Shocking!!
avril 3, 2009 on 9:21 | In Europe, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésBerlusconi au G20 de Londres qui se fait rabrouer par la Reine d’Angleterre lorsqu’il glapit le nom du Président des Etats Unis pour se faire remarquer…
Bras de fer, ou …..??
mars 30, 2009 on 9:10 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésBras de fer ou chantage – définition
Didier Le Reste, tête de pont de la CGT déclare dans les Echos du jour « le rapport de force ne vaut que s’il est mis au service de la négociation ».
Question : y a t il encore négociation quand il y a rapport de force ????
Deuxio : à votre avis, qui va trinquer avec la CGT en syndicat majoritaire à la SNCF ?
Réponse : Syndicat 1 – citoyens voyageurs 0.
Bras de fer ou gaspillage – définition
Mettez un groupe de pays ayant besoin d’un avion militaire, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre
En face, mettez un groupe d’industriels, avec d’un côté un fabricant de cellule et de l’autre un groupe pour créer un nouveau moteur.
Agiter, puis essayer de laisser reposer.
Le résultat est un avion militaire qui tout en n’ayant jamais décollé, risque même de s’écraser !
Pour le plus grand bonheur des fabricants américains et russes.
A tous les hommes politiques européens, et français en particulier, qui donnent des leçons aux patrons, en voici une qui va, encore une fois, nous coûter cher – même si le programme A 400M décolle un jour.
Bras de fer ou piège à cons – définition
Encore deux navires capturés au large de la Somalie en 24 heures en fin de semaine dernière.
Un navire grec de 9.000 tonnes avec 19 membres d’équipage et un bateau norvégien de 23.000 tonnes avec 27 personnes.
Plus on paye les rançons, plus on équipe les pirates.
Plus on équipe les pirates, plus ils saisissent nos navires.
Plus ils saisissent de navires, plus on paye les rançons.
Plus on paye les rançons etc. etc. etc.
Rançon, piège à cons.
Bras de fer – ou prisonnier
Une à une, chaque grande ville, région etc. « est acculée à la rigueur budgétaire » nous livrent encore les Echos ce jour.
Après Paris et ses 9%, voici Marseille avec 4.9%.
« Les impôts sont notre seule variable d’ajustement » déclare ainsi l’adjoint aux finances de la ville phocéenne.
« Nous devons tout faire pour poursuivre l’élan engagé depuis 1995 à Marseille ».
A le lire JusMurmurandi pense plutôt que les finances de la ville vont dans le mur et qu’au lieu de prendre des décisions courageuses en réduisant le train de vie de la ville d’autant que les recettes baissent, on préfère tondre le contribuable.
A cette classe politique qui conspue tant les chefs d’entreprise, rappelons que ces derniers lorsqu’ils sont mandataires sociaux sont révocables « ad nutum ». Cela veut dire virables dans l’instant.
Comme Christian Streiff, Président de PSA remplacé ce week end par le conseil d’administration.
A quand des politiques soumis au même régime ?
Quant aux socialistes qui réclament à cor et à cri plus de décentralisation, on vous aura prévenu, Cher Lecteur.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil…
Sauf chez JusMurmurandi !
On n’a rien demandé à personne. « On » a juste demandé aux futurs subventionnés s’ils voulaient bien l’être.
Résultat : avec 61% de votes exprimés, les Mahorais vont nous coûter « 200 millions d’Euro par an pour atteindre l’intégration complète…. d’ici 20 à 25 ans. » Dixit Yves Jego, le Secrétaire d’Etat à l’Outre mer. Et on entend les Comoriens, jusqu’en Métropole qui disent « Et nous, et nous, et nous !!! ».
Heureusement Jégo déclare aussi « Mayotte peut servir de modèle, y compris pour la métropole ».
Ouf, JusMurmurandi est rassuré…
Ah bon ?? Pas vous ???
La guerre des boutons
mars 28, 2009 on 7:06 | In Europe, France, Insolite, International | 2 CommentsNon, rassurez vous nous n’allons pas consacrer un nième article au Président de la Société Générale…mais plutôt aux nouvelles formes de combat utilisées par les Etats Unis.
Comme chacun le sait, chaque conflit est une occasion, une « opportunité », pour tester les derniers équipements ou plutôt les matériels « dernier cri » et faire « progresser » les armements.
La conflit afghan est un parfait exemple de ce sujet, avec le déploiement de nombreux drones, ou avions sans pilote, qui sont dirigés à distance, quelques fois avec des pilotes devant des consoles situées à plusieurs milliers de kilomètres des lieux du vol.
Car les drones offrent de nombreux avantages.
Le premier, ils sont moins chers, car petits par rapport à des chasseurs traditionnels.
Deuxièmement, ils peuvent voler aussi longtemps que leur réserve de carburant leur permet (plusieurs dizaines d’heures), car ils ne se fatiguent pas comme les humains.
Et enfin, ces derniers étant absents du poste de pilotage, pas de mauvaise nouvelle en cas d’accident, pas de photo de cercueils à la une des journaux à sensation si l’un d’entre eux est abattu; ce n’est qu’une perte matérielle.
Dans l’armée américaine, leur nombre a très fortement augmenté au cours des dernières années pour illustrer ce « succès ».
De 167 en 2001, on estime le nombre aujourd’hui à 5.500.
Un problème se pose par contre pour certains pilotes qui ont quelques fois du mal à faire la distinction entre un simple jeu vidéo et une arme qui peut donner la mort avec les missiles et autres gâteries du même style qui réjouirait sans fin le Bernard Blier des « Tontons Flingueurs » (« J’atomise, je ventile, je disperse » – tout un programme)
Et d’après les spécialistes américains, nous n’en sommes qu’au tout début du développement de ce type d’arme.
Mais pour les traditionalistes des pays comme l’Afghanistan ou le Pakistan, c’est aussi l’illustration de la peur des nations occidentales de risquer d’envoyer des troupes sur le terrain pour éradiquer les « insurgés ». Or la confiance se construit avec des actes de bravoure.
La guerre « propre » n’est pas encore pour demain.

drone Predator
Familles, je vous hais…
mars 28, 2009 on 5:42 | In Europe, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermésOu peut-être eût-il fallu écrire: « filles, je vous hais » quand on voit deux incidents père-fille qui animent la vie politique française.
