Perette et le casse-dette!

août 10, 2011 on 11:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Oui, je sais, le jeu de mot est facile. Pourtant, le fait est là: le problème de la dette française (et européenne et mondiale) est devenu brûlant à une vitesse inimaginable. La cause de cette flambée de panique est simple. Les chiffres de la croissance mondiale sont mauvais. Or la croissance est la seule solution simple, vertueuse et indolore au problème de la montagne de dettes que les États ont accumulé par des années de lâcheté politique. Lâcheté plébiscitée par des électeurs trop souvent enclins à voter pour le candidat le plus généreux en promesses.

Ceci, conjugué au déclassement de la dette américaine, qui perd son emblématique AAA parce que ses politiciens ont préféré leurs positions et leurs combats idéologiques à l’intérêt du pays, et au flou qui perdure sur le plan européen d’aide à la Grèce, a suffi pour embraser les marchés comme un incendie d’été ravage une garrigue trop sèche.

La conséquence de cette panique boursière (à un moment, aujourd’hui, l’action société Générale perdait 22% de sa valeur!) est que les politiques français vont faire assaut de propositions pour réduire dette et déficit. Quand on sait à quel point le programme socialiste était fondé sur la bonne vieille recette mitterrandienne des promesses, ce programme est déjà totalement dépassé. Plus question de 300.000 nouveaux emplois aidés, bien au contraire, l’actualité est à la réduction des niches fiscales et autres avantages. Il va donc être assez cocasse de voir MM Hollande, Aubry et autres Royal affirmer qu’ils sont mieux armés que qui que ce soit pour réduire le déficit alors qu’ils ont systématiquement critiqué vigoureusement et voté contre toutes les mesures d’économie accumulées par Sarkozy pendant plus de 4 ans…

Sarkozy de son côté n’a pas non plus été un ange de vertu budgétaire; son bilan sur ce plan-là est contrasté. Certes il a réduit pour la première fois le nombre de fonctionnaires avec la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire pour deux départs à la retraite, certes il a redessiné les cartes militaire, judiciaire et sanitaire, regroupé police et gendarmerie, renseignements généraux et DST, mis fin à la retraite à 60 ans, mais il a aussi accru le déficit avec des mesures comme la défiscalisation des heures supplémentaires, le renforcement du bouclier fiscal ou la baisse de la TVA sur la restauration.

Évidemment, la tentation sera forte de dire que « tout est de la faute des banquiers ». Sauf que ce ne sont pas les banquiers qui ont accumulé dettes et déficits. On pourra aussi dire que « c’est la faute de Bruxelles et de l’Union Européenne », comme le feront Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Sauf que c’est le traité de création de l’Euro qui a tenté de mettre un plafond au déficit public, le fameux 3% du p.i.b., malheureusement pas respecté, sinon le désordre actuel ne serait jamais arrivé.

Enfin, comme un malheur ne vient jamais seul, la forte baisse des marchés se traduit par des pertes pour les épargnants, les banques et les assureurs, c’est-à-dire tous ceux qui détiennent des actions. Ces pertes vont limiter le crédit que banquiers et assureurs vont pouvoir accorder, tandis qu’elles vont pousser les particuliers à épargner plus et à dépenser moins. Ce qui va faire plonger la croissance, l’emploi, et les recettes fiscales…

Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est plus temps de jouer les Perette et de dépenser dès maintenant le produit des bonnes nouvelles futures, ou de jouer les cigales et de danser au lieu de travailler telle la fourmi. JusMurmurandi connaît des acteurs de la scène politique qui viennent de perdre là leur plus bau rôle, celui qui leur a valu leurs plus beaux succès…. Il reste à espérer pour eux qu’ils sachent jouer plus que ce seul texte…

Où va le fric (et nous avec)?

août 5, 2011 on 11:43 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La crise de la dette s’étend dans le monde entier, parce que les États du monde entier sont surendettés. États-Unis, Japon, Grande-Bretagne, France, Italie, Espagne, notamment. Quasiment tous les grands pays à l’exception de la Chine et de l’Allemagne.

Il y a 3 moyens de « régler » cette dette.

D’abord, la méthode traditionnelle, comme celle que les banques attendent de leurs emprunteurs, à savoir qu’ils mettent de côté une partie de leurs revenus pour payer les intérêts et rembourser le capital. Pour donner une idée d’à quel point cette méthode est irréaliste, le déficit de l’État français (et il n’est pas le pire) atteint de l’ordre de 50% du budget. Il faudrait donc doubler tous les impôts , oui, j’ai bien écrit doubler tous les impôts pour ne serait-ce qu’équilibrer les comptes, sans parler de rembourser, pour un jour être débarrassés de ce poison. Sauf que même cela ne « marcherait pas » parce que, par exemple, une TVA à 39,2% ferait s’effondrer la consommation, et donc les rentrées fiscales. C’est un peu le cercle vicieux dans lequel sont enfermés (mais en moins « hard ») les Grecs.

Ensuite, on peut faire défaut, et ne pas rembourser, ou pas tout. Presque tous les pays d’Amérique centrale et latine l’ont fait, la Russie aussi. Alors, pourquoi pas nous? Le problème c’est que cela ruinerait les prêteurs, c’est-à-dire des centaines de millions d’épargnants qui comptent sur cet argent pour leur retraite. Mais cela ruinerait aussi les banques et la compagnies d’assurance dont les bilans sont pleins de ces dettes dites « souveraines », parce que théoriquement moins risquées que de la dette privée. Et si on ruine les banques et les compagnies d’assurance, l’économie mondiale s’effondre, comme elle a bien failli le faire en 2008, n’en déplaise à ceux qui pensent que les plans qui ont été mis en œuvre étaient (je schématise) des cadeaux à ces *!x***!!! de banquiers. Deuxième impasse.

Enfin, il y a une méthode qui a très bien marché dans le passé, c’est l’inflation. Une bonne poussée d’inflation, disons 7% annuels, pendant une dizaine d’années, et votre dette, en termes réels, est réduite de moitié. C’est ce qui « devrait » se passer, puisque c’est la seule solution possible. Elle est encore facilitée par la masse de liquidités créée par les banques centrales, et notamment la Federal Reserve, et à laquelle il faut attribuer la forte hausse des matières premières alors même que l’économie mondiale est au ralenti dans les deux continents les plus importants (Amérique du Nord et Europe).

