. La faute à une « relation privilégiée » qu’entretient le royaume avec les États-Unis, son ancienne colonie.
Le doute quant à savoir laquelle de ses deux relations, la continentale, qui est celle qui fait l’essentiel de ses échanges, et l’atlantique, qui partage l’histoire, la défense et la langue, la Grande Bretagne privilégierait en case de dilemme empêche celle-ci de jouer un rôle européen à la hauteur de son importance.
Ceci vient encore de se voir en matière d’achats militaires.

Les États-unis viennent de privilégier outrageusement Boeing contre l’européen EADS dans l’affaire des avions ravitailleurs de l’USAF. Gordon Brown, premier Ministre, rejoint son invité Nicolas Sarkozy pour condamner ensemble le protectionnisme américain, et indiquer que ceci ne restera pas sans conséquence.

Le lendemain, oui, pas même 48 heures après, le ministère de la Défense britannique indique que, pour un appel d’offres d’un milliard de livres portant sur 750 véhicules blindés, la préférence est donnée à l’américain General Dynamics sur le britannique BAE.

JusMurmurandi hésite pour qualifier ceci d’insondable naïveté, d’angélisme incurable, de masochisme obsessionnel, ou de duplicité totale. Quoique la possibilité existe que la Grande-Bretagne soit atteinte des quatre syndromes à la fois.

Les ouvriers britanniques sauront s’en souvenir dans quelques semaines lors des élections générales où les travaillistes de Gordon Brown auront besoin de chaque voix pour ne pas perdre le pouvoir. Et notamment de chaque voix ouvrière, dans un pays quasi totalement désindustrialisé.

Gordon Brown

L’ONU est-elle une Organisation Non Utile?

mars 11, 2010 on 7:55 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il est bien connu que, dans notre monde où tout est régi par l’argent, celles et ceux qui agissent de façon désintéressée sont, par nature, meilleurs, plus honnêtes, plus crédibles que le reste d’entre nous.

Ce qui leur permet, au nom de ce désintérêt présumé vertueux, de donner des leçons de morale avec la certitude de ceux qui ont, de toute façon, raison. Ainsi sur les libertés dans le monde, l’aide aux déshérités, la préservation de notre environnement ou le changement climatique, les ONG s’auto-proclament dépositaires de la supériorité éthique et morale.

Un frappant exemple nous en est donné par un programme clef de la plus grande ONG au monde, l’ONU, à savoir le programme alimentaire mondial, et son action dans l’un des pays les plus pauvres qui soient, la Somalie.

Un rapport interne de l’ONU dit tout simplement que 50% au moins de ce qui devrait servir à nourrir des gens qui, sans cette aide, mourraient de faim au sens propre du terme, est détourné.

Les bénéficiaires sont un cartel d’intermédiaires qui revendent la nourriture au marché noir au lieu de la distribuer, et qui sont devenus par la grâce de l’ONU certains des hommes les plus riches et influents de tout le pays.

Mais parmi les bénéficiaires, il y a aussi des militaires, des islamistes, et des employés locaux de l’ONU. Bref, tous ceux qui peuvent mettent la main dans le pot de confiture se goinfrent.

Qu’il y ait ce qu’on appelle pudiquement du « coulage » dans un pays où loi et ordre se résument souvent à sa voir de quel côté de l’arme on se trouve, c’est évident, et l’angélisme n’est pas de mise.

Mais plus de la moitié de l’aide évaporée dans les pires mains possibles, ce n’est plus du coulage, mais une inacceptable complicité. C’est, toutes proportions gardées, comme, en France, le scandale de l’ARC avec le triste Crozemarie.

On rappellera que ce n’est pas le seul « incident » de ce genre, la gestion, toujours par l’ONU, du programme « pétrole contre nourriture » avec l’Irak de Saddam Hussein ayant entrainé, elle aussi, de lamentables débordements d’argent destinés à nourrir les nécessiteux dans des poches privées de gens riches et puissants.