D’une part, Jean-Marie Le Pen a du moyennement apprécier de voir sa file contredire, ce qui n’est jamais un détail. C’est sur la question du « détail » justement. Le président du Front National ayant réitéré son affirmation suivant laquelle les chambres à gaz etc…., sa fille a dit que, selon elle, justement, elles n’étaient pas un détail….
D’autre part, Jacques Delors, alors que sa fille Martine Aubry peine pour trouver et soutenir un candidat commun aux socialistes européens pour le prochain parlement de Strasbourg, déclare qu’à son avis, Alain Juppé ou François Fillon seraient très bien….
La différence entre le Front National et le PS? Chez les Le Pen, c’est la fille qui contredit le père, chez les Delors, c’est le père qui contredit la fille….
En attendant, Nicolas Sarkozy peut dormir tranquille. Même si sa descendance se pique de politique, ce qui est déjà le cas, il n’a pas de fille!
Minc et les patrons
mars 23, 2009 on 4:20 | In Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite | 1 CommentCe matin, dans le Figaro, un texte pour le moins curieux. Alain Minc, fleuron de l’intelligentsia parisienne, conseiller de tous les puissants, écrit à « ses amis » les patrons. En substance il leur dit que leur conduite, dans la circonstance actuelle, est de l’inconduite. Et il leur fait, avec force exemples d’excessive rapacité en France et, a contrario, de discrétion et de modération à l’étranger, un brin de conduite.
Il leur rappelle dans les termes les plus nets les errements de 1788, aussi bien que les dégâts qu’entrainerait une législation rigide et restrictive sur le sujet de leurs rémunérations.
Que cherche Alain Minc? Quand on connaît la complexité du personnage, on peut se poser la question. Imagine-t-il obtenir plus de résultats dans une lettre ouverte que par de nombreux entretiens avec tous ceux dont la porte lui, de toute façon, ouverte?
Ne voit-il pas que cette lettre, émanant d’un concentré de haute priviliégiature énarcho-parienne est un argument direct dans les mains de la gauche, Besancenot et Hamon en tête, qui soufflent sans vergogne sur les braises de la lutte des classes la plus dure en faisant semblant d’ignorer que Marx est bel et bien mort et enterré?
Veut-il dissocier son sort personnel de celui d’une caste qu’il juge d’ores et déjà perdue pour l’Histoire? Il en est beaucoup trop fin connaisseur pour ignorer que le duc d’Orléans, rebaptisé Philippe-Egalité, qui vota la mort sans appel du roi son cousin, fut lui-même guillotiné peu après.
Il ne faudrait pas oublier que Minc, même s’il a des revenus de ses nombreux livres, est avant tout un conseiller grassement payé par le haut patronat. Et que donc, déplaire est, dans cette fonction, pire qu’une faute professionnelle, une faute de goût. Laquelle peut fermer à tout un chacun -même à lui, Minc, petit Prince du Conseil, et, par ailleurs aussi Conseil du Prince puisque proche de Sarkozy- les chéquiers qui le nourrissent.
Mais Minc est plus subtil que toutes ces interprétations simples, et trop conscient de son intérêt pour se torpiller dans le but de briller, l’espace d’un instant, de cette nouvelle preuve de son ouverture aux Lumières de notre temps.
Alors JusMurmurandi propose quatre réponses à sa propre question.
La lettre ouverte de Minc serait en fait le message de patrons « raisonnables » effarés des excès de leurs collègues, excès pour lesquelles ils craignent d’être tous damnés, voire carrément condamnés. Et Minc serait le héraut de ces éclairés d’un nouveau genre, qui ne savent visiblement pas se faire entendre du MEDEF, dont la présidente est le seule personne citée explicitement de toute la lettre.
Deuxième possibilité, Minc vise en fait à ringardiser et déstabiliser Laurence Parisot pour mieux la remplacer. En montrant aux patrons le risque qu’il y a à la suivre, et que lui-même ferait autrement mieux dans ces temps si difficiles pour tous. Il éteindrait l’incendie après avoir avoir contribué à en aviver la flamme, et à diriger Laurence Parisot vers la place du Marché de Rouen.
Troisième possibilité: Minc serait en fait le porte-voix à peine déguisé de son ami Nicolas, lequel n’a certes pas besoin en ce moment de devoir ni défendre ni légiférer contre le patronat, ce à quoi le contraindraient d’autres affaires comme celle des stock-options -aujourd’hui annulées, mais le mal est fait- de la Société Générale. Et outre le fait de rendre service au Président, Minc montre à quel point il maîtrise la communication publique qu’il sait ciseler à merveille. Le contraste avec une certaine ministre des Finances pourrait donner des idées pour un poste qui commence par les mêmes trois premières lettres que le nom de Minc.
Enfin, on étalant sa « modernité », Minc peut susciter des affaires. Des patrons sensibles à sa « branchitude » peuvent vouloir bénéficier de ses conseils, tarifés au prix fort, bien entendu. Du marketing bien fait, en quelque sorte.
Connaissant l’habileté manœuvrière et la créativité d’Alain Minc, il paraît évident qu’il joue à ce billard à 4 bandes, quand les plus habiles du commun des mortels doivent se contenter de 3. Chapeau, l’artiste!
Plus on est de fous, plus on rit…
mars 20, 2009 on 8:47 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsLa journée d’hier a été fascinante.
En France, comme chez ses partenaires économiques, le ralentissement économique touche la population active de plein fouet.
Comme l’avait annoncé JusMurmurandi, si en 2008 on a eu peur, en 2009, on a mal.
Car si le premier phase du ralentissement est due à l’incurie d’un système bancaire guidé par Avidité et Cupidité, entrainant une ralentissement des secteurs industriels et des services, nous sommes aujourd’hui la cause de la poursuite, de l’aggravation de ce ralentissement.
Chaque fois que nous allumons la télévision, consultons internet, écoutons la radio ou encore lisons les journaux pour suivre les actualités, immanquablement, au moins une ligne, une minute sont consacrées aux difficultés économiques d’une entreprise, d’une partie de la population ou d’une nation.
Et quelle est la réaction naturelle ? Est ce de se battre pour contribuer à titre individuel à remettre la machine économique en route ? Est-ce de remplacer, par exemple une voiture qui peut encore rouler ?
Il faudrait être fou pour faire cela. Car cela voudrait dire de ne pas céder aux dangers annoncés ou réels, de dépenser, selon ses moyens, une part plus importante qu’habituellement de son revenu afin de remettre de l’argent frais dans le circuit.
