Martine Aubry, Dominique Galouzeau de Villepin et le Concorde
janvier 31, 2010 on 10:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésCommençons par courtoisie, par Martine Aubry, dont c’était la fête hier (car c’est un peu sa fête tous les jours, ces temps derniers avec George Frêche).
Martine Aubry a fait montre d’un élan de lucidité pour le grand débat qui s’annonce pour 2010, à savoir que l’âge de la retraite serait finalement quelque chose que l’on pourrait négocier, que les 60 ans, accordés par François Mitterrand au début de son premier mandat en dépit d’une démographie annoncée comme contraire n’étaient pas gravés dans le marbre pour l’éternité.
Avec une population active qui travaille moins et moins longtemps, une espérance de vie qui s’allonge, comme JusMurmurandi l’a confirmé à plusieurs reprises, il n’y a qu’une seule issue, le mur.
Et donc, dans un premier temps, Martine Aubry fait preuve de courage l’espace d’un instant et annonce au grand jury de la radio RTL que l’âge de la retraite devra être repoussé.
Le temps d’être rattrapée par le bureau national du PS, et de finalement annoncer au journal de TF1 quelques heures plus tard que les 60 ans étaient un acquis social sur lequel il n’était pas question de revenir.
Au placard l’idée de, pour une fois, faire une union sacrée, intelligente, avec le gouvernement sur un sujet qui concerne tous les Français.
A la poubelle l’idée d’une gauche moderne qui ferait ce que font les socialistes espagnols ou qu’a fait Schröder en Allemagne.
Non, on ne court pas après le centre gauche et le Modem (ou ce qu’il en reste), on chasse chez Mélenchon et le facteur.
Soit. Les Français seront juges de ce manque manifeste de courage – sans parler du fait qu’elle aura elle-même 60 ans en août prochain ….
Dominique de Villepin a pu souffler l’espace d’un instant, la cour de première instance l’ayant blanchi tout en affirmant qu’elle n’avait pas la preuve de son action positive (ou négative selon le point de vue que l’on défend) pour neutraliser Nicolas Sarkozy au travers de la liste Clearstream.
Mais ce ne fut que de courte durée, le temps de hurler à la mort, parce que le parquet a décidé de faire appel, comme c’est d’ailleurs souvent le cas, Villepin or not Villepin.
Car, pour lui qui a été un conseiller des plus contestables de Chirac avec la dissolution, un des ministres les plus contestables en humiliant notre allié historique aux Nations Unies, même s’il avait incontestablement raison sur le fond, et enfin un des premiers ministres les plus contestés avec le CPE, sa carrière d’élu qui est vierge comme l’enfant qui vient de naître, n’est peut être pas près de débuter en particulier par l »élection présidentielle de 2012.
Mais quel rapport avec le Concorde alors, direz vous ?
Le procès de l’accident du supersonique d’Air France va débuter dans les prochains jours et le défenseur de Continental Airlines, la compagnie incriminée pour la lamelle perdue par un avion sur laquelle le Concorde aurait trébuché, est le même que celui qui a défendu Villepin.
Il affirme en effet que ce n’est pas cette lamelle qui aurait perforé le réservoir de l’avion lancé à pleine vitesse tandis qu’atterrissait le 747 de Jacques et Bernadette Chirac de retour du Japon, mais qu’une entretoise manquante (et engageant par conséquent la responsabilité de la compagnie Air France pour mauvaise maintenance) avait enclenché la mécanique tragique bien avant que le Concorde ne roule sur la lamelle.
C’est donc un nouveau grand spectacle qui va s’offrir à nous. Spectacle judiciaire, car il y aura à n’en point douter de l’effet de manches à gogo pendant ces plaidoiries.
Et il faudra du courage pour défendre cette théorie, même si l’on sait que les conflits qui ont eu lieu dans le cockpit après le début de l’incendie n’ont fait que contribuer à une situation déjà difficilement maîtrisable. Ce courage qui a manqué à Martine pour les retraites.
Mais ce qui les réunit en fait plus que tout, c’est le fait qu’avec leurs prises de positions respectives, tant Martine Aubry que Dominique de Villepin risquent de rejoindre inévitablement le Concorde du 25 juillet 2000.
Et partir en chaleur et en lumière au décollage.
Qui va Peillon la casse?
janvier 16, 2010 on 12:53 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités | Commentaires fermésVincent Peillon a longtemps été l’un des lieutenants de Ségolène Royal, avant leur brouille terriblement publique de Dijon, où Peillon fait le boulot et organise un séminaire de travail réunissant de multiples partis de gauche, pendant que Ségolène s’invite à la dernière minute pour accaparer la lumière des projecteurs et l’attention des média.
Peillon a visiblement retenu la leçon de son ex-chef de file. Ce qui compte, ce n’est pas le débat ou les idées, c’est le buzz sur Internet, l’intérêt, même s’il est polémique, que vous soulevez, vos quinze minutes de célébrité.
Il est maintenant public que Vincent Peillon a minutieusement préparé son incident. Après avoir menti comme un arracheur de dents à Arlette Chabot avec qui il discutait encore le matin même des détails de sa présence, alors que Martine Aubry était au courant depuis 48 heures qu’il y aurait forfait. Forfait dans tous les sens du terme…
Le calcul cynique des socialistes n’est pas sans intérêt, d’ailleurs, car il est vrai qu’ils sont plus embarrassés qu’autre chose par ce débat sur l’Identité Nationale. Comme ils sont corsetés dans la logomachie de gauche historique avec Jaurès, le Front Populaire et Mendès France, entre autres inspirateurs, ils ne s’autorisent pas la moindre parcelle de tout ce qui pourrait ressembler à autre chose qu’une générosité permissive et aveugle. Ce qui n’est pas exactement dans l’air du temps électoral.
Donc, en ne venant pas, Peillon évite le dilemme entre n’avoir rien à dire, et raconter des choses qui fâchent. Bien joué.
