Quand le monde marche sur la tête, il y en a qui prennent des coups de pied qui font mal
juin 12, 2009 on 12:35 | In Best of, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Poil à gratter | 5 CommentsLe pétrole oublie la crise
Le pétrole a atteint hier le cours de 73 dollars le baril. Soit un doublement de prix depuis son point bas de décembre dernier. Voir une matière première doubler de prix en 6 mois quand la demande est en berne, et la production en légère hausse, voilà bien une situation qui marche sur la tête. Oh, bien sûr, il existent bien des explications « rationnelles », comme les masses d’argent « orphelines » qui cherchent à se placer à tout prix, ou l’anticipation que les marchés ont d’une reprise qu’on suppose prochaine. En attendant, l’économie mondiale avait-elle vraiment besoin d’une telle aggravation de la ponction énergétique?
Ce qui console, c’est le souvenir de la dégelée qu’ont pris les spéculateurs à la hausse sur le pétrole quand celui-ci, qui cotait 140$ le baril, et qu’on annonçait à 250$, s’est effondré jusqu’à moins de 40$. Compte tenu du décalage entre les 73$ actuels et l’économie réelle, il pourrait bien y avoir une gelée tardive, et JusMurmurandi s’en réjouit d’avance.
François Bayrou explique sa crise
François Bayrou, tout marri de sa cuisante défaite aux élections européennes, cherche à se raccrocher aux branches. Et trouve l’analogie suivante pour expliquer, à défaut d’excuser, sa faute politique d’avoir attaqué Daniel Cohn-Bendit comme il l’a fait: c’est la même chose que le célèbre « coup de boule » de Zinédine Zidane en finale de Coupe du Monde de football. Sous-entendu: même quelqu’un de formidable peut avoir des mauvais gestes, comme Zidane, le chouchou des Français, alors pourquoi François Bayrou?
Ce qui fait rire JusMurmurandi, c’est que celui que l’humoriste Laurent Gerra appelle « le Béarniais » justifie son surnom. Certes, Zidane est resté populaire après son pétage de plomb. Mais il ne faut pas oublier qu’il avait, auparavant, déjà gagné la Coupe du Monde avec l’Equipe de France, et la Champion’s League avec Le Real, en marquant des buts en finale dans les deux cas. C’est un peu plus que n’en compte à son actif le leader du MoDem. Et même que, tout Zidane qu’il était, il a été expulsé, et ce mauvais geste a été le dernier de toute sa carrière de footballeur. Est-ce à cet aspect-là que faisait référence, involontairement peut-être, mais alors, quel acte manqué!, François Bayrou?
Le rosé prépare sa crise
Les viticulteurs français sont ravis. La Commission de Bruxelles vient de changer d’avis, et n’autorisera pas la production de vin rosé par coupage de vin rouge et de vin blanc. Ceci est présenté comme une grande victoire du lobby français, toujours soucieux de qualité, contre les Affreux de Bruxelles, etc….
Le seul problème, c’est que le marché mondial a déjà tranché, et que le rosé par coupage est le standard, sauf, désormais, en Europe, qui deviendra comme le village d’Astérix entouré de camps romains. Ce qui revient à dire que les Européens n’importeront pas de rosé coupé, mais n’exporteront pas non plus de rosé « authentique ». La belle victoire pour une Europe qui compte avec la France, l’Espagne et l’Italie 3 des grands pays producteurs de vin… JusMurmurandi voit d’ici les viticulteurs américains, australiens, chiliens et autres sud-africains déboucher de bonnes bouteilles pour saluer comme il convient le suicide des producteurs de rosé européen. Que nous retrouverons sans aucun doute la sébile à la main quand ils auront été rattrapés par la crise qu’ils viennent de provoquer.
Les agriculteurs font leur crise
Les agriculteurs français veulent bloquer les approvisionnements des grandes surface pour que, sous la pression de ce blocus alimentaire, celles-ci acceptent de réduire leurs marges en augmentant les prix auxquels elles achètent leurs produits agricoles.
Il y a un seul petit problème. A la connaissance de JusMurmurandi, les linéaires des grandes surfaces sont abondamment garnis. Ce qui veut dire que celles-ci trouvent des fournisseurs à leurs prix, pourtant censément trop bas. Alors que les agriculteurs dénoncent donc, en apparence, la rapacité des distributeurs, en fait, ils devraient s’en prendre à leurs confrères qui bradent. Lesquels confrères ont apparemment les moyens de ces prix bas. Ce qui s’appelle poliment être concurrentiels…
12% de défauts
juin 9, 2009 on 6:32 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermésLa Caisse Nationale d’Assurance Maladie le dit: suite à 1.200.000 contrôles, 12% des arrêts maladie sont soit injustifiés, soit trop longs.
Qu’on imagine: 12% des Airbus A330 qui tombent. Au bout de quelques jours, il n’y en aurait plus un seul qui vole. D’abord parce qu’ils seraient tous tombés, ensuite parce que plus personne n’accepterait de voler sur cet avion.
Voler, vol, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car un arrêt de maladie injustifié, c’est ce qu’en France on considère comme « bien joué », quand on s’est « bien débrouillé ».
Or quelqu’un paye pour toutes ces vacances maquillées. Ce sont les Français qui bossent.
Sauf que ce vol fait des victimes anonymes, invisibles, sans visages. Alors ça ne gêne personne. Et quand la CNAM veut resserrer le maillage des contrôles, la levée de boucliers est générale, depuis les médecins qui prescrivent abusivement et encaissent ainsi des honoraires rapides et indolores, jusqu’à tous ceux qui pensent que tout contrôle est fasciste et liberticide par nature.
Quel serait le sort d’un ouvrier qui ferait son travail avec 12% de défauts? Il serait viré, et vite, et tout le monde trouverait cela juste, pour que l’entreprise puisse lutter à armes égales avec ses concurrents. Si le sort des médecins abuseurs, car il ne faut pas penser que tous soient responsables de ces abus, il y en a, comme toujours, une large majorité d’intègres, et d’autres qui fonctionnent comme de véritables usines à arrêts de maladie, n’est pas aligné sur celui des ouvriers, cela signifie une chose.