C’est pour cela que la journée d’hier nous a fascinés.
Car finalement, à quoi a t elle abouti ?
Un, deux, trois millions de personnes dans les rues ?? Et alors ??
En Chine par exemple, pays tout autant impliqué dans le système économique mondial, ce sont des dizaines de millions de personnes qui sont touchées.
Alors que quelques Français descendent dans la rue, peccadille !
Non assurément, vu de l’étranger, on doit vraiment prendre les Français pour des fous, car encore une fois, ce n’est que par le travail, l’entraide et la solidarité nationale que l’on va s’en sortir. Comme le font les autres pays touchés. Et non en descendant dans la rue, sans autre but, avoué ou non, que de profiter des premiers beaux jours.
En cela, la France est une fois de plus seule, comme au temps des 35 heures, qu’elle est la seule à avoir voulu, dans un moment de folie, imposer à ses entreprises, puis au secteur public, au grand dam de la concurrence ou de la notion de service de la fonction publique.
Mais le plus fou de la journée d’hier, comme toujours un grand succès syndical, c’est que l’on ne peut même pas lire de journal aujourd’hui à son sujet. Rien. Pas une ligne.
Les journaux ne sont pas parus aujourd’hui….suite à la grève !
Brèves
mars 7, 2009 on 7:28 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 6 CommentsEmancipation de la femme.
Le Vatican par l’intermédiaire de sa feuille de chou, l’Osservatore Romano, fait l’éloge de la machine à laver le linge, qui a le plus contribué à contribuer à émanciper la femme, plus encore que la pilule ou l’avortement.
Et de conclure l’article en illustrant ce que ce bel ustensile ménager permet de faire » Mets la lessive, ferme le couvercle et détends toi. »
Est ce ce que le Vatican compte faire avec Monseigneur Williamson en attendant qu’il revienne sur ses propos négationnistes sur les chambres à gaz ??
Déficit du budget de l’Etat
La vente des objets de collection de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent a atteint des sommets, 373 millions d’Euro. C’est une bonne nouvelle pour l’Etat français. Car transformer des objets de collection en monnaie sonnante et trébuchante rend les sommes immédiatement redevables de l’impôt sur la fortune, plus connu sous son acronyme d’ISF.
A moins que Pierre Bergé ne s’expatrie fiscalement bien sûr….
Airbus A 380 chez Air France: rendez l’argent ?
Tout le monde se souvient des cris d’orfraie poussés par les compagnies clientes car le programme a pris du retard. De nombreuses d’entre elles ont demandé des indemnités de retard.
La conjoncture se retournant, certaines demandent maintenant des reports de livraison, comme Air France.
Airbus va t elle se faire rembourser ses indemnités de retard ? Avec les intérêts moratoires, comme cerise sur le gâteau ?
2012
Ségolène Royal, rejetée par le PS, prend les devants et déclare prendre ses distances par rapport au parti et préparer 2012.
Elle va donc recentrer son action sur sa région, le Poitou Charentes afin « d’expérimenter des solutions à portée nationale ».
Le Poitou Charentes, quelle belle région, voilà (enfin ?) un défi à sa hauteur.
« Seconde Chance »
TF1 a décidé de ne pas donner de…seconde chance à l’émission éponyme.
Qu’en sera t il à Radio France en ce qui concerne Stéphane Guillon après ses propos sur Dominique Strauss Kahn ?
Euro-mystère, ou euro-misère?
mars 4, 2009 on 4:29 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermésIl n’est pas toujours bon d’avoir de la mémoire, cela permet trop souvent de rappeler à d’aucuns, experts en particulier, des prédictions qui ne se sont pas réalisées.
JusMumurandi se souvient en particulier de tous les prédictions apocalyptiques qui ont accompagné la naissance de l’Euro. Une monnaie unique pour des pays ayant des politiques économiques divergentes ne saurait survivre, affirmaient toutes les sommités en matière économique.
Le fait est là, une tornade d’une ampleur sans précédent a balayé le système financier mondial, et l’euro est toujours là. Et il suffit de regarder le sort des monnaies restées « indépendantes » de l’euro pour voir la différence. Forint, zloty, couronne ont perdu de 15% à 30% de leur valeur face à l’euro depuis novembre, non pas dans une volonté affirmée de dévaluation compétitive, ou à cause d’une baisse des taux d’intérêts pour vigoureuse que chez nous pour mieux relancer la machine, mais à cause d’une fuite devant ces « petites » monnaies assises sur des économies nationales que la crise fragilise. Quant au rouble, il combine grande faiblesse et taux d’intérêts élevés, un couple véritablement infernal pour l’économie et la population russes
Et c’est à ce moment qu’on assiste à une double interrogation en apparence contradictoire: certains pays sont en difficulté avec leur appartenance à la zone euro, comme la Grèce, ou, à un moindre degré, l’Italie, et des articles de presse commencent à évoquer leur possible abandon de la monnaie unique pour revenir à une monnaie nationale. Et, dans le même temps, des pays d’Europe centrale, Pologne notamment, demandent une accélération du calendrier de leur adhésion à la même monnaie unique.
Quel est donc cet euro-mystère?
Tout simplement, les finances publiques grecques sont, avant même la forte dégradation qu’entraînera la crise, en état lamentable. Trop de déficits, trop de dette publique accumulée font que le remboursement de cette dette est aujourd’hui considéré comme incertain, et que la Grèce peut être tentée de se demander si ne pas la rembourser n’est pas une option attractive. Comme la Grèce avait déjà menti outrageusement sur la réalité de ses performances financières pour obtenir son accession à la zone euro, ce précédent de flibuste financière n’inspire pas particulièrement confiance aux investisseurs. D’où des difficultés pour la Grèce à trouver preneur pour ses émissions de dette souveraine, ce qui n’est évidemment pas bon pour l’euro, monnaie actuelle de la Grèce.
Quel avantage la Grèce pourrait-elle trouver à sortir de l’euro? Le « droit » de dévaluer sa monnaie, ce qui la rendrait plus compétitive à l’exportation. Les vacances en Grèce, par exemple, seraient plus compétitives que celles, aujourd’hui mois chères, en Croatie voisine. Et, évidemment, qui peut dire que la perspective de ne pas payer ses dettes ne présente pas d’attrait pour les mauvais sujets? Ceci dit, comme toujours, une telle dévaluation compétitive se paye par une inflation importée, et une augmentation immédiate du poids de la dette étrangère.