En outre, en ne venant pas, il donne de l’exposition médiatique à Marine Le Pen et à son dialogue avec l’UMP. Ce qui ne peut que faire ré-émerger le FN de sa léthargie, et brouiller l’image, sur ce sujet, de l’UMP. Re-bien joué.
Le problème, en revanche, c’est qu’en ne venant pas, Peillon fait exactement ce qu’à Dijon il reprochait à Ségolène Royal de faire: un coup médiatique au détriment du débat d’idées. Et récolte la même moisson qu’elle: comme il n’y pas d’idées, il n’y a que combat de personnes, ce dont le PS n’est pas avare. Résultat: Pierre Moscovici ou Manuel Valls lui tombent dessus à bras raccourcis.
L’autre problème, c’est que, ce faisant, Peillon a instrumentalisé et manipulé Arlette Chabot et France 2, et que les journalistes n’aiment pas cela du tout. Il reste à voir combien il pourraient faire payer aux PS et à Peillon ce coup d’éclat. Il y a aussi cette demande de sa part, un peu curieuse il faut le dire, de débattre maintenant avec Éric Besson. Quelles que soient les formes qu’il y mette pour donner à penser que ce serait différent du débat duquel il s’est défilé, cela sonne bel et bien comme une volte-face. Une deuxième…
Cela étant, Peillon pourrait aussi avoir ouvert une voie nouvelle en montrant que ne pas participer est aussi une façon de se faire sa publicité. JusMurmurandi pronostique qu’il va faire des émules dans les mois à venir, où on va annoncer à la dernière minute les forfaits de telle ou telle personnalité politique à un débat comme celui de tel ou tel cheval dans une course du PMU…
Il n’y a pas à dire, Vincent Peillon a bien retenu les leçons de Ségolène Royal. JusMurmurandi aimerait lui rappeler celle-ci. Qu’à appliquer cette méthode, Ségolène et le PS ont perdu une élection imperdable, la troisième Présidentielle de suite, et ouvert un boulevard à Nicolas Sarkozy. Dont JusMurmurandi transforme la formule bien connue en: participer et penser plus pour gagner plus…
Bon pied, bon oeil !
janvier 15, 2010 on 4:35 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésOn les a à l’œil
JusMurmurandi ne va pas vous parler des promotions et autres soldes, mais de quelques sujets qui a retenu notre attention et…valent le coup d’œil.
Mais que se passe t il chez Air France ???
Après avoir connu un accident grave en juin dernier sur le parcours Rio Paris, le même vol a connu des turbulences telles le 29 novembre dernier que le pilote, n’obtenant pas de réponse de la tour de contrôle a pris l’initiative de changer d’altitude.
Les passagers n’en ont pas moins été terriblement secoués et l’appareil a du subir un nettoyage approfondi. On vous épargne les détails.
Dans ce cas, la compagnie aérienne est en principe tenue de confier les enregistreurs de vol à la DGA et/ou au BEA pour étude. Pour ce vol en particulier, cela aurait éventuellement permis de plus de faire avancer l’enquête sur le vol de juin.
JusMurmurandi utilise le conditionnel à dessein, car Air France n’a rien fait, l’avion est reparti aussitôt sur Bombay et les enregistreurs de vol ont tout aussitôt écrasé les données du vol Rio Paris.
On attend toujours les conséquences voire les sanctions…
Sur un vol Tokyo Paris, ce sont les passagers de la classe affaires qui ont été détroussés en pleine nuit. Même si le larcin a été découvert avant l’arrivée, Air France s’est déclarée incompétente, et a laissé repartir les passagers volés sans compensation, et le voleur enrichi. Bref, où est on encore en sécurité avec Air France ? Dans les bus qui nous conduisent des aérogares aux avions ????
Enfin Air France/KLM, au nombre de passagers transportés est en train de se faire dépasser par Ryanair.
Il serait temps que les dirigeants de la compagnie ouvrent les yeux, et, au lieu de pleurer sur ses taux de remplissage qui baissent, mettent en place des mesures qui corrigent une indifférence totale quant au traitement clients.
Car ces derniers ne manquent pas d’ouvrir les yeux et vont voir ailleurs, là où c’est plus sûr, là où c’est moins cher.
Mais qu’est ce qui a pris Vincent Peillon ?
JusMurmurandi n’en croyait pas ses yeux en lisant la nouvelle. Invité par France Télévision à participer hier soir à un débat sur l’identité nationale, il s’est tout bonnement dégonflé à la dernière minute.
Et non seulement il s’est déballonné, mais en plus il n’a même pas eu le courage de l’annoncer directement à la chaîne préférant aller baver son absence à l’AFP.
Gageons que les électeurs y verront clair, car s’il refuse le débat démocratique, Peillon se met le doigt dans l’œil !
Alzheimer, droit dans les yeux !
Des recherches récentes tendraient à démontrer que l’on peut détecter la maladie en faisant des test oculaires réguliers.
Lorsque l’on connait les effets dévastateurs de cette affliction, le fait de pouvoir la repérer plus tôt, si les conclusions étaient confirmées, serait un avantage décisif.
Bref, cela nous permettrait de rester bon pied bon œil plus longtemps, tout ce que l’on se souhaite en ce début d’année !
Dans l’indifférence….Lisbonne, Obama, le Grand Paris, l’antiterrorisme, le fromage, le PS tire un Dray…
décembre 2, 2009 on 7:40 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLe 1er décembre dernier s’est déroulé dans l’indifférence d’un jour normal. Pourtant certains évènements auraient mérité d’être soulignés, qui vont avoir des conséquences…
Le Traité de Lisbonne est entré en vigueur, et a remplacé entre autres celui de Nice, si empreint de compromis lâches. Ce Traité a deux avantages. D’abord il sort l’Europe des 27 de l’immobilisme auquel la combinaison de son élargissement et de son immobilisme institutionnel la condamnaient. Donc on va pouvoir recommencer à agir au niveau européen. Excellent! Deuxième avantage, quand quelque chose ira mal en France, il sera facile de blâmer le Traité de Lisbonne et l’Union Européenne pour s’en dédouaner, comme toujours en France depuis des décennies. Mieux encore!