En France, la Révolution qui abolira les privilèges reste à faire. Et qu’accessoirement, la CNAM déplore cette montagne d’abus. Mais que fait-elle pour que cela change?
Quand des capteurs fous envoient partis et avions à des profondeurs…insondables
juin 8, 2009 on 5:57 | In Coup de gueule, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésVoilà, les résultats sont sortis, et les média vont pouvoir recycler dans leur analyse tout le vocabulaire usé jusqu’à la corde dans les innombrables spéculations sur le sort de l’Airbus A330 du vol AF 447.
Ainsi, alors qu’on retrouve dans l’océan un corps de passager attaché à son siège, Benoit Hamon, porte-parole du PS, constate qu’il ne l’était pas au sien, puisqu’il vient d’être battu et l’a perdu.
Ainsi l’on débat pour savoir si l’avion s’est désintégré en vol, tel le PS rongé par les querelles, ou écrasé tel le Modem, qui fait grosso modo la moitié des voix qu’espérait François Bayrou
Pendant ce temps, on observe une forte poussée qui, si elle pouvait être dangereuse pour l’Airbus, est très positive pour les Verts de Daniel Cohn-Bendit
Mais des points communs existent aussi. On soupçonne les capteurs (de vitesse, de pression, etc…) d’avoir fourni des indications erronées au calculateur de l’Airbus, entraînant potentiellement des réponses de celui-ci qui auraient pu provoquer la catastrophe. Or il est indéniable que, si les calculateurs du PS et du MoDem avaient reçu des indications correctes sur ce que seraient les réactions des électeurs à une stratégie exclusivement anti-Sarkozy, sans Europe ni propositions, ils en auraient tiré les conséquences et changé de trajectoire.
Il est quand même frappant de constater que, si les élections européennes ont largement laissé les Français indifférents (seuls 40% d’entre eux se sont déplacés pour voter), l’Airbus fracassé les touche et les émeut.
Pourtant, il faut que les Français le sachent, le sort des futurs Airbus, entre mille autres, se décidera à Bruxelles. Notamment sur les progrès -ou non- d’un contrôle aérien intégré au niveau européen, plus rapide, plus fiable, moins cher et plus sûr que les systèmes exclusivement nationaux en vigueur aujourd’hui.
Voilà un visage de l’Europe qu’il eût été facile de faire aimer aux Européens, comme celui d’ailleurs de la « liste noire » européenne des compagnies aériennes interdites parce que dangereuses. Même si un contrôle aérien qui ne serait plus « national » est un sujet qui fera à coup sûr bondir et rugir les souverainistes de tout bord. Sans compter les syndicats ultra-corporatistes des contrôleurs aériens, pour qui toute notion de moins cher est intrinsèquement insupportable, et qui prétend que la seule façon d’être plus sûr est de payer encore et toujours plus.
Tant d’autres aspects de notre sécurité sont aussi entre les mains des hommes et femmes que nous venons d’élire pour siéger à Strasbourg et décider à Bruxelles. La sécurité alimentaire. La lutte contre le terrorisme, contre l’immigration ou le réchauffement climatique. La lutte contre les pratiques anti-concurrentielles. Car c’est Bruxelles qui a frappé d’amendes record Microsoft et Intel qui abusaient de leurs positions dominantes au détriment des consommateurs européens, et forcé les opérateurs de téléphonie mobile à baisser des tarifs intra-européens scandaleux, notamment sur les appels reçus à l’étranger et les SMS.
Tout cela, ce n’est pas rien, et eût bien mérité que l’on votât.
Oui, vraiment, JusMurmurandi déplore que ce n’ait pas été les sièges de l’AF 447 qui aient été vides à 60% pendant que les isoloirs étaient pleins
Car tel est notre bon plaisir !
juin 7, 2009 on 6:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 CommentsMais qu’est ce que Barack H. Obama est bien venu faire à Paris ?
C’est la question que se pose JusMurmurandi lorsqu’il regarde le programme détaillé des activités du Président des Etats Unis depuis qu’il a posé le pied à l’aéroport d’Orly vendredi soir.
Ne souhaitant pas, selon la presse française, un accueil protocolaire, c’est donc le ministre des Affaires Étrangères qui l’attend au pied de la passerelle, et non le premier ministre ou le chef de l’État comme le veut le protocole en cas d’une visite dite d’Etat.
Il se rend aussitôt à l’ambassade des États Unis, 41 faubourg Saint Honoré pour une dîner familial. Et on ne le revoit plus de la soirée.
Maman et les chatons étant arrivée avant, ils ont eu droit à une visite spéciale de la Tour Eiffel.
Samedi, au travail, mais en fin de matinée seulement, Barack H. Obama fait un petit tour en avion pour se rendre au lieu de débarquement des GIs le 6 août 1955, consacre 45 minutes d’entretien à son hôte suivi d’un déjeuner « de travail », le tout achevé par un beau discours. On compte grosso modo 4 à 5 heures de « dur » labeur.
Retour à Paris, pour une visite à la cathédrale Notre Dame, puis dîner privé dans un des plus anciens restaurants de Paris dans le 7ème arrondissement. On ne citera pas le nom afin d’éviter de contribuer à l’inflation des prix, baisse de la TVA ou pas, comme cela fut le cas chez l’ami Louis à la suite du dîner Clinton Chirac.
Ce matin est prévue une visite d’un musée, probablement d’art moderne, celui dont les mauvaises langues disent qu’il est la plus belle raffinerie construite à l’intérieur d’une ville (une raffinerie ? cela ressemblerait plus au Texas et à George W. Bush ).
Et retour à Washington dans la journée, maman et les chatons restant à notre charge pendant encore 24 heures.
Bref, on a vraiment l’impression que M. le Président des États Unis est avant tout venu faire du tourisme, ou encore qu’il a tout fait pour éviter une rencontre parisienne avec Nicolas Sarkozy.
Crainte de se faire instrumentaliser en plein débat européen avec les élections qui se déroulent aujourd’hui, mauvaise humeur à la suite de la tempête (dans un verre d’eau) la Reine d’Angleterre n’ayant pas été invitée, désaccord sur la Turquie quant à son entrée au sein de l’Union Européenne, ou tout simplement mépris pour le vieux continent on n’en saura pas plus.
