Leçon de crise
mars 10, 2010 on 12:51 | In Economie, Europe, France, International | 2 CommentsLe monde a cru se retrouver en 2008/2009 face à une crise identique à celle des années 30. Il faut dire qu’il y avait de quoi: comme il y a presque un siècle, une orgie de crédit déclenchée par des banques prêtant sans précaution ni mesure a entraîné une hausse des valeurs de toute nature: actions, immobilier, matières premières, et une activité en plein « boom ».
Comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, quoiqu’en pensent les experts qui ne assurent à chaque fois que « cette fois-ci ce sera différent, ce n’est pas une bulle, les règles économiques ont changé », l’inévitable a été inévité et le crash a suivi, entraînant la chute brutale de toutes les valeurs, la contraction brutale du crédit, et les faillites en série, en prélude à une récession mondiale.
Sauf que là, les schémas divergent. Non seulement les principaux pays occidentaux ont retrouvé le chemin de la croissance environ un an seulement après la phase aigue de la crise, mais ils n’ont subi qu’une contraction infime du p.i.b. par rapport aux 30% perdus dans les années 30.
Qui plus est, les entreprises n’ont quasiment pas cessé d’être bénéficiaires. Ainsi, par exemple, celles du CAC 40 n’ont vu leur bénéfice cumulé chuter « que » de 20% en 2009 par rapport à 2008. Certes, la chute est plus forte si on les compare aux bénéfices 2007, année la plus faste du cycle. Mais c’est une différence gigantesque par rapport à l’avalanche de faillites qui décima l’industrie et surtout la finance mondiales 80 ans avant.
Il est évident que les interventions massives et rapides des États ont joué un rôle majeur dans la non-prolifération de la crise. De même que l’adaptation rapide des entreprises.
Le bilan n’est pas glorieux: de la dette jusqu’au plafond et 10% de chômage quasiment partout. Mais, par rapport à l’enfer des soupes populaires américaines et de l’hyper inflation allemande des années trente, c’est quasiment le paradis.
Et si c’était cela, le progrès?
Grève ou trève de charité?
mars 10, 2010 on 11:38 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésUne grève a eu lieu hier. Les employés manifestent devant l’entrée du siège, à la veille de négociations « décisives ».
La déléguée CGT indique que « la direction nous parle maintenant plus d’objectifs chiffrés que des gens que nous accueillons », ce qui provoque un « raz-le-bol général ».
Les revendications: une meilleure rémunération, de meilleurs conditions de travail, et plus de reconnaissance du travail accompli.
Un tableau connu, des thèmes rebattus. Vous pensez à la grève des personnels de la Justice (ou autre segment de la fonction publique) qui ne veut pas de ce qu’ils appellent une casse du service public.
Vous avez tout juste. Sauf que c’est de la Fondation Emmaüs qu’il s’agit, et de ses 500 salariés. Vous savez, celle qu’a fondée l’Abbé Pierre.
Est-il besoin d’en dire plus?
Comment jouer à « pigeon vole » avec l’argent des contribuables
mars 9, 2010 on 7:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLes comptes annuels d’EADS ont viré au rouge. Vous me direz, quoi de plus normal en ces temps de crise, que d’avoir perdu de l’argent? Mais EADS dispose, fait rarissime, d’un carnet de commandes de 6 ans pour sa filiale principale, Airbus, ce qui limite les turbulences dues aux fluctuations du marché.
Les pertes d’EADS trouvent pourtant leur source chez Airbus, mais côté militaire, avec le programme d’avion de transport militaire, dénommé A400M. Ce programme en est à 3 ans de retard et 5 milliards d’euros de surcoût, et la part de celui-ci qu’EADS a acceptée de prendre en charge est à l’origine de la perte.
Qu’est-ce qui a fait déraper à ce point le programme? Au-delà des accusations sempiternelles de manque de suivi et de co-ordination entre entités nationales différentes d’Airbus, il semble que les responsabilités soient avant tout dues au cahier de charges. Plutôt que d’acheter des avions américains existants, les C130J et C17, les Européens ont voulu donner sa chance à Airbus de pénétrer ce marché nouveau pour lui et riche de promesses de ventes à l’export.
Mais, pour accepter ce risque d’un avion nouveau dans une activité nouvelle dans ce segment de marché, les clients ont demandé un produit révolutionnaire. Des turbo-propulseurs géants, sans précédent pour leurs constructeurs imposés à Airbus (un autre consortium, franco-allemand celui-là). Une certification civile, sans précédent pour un avion militaire. Un avion à hélices pour décoller très court d’aéroports de fortune, mais volant aussi vite d’un avion à réaction. Bref un empilage de caractéristiques sans précédent, qui fait ressembler le cahier de charges plus à une lettre au Père Noël qu’aux prémisses d’un programme devant se dérouler sans anicroches ni mauvaises surprises.
Mais les deux parties, EADS et États ont signé et on connaît la suite. Tout cela pour avoir un avion européen plutôt qu’américain.