Barack Obama a décidé l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires en Afghanistan, avec un plan de retrait pour 2012. Quelle que soit la sympathie et le respect qu’inspirent la rhétorique d’Obama et le look de sa femme, il y a des fois où la différence avec George W. Bush n’apparaît pas de façon claire, couleur de peau mise à part…
Le Parlement a voté la loi sur le Grand Paris. Ce qui veut dire le plus grand changement pour la Région Parisienne depuis les années 60, qui avait vu naître les villes nouvelles, le RER et les autoroutes urbaines. On a du mal à imaginer où en serait la région sans elles. Sans préjuger de ce qui se passera, une telle loi est l’illustration, s’il en fallait une, de la rupture Sarkozy. Rien, sauf des adaptations à la marge n’a été fait sous les présidences Pompidou, Giscard, Mitterrand (deux mandats) et Chirac (deux mandats), excusez du peu! Ce qui veut dire que plus de la moitié des franciliens n’a jamais vu de vrai changement de cet ordre…
Il est également symptomatique que ceci soit impulsé alors que ce n’est pas une promesse de campagne, et avec une date de réalisation qui ne cadre pas avec les échéances électorales. Il n’y aura rien de tangible d’ici 2012, sauf peut-être des débats, des soucis, conflits et autres avatars. Pas exactement un avantage de nature électoraliste…
Et l’opposition est restée muette, sauf des protestations pour dire qu’elle avait été active sur ce dossier, que, si elle ne l’avait pas été plus, c’était la faute de l’État-UMP, et contre la méthode « dictatoriale » employée. Bref, rien, ou si peu…
Autre rupture, la fusion de trois forces de police aux missions identiques, le RAID, le GIPN, la Brigade Anticommando. De trois troupes disparates (méthodes, matériels commandements) différents, faire une seule, plus efficace, plus efficiente. Mais aussi de trois fromages, en faire un seul. Oui, vraiment, on voit bien pourquoi Sarkozy est autrement plus mince et sportif que ses prédécesseurs qui les ont multipliés…
Le Gouvernement a tranché et attribué la vente de la division T&D d’Areva au consortium formé d’Alstom et Schneider, face à la concurrence de Toshiba et de General Electric. A noter que les syndicats ont tous souhaité l’attribution aux étrangers plutôt qu’aux Français. Sans doute n’ont-ils pas compris le sens du mot délocalisation… ou alors se disent-ils que l’intégration avec des sociétés françaises leur vaudra moins de fromage…
Pour les Régionales, Julien Dray a été débarqué par le PS de liste de l’Essonne. Jean-Paul Huchon y manifeste une logique de fer: ce n’est pas lui, mais les militants qui ont « tiré un Dray » (désolé, mais le jeu de mots à tiroirs était irrésistible. Ils l’ont même tiré comme un …lapin!). Moyennant quoi, s’il est innocenté (mais il l’est, innocent, jusqu’à la preuve du contraire, pauvre Jean-Paul Huchon), il (Dray) sera réintégré.. apparemment sans vote des militants… Les mots manquent pour dénoncer une telle lâcheté envers un camarade de lutte. Sauf quand on se souvient que Huchon, lui n’est pas innocent, non seulement dans ce calcul politique minable, mais aussi pénalement, ayant, lui, été condamné de façon définitive. D’où son besoin de montrer avec J. Dray son intransigeance avec les affaires d’intégrité… des autres. Il risque d’avoir bientôt un autre exercice périlleux à accomplir dans ce domaine, avec la probable mise en examen de Bertrand Delanoë (Dray, lui n’est pas mis en examen, donc « encore plus innocent », si tant est que cette monstruosité juridique ait un sens) dans une affaire de prise illégale d’intérêts.
Bon 2 décembre, anniversaire d’Austerlitz.
Scène de la vie ordinaire
novembre 17, 2009 on 8:31 | In Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésAprès les bonus des banquiers que nous avons renfloués il y a encore si peu de temps, les parachutes dorés et autre campagnes de publicité nauséabonde, tout ne serait il qu’argent?
L’émeute provoquée samedi dernier lors de la tentative de campagne publicitaire en faveur d’un site internet tend à le prouver.
Car de quoi s’est il agi?
D’un site internet souhaitant faire un coup de pub, un peu comme la première scène du film « Association de malfaiteurs » où François Cluzet fait un excès de vitesse spectaculaire au volant d’une belle italienne rouge, histoire que l’on parle de lui et de son entreprise.
Et ce coup de pub signifie de distribuer 40.000 Euro en enveloppes contenant entre 10 et 500 Euro en billets de banque.
Mais la préfecture de police de Paris intervient car la distribution d’argent est interdite sur la voie publique.
Las, le site internet a prévu le coup et provisionné l’amende dans ses comptes.
Ce ne sont pas moins de 7.000 personnes qui se regroupent sur la pelouse de Invalides pour tenter de ramasser un gain facile.
Devant l’afflux, l’opération est annulée, ce qui suscite la colère des personnes présentes, y compris des sauvageons chers à Jean-Pierre Chevènement
Et l’on assiste, comme d’habitude dirait on, à des scènes d’émeute, voitures renversées etc.
En fait, il y aurait eu un moyen de calmer ces hordes en furie, et cela aurait qui plus est pu avoir un sous produit positif.
Si Ségolène Royal était venue distribuer ses chèques contraception, cela aurait peut être pu calmer la partie féminine des manifestants, et qui plus est enlever à ce cher Vincent Peillon l’occasion de l’invectiver sur la place publique et d’affaiblir une fois de plus, et si tant est que cela soit possible, ce qui reste de l’image du PS….