Car les États, en enchaînant les déficits comme M. Strauss-Kahn les conquêtes féminines, ont purement et simplement distribué de l’argent créé à partir de rien, sans contre partie, ce qui est la base même de l’inflation. Celle-ci ne s’est pas manifestée parce que, pur hasard, les gigantesques montants des profits accumulés par les entreprises et de l’épargne privée de pays de « fourmis », tels la Chine, le Japon ou la France, ont absorbé ces liquidités orphelines et apatrides sous forme justement de cette dette d’État empoisonnée. Sans ces vases communicants, c’est la culbute!

Or la crise de confiance actuelle a fait chuter les marchés d’actions de 15% en un mois. Ceci grève les bilans des banques et donc l’activité économique au plus mauvais moment. Mais cela fait aussi qu’il va se poser une question aux épargnants: que faire de leur argent? Les actions, en chute? Les obligations de pays « douteux »? Le marché monétaire qui en dollars yen ou euros rapporte moins de 2% par an? Les matières premières qui sont déjà très, et peut-être trop chères?

Là aussi, c’est l’impasse. On voit bien que toutes les principales classes d’actifs où caser son épargne ne sont pas attrayantes. Mais il va pourtant falloir faire quelque chose de ces immenses masses d’argent.

Et de ce que vont en faire les épargnants, à travers les organismes financiers qui les gèrent pour eux, dépend rien moins que notre avenir financier à court et moyen terme.

Le bal des faux-culs (3)

juillet 27, 2011 on 12:57 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La dette est devenue, des deux côtés de l’Atlantique, le sujet majeur qui occupe hommes politiques et acteurs des marchés financiers. Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy veut inscrire la maîtrise de celle-ci dans la Constitution. Il a besoin pour cela de quelques dizaines de voix de députés et/ou de sénateurs de l’opposition. Laquelle opposition lui répond par un « pas question » clair et ferme.

Les arguments des uns et des autres sont intéressants. Martine Aubry recommande le « non » au motif que, selon elle, Sarkozy serait totalement disqualifié pour la maitrise de la dette, parce qu’elle a fortement augmenté sous sa présidence, et donc qu’il est mal placé pour jouer aujourd’hui les vertueux. L’argument est fallacieux, parce que Martine Aubry et le PS se sont opposés à TOUTES les mesures de Sarkozy, absolument toutes. Que ce soit le plan de soutien aux banques pour leur éviter de couler en 2008, le plan de relance en 2009, les réformes des retraites ou de la carte judiciaire, la suppression de la publicité sur la télévision de service public, la défiscalisation des heures supplémentaires, il y a toujours « quelque chose qui ne va pas » qui fait que les socialistes votent contre, toujours quelque chose qui disqualifie Sarkozy. Sans doute est-ce sa victoire de 2007…

François Hollande, lui dit que voter « pour » en 2011 n’aurait aucun sens, qu’il faudra s’attaquer à la dette après 2012, et que toute mesure annoncée d’ici là serait « uniquement de l’affichage ». Intéressant. Cela veut dire que tout ce qui est annoncé à partir de maintenant n’a de valeur qu’à des fins purement électorales, et que les choses « sérieuses », ou « réelles » ne commenceront qu’après la victoire. Comment mieux avouer que les promesses n’engageront,selon la formule de Charles Pasqua, « que les cons qui y croiront »?

Quand à Nicolas Sarkozy, il est de fait qu’il a présidé à une période de déficits sans précédent. Évidemment, la crise de 2008 était aussi sans précédent, et il était facile pour l’opposition de critiquer sans avoir à assumer. Mais lui non plus n’avait pas montré, avant, plus que l’empressement minimum pour réduire dette et déficits. Bien au contraire, fidèle en cela à la tradition française de Mitterrand à Chirac, les dépenses catégorielles l’ont toujours attiré, et aussi les baisses d’impôts alors même que les comptes de l’État étaient déjà fortement déficitaires. Par exemple, c’est lui qui a finalement obtenu ce que Chirac avait promis, à savoir la baisse de la T.V.A. sur la restauration, alors même qu’il était clair que le coût en termes de déficit, plus de deux milliards par an, n’était pas justifié, sauf par les promesses des restaurateurs. Promesses, qui, selon la formule de Charles Pasqua….

C’est pourquoi, en l’occurrence, JusMurmurandi décerne à tous, gauche et droite ensemble, un Prix Exceptionnel du Jury, pour prestations de faux-culs extraordinaires. Sarkozy n’a aucune envie de se voir contraint à la rigueur économique, et la gauche n’a qu’une seule recette dont elle pense qu’elle la mènera au pouvoir, celle de François Mitterrand en 1981, des promesses de dépenses presque sans limites. Donc Sarkozy veut priver préventivement la gauche de cette possibilité, en les traitant de financièrement irresponsables (et il aurait raison), et Martine Aubry le devance avec le même argument (et elle a raison aussi).

Une chose est sûre. Les Français vont un jour devoir payer, comme les Grecs. Et les dépenses passées qui ont mené à accumuler cette montagne de dette leur paraîtront alors bien frivoles. Que disait La Fontaine? La cigale, ayant chanté tout l’été… Justement, c’est l’été, alors chantons. Car, à l’automne, nous déchanterons…

Le tombeau de l’anonymat

juillet 26, 2011 on 9:29 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, Incongruités, International | Commentaires fermés

Tous les grands crimes ne se ressemblent pas. Parmi les assassins tristement célèbres, certains ont agi dans le but d’éliminer une personne bien définie. Ainsi les assassins de Lincoln, de Kennedy ou de Rabin avaient-ils le sentiment que la mort de leur « cible » serait un « bien ».

Mais d’autres ont agi non pas pour faire « quelque chose » à leur victime, mais pour se faire « quelque chose » à eux-mêmes, la plupart du temps pour se rendre célèbres. Ainsi le massacreur norvégien ne connaissait-il pas une seule de ses victimes. Elles ne lui avaient rien fait. Mais il pensait que le retentissement de son action aurait des conséquences, et, d’abord, de le rendre célèbre.

C’est pourquoi il attendait sa première comparution au tribunal hier pour s’expliquer, « pour que les gens comprennent ». D’habitude, quand un accusé comparaît, s’il est coupable, cela facilite la compréhension de son geste. Et Dieu sait que notre monde a besoin de « comprendre » ce qui s’est passé dans la tête de ce grand blond.

Mais, pour lui, s’expliquer, c’est faire connaître ses idées au monde. C’est bénéficier d’une tribune d’autant plus retentissante que son crime est plus horrible. En d’autres termes, plus que je plonge le reste du monde dans l’horreur, plus il va écouter avec attention ce que je veux dire. La prime à l’effroyable en quelque sorte.