Quand on pense que, si le « sommet de Copenhague » sur la lutte contre le réchauffement climatique avait atteint les objectifs qui lui étaient assignés, cela se serait traduit par la mise à disposition de l’ONU de 100 milliards d’euros par an à destination des pays du tiers-monde, JusMurmurandi se dit que, finalement, l’échec de ce sommet doit être encore plus déploré par ceux qui comptaient s’en mettre plein les poches que par les défenseurs de la planète.

Des excuses, chers lecteurs

mars 11, 2010 on 7:17 | In France | 2 Comments

Pendant plusieurs jours, ceux d’entre vous qui avez essayé de lire JusMurmurandi avec Internet Explorer avez eu des difficultés, ne voyant qu’un site très partiel.

Comme il se trouve qu’aussi bien les auteurs que les techniciens en charge du site utilisent Firefox, avec lequel il n’y a jamais eu de problème, le problème est resté non identifié malgré vos messages et nos efforts.

Il semble que maintenant tout soit rentré dans l’ordre.

Nous vous exprimons nos regrets et vous prions d’accepter nos excuses.

Leçon de crise

mars 10, 2010 on 12:51 | In Economie, Europe, France, International | 2 Comments

Le monde a cru se retrouver en 2008/2009 face à une crise identique à celle des années 30. Il faut dire qu’il y avait de quoi: comme il y a presque un siècle, une orgie de crédit déclenchée par des banques prêtant sans précaution ni mesure a entraîné une hausse des valeurs de toute nature: actions, immobilier, matières premières, et une activité en plein « boom ».

Comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, quoiqu’en pensent les experts qui ne assurent à chaque fois que « cette fois-ci ce sera différent, ce n’est pas une bulle, les règles économiques ont changé », l’inévitable a été inévité et le crash a suivi, entraînant la chute brutale de toutes les valeurs, la contraction brutale du crédit, et les faillites en série, en prélude à une récession mondiale.

Sauf que là, les schémas divergent. Non seulement les principaux pays occidentaux ont retrouvé le chemin de la croissance environ un an seulement après la phase aigue de la crise, mais ils n’ont subi qu’une contraction infime du p.i.b. par rapport aux 30% perdus dans les années 30.

Qui plus est, les entreprises n’ont quasiment pas cessé d’être bénéficiaires. Ainsi, par exemple, celles du CAC 40 n’ont vu leur bénéfice cumulé chuter « que » de 20% en 2009 par rapport à 2008. Certes, la chute est plus forte si on les compare aux bénéfices 2007, année la plus faste du cycle. Mais c’est une différence gigantesque par rapport à l’avalanche de faillites qui décima l’industrie et surtout la finance mondiales 80 ans avant.

Il est évident que les interventions massives et rapides des États ont joué un rôle majeur dans la non-prolifération de la crise. De même que l’adaptation rapide des entreprises.

Le bilan n’est pas glorieux: de la dette jusqu’au plafond et 10% de chômage quasiment partout. Mais, par rapport à l’enfer des soupes populaires américaines et de l’hyper inflation allemande des années trente, c’est quasiment le paradis.

Et si c’était cela, le progrès?

Grève ou trève de charité?

mars 10, 2010 on 11:38 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Une grève a eu lieu hier. Les employés manifestent devant l’entrée du siège, à la veille de négociations « décisives ».

La déléguée CGT indique que « la direction nous parle maintenant plus d’objectifs chiffrés que des gens que nous accueillons », ce qui provoque un « raz-le-bol général ».

Les revendications: une meilleure rémunération, de meilleurs conditions de travail, et plus de reconnaissance du travail accompli.

Un tableau connu, des thèmes rebattus. Vous pensez à la grève des personnels de la Justice (ou autre segment de la fonction publique) qui ne veut pas de ce qu’ils appellent une casse du service public.

Vous avez tout juste. Sauf que c’est de la Fondation Emmaüs qu’il s’agit, et de ses 500 salariés. Vous savez, celle qu’a fondée l’Abbé Pierre.

Est-il besoin d’en dire plus?

Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables

mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.

Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.

Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.

Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.

Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.

Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.

Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.

Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.

C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.

Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.

Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.

On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.

Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.

Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…

Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…

Qui doit payer?

mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».

Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.

Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.

Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.

Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.

Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…

Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?

En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.

Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….

Dents longues et mémoires courtes

mars 6, 2010 on 10:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est la semaine du Salon de l’Agriculture. Plus encore que chaque année, cette vitrine de la vie paysanne est parcourue par des politiques soucieux de se concilier les bonnes grâces de cet électorat clientéliste, eu égard aux élections régionales à venir dans deux semaines.

Le fait que Nicolas Sarkozy n’inaugure pas ce Salon est qualifié par les agriculteurs furieux de preuve de désintérêt, d’indifférence, de mépris sans précédent de la part du Président de la République.

Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? François Mitterrand, en 2 mandats et 14 ans de présidence, non seulement n’a pas inauguré une seule fois le Salon, mais ne l’a même jamais visité. Que la mémoire est donc sélective….

Mais il est utile de se faire passer pour des victimes au moment, où, comme toujours, les paysans réclament l’aide de l’État. Ils arguent de la chute sans précédent des cours qui affecte leurs productions.

Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? En 2006-2008 les produits agricoles, que ce soient le lait ou le blé, avaient atteint des cours records, poussés par la prospérité mondiale, la culture destinée à la production d’éthanol et la spéculation. Imaginer que ces cours allaient rester à ces sommets, c’étaient supposer que le pétrole ne retomberait jamais sous les 147$ le baril qu’il a atteints en 2008. Laquelle baisse du prix du pétrole a permis d’inverser la hausse du coût du gazole et des engrais, hausse qui « les tuait », et dont la disparition est passée sous silence par une profession à la mémoire bien sélective.

Mais Baste!, de tels propos, pour exagérés et partisans qu’ils soient ne sont que le reflet d’une action de lobbying politique classique, qui a si bien réussi dans le passé, où pendant des décennies, les prix garantis ont ruiné l’Union européenne et ses consommateurs pour garantir sans limite aux paysans des cours beaucoup plus hauts que nulle part ailleurs dans le monde.

Le problème que risque de rencontrer la gent paysanne, c’est qu’à forcer de crier sas arrêt à leur ruine imminente, il ne lassent leurs interlocuteurs et l’opinion publique. Car ils protestent pour tout, que ce soit l’interdiction de chasser pendant les périodes de nidification des oiseaux, ou la réintroduction des loups dans leurs habitats historiques, lesquels dévorent quelques dizaines de brebis par an.

Pourtant, la querelle contre Sarkozy ressemble aux griefs du loup contre l’agneau dans la fable, qui n’existent que parce que le loup veut que sa faim soit satisfaite, et que, pour cela, tous les prétextes sont bons. Mais, qu’ils prennent garde, pleurer misère tout le temps, c’est risquer qu’au bout d’un moment, plus personne ne prenne leurs appels au sérieux et ne vienne les secourir. C’est la fable de Pierre et le loup…

La Terre pollueuse?

mars 5, 2010 on 8:06 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les écologistes recyclent la bonne vieille théorie marxiste du déterminisme historique. A savoir qu’il y a un sens à l’Histoire, et qu’il est vain de tenter d’aller à contre-sens. Les communistes ont soutenu pendant 150 ans que le communisme était l’aboutissement inévitable de notre évolution historique, et que, donc, toute étape qui permettait d’avancer vers le communisme était justifiée par l’Histoire. Y compris les étapes les plus sombres de l’Union Soviétique, qui firent des dizaines de millions de morts.

Maintenant, l’évolution historique inévitable est le réchauffement climatique du fait de l’activité humaine, et, partant, toute personne qui ose se poser des questions ou dire qu’on ne peut quand même pas tout sacrifier à la réduction des gaz à effet de serre se voit invalidée avec la même dose de certitudes purement idéologiques que celle qui disait que le communisme n’était pas la seule issue possible.