Le même jour où EADS extériorise ces pertes, il annonce, avec son partenaire Northrop-Grumman, ne pas répondre à l’appel d’offres de l’armée de l’air américaine pour remplacer ses avions ravitailleurs. Une absence qui laisse le champ libre à Boeing pour un marché de 35 milliards de dollars. Marché qui a déjà toute une histoire, puisque Boeing l’avait déjà emporté une première fois, avant de voir son succès cassé pour une vilaine affaire de corruption. L’itération suivant de cet appel d’offres avait été remportée par Northrop et Airbus contre Boeing, car l’offre européo-américaine reposait sur une version ravitailleur de l’A330 beaucoup plus moderne que le Boeing 767 offert par l’américain. Lequel marché fut lui aussi cassé sur protestation de Boeing, pour cause de non respect de la procédure par l’US Air Force.
Un nouveau cahier de charges fut élaboré qui, selon le tandem gagnant, est taillé sur mesure pour faire gagner l’avion plus petit, plus vieux et moins cher de Boeing, car il ne tient pas compte des avantages de taille et de modernité qui avaient fait la différence au tour précédent.
Pendant ce temps-là, les avions ravitailleurs existants continuent de vieillir, et les remplacer devient d’une urgence brûlante, certains ayant plus de 50 ans de vol.
C’est pourquoi un cahier de charges déséquilibré entrainant le retrait d’un des deux candidats a toute chance d’éviter des protestations qui eussent été inévitables en cas d’un troisième duel. On peut donc penser que cette fois-ci l’Air Force aura ses ravitailleurs.
Et comme le Boeing 767 a volé pour la première fois en 1981, tous peuvent espérer que 30 de bons et loyaux services auront permis de déverminer le programme, au rebours de l’A400M. Sauf qu’évidemment les notions de performance extrêmes et sans précédent qui fleurissent dans le cahier de charges de l’avion européen ne figurent qu’une fois dans l’avion américain. C’est qu’il est sans précédent de voir les forces armées US s’engager pour des décennies avec un produit si vieux que plus aucune compagnie civile n’en veut.
Tout ça pour éviter d’avoir un avion à base européenne. En ces temps de chômage américain qui touche 10% de leur population, on peut comprendre les politiciens américains. IL faut dire aussi que, si Boeing n’avait pas gagné, il n’aurait plus eu un seul programme majeur au sein de l’USAF, ayant perdu face à Lockheed les appels d’offres pour le F22 et le F35, et son C17 étant en fin de programme. Donc le Pentagone fait avec l’avion ravitailleur, un jeu de politique industrielle. Sauf que, comme d’habitude, on bouche les trous aujourd’hui et on en creuse de plus grands pour demain avec des ravitailleurs dépassés avant même que d’avoir été livrés.
On peut se demander comment la logique si simple qui eût consisté à ce que les Européens achètent des avions de transport militaires américains existants, satisfaisants, et peu chers, et qu’en contrepartie les Américains achètent des ravitailleurs européens modernes et efficients a échappé à tant de gens prétendument intelligents.
Le problème, c’est que c’eût été sans précédent.
Et en attendant, les contribuables des deux côtés de l’Atlantique, une nième fois grugés, pourront toujours jouer à « pigeon vole ». A400M vole? Pas encore. 767 vole? Oui, encore et encore. Contribuable vole? Non, contribuable est volé…
Pour preuve? 24 heures après le renoncement franco-américain, le projet français d’acheter des drones américains Predator B plutôt que les Talarion d’EADS est déjà critiqué…
Qui doit payer?
mars 7, 2010 on 7:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermésL’Islande revient sur le devant de la scène financière mondiale. Un référendum a eu lieu sur l’approbation ou non par les islandais du financement par leurs impôts du remboursement des déposants anglais qui avaient fait confiance à une épargne islandaise très rémunératrice, le plan « Icesave ».
Lequel plan s’est effondré avec la banque qui l’avait mis en œuvre, quand la conjoncture a révélé que la pseudo « super-épargne » finançait en réalité un galimatias de projets bien incapables de générer de quoi payer les super-taux d’intérêts promis aux déposants.
Il semble que la réponse populaire à la question du référendum soit » non » à plus de 90%.
Cela étant, JusMurmurandi se demande au nom de quoi les Islandais devraient payer. En fait, pour toute justification, les Britanniques, pays de l’économie de marché et du fair-play, ont purement et simplement menacé de geler et saisir de par le monde tous les biens et capitaux islandais, ce qui asphyxierait totalement un pays déjà ruiné.
Donc le gouvernement islandais a cédé devant cette pression insupportable, et promis de payer. Ou, en l’occurrence, de faire payer par les contribuables, l’équivalent de 100€ par personne et par mois pendant 8 ans.