Mais les juges norvégiens ont déjoué son attente, en prononçant le huis-clos. Pas de tribune pour le monstre. Pas d’écho à ses idées. Rien. Le silence de l’anonymat, véritable tombe médiatique.

Bien joué! C’est peut-être la seule vraie prévention de ce genre d’actes. Que tous sachent que cela ne rapporte ni célébrité ni tribune. Que l’horreur n’est pas la porte d’entrée vers la gloire quand le monde ne vous offre pas celle-ci par d’autres moyens.

Par ailleurs, la police norvégienne envisage de poursuivre le coupable non seulement pour assassinat, mais pour crime contre l’Humanité. Avec une peine plus lourde, bien sûr. JusMurmurandi trouve l’idée judicieuse. Si massacrer des dizaines de jeunes juste pour se faire une tribune pour des idées qui, sans cela ne rencontrent aucun écho n’est pas un crime contre l’Humanité, alors je me demande de quelle Humanité il s’agit.

Décidément, ils me plaisent bien, ces Norvégiens!

PS: en accord avec ce qui précède, cet article ne contient pas un seul nom de criminel, mais seulement l’évocation de leurs crimes et de leurs victimes. Pas de publicité pour les salauds!

Le coeur lourd…

juillet 23, 2011 on 1:17 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Il y a des jours où bloguer est une joie, et il y a des jours où JusMurmurandi aurait envie de se cacher au fond d’un trou profond et de pleurer, mais où se taire est tout simplement impossible.

La Norvège a refusé par deux fois de faire partie de l’Union Européenne, mais aujourd’hui, ce sont tous les Européens qui se sentent un peu Norvégiens. Une bombe aveugle, comme celles de Paris, de Londres ou de Madrid. Un tireur, qui, lui, loin d’être aveugle, vise et tire tragiquement bien. Le carnage dépasse 90 morts, dont une immense majorité de jeunes. C’est toute la notion d’humanité qui fait naufrage.

Tout de suite, le monde cherche à « donner du sens » pour comprendre l’incompréhensible. Un nom fuse: « Al Qaeda ». Mais l’agresseur présumé est blond et norvégien… Ensuite, sur son blog, des penchants d’extrême-droite, disant par exemple, que les nazis qui refuseraient les chambres à gaz ne seraient pas infréquentables. Puis les titres des journaux, qui parlent d’un « chrétien fondamentaliste ». Son métier: « fermier bio ». Autant de caractéristiques qui n’expliquent rien. Autant d’explications qui n’excusent rien. Autant d’excuses, à supposer qu’il y en ait, qui n’atténueraient en rien la douleur et le deuil.

Alors, oui, vraiment, la seule chose que nous puissions dire aujourd’hui qui fasse du sens, ce n’est pas de vomir le monstre ou les monstres, c’est « Vi er alle av Norske! ». Nous sommes tous des Norvégiens! Ce sont eux qui sont frappés, mais nous sommes tous atteints.

JusMurmurandi s’incline respectueusement devant la douleur de tout un peuple…

Carnage à Oslo

La trêve grecque

juillet 22, 2011 on 2:12 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les Jeux olympiques étaient ce temps où les villes grecques, qui étaient autant d’États indépendants, laissaient tomber leurs guerres intestines quasi-permanentes, et déclaraient un trêve. Le temps que leurs meilleurs athlètes s’affrontent, chacun pour la plus grande gloire de sa ville.

Maintenant, ce sont les Jeux Olympiques de la finance qui ont déclaré une trêve. Une trêve à 156 milliards d’euros, mais une trêve quand même. Parce qu’avant, c’était vraiment génial. Ceux qui prêtaient à la Grèce encaissaient des taux d’intérêts colossaux, y compris supérieurs à 20% sur certaines maturités, avec un risque de change zéro, compte tenu que c’est une dette libellée en euros. C’était génial pour la Grèce, qui finançait des finances publiques parmi les pires au monde à des taux d’intérêts parmi les plus bas au monde.

Maintenant la fête est finie, car le paquet financier contient un « effort » fait par tous les créanciers, terme poli pour dire que la Grèce ne remboursera pas tout. Comme après une faillite….

De cet accord, il y a plusieurs enseignements à tirer.

D’abord que c’est une fois de plus le couple franco-allemand dont l’entente a été le moteur de cet accord. C’est d’autant plus remarquable qu’il y a un total manque d’atomes crochus personnels entre la physicienne fille de pasteur est-allemande, femme austère, froide et rigoureuse, et l’avocat français, activiste, affectif, et juif méditerranéen par sa mère. De notoriété publique, ces deux-là ne s’aiment pas. Quand on voit combien ils réussissent malgré tout à s’entendre et à accomplir, depuis le traité de Lisbonne au début du quinquennat de Sarkozy, on se demande jusqu’où ils iraient si en plus il y avait affinité…

Ensuite, il est clair que cet accord met un point final à l’égalité de traitement qui, trop longtemps, a été consenti à tous les États de la zone euro. Les plus endettés, les plus dépensiers paieront plus. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, qui fait partie des deux catégories. Plus que jamais la politique française va être dominée par le budget et la dette. D’autant, et c’est une ironie cruelle, que nous allons aussi devoir payer en partie pour les folies grecques, comme si nous n’avions pas assez des nôtres…

Enfin, parce qu’il faut qu’il y en ait pour tous les goûts, comment ne pas citer Harlem Désir, qui fait l’intérim de François Hollande à la tête du PS? Il déclare que c’est bien qu’il y ait un accord, mais que ce n’est pas suffisant car « les Grecs ne sont pas encore sortis de l’austérité ». Que veut le PS par la bouche de M. Désir (oui, je sais, le jeu de mots est facile)? Que les Grecs, qui ont dépensé plus qu’ils n’avaient pendant des décennies, qui ont menti pour entrer dans l’euro, qui font aujourd’hui payer par d’autres (le secteur privé et les contribuables européens) le fait qu’ils ne peuvent pas faire face aux dettes qu’ils ont accumulées, continuent sans rien changer? Pauvres petits Grecs, qui, en dépit de leurs fautes, ne doivent pas souffrir si peu que ce soit. JusMurmurandi se dit que vraiment il est tentant de voir dans cet aveuglement que M. Désir prend ses… envies pour des réalités. Et notamment, que si les socialistes reviennent au pouvoir en 2012, qu’ils puissent, eux aussi, faire payer les autres pour ne pas être obligés de se restreindre si peu que ce soit, même le temps d’une trêve…

Le pays où on ne peut plus dire la vérité

juillet 16, 2011 on 11:14 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il y a un pays où la vérité n’est plus bienvenue. Oh, pas toutes les vérités, bien sûr. Seulement certaines vérités qui gênent. Voilà deux histoires de ce pays.