Ceci même quand les théories « écologiques » conduisent à de redoutables contre-sens, comme quand les Verts de la planète ont préféré pendant des décennies des centrales brûlant des énergies fossiles, et dégageant force CO², à des centrales nucléaires. Ou quand on s’aperçoit que le rapport du GIEC, pierre angulaire de leur thèse comporte des erreurs factuelles majeures, comme la fonte totale des glaciers himalayens en 2035 et non 2350. Ou quand on trouve la trace d’instructions de détruire tous les rapports mentionnant des faits n’allant pas dans le sens de leurs théories.

Cette semaine livre quelques faits qui mettent perspective certains de leurs dogmes. Ou plutôt les mettraient s’ils avaient l’ouverture d’esprit qui pousse à regarder les faits, tous les faits, avant de se forger une opinion.

Par exemple, un panel mondial de scientifiques conclut de façon certaine que l’extinction des dinosaures, entre autres innombrables espèces, à l’époque du crétacé tertiaire, est due à l’explosion et à l’impact d’un météorite à Chicxulub, au Mexique, il y a 65 millions d’années. Cet événement a représenté l’équivalent d’un milliard de fois l’énergie de la bombe atomique d’Hiroshima. Et il y en a eu 4 autres au moins équivalents dans l’histoire de notre globe. Leur conclusion met un terme à la théorie suivant laquelle cette extinction massive de vie sur Terre était due à une activité volcanique dans le Deccan qui a généré 1.000.000 de kilomètres cubes de lave, soit assez pour remplir deux fois la Mer Noire.

Ce qui montre l’ampleur inimaginable des spasmes que s’inflige elle-même notre planète – et auxquels elle résiste-.

Pendant ce temps-là, d’autres scientifiques se rendent compte que le permafrost sous-marin libère des quantité beaucoup plus importantes que prévu de gaz méthane, trente fois plus actif sur le plan effet de serre que le CO². Et ceci n’est pas du aux carburant fossiles, mais est un phénomène naturel probablement aussi vieux que le permafrost lui-même. Moyennant quoi il faut refaire les calculs avec un modèle « rectifié »…

De son côté, le très sérieux Lawrence Livermore Laboratory estime maintenant que l’impact de l’explosion catastrophique du volcan indonésien Krakatoa en 1883 a eu un impact climatique qui a duré non pas quelques années, comme le pensaient les scientifiques jusqu’ici, mais jusqu’à un siècle… encore un « modèle » à revoir…

Tout ceci n’a pas pour but de dire qu’il ne faut rien faire pour limiter l’émission de gaz à effet de serre, et autres impacts de l’homme sur notre monde. Mais bien plutôt qu’il faut se garder de suivre aveuglément les experts au seul motif qu’ils sont experts. Que ce soit en matière d’écologie, ou en matière de finance, qui connaît aussi ses volcans, tremblement de terre, météorites et autres tsunamis…

Toujours envie de fumer ??

février 25, 2010 on 8:50 | In Coup de gueule, France, Insolite | Commentaires fermés


Plutôt délinquant que riche?

février 25, 2010 on 11:48 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, Poil à gratter | 5 Comments

L’affaire Ali Soumaré est le dernier soubresaut qui agite la classe politique. Comme il s’avère que toutes les condamnations complaisamment étalées par la droite ne sont pas exactes, et que les conditions d’obtentions de ces informations ne sont pas forcément très « catholiques » (copyright George Frèche), la gauche hurle au crime contre la démocratie et se pose en victime d’une UMP ignoble.

Il n’en demeure pas moins qu’Ali Soumaré a bel et bien été condamné à de la prison ferme, ce qui n’est pas exactement le cas de l’immense majorité ni de ses électeurs ni de ses rivaux aux élections. C’est donc ce qu’on appelle « une information ».

Imaginer qu’il faille passer ce fait au rang de « détail de l’Histoire » (copyright Jean-Marie Le Pen) au motif que M. Soumaré est « issu de la diversité » serait ni plus ni moins que du racisme. Il est tout aussi politiquement correct d’en parler que de celui (le casier judiciaire) de Jean-Paul Huchon, tête de liste PS pour l’Ile de France, et lui aussi condamné, mais pas issu de la diversité.