Mais ce qui agace franchement JusMurmurandi, c’est cette espèce de d’indifférence, de désinvolture voire de dédain.
Comment peut il déclarer à la télévision qu’il devra attendre sa retraite pour flâner sur les rives de Seine etc. quand il n’a finalement fait que du tourisme à Paris. Ce comportement nous rappelle les remarques cinglantes de Donald Rumsfeld sur la « vieille » Europe lorsque Jacques Chirac avait refusé l’engagement de troupes aux côtés des Américains en Irak, débâcle s’il en fut.
On est tout juste bons à être visités, un petit coup de pub avec la visite d’un restaurant comme les Américains les aiment (le bon vieux cliché du « French bistrot »), on montre la tour Eiffel et Notre Dame aux enfants tant que l’on y est, mais pour le reste, rien à fiche.
Barack H. Obama ayant pris fait et cause contre le réchauffement climatique, cela semble assez peu compatible avec le déploiement colossal d’énergie à tous les niveaux que nécessite un déplacement présidentiel américain. Trois avions de transport de passagers, hélicoptères, avions de transport de marchandises pour le véhicule de M. le Président sans parler des contorsions que doit faire le pays invitant pour assurer sa sécurité (aéroport d’Orly partiellement fermé, GIGN, RAID, périmètres de sécurité et j’en passe…).
Bref, si c’est pour venir voir Quasimodo et Beaubourg, merci pour votre considération, M. Obama.
Et rappelle étrangement une coupe de cheveux que Bill Clinton s’était fait faire avant de décoller de Los Angeles en mai 1993, qui sema le trouble au sein du contrôle aérien de l’aéroport (http://www.nytimes.com/1993/05/21/us/haircut-grounded-clinton-while-the-price-took-off.html). Mais ceci se déroula sur le territoire des Etats Unis, pas chez un pays ami comme dans le cas qui nous intéresse !
Il est vrai que l’économie des Etats Unis est en tellement bon état, à l’heure où par exemple, General Motors vient de se mettre sous la protection de la loi, une petite visite touristique s’imposait, alors que l’économie mondiale paie pour les inconséquences, les folies, du monde bancaire américain et ses « subprimes ».
So long, Mister President.

Barack H. Obama à son arrivée à Paris en juin 2009
Bayrou et la pédophilie?
juin 6, 2009 on 6:44 | In Coup de gueule, France, Incongruités, Poil à gratter | 6 CommentsVous avez tous entendu parler ou vu l’altercation télévisée entre Daniel Cohn-Bendit et François Bayrou. Ce dernier a notamment évoqué à mots couverts un texte de DC-B où était évoquée, en 1975, la sexualité des enfants de manière provocante et choquante. Ou pire, si ce texte n’était pas une provocation, mais une autobiographie fidèle, ce que conteste son auteur.
Toujours est-il que JusMurmurandi a marre des donneurs de leçons de morale qui ne sont eux-mêmes pas des modèles.
François Bayrou a été Ministre de l’Education Nationale de 1993 (gouvernement Balladur sous Mitterrand) à 1997 (gouvernements Juppé 1 et 2 sous Chirac).
Il est notoire qu’il y a à l’Education Nationale des faits de pédophilie. Non pas, à notre avis, parce que les gens y seraient « pires » qu’ailleurs, mais avant tout parce que c’est dans les classes, comme l’eût dit avec gourmandise M. de la Palice, qu’il y a le plus d’enfants.
En 1997, l’Education Nationale fait sa révolution en la matière, et ne se contente plus de mutation aussi internes que discrètes et indolores en cas de « problème ». Les auteurs de cette révolution: Claude Allègre, et sa subordonnée, Ségolène Royal. Et des centaines de cas se font jour.
Où était donc le Zorro de l’anti-pédophilie entre 1994 et 1997? Qu’est-ce qui l’a empêché d’être le premier des « nettoyeurs », au lieu du dernier des « taiseux »?
Ce qui ne fait pas de François Bayrou un monstre. Mais un homme qui devrait passer plus de temps à balayer devant sa porte avant de balayer devant celle des autres, très certainement.
Accessoirement, quand on voit le scandale que fait la mise à jour, dans tel ou tel pays, de faits de pédophilie systémiques, on se demande pourquoi, en France, personne n’a encore été rechercher la responsabilité pour faute des ministres concernés, si faute il y a eu, comme par exemple une récidive d’un enseignant simplement muté après un premier incident. L’affaire du sang contaminé montre que de telles poursuites sont possibles. Bien sûr, cela ne ramènera pas les enfants souillés à leur innocence première.
Mais cela pourrait en priver (de leur innocence), certains ex-ministres devenus donneurs de leçons.
Vous avez dit absurde?
juin 4, 2009 on 5:08 | In Coup de gueule, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | 2 CommentsLe tout nouveau Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, s’illustre dès le début de son mandat. Jugez-en:
« Le ralentissement économique aura des conséquences sur le rythme auquel notre pays sera capable de relever les défis économiques et sociaux » « Mais cela n’aura pas d’incidence sur nos objectifs en matière de développement ». Et de promettre de créer 500.000 emplois d’ici la fin de l’année, alors que le pays est entré en récession, et que les économistes attendent 250.000 destructions. Décidément, la proximité avec le Zimbabwe est plus que seulement géographique.
La France, pays où Courteline rencontre Alfred Jarry, n’a pas laissé passé sa chance de figurer à cet inventaire de l’absurde: ainsi le maire de Rauzan refuse de célébrer un mariage entre une française et un algérien en situation irrégulière, arguant d’un soupçon de mariage blanc, lequel lui vaudrait immédiatement un titre de séjour et de travail. Mais le Parquet lui intime l’ordre de le faire, arguant que la situation irrégulière du candidat au mariage n’est pas un motif de refus. Et le Tribunal a donné raison aux plaignants, accordant à la femme une provision de 200€ pour préjudice moral.