Tandis que l’adhésion de la Pologne, par exemple, à l’euro, se traduirait par la fin de la baisse de sa monnaie, et la capacité améliorée à lever de la dette, vu le plus grand appétit des investisseurs pour la dette en euros qu’en zlotys. Cela dit, les inconvénients subis par les Grecs seraient alors ressentis par les Polonais: dans un premier temps il faut assumer une devise forte, qui ne permet pas d’ajuster son cours à la baisse quand les voisins et concurrents le font. Ensuite, s’ils lèvent trop de dette, l’euro devient comme un corset qui ne leur laisse plus les libertés louches qu’on peut prendre avec sa propre devise.
Et, après avoir beaucoup emprunté, ils pourraient se retrouver à leur tour tentés d’en sortir pour retrouver leur liberté de manœuvre.
Cela veut-il dire que tous les pays de la zone euro seront attirés, à un moment ou à un autre, par l’idée de quitter la monnaie unique, source de leurs euro-misères?
Comme le dit l’adage: » quand je me regarde, je me désole (et comme c’est vrai en ce temps de crise), quand je me compare, je me console ». Force est de constater, si l’on mesure l’intensité de la crise à la « croissance » (vu qu’elle a été négative partout, j’ai du mal à employer ce mot, mais parler de « décroissance » ne serait pas encore clair pour vous tous, nos lecteurs) du 4e trimestre 2008, la comparaison de la zone euro avec la Grande Bretagne, le Japon, la Corée ou les Etats-Unis montre que cela va encore nettement plus mal chez les autres grandes économies occidentales que chez nous.
Mais enfin, un grand européen, Jules César, qui, lui, a réussi à inclure l’Angleterre dans l’Europe qu’il a construit, a dit qu’il préférait « être premier dans un petit village italien que deuxième à Rome ». Peut-être la Grèce préfère-t-elle être bannie par les marchés financiers et ligotée par les exigences du FMI, mais libre de sa monnaie que de participer à l’auberge espagnole de l’euro?
Cela montrerait que certaines choses sont sans prix. Surtout à un moment où la monétisation à outrance de notre mode de vie et de notre civilisation montre ses limites, le relais peut-il être pris par autre chose que par le retour de valeurs plus essentielles?
La toute-puissance américaine
février 27, 2009 on 5:35 | In Economie, Europe, Incongruités, Insolite, International | 2 CommentsOh, c’est vrai, le titre a de quoi provoquer. On lit en effet partout que la crise financière est le dernier clou dans le cercueil de la toute-puissance américaine, que ce soit sur le plan idéologique, avec la faillite du capitalisme libéral, ou sur le plan géopolitique.
Si on le lit déjà partout, vous n’avez pas besoin de le lire aussi sur JusMurmurandi
Mais vous ne venez sans pas ici non plus pour lire systématiquement le contraire de ce que vous lisez par tout. Ce serait du négationnisme. Et pour cela, en politique ordinaire il y a déjà François Bayrou et l’hebdomadaire Marianne, et en crimes contre l’humanité il y a Mgr Williamson, qui en remet encore une couche ce matin en s’excusant pour les conséquences de ses déclarations, mais pas pour leur contenu.
Mais il se trouve que l’actualité donne en ce moment à voir un autre visage que celui généralement donné à lire sur les média internationaux. Et là, JusMurmurandi s’invite à la table de discussion.
Les craintes se multiplient de voir des pays d’Europe centrale sombrer dans la crise. Non pas souffrir, comme nous, mais sombrer, avec implosion financière, faillite de banques, évaporation, de l’épargne, fuite devant la monnaie, et le cortège de misère sociale qui en résulterait. Ou alternativement, ne pouvoir s’en sortir qu’avec l’aide du FMI mais se retrouver ligoté dans le corset de contraintes que celui-ci exige pour prix de ses prêts. Déjà la Hongrie et l’Ukraine sont passés sous ses fourches caudines, et d’autres pays semblent devoir y avoir recours.
La cause de la plus grande dureté de la crise dans cette région d’Europe est simple: pour se rebâtir après des décennies de communisme et d’économie centralisée et planifiée, ces pays ont misé sur les investissements étrangers et les exportations. Un exemple parmi mille, l’industrie automobile. Peugeot fait des petites voitures en partenariat avec Toyota en Tchéquie, et tout seul en Slovaquie, tandis qu’Audi fait des moteurs en Hongrie, Renault, outre sa production slovène, dévelope le roumain Dacia à marches forcée, tandis que Volkswagen fait de même avec le tchèque Skoda, etc. Et l’immense majorité des productions de ces usines est exportée, notamment en Europe occidentale, à des coûts moins élevés qu’une production locale.
Et la crise, en asséchant le marché automobile, a asséché leur plan de charge, conduisant à du chômage partiel et à des licenciements en masse. Les nouveaux investissements, qui venaient année après année soutenir la croissance de ces économies, se sont aussi taris, entraînant la fin des créations d’emplois.
JusMurmurandi ne peut s’empêcher de rapprocher ces situations de celle du Japon, autre pays dont le renouveau de croissance après deux décennies d’asthénie était lui aussi fondé sur les exportations. Lesquelles sont en baisse de plus de 40% en décembre 2008 et janvier 2009 par rapport aux mêmes mois de l’année précédente. un effondrement qui dépasse la capacité de n’importe quelle entreprise fondée sur les exportations à survivre.
Et la Chine, dont 30 millions de travailleurs migrants ont déjà perdu leur emploi, et dont la moitié des fabricants de jouets a déjà fermé, tout ceci pour cause de baisse des exportations, alors même que là, le marché intérieur reste relativement dynamique pour autant que les chiffres officiels aient le moindre rapport avec la réalité, ce qui est moins sûr là que dans d’autres régions du monde.
Dans toutes ces situations, un talon d’Achille, les exportations, et, le cas échéant, un facteur aggravant, les investissements étrangers.
Or quel est le marché qui n’a pas ce problème de dépendance aux exportations ou aux investissements étrangers? Celui qui a au contraire le plus gigantesque déficit commercial que le monde ait connu, et qui donc exporte les licenciements que la baisse de son marché induit. Les Etats-Unis bien sûr.
Longtemps il a été de bon ton de dauber sur la fragilité américaine parce que ses énormes déficits étaient financé par les achats étrangers de Bons du Trésor (par les Japonais puis par les Chinois). Et d’imaginer qu’un jour ces pays puissent mettre l’Oncle Sam à genoux avec la seule menace de ne plus en acheter.