Casse-toi pov’ Conne!
novembre 16, 2009 on 12:49 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésC’est, en substance, ce qu’a dit Vincent Peillon ce week-end à Dijon à son ancienne chef de file Ségolène Royal. Et d’ajouter qu’elle venait de se disqualifier pour 2012, qu’elle ne pourrait jamais gagner parce qu’elle ne savait pas rassembler.
Il y a tant à dire sur cet évènement minuscule que JusMurmurandi ne sait même pas par où commencer.
Par la similitude entre les haines contre Ségo au sein du Parti Socialiste et celles que suscitaient François Mitterrand, Jaques Chirac et Nicolas Sarkozy au sein des leurs? Sauf que si être détesté(e) au sein de son parti suffisait pour être élu Président(e), ça se saurait.
Par la similitude entre l’attitude, aujourd’hui, de Vincent Peillon en lieutenant désabusé et amer qui essaye de travailler pendant que Ségo fait la roue sous l’œil des caméras, et celle, hier, d’Éric Besson dans la même position? On sait comment cela a fini…
Par la similitude des reproches qui sont faits tant à Ségo qu’à Nicolas Sarkozy: tout pour la com’, pas de suivi, pas de ligne directrice mais une dispersion au gré de l’actualité?
Ces comparaisons montrent bien que le jeu auquel joue Ségolène Royal n’est pas si nul que ses adversaires de gauche veulent bien le dire, puisqu’il n’a pas si mal réussi à ceux dont elle veut faire ses 3 prédécesseurs. Notamment, Vincent Peillon, qui lui reproche si fort de ne penser qu’à 2012 au lieu de travailler, ne vient-il pas, justement, de la disqualifier pour 2012, ce qui montre à quel point lui aussi ne pense qu’à cela.
Mais on pourrait penser aussi, et non sans quelque raison, que Ségolène, par les fractures qu’elle entretient, voire élargit au sein même du PS, pourrait être la meilleure alliée de la droite sarkozyenne.
Là où cela pourrait devenir drôle, c’est en 2012. Rappelez-vous, en 1981, c’est Chirac qui a fait perdre Giscard, pourtant officiellement du même camp. En 2002, ce sont les Taubira et autres Chevènement qui ont fait perdre Jospin, pourtant leur allié. Sauf que, bien sûr, Chirac l’a fait exprès et pas la gauche, ce qui est quand même une différence substantielle.
Donc on risque d’assister à une présidentielle où Ségolène va faire perdre la gauche, tandis que Villepin empêchera Sarkozy de l’emporter.
Moyennant quoi il faudra réécrire le titre de cet article, en « Cassez-vous, pauvres Cons! »
Qu’est-ce qu’un short?
novembre 15, 2009 on 7:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 2 CommentsEn termes financiers, un short est un anglicisme pour une vente à découvert. Quand on pense qu’un prix (une action, une devise, un marché, un taux) va baisser, on le vend à terme (on le shorte) sans le posséder. Quand le terme arrive, si la prédiction s’est accomplie et que le prix a baissé, on peut l’acheter au prix bas pour le livrer au prix convenu avant la baisse, et gagner ainsi de l’argent. Parfois beaucoup d’argent.
Cette pratique du short est l’une des plus détestée par les détracteurs des marchés financiers. Il est facile de trouver immorale cette façon de gagner de l’argent à vendre ce que l’on a pas tout en faisant baisser les prix pour ceux qui en ont… Ainsi du short légendaire du hedge fund de George Soros contre la livre anglaise en 1993, qui lui rapporta dit-on un milliard de livres tandis que la livre était dévaluée dans la honte et la précipitation.
Parce qu’une possibilité existe que, même si un marché n’est pas fondamentalement baissier, si assez de vendeurs à découvert cèdent en même temps des titres (ces prédateurs chassent en général en meute, pour profiter de l’effet de masse), ils provoquent eux-mêmes la baisse qu’ils anticipent. Et là, ils gagnent presque à tout coup, et avec peu de risque.
C’est si vrai que, au plus fort de la tornade financière, il y a un an, quand les cours des actions des banques dégringolaient jour après jour, les grandes nations ont toutes interdit la vente à découvert d’actions de ces sociétés financières, bloquant ces profits quasiment garantis.
Il est tentant de faire un parallèle avec la politique, quand on voit que la cote de Sarkozy baisse dans les sondages publiés par les journaux. Il faut dire qu’en ce moment, pilonner le Président est une de leurs activités favorites. Moyennant quoi ce qu’ils annoncent, à savoir la perte de popularité présidentielle, finit par se matérialiser. Une autre baisse de la cote qu’en bourse…
Loin de JusMurmurandi l’idée d’interdire pour autant la condamnation à découvert. Moyennant quoi, c’est le Président qui risque de se retrouver en short…
Le terrible M. Pasqua
novembre 1, 2009 on 7:55 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésLa République française a ses croyances, parmi lesquelles il est bien difficile de démêler le vrai de ce qui relève du fantasme. Parmi ces croyances, le pouvoir des francs-maçons, ou les secrets de celui que François Mitterrand appelait « le terrible M.Pasqua »
Celui-ci est désormais acculé. Ayant été condamné à un an de prison ferme, et devant comparaître à nouveau pour plusieurs autre affaires, il est menacé d’être logé et nourri aux frais de la République, mais même le quartier VIP de la prison de la Santé ne vaut pas l’ordinaire du Sénat, où il siège aujourd’hui.