Le problème, c’est qu’entre temps, le candidat a été expulsé, et qu’il lui faudrait un visa pour revenir, lequel visa n’est pas accordé aux expulsés…
La France toujours, où Christian Lacroix fait état de sa « grosse colère » née de la cessation de paiement de la société qui porte son nom. Il argue que les actionnaires et l’équipe ne lui ont pas donné les moyens de promouvoir son nom et sa marque. M. Lacroix oublie de mentionner que la société qu’il a créée avec l’argent de LVMH n’a jamais été rentable, raison pour laquelle elle fut vendue au groupe Falic, qui jette aujourd’hui l’éponge, compte tenu de la poursuite des pertes. Peut-être M. Lacroix devrait-il s’interroger sur sa responsabilité dans ces pertes, même quand la gestion était assurée par le groupe de luxe le plus rentable au monde et même quand toutes les marques de luxe accumulaient les profits. Car aujourd’hui, ne pas voir cette responsabilité et se mettre en grosse colère. C’est plus qu’absurde, ingrat ou égomaniaque, c’est de l’autisme.
La France encore: le mouvement de grève avec occupation des universités des étudiants en solidarité avec les enseignants chercheurs a pris fin hier. La dernière université a été ré-ouverte à Toulouse, après l’évacuation par les forces de l’ordre des derniers grévistes-occupants-bloqueurs. Ils étaient apparemment trente. Grâce auxquels les étudiants de cette université pourront passer leurs vacances d’été à préparer leurs examens de septembre. Parodiant Corneille: « Ils partirent trois mille, mais par un lent désoeuvrement, ne furent plus que trente en arrivant au port ». Faute d’être Le Cid, ces trente peuvent toujours rêver d’être les Daniel Cohn-Bendit ou Harlem Désir de demain. Tête de liste de gauche aux européennes, c’est toujours ça, et ils pourront apporter 30 voix….
General Motors: que fallait-il faire dans cette galère?
juin 2, 2009 on 3:00 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésVoilà, c’est fait, l’impensable est arrivé, le géant Général Motors a déposé son bilan.
Barack Obama promet que cette procédure de faillite accélérée va permettre l’émergence d’un General Motors nouvelle manière, plus petit, plus agressif, plus rentable.
Peut-être…
Il n’empêche que l’ancien General Motors a reçu, avant sa faillite, quelques 17 milliards de dollars. Était-ce, rétrospectivement une bonne idée? Ont-ils aidé à ce que sera le futur de GM?
Vue l’énormité de la somme, et son incapacité à éviter le dépôt de bilan, il est vraiment permis de penser qu’il y avait non pas un mais des dizaines de meilleurs emplois pour une telle somme, qui eût pu faire beaucoup plus que maintenir en survie artificielle pour quelque mois une entreprise condamnée. Sur ce chapitre, les Administrations Bush et Obama, qu’en apparence tout sépare, ont fait rigoureusement la même analyse, et pris les mêmes décisions. Et obtenu la même absence de résultats.
L’avenir, maintenant. Par-delà les phrases ampoulées des politiciens, qui peut croire qu’une faillite, même de quelques semaines comme celle de Chrysler, ne laisse pas de traces profondes, notamment sous forme de méfiance généralisée des concessionnaires, des clients, des fournisseurs, des banques, des collaborateurs, tous réticents à s’embarquer sur un bateau dont tout donne à craindre qu’il ne soit du type galère?
L’actionnariat, enfin. Il est bel et bon de dauber sur les 35% de l’entreprise qui seront la propriété des salariés. Mais l’expérience de United Airlines, dont les employés possédaient 65%, a montré qu’ils se sont avant tout servis de cet actionnariat pour qu’une équipe de direction à leur botte leur octroie des avantages salariaux qui faisaient que, quand United a fait faillite, ses employés-actionnaires étaient les mieux payés, et United la compagnie à la structure de coûts la plus élevée des États-Unis…
Les créanciers ne sont pas non plus à négliger. Quand bien même il est de bon ton de les ridiculiser quand ils sont les dindons d’une faillite, la façon dont le Gouvernement américains les a « tuer » dans l’affaire Chrysler, et s’apprête à le faire en beaucoup plus grand avec GM, en demandant à un juge d’ignorer certains de leurs droits ne peut qu’encourager tout prêteur à s’abstenir de faire le moindre crédit à une affaire en difficulté. Le résultat: pour sauver deux des Big Three, la voie du crédit sera quasi close pour celles des entreprises qui en auront le plus besoin. Les faillites qui en résulteront seront moins spectaculaires, donc électoralement moins coûteuses, certes, mais infiniment plus nombreuses. Et leur effet cumulé pourrait bien montrer que le remède est pire que le mal.
Dernier point français. L’État américain va se retrouver actionnaire avec 60% du capital. L’histoire de France depuis 1981 montre que ce système n’est pas une garantie de bonne gestion ou de bonne gouvernance (euphémisme). Et quand il se sera désengagé, au cas où le scénario de réussite se matérialiserait, ce seront les employés qui feront la loi, car 35% d’une aussi grosse entreprise, c’est un bloc de contrôle.
Avec tout cela, il semble clair que la solution actuelle, avec un coût total de 60 milliards de dollars, une faillite, un maximum de risques, et une sérieuse cure d’amaigrissement, cumule à peu près tous les désavantages possibles.
Une autre question, qui fait froid dans le dos. GM a failli pour les raisons suivantes avant tout. Des relations sociales rigides et archaïques, une structure de coûts non compétitive, une dette écrasante, des produits dont les avantages se sont estompés avec le temps pour n’être plus attractifs.
Laquelle de ces caractéristiques ne s’applique pas, non seulement à General Motors, mais à l’entreprise France?
Opel, ou petit précis destiné aux donneurs de leçons…
mai 30, 2009 on 9:10 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésA Berlin, Angela Merkel a annoncé son choix pour la reprise d’Opel ce soir.
Ce ne sera pas le fringant Sergio Marchionne à la tête de Fiat, mais le canadien Magna.
Aussitôt les syndicats allemands se réjouissent même si, comme JusMurmurandi l’a écrit dans un de ses articles précédents il s’agit de reculer pour mieux sauter. Car la nécessaire diminution de capacité devra se faire, un point c’est tout.
Mais ce sujet ayant été abordé, c’est pour en exposer un autre que nous avons choisi ce sujet. Car un vrai défi attend Magna, et quelques exemples historiques devraient être de nature à lui rappeler d’éviter d’avoir la « grosse tête ».