Mais le fait est que tout épargnant devrait savoir qu’un niveau de rémunération élevé pour l’épargne ne peut que s’accompagner d’un niveau de risque élevé. Il est donc tout à fait abusif de vouloir faire jouer la concurrence pour toucher le plus possible, mais, si on perd, de crier « pouce » et de vouloir récupérer son argent. JusMurmurandi se souvient encore avec ironie de ce « grand économiste français », qui avait placé le produit de ses coquets droits d’auteur dans une banque moyen-orientale à Paris, qui rémunérait les dépôts au-dessus du taux de base bancaire. Quand ladite banque a fondu les plombs, il a été le premier à réclamer, lui, le chantre du libéralisme, que l’État indemnise intégralement tous les épargnants…
Par ailleurs, il semble très risqué que la Grande-Bretagne veuille mettre en œuvre le principe du « perdeur-payeur ». Comme Londres est une place financière mondiale, c’est là que, inévitablement, se produiront de nombreuses pertes. Le gouvernement de Sa Majesté a-t-il vraiment envie de créer une jurisprudence telle que chaque épargnant dont l’argent a été mal placé par la banque anglaise puisse réclamer réparation?
En fait, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il y a deux raisons irrésistibles pour lesquelles, d’une façon ou d’une autre, les Islandais paieront. D’abord, dans toutes les folies financières, ce sont toujours les contribuables qui finissent sans chaise quand la musique s’arrête, et, en conséquence, paient la note. Ensuite, l’Islande est petite et pauvre, et la Grande-Bretagne est, même engluée dans la crise, riche et puissante.
Comme le disait le philosophe allemand Schopenhauer, « une poignée de force vaut plus qu’un sac de droit »….
Dents longues et mémoires courtes
mars 6, 2010 on 10:26 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Poil à gratter | Commentaires fermésC’est la semaine du Salon de l’Agriculture. Plus encore que chaque année, cette vitrine de la vie paysanne est parcourue par des politiques soucieux de se concilier les bonnes grâces de cet électorat clientéliste, eu égard aux élections régionales à venir dans deux semaines.
Le fait que Nicolas Sarkozy n’inaugure pas ce Salon est qualifié par les agriculteurs furieux de preuve de désintérêt, d’indifférence, de mépris sans précédent de la part du Président de la République.
Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? François Mitterrand, en 2 mandats et 14 ans de présidence, non seulement n’a pas inauguré une seule fois le Salon, mais ne l’a même jamais visité. Que la mémoire est donc sélective….
Mais il est utile de se faire passer pour des victimes au moment, où, comme toujours, les paysans réclament l’aide de l’État. Ils arguent de la chute sans précédent des cours qui affecte leurs productions.
Sans précédent? Auraient-ils donc perdu la mémoire? En 2006-2008 les produits agricoles, que ce soient le lait ou le blé, avaient atteint des cours records, poussés par la prospérité mondiale, la culture destinée à la production d’éthanol et la spéculation. Imaginer que ces cours allaient rester à ces sommets, c’étaient supposer que le pétrole ne retomberait jamais sous les 147$ le baril qu’il a atteints en 2008. Laquelle baisse du prix du pétrole a permis d’inverser la hausse du coût du gazole et des engrais, hausse qui « les tuait », et dont la disparition est passée sous silence par une profession à la mémoire bien sélective.
Mais Baste!, de tels propos, pour exagérés et partisans qu’ils soient ne sont que le reflet d’une action de lobbying politique classique, qui a si bien réussi dans le passé, où pendant des décennies, les prix garantis ont ruiné l’Union européenne et ses consommateurs pour garantir sans limite aux paysans des cours beaucoup plus hauts que nulle part ailleurs dans le monde.
Le problème que risque de rencontrer la gent paysanne, c’est qu’à forcer de crier sas arrêt à leur ruine imminente, il ne lassent leurs interlocuteurs et l’opinion publique. Car ils protestent pour tout, que ce soit l’interdiction de chasser pendant les périodes de nidification des oiseaux, ou la réintroduction des loups dans leurs habitats historiques, lesquels dévorent quelques dizaines de brebis par an.
Pourtant, la querelle contre Sarkozy ressemble aux griefs du loup contre l’agneau dans la fable, qui n’existent que parce que le loup veut que sa faim soit satisfaite, et que, pour cela, tous les prétextes sont bons. Mais, qu’ils prennent garde, pleurer misère tout le temps, c’est risquer qu’au bout d’un moment, plus personne ne prenne leurs appels au sérieux et ne vienne les secourir. C’est la fable de Pierre et le loup…
Toujours envie de fumer ??
février 25, 2010 on 8:50 | In Coup de gueule, France, Insolite | Commentaires fermésUn peuple de Résistants?
février 23, 2010 on 8:28 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLes salariés des raffineries françaises de Total sont en grève, et le pays est menacé de paralysie sous quelques jours. La cause en est l’annonce de la fermeture prochaine de la raffinerie de Dunkerque.
On pourrait, en l’espèce, se croire dans un classique désespoir des employés devant la fermeture à venir de leur entreprise et la perte de leurs emplois. Ce n’est pas le cas, puisque:
- Total a annoncé qu’il n’y aurait aucun licenciement, 100% des employés étant reclassés
- L’activité industrielle sur le site de Dunkerque sera maintenue
- Aucune autre raffinerie du groupe n’est menacée
Le moins qu’on puisse dire, c’est que, par rapport à de très nombreux autres Français, les « menacés de Dunkerque » sont des privilégiés. Et que la décision de Total n’est pas de délocaliser en Hongrie, comme Philips à Dreux, mais de diminuer sa production dans un marché en surcapacité permanente, et dans une activité qui lui « vaut » presque 2 milliards de pertes par an.