Un jour un journaliste remarqua, à la télévision, que certaines catégories de la population étaient plus susceptibles de certains comportements sociaux que d’autres. Vous pensez qu’il s’agit d’une innocente observation sociologique. Manifestement pas si on en croit les réactions, violentes, qui ont immédiatement exigé l’épuration (on ne peut pas appeler cela autrement) du journaliste. Visiblement, voir des différences de comportement par catégorie sociale n’est plus possible dans ce triste pays.

Un autre jour, un responsable éducatif détailla son analyse des statistiques d’alphabétisation du pays. Et indiqua que ces statistiques n’étaient pas les mêmes selon qu’on incluait toutes les catégories de la population, ou seulement certaines. Là encore, vous penserez qu’il s’agit d’une contribution à une meilleure compréhension de la segmentation de la population. Là encore, la clameur réclame immédiatement sa démission.

Trois observations. Dans les deux cas, les observations de la responsable et du journaliste n’ont été contestées par personne. JusMurmurandi en conclut que tout le monde est d’accord pour dire qu’ils ont dit la vérité. Et que c’est le fait d’avoir dit la vérité qui, dans ce triste pays, vaut, pour certains, d’être impitoyablement éliminé, ou épuré.

Ensuite, JusMurmurandi se demande, si cette vérité-là est si gênante, comment faire pour la modifier, si on ne commence pas par la prendre en compte.

Enfin, quelle espèce de démence a saisi ceux qui prétendent interdire de dire la vérité? N’est-ce pas, au contraire, donner à cette vérité le poids et l’importance d’une bombe? Que fait-on avec les bombes? On fait semblant qu’elles n’existent pas, ou on les désarme?

Ah, au fait, ce triste pays, mais vous l’avez compris, c’est la France.

Pour ceux qui n’auraient pas reconnu les faits, la première déclaration porte sur la fait que la majorité des gens emprisonnés en France sont d’origine africaine et maghrébine, la seconde, que les statistiques de l’illettrisme deviennent beaucoup plus comparables à celles des autres pays dits développés si on les retraite en excluant les données des jeunes issus de l’immigration.

Des chiffres qui font mal. Très mal. Mais qu’est ce que casser le thermomètre va pouvoir arranger ? Et l’atteinte à la liberté de parole, ce n’est rien peut-être?

Malheureusement, au moment de publier, encore un exemple de vérité qu’on ne peut plus dire. On ne peut plus faire mention d’une double nationalité. Pourtant, elle est vraie… mais il semble que, pour certains, toujours les mêmes, celles et ceux qui dénoncent les deux premiers cas, avoir osé dire qu’une candidate n’était pas française de naissance soit un crime…

Le tsunami de la dette

juillet 14, 2011 on 8:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Les pays qui ont souffert de la crise de 2008 se sont endettés pour s’en sortir. Tous. Le problème, c’est que ceux qui avaient déjà un budget fortement déficitaire se sont trouvés avec un abîme sous leurs pieds. Et ceux qui, en plus, ou plutôt, en moins, avaient déjà une dette publique importante, constituée d’années de déficits cumulés, se sont trouvés face à une montagne qu’ils ne pouvaient pas rembourser. Voilà pour la photo.

Mais, si on regarde la situation avec une vue dynamique, le film est pire. Parce que ces États ont bénéficié, jusqu’ici, de taux d’intérêts extraordinairement bas. Si tel n’avait pas été le cas, les déficits eussent été encore bien pire, et leur incapacité à rembourser de même.

Vous pensez que je suis en train de vous bassiner, pour la nième fois, de la crise grecque. Eh bien non. Le sort des Grecs est déjà scellé, ils sont bel et bien faillite, et ce sont les créanciers, lire les grands argentiers européens, qui fixent maintenant les efforts à faire de la part du pays exsangue. Pour vous donner une ordre de grandeur, la Grèce verra son économie se contracter de 4% en 2011 du fait de l’austérité requise pour passer d’un giga-déficit structurel à un déficit modeste. On est encore loin du moindre espoir de remboursement de quoi que ce soit.

Alors quel est ce pays menacé? L’Irlande? Non, son sort est aussi réglé que celui des Grecs. Non, je vous parle aujourd’hui de deux groupes de pays. L’Espagne et l’Italie d’une part, la France et les États-Unis de l’autre.

L’Espagne et l’Italie se débattent pour ne pas en arriver là où sont les Grecs. Ainsi Berlusconi, dont toute idée de vertu budgétaire s’accorde mal avec la fibre populo-électoraliste, vient de voter un plan d’austérité de 47 milliards d’euros pour « rassurer les marchés ». Et l’Espagne de même est à la diète.

Alors, pourquoi la France et les États-Unis? Justement par ce qu’ils ne font rien quand les autres font tout pour ne pas succomber. Les Etas-Unis ont un déficit abyssal, constitué grosso modo de phénoménales baisses d’impôts pour les riches votées par Bush et de hausses des dépenses votées par Obama, cumulées avec les effets et méfaits de la crise. Le problème, c’est que les Républicains tiennent le pouvoir législatif et les Démocrates le pouvoir exécutif, et qu’il faut un compromis pour arriver à faire quoi que ce soit. Et de compromis, pour le moment, il n’y a pas trace. Bien au contraire. Les Républicains refusent toute hausse d’impôts, si minime soit-elle, comme la suppression de la niche fiscale pour les avions d’affaires, et exigent que tout vienne d’une réduction des dépenses, notamment des programmes sociaux. Ce qui est exactement le contraire de ce que veulent les Démocrates. Et, comme on en est là, le pays va toucher bientôt le plafond de la dette nationale qui est autorisé par le législateur, et, là, ce sera le chaos si aucune solution n’est trouvée avant, quand l’État sera au point mort, sans services publics, ni fonctionnaires. Les agences de notation l’ont bien compris, qui ont menacé de retirer le fameux AAA, signe d’une solidité financière maximale à un pays si mal géré. Et il ne faudra pas s’en prendre aux agences si la terre tremble dans la planète finance ce jour là.