Rappelez vous AOM Air Liberté et Lotfi Belhassine qui ne parvint pas à survivre de manière indépendante.
Arrive British Airways, qui sait tout mieux, et va montrer comment on arrive à l’aide de ce cheval de Troie à prendre des parts de marché dans la citadelle historiquement imprenable qu’est le pré carré d’Air France.
On connait la suite. Échec cinglant.
Mais heureusement Swissair, alliée au grand méchant mou pourfendeur de papier des 35heures, le baron Seillières et le groupe Wendel, sait encore mieux que British Airways qui savait mieux. Et va montrer aux Anglais comment il faut faire. Sauf qu’entre une compagnie régulière comme Swissair et une compagnie à prix réduits comme AOM Air Lib’, la compatibilité n’est pas au rendez vous.
Et coûte la peau à Swissair qui du jour au lendemain passe du statut de compagnie exemplaire à entreprise qui n’a même plus l’argent pour faire le plein de kérosène de ses avions. C’est la paille humide, l’humiliation, et la reprise de Swissair par sa filiale Crossair pour former Swiss, tombée depuis dans l’escarcelle de Lufthansa.
Dur pour l’image suisse.
Vous voulez encore un exemple écornant cette fois l’amour propre allemand ?
Regardez Chrysler repris par Daimler (la maman de Mercedes Benz). Même syndrome.
On va leur montrer comment faire, aux Yankees. Ca, c’est sûr qu’ils nous ont montré, mais plutôt comment il fallait ne pas faire.
Et le fonds qui a repris Chrysler à Daimler est un autre Swiss, et plante l’entreprise définitivement.
Sale temps pour les donneurs de leçon.
Ce qui nous ramène à notre premier exemple, au travers des 35 heures.
François Hollande a été un premier secrétaire du PS qui n’a pas remporté les suffrages au crépuscule de son mandat, loin de là, mettant tous les conflits de personnes sous la moquette en particulier. Et ça, comme de donneurs de leçons, le PS n’en manque pas.
Qu’à cela ne tienne, un nouveau premier secrétaire arrive, Martine Aubry, à l’issue d’un vote qui vaut bien tous les houleux conseils d’administration où le administrateurs se font remonter les bretelles par les actionnaires, petits ou grands.
Et que dit la Dame des 35 heures ? Qu’elle va remettre le parti au travail, afin qu’il soit un vrai parti d’opposition, avec des forces de proposition face à un chef de l’Etat qui bouge les lignes dans toutes les directions.
Sauf que Martine a peut être remis le PS aux 35 heures, mais alors cela a dû être comme le Ministère de l’Education lorsque l’on a regardé le temps de travail des fonctionnaires, et constaté qu’ils étaient en fait à…28 heures hebdomadaires et que passer à 35 heures serait en fait une augmentation et non une diminution….
Bref, quel est le programme du PS pour les élections européennes ? Quelles sont ses propositions pour marquer son territoire, par rapport au troisième homme, Bayrou qui gesticule autant que son programme est vide, par rapport à la gauche de la gauche et Mélenchon qui tonitrue pour couvrir la voix du facteur ?
Barrer la route à Nicolas Sarkozy.
Des donneurs de leçon, JusMurmurandi vous le répète…
GM, la mort de l’automobile américaine, et notre avenir
mai 28, 2009 on 11:26 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésGM va-t-il déposer son bilan? Il semble bien que oui, les créanciers ayant refusé d’échanger leurs créances contre 10% du capital de la société. L’Apocalypse est donc très probablement pour demain. Mais on aurait tort de regarder cette déconfiture, si symbolique, comme un fait isolé.
Ainsi, aujourd’hui, Visteon a déposé son bilan dans l’indifférence générale. Pourtant ce n’est pas rien, Visteon. C’est un équipementier automobile qui a longtemps été intégré au groupe Ford. C’était alors le deuxième plus gros équipementier automobile au monde, derrière son concurrent Delphi, intégré à General Motors. Lequel Delphi a lui aussi déposé son bilan. Comme Chrysler. Comme GM demain. Comme par hasard…
S’il ne s’agissait que d’une entreprise, il serait facile de blâmer le management. Notez, on peut toujours le faire, c’est tellement plus facile que de gérer à leur place. Ainsi on a tellement critiqué le patron intérimaire d’AIG pour des histoires de bonus qu’il en a marre, et que les chasseurs de tête annoncent qu’il va être quasiment impossible de lui trouver un successeur de bon niveau tant ce poste sera la cible de toutes les critiques politiques, syndicales et autres, sans compter la difficulté de faire le boulot de redressement.
Ceci n’exonère pas le management des sociétés d’automobiles pour autant, qui a largement préféré se réfugier dans des créneaux de marché rentables, les 4×4 et les utilitaires, que de traiter ses problèmes de compétitivité.
Mais là, c’est toute une industrie qui coule. Ce n’est pas le Titanic qui a rencontré un iceberg, mais toute un convoi. Que dis-je, toute la flotte. Un management nul partout à la fois étant peu vraisemblable, quelle peut donc être la cause commune à toutes ces déconfitures? La Chine, bien sûr. L’usine du monde, qui prive l’Occident de tous ses emplois manufacturiers. Sauf que les voitures chinoises sont totalement négligeables à l’échelle mondiale. Ce deuxième bouc émissaire ne convient pas plus que le premier.
Alors, d’où vient le problème? Quels sont les concurrents qui mangent la laine sur le dos de Detroit? Ce sont avant tout les Japonais. Or leur coûts de production sont, en termes de salaires, au moins aussi élevés au Japon que les américains. Ce n’est donc pas une histoire de coûts directs.
Mais l’automobile américaine a depuis toujours été le fief de syndicats puissants et gourmands. Qui ont notamment rendu toute restructuration exceptionnellement difficile, lente et onéreuse. Il fallait même payer, c’est dire, des ouvriers qui ne travaillaient plus depuis des années.
Autre foyer de coûts: la santé. Les coûts de protection aux États-unis ne sont pas seulement les plus élevés du monde, ils continuent leur phénoménale escalade. Et c’est aux entreprises de payer pour la santé de leurs retraités. Ce qui a coûté des dizaines de milliards de dollars aux fabricants de voitures américaines que les Japonais n’ont pas eu à supporter, n’ayant pas de syndicats, ni de retraités en grand nombre à leur charge.