C’est d’ailleurs exactement la même chose que de parler du passé vichyste de François Mitterrand ou trotskyste de Lionel Jospin, de la condamnation d’Alain Juppé, de celles de Jean-Marie Le Pen ou du passé Action Française d’Alain Madelin.

Pourtant, il semblerait à certaines bonnes âmes qu’il ne faille pas parler d’un casier judiciaire qui contient une peine purgée, comme si les électeurs n’avaient pas le droit de savoir pour qui ils vont voter.

Pour certaines élections, la loi fait obligation aux candidats de dévoiler leurs patrimoines, mais pas leur casier judiciaire. Comme si la richesse était un plus gros problème potentiel…

Pour les condamnations, il existe l’amnistie, la grâce présidentielle, et le temps purge les casiers judiciaires. Rien de tout cela pour les riches, qui restent condamnés (?) par l’opinion publique.

Ainsi le PS François Hollande peut-il déclarer qu’il « n’aime pas les riches », mais le même PS refuse à l’UMP le droit de déclarer qu’elle « n’aime pas les condamnés ».

Et tout ceci au nom de la démocratie, de la transparence, et de la morale, bien sûr…

Ali Soumaré

Jean-Paul Huchon

Un peuple de Résistants?

février 23, 2010 on 8:28 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les salariés des raffineries françaises de Total sont en grève, et le pays est menacé de paralysie sous quelques jours. La cause en est l’annonce de la fermeture prochaine de la raffinerie de Dunkerque.

On pourrait, en l’espèce, se croire dans un classique désespoir des employés devant la fermeture à venir de leur entreprise et la perte de leurs emplois. Ce n’est pas le cas, puisque:
- Total a annoncé qu’il n’y aurait aucun licenciement, 100% des employés étant reclassés
- L’activité industrielle sur le site de Dunkerque sera maintenue
- Aucune autre raffinerie du groupe n’est menacée
Le moins qu’on puisse dire, c’est que, par rapport à de très nombreux autres Français, les « menacés de Dunkerque » sont des privilégiés. Et que la décision de Total n’est pas de délocaliser en Hongrie, comme Philips à Dreux, mais de diminuer sa production dans un marché en surcapacité permanente, et dans une activité qui lui « vaut » presque 2 milliards de pertes par an.

Dans le même temps, les contrôleurs du ciel sont en grève, pour protester contre le projet d’intégration européenne. Ce projet est aussi incontestable que celui de Total, avec un accroissement de la productivité et en même temps une amélioration de la sécurité. Il est en outre indispensable pour faire face à l’augmentation prévue du trafic aérien.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les contrôleurs aériens sont encore moins menacés que les salariés de Total, et qu’ils pourront garder leur statut et leurs privilèges (travail maximum de 99 jours par an, salaire de fin de carrière équivalent à celui d’un diplômé de l’ENA, etc.) dans la nouvelle organisation.

Pour comprendre ce qui motive ces Français qui n’ont aucune raison d’être désespérés, il suffit de se souvenir de la mythologie française, qui chante la Résistance alors même que la France et son armée se sont effondrées face aux armées nazies. De même, les sportifs français ne sont jamais aussi dangereux que quand ils ne sont pas favoris, comme les footballeurs en 1998 et 2006, ou le XV de rugby en Coupe du Monde face aux All Blacks, tandis que le statut de favori leur est parfois lourd à porter.

C’est dans cette même ligne que le sportif français le plus populaire est Yannick Noah, qui n’a jamais été n°1 mondial, et n’a gagné « que » un seul tournoi du Grand Chelem, alors que d’autres éclaboussaient le monde entier de leur classe, tels Killy, Platini, Tabarly, Prost, Douillet, Longo ou Loeb, sans parler de Zinédine Zidane…

Pourquoi y a-t-il donc dans l’inconscient français plus de gloire à résister qu’à vaincre, ce qui va inévitablement arriver aussi bien pour le contrôle aérien, qui sera bien intégré, n’en déplaise aux contrôleurs, qu’aux raffineries de Total qui seront redimensionnées sur la demande?