El la France? Elle avance gaillardement vers un séisme de même nature. Les efforts réels de l’équipe Sarkozy pour réduire les dépenses de l’État ne doivent pas être minimisés, tant ils lui coûtent électoralement, et tant ils sont contraires aux dépenses sans frein des décennies précédentes. Mais ce n’est pas, loin s’en faut, à la hauteur des enjeux. Nicolas Sarkozy le sait, qui avance sur la ligne de crête du « maximum possible », comme il l’a fait avec la réforme, très insuffisante, des retraites. C’est pourquoi il met les socialistes au pied du mur. Du mur de la dette bien sûr, en mettant sur la table la « règle d’or », et son inscription dans la Constitution, qui impose un retour à l’équilibre budgétaire. Pour cela, il faut à la droite au moins 40 voix de gauche. Laquelle gauche n’a aucune intention de voter une telle réforme. Surtout au moment où droite et gauche entament la périodes des cadeaux d’année électorale.

On verra à ce moment-là, qui se soucie sérieusement de ce problème terrifiant, et qui se satisfait de gagner les élections d’aujourd’hui. Qui veut éviter à son pays d’être la Grèce de demain, mais en bien pire, parce que l’Allemagne a les moyens de payer la faillite grecque, mais pas la faillite française, qui aura sans doute été entre temps précédée de l’Italie et/ou de l’Espagne, mais pas la faillite française. A ce moment là, il sera facile de blâmer tel ou tel. Les agences de notation, bien sûr. Les banques aussi. Les hommes politiques enfin. Mais ce serait comme blâmer les dirigeants qui ont concédé la capitulation de Munich face à Hitler? Que pouvaient-ils faire, face un peuple français qui ne voulait à aucune prix se battre?

Quant à inscrire dans la Constitution le principe qu’on ne peut dépenser de l’argent qu’on n’a pas, quelle cruelle et lamentable ironie qu’il n’y ait pas assez de députés et sénateurs courageux, alors même qu’ils se sont bousculés pour voter le « principe de précaution ». Comme si accumuler une telle dette et risquer une telle faillite était le signe de la moindre précaution…

C’est pourquoi, vers 2014-2015, JusMurmurandi changera son nom en « JusMurmurandis ». Cela fera plus Grec…

Journalistes responsables?

juillet 10, 2011 on 12:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Oui, je sais, cette question, venant juste après un article intitulé « banquiers responsables? », a tout de la provocation.

Pourtant, la question mérite d’être posée quand intervient un évènement rarissime, sinon unique. Un patron de presse va fermer un journal, pourtant rentable, pour avoir « dépassé les bornes ».

Le tabloïd anglais « News of the World » paraîtra demain dimanche pour la dernière fois de son histoire. Son crime: avoir publié des informations obtenues par piratage des communications téléphoniques de centaines de gens célèbres.

Ceci n’est pas une première. JusMurmurandi se souvient du piratage de la ligne du prince Charles, disant à Camilla, bien avant leur mariage, ou même la mort de Lady Di, qu’il aimerait tant être ce petit objet intime qu’elle glissait une fois pas mois au plus profond d’elle-même…

Mais le comble a été atteint quand le piratage le touché le téléphone portable d’un enfant disparu, présumé victime d’un enlèvement. Non seulement l’équipe du journal a écouté les messages de plus en plus angoissés des parents, suppliant leur enfant de donner de ses nouvelles, mais elle en a même effacé pour faire de la place quand elle a été saturée. Ce qui lui a permis d’en écouter toujours plus, mais a aussi fait croire au monde que l’enfant était encore en vie à ce moment-là, puisque « quelqu’un » écoutait les messages et en effaçait certains.

En fait, il s’agissait bel et bien d’un meurtre.

Ceci pose crûment la question de jusqu’où les journalistes et les organes de presse qui les emploient peuvent aller trop loin, question qui se pose aussi au même moment concernant l’affaire DSK.

Quel « droit de savoir » a le public, et, par conséquent, quel droit d’enquêter et de publier a la presse? Vous noterez l’expression « droit de savoir », qui est justement celle que les journalistes utilisent à chaque fois qu’ils sont accusés d’en faire trop. Or il n’existe aucun « droit de savoir ». Ni dans la loi, ni dans la Constitution, dans aucun pays. C’est une pure invention médiatique.

Ce qui existe, c’est la liberté de la presse, mais qui est encadrée, notamment par les notions de vie privée et de diffamation.

Là, ce qui a tué le « News of the World », ce n’est pas la conscience morale de son propriétaire, le redoutable groupe Murdoch, c’est le sens bien compris de son intérêt. D’abord parce que des annonceurs avaient décidé de boycotter le journal, ce qui faisait des annonceurs résiduels des cibles potentielles d’un public écœuré (oubliant au passage, que c’est lui, le public, dont le goût pour le sensationnel à tout prix permet à de tels « journaux » d’exister et de prospérer).
Ensuite parce que les victimes d’écoutes ont commencé à se voir attribuer des indemnités significatives par les tribunaux, et que la fermeture du journal permettra aux avocats de Murdoch de montrer qu’il s’agissait tout au plus d’une action isolée d’un groupe de journaleux perdus, et non du résultat d’une politique agressive de tout le groupe de presse.
Enfin parce que le groupe Murdoch essaie de mettre la main sur le réseau de télévision par satellite Sky, laquelle opération, considérable, est suspendue à l’accord des pouvoirs publics britanniques. Pas question de mettre en danger des milliards de livres pour quelques gratte-papiers égarés, n’est-ce pas M. Murdoch?

Et JusMurmurandi de constater avec tristesse qu’il n’est ici, pour « régler » cette affaire, ni de morale, ni d’éthique, ni de loi, mais tout simplement de gros sous. Que disait Napoléon de la Grande-Bretagne? Que c’est une nation de boutiquiers….

Les forts en thèmes (de campagne)

juin 30, 2011 on 2:59 | In Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, la campagne présidentielle est lancée! Aujourd’hui le PS démarre ses primaires, qui touchent à leur terme chez les Verts. Borloo se donne du temps, alors que Bayrou, comme Marine le Pen, a déclaré ses intentions depuis longtemps, et personne ne doute que Nicolas Sarkozy sera candidat à sa propre succession.

Jusqu’il y a peut-être trois mois, les thèmes de campagne prévisibles étaient le chômage, le pouvoir d’achat la justice sociale, la sécurité. Bref, du classique de chez classique en France.

Et puis voilà des événements inattendus se sont produits, et tout est chamboulé. 4 séismes très différents, et tout est à refaire pour les auteurs de plateforme électorale.