Dans le même temps, les contrôleurs du ciel sont en grève, pour protester contre le projet d’intégration européenne. Ce projet est aussi incontestable que celui de Total, avec un accroissement de la productivité et en même temps une amélioration de la sécurité. Il est en outre indispensable pour faire face à l’augmentation prévue du trafic aérien.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les contrôleurs aériens sont encore moins menacés que les salariés de Total, et qu’ils pourront garder leur statut et leurs privilèges (travail maximum de 99 jours par an, salaire de fin de carrière équivalent à celui d’un diplômé de l’ENA, etc.) dans la nouvelle organisation.
Pour comprendre ce qui motive ces Français qui n’ont aucune raison d’être désespérés, il suffit de se souvenir de la mythologie française, qui chante la Résistance alors même que la France et son armée se sont effondrées face aux armées nazies. De même, les sportifs français ne sont jamais aussi dangereux que quand ils ne sont pas favoris, comme les footballeurs en 1998 et 2006, ou le XV de rugby en Coupe du Monde face aux All Blacks, tandis que le statut de favori leur est parfois lourd à porter.
C’est dans cette même ligne que le sportif français le plus populaire est Yannick Noah, qui n’a jamais été n°1 mondial, et n’a gagné « que » un seul tournoi du Grand Chelem, alors que d’autres éclaboussaient le monde entier de leur classe, tels Killy, Platini, Tabarly, Prost, Douillet, Longo ou Loeb, sans parler de Zinédine Zidane…
Pourquoi y a-t-il donc dans l’inconscient français plus de gloire à résister qu’à vaincre, ce qui va inévitablement arriver aussi bien pour le contrôle aérien, qui sera bien intégré, n’en déplaise aux contrôleurs, qu’aux raffineries de Total qui seront redimensionnées sur la demande?
C’est que vaincre appartient aux plus forts, alors que tous nous pouvons résister. Le problème, c’est que toutes les résistances ne sont pas la Résistance. Plus encore, et c’est peut-être la clef de cette stance, si l’on demande aux Français, qui a gagné l’affrontement entre Gaulois et Romains, ils seront persuadés que c’est celui qui résiste seul contre tous, le petit village contre l’empire, Astérix contre César.
C’est mignon, attendrissant, même peut-être beau pour un pays qui inspire au poète Alfred de Musset que « les chants désespérés sont les chants les plus beaux ».
Mais c’est oublier que, dans la réalité et non dans la poésie ou la bande dessinée, Vercingétorix a fini battu à Alésia puis étranglé dans sa prison.
Est-ce l’avenir que nous voulons?
Irréel, désarmant
février 22, 2010 on 8:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésMartine Aubry est en campagne.
La campagne politique, on le voit de plus en plus souvent, peut amener à faire des déclarations qui dépassent les pensées de ceux qui les profèrent, voire l’entendement.
C’est ce que pense JusMurmurandi en écoutant les derniers propos du premier secrétaire du PS.
En visite en Champagne Ardennes, elle a ainsi déclaré « Le parti socialiste est le parti des entreprises de l’économie réelle, de l’économie des innovateurs, et notamment des PME sûrement plus proches de leurs employés que les grands groupes.Il faut réarmer l’Etat pour retrouver une politique industrielle volontariste. »
JusMurmurandi le déclare à son tour tout de go, c’est une découverte.
Parce que si le PS était le parti des entreprises de l’économie réelle, on peut, pour commencer se demander comment et pourquoi elle en est arrivée à faire une loi aussi destructrice d’emplois que celle sur la durée de la semaine de travail à 35 heures, qui a en plus tendu le climat social inutilement dans ces PME dont elle se prétend le défenseur.
Ensuite, cela contredit les propos de Louis Schweitzer, ancien Directeur de Cabinet de Laurent Fabius Premier Ministre qui avait ainsi dit il y a quelques mois que les PME avaient encore du travail à faire quant à la gestion de leurs ressources humaines….Vilvoorde, le suicidogène Technocentre dont il restera le géniteur pour l’Eternité, comme nous l’écrivions, avaient du être oubliés par M. Schweitzer au moment de cette déclaration….qu’il a encore récemment renforcée en demandant que la HALDE ait la possibilité de faire des visites non annoncées dans les entreprises (un peu comme une espèce de deuxième inspection du Travail -mais pourquoi dupliquer alors que le Gouvernement essaye de simplifier et de réduire les coûts DST/RG en DCRI, etc. etc.). A quand une visite surprise au dit Technocentre, M. Schweitzer ??
Mais bon, on voit que l’on n’est pas à une contradiction près au PS.
JusMurmurandi se dit qu’au moment de faire ces déclarations en Champagne Ardennes, Martine Aubry était peut être en train de visiter une cave….
Bref, ce sont des propos à proprement parler….désarmants.
La magie, la Mafia, le Mossad, ou la malchance?
février 21, 2010 on 10:07 | In France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermésJean-Pierre Treiber est mort dans sa cellule de prison, suicidé par pendaison. Outre que cela privera les familles des deux jeunes femmes mortes assassinées d’un procès qui eût pu contribuer à éclairer ce qui s’est passé et leur apporter un peu de sérénité, JusMurmurandi ne peut que s’interroger (le terme est faible) sur ce détenu ultra-surveillé qui s’évade quand il veut, reste longtemps -et, semble-t-il, tranquillement- en cavale, et se suicide enfin quand il veut.