Pour éviter ce sort, Charles Pasqua a commencé à balancer, contrairement à la pratique corse, île dont il est issu. Et on entend bien qu’il n’a pas l’intention, s’il doit plonger de plonger tout seul. Pour commencer, il nommé Jacques Chirac, Edouard Balladur et Alain Juppé comme étant au courant du trafic d’armes avec l’Angloa qui lui a valu sa condamnation. Et il poursuit en affirmant que, sur ordre du même Jacques Chirac, Dominique de Villepin lui a remis 900.000 francs pour obtenir la libération de deux pilotes français capturés par les Serbes lors de la guerre en ex-Yougoslavie.
Bref, il implique pas moins qu’un ex-Président et trois anciens Premiers Ministres. Bigre, le terrible M. Pasqua ne chasse pas le petit gibier!
N’en reste pas moins que mettre en cause Jacques Chirac et ses amis n’a que peu de chances de lui valoir quelque avantage, ce dernier ayant lui-même été renvoyé en correctionnelle pour l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris.
Comme la Justice est indépendante en France, ce que prouve à suffisance le fait qu’un certain nombre de décisions judiciaires aient été prises contre les réquisitions du Parquet qui, lui, est soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, il n’y a qu’un recours, c’est la grâce présidentielle.
Nicolas Sarkozy, que la gauche ne se prive pas de traiter de monarque, s’y est toujours déclaré opposé, ou pour le moins, très réticent devant cet exercice éminemment régalien.
Mais là, le choix sera cornélien. Car Pasqua, même s’il lui a chipé la mairie de Neuilly, a toujours été de son côté, notamment en 1995 quand ils étaient la garde rapprochée d’Edouard Balladur dans sa candidature infructueuse contre Jacques Chirac. Et que, outre que lui-même a peut-être à redouter telle ou telle révélation du terrible M. Charles, le laisser tomber et, par ricochet, Edouard, Balladur, ne doit pas le réjouir.
Sans compter que le déballage ne fera pas de bien à l’image de la droite française, ni à celle de la France à l’étranger. Mais, à l’inverse, une grâce si manifestement exorbitante du droit commun aurait exactement le même effet.
Heureusement, une solution semble se profiler à l’horizon: Ségolène Royal ne vient-elle pas de déclarer qu’il fallait accorder la tranquillité à Jacques Chirac?
La Rupture est dans le Fromage
octobre 31, 2009 on 10:11 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésPeut-être n’a-t-il pas commencé par le bon bout. Nicolas Sarkozy a été élu avec un programme au centre duquel figurait la notion de rupture, et c’est maintenant seulement, après mille projets, deux ans semés de polémiques et une crise économie et financière, qu’elle se dessine.
Car la rupture, en France, n’est pas entre la droite et la gauche, comme l’a montré l’alternance entre eux depuis 1974. Il est même des cas où la droite se croit obligée de prendre des mesures de gauche, et vice versa. Ce qui n’empêche pas l’opposition du moment de voter contre, voire même d’annuler la mesure une fois revenue au pouvoir.
Non, la rupture en France n’est pas non plus entre les riches et les pauvres, car de Gaulle par exemple, a toujours eu plus de votes ouvriers que le Parti Communiste, ou parce que Paris qui a élu deux fois un socialiste à la Mairie est devenue une ville presque exclusivement bourgeoise.
En fait, pour qu’il y ait rupture, il faut identifier une tendance constante depuis 1974 et voir si Sarkozy s’y attaque, et force est de constater que oui.
Car la constante, c’est la manie de créer toujours plus de Fromages de la République (ce qui donne FR, l’envers de RF, le sigle de la République Française). Giscard a créé les régions, mais on n’a vu se réduire, sans même parler de disparaître, aucune autre administration au même moment, qu’elle soit nationale, départementale, cantonale ou municipale. Mitterrand a décentralisé, mais sans que l’administration centrale se réduise en quoi que ce soit. Et ainsi de suite.
Tout récemment, JusMurmurandi a constaté que la Ville de Paris a créé plus de nouveaux emplois de fonctionnaires pendant le premier mandat de Bertrand Delanoë que la totalité des fonctionnaires de Lyon, deuxième ville de France. Ou encore que les communes ont créé en 2008, année de crise, 36.000 emplois supplémentaires, c’est à dire plus que l’État n’est parvenu à en supprimer péniblement au niveau national, tout en se faisant houspiller pour « démantèlement de service public ».
C’est si vrai que les collectivités territoriales ont été contraintes de relever massivement les impôts locaux en 2009 (merci M. Delanoë, avec un retentissant 47%!) parce que leur recettes ne bénéficiaient plus de la hausse due à la prospérité. Ce qui veut dire qu’elles avaient toutes dépensé allègrement le supplément de recettes, et sans même se plaindre….
Alors, où est la rupture? C’est qu’avec la réforme des collectivités territoriales, et celle de la taxe professionnelle, Nicolas Sarkozy va atteindre, si elles entrent en vigueur, deux objectifs parallèles. L’un est de réduire le nombre de conseillers généraux et généraux de moitié (de 6000 à 3000), soit une diminution de moitié des Fromages. L’autre est de supprimer pour les collectivités le droit de lever l’impôt comme elles veulent sur les entreprises qui ne votent pas. Car les maires devront alors, s’ils veulent dépenser comme des satrapes l’argent des autres, l’expliquer à leurs électeurs furieux. Ce qui conduit à une certaine modération. Et moitié moins de conseillers territoriaux, c’est moité moins de temps disponible pour des dépenses.
Il est révélateur que les opposants les plus farouches à ces deux réformes soient du camp du Président. Car, en fait, ils sont menacés par cette double rupture. Moins de postes, moins d’argent à distribuer, moins de possibilités de taxer sans contrôle ni limite, c’est moins de Fromage.
Et chacun sait que la France, toute la France, est le pays du Fromage.