Premier séisme, qui démarre à la fin de l’année dernière, qui déracine les autocrates tunisien et égyptien et en déstabilise de nombreux autres. Du coup, Michèle Alliot Marie, invitée récente du despote BenAli doit s’en aller, et la liste des obligés du leader tunisien va s’allonger dans de prochaines publications dans la presse? Et voilà la moralité en politique qui s’invite dans la campagne, en même temps que celui des immigrés et réfugiés.

Deuxième séisme, au sens propre, qui ravage une région du Japon et déclenche un tsunami meurtrier qui rend commun et sale le nom propre de Fukushima. Et voilà l’avenir -ou non- du nucléaire qui devient un thème majeur sur lequel les candidats devront dire leurs convictions et faire entendre leur différence.

Troisième séisme, qui sidère les Français et fracasse le favori des sondages, l’arrestation et l’inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour le viol d’une femme de chambre à New-York. Cette affaire, le rôle discuté de la presse, qui savait plus ou moins et n’a rien dit, la mise en examen de Georges Tron, les accusations non nominatives de Luc Ferry, et la liste n’est certainement pas plus close que celle des invités des dictateurs, et voici la vie privée, jusqu’ici taboue en France, et les mœurs au cœur de la campagne.

Quatrième séisme: malgré un plan d’aide de 110 milliards d’euros il y a quelques mois, la Grèce va faire faillite d’ici quinzaine si elle ne reçoit un nouveau plan d’aide, lequel ne lui sera accordé que contre un nième plan d’austérité, par rapport auquel les efforts français de maîtrise de son déficit font figure d’homéopathie comparée à une chimio lourde. Et voilà la problématique de la dette qui va sérieusement limiter les capacités de nos candidats à promettre tant et plus, ce qu’ils auraient sans cela tous fait sans la moindre vergogne.

Alors, quelle conclusion tirer de ce bouleversement des thèmes à venir? Qu’il y a encore 11 mois jusqu’à l’élection. Loin de prédire quel en sera le résultat, JusMurmurandi prédit que ces onze mois seront, selon toute probabilité, aussi pleins d’imprévus que les quelques mois qui viennent de s’écouler…

Prenons en de la graine !

juin 9, 2011 on 6:13 | In Europe, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Nous avions tenté de traiter les derniers événements annoncés comme catastrophiques par la presse sous un angle humoristique dans notre article intitulé « le concombre masqué », mais les faits nous paraissent plus graves, le malaise plus profond.

Tout d’abord sur l’empoisonnement qui a fait, à l’heure où JusMurmurandi écrit cet article, une vingtaine de morts et deux mille blessés. L’Allemagne toute puissante est obligée de reconnaitre qu’elle ne connait toujours pas la cause de cette maladie…

Peu importe que des producteurs de fruits et légumes aient été voués aux gémonies cloués au piloris du tout puissant journal télévisé, avec toutes les conséquences que cela ait pu impliquer.

Il y a un mal, il faut un cause et un remède. Et vite s’il vous plait. Car vite, très vite, trop vite, nous, journalistes, devrons passer à la catastrophe suivante, au désastre successif.

Pour marquer des points dans l’audimat, pour créer une dépendance à l’information chez vous, lecteurs, auditeurs, rivés sur vos écrans de télévision, de téléphone mobile.

Cette transmission doit aller toujours plus vite.

Après les sites internet d’information, ce sont les flux RSS, après ces derniers, c’est Twitter qui oblige à condenser l’information le sujet, sa cause et son remède en un maximum de 140 caractères, référence à un article plus développé comprise !

Aujourd’hui, on parle d’un charnier au Texas, qui finalement n’est pas une information fiable.

Devant cette poursuite effrénée à toujours plus de drames, toujours plus de vitesse et toujours moins d’esprit critique (comment ne pas remarquer que les quotidiens rebalancent sans contrôle les informations des grandes agences comme l’AFP ou équivalent, réduisant leurs coûts mais aussi leur valeur ajoutée), prenons le temps de réfléchir.
Sinon, ce sera un grand retour en arrière, le temps de la grande manipulation comme elle exista en Union Soviétique dans ses grandes heures.
Rappelons nous la fierté qui était la leur du taux d’équipement des ménages en téléviseurs, dépassant 90% alors qu’il était bien moindre en Europe de l’Ouest.
Tout moyen était bon pour désinformer.

Il ne s’agit pas de retomber dans le même piège.
Entre l’unicité de la source d’information telle qu’elle était présente en URSS et le trop d’information que nous subissons, il faut savoir raison garder.

Prenons de la graine de ces deux derniers événements pour conforter notre besoin de rester vigilant.
Sachons être humbles et nous dire que nous n’avons pas réponse à tout.

Accepter que des graines, comme les concombres, puissent être innocentes face à l’empoisonnement allemand, que l’on ne sache pas immédiatement quelle en est la cause, tandis qu’entre temps les média auront continué leur zapping infernal et choisi de nous abreuver d’autre chose….

La course au populisme

juin 8, 2011 on 1:05 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Dans moins d’un an, des centaines de députés UMP vont faire face à leurs électeurs. Et compte tenu de la faible popularité (c’est le mot qui est faible) de Nicolas Sarkozy dans les sondages, ils craignent pour leur siège et leur gagne-pain.

Alors les voilà qui s’évertuent à tenter de faire passer des lois pour éliminer tout ce qui peut fâcher si peu que ce soit leur électorat. Ils ont réussi à réduire la difficulté pour que les mauvais conducteurs récupèrent leurs points de permis. Ils ont voulu que le gouvernement arrête d’enlever les panneaux avertissant de la présence de radars fixes. Maintenant ils ont essayé d’obtenir que le gouvernement inclue les œuvres d’art dans assiette de l’ISF.

C’est aussi lâche que dérisoire. Lâche, parce que, dans ces cas, ils sont purement et simplement à la remorque de revendications catégorielles (les conducteurs qui veulent continuer à conduire trop vite, protégés par les avertisseurs de radar et les panneaux annonciateurs) ou d’actions emblématiques pour réduire la critique, par exemple, que « le gouvernement gouverne pour les riches ».

Dérisoire parce que qui peut croire que d’inclure les œuvres d’art dans l’assiette de l’ISF va, à soi seul, rapporter une seule voix à l’UMP? En revanche, de même que l’ISF a fait partir des centaines de milliards d’euros et leurs propriétaires de France vers la Suisse, la Grande-Bretagne et la Belgique, l’inclusion des œuvres d’art fera partir des collections sur les mêmes chemins. Comme, par définition, un tableau ancien ne rapporte rien, l’ISF qui lui serait appliqué ferait de la France le seul pays où il faudrait payer chaque année pour en conserver la propriété.