M’est avis que, comme dirait le délicat, fin et élégant George Frèche, tout ceci n’est pas très catholique.
Mais alors, si tout ceci n’est pas aussi simple et limpide que cela en a l’air, qui pourrait donc arriver à « faire mourir » un détenu ultra-surveillé? Un service secret, bien sûr…
Pour preuve, un service secret, le Mossad israélien est accusé par Dubaï d’y avoir assassiné le responsable des approvisionnements du Hamas en armes en tout genre, en provenance d’Iran. Sauf qu’un responsable d’un tel niveau voyage toujours entouré de secret et de gardes du corps. Ou alors, si ce n’est pas le cas, et que le Mossad le savait, c’est qu’il bénéficiait de complicités à l’intérieur même du Hamas.
Aussi improbable qu’un assassinat de Treiber à l’intérieur même de sa prison.
Pourtant, il est avéré, pour autant qu’on puisse être sûr de quoi que ce soit, que le mort n’était accompagné d’aucun garde du corps. Alors, voyage à Dubaï pour acheter des armes, ou rendez-vous galant?
Les premiers compte-rendus parlent d’une crise cardiaque, mais aujourd’hui il se dit qu’il a d’abord été torturé à l’électricité avant d’être étouffé. Voilà ce qui arrive quand on se déplace sans gardes du corps et que cela se sait chez ses ennemis mortels.
Peut-être, après tout, est-il mort d’une crise cardiaque pendant un rendez-vous galant, mais que cela arrange le Hamas de faire porter le chapeau à Israël.
Pendant ce temps-là, au Maroc, un minaret de mosquée s’effondre, faisant 41 morts. Va-t-on, là encore faire porter le chapeau à Israël, ce qui serait beaucoup plus commode que d’incriminer le constructeur, qui a probablement commis des fautes, mais aussi payé comptant des protections « en cas de malheur ».
Moyennant quoi, ce sera la faute à la malchance si ce minaret s’est effondré. Comme la mort de Treiber, la malchance aussi.
Et la Mafia dans tout cela? Je ne sais pas, on ne peut vraiment être sûr de rien, alors, pourquoi pas eux?
Heuliez, le Royal grief contre Krief…
février 19, 2010 on 8:38 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésHeuliez, vous connaissez? Une entreprise du secteur automobile, située en Poitou-Charentes. Elle a eu son heure de gloire en produisant la première voiture décapotable de grande série avec un toit en « dur » repliable électriquement, ce fut le coup de génie de la Peugeot 206 CC, aujourd’hui copiée dans le monde entier.
Le problème, c’est que Heuliez n’a pas su breveter un système qui lui garantisse une propriété intellectuelle exclusive et, partant, un volume de production satisfaisant. Car le succès même de la formule a fait que les constructeurs ont gardé pour eux ce volume additionnel, au lieu de le sous-traiter à Heuliez. D’où les difficultés de l’entreprise, qui ne peut survivre sans produire de voitures.
Alors, bien sûr, Heuliez a des projets d’avenir pour attirer des repreneurs après son dépôt de bilan. Notamment un projet de voiture électrique. Comme la société emploie des centaines de personnes en Poitou-Charentes, la présidente de la région, Ségolène Royal, se saisit du dossier et s’y engage à fond. Le tribunal de Commerce accorde la reprise au fond spécialisé BKC, entité du groupe Bernard Krief, et à son charismatique patron, Louis Petiet. Ce qui permet à Ségolène Royal de parader devant les caméras en montrant à quel point elle fait tout pour sauver l’emploi chez elle.
Elle fait également pression sur l’État pour obtenir une intervention en fonds propres aux côtés de BKC et de la région. Elle intéresse également la région Pays de Loire, dirigée par un ami PS, et voilà le plan de financement bouclé. 15M€ pour BKC, 10M€ pour le FSI, « fonds souverain à la française », et 5M€ pour la région.
Sauf que BKC, depuis son engagement à apporter cet argent en août 2009, ne l’a toujours pas fait.Mis au pied du mur, Petiet apporte non du cash, mais ce qu’on aurait appelé sous la Révolution un assignat. Un bout de papier qui ne vaut que la confiance qu’on lui accorde. Et comme cela fait 6 mois qu’il ne tient pas ses promesses, ladite confiance n’est pas vraiment au plus haut.
Mais cette fois-ci, promis-juré, il apportera l’argent le 15 mars. Comme par hasard, juste le temps de réussir son introduction en bourse …aujourd’hui. Il peut y avoir plusieurs explications à ce retard. Peut-être Petiet n’a-t-il jamais eu l’intention ou les moyens de payer, car reprendre une entreprise faillie permet de reprendre le stock et le compte clients à vil prix, et à crédit, et de s’en servir pour générer du cash. On peut donc, si tout va bien, se faire de la trésorerie sans en apporter soi-même, et récupérer le contrôle d’une entreprise qu’on n’a pas payée. Il flotte sur Internet des allégations que Petiet et BKC connaissent très bien cette méthode.