Sauf que maintenant ce sont eux qui sont à genoux depuis que les citoyens de l’Oncle Sam n’ouvrent plus les cordons de leur bourse pour acheter leurs produits.
Si bien qu’on pourrait imaginer le président Obama mettre en demeure Chine et Japon de financer une partie du plan de relance américain, tant il leur est indispensable. Vu l’ampleur [les mots me manquent pour décrire ce qui requiert un superlatif de tous les superlatifs] du déficit budgétaire qu’il soumet au Congrès, cela pourrait vite se révéler aussi inévitable que révolutionnaire.
L’Europe pourrait se retrouver dans la même situation, à un moindre degré, entre ses parties occidentale et centrale-orientale.
Vous avez dit: crépuscule de la toute-puissance américaine?
Un courant d’opinion, appelé « conspirationniste » a tendance à voir derrière chaque catastrophe la preuve d’une conspiration. Le plus célèbre exemple est l’assassinat de John Kennedy à Dallas en 1963, le plus récent est le 11 septembre, que ces dingos attribuent au gouvernement américains lui-même.
JusMurmurandi leur donne matière à exercer leur imagination enfiévrée: et si, tant le résultat est de rabaisser les concurrents de l’Amérique, la crise économique était partie des Etats-Unis non pas comme le produit d’institutions financières trop dérégulées, de cadres trop rapaces et de risques trop mal appréciés, mais comme un tour de force du machiavélique gouvernement américain pour mettre ses concurrents à genoux?
La grosse commission (de Bruxelles)
février 20, 2009 on 10:05 | In Coup de gueule, Economie, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermésIl est des cas quand de talentueux humoristes qui s’astreignent à une production quotidienne d’humour sur commande ne sont pas très inspirés. Il y a alors un recours qui permet de pallier la panne d’inspiration, c’est le fameux thème pipi-caca. Laurent Gerra, le brillant imitateur qui se produit tous les matins sur une radio périphérique est bien connu pour ce recours à l’univers érotico-uro-scato.
C’est pourquoi, quand vous lisez ici que JusMurmurandi se lâche et que son titre donne dans la métaphore grasse, vous vous dites: eux aussi sont en panne d’inspiration.
Que nenni, Messeigneurs, c’est délibéré.
Car traiter la Commission de Bruxelles de grosse commission, c’est dire qu’ils ont fait plus que se compisser, il se sont conchiés. Et si d’aventure il vous déplaisait de lire pareils mots sous notre plume, sachez qu’ils sont empruntés, entre autres, à François Villon et à François Rabelais.
Revenons donc à l’étron qu’a commis la Commission (si l’on ose dire). Ladite commission était resté étrangement silencieuse depuis les mois que dure la crise qui bouleverse le monde et ruine les européens par millions. Encore sous la présidence Sarkozy Manuel Barroso faisait-il partie des voyages présidentiels, fût-ce aux places arrières de l’avion, mais avec la présidence tchèque, on a l’impression que la chaise de Commission est vide. Ce qui, contrairement à une chaise percée, qui sert à quelque chose, ne sert manifestement à rien. Il faut dire que, puisque la vacance de la Commission semble indiquer que sa principale occupation consiste à serrer les fesses pour attendre que cela se passe, on se demande quel usage ils pourraient avoir d’une chaise percée.
L’étron, donc, c’est qu’au milieu de cette immobilité constipée, la Commission a décidé de passer à l’action. Et a subito presto entamé une procédure de déficit contre 6 pays européens pour dépassement du déficit prévu par le pacte de stabilité, soit 3% du PNB.
Rarement a-t-on vu une action plus faux-cul. Il y a des mois que l’on sait que la crise va plonger les Etats européens dans une récession en 2009 qui va creuser les comptes budgétaires de tous. Il y a des mois que la Commission elle-même a recommandé d’appliquer des plans de relance de l’ordre de 1,4% de PIB. Ce qui veut dire que tout Etat dont les finances publiques connaîtraient un déficit supérieur à 1,6% du PIB serait interdit de relance. Quand on prend en compte la dégradation du déficit causé par une forte récession, qui ampute les recettes fiscales sans amputer les dépenses, cela veut dire que quasiment aucun Etat ne pourrait relancer son économie suivant les « conseils » de la Commission sans encourir les foudres de la même Commission.
Peut-être les Européns ne sont-ils pas suffisamment dans la mouise, ce qui expliquerait que Bruxelles ait voulu en rajouter une louche. Peut-être la crise donne-t-elle à suffisamment d’européens l’impression de l’avoir dans une partie charnue de l’anatomie au point que la Commission européenne ait voulu administrer à tous un puissant laxatif, dont on sait que l’effet premier est de faire chier.
Force est de reconnaître qu’ils ont réussi. On aurait voulu fâcher les Européens avec l’Europe version Commission de Bruxelles qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Et ce, pour faire bonne mesure, juste avant les élections européennes, qui permettront aux électeurs d’exprimer ce qu’ils pensent d’un pareil lavement.
A l’époque où les agriculteurs français voulaient faire pression sur la Commission pour obtenir d’elle de meilleurs prix garantis pour leurs productions, un moyen des plus fins, élégants et délicats qu’ils utilisaient pour se rappeler au bon souvenir des commissaires bruxellois était de déverser devant les bâtiments européens un savant mélange de fumier, de purin et de lisier.
Sans doute est-ce en mémoire de ce rituel historique que la Commission a décidé de se substituer aux agriculteurs de l’ancien temps. Et qu’elle se couvre elle-même, sans recours à des cochons ou à des tracteurs, de ses propres excréments.
Ou peut-être est-ce par solidarité avec les Européens, pour montrer qu’elle aussi est dans la merde?
Le tigre devient petit cochon
février 3, 2009 on 5:55 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésQui se souvient du « tigre celtique », surnom donné à la petite Irlande pour honorer son fort taux de croissance, souvent plus proche de celui de la grande époque des « tigres d’Asie » que de celui de la vieille Europe? JusMurmurandi se remémore les innombrables articles écrits à la gloire de la façon dont les Irlandais surent profiter de généreux fonds européens, comment il attirèrent de nombreuses entreprises étrangères grâce à des taux d’imposition si bas qu’ils ressemblaient furieusement à du dumping fiscal, combien de jeunes Français doués et ambitieux trouvaient à Dublin ce que la France ne savait plus leur offrir, à savoir un avenir.