Mais le résultat est que les syndicats américains ont été dans les négociations finales beaucoup plus préoccupés d’obtenir que les droits à la protection santé des retraités soient protégés même en cas de faillite que d’éviter la faillite aux travailleurs actifs. Logique quand on sait qu’il y a beaucoup plus de retraités que d’actifs chez GM par exemple. Effrayant quand on sait que la restructuration consécutive à la faillite et préalable à tout redressement va réduire encore le nombre d’actifs et donc rendre plus écrasant encore le poids des retraités, et donc non concurrentielle la production future, présageant ainsi d’autres désastres.
Une comparaison avec la France est pour le moins curieuse. Les syndicats y privilégient systématiquement les employés actifs par rapport aux chômeurs. C’était emblématique au moment des 35 heures. Si on les avait payé 35 heures, il y avait stabilité des coûts, et partage du travail et des revenus, avec création massive d’emplois (mais pas de richesse). En choisissant de les payer 39 heures, la gauche a privilégié les travailleurs et fait augmenter les coûts, ce qui a conduit les entreprises à pousser la productivité au détriment des emplois devenus plus chers par unité de travail produite.
Le problème, c’est qu’en France les actifs payent pour les chômeurs comme aux Etats-Unis ils payent pour les retraités. Et que donc tout ce qui réduit la base d’actifs sans changer la charge imposée par les inactifs conduit à la catastrophe, dont celle de GM est un exemple. Ceci avant même de prendre en compte la démographie qui fait qu’il n’y aura en 2020 qu’un actif pour un retraité, et que donc la retraite aura des allures non plus d’allocation mais bel et bien de pension alimentaire.
Il est de bon ton aujourd’hui de médire des Etats-Unis qui nous ont exporté leur modèle de capitalisme débridé et leurs subprimes pourris, le tout se combinant pour former les composants d’une grave crise économique. Mais pour autant, ne pas voir les leçons à apprendre de ce pays qu’il est si démagogiquement payant de dénigrer (c’est moins facile, à vrai dire, depuis qu’Obama a remplacé Bush), c’est faire preuve d’autant de cécité que d’aveuglement.
Cannabis et HADOPI: l’économie à tout prix?
mai 25, 2009 on 6:23 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermésUn projet de loi démocrate vise à légaliser le cannabis dans l’Etat de Californie. Les arguments en faveur de ce changement important d’approche sont nombreux:
- comme la contravention est généralisée, légaliser ne fait qu’entériner un état de fait, et évite que la loi ne soit, en permanence, bafouée.
- légaliser le cannabis ferait s’effondrer les prix et tarirait les super-bénéfices des dealers
- légaliser le cannabis permettrait aux forces de l’ordre de se concentrer sur d’autres formes de délinquance, plus attentatoires à l’ordre public
- mais surtout, la légalisation du cannabis permettrait de faire rentrer un milliard et demie de dollars par an d’impôts sur cette activité, aujourd’hui souterraine ou camouflée en « aide thérapeutique ».
Bien entendu, il y a de nombreux arguments contre cette légalisation. A commencer par le fait qu’il faut que force reste à la loi. Ou par les dommages à la santé causés par le cannabis, et notamment le moindre développement des fœtus. Par le fait que le cannabis sert pour certains de tremplin vers des drogues dures. Par les délits commis par ceux qui cherchent à tout prix de l’argent pour se procurer leur herbe chérie. Ou par l’inévitable explosion du marché qui suivrait l’implosion des prix.
Vous me direz, quel rapport avec la France, où, malgré tout, l’usage du cannabis est infiniment moins répandu qu’en Californie? Osons une transposition. Le téléchargement gratuit, c’est-à-dire sans payer de droits, est illégal. Pourtant, il est omniprésent, et sa répression inexistante. La France vient de voter une législation innovante pour tenter de remettre la pratique en accord avec la loi, la fameuse HADOPI.
Et les arguments de ne rien faire, ce qui est strictement équivalent à entériner l’illégalité, sont les mêmes que ceux des partisans de la légalisation du cannabis. Sauf que, là, les impôts bénéficieraient du passage à un téléchargement légal, à l’inverse de la situation américaine.
Ainsi donc, dans les deux cas, en apparence si opposés, les intérêts fiscaux sont avantagés par les lois adoptée en France et proposée en Californie.
Et si tous ces débats de société n’étaient qu’un écran de fumée (de fumée de cannabis, bien sûr) pour une bonne vieille affaire de gros sous?
Darcos fouille à tout-va
mai 23, 2009 on 7:57 | In Best of, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermésXavier Darcos a récemment proposé lors d’un congrès de parents d’élèves que des méthodes de police soient appliquées dans les écoles, notamment des fouilles de cartables et d’élèves. Là où il innove, c’est que toutes interventions des forces de police étant réprouvées à l’unanimité par parents et enseignants, il imagine de donner à des employés de l’Education Nationale (directeurs d’établissement, professeurs, personnels spécialisés) des statuts et pouvoirs judiciaires ou policiers.
Ce sujet n’est pas simple. Il est de fait que la violence « ordinaire » augmente à l’école, en ligne avec sa progression dans la société. Et que les professeurs se trouvent parfois démunis quand ils sont violemment confrontés par des individus qui n’ont d’enfants ou d’élèves que le nom et l’âge légal, tant leurs méthodes sont celles de voyous aguerris.
D’un autre côté, nul n’a envie de voir se transformer des salles de classe en cellules de garde à vue, ni des portiques de détection fleurir aux portes des écoles comme dans des aéroports.
Ce que JusMurmurandi trouve très intéressant, c’est la réaction des syndicats d’enseignants. Eux, qui sont si prompts à dénoncer la violence sous toutes ses formes, à prendre chaque incident comme exemple de la dangerosité croissante du métier de leurs membres, et à réclamer toutes sortes d’avantages, droits et effectifs en conséquence, se sont trouvés désarmés par le projet Darcos.