Peut-être Petiet voulait-il donner à Bernard Krief une notoriété et une visibilité supplémentaires pour faciliter son entrée en bourse. Peut-être n’a-t-il pas pu trouver les capitaux auxquels il croyait de bonne foi avoir accès.
Toujours est-il que le FSI a refusé de payer tant que BKC n’a pas mis l’argent promis. Une prudence normale entre professionnels. Sauf que la région Poitou-Charentes, elle, a payé tout de suite, pour le plus grand bénéfice médiatique de sa présidente. Laquelle déclare que l’argent a été mis sous séquestre, et ne sera utilisé que si BKC paye enfin. Sans doute ne sait-elle pas qu’en cas de liquidation d’Heuliez, ce séquestre sera sans effet, et que les 5 millions d’argent des contribuables picto-charentais disparaîtront dans la faillite.
A qui sert donc d’avoir versé si tôt un argent qui ne sert à rien sur son séquestre? Tout rapprochement entre le 15 mars, nouvelle date de BKC, et les dates de son entrée en bourse et des élections régionales ne serait que pure malveillance.
Sauf à imaginer que Ségolène, n’étant pas prudente, ou pas professionnelle, ou les deux, se soit fait tout simplement empapaouter. Fort heureusement, le redoutable Philippe Séguin, Président de la Cour des Comptes, et, à ce titre, gendarme du gâchis d’argent public, est mort. Il ne persiflera donc pas avec une formule dont il avait le secret, qu’Heuliez a atteint le record de coût de chaque emploi non sauvé…
Houtreau ou…pas assez
février 18, 2010 on 9:01 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésLa profession de magistrat ne pourrait mieux s’y prendre si elle voulait tout à la fois justifier toutes les réformes prévues par Nicolas Sarkozy et pointer du doigt le danger de lui donner l’indépendance totale qu’elle réclame.
C’est bien simple, Fabrice Burgaud vient d’être mis sur la liste des magistrats pouvant être promus. Vous vous souvenez sans doute du juge Burgaud, le juge d’instruction de la sinistre affaire d’Outreau.
Immédiatement après que le scandale ait éclaté, il avait été mis quelque peu au placard en attendant le jugement de ses pairs. Lequel s’est révélé de la plus grande clémence possible, avec tout bonnement un blâme, autrement dit trois fois rien. Vraiment pas cher payé pour un home responsable d’un dossier qui a durablement terni la réputation de la Justice en France, qui a coûté des dizaines de millions d’indemnités à l’État, qui a brisé les vies de plusieurs accusés, dot l’un, innocent comme les autres, s’est tout bonnement pendu de désespoir en prison.
Et maintenant, lui qui n’a jamais exprimé d’avoir commis de faute(s), sortirait dudit placard par la grande porte pour un poste à responsabilités, rémunération et prestige accrus?
C’est tellement scandaleux et offensant qu’il est inévitable de conclure que les magistrats qui sont si indulgents avec lui se sentent désespérément ses obligés. Obligés de l’acheter, par exemple, pour éviter que Burgaud, seul mis en cause pour Outreau, ne clame trop fort, en cas de réelle sanction, qu’il n’était pas seul à avoir mis la main au désastre, puisque des dizaines de juges, oui, des dizaines, ont validé telle ou telle décision au fil de cette affaire, et qu’eux ont été auto-amnistiés par une profession qui fait un bien mauvais usage de son indépendance.
Tant qu’à faire, pourquoi ne pas proposer à la Société Générale de réembaucher Jérôme Kerviel avec arriérés de salaire et méga bonus? Ou Hervé Falciani chez HSBC?
Inconséquence (4)
février 15, 2010 on 8:10 | In France | Commentaires fermésJusMurmurandi a déjà de nombreuses fois exprimé son dégoût pour les compromissions dans lesquelles se vautrent les grandes organisations internationales à caractère universel. Cela les conduit à considérer comme membres égaux des États, quelle que soit leur inconduite.
Mais il y a des cas où trop, c’est trop. Les violations des Droits de l’Homme par la République islamique d’Iran sont bien connues et documentées. Le « vol » du résultat des élections, les arrestations arbitraires d’opposants, suivies de détention, parsemées de tortures, de viols, de morts.
Ceci devrait être examiné par le Comité des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. Quoique JusMurmurandi n’attende pas grand chose de cette procédure, pourquoi pas? Sauf qu’il semble qu’en juin prochain, l’Iran sera admis en tant que membre de ce Comité.
Tant qu’à faire, on n’a qu’à nommer quelques assassins aux jurys d’assises, au motif qu’ils en savent plus sur le sujet d’un procès que les braves gens qui les composent habituellement…
La fessée !
février 11, 2010 on 1:54 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésAllez y comprendre quelque chose.
A Vitry les enseignants d’un lycée demandent plus de surveillance parce qu’un enfant a été agressé à l’école la semaine dernière.
Ils réclament le doublement du nombre de surveillants pour les protéger des intrusions des bandes des quartiers avoisinants.