C’est pourquoi ce fut un choc pour les partenaires européens de l’Irlande de voir les citoyens de la verte Erin voter « non » à 53% au référendum sur le Traité de Lisbonne, et être le seul pays à faire dérailler la mécanique si vite et si irrésistiblement mise sur les rails par un Nicolas Sarkozy fraîchement élu. Comment ceux qui en avaient tant bénéficié pouvaient-ils aujourd’hui se montrer si ingrats, et mordre ainsi la main qui les avait nourris?
C’est pourquoi c’est avec une « schadenfreude » non dissimulée que JusMurmurandi s’est délecté de la lecture d’un sondage annonçant qu’aujourd’hui se dégagerait une forte majorité de « oui » sur le même texte. Schadenfreude, mot pour désigner la joie que l’on ressent devant les dommages que subit un tiers. Car ce n’est pas la concession faite par les Européens pour servir de feuille de vigne à un nouveau vote, à savoir que l’Irlande conservera un commissaire européen, qui entraîne ce revirement, mais bel et bien la crise. Crise qui frappe d’autant plus durement le pays que son développement est récent, qu’il s’appuie beaucoup sur des entreprises étrangères et donc sur des exportations mises à mal par la chute de la consommation mondiale, et que ce développement a été financé par des banques particulièrement agressives. Laquelle agressivité leur a valu de prendre des claques qui, en pourcentage, dépassent celles des autres pays européens, et rappellent qu’il n’y a qu’une lettre d’écart, et encore sont-elles voisines d’alphabet, entre l’Irlande et cette autre île aujourd’hui éprouvette de laboratoire de la crise mondiale, l’Islande.
Il y eut bien, quand la crise financière menaça de tout emporter, une tentative irlandaise de faire, comme à l’habitude, cavalier seul pour être mieux-disant bancaire, quand le gouvernement irlandais garantit tous les dépôts de ses banques. Cette manœuvre, qui irrita contre elles tous ses partenaires, furieux de voir l’Irlande jouer la concurrence intra-européenne pour tenter de sauver seule sa peau, trouva son épilogue quand ce fut au contraire un type de plan financier unique calqué sur le modèle britannique, qui fut mis en place pour calmer la tempête financière.
Ce fut le dernier rugissement du tigre.
Depuis, les Irlandais se sont rendus compte de la fragilité de leur prospérité. Ils ont aussi observé à quel point la crise est plus aiguë chez eux et chez leur cousin britannique que chez les grandes puissances continentales, la France et l’Allemagne. En particulier, l’effondrement de la livre anglaise, quasiment à parité aujourd’hui avec l’euro, que touchent du doigt ces grands voyageurs que sont les Britanniques dès qu’ils mettent le pied dans le reste de l’Europe. Ils ont vu à quel point le calcul qui leur fit voter « non », à savoir que le blocage du traité leur permettrait d’en rester à un statu quo qui leur valait de grasses subventions sans cela promises à migrer vers l’Est européen plus pauvre, leur avait coûté en bonne volonté et en soutien de leurs partenaires. Ils ont constaté une solidité totalement inattendue de l’Euro face à une tempête qui eût du balayer une monnaie jeune et dont beaucoup de Cassandres prédisaient qu’elle imploserait au premier coup de tabac.
Que fait-on quand on se sent seul, et trop petit pour faire face à la tempête? On se réfugie chez plus fort que soi. C’est la stratégie des 3 petits cochons face à l’attaque du grand méchant loup, bientôt regroupés dans la seule maison construite en « dur » et capable de résister à l’ennemi.
Passer du statut de tigre à celui de petit cochon, voilà qui ramène sans ménagement l’Irlande à plus de modestie. Dommage qu’il ait fallu une si grave crise pour lui faire toucher du doigt le prix d’une politique de cavalier seul.
Et une leçon pour les Européens aussi. Qu’ils n’oublient pas qu’au plus fort de la tempête, quand il fallait vaincre le tsunami bancaire ou mourir, ce ne sont pas les traités européens qu’on a vu à l’œuvre, pas plus que les autres accords ou institutions internationaux, mais les leaders des grands pays: Gordon Brown, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel
En attendant, l’Irlande a retrouvé sa place au sein de l’Europe, celle qui lui a valu son intégration réussie. Pas celle du tigre qui mangeait leur déjeuner sous les yeux de ses voisins ébahis par tant d’audace impunie, mais celle du petit cochon: à la mangeoire.
Passer de l’assurance à la protection
février 1, 2009 on 7:32 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermésDe nombreuse publicités d’assureurs disent en substance: » bien assurés, bien protégés ». Or la période actuelle montre qu’il n’en est rien. Quelques exemples simples le montrent: l’assurance-chômage ne protège en rien du chômage. Au contraire, seuls les chômeurs en bénéficient.
De même, la dernière mode en termes de finance, et la plus meurtrière comme la crise l’a montré, a été de se croire protégé parce qu’on avait souscrit une assurance sous une forme ou une autre. Cela pouvait être auprès d’un rehausseur de crédit (Fanny Mae, Freddie Mac, AIG, ou les « monoline »), ou en passant par des produits dérivés comme les maintenant funestement célèbres CDS (Credit Default Swaps). L’histoire récente a prouvé que le fait d’être assuré n’a pas protégé ceux qui croyaient l’être. Notamment parce que le supposé protecteur qui vendait sa protection n’était pas suffisamment protégé lui-même des effets de la crise.
Il y a donc eu une sorte de financiarisation de la planète, où tout était devenu assurable, puis réassurable, transférable, revendable, titrisable. De la sorte, la prise de risque était en quelque sorte exorcisée, puisqu’on était assuré de son salut (au moins financier). Le seul problème était que cette assurance tous risques n’ayant pas fait disparaître les sinistres, quand ceux-ci sont arrivés, en l’occurrence les fameux sub-primes non remboursés, on s’est rendu compte avec horreur que tout ce jeu d’assurance ne faisait que faire passer le mistigri entre de nombreuses mains, mais qu’il n’y avait pas assez d’argent dans le système financier pour absorber les dégâts.