Et JusMurmurandi a eu la stupéfaction d’entendre une responsable du SNES-FSU indiquer que les actes de violence physique n’étaient pas nombreux du tout à l’école, et que, par conséquent, le ministre proposait une solution à un problème qui n’existerait pas vraiment.
Mais le pompon revient à Alix Nicolet, présidente du syndicat de lycéens FIDL, quand elle déclare: « cette mesure qui prétend résoudre les phénomènes de violences scolaires sonn(ait) comme populiste en pleine période de recrudescence des actes de violences à l’intérieur des établissements scolaires. »
Ainsi, la recrudescence de la violence n’appellerait donc pas de mesures pour y faire face? Se plaindre serait-il plus « rentable » que de progresser?
Xavier Darcos aurait voulu que les syndicats auxquels il doit faire face ne puissent plus utiliser l’arme de la violence à l’école pour réclamer des effectifs plus nombreux, qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Car il faut bien dire que les arguments traditionnels des syndicats selon lesquels le nombre d’élèves par classe détermine la qualité de l’enseignement qu’ils reçoivent a fait long feu. La France a fait un effort sans précédent pour diminuer ce nombre, et l’Education Nationale, dans le même temps, n’a jamais produit autant d’analphabètes. Ce qui constitue une bombe à retardement pour le pays, avec un nombre important de jeunes quasi inemployables, et qui auront l’amertume de se sentir, et quelque peu à bon droit, trahis et désespérés.
Alors, le ministre a-t-il parlé au premier degré, et envisage-t-il sérieusement ce qu’il propose, ou a-t-il manœuvré avec finesse pour coincer ses adversaires? A moins qu’il n’ait tout simplement cherché à caresser ses électeurs (et peut-être son Président aussi) dans le sens du poil?
Voilà bien des questions concernant l’école. Peut-être le ministre Darcos, au milieu de tous ces éducateurs policiers qui vont fouiller les cartables et les élèves, devrait-il penser à créer un corps d’enquêteurs pour fouiller les mobiles (au sens de la police) des acteurs de l’Education?
Les salauds et le fric
mai 20, 2009 on 11:00 | In Coup de gueule, Incongruités, International | 3 Comments1. La mort d’un tueur indemnisée avant ses victimes
On ne se plaindra plus de la lenteur de la justice. Un tueur confesse avoir tué 7 personnes, même si la police le soupçonne aussi dans de nombreux autres cas. Puis il se pend dans sa cellule avec ses lacets de chaussures, qui auraient du lui être retirés. Sa compagne vient de toucher 10.000 euros au titre de préjudice moral pour cette mort de son compagnon « qui n’aurait pas du arriver ». Franchement, c’est déjà limite, comme décision. Mais là où JusMurmurandi est choqué, c’est que les familles des victimes dudit tueur n’ont encore rien touché, l’instruction n’étant même pas close! L’expression « marcher sur la tête » a-t-elle jamais eu plus de sens?
2. Montrer l’horreur pour vu que cela fasse vendre
Le magazine « Choc » vient d’être condamné à être retiré des kiosques. Il publiait une photo d’Ilan Halimi, ligoté aux mains de ses ravisseurs, parmi lesquels se trouve d’ailleurs le photographe. Le juge a estimé qu’il y avait offense à la mémoire de la victime, et douleur insupportable infligée à la famille, sans contrepartie évidente offerte au public. L’avocat du magazine a plaidé le plus sérieusement du monde le droit à informer, et proteste que le jugement constitue un dangereux précédent de restriction des droits de la presse. Les journalistes n’ont-ils aucune vergogne? Tout est-il bon pour faire du fric? Comment se regardent-ils en face après une pareille saloperie? Et comment le magazine a-t-il obtenu cette photo. Plus exactement, qui l’a lui a vendue? Un membre de la bande? Un policier? Un magistrat? On ne sait pas. Mais un salaud à coup sûr.
3. Marchands d’enfants, marchands du Temple
L’Eglise catholique irlandaise gérait des orphelinats par lesquels sont passés quelques 35.000 enfants en presque 60 ans. Des enfants qui étaient mis au travail forcé dans des fermes, un travail dont le salaire allait à l’Église… Comme si cela ne suffisait pas, un rapport vient d’établir le caractère généralisé de la maltraitance physique, morale, psychologique et sexuelle dont de nombreux enfants ont été victimes. Un millier d’entre eux se sont plaints de violences sexuelles. Ce qui choque le plus, c’est que ce rapport, dont l’établissement a pris 9 ans -une paille- condamne avec la plus grande fermenté les abus, ainsi que le silence qui a protégé l’Église contre tous ceux qui ont tenté de dénoncer les abus. Silence de l’Église elle-même, mais aussi des autorités irlandaises. Mais ce rapport garde les noms des salauds sous silence, et aucune poursuite pénale ne sera engagée! Une victime se lamente qu’il lui aura fallu revivre son calvaire pour témoigner de ce qui lui était arrivé. Et à quoi bon si cela n’aura servi à rien, les coupables restant impunis parce que même pas poursuivis? l’Église aurait-elle de son côté oublié que la condition du pardon est la contrition et le repentir du coupable? Or elle a tout fait, y compris des recours en justice, pour tenir secrets les noms desdits coupables. De quoi rendre irrecevables les excuses et regrets de ses dirigeants. Sans parler de son autorité morale quand elle prêche aux hommes en matière de sexualité…
Manière de conclusion: La justice, la presse, l’Église sont 3 des institutions qui, chacune à sa manière, sont censées aider le citoyen à mener une vie qui en vaille la peine. JusMurmurandi ne peut que plaindre leurs victimes, qui peuvent à bon droit s’estimer trahies. N’étant pas une certaine figure de la vie politique française, nous n’allons pas demander pardon pour ces trahisons, au centre desquelles se trouve l’argent. Mais comment ne pas avoir le cœur serré en pensant à la mère d’Ilan Halimi voyant exposée la photo de son fils martyre, aux parents des victimes dont le tueur est maintenant une victime plus importante qu’eux, ou aux enfants martyrisés par une Église pour qui amour et pardon signifiaient amour de l’argent et pardon de ses propres crimes?