A Paris, une enfant mineure de 14 ans a été mise en garde à vue et aurait été emmenée par la police en pyjama pour avoir été mêlée à une bagarre. Bien évidemment, cela soulève toutes sortes de questions, car l’idée qu’une enfant de 14 ans passe 8 heures au commissariat choque les esprits.
Si vous êtes parent, ne seriez vous pas tout autant choqué si votre enfant était agressé à l’école que si la police venait chez vous pour l’emmener au commissariat afin de lui poser des questions ???
Alors, où est la solution, quelles sont la ou les bonnes mesures pour arriver à trouver un équilibre, qui (nous) permette de vivre un peu (plus) sereinement ?
Car si l’on entend les uns, nous serions dans une société de plus en plus policée, contrôlée et c’est une voie dangereuse.
Et les autres, ceux d’en face, se plaignent que nous serions dans une société de plus en plus laxiste et que le péril n’est pas loin.
Bref, comment faire ?
Une première voie pourrait être que les parents jouent leur rôle, positif comme négatif, et encouragent autant qu’ils punissent. La fessée pourrait elle faire un retour en grâce ?
Pour le reste il faut rester philosophe, afin de trouver le juste milieu.
Car on trouve beaucoup de choses en philosophie.
Comme Bernard Henri Lévy qui, après avoir été remis à sa place pour ses erreurs dans son livre « Le testament de Dieu » par l’historien Pierre Vidal Naquet, a été citer sans le savoir un philosophe qui n’existe pas !!
Jean-Baptiste Botul a été crée de toutes pièces par un journaliste du Canard Enchaîné.
N’est pas philosophe qui veut…
Et ce désaveu cinglant n’est ce justement pas une espèce de…fessée?
Leçon de la Guerre de Troie
février 11, 2010 on 10:30 | In Coup de gueule, Economie, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésJe crains les Grecs, surtout s’ils sont porteurs de déficits. Voilà comment sonne la version actualisée de l’Enéide du grand poète latin Virgile….
Alors même que les leaders européens étaient réunis pour tenter de se mettre d’accord pour un plan de soutien à la Grèce, les fonctionnaires de ce beau pays étaient en grève pour manifester leur opposition à toute mesure d’austérité les concernant. Quand on connaît la tradition violemment militante des syndicats grecs, cet avertissement ne saurait être pris à la légère.
Le parallèle est clair avec la France, où ce sont les fonctionnaires qui sont, ici aussi, le plus souvent en grève contre toute mesure qu’ils n’apprécient pas, certains qu’ils sont de bénéficier de la garantie de l’emploi et de l’absence de concurrence.
On voit où cet état de fait peut conduire dans trois exemples tirés du rapport de la Cour des Comptes. Des inspecteurs d’académie d’Ile de France qui n’ont, structurellement aucun travail car celui-ci est dévolu à un autre corps de fonctionnaires. Ce qui ne les empêche pas de percevoir 4.500€ par mois. Une SNCF plombée par les 35 heures, qui ont augmenté ses coûts salariaux de 7,5% sans contrepartie, lequel handicap va jouer face à la concurrence qui va arriver sur les voies françaises.. Des contrôleurs du ciel dont on sait enfin qu’ils travaillent moins de 100 jours par an. Visiblement le stress que provoque la menace d’une grève qui paralyserait les aéroports a été savamment mis à profit par cette profession. Trois dossiers dont chacun a pu contribuer à faire éclater le chagrin et la colère qui ont emporté Philippe Séguin, Président de ladite Cour des Comptes.
Un tel état de fait devrait, de l’avis de JusMurmurandi, faire réfléchir à deux fois un candidat pressenti pour lui succéder. Sauf Anne-Marie Idrac, bien sûr, qui par ses trois postes de secrétaire d’État au Transports, de patron de la RATP puis de la SNCF, connaît bien ce genre de problématique désespérante.
Mais tout ceci doit être bien pire encore en Grèce, à en juger par l’ampleur de leur déficit et de leur dette. Quand on sait à quel point le pays en est arrivé là par un manque de courage endémique maquillé par des mensonges effrontés, on se demande d’ailleurs bien pourquoi les pays européens, eux-mêmes en délicatesse avec leurs finances, vont se révéler secourables.
Le fait est que ce sont avant tout les banques allemandes et, dans une moindre mesure, françaises qui détiennent les titres de dette souveraine grecque, et que ce sont elles qu’il faut protéger d’une faillite du pays. Encore une fois, des banques ont pris des risques pour gagner plus, la dette grecque rapportant plus qu’un placement en bonne vieille dette allemande. Et quand il faut faire face au fait que le risque n’était pas que théorique, on fait appel au contribuable pour payer la note.
Et comment savoir qu’on ne va pas injecter cet argent pour permettre à la Grèce de continuer à vivre au-dessus de ses moyens et à mentir sur sa situation, comme elle a si bien su le faire jusqu’ici?
Ce serait alors s’engager à financer à perpétuité et à fonds perdus. Ce qui reviendrait à tenter de remplir le tonneau des Danaïdes, où à remonter sur la montagne la pierre de Prométhée. Tiens, justement, ces deux mythes qui illustrent des tâches sans fin ni espoir sont justement…. grecs!