Bref, l’heure n’est plus à l’assurance. On voit d’ailleurs ce que peuvent valoir les assurances d’un dirigeant face au tsunami financier. Ainsi les assurances de Vladimir Poutine qui déclare avec assurance que le rouble ne baissera pas. Ou pas trop. Ou pas trop vite en tout cas. Ou au moins sans causer d’inflation… Non, l’heure est à la protection.
Nicolas Sarkozy, à qui la gauche avide de slogans simplificateurs avait tenté, non sans quelque succès, de coller l’image d’un champion de la droite libérale et néo-conservatrice, disait explicitement que le rôle de l’Etat est de protéger.
Or maintenant voilà que nous sautons le pas de la protection vers le protectionnisme, ce qui n’est pas du tout la même chose. Car le protectionnisme ne protège pas. Imaginez que les Etats-Unis rendent l’importation d’acier plus onéreuse pour protéger leur sidérurgie largement dépassée. Ce faisant ils contraignent leurs trois fabricants d’automobiles à acheter un acier moins compétitif, ce qui à son tour détériorera le positionnement des voitures qu’ils offriront aux consommateurs, et encouragera les constructeurs japonais à moins produire aux Etats-Unis pour importer plus du Japon. Jusqu’au moment où l’importation des voitures elles-mêmes sera rendue plus onéreuse, et ainsi de suite.
Justement, le tout nouvellement investi Président Obama a déclaré que le plan de relance américain, d’un montant qui fait apparaître dérisoires en comparaison les mesures prises par les Européens, devrait profiter avant tout aux Américains. On ne saurait être plus clair. On ne saurait trop non plus lui en faire le reproche, car tous les autres pays ont gaillardement taillé dans les conventions internationales de libre échange dès lors que la crise a frappé. Ainsi les aides nationales aux banques ont-elles pris des tournures très différentes d’un pays à l’autre, entraînant des distorsions de concurrence manifestes. Et personne (ni Bruxelles, ni l’OMC par exemple) n’a trouvé à y redire.
Pourtant, il paraît indispensable à JusMurmurandi de rappeler que, si le protectionnisme rassure, il ne protège pas. Il ne ramènera pas la prospérité comme « au bon vieux temps ». Au contraire, toute l’histoire montre que le protectionnisme a toujours entraîné un marasme économique, et que la prospérité s’accompagne de libre-échange.
Et, dans une économie déjà gravement freinée par le double fléau de la perte de crédit et de la perte de confiance, il faut absolument éviter d’en rajouter un troisième, à savoir la perte des échanges internationaux.
Mais évidemment, il est tentant pour les dirigeants de procéder d’abord à court terme en évitant les désastres annoncés, quitte à fermer les yeux sur ceux qu’ils provoquent pour plus tard en refermant graduellement les barrières douanières.
Et que, plutôt que de chercher dans le protectionnisme une illusoire et mortifère solution, nos dirigeants feraient de travailler à restaurer un carburant de l’économie encore plus indispensable que l’argent de la finance. La rime avec finance est riche, puisqu’il s’agit de la confiance.
En d’autres termes, avoir été assurés et réassurés n’a pas marché. Être protégés ne marchera pas. Nous voulons seulement être rassurés.
Les queues blanches
janvier 27, 2009 on 2:34 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésRassurez vous, chère amie lectrice, cher ami lecteur, même si JusMurmurandi a récemment mis un lien vers la rubrique matinale de Laurent Gerra, il ne s’agit ni d’un titre coquin, et encore moins d’un sujet à connotation partiale qui serait en rapport avec la couleur de peau…
Mais pour se pencher sur un sujet qui nous a bien agacés.
Que diriez vous d’une entreprise qui a en portefeuille presque quatre années de commandes, autrement dit dont le chiffre d’affaires est quasiment assuré pour les quatre années à venir (au total 438 milliard de Dollars de commande enregistrées) ?
On peut penser qu’elle se porte à merveille, sans préjuger du secteur et de son niveau de concurrence.
Bref, ses produits remportent un franc succès et on peut sans aucun doute non seulement féliciter ses équipes pour ses résultats commerciaux car elle n’est pas en position de monopole (comme par exemple Microsoft avec le système d’exploitation Windows qui occupe 90% du terrain) mais aussi se dire que par les temps qui courent voici enfin une entreprise qui n’aura pas besoin de coup de main.
Las ! Malgré ces résultats éblouissants, le gouvernement français a décidé de venir en aide à Airbus, qui affiche pourtant de si bons chiffres, en mettant à disposition une aide de financement à hauteur de 5 milliards d’Euro.
Car les ventes de ses appareils sont dépendants du système bancaire, la quasi totalité des avions étant vendus à crédit, et 40% de ces crédits venant du secteur bancaire.
Et qui dit vente à crédit, dit ralentissement lorsque le secteur bancaire est en crise. Et c’est à ce moment qu’arrivent les « queues blanches », c’est à dire les avions construits mais qui n’ont pas de clients car ces derniers n’ont pas trouvé les fonds pour financer leurs acquisitions. Les appareils sortent donc de la ligne de fabrication sans le logo de la compagnie aérienne sur l’empennage.
D’après le Directeur Commercial d’Airbus, il se peut que 30% du carnet de commandes manque à l’appel. Si l’on rapproche cela des quatre années déjà engrangées, cela laisse encore plusieurs années de répit pour que les banquiers retombent sur leur pied.
Et qui plus est, Airbus est une société multinationale, avec des intérêts majeurs en Allemagne, Espagne ou encore Angleterre, et à nouveau JusMurmurandi ne comprend pas que cette aide vienne de façon unilatérale de l’hexagone.
Bref, si le gouvernement français se met à venir en aide à toutes les entreprises dont la situation est aussi florissante que celle d’Airbus, la CGT, le PC, le PS et tous les autres peuvent mettre bas les armes pour jeudi prochain, car, c’est sûr et certain, il y aura de l’argent pour tout le monde…

Airbus en pleine ascension
Qui se ressemble s’assemble
janvier 10, 2009 on 9:14 | In Best of, C'est ça, Paris?, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2007, Europe, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésToute la presse hexagonale annonce à renfort d’articles le rapprochement entre ce qui reste d’Alitalia et le groupe Air France KLM, devenu un des deux premiers transporteurs aériens mondiaux.
Tout au long de ces derniers mois, on a longuement décrit Alitalia comme un grand européen dont il ne reste que quelques (mauvais) souvenirs, tant la concurrence, la mauvaise gestion et la faiblesse permanente des gouvernements successifs face aux oukases syndicaux.