PS pour eux qui pensent qu’en France, la rupture ce serait de traiter les Puissants comme le reste de la Nation: avec la condamnation à de la prison ferme de Charles Pasqua, la comparution de Dominique de Villepin et le renvoi de Jacques Chirac en correctionnelle, on est dans le jamais vu…
La tentation suicidaire de la droite
octobre 29, 2009 on 11:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 CommentsLes ressemblances ne manquent pas entre Nicolas Sarkozy et Valéry Gsicard d’Estaing. Deux hommes de droite, élus très jeunes à la Présidence de la République, arrivés avec une envie de réforme en profondeur, et ce contre les Gaullistes historiques de leur propre camp. Si on ajoute le fait que les deux ont du affronter une tornde économique planétaire (pour Giscard le premier choc pétrolier), on voit que les similitudes sont légion.
Maintenant, en tentant de se projeter en 2012, il peut être utile de se remémorer 1981 et la défaite historique de Giscard. Ce n’est pas Mitterrand qui a gagné, mais bien la droite qui a perdu. Le Programme Commun de la Gauche, passé si près de la victoire en 1974, avait entre temps volé en éclat. L’alliance socialistes-communistes avait révélé son pur contenu électoraliste, et le champion de la gauche avait 7 ans et deux défaites de plus qu’en 1974.
Alors, pourquoi Giscard a-t-il perdu? Pour trois raisons principales. Les mauvais résultats économiques, la démotivation et la désunion de son propre camp, et des problèmes de style personnel
Quand on regarde le début de la présidence Sarkozy, que voit-on? De mauvais résultats économiques, même s’il n’y est pour rien. La démotivation de son propre camp, déstabilisé par des mesures comme la taxe carbone, le RSA jeunes, la suppression de la taxe professionnelle, ou la réforme des collectivités territoriales. Des problèmes de style personnel, que ce soit avec le bling-bling, le « casse-toi pauvre con! » ou la tentative avortée de porter son fils à la présidence de l’EPAD.
Ne manque plus pour obtenir une copie parfaite du cocktail qui a défait Giscard qu’un reître destiné à l’abattre quitte à faire perdre son camp. Il est déjà tout trouvé avec un Dominique de Villepin déterminé à suivre l’exemple de son maître Chirac y compris dans la trahison de son camp.
Il ne manque plus qu’un champion crédible à gauche. Comment traduit-on Obama en français?
Le Tout Petit Timonier
octobre 26, 2009 on 1:26 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 CommentsFidel Castro est surnommé le « Lider Maximo », Kim Il Sung était le « Grand Leader » de la Corée du Nord, Mao Zedong le « Grand Timonier » de la Chine, et Ceaucescu le « Génie des Carpates ». Ces surnoms avaient pour but d’encenser les dirigeants, et de montrer au peuple leur infaillible intelligence. Ce qui faisait que même les échecs étaient en fait des succès.
C’est pourquoi il semble à JusMurmurandi qu’il est temps de décerner un tel surnom à Nicolas Sarkozy. Voici pourquoi.
Comme n’importe quel dirigeant, il traverse des bonnes et des mauvaises passes. En ce moment, la masse serait plutôt mauvaise, entre l’affaire de son fils à la présidence de l’EPAD, les accusations contre Frédéric Mitterrand, les foucades de Rama Yade, la résistance de ses propres troupes devant tant la réforme des collectivités locales que la disparition de la taxe professionnelle, et, bien, sûr, d’abord, le mauvais contexte économique et social.
Mais, et c’est là qu’on reconnaît les grands dirigeants comme ceux qui ont reçu les prestigieux surnoms que j’ai listés, quel est le résultat?
C’est que, pour les élections régionales de début 2010, l’opposition, qu’on disait mourante, et qui devait perdre de nombreuses régions au profit de l’UMP, se sent toute requinquée.
Partant de là, les Verts se sentent capables d’aller en campagne tout seuls plutôt qu’alliés aux socialistes. Les communistes s’allient au Parti de Gauche pour faire un front commun plutôt que de rejoindre leurs alliés historiques du PS. Le MoDem qui, lui, aurait bien voulu s’allier, trouve partout porte close.
En d’autres termes, la faiblesse perçue du clan sarkozyen a conduit à un émiettement plus grand encore de l’opposition. Cela rappelle la bataille d’Azincourt, où la noblesse française à cheval fut massacrée par les archers Anglais parce que chaque grand seigneur voulut avoir la gloire d’avoir été le premier à attaquer, ce qui a conduit au plus grand désordre, tout le contraire de ce qu’une charge équestre doit être pour être efficace.
C’est pourquoi, voyant comment la suite d’erreurs présidentielles se transformer en une configuration gagnante, JusMurmurandi ne peut que comparer cette suprême habileté à celle des autres grands dirigeants.
Ne reste plus qu’à trouver à Nicolas Sarkozy le surnom qui le fera entrer dans ce club très sélect. Comme Mao Zedong était le « Grand Timonier », et Deng, son successeur, le « Petit Timonier », pour quoi ne pas appeler notre Président, dont la grandeur n’est pas la qualité première, le « Tout Petit Timonier »?
Dans « oPPoSitionS », il y a de quoi faire 2 PS
octobre 20, 2009 on 6:13 | In Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermésMartine Aubry a, pour le PS, des alliés naturels, les partis avec lesquels le PS a formé régulièrement des alliances depuis le Programme Commun des années 70: le communistes et les radicaux de gauche. Le problème, c’est que, dans l’état actuel des choses, c’est très loin de faire une coalition suffisante pour prétendre remporter des élections, qu’elles soient régionales ou nationales. Il faut donc aller chercher plus loin.
Chercher plus loin donne trois directions possibles à Martine Aubry: les partis les plus à gauche (NPA, Parti de Gauche), les Verts, et le MoDem. Le problème, c’est que les Verts de veulent pas d’alliance avec le PS, se trouvant mieux tous seuls pour être mieux placés pour le deuxième tour des régionales qu’en coalition négociée à l’avance avec les socialistes, qui ne sont pas tendres avec leurs « alliés » dans de telles négociations. Le second problème est que et la gauche et le MoDem pourraient être ouverts à des négociations, mais sont tout à fait incompatibles être eux. Le MoDem après tout est issu de l’UDF, composante la plus conservatrice de la droite classique, et on le voit mal cohabiter avec les anticapitalistes de Besancenot.