Ce qui amuse, malgré tout, JusMurmurandi dans ce dossier, c’est que, pour une fois, ce sont les fonctionnaires, ordinairement à l’abri des convulsions économiques, qui sont le plus exposés. Car, comme le déficit budgétaire représente plus de 50% du budget total grec, s’il ne peut plus être financé par le recours à la dette, cette fois, c’est l’État grec qui ne pourra plus les payer. Ce dont ils ne semblent pas encore avoir pris conscience…
Les zozos de l’Euro: nous sommes tous Grecs!
février 6, 2010 on 8:00 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, Insolite, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermésCe serait amusant si ce n’était aussi grave. Il y a des semaines déjà que JusMurmurandi a prédit la chute financière de la Grèce. Mais elle ne chutera pas seule, ayant été incluse par des économistes du monde entier dans un groupe dont l’acronyme est PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce, eSpagne), dont tous les membres sont des états sur-endettés et en profond déficit budgétaire.
Ce qui est nouveau avec cette première crise de l’Eurozone est que la monnaie de ces pays, l’Euro, est fixe; Donc toute dévaluation « traditionnelle » est impossible, de même que l’utilisation de la célèbre et si commode « planche à billets ». Moyennant quoi, pour se refinancer, la Grèce par exemple paye deux fois plus pour sa dette souveraine que l’Allemagne (7% au lieu de 3,5%). Ce qui veut dire que ce pays à la dette colossale est aussi celui qui paye le plus cher, et donc que la sévérité de la charge de cette dette est encore alourdie par ce taux d’intérêt punitif.
Ce qui est amusant, c’est que c’est exactement l’inverse de ce que les pays à monnaie faible attendaient de l’Euro, à savoir de profiter de la force la monnaie unique pour payer des taux d’intérêts bas, plus bas que la médiocrité de leur situation financière ne le justifierait si leur monnaie était indépendante.
Moyennant quoi, la Grèce a largement triché et menti sur la réalité de sa situation pour intégrer l’Euro, et ensuite tiré des chèques sans provision sur la monnaie unique avec des déficits énormes requis par des politiques laxistes. En conséquence de quoi l’arrivée de la crise a fait exploser la bulle de la dette souveraine grecque, et celle des petits copains avec.
Autre aspect rigolo et novateur de l’Euro, il est maintenant possible d’emprunter des Euros en payant des taux longs allemands (3,5%) et de les placer, toujours en Euros, mais grecs ou portugais cette fois-c, à 7%. Pas de risque de change, et une marge de 3,5% sans sortir de capital. Tant que la Grèce ne fait pas faillite, c’est un profit garanti…
En attendant, il n’y a aucun scénario de sortie de l’Euro, ses fondateurs ayant sans doute voulu marquer par là que l’entrée dans la monnaie unique, c’était « pour toujours ». Que peut-il donc se passer?
Il est tout simplement possible que la Grèce n’arrive plus à financer son budget, parce qu’il n’y a plus d’acheteurs pour sa dette souveraine. Et, sans planche à billets, puisque celle-ci est pour toute la zone Euro à Francfort, pas de moyen d’échapper. JusMurmurandi voit mal comment les autres pays de l’Eurozone pourraient laisser la Grèce en arriver là, mais enfin le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont manifesté aucun enthousiasme pour aider, bien au contraire.
Sans compter qu’ils ont tous leurs propres soucis budgétaires, à commencer par la France…
Or il faut bien voir que la seule différence entre la Grèce et la France est une question de taille, d’ancienneté dans les mauvaises habitudes (Raymond Barre avait laissé derrière lui un budget à l’équilibre -en pleine crise du deuxième choc pétrolier!-, et c’est François Mitterrand qui inauguré l’ère des chèques sans provisions), et d’outrance dans le refus de toute contrainte.
Rappelons-nous aussi que les marchés n’aiment rien tant que de transformer un cas isolé en tendance, et, pour des excès grecs, sanctionner tous les pays peu rigoureux. Cela permettrait même d’emprunter à long terme aujourd’hui en euros « français », puis attendre quelques semaines que les taux longs se soient tendus du fait de la crise de confiance dans les dette souverains, et de les reprêter en euros tous aussi « français » à la même échéance. Plus de risque de change, ni de risque de taux, c’est le profit garanti à 100%…
Regardons donc comment les Grecs font en se retrouvant un jour proche ligotés dans la camisole de force de la dépendance budgétaire totale (l’équivalent pour un État de la commission du surendettement pour les particuliers), car JusMurmurandi se dit que cela pourrait être le prochain vêtement à la mode à Paris…
P.S. Je ne résiste pas à donner un lien vers un article du Monde, écrit, par M. Sidéris, maître de conférence à l’Université. D’après lui -et le Monde, quotidien de référence autoproclamé- tout va bien en Grèce, sauf que ce malheureux pays est victime d’une attaque d’infâme spéculateurs de l’ultra-droite pour abattre ce pays « laboratoire du socialisme méditerranéen », ses systèmes sociaux et ses syndicats…. Décidément, il y a des camisoles de force qui se perdent…