Jalons économiques
mai 19, 2009 on 6:45 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés1. La Chine, toujours la Chine
Déjà en janvier la Chine passait un jalon important, en devenant, l’espace d’un mois, le premier marché automobile du monde, montrant ainsi qu’elle est beaucoup plus qu’une usine destinée exclusivement à l’exportation. Aujourd’hui, la Bourse de Shanghai a dépassé la Bourse de Londres en termes de capitalisation boursière. Alors, certes, on pourra dire que la City de Londres travaille sur beaucoup plus de titres que seulement ceux cotés à Londres, et que les cours à Shanghai ont beaucoup à voir avec le goût très prononcé des Chinois pour toutes les formes de jeu. Mais quand même, Shanghai devant la City…
2. L’argent pas cher
Hier le taux du marché du crédit interbancaire a atteint un plus bas historique (depuis sa création en 1986), à quelques 0.785%. Pour mémoire, au plus fort de la crise financière de fin 2008, il était plutôt à 4,785%. Le crédit interbancaire est donc ultra bon marché. Ce qui dit 2 choses: il n’y a plus de crise de confiance entre banques, le spectre de l’effondrement est, pour le moment, aux abonnés absents. Et aussi que, pour ceux qui veulent investir, le coût du crédit est au plus bas. Comme tous les prix ont baissé, depuis celui des voitures et de l’immobilier jusqu’à celui des entreprises, acheter quand cette baisse aura atteint son maximum (et les prix leur minimum), réservera de très bonnes affaires. Le tout étant de ne pas se tromper sur le calendrier…
3. Le prix du lait
Les cours du lait viennent de toucher un point bas, à 205€ pour 1000 litres. Les producteurs sont furieux et désespérés, et ils font appel à l’Etat, y compris avec violence, pour les sortir de cette situation très pénible. Et incriminent les mécanismes de fixation des prix, à revoir selon eux, pour revenir au « bon vieux temps ». Mais JusMurmurandi a oublié de perdre la mémoire et se souvient que, si la baisse est historique, c’est parce qu’auparavant, les prix avaient été poussés comme les matières premières, à des hauteurs sans précédents (378€ en janvier 2008). Et là, que disait la profession, par la voix de Chantal Cor, de la FDSEA? Que la hausse était « historique », mais « légitime et inévitable ». Où était donc la critique des mécanismes de fixation des prix? Et pourquoi cette hausse « inévitable » s’est-elle transformée en baisse « évitable »?
Accessoirement, on a bien vu les prix des produits industriels dérivés du lait (laitages, fromages, yaourts) flamber en 2007 dans la grande distribution. Y compris très au delà de ce que la seule hausse du lait entraînait mécaniquement Qui les a vu s’effondrer en 2009? Parodiant la chanson, on ne peut que dire » Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment, le consommateur est bon enfant !.. »
La reprise?
mai 17, 2009 on 5:47 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermésLa schizophrénie est censée être une maladie. Quand une personne a une personnalité dont deux facettes au moins sont si éloignées que cela finit par faire une double personnalité, et que la réalité tombe en morceaux. La schizophrénie est une maladie grave, avec des comportements imprévisibles, irrationnels et violents.
Tel est pourtant le sentiment qu’on a en regardant la bourse et le prix des matières premières. Les bourses mondiales ont repris du poil de la bête ces dernières semaines, tant et si bien que certaines sont repassées « dans le vert » pour la totalité de l’année 2009. Imaginez, le monde connaît une crise économique d’une gravité peut-être sans précédent depuis les années 30, si tant est qu’on en ait vu le contour complet, et, pendant ce temps, la bourse ne baisse pas, voire monte un peu.
Vous avez dit imprévisible?
Quant aux matières premières, leurs cours remontent comme si nous étions en 2006-2007. Le pétrole, par exemple, a touché les 60$ le baril tandis que les cours des métaux ont pris plusieurs dizaines de pourcents.
Vous avez dit irrationnel?
Maintenant, transposez-vous dans la peau de M. ToutleMonde. Il voit les milliards que l’Etat n’a censément plus apparaître par miracle pour être envoyés aux banques nécessiteuses. Il voit les emplois disparaître par centaines de milliers et l’épargne par centaines de milliards.
Certes, on lui expliquera doctement que ce qui pousse ainsi à la hausse marchés et cours, c’est l’espoir, l’anticipation de la reprise, et que, justement, les marchés anticipent dans les cours d’aujourd’hui la reprise de demain ou d’après-demain.
Mais M. ToutleMonde se demande comment il est possible que banquiers et boursiers, les premiers responsables, d’après lui, de la crise économique, puissent retrouver les chemin du profit, de la plus-value, et ne nous faisons pas plus d’illusions que lui, des stock-options, des bonus et des Porsche, quand son monde à lui, ToutleMonde, continue de foutre le camp par pans entiers à coups de fermetures et de faillites.
Vous avez dit violent?
Alors, en attendant, vous faites quoi quand votre patron vous demande une baisse de salaire quand les cours de bourse remontent, et les prix de l’essence aussi?
Alors, c’est sûr, la reprise viendra un jour. Quand, on ne sait pas trop. Mais elle finira bien par arriver, comme toujours. D’ici là, il faudra vivre avec des banques qu’il aura fallu sauver et qui font des milliards de profit dans la foulée tout en refusant de prêter parce que « c’est la crise, alors on ne peut pas prendre de risques, vous comprenez ».
Essayons juste de survivre sans devenir fous…
Le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy ??
mai 16, 2009 on 8:32 | In Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermésSelon un récent sondage, François Bayrou serait jugé par les Français comme étant le meilleur opposant au Président de la République.
Ayant écrit un récent pamphlet intitulé « Abus de pouvoir », voulant probablement s’inspirer du « Coup d’Etat permanent » de François Mitterrand dans lequel celui-ci se demandait si De Gaulle était le Caudillo, le Duce ou le Führer (pour ensuite se faire élire avec la même Constitution…), le Béarniais est l’invité du JT de France 2.
Interrogé par David Pujadas sur ses propositions en dehors de son opposition frontale à Nicolas Sarkozy, on écoute avec intérêt que sur les 300 pages de sa philippique, il y consacre, sans rougir, huit à ses propositions de gouvernement de la France, comparant la brièveté/concision de ses idées aux deux pages de la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen »….
Si c’est cela le meilleur opposant…