Pour compliquer encore un peu la tâche de Martine Aubry, qui, comme on l’a vu, n’en a pas besoin vu qu’elle l’est déjà, des sondages indiquent que la majorité des militants PS penchent vers une alliance à gauche. Or elle sait très bien que, sans Verts au moins, et de préférence sans Verts et MoDem va pencher trop à gauche pour séduire suffisamment d’électeurs de ce centre qui a toujours fait les victoires électorales en France.
Il y a une autre solution. Un recette éprouvée, génératrice de succès pour qui l’applique et de désarroi pour les adversaires. Cela s’appelle l’ouverture. Les Français indiquent aux sondeurs que, pour eux, le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy est Dominique de Villepin. Il faut donc que Martine Aubry joue l’Ouverture vers les déçus du sarkozysme. Jégo, Boutin, Santini.
Le problème, ce n’est pas que Martine Aubry rejette les soutiens et les appuis, d’où qu’ils viennent. Et que fractionner l’UMP par une judicieuse ouverture, c’est leur faire le coup de l’arroseur arrosé. C’est qu’en tête de ses nouveaux alliés, il y aurait Dominique de Villepin, qui tel le grand vizir Iznogoud, ne rêve que d’une chose, c’est d’être calife à la place du calife.
Et que, pour cette fonction-là, le PS a déjà pléthore de candidats.
Allant vers les roses, le MoDem est dans le rouge et non dans le vert.
septembre 5, 2009 on 9:19 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 2 CommentsLe MoDem est en pleine université d’été, et cela ne s’annonce pas simple pour François Bayrou. Il a toujours mis en avant comme spécificité de son parti le refus absolu et obstiné d’être classé soit à droite soit à gauche. De la sorte, sa position « au-dessus des partis » lui permettrait, après son élection à la Présidence de la République, de forger des majorités ad hoc en picorant tant à droite qu’à gauche.
Le problème, c’est que ce positionnement, joint à une opposition acharnée et féroce à tout ce qui vient de Nicolas Sarkozy, lui a valu de voir son parti terminer derrière les Verts aux élections européennes, pourtant un thème qui a toujours valu à l’UDF, prédécesseur du MoDem, les meilleurs scores.
L’année prochaine sera celle des élections régionales, la dernière dont les sortants MoDem aient été élus en tant qu’UDF, c’est-à-dire au centre-droit coalisé avec le RPR. Et si le MoDem continue sur la « lancée » actuelle, il verra son nombre de voix et d’élus chuter encore une fois gravement. Ce qui est d’autant plus grave que ce sont les deux bases sur lesquelles le parti est financé par l’Etat.
Bref, il y a péril dans la maison MoDem, sur fond de protestations de militants dégoûtés par le style ultra-personnel de Bayrou.
Pour faire face à cela, le Béarnais vient de laisser entendre qu’il approuvait l’ouverture que son lieutenant, Marielle de Sarnez, avait faite en direction du PS.
Le problème, c’est que le PS est au moins aussi prédateur envers ses alliés, comme le PRG, ou voudrait l’être avec les Verts, que l’UMP avec les siens. Et que donc, Bayrou, qui a refusé que son parti soit le supplétif de l’UMP, doit aujourd’hui envisager d’être celui du PS. Ce n’est pas JusMurmurandi qui le dit, c’est Corinne Lepage, vice-présidente du MoDem. Ambiance…
Sans compter qu’une alliance avec le MoDem détournerait du PS des partis qui envisagent avec lui une alliance franchement à gauche, tels les communistes ou le Parti de Gauche
Ainsi Bayrou, s’il ne s’allie ni à droite ni à gauche va constater les ravages que fait sur celui qui se voudrait le troisième homme un système électoral fait pour des confrontations de deux blocs. Et s’il s’ouvre à gauche pour survivre, il trahira tous ceux qui l’ont suivi dans sa quête de ni-droite-ni-gauche. Et une deuxième fois tous ceux qui avaient élu son parti alors allié de Chirac…, c’est-à-dire allié à droite.
Enfin, tout ceci devrait être résolu dimanche quand, dans son discours de clôture, le Président du MoDem dévoilera sa stratégie… encore 36 heures d’attente et de suspense insupportables…
En attendant, devant la décomposition sous nos yeux du PS et du MoDem, une étrange hypothèse naît sous les yeux interloqués de JusMurmurandi. Et si, en 2012, l’adversaire de deuxième tour de Nicolas Sarkozy était… Daniel Cohn-Bendit?
La fausse bonne idée des primaires
août 25, 2009 on 3:52 | In Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 CommentsLe Parti Socialiste français a choisi entre la poule et l’œuf. A savoir s’il leur faut choisir un leader qui soit populaire pour en faire un candidat de qualité à la Présidentielle de 2012, où s’il faut choisir un candidat de qualité et le rendre populaire. La tendance est maintenant claire: le parti va sur la voie des primaires, c’est-à-dire vers le choix d’une personnalité qui saura plaire à l’opinion, ou au moins à une certaine partie de l’opinion, au bon moment.
JusMurmurandi ne peut que saluer ce courage et leur souhaiter bonne chance, dans la crainte, pour le parti, qu’ils n’en aient drôlement besoin.
Comment ceux qui soutiennent cette méthode ne se souviennent-ils pas que, pour toutes les élections présidentielles françaises récentes, celui ou celle que les sondages plaçaient en tête quelques mois avant les élections a fini par perdre?
En 2006, Ségolène Royal apparaissait largement favorite devant Nicolas Sarkozy. C’est d’ailleurs cette popularité qui a largement forcé la main à de nombreux socialistes et les a fait nommer Ségolène plutôt que Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn. On sait ce que qu’il en a été de la suite, et comment la candidate de « la France Présidente » a perdu une élection imperdable.