C’est que vaincre appartient aux plus forts, alors que tous nous pouvons résister. Le problème, c’est que toutes les résistances ne sont pas la Résistance. Plus encore, et c’est peut-être la clef de cette stance, si l’on demande aux Français, qui a gagné l’affrontement entre Gaulois et Romains, ils seront persuadés que c’est celui qui résiste seul contre tous, le petit village contre l’empire, Astérix contre César.

C’est mignon, attendrissant, même peut-être beau pour un pays qui inspire au poète Alfred de Musset que « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ».

Mais c’est oublier que, dans la réalité et non dans la poésie ou la bande dessinée, Vercingétorix a fini battu à Alésia puis étranglé dans sa prison.

Est-ce l’avenir que nous voulons?

Irréel, désarmant

février 22, 2010 on 8:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Martine Aubry est en campagne.

La campagne politique, on le voit de plus en plus souvent, peut amener à faire des déclarations qui dépassent les pensées de ceux qui les profèrent, voire l’entendement.

C’est ce que pense JusMurmurandi en écoutant les derniers propos du premier secrétaire du PS.

En visite en Champagne Ardennes, elle a ainsi déclaré « Le parti socialiste est le parti des entreprises de l’économie réelle, de l’économie des innovateurs, et notamment des PME sûrement plus proches de leurs employés que les grands groupes.Il faut réarmer l’Etat pour retrouver une politique industrielle volontariste. »

JusMurmurandi le déclare à son tour tout de go, c’est une découverte.

Parce que si le PS était le parti des entreprises de l’économie réelle, on peut, pour commencer se demander comment et pourquoi elle en est arrivée à faire une loi aussi destructrice d’emplois que celle sur la durée de la semaine de travail à 35 heures, qui a en plus tendu le climat social inutilement dans ces PME dont elle se prétend le défenseur.

Ensuite, cela contredit les propos de Louis Schweitzer, ancien Directeur de Cabinet de Laurent Fabius Premier Ministre qui avait ainsi dit il y a quelques mois que les PME avaient encore du travail à faire quant à la gestion de leurs ressources humaines….Vilvoorde, le suicidogène Technocentre dont il restera le géniteur pour l’Eternité, comme nous l’écrivions, avaient du être oubliés par M. Schweitzer au moment de cette déclaration….qu’il a encore récemment renforcée en demandant que la HALDE ait la possibilité de faire des visites non annoncées dans les entreprises (un peu comme une espèce de deuxième inspection du Travail -mais pourquoi dupliquer alors que le Gouvernement essaye de simplifier et de réduire les coûts DST/RG en DCRI, etc. etc.). A quand une visite surprise au dit Technocentre, M. Schweitzer ??

Mais bon, on voit que l’on n’est pas à une contradiction près au PS.

JusMurmurandi se dit qu’au moment de faire ces déclarations en Champagne Ardennes, Martine Aubry était peut être en train de visiter une cave….

Bref, ce sont des propos à proprement parler….désarmants.

Banksters, ou hommes en or?

février 22, 2010 on 1:11 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

C’est le nouveau mot à la mode, constitué de la combinaison de « banquiers » et de « gangsters ». Il est censé désigné ceux des banquiers qui se conduisent comme des gangsters.

Il n’est pas dans l’habitude de JusMurmurandi de hurler avec les loups et de jeter toute un population en pâture au peuple assoiffé de sang, mais là, quand même, ça fait beaucoup.

Il semble que les banques d’affaires, à commencer par la première et la plus riche d’entre elles, Goldman Sachs, se délecte de profits aussi rapides que garantis, en faisant l’inverse de ce que l’on conseille à ses clients de faire.