JusMurmurandi se dit que décidément, ce n’est pas seulement François Hollande qui « n’aime pas les riches », ou Jean-Luc Mélenchon qui « veut tout leur prendre ». Ce sont les Français qui n’aiment pas leurs riches, comme la guerre a montré qu’ils n’aimaient pas vraiment beaucoup leurs juifs. Il y a bien sûr dans les deux cas de nombreuses exceptions.

Faut-il penser, comme la Révolution qui a dit pour tenter de justifier l’exécution de Lavoisier que « la France n’a pas besoin de savants », que la France du XXIe siècle « n’a pas besoin de riches »?

Les Grecs pensaient que « la Grèce n’a pas besoin de contribuables », et on voit où ils en sont réduits, après des décennies où payer des impôts était réservé aux simples d’esprit.

Il faut pourtant être simple d’esprit, alors même que les Français se veulent un des peuples les plus intelligents du monde, pour ne pas voir le lien entre riches et contribuables. Plus de riches, plus de contribuables. Donc plus de recettes fiscales. Donc plus de salaires de fonctionnaires ou de prestations sociales. Et ce qui est amusant, c’est que le mot « plus » peut signifier la disparition, quand le « s » final est muet, ou au contraire l’accroissement, quand le « s » final est prononcé. Et les équations de JusMurmurandi marchent dans les deux cas.

Faire fuir les riches, cela s’appelle tuer la poule aux œufs d’or. Mais la politique française, au niveau que veulent lui faire atteindre les députés apeurés de la majorité d’aujourd’hui, cela oscille entre la politique de Gribouille et les rêves de Perrette…

Braguettes des puissants de tous pays, unissez-vous!

juin 7, 2011 on 5:52 | In Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Non, DSK n’est pas seul. Mais il ne s’agit pas de sa comparution devant le tribunal de New-York, pour laquelle il a été, bien entendu, entouré de son armée d’avocats vedettes. Ni de son activité politique, puisque le PS continue de le consulter par téléphone, semble-t-il. Encore moins de sa famille, compte tenu du soutien appuyé qu’il reçoit de sa femme Anne Sinclair et de sa fille Camille.

Non, DSK n’est pas seul à avoir quelques soucis avec des accusations d’activité sexuelle illégale.

George Tron, d’abord, qui a du démissionner du gouvernement, et qui a vu son propre directeur de cabinet confirmer les accusations contre lui.

A New-York ensuite, où un homme d’affaires égyptien de 74 ans, ancien président de banque, est lui aussi accusé d’avoir tenté de violer une femme de chambre du luxueux hôtel Pierre. Inutile de dire que le cas DSK, arrivé juste avant lui, ne doit pas lui faciliter une issue simple de son embrouille.

Aux États-Unis toujours, John Edwards, ancien colistier de John Kerry et candidat à la vice-présidence, a été renvoyé devant le tribunal pour avoir dépensé des centaines de milliers de dollars de fonds de campagne pour dissimuler sa liaison avec une maîtresse pendant que son épouse mourait d’un cancer. John Edwards, qui risque des années de prison en cas de condamnation, nie avoir commis quoi que ce soit d’illégal.

En Suède enfin, des accusations contre le roi fleurissent, qui l’accusent d’avoir fréquenté des boîtes de strip-tease, eu une maîtresse, beaucoup apprécié les films porno et beaucoup fréquenté des « jeunes femmes ».

Sans compter, bien sûr, l’inénarrable Berlusconi et ses parties fines de « bunga-bunga », dont le procès reprend pour avoir, selon l’accusation, payé et consommé les services d’une prostituée mineure, la jeune Ruby.

Et si le roi de Suède, l’homme d’affaires égyptien et l’ex-ministre français étaient des victimes non seulement de leur hyper-activité côté braguette, mais aussi de « l’après Strauss-Kahn »

Faute d’avoir réformé le système financier mondial, celui-ci restera peut-être comme celui qui aura réformé les pratiques sexuelles des hommes politiques du monde. Pas tout à fait aussi grandiose, ni glorieux, peut-être. Mais, après tout, si l’on en croit sa réputation « d’homme qui aime les femmes », n’est-il pas au moins aussi « fine gâchette » que grand financier?

Le concombre masqué

juin 2, 2011 on 5:10 | In Best of, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

14 morts, des centaines de personnes hospitalisées. Mais pourquoi ?? Qui se cache derrière E Coli ???

Des journalistes en mal de sensationnel ? Fukushima ? Oublié ! femme de chambre DSKressée? Introuvable ! Il faut DSKpitaliser sur ces nouveaux auditeurs qui sont rivés devant leur écran afin de maintenir l’audience. Comment ? On imagine une nouvelle DSKlamité même si aujourd’hui on n’est en fait pas sûr que ce soit les concombres espagnols. Les producteurs de ces derniers se disent spoliés, parce que plus personne ne veut acheter leurs produits et estiment leurs pertes à 200 millions d’Euro par semaine.

Al Quaeda ? l’organisation terroriste veut venger la mort de Ben Laden, DSKnardé par l’armée américaine alors qu’il n’était pas armé.

L’Iran ? alors que Me. Merkel se dirigeait vers l’Inde, son avion a déjà été empêché de survoler l’Iran, pour la punir de ses positions anti Téhéran. De là à imaginer qu’Ahmadinejad empoisonne quelques concombres destinés à l’Allemagne pour envoyer tout le monde au DSKbinet….

Les agriculteurs espagnols ? justement parce que l’économie ibérique se porte mal, ils DSKtapultent ce cauchemar en haut de l’affiche (nous n’irons pas jusqu’à suggérer qu’ils ont empoisonné leurs cucurbitacées…) pour obtenir des subventions de Bruxelles alors que la consommation de leurs produits est déjà en baisse. De plus, ils réussissent à détourner l’attention des journalistes DSKptivés par les « indignés » de Madrid.

Les défenseurs des radars sur les routes françaises ? afin de montrer que ce que les journalistes appellent déjà un DSKtaclysme sanitaire majeur à l’échelle de l’Europe ne représente qu’un « petit » week end sur les routes nationales.