Car, à l’humble avis de JusMurmurandi, la question n’est pas tant de savoir qui sera le ou la candidat(e), mais (1) sur quel programme, (2) avec quels alliés, et (3) avec quel soutien du PS.
Et il faut reconnaître que, sur ces 3 points, le PS est non seulement en vacances, mais carrément aux abonnés absents.
Tel que c’est parti, après avoir perdu les européennes, le PS se dirige vers une véritable fessée aux régionales de 2010, où il se présente en parti sortant pour 20 des 22 régions françaises. Laquelle claque ne va faire qu’exacerber les querelles de personnes.
Ce, alors que la donne de 2012 s’annonce d’ores et déjà plus difficile pour le PS que 2007. Car, en 2007, Sarkozy, outre son équation personnelle peu favorable (petite taille, look moyen, nom à consonance étrangère, réputation d’agité et d’autoritaire), se présentait comme successeur d’un président largement discrédité et combattu à l’intérieur même de son propre parti. Lesquels facteurs négatifs ne se reproduiront sans doute pas en 2012, où il bénéficiera en plus de l’avantage du sortant.
Se souvenant que le mot « primaire », notamment associé à celui d’intelligence, se réfère à des actions instinctives, émotives, voire brutales, JusMurmurandi conseille au Parti Socialiste de procéder avec davantage de réflexion, et donc d’organiser, plutôt des « secondaires ».
Nicolas Sarkozy élève de François Mitterrand?
août 5, 2009 on 6:59 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 CommentAvec tout Président en début de mandat, il est tentant de jouer à trouver auquel de ses prédécesseurs il ressemble. Ainsi de comparer les styles et stratégies de Nicolas Sarkozy et de Jacques Chirac, dont il est clair que le successeurs a repris les pratiques de générosité et d’attention ciblées (on peut aussi dire de clientélisme) du prédécesseur.
Il est plus amusant de voir le petit Sarkozy mettre ses pas dans les traces, autrement plus espacées, du grand Général. Notamment par un volontarisme pour dominer les circonstances qui n’a pas, c’est peu de le dire, été la marque de Chirac.
Il est plus curieux encore de voir un Sarkozy que la gauche présentait comme limite fascisant et liberticide (Sarkoléon) se couler dans l’habit de François Mitterrand. Mais cela devient carrément croustillant de voir qu’il le fait justement au détriment du PS que François Mitterrand avait bâti.
Car c’est Mitterrand qui avait inauguré, avec son deuxième mandat, la politique d’ouverture qui a été la première mine que Sarkozy a fait exploser sous les pas des socialistes. Avec notamment un Premier Ministre, Michel Rocard, plus au centre que la moyenne du PS, et dont la droite ne pouvait combattre la modération sans se cantonner dans un coûteux extrémisme.
C’est exactement ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Le PS a déjà refusé de voter le RSA, mesure pourtant typiquement de gauche, la suppression de la publicité à la télévision publique, le plan de soutien aux banques, la loi Hadopi qui soutient la création contre le piratage, et j’en passe. Les arguments socialistes visant à dire que leur désaccord sur les modalités justifient leur vote négatif ne sont pas acceptés par les Français.
Mais la manœuvre peut-être la plus dangereuse, et ô combien Mitterrandienne est en train de se dérouler maintenant avec la taxe carbone.
Cette taxe est saluée par les écologistes comme un progrès fondamental pour changer le comportement des consommateurs vers une plus grande éco-responsabilité. Ce sera même, si elle est adoptée comme prévu, une première mondiale, saluée comme telle par, notamment, le plus populaire des écologistes français, Daniel Cohn-Bendit, tout frétillant de sa récente victoire aux élections européennes.
Oui, mais voilà. Tout englué dans sa stratégie d’opposition systématique à tout ce qui « sent le Sarko », qu’ils font rimer avec « sent le fagot », le PS s’apprête à voter contre. Ce d’autant plus facilement que la taxe carbone, comme tout nouvel impôt, est certaine d’être impopulaire. Ce qui veut dire que le PS va voter contre une mesure emblématique pour les Verts, et ce alors qu’ils devraient trouver d’urgence une alliance pour les prochaines élections régionales (ou territoriales, car il semble que Sarkozy veuille en profiter pour faire passer une réforme des contours du scrutin).
Comment alors s’allier avec un parti dont on vient de refuser une mesure emblématique? Comment prétendre gagner quelque élection que ce soit si les socialistes ne fédèrent et mobilisent pas l’intégralité de la gauche, hormis peut-être le NPA?
Or le PS se présente aux élections régionales en ayant 20 régions à défendre. Dans leur état de guerre interne ouverte (oui, je sais, une fracture est soit ouverte soit interne, mais là, il faut bien reconnaître qu’elle est les deux. On ne peut même pas dire que le PS soit en état de guerre civile car il n’y a plus grand chose de civil entre eux…), JusMurmurandi voit mal comment il peuvent s’offrir le luxe d’une guerre, en plus, avec les Verts, dont beaucoup sont plus attirés par une consolidation de leur position européenne que par le fait de jouer les supplétifs des socialistes en régions.
Le fait que Michel Rocard, autrefois fer de lance de l’ouverture mietterrandienne, ait été mis par Sarkozy à la tête de la taxe carbone est un clin d’oeil ou une embûche supplémentaires.
Et les socialistes feraient bien de se souvenir que deux textes emblématiques des avancées de la société française ont été votés par l’union de la droite et de la gauche au Parlement: l’autorisation de l’avortement et la suppression de la peine de mort.
Pour les socialistes, s’opposer à la taxe carbone, sans même réussir à la faire avorter, ou pire encore si d’aventure ils y réussissaient, ce serait se condamner à mort…