Ainsi, pendant les années 2008 et 2009, et la descente aux enfers du marché de l’immobilier américain, Lehman Brothers, aujourd’hui disparu, vendait à qui voulait bien les acheter des emprunts immobiliers (les fameux sub-primes), et prenait une commission au passage. Mais, en même temps, le même Lehman Brothers spéculait massivement, et pour son propre compte, que ce marché allait s’effondrer, et, ce faisant, leur faire gagner de l’argent. Pas très catholique tout cela (copyright, George Frèche).

Maintenant, c’est Goldman qui est pris la main dans le Sachs en Grèce. En même temps qu’ils conseillaient le gouvernement grec, moyennant grasses commissions bien sûr, ils conseillaient à leurs autres clients de s’assurer contre la faillite possible de la Grèce, ce qui, évidemment, rendait le refinancement grec plus difficile et coûteux. En même temps, ils auraient été eux-mêmes l’un des principaux acteurs de ce marché de l’assurance de la dette grecque. Bref, Goldman était présent sur tous les tableaux, mêmes incompatibles et contradictoires, et sûr de gagner un maximum.

Il faut simplement se souvenir qu’un banquier est payé pour gagner de l’argent, et que, si la loi et les clients le laissent faire, ils auraient tort de s’en priver. Et que c’est au législateur, régulateurs, et autres clients de tenir le rôle d’un shérif efficace contre les banksters. Le nom « Goldman », ne signifie-t-il pas, après tout, « homme en or?

La magie, la Mafia, le Mossad, ou la malchance?

février 21, 2010 on 10:07 | In France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Jean-Pierre Treiber est mort dans sa cellule de prison, suicidé par pendaison. Outre que cela privera les familles des deux jeunes femmes mortes assassinées d’un procès qui eût pu contribuer à éclairer ce qui s’est passé et leur apporter un peu de sérénité, JusMurmurandi ne peut que s’interroger (le terme est faible) sur ce détenu ultra-surveillé qui s’évade quand il veut, reste longtemps -et, semble-t-il, tranquillement- en cavale, et se suicide enfin quand il veut.

M’est avis que, comme dirait le délicat, fin et élégant George Frèche, tout ceci n’est pas très catholique.

Mais alors, si tout ceci n’est pas aussi simple et limpide que cela en a l’air, qui pourrait donc arriver à « faire mourir » un détenu ultra-surveillé? Un service secret, bien sûr…

Pour preuve, un service secret, le Mossad israélien est accusé par Dubaï d’y avoir assassiné le responsable des approvisionnements du Hamas en armes en tout genre, en provenance d’Iran. Sauf qu’un responsable d’un tel niveau voyage toujours entouré de secret et de gardes du corps. Ou alors, si ce n’est pas le cas, et que le Mossad le savait, c’est qu’il bénéficiait de complicités à l’intérieur même du Hamas.

Aussi improbable qu’un assassinat de Treiber à l’intérieur même de sa prison.

Pourtant, il est avéré, pour autant qu’on puisse être sûr de quoi que ce soit, que le mort n’était accompagné d’aucun garde du corps. Alors, voyage à Dubaï pour acheter des armes, ou rendez-vous galant?

Les premiers compte-rendus parlent d’une crise cardiaque, mais aujourd’hui il se dit qu’il a d’abord été torturé à l’électricité avant d’être étouffé. Voilà ce qui arrive quand on se déplace sans gardes du corps et que cela se sait chez ses ennemis mortels.

Peut-être, après tout, est-il mort d’une crise cardiaque pendant un rendez-vous galant, mais que cela arrange le Hamas de faire porter le chapeau à Israël.

Pendant ce temps-là, au Maroc, un minaret de mosquée s’effondre, faisant 41 morts. Va-t-on, là encore faire porter le chapeau à Israël, ce qui serait beaucoup plus commode que d’incriminer le constructeur, qui a probablement commis des fautes, mais aussi payé comptant des protections « en cas de malheur ».

Moyennant quoi, ce sera la faute à la malchance si ce minaret s’est effondré. Comme la mort de Treiber, la malchance aussi.

Et la Mafia dans tout cela? Je ne sais pas, on ne peut vraiment être sûr de rien, alors, pourquoi pas eux?

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