En parallèle, les Français se rengorgent du succès de l’alliance Air France avec KLM, avec bons chiffres à l’appui.
Pour JusMurmurandi, la réalité est bien différente.
Si la taille des deux entreprises est clairement à la faveur des Français, bien des mauvaises pratiques si facilement décriées chez la compagnie transalpine se retrouvent chez nous.
Syndicats outranciers et personnels trop gâtés: si les pilotes Italiens se font toujours chercher par leur employeur en voiture à leur domicile pour se rendre au pied de l’avion, avantage négocié dans les années 70, qui a oublié toutes les grèves historiques d’Air France, y compris à la veille de la coupe du monde de football en 1998 ?
Ou encore les pilotes d’Air Inter, seuls au monde qui réclamaient le pilotage de l’Airbus A 320 à trois ?
Ou récemment encore, la grève pour s’opposer à la faculté qui serait accordée à ces pilotes qui souhaitent retarder leur départ en retraite ?
Sans parler de ce qui avait fait l’objet d’un article particulier de JusMurmurandi, le formidable fromage des GP (gratuits personnel) qui n’étaient soumis ni à l’impôt ni aux charges sociales ??
Le soutien public au détriment de la concurrence.: combien de milliards ont été gaspillés chez Alitalia, y compris récemment par Berlusconi, qui, encore candidat, s’opposait avec véhémence à un rapprochement franco italien?
Combien de manœuvres ont été accomplies afin que la France reste le seul pays majeur d’Europe qui ne compte pas une compagnie à coûts réduits pour les moyens courriers comme on les connait en Allemagne (German Wings, Air Berlin), en Espagne (Vueling, Clickair), Grande Bretagne (BMI, FlyBe, Ryanair, easyJet, Jet2…), Italie (Volareweb, Meridiana) ?
Ah si, il y en a bien une, c’est Transavia…qui est une ancienne filiale de KLM relancée par le nouveau groupe. Et pendant qu’Air France facture avec une audace sans pareil 50 Euro la possibilité de s’asseoir à côté d’une issue de secours pour avoir plus de place, elle vend des billets à 65 Euro pour faire l’aller retour Paris Porto. Allez comprendre. Ainsi, combien d’emplois n’ont pas été crées au seul bénéfice de protéger Air France ?
Une flotte surannée: Si Alitalia se débarrasse de ses vieux clous, DC 9 et autres MD 80 qui sont très gourmands, les premiers A 320-100 d’Air France, qui ont plus de 20 ans volent toujours. On les reconnait facilement, ils n’ont pas de saumon ou « winglet » au bout des ailes. Heureusement, le tableau est plus favorable pour les longs courriers où Air France a fait la part belle à Boeing et son 777.
Sur les lignes internationales américaines, où elle est seule avec son alliée Delta (Miami par exemple), vous paierez en classe économique deux, trois fois le prix que proposent certains concurrents pour des destinations équivalentes dans des conditions de transport comparables à la classe affaires.
Ahurissant, mais vrai. Tout au profit de la compagnie, tout au détriment du client. Pardon du passager.
Si le carburant a beaucoup baissé (plus que les taxes, surtaxes du même nom d’ailleurs), le nombre de passagers va suivre la même tendance avec le ralentissement économique et il va falloir être vigoureux. Bon moment pour passer la main comme le fait Spinetta à Gourgeon pour Air France…
Bref, à l’heure où tout le monde semble se réjouir de ce rapprochement, en particulier parce qu’il empêche Lufthansa ou British Airways de mettre la main sur Alitalia, gageons qu’il n’y aura pas de choc de cultures d’entreprises. Tout ce petit monde se retrouvera en pays de connaissance.
Dis moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es…
Air Force One : Battlestar Galactica entre Airbus et Boeing
janvier 9, 2009 on 8:57 | In Economie, Europe, France, Insolite, International | Commentaires fermésIls se battent combat terrible, voici longtemps que leurs chevaux sont morts…
Qui ne connait pas ces vers de Victor Hugo, ô combien appropriés pour illustrer la concurrence entre Airbus et Boeing.
Elle s’exprime sur le terrain de l’aviation civile (avions commerciaux et jets de luxe dérivés) et militaire avec le méga contrat-mirage des avions ravitailleurs américains.
D’abord en tête, Boeing a été puni pour avoir recruté des personnes trop proches du contrat.
Puis Airbus a remporté une manche, avec la première tranche du contrat, qui fut ensuite annulée par voie judiciaire.
Retour à la case départ, sauf qu’entre temps la capacité de projection américaine vieillit, et vieillit mal et à coût élevé, les avions susceptibles d’être remplacés étant très, très vieux.
Affaire à suivre, l’administration Bush ayant jeté le torchon, laissant clairement à l’administration suivante le soin de reprendre les études (en imaginant bien sûr que cette dernière arrive à boucler au moins une partie de l’affaire dans les quatre ans du prochain mandat qui débute…dans 11 jours)
Mais le duel autrement plus important est en train de commencer quant au prestige qui lui est attaché.
Celui de la succession d’Air Force One, l’avion du Président des Etats Unis.
Car son avion, un VC 25, dérivé du Boeing 747-200, livré en 1990, verra se terminer son service en 2017; entre temps, la version 200 du 747 est totalement dépassée, et les pièces coûtent de plus en plus cher.
Or en 1987, date de la signature du contrat, Boeing était seul. Lockheed avait disparu, Airbus n’avait pas d’avion concurrent et Mac Donnell Douglas n’était pas dans la course non plus avec son DC-10/MD 11.
Aujourd’hui, alors que l’USAF (armée de l’air américaine) entame sa recherche, les temps ont changé et Airbus a une offre des plus concurrentielles face au 747, dont les débuts remontent à….1968, sous la forme de l’A 380.
Bref, le suspense est à son comble et ceci d’autant plus que le remplaçant de Marine One, l’hélicoptère du président américain est en phase de remplacement, et par un modèle italien produit par AgustaWestland du groupe Finmeccanica. Il est donc acquis qu’en 2010 le moyen de transport à aile horizontale ne sera pas américain.
Qu’en sera-t-il pour l’avion le plus mythique de la planète?
Les études viennent d’être lancées hier…
Si vous êtes intéressé pour faire une offre…
Et dire qu’entre temps, les esprits petits et mesquins critiquent l’ETEC d’acheter un Airbus de 10 ans d’âge pour le Président de la République française…

Air Force One