Air France et Airbus ? afin que l’on ne parle plus du rapport du BEA sur l’accident du vol 447 Rio Paris, resté DSKbré trop longtemps, et des 75 corps qui ont été remontés à la surface (et non repêchés comme l’annonce si si délicatement la dépêche AFP) depuis la fin mai.

Les éleveurs de bovins ? ils veulent se venger de la DSKlomnie qu’ils ont subie lors de la vache folle, et se refaire une santé sur le dos des maraîchers espagnols.

Les descendants de Nungesser et Coli ? on ne leur aurait pas attribué le premier vol transatlantique, en couvrant Lindbergh de DSKlicots indus, alors que des témoignages tendent à soutenir aujourd’hui qu’ils ont en fait été les premiers à traverser l’océan dès le 9 mai 1927.

Mais voici qu’arrive Luc Ferry qui envoie les concombres à la casse, tandis que commence une nouvelle DSKcophonie. C’est la DSKricature de l’information.

Indécence(s)

mai 31, 2011 on 2:13 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Roland Dumas et Jaques Vergès ont annoncé leur intention de porter plainte contre Nicolas Sarkozy pour « crime contre l’Humanité » en Côte d’Ivoire, pour avoir aidé les troupes d’Alassane Ouattara à vaincre celles de Laurent Gbagbo. Il est clair que cette intervention armée ne s’est pas faite sans victimes civiles. Si de tels faits sont constitutifs de crimes contre l’Humanité, alors toute intervention armée le sera aussi. Faut-il alors tolérer des dictateurs tels que Gbagbo, qui a tenté de voler le résultat des élections qu’il a perdues, au motif qu’on ne peut pas le renverser au profit du candidat démocratiquement élu sans commettre de crime contre l’Humanité? Inutile de dire tout le mépris qu’une telle procédure soulève chez JusMurmurandi, mépris des deux avocats payés par et pour une si mauvaise cause. Prendre l’argent de Gbagbo, pour un ancien ministre et Président du Conseil Constitutionnel, ce n’est franchement pas joli, joli, même si le dictateur ivoirien a été jusqu’à la fin un grand ami des socialistes français. François Mitterrand, qui l’a fait ministre au même titre que Bernard Tapie et Dominique Strauss-Kahn, doit bien en rire, de là où il est. N’avait-il pas prédit que le PS retournerait après lui là où il l’avait trouvé: dans le ruisseau.

La Grèce n’en finit pas de demander à ses partenaires financiers, Union Européenne et Fonds Monétaire International, de faire ses fins de mois, alors même qu’elle ne tient pas ses engagements budgétaires visant à assainir, enfin, ses finances publiques. Payer encore et encore pour que les Grecs continuent à danser le sirtaki des comptes faux et des promesses non tenues irrite les Allemands au plus haut point. JusMurmurandi les comprend. D’autant qu’il n’est pas inutile de se souvenir que, sous la tenue traditionnelle grecque, la fustanelle, sorte de jupe pour hommes, le mâle grec porte les mêmes sous-vêtements qu’un Écossais sous son kilt, à savoir uniquement ce dont la Nature l’a doté… bref, les Grecs sont aussi nus que DSK sortant de sa douche. Et il faudrait se laisser faire au nom du fait que nous l’avons toléré pendant des années?

Les attaques contre Christine Lagarde continuent. Après une procédure pour avoir osé choisir dans l’affaire Tapie un arbitrage plutôt qu’un procès, voici qu’elle est attaquée pour une cession d’une participation de 25% dans une filiale de GDF-Suez à la Caisse des Dépôts. Bientôt, elle sera aussi attaquée quand il manquera du papier toilettes dans une perception de province… Il est amusant et révélateur que la droite a « fait » la nomination de DSK, pourtant un adversaire politique, au poste de directeur général du FMI, au motif qu’un tel poste détenu par un Français est un avantage pour notre pays, et que la gauche fait tout pour éviter que Lagarde ne lui succède, préférant la défaite d’une adversaire à une victoire nationale….

Les agriculteurs français ont peur que la sécheresse qui s’annonce ne leur soit défavorable. On les comprend. Alors ils se tournent vers leur soutien de toujours: l’Etat, pour demander encore plus d’aide. On les comprend. Ce que JusMurmurandi comprend moins c’est pourquoi, quand les pétroliers font de profits extravagants dus à la hausse des prix du brut, on les taxe de manière exceptionnelle, quand les banques font des profits extravagants, même chose. Mais quand les prix des denrées alimentaires explosent, et les profits de certaines catégories d’agriculteurs aussi (les céréaliers par exemple), il ne vient à l’idée de personne de voir en eux la source évidente et légitime d’une vraie solidarité avec leurs collègues moins favorisés….

Le président Karzaï, dont le régime afghan est l’un des plus corrompus au monde, qui a été porté au pouvoir par une coalition internationale menée par les Américains qui en ont chassé les Taliban, et qui est depuis financé par ces mêmes Américains, les a traités de « force d’occupation ». JusMurmurandi se demande s’il faut compter le temps que durera le régime Karzaï en mois, en semaines, ou en jours, sitôt les « forces d’occupation » reparties, ce qui ne manquera pas d’arriver, surtout maintenant que Bin Laden est mort. Et là on verra non pas qui occupera l’Afghanistan, mais qui s’occupera de Karzaï. Et si, à choisir, ce dernier ne trouverait pas, a posteriori, du bon à être occupé…

La FIFA, fédération internationale de football, s’entredéchire. Les accusations de corruption volent dans tous les sens. C’est peu dire, quand son « propre » (si l’on ose dire) secrétaire général, Jérôle Valcke, accuse par écrit, le président de l’AFC, section asiatique de la FIFA, d’avoir « volé » l’attribution de la coupe du Monde 2022 au profit de son pays, le Qatar. Lequel président, Mohamed Bin Hammam, a annoncé sa candidature à la présidence de la FIFA contre le sortant, Sepp Blatter, 75 ans. L’argumentation de Bin Hammam: la lutte contre la corruption du régime Blatter. Depuis, Bin Hammam a lui-même été suspendu pour des accusations de corruption, et Blatter sera le seul candidat à sa propre succession. Quand on pense au fric par centaines de millions que brasse la FIFA en toute franchise d’impôts, JusMurmurandi se dit que ledit Blatter, à la FIFA depuis 36 ans, dépasse en longévité les Moubarak, BenAli et autres Khadafi dont le monde a tant de mal à se débarrasser.

Et si un putsch devait y parvenir, Me Dumas et Vergès porteront-ils aussi plainte pour « crime contre l’Humanité »?

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